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Coups d’éclats brefs / le soleil dans les vitres / – métro aérien
Le colonel Pabien…
Le soleil tourne au coin / de la rue / – visite d’appartement
Oxymoron ? : « un moine hindou (…) en appelle à un capitalisme compassionnel » (Vaiju Naravane, journaliste de New-Dehli, 21/1/08)
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(Senryû Sarko :)
Il dit que les sciences humaines sont inutiles / – Et lui ?
C’est un bouffon grave. Faut-il l’opérer, l’au-pire ?
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Corneilles – / dans mon assiette / les olives de la pizza
Fin de journée / la chatte vient croquer / une feuille de yucca
Où en est la lune ce soir ? / – pas dans mon coin de ciel !…
dans mon bol de boldo / la fenêtre du voisin
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sur son trapèze,
la lumière
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déménagement – / à la recherche de cartons : / – y a quelqu’un là-dessous ?
football américain / – la forme de son crâne
de la poêle / l’œuf éructe / – lundi matin
ce matin / le sol de l’avenue / plus blanc / (2 février)
à la poste / il siffle dans mon dos / son haleine / pouah !
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un poisson fait le tour de la lune / et revient / : Arizona Dream *
* film d’E. Kusturça – Arte, 4/2/08
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tout blanc / le gâteau japonais / aux abricots rouges / (Le Nagasaki, 5/2/08)
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plutôt que d’insomnier : relaxation profonde
réintégrer son corps / jusqu’à l’extrémité des auriculaires !… / « détensionner » !
détendant son bras / ses doigts peu à peu s’allongent / sur le drap
les doigts du Bouddha / sur le rien / de la vie / (d’après une photo d’Alain Roy)6/2/08, 7h45)
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au-dessus de la gare : / MERCURE / Hôtel / (gare de l’Est)
Sarkozizanie
Le haïku-chambre-à-air : / gonfle jusqu’à ce qu’ / il mesure 5/7/5
Déménagement – / une machine à laver / le singe (… ?)
se joue des mots – au feu ! / / ce fou des mots – au jeu !
ce soir / dans la rue : / des avions de papier
l’oiseau dans le ciel / c’est l’idéal de l’écriture / (: spontanée)
le laveur de carreaux / siffle / à vitre fendre
un bus de touristes abricot / – le soleil descend l’avenue
To hit rock-bottle / (cf : To hit rock-bottom)
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(« érémitique » :)
Souffler le pédant / dans un couloir de métro / d’un mot qu’il ignore –
Depuis que le mouchai / d’un mot inconnu (de lui), / plus de nouvelles du pédant !
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ce matin / la chatte apprécie / la tisane bronchique / froide
Premier signe du printemps ? / : le chant du merle revenu / rue de Bagnolet
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Le haïku, c’est toujours la possibilité d’une étincelle, d’un ravissement, d’une extase, d’un éclat de rire, de sens, de non-sens, d’une illumination – si minimes soient-ils –
comme la vision d’un être, soudain, sublime // : coup de cœur / de foudre / d’éclat… // : une révélation
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la lune commence à décroître – j’entame une pomme
lune d’un côté / nuages de l’autre / la Saint-Valentin
« Je me suis réveillé / parce que l’orage m’a grondé » / ( : Romain, 3 ans, à sa mère, août 92)
Écrire / pour mettre en relief / le silence
Que tu te presses ou non, le monde tourne pareillement –
herboristerie : / le tableau des plantes aromatiques / oscille légèrement
Bio-Coop : / après sa pesée / elle rajoute un oignon
au soleil, / yeux fermés : / canne blanche
dans la cour / un vélo russe / : visite d’appartement
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socle vide de la statue – / coureurs autour du parc
allant repêcher / un vieux haïku / autour du lac
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rue Fragonard : / les bâches / d’un ravalement
un seul « piou » sonore / remet le matin / dans le bon sens
chatons sous la pluie …
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changement de son : / l’eau qui bout / se calme
l’eau / de plus en plus fort – / thé vert
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(De mon perchoir :)
pleine lune traversant un nuage / – emménagement
les yeux à la hauteur / des néons publicitaires / à ras les toits *
* or. : « au-dessus de Paris »
l’armée des gouttes de pluie / sur le zinc de la toiture / – première nuit
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Le succès du succinct –
Le haïku c’est l’art du réel simple.
Que chaque haïku trouve sa forme, au fond ! / (cf. : Guillevic in Art Poétique, Gallimard, 1989, p.125)
« Dépoétiser » le haïku.
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la télé allume, éteint la fenêtre — / je pèle un avocat
le brouhaha incessant / du boulevard de ceinture / oblitéré d’un tour d’espagnolette
« Comment cacher un si grand secret ? » / dit le garçon / caressant le col / du « dragon des mers » / ( : pub. affiche cinéma)
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le haïku-je(u)-de-société ?
Le haïku, c’est la recherche du mot, de la sensation / exact(e)
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lune ronde / juste entamée – / match de rugby
Dimanche à cartonner / : déménagement
le ventre de la souris : / rouge lumineux
sans mes dictionnaires / maintenant empaquetés / : balbutiements
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(État des lieux :)
Placard vide : / du riz, des lentilles, des ronds d’huile
dans le placard vide / la lumière du soleil couchant
la lumière du soleil couchant / sur l’étagère / trinque avec mes verres /
à force de frotter / le plan vert / s’éclaircit / – crépuscule
dans le soir / je frotte la planche / : blancheurs
tout ce qui résiste à l’éponge / = / la lumière / (g)lisse
peu à peu / gagner sur les traces-crasse : / l’immaculée perception
tombante : / plus rien que le blanc / qui grandit / sur la planche
après-midi à briquer – / le soir tombe
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ce soir Yahoo / beaucoup moins vif / que notre président / Sarkocaïne !
(SarkoCaïn ?)
l’ampoule de la salle-de-bain / papillonne / – avant de griller ?
poésizanie ?
doigt au nez : / l’odeur de Javel / des murs du nouvel apparte
sur le tapis : / fourchette / et souris
la pizza refroidit… / le vin chauffe…
sur l’étagère du nouvel apparte / une belle pomme / pourrit
mélange – mélabête
les pétanqueurs / s’en donnent / à boules-joie
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musicien de rue : / violon et archet / dans un sac-plastique
Mystérique
Sur le carton de déménagement : / « Haïkus » / « sans gluten »
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d. 2/08