Archive for juillet 2015

Senryûs, Haïkus, etc. – Py – juillet 2014

3 juillet 2015

°°°

juillet :

°

le bruit de l’aspirateur
s’arrête
un avion passe

début juillet
des avions
dans mon couloir

°

ce matin le vent
laisse dormir les feuilles
– un oiseau les secoue

°

devant le verre de pastis
passe une mouche –
premier jour des vacances

°

un coq ce matin –
pondre une préface

ce matin le coq,
ce soir la France
en quart-de-finale

un dieu vivant
un vieux divan

°

je t’emmerle
dit-il
au pigeon

°

première nuit
table et bancs de jardin
baptisés par la pluie

°

dimanche après-midi –
l’organiste
fait de la pub pour Dieu

°

métro –
les tapis roulants
eux aussi en vacances ?

une chose qu’elle ne saura jamais :
où elle a laissé tomber
son mouchoir blanc…

°

du front aux pieds voilée
elle roule sa poussette
et parle au téléphone

°

voyage en voiture :
– pas trop de vent,
derrière ?

°

deux chiens noirs
avec un ballon de foot
– ce soir de petite finale

la veille
de la finale de foot,
la pleine lune

°

manif pro-Gaza
: heurts près de la synagogue,
rue de la Roquette

°

orage de grêlons :
en conserver au frigo
pour l’apéro ?

°

« – je ne suis pas en tenue décente… »
: non, tu serais plutôt en tenue « montée » !

°

Allez, les chats !
rendez-vous tous ce soir
passage de l’église !

°

« – J’ai toujours craqué pour le raku ! »
dit une dame
à Saint-Jean-Pied-de-Port

un beau Basque
torse nu,
un beau piment rouge
devant son short

°

trois rides
sur le front du président
: un haïku ?

°

sur le couvre-lit
une mouche
et son ombre

°

de la ferme au sommet
puis retour :
le chien de berger
nous ouvre la voie

sur la place du village
une crêpe au miel
et aux guêpes

l’ombre d’un moustique
dans les toilettes
d’un bistrot du port

°°°

Senryûs, haïkus, etc. – Py – août 2014

3 juillet 2015

°°°

Août :

°

les mains croisées
des visiteurs du musée
dans le dos

°

« Entre deux assauts
il y avait beaucoup de temps
à tuer » °
° : Michel Rougier. (Dans la série : Entendu à la télé.)

°

un roulement de poubelle
: l’ouverture du jour

°

face à face
l’arbre
et l’homme
en chi-kong

°

finale de pelote à main nue
– de la galerie
tombe une canne

°

bambins aux cailloux
mères à la balançoire
: jardin-garderie

°

2 Perrier-menthe à la paille
– la couleur de l’océan

°

un jus de pomme en terrasse
le décolleté de la serveuse

°

le soleil rase
l’herbe rase
ce soir du 7 août

°

au milieu des « flammes de Guernica » *
une araignée
avec ses fils
* sculpture de Jesus Echevarria (1916-2009 )

maison du sculpteur –
des empreintes de chien
dans la dalle de ciment

du jardin du sculpteur
la visiteuse
emporte une pomme

avant la visite
de l’atelier du sculpteur
une chasse
aux toiles

malgré le soin du conservateur
quelques araignées encore
entre les sculptures

après la visite
la femme du sculpteur
nous offre l’apéro

°

un bébé
sort de la maternité
en grandes pompes

°

voici ma maison natale
dit-il en désignant
le parking du supermarché

°

le poète déclame
et le poêle à bois

°

appré – scier la branche…

°

un coup de cloche
dans l’air d’un matin d’août
l’éveil d’un volet

°

balayage :
miettes, poussières,
plus une ou deux plumes du piaf

°

dans le bus
une femme
pycnique *
* : n. ou adj. : dont le physique est caractérisé par la rondeur

°

coq, coq,
comment te faire comprendre
que c’est les vacances ?

nous jouons à qui
restera le plus longtemps
au lit le matin
: retraite.

°

Avenue d’Espagne
elle sort un sein de son haut
– dieu sait pourquoi

°

les lézards
murmurent-ils ?

°

se répandant
oléagineusement
en son haïku

°

une éolienne
près de l’aire d’autoroute
je touille mon café

°°°

Haïkus, senryûs, etc. – PY – juin 2015

1 juillet 2015

°°°

2 papillons dorés

qui s’adoraient

s’adonnaient

à la danse des ailes

dans le soleil

°

fractionné involontaire –

une racine qui affleure

(jog du vendredi, parc Méliès)

°

première canicule

ce cinq juin

– le soir va-t-il orager ?

°

première canicule de juin

la finesse des tissus féminins

°

l’inconnue lente de l’allée…

°

cet oiseau noir

à travers sente

ne poussera plus ses croas –

ce sont les roses roses

au bord du muret

qui sentent le meilleur

°

travaillant ses jambes

sur le vélib’ (à l’arrêt),

béquille dressée

°

Passer

(/ Evoluer)

du Penser au Sentir.

°

elle passe

avec une amie

poussant

une tondeuse à gazon

°

un carambriolage

°

une étudiante

dort assise

à la table de bibliothèque

– son cou

°

(régulièrement retombe sur le côté)

puis elle s' »abat » en avant

sur la table

°

au feu vert

ses lèvres rouges

°

ce matin

le coiffeur bâille

– ses ciseaux ?

°

désert des arts

désir des ors

°

martinets

les stries

dansent

°

toutes ces flèches d’argent

dans tous les coins du ciel

au soir

– l' »amour » du haïku

°

ce soir

sa fille

me montre un classeur de poèmes

que je lui envoyai

il y a quarante-cinq ans

°

Le haïku, ce peut être la commotion

créée par deux images qui se rencontrent (s’unissent, se joignent, se heurtent, s’épousent,…)

parfois même dans un seul mot (mot-valise,…)

Sa seins-ture

de sécurité

°

quand il fait son discours,

il politrique

°

sous sa jupe

joue le soleil –

soir de juin

(17/6)

°

César Marciaux…

°

Mieux vaut

un haïku

court – long – court

qu’un haïku

con – lourd – con !

Quand tu as soif,

regardes-tu le verre

ou le bois-tu ?

Quand tu as faim,

regardes-tu le plat

ou le manges-tu ?

La flèche doit-elle être

rouge, jaune, bleue

longue, courte, mi-longue

fine, épaisse, très fine

en bois, en métal, en verre ?

ou doit-elle

atteindre le coeur ?

(/… et le haïku ?)

assis

au bord de la mare,

j(a)ugeant l’eau

sans y plonger

ô grenouilles coassant

au bord de la mare,

sautez dedans !

l’apparence du haïku

ou le haïku ?

Le haïku ?

: toucher au centre.

Concentrez-vous

sur l’essentiel

(/ Revenez à l’essentiel)

en haïku !

(- le reste :

rien à cirer !)

°

sur l’asphalte

un bras de poupée

(Orly, 20/6)

°

les roses (roses qui sentaient si bon)

un peu défleuries,

leur parfum aussi est passé –

jog du dimanche

°

dans le sentier

une plume noire :

l’incitation à écrire ?

°

deux élèves de Taiji au parc –

dont une

en mauvaise posture !

°

attention aux racines !

le pas rasant

du joggeur

°

le merle

encore là :

de plus en plus ancré dans le sol

du sentier

°

les différents parfums

des roses différentes

°

Fête des pères –
Une femme cueille des roses
du bout des rangs de vigne

°

(La problématique majeure du haïkiste ? :)

comment faire (mieux) voir

au (/ le) lecteur

comment « éclaircir » sa vue

°

le Père Noël

au coin du balcon

rosit

°

Fête de la musique

il prend (des) notes

°

(D’après Daniel Thévenin – FB :)

Eoliennes –

Don Quichotte,

reviens !

°

Sarko à l’Express :

« Je mens moins qu’avant ! »

– Quel humoriste !

°

(Resto -)

L’intéressé-je ?

– ou la télé

allumée derrière moi ?

°

les clins d’oeil

d’une fenêtre

– soir de juin

°

Embrasser quelqu’un

qu’on ne connaît

ni d’Eve ni des dents…

°

une féministe :

dure au(x) mâle(s) ?

°

la pelouse de Qigong

m’offre une jolie plume

de pie

°

traduit,

le 5-7-5

explose

un haïku

« à-ras-le-moule »

un haïku

qui pue la sueur

/ de cerveau

/ mentale

un haïku constrictor

(un haïku de contorsion)

un haïku tordu

°

(Inspiré par la 4è de couv’ de Passage secret de Christian Cosberg :)

Le (/ la) haïkiste :

un personnage

en quête d’odeur(s) (?)

°

Au toucher du soleil

°

… une pie

sort du bouleau…

°°°