Archive for mars 2013

Article de Kyosuké dans Ploc ! 41

31 mars 2013

Dans son article intitulé « Le haïku est-il un moyen de séduction », de la revue « Ploc! » n° 41, Kyosuké écrit (p.28) :

« Quelques prétendus * font des haïkus déformés, en se prenant pour Santôka ou Hôsai en se servant du mot de la liberté comme un prétexte (…) Alors il n’est pas question de les prendre comme modèle. »

* veut-il dire « prétentieux » ?

S’agit-il de « se prendre pour Santôka ou Hôsai » ? Chacun a / et / chacun à sa place, non ?
… et pourquoi ne pourrait-on pas prendre l’un ou /et l’autre comme modèle ? Ils ont « dépoussiéré » le genre du haïku, justement, avec leur très grand sens de la « liberté », du « dépouillement », et de la « simplicité », ce qui serait – à mon sens – amplement suffisant pour qu’on les prenne, justement, pour modèles !

By the way,
au Festival de Haïku sis à Constantza (Roumanie) début août 2013 (du 7 au 12),
je ferai justement une présentation (assez brève) de ces deux poètes japonais du début du XXè siècle, qui ont su salutairement redonner un sang neuf au genre un peu trop compassé du haïku !

coquille

31 mars 2013

J’omis inopportunément en tapant le « p » de « Chipot »
et lus donc « Chiot »
mais l’y replaçai le plus promptement possible !

D.(31/3/13)

À propos du tanka – 2)

31 mars 2013

°

« Le Tanka mort est celui dont le sujet résulte d’une longue rêverie, au lieu d’avoir été pris dans la réalité. Je ne puis mieux faire que de le comparer à une fleur artificielle. Il n’émeut pas car il ne possède pas la vie. Le Tanka vivant est l’oeuvre du poète qui sait admirer la nature et vibrer devant elle. C’est la fleur vivante qui propage son parfum. En lui tout est vérité, fraîcheur et simplicité. » *

* Jehanne Grandjean, L’Art du tanka– Éd. EIT, 1957.
in Le livre du tanka francophone de D. Chipot; Éd. du tanka francophone, 2011.

°

À propos du tanka – 1)

31 mars 2013

°

 » Votre expression doit venir de votre coeur. On doit sentir votre originalité et votre sincérité dans vos oeuvres. » *
 » Cette sincérité, cette vérité des faits est aussi importante que la simplicité ou la concision. » ** « Elle est essentielle au tanka puisque ce poème doit savoir émouvoir la personne qui le lit. » ***

* Hisayoshi Nagashima 21.
** Dominique Chipot.
*** Janick Belleau.

: p.188 de Le livre du tanka francophone de Dominique Chipot, éd. du Tanka francophone, 2011.

°

Et encore :

« Le tanka est le reflet du coeur. Donc il faut être sincère avec soi-même et n’employer que des phrases ou expressions personnelles. »****

**** Jehanne Grandjean 40 citant Hisayoshi Nagashima.

« Pour réussir un bon Tanka, il faut : l’enthousiasme, l’amour du travail, la persévérance et une sincérité parfaite. » ****

**** Jehanne Grandjean 32.

: p. 190, op. cit.

°

Prochain kukaï de Paris samedi 6 avril 2013

31 mars 2013

Bonjour !

Notre prochain (77è) kukaï de Paris aura lieu samedi prochain 6 avril au bistrot d’Eustache, à 16h30 !

Merci

et à bientôt !

Daniel

Haïkus, etc. de Py – mars 13 – 1/2

18 mars 2013

 

HAÏKUS, etc. Py – mars 2013 – ½

 

°

 

Photo :

« La Vénus de mille eaux »

(rue Anatole France, Orly, 1/3/13)

 

 

tabou raide

(tonbou r…)

 

 

des meilleurs poèmes,

la virgule dans l’estomac

tourne

 

 

ce matin, jardin de banlieue :

(…)

(…)

 

 

le réaliterroriste

terrotriste

tertrotriste

 

 

Nous pestons

nous pétons

nous rouspétons

 

 

jusqu’à ce qu’on voie des nuages

… convoi des nuages

 

 

Le gambiste –

et le gambettiste = fétichiste des gambettes

 

l’uni-gambiste

 

 

Ici, les mots c’est sacré !

on va même jusqu’à s’en gargariser !

 

 

À défaut de caresser une femme,

il caressa un rêve…

( : d’après une pub de métro…)

 

 

L’est gaulé, l’égo !

 

 

Étincelle –

Était-ce elle ?

 

 

(Ancien :)

quelles belles gambettes avait

avenue Gambetta

après m’avoir demandé sa voie !

 

 

« Le hagard de la gare ( – Saint-Lazare ?)»

 

 

(Mauvais Anniversaire :)

Anniversaire :

sous les cerisiers en fleurs,

les dosimètres

 

/

 

cerisiers silencieux,

dosimètres éloquents

 

/

 

sous les cerisiers,

les compteurs Geiger

 

/

 

sous les cerisiers en fleurs

les dosimètres

dansent

 

/

 

sous les cerisiers

les compteurs Geiger *

jouent-ils du violon * ?

* en allemand « Geige » = « violon »

 

 

percevoir les pentes

du petit matin

(à travers) les premiers moteurs

 

 

Pas de tanka :

la sentimentalité

(et encore moins le sentimentalisme)

ne sont sa tasse de thé

 

 

retournement (de plaie) d’Histoire :

Venant d’Égypte

sauterelles envahissent (le sud d’) Israël

(Mars 2013)

 

 

Le polysémitisme,

est-ce un oxymoron ?

 

/

 

poliosémite…

 

 

méphitique,

polysémiasme(s)

/ polysémiaste ?

 

 

éloquents loqueteux…

 

 

sur le calcaire des Causses

le soleil

comme de la neige

( : Millau)

 

 

le chant de cet oiseau

comme une étoile filante

— approche du printemps

 

 

inspiration

expiration

obsèques

 

/

 

inspiration

expiration

funérailles

 

( : d’après Éric Chevillard, in ‘Dino Egger’, éd. de Minuit 2011, p. 102, l. 10-11)

 

/

 

fun(z)érailles

 

fun(z)èbre

 

(fun(z)ébré)

 

 

courb(at)ure

 

 

se cabre

macabre

 

 

aquagym :

juste au niveau de l’eau

son rire en canard

 

 

 

triomphile

triomphole

triomphule

 

 

un cocon de mots

autour de lui

 

tissant,

recréant

 

une poche

amniotique

 

/

 

retissant

un cocon

de mots

 

foetalement

 

 

Les mots

m’en tombent

 

se posent

 

(sous la main)

 

 

jeudi

dégel

de lune

 

 

Le bois

« imposant »

sa sculpture,

 

l’encre

son tracé,

 

l’homme

respectant

leur vouloir

 

 

(« Dans la langue de Corneille » :)

 

cris noirs

dans le noir

ce matin

face à la gare

 

/

 

dès que la porte s’ouvre

les cris des corbeaux

envahissent la gare

( : Millau, 9 mars avant 7 heures)

 

 

Les mots

s’ils veulent

 

où ils veulent

 

comme ils veulent

 

/

 

les mots

qui veulent

 

 

Il pue des Hessel ?

 

( : cf « Le Monde Libertaire » n° 1698 – 7/13 mars 2013 )

 

 

g(o)rilles

derrière les grilles,

ô !

 

/

 

l’O de gorille(s) *

entre les grilles

 

/

 

l’oseille

 

/

 

oscille ( ? )

 

 

un monument

tout neuf

dans le village

un peu mort

 

 

La franc-moutonnerie

 

Les francs-moutons

 

( ? )

 

 

de la boulangerie millavoise

une fouacette *

 

* : petite fouace.

 

 

(« Mère » :)

 

Mère,

93 ans (le mois prochain) :

« J’veux pas y penser,

ça m’impressionne ! »

 

 

Du goût

pour le « fugu »

 

poisson rond

 

(et violent)

 

/

 

Fugu,

poisson

violent

 

/

 

L’habile cuisinier

apprête le poisson

délicieux

(mais) sans la bile

mortelle !

 

 

« Fille de danseuse » ! 

: la pire insulte

en Égypte

 

(sur CCP, 9/3/13)

 

 

Train de nuit

On quitte la gare de – –

Tirets jaunes

qui finissent par disparaître…

 

 

mots

graines semées

tu ne sais où

peu importe

terreau

ou pierrailles

ce geste au juste

d’écriveur

 

 

L’entrain

des longs voyages en train

 

 

Ne dormant que d’un cil

 

/

 

De cil à ciel ?

 

 

Marteler tes mots

jusqu’à ce qu’ils acquièrent

la dureté de l’évidence

 

 

Dans « évidence »

(il y a « évider »)

 

il y a vide

 

(et donc – plein – de sens ..)..

 

/

 

Faire le vide nécessaire

à l’évidence

 

/

 

le vide danse –

se restreindre,

concentrer

 

 

poème sur la lenteur du noir

 

(2 oxymorons ? :)

 

évolustationnaire

 

révolustationnaire

 

 

vidéo => vidéer

 

dévier

évider

 

 

l’enfer

et

l’enfeu…

 

 

Allonger le temps…

 

(« berlaiser » en solognot = lambiner.)

 

 

Sarkozy :

l’(ex-)agité

du Jité *

 

* pour : Journal Télévisé

 

 

Ex/traire

la vache

du quotidien…

 

 

(Nul n’eût pu

hor(mi)s moi

ce dire

cet écrire…)

 

 

par les interstices

du dimanche matin

une fumée de cigarette

(venant d’en bas, du dehors, …)

me prend la gorge

 

et ne la (re)lâche pas

 

 

Vos téléphones sont en feu

– Qui craint la communication ?

 

 

De ce que tu as écris

ne prends qu’un tiers *

Choisis

férocement,

sabre !

Donne force

à ce qui reste !…

 

* et encore !

 

 

S’y colla Narkozy…

 

 

Au téléphone

Mireille

me dit :

« L’appareil,

c’est pas pareil ! »

 

/

 

« C’est la vieuture »,

comme disait Berthelot »

 

 

1/3 de paroles

2/3 de silence :

haïku « monostiche » ?

 

 

Végéter =

l’inverse de TGV

 

( : V.G.T.)

 

 

H 2 O

et

tache de vin

 

 

la pluie

fait danser la piere

 

et les flaques ~~~

 

 

giboulée de Mars –

autour de la table du Foyer

l’on parle de cannes

 

/

 

Cannes, le pays des vieux ?

 

 

« Au bonheur d’écrire »

(cf : Au Bonheur des dames – Zola ( ?))

 

 

(« Rien de plus »)

 

Le rose des Causses

sous le soir de Mars

règle mes pas, mes yeux,

 

puis la magie monte aux nuages

 

un oiseau roule le soir dans sa voix

 

(dim. 10/3/13)

 

/

 

les mots qui tombent,

les mots qui se posent…

 

la fraîcheur du soir

 

/

 

Les couleurs ont changé

 

ce n’est plus que gris

bleu et blanc

 

quelqu’un remonte un pain

vers le sombre

 

 

(les « Média » ) :

 

gonflant la

baudruche papale

pour les Autruches

et leurs ouailles… *

 

* or : « et leurs œufs… »

 

/

 

médiacrités…

 

les média-critères

 

 

Traveiller = œuvrer nocturnement.

 

 

(en concert,)

les chœurs de la Saint-Valentin

 

 

Salvador Daligre

 

 

canards

couvant le gazon

 

un colvert

couve ses pattes

 

(Jardin André Malraux, Millau, 11/3)

 

 

élagage –

les moignons des platanes

vers le ciel de Mars

 

 

Descendre toujours plus profond

(Descendre toujours plus bas)

vers le toujours plus simple

 

: centrer

 

entrer

 

/

 

Toujours descendre vers le plus simple

 

 

Entre action

et

faction…

 

 

« Bonne fin d’appétit ! »

souhaite l’animatrice

aux résidents du Foyer

 

 

Qu’inventer ?

 

Le réel *

suffit

amplement !

 

* et son « éblouissement »…

 

– et même :

il est (assez) difficile

à cerner (comme ça) !

 

 

parqués là

pour partir

peu à peu

 

les retraités

du Foyer

– ne font plus ( ? ) de résistance…

 

 

Homme de peu de mots

: haïkiste ?

 

/

 

gens de mots

 

 

(« Mère » :)

 

Mère, 93 ans :

(…)

(…)

 

/

 

Où plongeons-nous nos racines ?
Dans quel temps inconnu,

invisible, silencieux ?…

 

/ Jusqu’où

remonte-t-on

le temps ?

 

/ D’ici

part

le temps

 

/ ( : La d’ici-par-ité ?)

 

 

(Cadeau « mystérieux » – pour maman : un coffret de)

 

6 crayons de papier

Balmain

Made in China

 

 

Pas besoin d’être « moderne »,

il suffit d’être « vrai » !

 

 

(« Mère » :)

 

« moi, terminé, hein,

un bonhomme,

ça suffit ! »,

 

« Ah non, je n’me vois pas

avec un deuxième mari ! »

 

( : Mère, 93 ans)

 

 

simple s(é)ismographe

 

« antennéléscripteur »

 

simple scribe…

(rapporteur)

transcripteur

compte-rendeur

 

( : ne fait que mettre en mots « LA » « réalité »…)

 

Simple graphe

(/ enregistreur  (neutre) et « fidèle »)

 

 

AFH :

 

Il faut être

à la fois

(en) dedans

et

(en) dehors,

 

tout le temps !

 

 

(Foyer Soleil)

 

Coub(ur)es :

la décade

– anses

 

 

(« Mère » :)

 

Pas besoin de « faire »,

(vraiment),

« mon » « être » (- ici)

(lui) suffit

/ suffit à son bonheur

 

 

les gouttes

sur le soleil

– mars 2013

 

 

L’état des aïeux

L’état des vieux

L’état des cieux

L’état des dieux

L’état des pieux

L’état des zieux

 

 

si peu dit,

mais tant !

 

si peu dit

suffit

 

 

(« Mère » :)

 

la pointe du stylo

posée sur une case

de son « lettramot »

mère dort

 

 

depuis Fukushima

les mots brûlent (à) l’intérieur

comme l’irradiation

alimentaire

 

/

 

Anniversaire :

radieux

cerisiers

irradiés

 

/

 

CERISIERS        IRRADIEUX

 

 

(« Mère » :)

 

Promenade –

parlant d’elle-même,

mère dit :

«  – Pauvre vieille, va ! »

 

et :

 

« C’est dur à traîner, une bonne femme ! »

 

 

sur cette boîte à lettres :

pas de publicité s.v.p.

anciens combattants

 

 

« les pigeons

ils marchent surtout

avec la tête ! »

 

( : maman, jardin André Malraux, 11/3)

 

 

sur le carnet

des haïkus

et un moucheron

infime

 

/

 

sur le carnet

des haïkus

et un moucheron de 3 millimètres

 

 

(« Rien de plus » :)

 

le canard

bécote

du pain

 

 

Les cardinaux

con verge nt

vers le con clave

 

 

« … un liquide épais, de couleur « t »rouille »

 

(p. 19 de ‘Motodrome’ – J. Géraud, éd. Arbre vengeur, 2012.)

 

 

L’art d’être grand(e)-poire…

 

/

 

Il était poire

Il était blet

déjà

fragile

et s’amollissant

du genou du cerveau…

 

 

mère °

à son lever

entonne

« Salut, ô mon dernier matin ! » °°

 

°° dans le « Faust » de Charles Gounod.

° : 93 ans, le mois prochain.

 

 

E(xa)spérer…

 

 

Les yeux balayent le paysage

Le paysage nettoie les yeux *

 

( : minibus Sncf Millau-Séverac-le-Château)

 

* Jouer des mots

/ Se jouer des mots…

 

 

N’écrire que

Ce qui s’écrit…

(Ne pas (« vouloir ») en rajouter…)

 

 

la voie de chemin de fer

(-raille) rouille…

 

le long de la vallée du Lot

vers Marvejols…

 

(Il neige

juste avant Aumont-Aubrac)

 

 

Dans cette anthologie ‘Les voix du Poème’,

éd. B. Doucey, 2013,

portion incongrue

pour le haïku :

un de Bashô

un de R. Maublanc

et encore !…

 

 

Lire Beckett *

un après-midi

impromptu

à Neussargues

le 12 mars 2013

Café des voyageurs

16 heures 11

 

au bar

derrière un sandwich saucisson-beurre-cornichons

 

et ballon de rouge

 

* ‘Fin de partie’

 

 

Nous bifurquons

Nous nous retrouvons

ailleurs

« parachutés » (ou pas)

 

L’autre passagère « malheureuse »

montée dans le minibus

(à défaut de train, donc)

(atterrie comme moi à Neussargues, par conséquent)

entre dans L’ « Hôtel des Voyageurs Chez Betty »

en bonnet – ça caille

ce 12 mars – et s’installe

à l’autre bout du bar

« – Ah, on se retrouve ! »

elle raconte son malheur dans son téléphone –

s’est commandé un rosé –

Avons deux heures à tuer –

L’ouverture de la pêche c’est incessament –

(…)

le rideau furieusement

fait ses jeux de lumière

et d’ombre au vent

de l’extérieur à l’intérieur,

projeté sur le carrelage

elle sort au froid fumer un clope

son verre là-bas au bout du bar

encore à moitié plein

j’écris j’aime écrire

et passer à la postérité des écriva(i)nts

comme le soleil

varie ses airs

à l’entrée

du grand Bar-Restaurant-Hôtel

des Voyageurs

en mal d’attente

de leur prochain train

– celui trois heures après –

aucun moucheron sur le carnet aujourd’hui

pas comme hier

dans le jardin André Malraux

de Millau (-)

il faut que l’encre

coule

s’écoule

d’elle-même

comme un torrent

sans penser

l’encre qui remplit le

temps qu’il reste

avant d’enchaîner

essieu sur essieu

Puis elle est partie

son verre évanoui

(sauf que je me souviens seulement

maintenant qu’elle le ramène,

qu’elle l’avait pris en terrasse

avec son tabac)

 

et bientôt je la suivrai jusqu’à

la gare

après avoir parlé à un client assez incompréhensible

« à la Bastoche », dit-il

Elle s’en fait servir un autre ( : rosé)

moi un (dernier) demi

avant la route

(enfin, avant le rail)

et reprendre le cours de notre

aventure ferroviaire

 

et lui

seul

à sa table ronde

 

liquidant l’après-midi

à petits coups de rouge

 

puis il s’en va

à petits coups de béquille

– À demain !

 

 

puis elle s’enferme

– définitivement ? –

dans ses écouteurs

 

 

un pet se balade
dans le compartiment
je renifle
nous sommes cinq
ça ne me paraît pas provenir
de la banquette d’en face
reste nous trois – sauf moi –
donc : ma voisine de gauche
mon voisin de droite
tous deux font semblant de rien
– évidemment,
quand on est coupable
on s’efforce de ne rien montrer
donc
l’un dort (à droite) :
serait-ce lui l’auteur ?
ou bien la voisine de gauche –
enfouie sous ses écouteurs
et sa musique rythmée –
qui a picolé au même bar que moi
en attendant notre train deux heures
mais elle l’air de rien
huître aux yeux ouverts,
fermée…

Un nouveau pet
traverse le compartiment
même odeur
même auteur
très probablement
en tout cas jusqu’à mes narines, ah !
quel voyage !


Troisième pet
nous ne sommes plus que trois
dont un en face
moi – qui n’ai pas pété –
et elle
sous ses écouteurs toujours
mais les yeux ouverts
et vides
– elle va vers les toilettes
je lui souris elle réciproque
Ah
va se vider
de son trop plein de pets
probablement
encore un peu vaseuse
– pose la tige de sa crotte
au fond de la lunette
et l’essuie

le temps coule
l’encre coule
: au fil de la plume
… elle revient
je me rendors

– je suis en comique dépassé

 

 

crépuscule

un nuage pince

un coin de ciel –

 

(Clermont-Ferrand)

 

 

Fukushima-Daiishi

 

Ils n’avaient pas prévu

l’imprévisible

qui s’est produit

et

ils ne savaient pas

comment fonctionnaient

les condenseurs

qui seuls auraient permis

de refroidir le cœur

du réacteur

 

Ils n’avaient pas pensé

(à) l’impensable

qui s’est bien produit

 

Il leur aurait fallu

penser

plus loin que la pensée

prévoir

au-delà du prévisible

concevoir

au-delà du concevable

etc.

 

Si l’homme

ne peut pas penser

au-delà de sa pensée

concevoir au-delà des concepts

prévoir au-delà de ses prévisions

en matière de danger nucléaire,

il est FOUTU

 

hier

aujourd’hui

demain

 

(12/3/13)

 

 

Fini ‘Fin de partie’ !

(Commencé et fini

Fin de partie

aujourd’hui

de l’Hôtel des Voyageurs chez Nelly à Neussargues

au train Intercités vers Paris

deux heures avant l’arrivée

( : après Nevers…)

 

 

L’Académie Con gourd

 

 

les quais

blancs de personne

(Villeneuve-Saint-Georges, vers 22h42)

 

les voitures, escargots blancs

( : Le Vert-de-Maison

22h47)

 

néons capricieux

et étincelles sur la neige

ce métro du douze mars

 

 

c’est pue le joint !

RER, 7 heures du matin

 

 

la queue du train

soulève la neige

tourbillon de mars

 

/

 

le train reforme

un nuage de neige

 

plus d’un New-Yorkais sur deux est obèse

 

 

battant le pavé :

neige

du treize

mars

 

(Gare de l’Est)

 

 

avec sa raclette

(…)

(…)

 

 

manège fermé

(…)

(…)

 

 

« Le train arrivant

sur la voie B

est annoncé »

 

 

« Apple est très ferme sur le sexe »

: p.87 du magazine « Entrevue »

 

 

image magie

 

 

les points sur les i

: avec

ou sans gants ?

 

 

deux feuilles sèches

se penchent

et descendent

sur leur tranche,

cascadentes

crécelles

 

 

ce

monde

nôtre

réduit

à

sa

seule

dimension

marchande

 

mince

comme

un

rasoir

 

 

désop(o)ilant

 

 

ils se télescoopent…

 

 

Amicalumet

 

 

Embouteillages :

La broute nationale

 

 

une poubelle

(…)

(…)

(…)

 

 

mère *, 93 ans,

entonne à son lever :

« Salut, ô mon dernier matin ! » **

 

*qui a l’humour à la pêche !

** in : « Faust » de Ch. Gounod.

 

 

quelques décroissants

le matin,

au petit déjeuner

 

 

Le poème,

c’est le langage fleuri,

le haïku

c’est le langage en bourgeons

 

c’est le rameau nu,

c’est l’arbre taillé…

 

 

Calendriers :

 

1)

lundi

ordi

mardi

 

2)

lundi

ordi

mardi

ordi

mercredi

 

3) (« Les 8 jours de la semaine » :)

lundi

mardi

mercredi

jeudi

vendredi

samedi

dimanche

ordi

 

3b)

lundi

mardi

mercredi

jeudi

vendredi

samedi

ordi

dimanche

 

4)

lunordi

marordi

mercreordi

jeuordi

vendreordi

sameordi

ordimanche

 

5)

lundinateur

mardinateur

mercredinateur

jeudinateur

vendredinateur

samedinateur

ordimanche *

 

* / dinateurmanche

/ dimanchenateur

 

 

désaccords verbaux

 

des accords verbeux

 

 

mettre

un point sur la table

 

mettre

un poing de colle

 

(je te colle un point…)

 

 

Pschitt, pschitt !

 

Au-dessus

du matin de neige

les oiseaux

parfument mes oreilles

 

 

pas dans la neige,

(…)

(…)

 

 

peintures (pariétales) :

grottesques !

 

 

feuilles de tilleul

sur tapis de neige

 

 

corde verte

(dé)laissée dans la cour

: a sauté !

 

 

LOVEZ-moi !

disait le panneau

publicitaire

 

(à rapprocher de : « Déviation / disait le panneau / tordu »)

 

 

Ah les mots,

Ah les mots,

faits pour déraper

 

Attention Danger :

Mots glissants !

 

/

 

Attention Danger :

Mains glissantes !

 

/

 

détournement(s)

retournement(s)…

de mots

 

 

crépuscule de rêve ( ? ) :

Prince-moi, je rêve !

 

 

une atmos/phare *

 

* : soleil ?

 

 

Les fils qui relient les musiciens

sur des lignes longues

ténues parfois

mais tenaces

 

 

Le roulis du tanga ?

 

/

 

le tanga sur le séant,

ça roule,

ça gîte !

 

/

 

Le tanga, cet (illustre)

inconnu !

 

, cet inco-presque-nu !

 

 

Rire de tout

Rire des mots

surtout !

 

(en fait : Rire (du ridicule) des   * / hommes !!)

*/ prétentieux !

 

 

Le haïku :

enjoliver ? non

élaguer : oui !

 

/

 

Éliminer les scories –

Le haïkiste sculpte

au plus près

au plus juste

 

/  Haïku : transparaître.

 

 

une onde verneuvante

 

(vers Terre-Neuve ?)

 

 

Quand le monde des riches (et des Politiciens –

qui sont du nombre –)

s’écroulera

sous le raz-de-marée

des « déshérités » °

 

° qu’ils fomentent sans cesse !…

 

Quand la Révolution

immanquablement reviendra

de renverser les Puissants…

 

Ayant hâte de ce jour…

 

, L’avènement

du lendemain qui chante

– qui chantera juste

haut et fort et clair –

et qui renverra les Patrons, les Banquiers,

les Politiciens

à la trappe

éternelle…

 

Il faut œuvrer

à l’avènement

de la fin de ce règne

arrogant

de l’Avoir (et du

Pouvoir qu’il procure –

qu’il a procuré – jusqu’à ce jour)

 

Les Grecs pressurisés

inventent

de nouvelles formes de

Démocratie

Solidaire

 

Luttons, mes frères,

pour le jour nouveau

que nous allons faire lever

(et) qui sera enfin ( – de nouveau ?)

humanitaire ( !)

 

/

 

Ne nous leurrons pas

sur le pouvoir

du beurre

 

et de l’argent du beurre !

 

/

 

Nous n’avons d’autre solution

que de redevenir

solidaire(s)

– absolument solidaire(s)

 

(« Solidays »)

 

/

 

Ne nous leurrons pas

sur le non-vouloir des Politiques

/ des « gouvernants »

à améliorer

la situation de la « plèbe »

, qu’ils soient « de droite »

ou se prétendent

« de gauche » !

 

/

 

Ne vous laissez pas

embobiner

emberlificoter

mener en bateau

par les naseaux

 

ces nazis nantis

cherchent toujours

à vous néanter,

vous anéantir

 

en suçant leur hostie

 

((- hostile(s) à l’hostie !))

 

Hostile

à l’hostie,

Ostia ! *

 

* : esp.

 

/

 

Le Pape déménage

(la femme deménage ?)

Qu’il disparaisse

et ne soit pas remplacé !

           

/

 

Faire sauter le système !

 

/

 

Saboter leur fondement !

 

/

 

Riez mes frères,

et que votre rire les secoue

et les abatte,

prétentieux mécréants,

faces de rats sérieux

et mortifères

Riez mes frères,

et que votre rire les roule

dans la tombe

d’où ils ne reviendront pas

 

/

 

Pas de résurrection

Pas de réincarnation

Pas de rémissions

pour ces démons absolus

 

et plus

de religions

auxquelles ils puissent s’accrocher

sur lesquelles ils puissent s’appuyer

pour se maintenir

moralement

hypocritement

en place

 

Envie

de vie,

 

Mordez, Croquez, Désire,

Agissez,

 

Abattez

les cages

qu’ils ont dressées

autour de vous

– et en vous

 

Galériens,

Gladiateurs,

 

Brisez vos carcans

 

Libérez-vous de vos entraves

de vos chaînes

(même invisibles)

 

À vous maintenant

de leur montrer le doigt

qui les condamne

immanquablement

 

down down down

 

poussière

 

qu’ils la mordent

qu’ils y retournent

, Maintenant !

 

 

Ex hortez : – Feu !

 

(9/3/13)

 

°

 

sur le calcaire des Causses

le soleil

comme (de la) neige

 

°

Compte-rendu du kukaï de Paris n° 76

17 mars 2013

Compte-rendu du kukaï (# 76) du 16 mars 2013.

En présence de 11 (puis 12) personnes (dont 3 nouvelles), 29 haïkus ont été échangés.
24 d’entre eux ont obtenu une voix – ou plus :

°

Avec 4 voix :

Arbres élagués –
leurs moignons torves
griffent le brouillard

: Danièle Étienne-Georgelin ;

dans la penderie
trois gants
de la main gauche

: Daniel Py ;

et :

Juste assez de neige
pour écrire leurs noms
– deux amoureux

: Patrick Fetu.

°

Avec 3 voix :

Comme il penche
le panneau « Sens interdit »
– rires d’enfants

: Paul de Maricourt ;

un monument
tout neuf
dans le village
un peu mort

: Daniel Py ;

et :

Un trait de pinceau –
Naissance d’un saule
sur la toile

: Isabelle Ypsilantis.

°

Avec 2 voix :

aquagym :
juste au niveau de l’eau
son rire en canard

: Daniel Py ;

Comme un air d’opéra
dans la cuisine –
Tournedos Rossini

: Minh Triêt Pham ;

Concert de printemps
Les chaussettes du violoniste
En laine

: Gilbert Stern ;

Étrange rencontre –
Des bouddhas sur le rivage
roulés par les vagues *

: Isabelle Ypsilantis ;

* Île de Putuoshan, Chine.

fumette –
toute la nuit
le voisin hilare

: Valérie Rivoallon ;

Île Pisse-Vinaigre *
un charivari de bernaches
débarquées sans papiers

: Roselyne Fritel ;

* Champigny-sur-Marne, (par le RER A !)

premier kukai –
il est temps de me mettre
au sport d’équipe

: Minh Triêt Pham ;

et :

Rousse à souhait
la feuille sèche dévale
la Promenade des Anglais

: Roselyne Fritel.

°

Avec 1 voix :

Chutes de neige
La maison de campagne
Enfile son écharpe

: Oriane Obendorfer ;

Concert de printemps
Les pantalons du premier violon
trop courts

: Gilbert Stern ;

Givre sur la vitre –
Goût de miel et de citron
sur les papilles

: Isabelle Ypsilantis ;

La pluie
sur sa frimousse
épouse ses larmes.

: Patrick Fetu ;

meurt un tournesol
sur le bord de la fenêtre –
crépuscule d’automne

: Minh Triêt Pham ;

noir total –
seul le silence ose
y pénétrer

: Valérie Rivoallon ;

Poète des rues
entre deux verres
il en déclame d’autres.

: Patrick Fetu ;

sous
sa poitrine – son cœur
immobile

: Valérie Rivoallon ;

Temps glacial
les hérons à leur poste
de l’eau à mi-jambe

: Roselyne Fritel ;

et :

Une bicyclette
dans le brouillard épais,
sa musique va…

: Danièle Étienne-Georgelin.

°°

Quelques livres y ont été vendus/achetés :

La Valise entr’ouverte’ ( : 1ère anthologie du kukaï de Paris)
Aware – Une introduction au haïku’ (de Betty Drevniok)
Tierra de nadie’ (de Salim Bellen),
tous trois aux éditions Unicité.

Quelques projets de publications prochaines (avril – juin 2013) ont été évoqués :

– ‘Le Singe renifle en décembre – et autres textes’ : Haïbuns de Salim Bellen, éd. Unicité- Afah (avril 2013);
– ‘Enfansillages 2’, éd. Unicité (mai 2013);
– un recueil de haïkus de Valérie Rivoallon, éd. Unicité (mai 2013);
– ‘Le Haiku moderne en anglais – et autres haïkus de George Swede’, illustrations de Serge Tomé, éd. Unicité (juin 2013);
– ‘Fleurs du Silence’ haïkus de Philippe Bréham, éd. San (avril 2013);
– Un recueil de haïkus de Monique Serres, éd. Pippa (mai 2013);
– un recueil de haïkus (autour de la musique) de Daniel Py, éd. Pippa. (juin 2013)

: un riche printemps haïkiste en perspective !

°

Nos prochaines dates pour le kukaï de Paris :

6 avril,
18 mai,
8 juin,
29 juin.

°

Merci à tou(te)s !

Daniel.

°

Haïkus, etc. – Py – fév 2013 – 2/2

14 mars 2013

Haïkus, etc. de Py – fév. 2013 – 2/2

Premiers pas dans la cuisine :
une goutte de jour
au fond de chaque verre

les icônes sur l’ordi –
les interstices du volet
pas tout à fait fermé

lunettes de seul œil :
(monocle) pour cyclope(s) ?

ces fictions,
ces crucifixions,

Lézard(s) – douane
(Les Ardoines) *
* gare sur le RER C

cyclo(w)n
bicyclo(w)n

« Dans la langue de Corneille * » :
* dont on « sait » maintenant qu’il a écrit la plupart des comédies de Molière : voir soirée Arte, début 2013.
je compte le nombre de croi
de l’oiseau
dimanche matin de février

Marcel
sucre
son café

Ah, les beautés ineffables des subjonctifs imparfaits ( ?) :
que j’aperçusse,
que je visse
enfin !

sous le lampadaire
le nid
rempli de neige

Le roux tourne

Embaumez-moi de lavande
pour que je dorme enfin
bien – dans une armoire de sommeil –
et pour toujours !

Plage naturiste :
on nage, à Mérien *, sans rien
* à Mets-Rien ?
(cf : « On n’a jamais rien sans rien »)

(À Louis, sussuré :)
Baygon, l’anti-ses-mites !

« Ronfleurir » :
substitut avantageux de « ronfler » :
il ronfleurit
elle ronfleurit
ronfleurissons !
ronfleurissez !
nous ronfleririons
vous ronfleurîtes
que tu eusses ronfleuri
que nous eussions ronfleuri

Le poilart, l’art du pinceau.
Un peintre = un poilartiste – ou un poilard.
Fils de peintre = poilardon.
Pinceau à poil unique = poilar(t) maigre.
Une poilée = un tableau.

Le poète
s’en va voir son kiné :
un certain Roman

Les mots gras, rondelets, rondouillards, les mots-lard.

Hydroliennes :

Des hydroliennes tournent
au fond
de ce haïku marin

Des hydroliennes tournent
au fond de ce haïku
sous ma main

Saint-Valentin –
chez mon (…)
(…)

mélodie
de petits cris aigus :
l’escalier mécanique

( : BFM, RER)

gominé : (le) poil poli

« Dans la langue de Corneille » :
cinq croa … puis trois
ce matin à moins huit

– comment va le fric ?

(holocauste ?)
Le prix de l’eau augmente –
À quand
l’eau low-cost ?

la musique
que fait un container de gaz vide
qu’un ouvrier roule
tout au long de la cour bitumée…

la montre
mol(…)
(…)

On ne fait pas la guerre
sans renverser un peu de confiture

Quand je lis Dieu
je lis d.i.e.u.
(et) c’est tout
: Qu’est-ce que j’irais imaginer ?
( : en lisant ‘L’auteur et moi’ d’Éric Chevillard, éd. de Minuit, p. 285, l. 20 : « … il avait admis sans aucune raison d’en douter que Dieu était Dieu, comme le lait le lait (…) »)

Cet hiver perdu une paire
et demie de gants,
ach !

dans la penderie
trois gants
de la main gauche

Le silence (est) en marge…

Le rossignol est l’incitation du chemin

Bulletin routier :
(…)
(…)

Honny soit qui Mali pense ?

Distinguer
la langue des signes
de
la langue des singes

ce matin
le filet * de neige
de l’araignée

: pour faire la course (/ les courses)… aux mouches ?

°

Les Aborigènes du Kimberley

3 mars 2013

LA GARE

Les Aborigènes du Kimberley (Nord-Ouest de l’Australie)
vivent une vie spirituelle, naturelle, non-violente, harmonieuse…

À l’inverse des « Européens » qui considèrent que la Terre appartient aux Hommes,
ils considèrent que les Hommes appartiennent à la Terre.

Ils n’ont pas de mots pour dire « mon, mien,…, ton, tien,… », mais seulement « notre, nôtre,… ».

(D’après « Thalassa », France 3, Ven. 1er mars 2013.).