Archive for the ‘montagne’ Category

« Une histoire du haïku » R.H. Blyth – 4) : Teitoku et l’école Teimon :

30 mai 2017

P. 64 :

Teitoku Matsunaga (1570-1653) :

Son poème de mort :

Goutte de rosée ma vie

s’évanouit

les vêtements dans le coffre à bijoux

ne pourront plus jamais être portés :

c’est la Loi.

Un autre de ses jisei :

Demain sera comme aujourd’hui,

pensons-nous le jour d’avant

Mais aujourd’hui nous réalisons

que tout est changement :

Ainsi va le monde.

Retraite hivernale :

même les insectes

respectueusement

Meilleures que les fleurs de cerisier

sont les boulettes de pâte –

oies sauvages de retour

A propos de ce haïku, Nobuyuki Yuasa, proposa un commentaire, dans la revue « Blithe Spirit » vol 8, n° 3 (pp. 12-24), sous sa version :

Plus que les fleurs de cerisier
elles semblent aimer les boulettes,
oies sauvage de retour

: « Ce poème représente l’étape où les objets naturels sont employés comme métaphores évidentes des affaires humaines. Dans ce poème, le poète ne s’intéresse pas du tout à la description des oies sauvages retournant chez elles, dans le nord, au printemps, mais il les utilise comme métaphore des hommes qui souhaitent remplir leur estomac avant de régaler leurs yeux avec les fleurs de cerisier. De plus, les oies sauvages retournant chez elles constituent un thème standard du waka traditionnel. Le poète se réjouit donc de jouer le rôle d’un iconoclaste. »

(cité dans A Silver Tapestry , le meilleur des écrits critiques de la BHS, des 25 premières années. Editeur Graham High, The B.H.S., 2015, p. 55)

°

Ses disciples :

Ryûho (mort en 1744).

Il grava son poème de mort sur sa propre tombe et mourut peu après, à 71 ans :

La lune et les fleurs de cerisier –

Maintenant, de ce monde,

je connais le troisième vers

°

Ishû (ou Shigeyori) (mort en 1680, à 74 ans) :

Les bâtons des pèlerins seuls

passent 

sur la lande estivale

Le pied sait que c’est

le premier matin de l’automne

sur la véranda fraîchement lavée

C’est l’équinoxe de printemps

la compassion du Bouddha

nous permet de casser les branches fleuries

°

Teishitsu (mort en 1673, à 64 ans) :

Allons à Saga,

mouettes,

manger de la truite !

°

Bôitsu (1548-1630). Etait aveugle.

Je suis ici au milieu des fleurs !

J’entends les gens rire

dans les montages printanières

Attendant le vent depuis si longtemps,

jusqu’à aujourd’hui,

feuilles tombées !

°

Tokugen (mort en 1647, à 89 ans).
Son dernier verset :

Jusqu’à maintenant

je racontais des balivernes –

Une nuit de lune

N’importe comment nous la voyons,

il n’y a rien de plus noir

que la neige

: « Voici un exemple de comment le zen intellectuel, et la philosophie de Lao-tseu et de Tchouang-tseu, ne peuvent jamais devenir de la poésie. » (R.H. Blyth.)

°

Kigin. (Professeur de haïku de Bashô ; Prêtre shintô) :

Les herbes de la pampa

prennent la forme

du vent d’automne

De l’eau trouble coulant

sous les fleurs de cerisiers

le long de la rivière Yoshino

°

Saimu (mort à 73 ans ; Elève préféré de Teitoku.)

Son jisei :

A l’aube

la cloche résonne dans les fleurs

autour du portail du temple Jôdô

Son corps a fini

en vacuité –

Quelle chose est une cigale !

°

Baisei (mort en 1699, à 89 ans. Disciple de Teitoku.) :

Sont-ce des tourniquets,

ces papillons

volant au milieu des vagues de fleurs de cerisier ?

Le bateau sous la lune

a besoin d’un bon vent

dans le brouillard matinal

°

Dôsetsu (mort en 1654. Disciple de Teitoku.) :

Si cela existait,

la femme-fantôme-de-neige aussi

serait comme un melon blanc

°

Tadatomo (mort en 1676, à 52 ans. Elève de Herukiyo (mort en 1657.))

Charbon blanc ;

c’était autrefois

une branche enneigée

°

Gensatsu (mort en 1689, à 83 ans. Un des « 5 sages d’Edo ».) :

Un faon *

tétant les seins de sa mère

sous les flèches **

* = un bébé en habits de faon

** = un kimono à motif de flèches.

°

Mitoku (mort en 1669, à 82 ans) :

Ces fleurs enneigées

doivent être une réponse

aux « fleurs-de-neige » *

* : « snow-flowers ».

°

Ryôtoku (un des plus anciens disciples de Teitoku) :

Sur la rive de Sumi-no-e

les tambours des vagues

avec la musique des pins

Papillons dansant

parmi les fleurs de cerisier ;

Kagura * sous les Ise-zakura **

* : une sorte de cerisier-saule

** : la danse sacrée du sanctuaire d’Ise.

°

(A suivre :

Sôin et l’école Danrin. (p. 78))

Unforgotten Dreams / Rêves non oubliés – poèmes

3 février 2017

du moine zen Shôtetsu (ou Shôgetsu), 1381-1459 :

7/208 (thème : « Amour, en relation avec « attelage » ») :

furihateshi / ashiyowaguruma / yasurai ni / yukitsukarenuru / koi no michi kana

Un vieil attelage

ses jambes prêtes à s’effondrer

s’arrête pour faire une pause –

épuisé de voyager loin

sur

le chemin

de l’amour

12/208 (thème : « Voyageurs traversant un pont ») :

omou koto / shibashi zo iwanu / tabihito no / watarinarawanu / hashi hosoku shite

pendant un certain temps

les voyageurs

s’arrêtent de parler :

si étroit

est le chemin

qui traverse

un pont non familier.

21/208 (thème : « Vivant reclus ») :

iwagane no / koke no shizuku mo / kogakurete / oto no kokoro o / sumasu yado kana

Sous la falaise,

l’eau gouttant

sur la mousse

est cachée par des arbres –

mais

son bruit

lave le coeur

de celui

qui loge là

27/208 (thème : « Lucioles sur un pont ») :

yamabito wa / taenuru mine no / kakehashi ni / yowataru hoshi to / hotaru to zo yuku

Où les gens de la montagne

ont tous disparu,

du sommet

et de son pont de planches *

maintenant

les étoiles

traversant la nuit

et les lucioles

cheminent

 

* un pont de corde et de planches suspendu au-dessus d’une gorge montagneuse.

31/208 (thème : « Se souvenant ») :

omokage ni / mishi yo no arite / nani ka sen / wasurenu yume o / harae matsukaze

Toutes ces images

d’un monde

d’il y a longtemps –

à quoi bon ?

Vents des pins,

venez souffler

s’il vous plaît

sur ces rêves

non-oubliés. *

 

* : Variation allusive au Shin kokinshû (1564) par Minamoto Michiteru :

Perdues dans les herbes folles, / mes manches pourrissent sous de dures larmes / deviennent le gel automnal – / comme les vents d’orage dispersent / mes rêves inoubliés. (asajifu ya / sodé ni kuchinishi / aki no shimo / wasurenu yume o / fuku arashi kana)

(à suivre…)

 

Haïkus, senryûs,… – Py – Déc. 15 – 2/3

12 janvier 2016

°

(Portrait – en noir et blanc :)

ses bas et son écharpe

zébrés –

son sac-à-dos

panda

°

Les décos de Noël

bien plus modestes cette année –

COP 21

°

cet après-midi

le temps

goutte-à-goutte…

(- siroter)

°

à terre

la tendresse

du ginkgo biloba

°

au matin du 21 novembre naît

un fleurisier

°

Capital(e) :

Trouver un espisse vert…

°

sous la pile des pulls

(une écharpe

crue perdue)

°

entre les feuilles de mon carnet

des feuilles de ginkgo biloba –

Avent

°

« Si le climat était une banque, il serait déjà sauvé. » Hugo Chavez (1954-2013) (- Partagé par Ben Adgnot sur FB.)

°

Penny Harter (in « Round The Pond », Roumanie, 1994):

« Beekeeper / humming / back »

« l’apiculteur / frelonne / en retour » (adapt. Py).

°

des limasseuses…

°

des auto-haïkuiseurs…

°

(Kyôku :)

Quand on aime

on ne compte pas

… les syllabes !

°

Des glaçons

dans mon apéro

– Bientôt A la neige !

°

De hotte

en bas

l’abonbondance…

°

ginkgo ô ginkgo,

tout le long du début de décembre !…

°

dans le sapin

les boules…

un Noël éboulissant…

°

sèche

la feuille de biloba

casse

°

ce matin

ça chauffe sur Internet

– mon bol de thé froid

°

retroussant ses cils

: maquillage RER

°

lendemain d’élections

le panneau d’affichage municipal

tout blanc

°

COP 21

rien n’est encore fait

mais voyez comme

ils s’auto-congratulent !

(J’ai juste vu

que les chefs d’Etats

étaient contents d’eux-mêmes

à l’issue de la COP 21)

Après la COP 21

les chefs d’Etats

vont gueuletonner,

satisfaits.

Après le gueuleton

post-COP

les chefs d’états satisfaits

repus

°

Là-haut

le réveil en ta

lons hauts

°

Les chaînes de Jacob

Amour :

les chaînes de soie…

… pas les chaînes de soi !…

°

le train arrive –

une cloche sonne

au loin

°

« En toute mauvaise foi » ? *

un plagiaire de rien (?)

 

* cf Maxime Decout, Ed. de Minuit, 2015 

La palinodie

du plagiaire

débusqué

Il nous fait une crise

de mauvaise foi ?

mots croisés

le plagiaire

s’est grillé

°

Je commande une bière Record

« Record de douceur »

à la télé du bar

°

« Dropped » *

: Les deux hélicoptères

dropped **

 

* Nom d’une émission télé

** to drop : (laisser) tomber; (se) « crasher ».

°

(Journaux gratuits :)

Des tombereaux d’informations formatées

pour qu’ils n’ingurgitent

qu’un seul son de cloches !

°

des dents

… qu’on aurait envie de lécher

?

°

(Traversée de rame :)

des cuisses haut-perchées

(qui impressionnent

leur public…)

°

Plein de mémères à petit chien

en train vers le Sud-Est

– vacances de Noël

°

couchée

sur son cahier

à écrire…

(18/12, Nice-ville)

°

une régalerie

°

les choses sont

ce caleçon

et elles seront

ce calceron

°

verre de vin

sur la terrasse

au-dessus de Menton

le 20 décembre

(au soleil)

le soleil

descend derrière le Mont

/ se retire du balcon

/ Fraîcheur

le soir

se pose

sur la nappe

du balcon

(Castillon, 20/12)

°

« Non, Kate,

ta p’tite soeur n’est pas

un xylophone ! »

(matin du 21/12, Castellar)

°

Prendre la multinationale 20…

°

dans la rue

que le bruit

(du filet d’eau)

de la fontaine

– Castellar, 22 décembre

°

(A suivre, p. 1, carnet gris).

°

Résultats du 92è kukaï de Paris :

13 septembre 2014

Résultats du 92è Kukaï de Paris, du 13 septembre 2014.

En présence de quinze participant(e)s (dont une nouvelle, Mme Christine Devic), 31 haïkus ont été échangés.

°

Avec cinq (5) voix :

grimpette –
la roue avant et moi
crevés

: Michel Duflo.

°

Avec quatre (4) voix :

Lisant
Soudain là, tellement là
le parfum d’une rose

: Monique Leroux Serres ;

vidéoprojecteur –
mes collègues européens
en ombre chinoie

: Minh-Triêt Pham.

°

Avec trois (3) voix :

lac immobile
pleine lune entre les pins
le vent n’ose souffler

: Philippe Bréham ;

Main dans la main –
S’approchant à petits pas
du dernier été

: Isabelle Ypsilantis ;

Mal aux deux jambes –
sur le sentier de rando
je croise un mille-pattes

: Danièle Étienne-Georgelin.

°

Avec deux (2) voix :

août –
la pluie tambourine
sur le marteau-piqueur

: Valérie Rivoallon ;

Au milieu des bras
voltigent deux papillons
Match de basket

: Danièle Étienne-Georgelin ;

de part et d’autre du tracteur
les deux couleurs du champ

: Daniel Py ;

deux Perrier-menthe à la paille –
la couleur de l’océan

: Daniel Py ;

Jours d’été –
Au bout d’un fil toute une vie
d’araignée

: Isabelle Ypsilantis ;

Premier jour d’école
de sa main tremblante
je me souviens encore.

: Patrick Fetu ;

Rentrée d’école
Toute la grille envahie
par les capucines

: Monique Leroux Serres ;

Rupture cuisante
saisir la vie au vol
avant que le train ne siffle

: Roselyne Fritel ;

sous le platane
oubliée de Dieu dit-elle –
la centenaire

: Michel Duflo.

°

Avec une (1) voix :

ah, ce coucher de soleil !
je ne cesse de le contempler
pour l’empêcher de descendre…

: Philippe Bréham ;

Feux d’artifices –
Des saules pleureurs
Jaillissent de l’hippodrome

: Myriam Rouxel ;

Matin brumeux –
le bus scolaire ramasse
les feuilles en tas

: Marie-Alice Maire ;

nul vivant à portée de voix
excepté moi sous un ballet d’étoiles

: Roselyne Fritel ;

Rumeur de rentrée
dans la cour d’école
quelques feuilles mortes.

: Patrick Fetu.

°

Sans voix, mais remarqués :

journée tristounette –
me balader dans la rue
du Cherche-Midi

: Minh-Triêt Pham ;

et :

rentrée en grappe –
le sourire mielleux
du proviseur

: Éléonore Nickolay.

°

Vous pouvez lire ces résultats complets sur :

https://haicourtoujours.wordpress.com/

et

http://www.kukai.paris.free.fr/blog/

°

Notre prochain kukaï se tiendra samedi 4 octobre, à 15h30, au bistrot d’Eustache.

Merci !

Daniel.

Haïku, etc. de Py – sept 2013 – 2/2

20 novembre 2013

°°°

Fukushima
pour le(gouvernement de)s Japonais
c’est tabou
ça bout !

°
FilloN
( : in Le Canard enchaîné du 18/9/13)

°

ventes libres d’armes –
massacres de déglingués –
USA…

°

Une ancienne plantureuse de riz…
(cf Hubert Haddad, in Le peintre d’éventails, éd. Zulma, 2013.)

°

quatrième jour de cure
son odorat s’affine…

°

ces travailleurs anthracite
à la sortie du train…

°

elle fit
tout le voyage
dans son téléphone portable
(Reims-Paris, tgv.)

°

(Métro :)
« POUSSEZ FORT »
dit la porte
– qui s’ouvrit seule

°

rigolant au soleil
le caniveau
me fait de l’œil
(Avenue Mac-Mahon)

°

sur un banc
(Avenue Mac-Mahon)
une feuille
s’en vient loger
entre oreille et veste…

°

beau son de hautbois
dans un couloir du métro

mais odeur de vomi

°

Si vous ovulez
fis-je,
en place de
Si vous voulez !

°

une femme
en plastique
irréprochable

°

(s’a
muser
avec les mots)

°

une pavanade

: un paon
se pavaonne ?

°

an eclectric preacher

°

(le rythme
dans la po
ésie (du haïku))

°

Autant que faire se put
Autant que fesse repue

°

deux avions croisent leur air
dans le ciel bleu

°

Le Mont Tolima *
fut-il le Mont Fuji
de Sélim Bellen ?
(comme la Sainte-Victoire
celui de Cézanne ?)

* en Colombie.

°

Sauver
une coccinelle jaune
du lac Bâlea

(Transfàgàràsan, Roumanie, 8/13)

°

voile intégral : a-guichée (fermée)

voile intégral : aguicher = fermé !

°

les pectoraux
électoraux

(et les taureaux ?…)

°

Fonçant dans le brouillard
à 320 kms/h

(Paris-Reims, 25/9)

°

ça grenouille
ça magrouille

(Magrouiller // Gremouiller…)

°

dans le RER
(vidé)
une cravate grise à rayures
à terre

(C, Paris-Choisy)

aux pieds de cette femme
qui continue son voyage
cette cravate grise rayée noir

°

cf : FilloN
: FéloN

°

devant la lune du projo
s’élève le nuage de la fumée
soirée jazz kréol

(Le Baho’s, Longjumeau, 28/9)

°

dans le dimanche matin
recroquevillé derrière toi
une voiture officielle
esquisse une sirène

°

bouille de keuf !
kouille de beuf !

°

passant par le parc
aux senteurs de roses de septembre
les marrons roulent

°

jog au parc
sur le piano
fermé
Mozart *

* : Le conservatoire de musique d’Orly se situe à l’intérieur du Parc Méliès.

°

les zozo les zonneurs

°

soutenu(e)
tousse nu(e)

°

(cf 23/8/13 :)

un livre
sabi – me
au soleil

°

ra – beauter ?

°

sa matrice
m’attriste

°°°

Haïku etc de Py, mai 2013, 2/2

17 juin 2013

***

 

moucheron

remonte le long de mon verre de lunette

puis s’envole

– soir de mai

 

 

cônes roses, cônes blancs

ces marronniers ?

taillés au carré

 

 

N’ayant pu trouver le vent dans ses soufflets,

l’accordéoniste regarde un coucher de poisson du balcon.

 

 

…« les goélistes verts »-

 

sur la terrasse

un fauteuil

roucoulant…

 

 

(Kyôku) haïkuisine :

 

Ô comme j’admire

ma femme à poêles

dans la cuisine

 

(Kyôka) domestiku :

 

… et à vapeur,

au-dessus de la planche à repasser

 

 

un chêne

en bois dormant…

 

 

les oiseaux se disent-ils

qu’il ne fait pas chaud

pour un vingt-quatre mai ?

 

 

les bornes chauffantes

dans la gare

allumées

 

 

Haïcoup de foudre

Haïfoudre

Haïcoudre

 

 

perles multicolores

dans le gazon :

le soleil sur la rosée

 

/

 

les perles multicolores

du soleil sur la rosée

 

/

 

toutes les couleurs

des gouttes de rosée

(sur le gazon)

 

/

 

toutes les couleurs

des brillants dans le gazon

 

/

 

mille diamants de couleurs

dans l’herbe verte

(le soleil sur la rosée)

 

 

un mariage

traverse le pont :

les hommes (passés) par les fenêtres…

 

/

 

un mariage

passe sur le pont

les hommes par les fenêtres

 

 

les petits chatons

en crottes

sur la chaussée…

 

 

sur la Seine flottent

quelques bâtons (de bois)

– où allez-vous ?

 

/

 

calmitude

un objet de bois

descend la Seine

 

 

(Petite suite en Seine) :

 

les ailes

plus grandes que le corps

ce moucheron sur mon index

 

/

 

près de la berge

le fleuve parle

 

/

 

envolé de mon doigt,

je peux reprendre ma marche

 

/

 

les mots de l’eau

près du bord

 

/

 

encore un insecte :

ne pas tourner la page

 

 

(Kyôku) :

 

(De grâce,)

Simplifiez (encore)

vos haïkus !

 

( : inversions, rejets,…)

 

 

dimanche matin tôt

trois musiciens slaves

l’accordéon sur le dos

 

/

 

dimanche matin tôt

trois accordéonistes

en gare

 

 

le bourdon quitte le bouton d’or oscille

 

 

entre deux haïkus

un moucheron

aplati

 

/

 

entre deux haïkus

un moucheron

noir

 

/

 

(à Christophe Jubien, cf ‘Les mains du bol à fleurs’ :)

 

entre les haïkus

de la « Rue du massacre »

et du « vieux curé »

un moucheron

(mort)

 

 

(Kyôku :)

 

Le haïku (est un) raccourci (de mots)

« rhaïkourci » ?

 

 

Aucune respectation

dit-elle, sa copine

Aucun respect

 

 

(Dad’s) dog

begging for a jog –

– feeling guilty

 

chien

quémandant un jogging –

– me sens coupable

 

 

une femme somptueuse

disparaît

dans le métro

 

 

(d’après Andrew Shimield in « Blithe Spirit » 23, vol.1, p.14 : « morning dew / the car wing mirrors / draped in spider webs » :)

 

l’araignée ce matin

a pris

une glace

 

 

Le jour des saints

que fais-je ?

 

 

quai de métro

elle tient son arbrisseau

par la racine

 

 

dernier gros morceau

de stress :

dossier de retraite

 

 

ô suce temps, Pan ton vol !

 

/

 

(…)

 

 

Debout les mores !

 

 

poèmes de la nuit,

aucune trace sur le papier

 

/

 

poèmes de la nuit

rosée évaporée

 

 

soudain quelque chose

se produit : haïku

 

 

le poète

parti ;

les instants-haïku

 

 

(Kyôku :)

 

Wanting to be « modern »

resolutely – absolutely =

anything (n’imprte quoi) goes !

 

 

seul en train

les gouttes de la pluie

craquent au carreau

 

 

rondeurs du jour

 

 

« Les Saules »

sous la pluie,

chemins d’herbes

dans le bitume

 

 

un moineau

tombe comme une feuille :

miette de pain

 

 

la vitesse

non affichée

du tgv –

la cannette de bière

glisse sur la tablette

 

 

fin mai

une petite feuille verte

de ginkgo biloba

au sol

 

***

Parution de ‘Bulles de musique’ éd. Pippa

3 juin 2013

BULLES DE MUSIQUE
(recueil de « haïkus » de Daniel Py)
illustré par Pouch ( http://pouch-pouchelon-francois.blogspot.fr/ )

est également préfacé par notre ami musicien compositeur… Claude-Henry Joubert !

Vous pouvez le commander sur le site : http://www.pippa.fr
ou envoyer un chèque (de 14 € : les frais de port sont gratuits)
à l’ordre de PIPPA
aux Éditions Pippa, 25 rue du Sommerard, 75005 Paris

BULLES DE MUSIQUE paraîtra à temps pour le MARCHÉ DE LA POÉSIE, place St Sulpice, 75006, le week-end prochain !
À ce propos, je serai sur le stand (n° 305, angle rues Bonaparte et St-Sulpice) de Diateino (éditeur de François Pouch pour son livre ‘En musique’) vendredi à partir de 16h30 environ pour l’y signer conjointement avec François ;
+ samedi soir (8 juin) à 18 h sur le stand de la Picardie, n° 517 (pour ce recueil… et d’autres récents aussi : traductions de l’anglais d’essais sur le haïku + une trad. de l’espagnol d’un ami haikiste libanais décédé il y a quelques années, Salim Bellen, + une antho de mon groupe kukai.paris…)
et à partir de 19h30 sur le stand d’Éclats d’encre (n° 304) jusqu’à 21 h !

Les 22 et 23 juin (avec François Pouch de nouveau) au Salon des Éditeurs indépendants, cour du lycée Henri IV, 35 rue Clovis, 75005, (sur les stands Pippa et également d’Unicité) : à partir de 17h30 le samedi 22 et (peut-être) toute la journée le dimanche 23 !

Brigitte Peltier (l’éditrice) compte aussi organiser un samedi après-midi de signatures dans sa librairie-galerie Pippa au mois de septembre, lors de la prochaine expo des dessins de Pouch chez elle. La date n’est pas encore fixée.

Lors de nos prochaines réunions du kukaï de Paris (samedi 15 juin à 16h30 à l’Indiana Café, 33 rue Berger, 75001, et sam. 29 juin à 16h30 lieu à déterminer) je l’apporterai bien évidemment (avec mon tout dernier des éditions Unicité – à paraître le 15 juin – : ‘Le haïku moderne en anglais’ (+ 216 haïkus) de George Swede (Ca.) !)

J’espère vous voir à l’une de ces occasions !
Bien à vous,

Daniel

Haïkus, etc. de Py – avril 2013

6 mai 2013

°

Lundi de Pâques
Lapin d’avril

(: 1/4/13)

°

un médicament :
l’Algisédal
mais parfois :
l’Algi-sé-que-dalle !

ton manoir, tamanoir !

Week-end de Pape

Jean-Sébastien Bâche

Les tontons fringueurs

Craquer, bouillir, muer =>
Craque, bout, mue !

(cf. pub métro Expo La Villette « Krach, boom, mue ? »)

°

(cf antérieur :
crépuscule – / un nuage pince / un coin de ciel)

crépuscule
un nuage
pince

crépuscule
un nuage
crépu

°

coléOPTÈRe
il est temps d’adOPTER
une position
moins rigide !

/

« Imper qu’un porte » :

Entend-on parler de Quimper
ces jours-ci ?
Quimper l’ensommeillée ?
QuIMPER
où l’on se fait grIMPER
au rideau
comme ailleurs

°

je travaillais
ferme
à la défense
des éléphants

du rang (que) dalle

dalle en dur

°

le haïku est un anti-récit

(C’est un (haï)court-circuit !)

°

son imprimante
ramait

( : haïku court )

/

son
imprimante
rame

°

Parlons-nous tant
parce qu’il n’y a
au bout de nous
que le silence ?

(cf É. Chevillard, in Choir, éd. de Minuit, 2010, p. 227)

°

La grenouille
immortellement plonge
dans la mare
comme les avions
dans les tours
jumelées aux USA
fait ploc
ou plouf
et disparaît
(l’) éternelle
ressuscitante
remonte à la surface
et recommence son manège
pour le plus grand
ébahissement
des haïkistes du monde entier
– mon dentier
posé devant la mare
du papier
où glissent les mots
tipules
concomitantes

°

(ces monstres familiers :)

un hydralion

Elle a des boucles d’oreilles
à faire sauter un lion
dedans…

Imaginer un
loup-phoque,
oui,
c’est loufoque !

°

Alors, morose ?

°

Un négrociant =
quelqu’un qui fait
(du commerce en gros)
du négroce
(= un (né)grociste !?)

Les ponctionnaires
du Ministère des
Finances…

°

De chaque côté


°

Fukushima –
les cerisiers en pleurs

°

un mauvais stek =
un stek à chier ?

°°

Callypige quoi ?

/ Quoi callypige ?

/

Callypaysagiste ?…

°

Avec sa raclette à chewing-gums
(dessus noir dessous rose)
il arpente le quai

/

Vu (pour la première fois)
un racleur de chewing-gums à terre
à l’œuvre

( : noir dessus, rose dessous )

(et) piqué(s) du coin de son racloir

/

(Petite annonce :)

Achèterais / Céderais
racloir à chewing-gums
bon marché

°

premier soleil tardif
à mi-avril
me découvre de maint fil…

°

un galop de chevaux

°

Le haïku doit retrouver
la plus grande exactitude possible

, ne pas se laisser entraîner par
les sirènes du « beau », de la « poésie »… !

°

Enterrons la vache de guerre !

/

À mes anciens « ennemis »
oserais-je dire :
« Enterrons la vache de guerre ! » ?

°

un pigeon

°

L’uFmNp
défile
(comme un seul homme)
contre
le mariage pour tous !

/

– L’amalgamelle !

/

Guaino
vote pour le mariage pour tous !
= Guai-si !

°

L’écho passé
Les pots cassés

Au fouet et à l’œil

Mettre la puce à la plume !

(Partir en vacances)
La fleur au pot !

Le(s) pouvoir(s) de la sorte enfin

°°

tombée du livre de Sélim
cette petite étoile
qu’il m’envoie ?

(TGV Paris-Nice, 26/4/13)

le haïku
(telle la mouche de Sélim)
va, vient
où bon lui semble

/

Libre
le haïku va et vient
où bon lui semble

( : cf p. 150 LSred : « Libre / la mouche va et vient / où bon lui semble » : S. Bellen.)

Saurait-on dire
cette amitié si chère ? –

(un) cierge
allumé
à sa mémoire

(août 2007)

tombée du poinçon du contrôleur,
je colle la petite étoile
sur le livre
de l’ami disparu

°°

Les vers ne regardent pas à la viande.

Écrire : faire apparaître
une certaine strate à / de
la conscience

°

« Montrez-moi le moi »
dit le maître
– Mince !

°

beau bord de la mer

(Cannes -> Antibes)

beau bar de la mer…

°

Ce p’tit ami,
un p’titamic ?

°

Les moutons qui m’appellent dans la chambre…

°

Les pets (/ L’épée)
de la Dame au clebs

°

Haïku couché
(en une seule ligne) ou
haïku allongé –

Haïku accroupi
prêt à plonger
dans la mare
des haïkus

Le papier (blanc) c’est la mare
où peut venir plonger
la grenouille d’un haïku

détendue
ou / puis
repliée

La grenouille frappe l’eau
et l’imagination

La grenouille frappe l’eau
et l’oreille

La grenouille frappe l’o
reille

La source du haïku (/ haïkaï) c’est la grenouille

« furu ike ya… » (Bashô) :

vieille mare, ah !
une grenouille saute
bruit de l’eau

/

vieille mare, ah !
une grenouille plonge
– le bruit de l’eau

Le haïkaï c’est une grenouille
(d)étendue dans son saut

dans grenouille il y a oreille
dans rainette il (n’)y a rien

« sur la mare à la rame »

à la ramasse-nasse…

vieille peau
puce-saut
bruit de la main

grenouille en vol
pré-haïku

°

chasser


°

un oiseau du matin :
« tu-y-dis tu-y-dis tu-y-dis ! »
et un autre :
« Dis-y dis-y dis-y ! »

(Castillon, 06; 28/4)

°

(haïku :)

traduire en mots
le langage innommé
du monde…

°

« Zizanie dans le métro »

°

Le cheveu de la réalité

°°°

Haiku, etc. de Py – janvier 2013 – 1/2

8 février 2013

Haïkus, etc. Py – janv. 2013 – ½ :

°°°

lever le pied
sur le lever du coude :
l’an résolu

1er janvier
1er jog
sous la 1ère neige

(Arêches, 73, 17h)

1ère entaille jaune
dans la neige fraîche
1er (jog) de l’an

empreintes de la montée
tôt recouvertes à la descente
: 1er jog de l’an

l’illusion de la lumière
sur la neige du crépuscule
: 1er janvier

ici
maintenant
toujours nouveau

Faisant la sieste
en compagnie de vieux poètes chinois

la plume court
en suivant le cours des choses

« la fumée gracile de l’encens
accompagne le torrent limpide »
Tang Yin (1470-1524)

creusant l’écrit
creusant l’encre
trouves-tu ?


trOu

bientÔt


trOu
rOnd


trOu
trOuve

trOuvre

– referme / refOrme ( ?)

à cheval sur 2 ans
au milieu du gros livre
de poésie chinoise
ancienne

Lisant Po Chu Yi : « Au temple de la Bienveillance léguée »
(p. 196 in ‘365 poèmes de sagesse chinoise, éd. Albin Michel) :

plus simple
peux-tu ?

l’exemple
du simple

de l’être,
de l’écrire

( : ainsi que « Au bord de l’étang », p. 197.)

(Après-midi à la neige :)

Ayant accompli
deux ou trois
montées-descentes
du Glandu,
il se repose

poitrine et livre
en vis-à-vis
inversement
incurvés

Le général Bol

vert singe est thorax boum ! boum !

bientôt sans affaire,
oisif,
m’adonner à l’étude
tout le jour

toute la nuit

Péripatétitienne âgée :
décrépute

Cultiver l’esprit de SÉRIEUR

Décoincez-les
avec un pétard d’humour !
( : les Agélastes)

Rire déconstipe
( : Docteur Py)

Une petite dose d’humour
tous les matins
et tout ira mieux !

Pourquoi dit-on : « les parties honteuses » ?
Ne devrait-on pas dire : « les parties joyeuses ? »

La joie
est une graine
au fond de toi
Évertue-toi
à la faire pousser

Dans la justesse de son cor(ps)…

Le saule pleureur
comme s’il pleuvait –
le vent
chasse
l’automne

(Il faut) briser la vitre
pour accéder au
marteau brise-vitre

(TGV 2709, 11/1/13)

bouchées
117
mastications *
77
: avoine façon risotto aux légumes
39
: galette de riz complet,
108 ( : avoine façon risotto…)
* jusqu’à liquéfaction satisfaisante
28 ( : galette de riz…)
etc.

le miroir, qu’est-ce ?

Retour de flemme

Henri Cartier-Bresson :
« La photographie « fabriquée » ou mise en scène ne me concerne pas. »

Py : le haïku « fabriqué » ou mis en scène ne me concerne pas.

H. C-B. : « C’est par une économie de moyen et surtout un oubli de soi-même que l’on arrive à la simplicité d’expression. »

H. C-B. : « enregistrer dans une fraction de seconde l’émotion procurée par le sujet et la beauté de la forme. »

( : in « Gong » 38.)

métro –
au milieu de l’allée
une valise
sage

Remettez-nous un petit coup de « sincérité » ? :
Dans son entretien réalisé par Martine Gonfalone, in « Gong » 38, p. 53, Véronique Dutreix nous dit (à peu de choses près) :
Pour qu’un haïku soit réussi, « l’auteur doit être sincère, vrai, spontané » (…)

Et hop ! (cela fait bien plaisir à lire !)

( : 12/1/13)

(Recette pour devenir auteur de haïku :)

Prenez un moule
(une étoile)
de 5,7, et 5 syllabes,
mettez-y vos mots
retirez ce qui en dépasse
: vous êtes auteur de haïku !!!

À table :
qui son stylo
qui sa fourchette :
repas de haikistes

( : cf photo « Gong » 38, p. 38.)

(Après kukaï – ? – :)

… à encre reposée
(on ne choisit pas les mêmes haïkus…)

Évité
160 % de taxes
supplémentaires :
arrêté la bière
au 1er janvier

le couvercle des poubelles
se couvre de flocons –
soir de mi-janvier

un flocon court
sur le trottoir
puis disparaît

une ombre virevolte
un flocon tombe sur le trottoir

secouant le blanc
de ses cheveux
avant d’entrer

sur le carnet
un peu de neige
où transcrire
des haïkus de neige

chassant d’un revers de main
quelques flocons du carnet

Apercevant la neige
la jeune danseuse
lance bras et jambes

( : Malou)

°°°

à suivre : janv. 2013 : 2/2.

Haïkus, etc de Py – 1/15 Nov 2012

12 janvier 2013

Haïkus, etc. Py – Nov 2012 – ½

 

°

 

1er novembre

le vert s’accorche

au paysage

 

(SNCF Paris-Montpellier)

 

°

 

1er novembre

elle ramasse

des feuilles encore vertes

du ginkgo biloba

 

(Millau, square A. Malraux)

 

°

 

les grosses carpes

se serrent

au milieu de la mare

– 1er novembre

 

°

 

le ginkgo biloba

en duo jaunissant :

ciel –

terre

 

°

 

les carpes dans la mare

les pigeons dans les allées

les canards derrière le grillage :

à chacun son clan !

 

/

 

les carpes dans la mare,

les canards sur la pelouse –

la fête des mores !

 

°

 

bûchettes et charbons entreposés :

le barbecue du Foyer Soleil

déjà prêt

– 2 novembre

 

°

 

la fumée de cette cheminée

rejoint bientôt la couleur du ciel

(jog) deux novembre

 

°

 

des gouttes de pluie

sous le fil –

les pinces-à-linge

oisives

 

°

 

gangue de bois

 

°

 

ô beau biloba

tes feuilles en balais

jaune en haut

vert en bas

bientôt choie(ro)nt

 

°

 

Le haïku :

 

au centre de la mare

au centre du corps

 

entre centre inférieur

et centre supérieur

 

: au centre médian, le « chi » du haïku !

 

°

 

la ligne de partage des zoos

(entre) haïku – (et) non-haïku …

( ? )

 

°

 

l’impasse-murailles

 

°

 

samedi 3 novembre :

le « fünz »* à mi-pente

des causses millavois

 

* nuage fin, effilé ( : patois aveyronnais).

 

°

 

venant prendre note

chaque jour

de l’avancement du jaune

dans le ginkgo biloba

 

(plus vert en haut qu’en bas)

 

°

 

il est golo pépère Totor !

: langage territorial

d’un enfant

 

°

 

passer de vie

à très plus

 

°

 

nuclear

unclear

 

°

 

une trompe, religieuse(ment)

 

°

 

gong après gong

essayant d’imposer

B.N.

 

whafh !

whafh ?

 

°

 

les braises de Millau

dans la vallée

un tôt matin début novembre,

de la montée vers Montpellier

 

°

 

le M

de Millau :

les piles

de son pont neuf

 

°

 

du fond du bus

(j’entends) le lent ballet

des essuie-glaces

vers Lodève

 

°

 

du fond de la vallée

naissent * les couleurs

de l’automne

 

* / se lèvent

 

°

 

un petit déjeuner

de couleurs d’automne

en redescendant du Larzac

 

°

 

le soleil s’offre une percée

à flanc de causse

… et à sommet(s)

 

°

 

les bourgs s’éveillent

– frileux ? –

(d’) autour de leur église

 

les nuages s’ouvrent

vers la mer du sud

 

°

 

les gouttes de pluie

de l’aube

brillent maintenant

rosée

sur la vitre avant

 

°

 

les arbres défilent

 

comme s’il * emportait

leur rosée, plus loin,

vers le soleil

 

* le bus

 

(5/11, 7h55)

 

°

 

Bleuir le papier –

Ah les grandes étendues

tout alentour !

 

°

 

8 heures :

naît la voix de la radio

vers Saint-André-la-garrigue

 

soleil au sud

 

°

 

depuis si longtemps

tournant autour

des nombrils de nudistes…

 

/

 

loin du Maguelone *

ne regardant

que les pieds des chaises ‘ « 

 

(Bar « Asian Live », près gare St Roch, Montpellier)

 

«  et pas les pattes des juments

‘ de ce * bar-PMU de Montpellier

 

/

 

Arpenté en vain

la Carrieira Magalona *

à la recherche du PMU (disparu)

d’où je pouvais mater

les culs des juments,

hélas !

 

* rue de Maguelone, Montpellier

 

°

 

dansanlacés

sur le quai de Nice-ville

ce cinq novembre

à l’attente…

 

°

 

le pain sent

le sein pend

 

fesser, c’est fait…

 

°

 

elle tourne en ron(ge)…

 

°

 

le chien dort

dans le fauteuil

le chat

dans le canapé

puis je resserre un robinet

dans la cuisine

 

(nuit du 5 au 6/11/12, Castillon, 06)

 

°

 

dans le mur

un martelet…

le matin

bien sûr !

 

°

 

Dit-on

« café allongé »

parce que c’est parfois

mortel ?

 

°

 

au rayon frais

oreillons frais

 

°

 

Rebecca Rébécarre

Collègue Oleg

 

°

 

vélodie(s)…

 

°

 

jog du 8 novembre :

des meuleuses

dans des maisons

de montagne

 

°

 

jog du 8 novembre :

un (beau) champignon

s’en paye une (belle) tranche

au soleil

 

°

 

la seinture

de la conductrice

 

°

 

jog du 8 novembre –

des genêts gênant

sa progression…

 

°

 

allumette, gentille allumette,

allumette, je te soufrerai

 

°

 

Fable : « l’apôtre et le pitre »

 

(l’épître de l’apôtre)

 

°

 

j’ai vécu

– je peux en témoigner –

le combat sans merci

entre une femme

et sa balance

 

°

 

« Désencombrer » *

« plus d’espace, de clarté,

de légèreté » !

 

: Dominique Loreau, L’Art de la simplicité – le mental, éd. Soliflor 2011, p. 131.

 

* son haïku… ( ? )

 

°

 

« C’est l’esprit

qui fait circuler la matière » *

 

: D. Loreau, op. cit., p. 133

 

* 5/7/5

 

°

 

vagues l’an vers l’an ver

 

°

 

le 5/7/5

sans l’esprit du haïku,

c’est lettre(s) morte(s)

 

°

 

vers inerte, …

 

°

 

où le souffle ?

où l’humour ?

 

°

 

Le sens de l’humour dans les haïkus de …, …, … ?

 

°

 

marchandises – morchandises – marchand’os …

 

°

 

Il pleut sur Nice (,)

du linge aux balcons (-)

( : 10 nov.)

 

°

 

(De Nice vers / juste avant Antibes : très longue plage :)

 

la mer rendue à la mer

(- et aux marins ?)

novembre gris sous pluie

 

°

 

Déboulonnons

les cuistres

(et les haïcuistres),

par Jupiter !

 

°

 

(No car-ticket :)

 

no fine ?

: just fine !

 

°

 

un haïcourt, c’est un éco-gnome ?

 

°

 

chassez l’artificiel,

il revient au trop !

 

°

 

Après Mai,

vint Juin

(…)

 

°

 

tra(ver)cer

 

°

 

un goulet d’étrangement

 

°

 

Lors de mon prochain voyage au Japon,

irai-je visiter

Foutu-Shima ?

 

°

 

quoi qu’essaie l’enfant,

la lune revient toujours

dans l’eau du seau

 

(En (re)voyant le film « Miel », de Semih Kaplanoglu, 2010)

 

/

 

dans le puits

le seau

de la lune

 

°