Archive for octobre 2010

Poèmes etc. Py, mars 08 – 2/3

30 octobre 2010

(…suite :)

Je salue le soleil du soir qui pénètre chez moi,
Ah, la magie des nuages ensoleillés du soir !

Et que Soeur Ennité vienne !

Ah, l’admiration, l’adoration (?) des nuages, le soir, au-dessus de Paris !

Ce soleil qui dore le ventre des nuages
d’autres, la crête
d’autre le pourtour – d’un rat qui fuit ? –
(de ce qu’on veut imaginer),
jusqu’à ce que les couleurs
tombent du ciel

… et d’encre échevelée

quelquefois des avions
y tracent leur route
imperturbable

et le rouge peu à peu fane
cohorte maintenant sombre

nord-nord-est – sud-sud-ouest

(ce 21 mars 2008, –> 19h20)

dans le soir qui tombe
montent des cris d’enfants
– début du printemps

souvent
devant la porte de l’homme
qui les nourrit de pain
les pigeons

premier repas au cuit-vapeur
les vitres embuées

un petit saint
près de moi ce soir :
un Saint-Chinian

°

se branlant
mutuellement la main :
politiciens

°

« talité » : qualité de ce qui est tel / ( = « ainsité » ? )

« obvie » (cf engl. « obvious ») : qui se présente tout naturellement à l’esprit, évident. / ( : un haïku obvie !…)

°

vélums tendus / au-dessus de la chaleur / de Séville

mues de cigales / partout / sur les troncs des oliviers

°

ce matin des flocons
cet après-midi des miettes
par la fenêtre

mastiquant –
deux pigeons
sur le toit

couleurs des rideaux
dissemblables
– dimanche matin

Du haïku

Démarche-haïku : aller de plus en plus / vers la clarté / (la plus grande possible) /
Atteindre la clarté / clarifier /
Démarche perso. : / concentrer / clarifier / devenir simple /
écrire de plus en plus clair // L’encre / de plus en plus / « sympathique » (?)

°

d. (à suivre… 3/3)

poèmes, etc. Py, mars 08 – 1/3

29 octobre 2010

°

au clou, son ombre

la voix du piano-jazz / dans le nouvel appartement / – premier soir

voix solitaire du piano / le salon tout en cartons

« gêné aux alentournures »

bandes du passage-piétons / bandes du toit en zinc / la pluie

l’un contre l’autre / deux troncs crient / – forêt du Cantal

première à droite : / les magnolias s’élèvent / blanc et rose

Du haïku :

Discerner ! – / En trois vers rythmés, ils font croire à des haïkus qui n’en sont pas ! – / Trois vers ne veut pas dire haïku, loin de là ! – L’apparence – l’appât-rance…

devant un écran vert / un homme seul / comme un ballon

camion de pompiers dans la rue / nuages blancs sur le ciel nocturne

au soleil levant / ses lèvres rouges / – tgv

dans le café / ordinent / des étudiantes

Le lac extra-plat d’Islande / La modèle super-bombée / – pub métro

Le martyre de Saint-Sébastien – / Le ciel du soir zébré de flèches blanches

avec son vélib’ / il entre dans la rame / ligne 2, 7 h 30

café et flan à la main / il monte dans le métro / puis esquisse un pas de sirtaki / ligne 13, 11 h 20

« l’eau se rarifie » – / l’eau se Harrarifie / se Hoggarifie ?

atelier de confection : / déjeunant au coin / de leur machine à coudre

mon nouveau voisin / lui aussi allumé : / 3 heures du matin

d’un toit à un autre / et retour : / après-midi de pigeons

sur le toit / balançant son vieux pain / – festin de pigeons

sur chaque cheminée / de petits chapeaux soutiennent / la couleur du ciel

dimanche matin – / dans l’urne elle glisse / sa carte d’électrice

self-portrait : / sa tête juste / dans le miroir / de la pomme

les pigeons / les avions / le doux bruit de l’ordi

nouvel appartement / et toits et toits et toits

le soleil / perce le soir / pluie de mars

de son balcon / comme moi : / photographiant la giboulée

Du haïku

trop « beau », « joli », élaboré, fouillé, pour êtrehaïku.
Le haïku c’est l’économie des mots
… à mots nus…
Le haïku est un bon exercice pour décoller des mots
– Ne plus croire aux mots…
Le haïku est un bon exercice pour dire de plus en plus avec de moins en moins de mots.
Le 17 « syllabes » n’est (plus) qu’une convention, une taille de moule !

Faire voir / Rendre visible / le plus directement – évidemment possible // C’est ainsi / « tathata »

un RER nommé GARAGE passe

un RER nommé VIDE passe / (31/3)

au coin de la fenêtre / l’oeil orange / et noir / du pigeon

« Forcer » (?) l’esprit à revenir (sans cesse) au corps / à la respiration / au souffle / : réincarner.

sa demande d’asile rejetée, / un jeune sportif Kényen / se suicide / (Paris 75018)

fleurant sans cesse / les meilleurs mots / : chien d’encre

dans mon bout de ciel / ce soir, / un quart de lune couchée

le vent / m’arrache / le paquet de gâteaux / vide

d’une grosse branche sciée : / balançoire

au carrefour / croisé / le feu vert de ses yeux…

faisant chanter d’une pichenette / le verre de cristal

d’une pichenette / les secondes / du cristal

l’enchantement / du cristal / d’un coup d’ongle

s’ouvrant, se fermant, / la porte de l’ascenseur / monte et descend / un arpège

passant par la Cité des Fleurs / la voix des oiseaux / – le presque printemps

(Qi_Gong ? :) / mains au ciel / il brasse l’air / lentement

(Du haïku :)

Le haïku, c’est le poème du silence / du vide / du manque…
Pour plus d’écho, moins de mots…
Henri IV instaura la poule au pot / L’AFH2 prône / le moule aux mots (: 5/7/5) ?
Ce haïku : une mesurette à mots ?
Des mots, je vous en mets combien ? / – pour 17 syllabes !
L’assassin habite au 15 / Le haïku chausse du 17 // Faites du chiffre !
Le haïku a-t-il une taille de moule ?

Se battre contre les moulins à mots ? / – pffui !

Enterrement : / combler / les 17 pieds / du haïku ?

sur son balcon / elle se / châle

du haut de son dimanche / contemplant la rue

pigeons / en haut / des feux

présence : / les gouttes de pluie / sur le zinc / du toit

Sortie du bureau de vote / sur le trottoir : / « Fuck Sarko »

au-dessus du quartier / trois oiseaux se pourchassent / – jour de scrutin

endormie / sur son gobelet de carton / la mendiante

Jeux Olympiques : / Première médaille d’or pour la Chine / au tir tibétain

gouttes sur la vitre : / paysage à la Seurat

sur le trottoir mouillé / pétales blancs / et chewing-gums / – deuxième jour du printemps

autour d’un banc / une kyrielle / de capsules

°

d.(mars 08) – à suivre

Poèmes de mort de moines zen – NAMPO JOMYO

27 octobre 2010

°

NAMPO JOMYO
(mort le 29è jour du 12è mois de 1308, à 74 ans)

En 1307, exactement un an avant sa mort, Nampo écrivit :

Cette année, le 29è jour du 12è mois
N’a plus de place où venir
Le 29è jour du 12è mois l’an prochain
N’a déjà nulle part où aller.

Ces mots furent pris, après sa mort, comme preuve que Nampo savait qu’il mourrait l’année suivante. Ainsi en fut-il : le 29è jour du 12è mois de 1308, Nampo prit son pinceau, écrivit le poème suivant, et mourut.

Au diable le vent !
Confonds la pluie !
Je ne reconnais aucun Bouddha.
Un coup comme le coup de tonnerre :
un monde tourne sur ses gonds.

°

Prochain kukaï de Paris sam. 6/11/10 + annonce de parution Anthologie

27 octobre 2010

°

Bonjour !

je vous confirme que le prochain kukaï de Paris (n° 46) aura lieu samedi 6 novembre à 16h30 au bistrot d’Eustache, 37 rue Berger, 75001. M° Châtelet, Les Halles, Louvre-Rivoli. voir aussi http://www.lebistrodeustache.com
et le blog du kukaï de Paris :
http://kukai.paris.free.fr/blog/

merci !

daniel

PS : Pour ceux qui ne le savent pas encore, une anthologie de haïkus des (presque) quatre premières années du kukaï de Paris (février 2007-octobre 2010) va paraître aux éditions Unicité début décembre 2010. Elle s’appellera La Valise entr’ouverte et montrera un aperçu de 150 haïku sur les presque 1600 échangés depuis la naissance de notre kukaï. Le prix d’achat pour le public sera de 13 € ; le prix d’achat pour les auteurs cités de 9 € pour 1 ex., 15 € pour 2 ex., 21 € pour 3 ex. et 7 € pour tous les exemplaires additionnels ! Ceux qui n’ont pas encore exprimé leurs options peuvent le faire en « pré-commande » en me le faisant savoir à mes adresses perso- :
dpy499CHEZhotmail.com
danielpyCHEZsfr.fr

(remplacer CHEZ par @ !)

merci d’avance !
d.

Poèmes Py – février 2008

26 octobre 2010

°°°

Coups d’éclats brefs / le soleil dans les vitres / – métro aérien

Le colonel Pabien…

Le soleil tourne au coin / de la rue / – visite d’appartement

Oxymoron ? : « un moine hindou (…) en appelle à un capitalisme compassionnel » (Vaiju Naravane, journaliste de New-Dehli, 21/1/08)

(Senryû Sarko :)

Il dit que les sciences humaines sont inutiles / – Et lui ?

C’est un bouffon grave. Faut-il l’opérer, l’au-pire ?

Corneilles – / dans mon assiette / les olives de la pizza

Fin de journée / la chatte vient croquer / une feuille de yucca

Où en est la lune ce soir ? / – pas dans mon coin de ciel !…

dans mon bol de boldo / la fenêtre du voisin

sur son trapèze,
la lumière

déménagement – / à la recherche de cartons : / – y a quelqu’un là-dessous ?

football américain / – la forme de son crâne

de la poêle / l’œuf éructe / – lundi matin

ce matin / le sol de l’avenue / plus blanc / (2 février)

à la poste / il siffle dans mon dos / son haleine / pouah !

un poisson fait le tour de la lune / et revient / : Arizona Dream *

* film d’E. Kusturça – Arte, 4/2/08

tout blanc / le gâteau japonais / aux abricots rouges / (Le Nagasaki, 5/2/08)

plutôt que d’insomnier : relaxation profonde

réintégrer son corps / jusqu’à l’extrémité des auriculaires !… / « détensionner » !

détendant son bras / ses doigts peu à peu s’allongent / sur le drap

les doigts du Bouddha / sur le rien / de la vie / (d’après une photo d’Alain Roy)6/2/08, 7h45)

au-dessus de la gare : / MERCURE / Hôtel / (gare de l’Est)

Sarkozizanie

Le haïku-chambre-à-air : / gonfle jusqu’à ce qu’ / il mesure 5/7/5

Déménagement – / une machine à laver / le singe (… ?)

se joue des mots – au feu ! / / ce fou des mots – au jeu !

ce soir / dans la rue : / des avions de papier

l’oiseau dans le ciel / c’est l’idéal de l’écriture / (: spontanée)

le laveur de carreaux / siffle / à vitre fendre

un bus de touristes abricot / – le soleil descend l’avenue

To hit rock-bottle / (cf : To hit rock-bottom)

(« érémitique » :)

Souffler le pédant / dans un couloir de métro / d’un mot qu’il ignore –

Depuis que le mouchai / d’un mot inconnu (de lui), / plus de nouvelles du pédant !

ce matin / la chatte apprécie / la tisane bronchique / froide

Premier signe du printemps ? / : le chant du merle revenu / rue de Bagnolet

Le haïku, c’est toujours la possibilité d’une étincelle, d’un ravissement, d’une extase, d’un éclat de rire, de sens, de non-sens, d’une illumination – si minimes soient-ils –

comme la vision d’un être, soudain, sublime // : coup de cœur / de foudre / d’éclat… // : une révélation

la lune commence à décroître – j’entame une pomme

lune d’un côté / nuages de l’autre / la Saint-Valentin

« Je me suis réveillé / parce que l’orage m’a grondé » / ( : Romain, 3 ans, à sa mère, août 92)

Écrire / pour mettre en relief / le silence

Que tu te presses ou non, le monde tourne pareillement –

herboristerie : / le tableau des plantes aromatiques / oscille légèrement

Bio-Coop : / après sa pesée / elle rajoute un oignon

au soleil, / yeux fermés : / canne blanche

dans la cour / un vélo russe / : visite d’appartement

socle vide de la statue – / coureurs autour du parc

allant repêcher / un vieux haïku / autour du lac

rue Fragonard : / les bâches / d’un ravalement

un seul « piou » sonore / remet le matin / dans le bon sens

chatons sous la pluie …

changement de son : / l’eau qui bout / se calme

l’eau / de plus en plus fort – / thé vert

°°

(De mon perchoir :)

pleine lune traversant un nuage / – emménagement

les yeux à la hauteur / des néons publicitaires / à ras les toits *

* or. : « au-dessus de Paris »

l’armée des gouttes de pluie / sur le zinc de la toiture / – première nuit

Le succès du succinct –

Le haïku c’est l’art du réel simple.

Que chaque haïku trouve sa forme, au fond ! / (cf. : Guillevic in Art Poétique, Gallimard, 1989, p.125)

« Dépoétiser » le haïku.

la télé allume, éteint la fenêtre — / je pèle un avocat

le brouhaha incessant / du boulevard de ceinture / oblitéré d’un tour d’espagnolette

« Comment cacher un si grand secret ? » / dit le garçon / caressant le col / du « dragon des mers » / ( : pub. affiche cinéma)

le haïku-je(u)-de-société ?

Le haïku, c’est la recherche du mot, de la sensation / exact(e)

lune ronde / juste entamée – / match de rugby

Dimanche à cartonner / : déménagement

le ventre de la souris : / rouge lumineux

sans mes dictionnaires / maintenant empaquetés / : balbutiements

(État des lieux :)

Placard vide : / du riz, des lentilles, des ronds d’huile

dans le placard vide / la lumière du soleil couchant

la lumière du soleil couchant / sur l’étagère / trinque avec mes verres /

à force de frotter / le plan vert / s’éclaircit / – crépuscule

dans le soir / je frotte la planche / : blancheurs

tout ce qui résiste à l’éponge / = / la lumière / (g)lisse

peu à peu / gagner sur les traces-crasse : / l’immaculée perception

tombante : / plus rien que le blanc / qui grandit / sur la planche

après-midi à briquer – / le soir tombe

ce soir Yahoo / beaucoup moins vif / que notre président / Sarkocaïne !

(SarkoCaïn ?)

l’ampoule de la salle-de-bain / papillonne / – avant de griller ?

poésizanie ?

doigt au nez : / l’odeur de Javel / des murs du nouvel apparte

sur le tapis : / fourchette / et souris

la pizza refroidit… / le vin chauffe…

sur l’étagère du nouvel apparte / une belle pomme / pourrit

mélange – mélabête

les pétanqueurs / s’en donnent / à boules-joie

musicien de rue : / violon et archet / dans un sac-plastique

Mystérique

Sur le carton de déménagement : / « Haïkus » / « sans gluten »

°°°

d. 2/08

Haïkus non retenus de S. Bellen pour L’Échelle brisée : 19/38

26 octobre 2010

°

la rue dévastée ;
le convoi passe en fanfare
et la mariée

°

S.Bellen, L’Échelle brisée B 19/38.

6 haïkus du haïbun « Un bouquet champêtre » + 1 « faux-haïku » – S. Bellen

26 octobre 2010

°

Au guet tous les deux :
le merle sur le figuier
et moi sous la branche

Laissé près d’un banc
entouré d’un ruban rouge
un bouquet champêtre

Sur le pissenlit
se pose à peine et s’envole
un papillon jaune

Au soleil du parc
un homme brosse son chien ;
cette nuit, Noël

Après l’exercice
à la sueur de mon front
j’écris ce haïku

le gamin des rues
descend pieds nus au cloaque
ramasser la balle

°

Salim Bellen , 24/12/06, in Le Singe renifle en hiver, p. 83-84

°

+ un « faux haïku » (dans le texte en prose, p.81 :)

« l’arbre de Noël du merle
avec ses figues
en guise de boules »

°

Tierra de nadie 87 – Salim Bellen

26 octobre 2010

°

son aile cassée,
la mouche demande conseil
à la sauterelle

°

Salim Bellen, Tierra de nadie, 87.

30 HAIKU + 1 waka DE PRINTEMPS – oiseaux et animaux – Blyth, p.490-500

26 octobre 2010

°
(p.490) :

uguisu no . achi kochi to suru ya . koie gachi

Buson

l’uguisu
volant ici et là
parmi quelques petites maisons

°

uguisu ya . yanagi no ushiro . yabu no mae

Bashô

l’uguisu !
derrière le saule,
devant le bosquet

°
(p.491 :)

mujinkyô . uguisu niwa wo . aruki keri

Shôha

l’uguisu marcha
dans le jardin,
royaume non habité par l’homme

°

aujourd’hui tombe la pluie du printemps ;
dehors dans le jardin tranquille,
les pétales des cerisiers
tombent et se dispersent d’eux-mêmes

(: waka de l’Empereur Meiji)

°

ie ni arade . uguisu kikanu . hitohi kana

Buson

n’étant pas à la maison
n’ayant pas entendu l’uguisu
de tout un jour

°
(p.492 :)

waga yado no . uguisu kikan . no ni idete

Buson

sortant sur la lande
j’écouterai
notre uguisu

°

kuru mo kuru mo . heta uguisu zo . ore ga kaki

Issa

ils viennent et viennent
mais sont tous de pauvres chanteurs,
les uguisu de ma barrière !

°

kuwa no e ni . uguisu naku ya . koume-mura

Issa

village du Petit-Prunier :
un uguisu chante,
perché sur le manche d’une houe

°

uguisu ni . hinemosu tôshi . hata no hito

Buson

l’homme au champ ;
tout le jour
les uguisu lointains

°
(p.493 :)

uguisu no . hito naki hata ni . tône kana

Ryôta

un champ vide ;
la voix lointaine
de l’uguisu

°

uguisu ya . cha-no-ki-batake no . asa-zuki-yo

Jôsô

la plantation de thé
sous la lune de la première aube ;
un uguisu chante

°

uguisu ni . temoto yasumen . nagashimoto

Chigetsu

arrêtant ce que je fais
à l’évier :
la voix de l’uguisu !

« Chigetsu, morte en 1705, était la meilleure poétesse de l’école de Bashô. (…)  » R.H. Blyth

°

uguisu no . nakeba naniyara . natsukashiu

Onitsura

l’uguisu chante,
et mon coeur s’emplit
d’une vague envie

°
(p.494 :)

uguisu no . magetaru eda wo . kezuriken

Kikaku

Il doit avoir raboté
la branche
pliée par l’uguisu

°

uguisu no . kyôdai zure ya . onaji koe

Issa

Les uguisu –
sont-ils frères ?
la même voix !

°

uguisu o . koe tôki hi mo . kure ni keri

Buson

tout le jour les voix des uguisu
lointaines ; ce jour aussi
finit

°
(p.495 :)

uguisu ya . gozen e detemo . onaji koe

Issa

L’uguisu !
même devant sa Majesté,
la même voix !

°

asagoto ni . onaji hibari ka . yane no sora

Jôsô

chaque matin
dans le ciel au-dessus de mon toit
est-ce la même alouette ?

°
(p.496 :)

asakaze ya . tada hito-suji ni . age-hibari

Ryôta

dans la brise matinale
s’élèvent les alouettes,
d’un seul coeur

°

nagaki hiwo . saezuri taranu . hibari kana

Bashô

tout le long jour –
et cependant pas assez pour l’alouette,
chantant, chantant

°

yabujiri wa . mada kurai zoyo . naku hibari

Issa

ah, alouette qui chante !
la toute fin du bosquet
est toujours dans l’ombre

°
(p.497 :)

ariake ya . ame no naka yori . naku hibari

Issa

aurore :
l’alouette chante
du milieu de la pluie

°

ko ya matan . amari hibari no . taka-agari

Sampû

tes enfants vont attendre,
alouette
si haut dans le ciel !

°

shirakumo no . ue ni koe aru . hibari kana

Kyoroku

Voix
au-dessus des nuages blancs :
alouettes

°
(p.498 :)

kuma mo naki . sora ni kakururu . hibari kana

Rikuto

l’alouette
se cache
dans l’étendue de ciel bleu

°

haranaka ya . mono nimo tsukazu . naku hibari

Bashô

au milieu de la plaine
chante l’alouette
libérée de tout

°
(p.499 :)

kojima nimo . hatake utsunari . naku hibari

Issa

même sur une petite île
un homme labourant un champ,
une alouette chantant au-dessus

°

aomugi ya . hibari ga agaru . are sagaru

Onitsura

l’alouette s’élève
l’alouette tombe –
comme est vert l’orge !

°

kawabune ya . hibari nakitatsu . migi hidari

Rankô

le bateau fluvial ;
des alouettes s’élèvent, chantent,
à gauche, à droite

°
(p.500 :)

kumo ni nami . tatete saezuru . hibari kana

Seien

l’alouette chantant
ride
les nuages

°

kôsaku no . no wa shizumarinu . yûhibari

Kiin

dans les champs de labeur
tout est calme;
alouettes au soir

°

(à suivre : p.501- )

poème de mort de moine zen – MUSO SOSEKI

26 octobre 2010

°
MUSO SOSEKI
(mort le 30è jour du 9è mois de 1351, à 77 ans.)

Ainsi ai-je roulé ma vie tout du long,
Dedans, dehors, courbé, debout.
Qu’est tout ceci ?
Un tambour battant
Une sonnerie de trompette
Rien de plus.

°