Archive for mars 2012

Bashô ++ : une étude comparative… 3)

28 mars 2012

°

541)* (= 516)**)
arigata ya yuki o kaorasu minami dani

admirable
la neige donne son parfum
à la vallée du sud

(Été 1689. Ce verset était le verset initial d’un renga lors d’une séance dont l’hôte était le prêtre Ekaku, au temple Nyakuôin. Minami (« temple du sud ») est situé sur les pentes du mont Haguro (« plume noire »). ONH#24)

542)*
arigata ya yuki o kaorasu kaze no oto

admirable
donnant du parfum à la neige
le bruit du vent

(Été 1689. Ce verset est une autre version du précédent.)

543)*
arigata ya yuki o megurasu kaze no oto

admirable
faisant tourner la neige
le bruit du vent

(Été 1689. Ceci est la troisième version du même.)

551)* (= 524)**)
kisagata ya ame ni seishi ga nebu no hana

le mûrier à soie de Kisagata
est une beauté chinoise sous la pluie
une fleur endormie

(Été 1689. Référence à Seishi, Xi Shi, beauté chinoise du Vè siècle, donnée comme concubine au roi Fu Cha. Selon la légende, le roi l’aimait tant qu’il en négligea ses devoirs et perdit son royaume. Jeu de mots avec nebu (« dormir »), qui sonne comme nemu (« soie », « mimosa », ou « arbre parasol », l’Albizzia julibrissin, dont les feuilles se replient, comme s’il dormait, la nuit, ou si on les touche.)

552)*
kisagata no ame ya seishi ga nebu no hana

la pluie de Kisagata
avec la beauté chinoise endormie
un mûrier à soie en fleur

(Été 1689. Ceci est une variante du poème précédent.)

571)* (= 542)**)
muzan ya na kabuto no shita no kirigirisu

quelle pitié !
sous le casque de guerre
un grillon

(Automne 1689. Quand Bashô visita le sanctuaire de Tado, il vit un casque de Saitô Sanemore (1110-83), qui, à 73 ans, voulant paraître assez jeune pour combattre, avait teint ses cheveux blancs en noir. On s’aperçut de sa ruse seulement après sa décapitation. Les puristes prétendent que Bashô vit un vrai grillon sous le casque, au musée. Le kirigirisu du temps de Bashô était le « grillon » ou kôrogi actuel. Le kirigirisu est de nos jours la « sauterelle » ou « katydid ». Ces deux sortes d’insectes produisent le grésillement caractéristique des nuits automnales. Cette version est celle que Bashô présenta au temple. ONH#40.)

572)*
ana muzan ya kabuto no shita no kirigirisu

comme c’est cruel, hélas !
sous le casque de guerrier
un grillon

(Automne 1689. Ceci est la « ligne » originelle précédent de Bashô.C’était une version réduite de ana muzan ya na, citation du Dit des Heike (Heike Monogatari), écrit vers 1240.)

578)*
yu no nagori iku tabi miru ya kiri no moto

ratant les sources chaudes
comme je regarde souvent en arrière
leur brume

(1689 – saisons mixtes. Ce verset ne fut pas inclus dans Oku no Hosomichi. Bashô avait l’occasion d’inclure le verset comme « lien d’amour », selon le déroulement du renga, mais il y préféra la rencontre avec les prostituées, vrai, ou non.)

608)*
(Restant deux nuits au temple Daichiin de Nagashima, dans la province d’Ise.)

uki ware o sabishi gara seyo aki no tera

fatigué
je recherche la solitude
dans un temple en automne

(Automne 1689. Le prêtre de ce temple était l’oncle de Sora.)

617)*
byôbu ni wa yama o egaite fuyu-gomori

un paravent
avec la peinture d’une montagne
retiré en hiver

(Hiver 1689. Bien que ce ne soit pas confirmé, une notice existe dans Shô Ô Zenden qui dit que Bashô composa ce verset dans la maison de Heichû, habitant d’Iga.)

620)*
(Jouant avec des enfants dans les montagnes.)

hatsu yuki ni usagi no kawa no hige tsukure

Première chute de neige
se servant d’une peau de lapin
pour faire une barbe

(Hiver 1689. Référence aux montagnes entourant Ueno, ville natale de Bashô.)

647)*
tsuma koute nezasa kazuku ya …

femme (lui) manquant
mettant des herbes de bambou

(: inachevé)

(1690. saisons mixtes. Écrit sur la même feuille que deux autres poèmes : 637)* (= 612)**) et 645)* (= 624)**), mais il y manque la dernière « ligne ».)

666)*
meigetsu ya chigo tachi narabu dô no en

pleine lune
les acolytes sont alignés
sur la véranda du temple

(Automne 1690. À cette époque Bashô vivait dans une maison juste derrière le temple. Les acolytes étaient les jeunes pages qui servaient les moines.)

667)*
meigetsu ya umi ni mukaeba nana komachi

pleine lune
l’océan accueille
sept Komachi

(Automne 1690. Référence faite à la poétesse de waka et beauté Ono no Komachi, qui vécut aux alentours de 850. Sa vie légendaire forma la base d’une pièce de Nô célèbre, qui décrivait sa transition entre une jeune beauté, une poétesse célèbre et une vieille nonne hideuse vivant cloîtrée.)

(Var. de 637)** : meigetsu ya za ni utsukishiki kao mo nashi :
668)*

(Admirant la lune dans un vieux temple)

tsukimi suru za ni utsukushiki kao mo nashi

Admiration de la lune
Pas de fête sans
un joli visage

(Automne 1690.))

* numéros des haikai dans l’ordre du Basho The Complete Haiku de J. Reichhold.

** n°s des haïkus dans l’ordre de l’ouvrage de Kemmoku et Chipot : Bashô, Seigneur ermite, La Table ronde, 2012.

(à suivre : 669)* …)

Bashô ++ Une étude comparative… – 2)

26 mars 2012

II)

Versets de Bashô non contenus dans « L’intégrale des haïkus » de Bashô Seigneur ermite
, éd. La table ronde, 2012…) :

53)*
kumo to hedatsu tomo ka ya kari no ikiwakare

séparé(e)s par les nuages
l’oie sauvage vit un certain temps à l’écart
de son ami(e)

(Automne 1672. On présume que Bashô se réfère ici à son ami Magodayû, qui vivait à Iga. Le mot kari signifie soit « oie sauvage » soit « temporaire(ment) ».)

237)*
shoshun mazu saké ni ume uru nioi kana

printemps très jeune
vendant du vin de fleur de prunier
l’arôme

(Printemps 1685. Ce brasseur de saké non désigné organisa une séance de renga. Il y a ici une énigme non exprimée : qui vend le « vin » : l’arôme ou la saison des fleurs de pruniers ?)

257)*
torisashi mo kas aya sute ken hototogisu

l’oiseleur jeta
probablement aussi son chapeau –
un coucou

(Été 1685. Bashô écrivit ce verset sur un éventail comportant l’image d’un oiseleur. Ce verset pourrait indiquer que Bashô était fatigué de voyager.)

335)*
iragozaki niru mono mo nashi taka no koe

Le Cap Irago
rien ne lui ressemble mieux
que la voix du faucon

(Hiver 1687. Le Cap Irago se situe à la pointe de la péninsule d’Atsumi. Il était réputé pour sa beauté scénique et était depuis longtemps associé aux faucons.)

348)*
iza yuka n yuki mi ni korobu tokoro made

Allons donc,
pour contempler la neige nous tomberons
jusqu’à y arriver

(Hiver 1687. Ceci est une autre version du verset précédent (347 – publié dans Hanatsumi)* (correspondant au n°332 de K.+C.**). Publié dans le Carnet du havresac. (Le 3 décembre 1687, chez Yûdô, un libraire de Nagoya, eut lieu une réunion pour admirer la neige. ))

386)*
ite toke te fude ni kumihosu shimizu kana

entièrement fondue
le pinceau aspire l’eau
de la source

(Printemps 1688. On considère que c’est une réécriture du verset 349)* ( : K.C.336). Bashô repensa probablement sa version plus ancienne après la lecture du célèbre waka de Saigyô : « s’égouttant / sur les rochers moussus / de l’eau claire de printemps / insuffisamment / pour cette vie d’ermite ». Dans ce poème, au lieu de la glace libérant assez d’eau pour mouiller un pinceau, la source est si petite qu’y mettre le pinceau l’assèche.)

399)*
(Le lotus est princesse parmi les fleurs. La pivoine arbustive est supposée être la riche noble(sse) des fleurs. Une pousse de riz sort de l’eau boueuse, mais elle est plus pure que le lotus. En automne elle porte du riz odorant, de sorte que cette plante a le mérite des deux : elle est pure et procure de la richesse.)

sato-bito wa ine ni uta yomu miyako kana

les villageois
composant des chants au riz
comme dans la capitale

(Printemps 1688. Certains pensent que Bashô dit que les chants des villageois sont les plantations de riz dont ils s’occupent.)

410)*
tanoshisa ya aota ni suzumu mizu no oto

un délice
se rafraîchissant dans une rizière
le bruit de l’eau

(été 1688. L’idée pourrait être que le bruit de l’eau jouit de la fraîcheur de la rizière ou que la personne se délecte d’une telle fraîcheur.)

449)*
okura re tsu wakare tsu hate wa kiso no aki

Se faire nos adieux
et enfin se séparer
automne à Kiso

(Automne 1688. Cette version du verset (suivant) parut dans le Journal de Sarashina.)

450)* = 424)**
okura re tsu okuri tsu hate wa kiso no aki

On lui dit au-revoir
et finalement il dit au-revoir
l’automne à Kiso

(Automne 1688. Cette version est parue dans Arano, un des trois volumes de hokku et renga compilés par Kakei en 1689, sous la supervision de Bashô. Une version contient l’idée d’être séparés et l’autre de (r)envoyer. L’idée ici est que les amis de Bashô lui dirent au-revoir, et qu’il dit au-revoir à l’automne dans la ville de Kiso.)

491)*
omoshiro ya kotoshi no haru mo tabi no sora

comme c’est tentant
au printemps de cette année
de nouveau en voyage

(Printemps 1689. Selon Kyorai, Bashô lui envoya ce poème dans une lettre pour l’informer du voyage planifié. La dernière « ligne » : tabi no sora (« cieux du voyage »), peut induire que le compagnon de voyage de Bashô était Sora, dont le nom signifie « ciel ».)

499)*
iri kakaru hi mo itoyu no nagori kana

le soleil couchant
un filet de brume de chaleur
qui subsiste

(Été 1689. Par un jour chaud, la lumière miroite sur la campagne à cause des courants d’air qui s’élèvent. Quand le soleil descend dans le ciel, il semble pénétrer ce miroitement et son image de chaleur intense pénètre la chaleur de la terre.)

521)*
kakurega ya medatanu hana o noki no kuri

cachette
des fleurs invisibles sur le châtaignier
près de l’auvent

(Été 1689. Les fleurs et la maison étaient cachées à la vue. Sora écrivit dans son journal que celle-ci était la version originelle du poème précédent (520)* = 497)**. La version originelle fut utilisée pour commencer le renga achevé, mais Bashô choisit la version révisée pour son livre.)

536)*
yamadera ya iwa ni shimitsuku semi no koe

temple de montagne
colorant profondément le rocher
la voix de la cigale

(Été 1689. On considère que ce verset est une variante du poème précédent (535)* = 512)**.)

537)*
sabishisa ya iwa ni shimikomu semi no koe

solitude
s’infiltrant dans la roche
la voix de la cigale

(Été 1689. Ce verset est encore une autre variante du même.)

Note sur le 535)* (= 512)**) :
shisukasa ya iwa ni shimi iru semi no koe

quelle quiétude
perçant le rocher
la voix d’une cigale

(Été 1689. Beaucoup d’érudits ont trouvé ce verset problématique parce qu’ils pensent que ni le silence ni un bruit perçant ne peuvent émaner d’un rocher. Cependant le verset est admiré parce qu’il s’articule sur la sensation plus que sur l’intellect. ONH#22.)

(À suivre :
541/2/3* ; 551/2* ; 571/2* ; 578* ; 608* ; 617* ; 620* ; 647* ; 666* ; 667* ; 668* ; 669/670/671* ; 679* ; 682* ; 713/4* ; 727* ; 791* ; 798* ; 799* ; 827* ; 828* ; 834* ; 861* ; 892* ; 900* ; 927* ; 935* ; 952* ; 953* ; 973/4* ; 984/5/6* ; 1005*.)

* numéros des haikai dans l’ordre du Basho The Complete Haiku de J. Reichhold.

** n°s des haïkus dans l’ordre de l’ouvrage de Kemmoku et Chipot : Bashô, Seigneur ermite, La Table ronde, 2012.

Bashô ++ : une étude comparative de ‘Bashô Seigneur ermite’ de M. Kemmoku et D. Chipot, éd. La Table ronde…

25 mars 2012

Bashô ++

I)

Le chapitre « Époque de Genroku » (pp. 350-362), de l’anthologie Bashô, Seigneur ermite, de M. Kemmoku et D. Chipot, éd. La Table ronde, 2012, pourrait contenir les haikai suivants (placés dans leur chapitre « Haïkus dont les dates sont inconnues » (pp. 363-373)) :

945) kono tsuchi no // Ce maillet //
947) matoudona // Un chat en chaleur
948) ha ni somuku // Opposées aux feuilles //
949) saki-midasu // En pleine floraison //
950) nara nanae // Sept temples //
951) saigyô no // L’ermitage de Saïgyô //
953) chô tori no // Oiseaux et papillons //
954) yo ni sakaru // Même en pleine floraison de cerisier //
957) matsu-kaze no // Vent dans les pins – //
959) nadeshiko ni // Sur les œillets //
960) waga yado wa // À mon ermitage //
963) hi ni kakaru // Le soleil couvert de nuages, //
964) asana asana // Tous les matins //
965) mono ieba // Quand on dit quelque chose //
967) nani kûte // Que mangent ces pauvres gens //
968) ka o nokosu // L’odeur de fleur d’orchidée //
969) kono tera wa // À ce temple //
970) musashino ya // La plaine Musashinô – //
974) kogarashi ya // Le vent sec et froid d’hiver //
et
975) setsukarete // Supplié //

, qui furent écrits entre 1684 et 1694, si j’en crois Jane Reichhold, d’après son ouvrage : BASHO, The Complete Haiku, Kodansha Int., 2008.

De l’été 1683 date(rai)ent également les :
956) hototogisu // Coucou – //
958) shira-geshi ya // Ces fleurs de pavot //,

du printemps 1684 :
946) nori-jiru no // Dans le bol décoré et laqué //,

de l’automne 1686 :
962) zatô kato // « Est-il aveugle ?» //,

et de l’automne 1688 les :
971) aki o hete // Passant l’automne //
et
972) yuki aki ya // Fin d’automne – //,

également placés dans l’ouvrage de M. Kemmoku et D. Chipot dans le chapitre « Haïkus dont les dates sont inconnues ».

(à suivre :

II)

Versets de Bashô non contenus dans « L’intégrale des haïkus » de Bashô Seigneur ermite, éd. La table ronde, 2012…)

par D.P.

Compte-rendu du kukaï de Puteaux du 17/3/12

18 mars 2012

Bonjour !

En présence de neuf personnes (dont huit participants), à la médiathèque de Puteaux, lors de la journée de l’AFAH, 20 haïkus (de 10 haïkistes) ont été échangés.

°

Haiku perdu –
confier à la libellule
mon désarroi

de Lydia Padellec,

a obtenu 4 voix.

°

Chez le libraire
en petits caractères
notre histoire

de Françoise Lonquety,

et :

Sortant de chez lui
une feuille
lui prend la main

de Daniel Py,

ont obtenu 3 voix.

°

Avec 2 voix :

À côté de l’hirondelle
morte sur le trottoir
l’enfant dépose une fleur

: Daniel Py

Arbres en fleurs –
faire les mèches
dans mes cheveux

: Dany Georgelin

Haïku :
Observer notre monde
autrement

: Lydia Padellec

et :

Penchant la tête
regarder son âme
autrement

: Françoise Lonquety

°

Haïkus remarqués par ailleurs :

au fil de l’eau
les songes
d’un jour d’hiver

de Valérie Rivoallon,

Femme dans le métro
sur ses hauts talons tangue
l’i-pod sur le cœur

: Martine Gonfalone,

la voir dans son île
pêchant à la fraîche
sous l’œil d’un héron

de Janick Belleau,



Paris 3è
au temple céleste
le colonel

de Janick Belleau,

premier rayon
la vie
autrement

de Valérie Rivoallon,

et :

première jonquille
la corolle vers le sud
attend le soleil

d’Alain Legoin.

°

Merci à tou(te)s !,
et au 7 avril au bistrot d’Eustache, à 16h30, pour notre
66 ème kukaï de Paris !

°

NB : les mots soulignés font partie des dix mots de la francophonie 2012, à savoir : « âme », « autrement », « caractère », « chez », « confier », « histoire », « naturel », « penchant », « songe », et « transport(s) », proposés pour la tenue de ce kukaï.

D.P.

Haïku, etc. de Py – mars 2012 (1/2)

16 mars 2012

°

l’extension du soi
au monde / au cosmos :

SOI – R

IL – E

: s’évasion…

°

le pou
voir dé mou
voir des mots…

°

À ta santé, grand arbre !,
À ta santé, ciel bleu !,
À ta santé, Cosmos !,
À ta santé, Esprit-Un !

(Millau, 1/3/12)

°

le rire
déstabiliser
/ déstabilisateur (?)

cosmique cosmétique

comique cosmique

°

pigeon tout blanc
sur une branche
qui se stabilise

°

Ce que cache la langue
Ce que cachent les mots

Distinguer, oui,
entre les mots
et les « choses » !

°

midi
les bruits refluent
:
pauser
pour (m)anger…

je m’ange…

je ne joue pas le « je » (?)
( – en haïku ?)…

le haïku s’est pos(t)é là. C’est une photo.
C’est son objectif.

(encore jamais vu / lu / dit,
si possible !)
c’est jouer donc aussi
avec des mots nouveaux
in-ventés

J’écoute le silence
… qui n’est jamais –

le silence des hommes
toujours / souvent trop bruyant(s)
: un bruant
– qui chante – ? –

p(i)aille

les sons de la nature,
les sons naturels,
par opposition aux sons humains
brouhahanant(s)

Écrire quelquefois trouve…

°

« Little M »
pus-je saisir
sur sa poitrine…

°

d’eau bouillante
do bouillant
d’os bouillants
dos bouillant

°

dans « électricité »
n’y a-t-il pas
« excité » ?

La Fée Ec-cité(e) ! … ?

°

l’s passe

leste passe

l’es peste

°

de (ba)garre en (ba)garre
portant (ses) valise(s)…

°

Les étranges étangs…

°

la caqueteresse
le caqueteur
le jacteur
éjecte(r) le jacteur !…

°

(pour) un pompier
(qui) pète le feu !

°

« Une idée par jour »
Il s’a-J.T.e,
le petit bonhomme
du bocal
télévisant

°

Les cervicalmes

°

« le crépuscule d’automne
se pose sur un arbre dénudé
un corbeau »

(: nouvelle « adaptation » du haïkaï de Bashô…)

°

(une) amalgamelle

°

aux narin’ un’ odeur …

°

j’é-jectable
jet jectable

°

L’indifférence du vent

°

Épouse-toi de là !…

°

Vent(s) d’hiver
le cimetière
se rhabille

°

t-rêves

°

la lumière
seule
sur sa tombe
abandonnée

°

dans 2 ans
et demi
la 2ème anthologie
du kukaï de Paris

°

un peu d’aquarelle
sur ses yeux
avant le cours
de peinture

°

ma nuit emplie
de mouvements de taï-chi-chuan :
examen blanc !

°

enfoncer le coinconnu…

°

le grand silence
de sa lecture
: 10 ans

(Emma : Charly et la chocolaterie, de Roald Dahl)

°

Margot :
son sein griffé
– par quel chat ?

°

le haïku : ce nu – éclair (?)

°

qui
fait du bourrage
de l’urne-télé ?

°

S. : le nain – culte !

°

sur la vitre du train
qu’elle embue
elle écrit :
DEISA

°

en rollers
(avec) son cadi
et son chien

°

pour éternuer
le motard
relève son casque

(Pont de Sèvres, 15/3/12)

°
(à suivre, mars 2012, 2/2)

Haïku, etc. de Py – fév. 2012 (2/2)

15 mars 2012

°
(rêve :)

Nous sommes la conscience pianiste de l’île

°

une bulle de savon,
une grille
: deux bulles

°

dans la feuille de l’âge

°

Osez vous effacer…

Desquamer
le haïku
du trop de soi…

°

la rousse
qui dort dans le train
redresse périodiquement
la tête
– puis s’appuie sur son poing

°

zéro lion
l’érosion

°

un ami mort ce matin –
me fil-dentairant les dents
ce soir

un signe de croix
avec de l’huile
sur la salade –
la mort d’un ami

sur le ventre des morts
mangent les vivants
– l’adieu à l’ami


(rêves :)

Rendez-vous « Aux Mailles » :
le rade où il aimait écluser…

– je menottais un tronc d’arbre.

°

sur le parvis de l’église
de nombreux bruits de baisers :
l’adieu à un ami

(: Jean C.)

°

éclats de verre
le trottoir gris

°

le nom de son amant
sur toutes ses lèvres…

°
(Ancien :)

me demandant son chemin :
ses si jolies gambettes
avenue Gambetta !

°

au pied de la mangeoire
autant de bouts de pain
que de pigeons

°

une carcasse de voiture
une barre d’immeuble
– dimanche de février

°

dans les branches
de l’arbre hivernal,
quelques petits nuages

°
(À Patrick Fetu – d’après son haïsha « Matin silencieux » -)

le poids de la neige
sur le silence
du matin

°

elle a toujours
mené la bar(a)que

/

mené la bar(b)(a)que

°

Sarkozy de Nagy-Bocsa *
« candidat du peuple » :
quel superbe oxymoron !

(cf : http://sarkostique.over-blog.com)

* Sarkozy de S’agite-Boxon (?)

depuis trois jours en campagne
mais déjà une overdose
(cathodique)
de sarkocaïne

°

une écriture – dynamique
DE MONTRES – d’école

°

après la pluie
grand-père part
chasser l’escargot

au jardin l’escargot
ATTEND N’ATTEND PAS
la fin de la pluie

Nous sommes ceux qui
naissons de l’orage

l’escargoéland

(= un monstre tautologique (?))

de même,
le jeu de go
est lent

°

contre la vitre du train

(= haïku monostiche heptasyllabique au nombre d’or (: 2-3-2))

°

pinici
pinailleurs

°

franchissant
le premier quart des
1012 poèmes de Bashô,
février 2012

°

écrire, c’est
vider le bol

écrire, c’est
se vider le bol

écrire cesse :
vidé, le bol !

°

sur l’air de
« Ah, les p’tit’ femm’
les p’tit’ femm’ de Paris ! »
(Antoine entonne –
Non : c’est Patrick !)

Patrick entonne :
« Ah, le kukaï,
le kukaï de Paris ! »

°
(Sous Sarkozy :)

Faudrait pas que
Sarkommence !
Faudrait pas que
Sarkontinue !

Ne plus lui permettre de continuer
son (/ sa) Cirkozie !

une circose
de Sarko

une nécrose

(Faire une cirrhose sarkonique)

Ses effets de manche
de pioche…

détournements de son slogan :
« La France Morte »
« La Finance Forte »

: sur Sarkostique.over-blog.com

vite
(se) débrancher
/ décrocher

Sa(r)kro-de/le-boucher !

l’éminence (g)risible
: le gros-t-esque (?)

l’arracheur de dents (« Sarkomenteur »)
le P-austère (Pos(t)e(u)r)
l’Égée-manie(ur) (grec)

sa monomanie : le fric

Sarko,
l’entubeur
cathodique (/ méthodique)
de première (classe)

°

ronflement(s)
le sommeil
s’envole

°

(la télé :)

ce matin
ce midi
ce soir
cette nuit :
la Cirquozie !

Bienvenue en Sarkocaïnie !

le grand (?) risible permanent

le bon de l’affaire :
qu’il gave grave,
qu’il sature pur,
pour qu’on l’éjecte sec !

Sarko 1er :
l’envahisseur
cathodique !

qu’il se tire une balle dans le pied !

(je me tirai une belle – le pied !)

°

Ne pas se p(r)endre aux mots !…

« jubilation » : joie vive et expansive
« jubiler » : éprouver, manifester une joie très vive.
(: Petit Larousse Illustré, 1983)

Pour sortir des « relations-mitraillette »
(: « tu-tu-tu-tu-« )
(re)lire Jacques Salomé.

°

M’enfonçant
dans la forêt de poèmes
aux 1012 essences *
(21/2/2012)

* de Bashô

°

« La France Forte »
: d’une force
de (petite) frappe ?

°

Qui entend
les plaintes
des plantes ?

La scie crie-t-elle ?

°

la mer
/ la mère
aboie

°

le petit filet rose
qui s’élève de la cheminée –
la traîne blanche de l’avion

°

au soleil du tgv
l’écran de son ordi
plutôt dégueu

°

« PLOC »
perdrait-il
une L
pour devenir « POC » :
« Parti des Objecteurs de Croissance »
?

°

renversant,
ce que ce siège a bu
à ma place !

°

sous (le) Buisson *
(l’épine) le Pen ?

* : gourou sarkozien

Sarcoule

Trafliquer

°

Lent traînement…

Allant traînement…

en traîné…

°

les amoureux transi(toire)s…

°
(duilien :)

un avion s’écrase sur la ville
une grenouille saute dans la mare

(d’après : « la mouche qui pète »…)

°

RER
je la vois
en haut
en bas
elle croise les jambes

la belle-à-coeur-bleu

°

Michel-Ange
ou Mozart :
À Tourcoing
Sarkozy
se compare

: le cuistre de Jupiter(ne) !

°

Manifestations
contre l’essence chère :
ça chauffe,
quartier du Chaudron *

* : Île de la Réunion

°

l’épingle du « je »…

°

la vache à l
ait :
l’auto mob-
il(e)

la vache à l
(l’) automo
bill *

* : (en angl. = la facture)

°

« – Tu m’éviteras
quand tu te marieras ! »

(: d.)

°

Rouge neige
: – Phoqu ! *

( * cf : « – fuck ! »)

°

Il a mis sa ptit’ calotte…

°

les épées de bois
des oiseaux dans l’arbre
– aube de février

le jour
et les arbres
émergent du brouillard matinal

– la beauté du paysage
m’éveille

tel bouquet d’un vase
les arbres émergent
du brouillard

la montagne se déchevèle
, crêpe ses nuages

le blanc naît
en silence

°

les marteaux (feutrés) du silence

faire,
créer le silence…

silencre

Observer des mots « nouveaux »
Les regarder
En faire le tour
comme au musée
une sculpture –
pour en dégager
la/les signification/s (nouvelles)…
les sens /
l’essence
(fraîche)…

quelque écheveau subsiste
du fond de quelque val
– retenu par les branches…

entrons dans ce blanc
(de pierre)

ce blanc
d’oeuvre

: l’au-delà des mots

(: Rimbaud !)

AUTRES SOLUTIONS
est-il écrit au bord de la route
près Recoules-Prévinquières *

* : le village de mon père.

ceux qui débordent du cadre…

ceux qui peignent
(qui ne peindront jamais qu’)
à l’intérieur du / d’un cadre
pré-établi;

ceux qui
considèrent le cadre
le repoussent
le refixent
ailleurs
autrement
: qui sortent
en fait
de la « peinture »
pour sculpter
(élargir, réduire, etc.)
le / les cadre / s
(et) en proposent de nouveaux…

un premier nuage prend feu

(derrière Lapanouse, Aveyron)

rose
puis orange
(et doré)
un petit nuage de feu

(à la hauteur du château
: Séverac)

quelque lambeau de neige
encore
accroché çà et là
(vers Vezins)

le viaduc
déjà visible
(du haut d’Engayresque),

ce chantier monumental
si petit dans le paysage
(- la place de l’homme…!)

du col il se pousse
dans la descente
vers la ville

aux mille
visages
aux dix-mille

°

à ceux qui travaillent
il dit
travaillez plus !

à ceux qui ont été exclus
du travail
(par la Finance)
il dit :
mauvais citoyens !

glander plus
pour galérer moins !

Il est huit heures
Millau s’éveille
au soleil

°

Mamma(ire) Mia !

°

ah, du vrai nanan,
ce pain à la farine
de blé 110 !

°

mère à l’hôpital
dans sa maison
la pendule hésite
à avancer

(sur/de 7h 7′ et 17″ !)

mère à l’hôpital,
un tout petit moucheron
chez elle

°

Travaille, peuple, travaille,
que j’empoche ton pognon !

Consomme, peuple, consomme,
que j’empoche ton pognon !

°

douceur pré-printanière
pigeons et canards
qui barbotent

°

ce soir
entre deux étoiles,
la lune

/

ce soir
d’une étoile à une autre
la lune

°

maman (91 ans)
ne mange pas de sucreries,
ne veut pas grossir.

°

admirant le silence

silence
le soir
studieux

/

dans le silence
étudie

les oreilles pleines
de silence

/

emplir ses oreilles
de silence

l’eau qui bout
fait gonfler
le silence

le silence :
les bruits
dans sa tête…

°

du temps
pour ne rien faire

°

Haïku :
éclaircir la vue

(// raréfier les mots !)

ras-juster
ras-jusquer

(: 5/7/5 ?)

°

l’envers des corps
Saint-Pierre décore

°

haïkus – le thé froid

°

ma fille me dit :
« Assieds-toi bien, papa ! »
: bientôt 29 ans

°

guanacos* et caracaras**
: pumas de Patagonie

* : sortes de « lamas »
** : oiseaux de proie

°

ce président :
un mage
du chômage !

°

la neige s’accumule
sur le col
du guanaco

pumas en file indienne
Condor voudrait bien les suivre
jusqu’au butin !

devant l’écran
je voyage
partout :

Pumas de Patagonie

(: « Arte »)

là où je n’irai jamais :
télévision

Maman, j’ai faim
crie le petit troglodyte

mâchant
d’un côté
de l’autre
: guanaco

les nuages
s’envolant
de la montagne
(des Andes)

°

grand-père en novembre
neige en février
(?)

°
(Bashôtage :)

vieille corbeille –
un papier saute,
le bruit des mots

°

le moucheron
sur le cahier
se perd* dans mes mots

*/ disparaît

un moucheron
péniblement avance
sur le cahier à carreaux

j’écris
sur mon grand-père –
bientôt
grand-père
à mon tour !

°

ce matin
encore vivant !
(- alarme…)

°

« artificelles »
=
encore haïku ?

°

Décès
D.C.
Da Capo

°

exaspère
et
exasmère

soulever
toutes les pierres
du langage

/ de la langue

la langue creuse… creuser la langue
… la vague de la langue…
la langue se soulève… la vague
destructrice de la langue… (lan-
gue de vipère / langue de pivert)
… haïku(s) de bec… pourfendre
les haïkuistres…

°

S’a-J.T.*

(: Sarko s’a.J.T.e)

* J.T. = journal télévisé.

Sarko sage E.T.* ?

* : Extra-Terrestre.

Sarko, ça gîte
(: épaules, petits poings crispés…)

°
(Bashôtages :)

restant au bord de l’étang :
la grenouille
ou/et la lune ?

la grenouille
chante sous la lune
– bord de l’étang

°

le noeudipien

°

sonnerie de porte
« – c’est Barbara »

°

Son bilan : un Liban ?
-ta(s) ?

°

éradiquer l’esprit de lucre
/ de luxe
/ de sucre…

°

la crucifixchute…

°

au fond
de la boîte à gâteaux
vide,
trois mites
mortes

°

l’heure de l’apéro –
l’heure de la Péri* ?

* : ballet de Paul Dukas (1912)

°

(Ceux qui)
niquent ma terre !

(- Pas nique ma terre !)

°

le lent ballet
des parapentes
le long de la montagne *
– fin février

* / du Causse Noir

« Y a tout qui disparaît
avant qu’on disparaisse soi-même »

(: maman, qui ne distingue pas les parapentes.)

°

la présentatrice météo :
son profil
de carte de France !…

°

le président sortant
souhaiterait continuer
à « dégraisser (allègrement)
le mammouth »
(de l’Éducation) –
: C’est un Éducasseur° !

° pour lui, il faudrait : Éducasquer !(?)…

il a un tiroir-caisse
/ un miroir-caisse
à la place de la tête
/ du coeur
?

Sarkocasseur 1er

sarkocasse
sarkorreur

sark-veau-d’or –> Sarkor

le « règne de Sarko » :
un passage avide !/?

quand il écrira ses mémoires
ce sera :
« L’avide Sarko »
(!/?)

°

trou vaille
que vaille

°

mouche ron
de
– la tache de vin

°°°

dp.( 16-29/2/12)

Résultats du kuka¨ï de Paris n° 64 du 10 mars 2012

11 mars 2012

Bonjour !

En présence de neuf participants, trente-et-un haïkus ont été échangés.

°
Avec six (6) voix :

Épluchage de haricots / chacun un œil / sur le tas de l’autre /
: Antoine Gossart.

°
Avec trois (3) voix :

Sur le tourne-disques / un vieux vinyle grésillant – / Mes jambes ont vingt ans !
: Patrick Fetu.

°Avec deux (2) voix :

Au bord du bassin / grand-père et son petit-fils / – chacun ses rêves

: Patrick Fetu ;

dans la poubelle / les fleurs fanées / sentent le poisson
: Loïc Éréac ;

j’ouvre les volets – / mon haleine blanche / emplit le ciel
: Michel Duflo ;

la nuit lentement / dans le jour qui s’éclaire / éteint les étoiles

: Philippe Bréham ;

redoux – / sur le visage du mendiant / des semaines de froid
: Antoine Gossart ;

Ron ron / Fait le Prince Charmant / Après l’amour…

: Leïla Jadid ;

Soir d’été / Rien que mes pensées / Et les étoiles
: Leïla Jadid ;

Tristesse… / Il demeure par ses mails, / l’ami disparu

: Danièle Georgelin.

°
Avec une (1) voix :

Ans 2000 / Tous ces gens qui caressent / leurs écrans métalliques
: (Gwenaëlle Laot) ;

après le voyage / le bracelet en coton / témoigne

: (Gilbert Stern) ;

Chocolat plein les doigts, / Les petites filles rient… / de tout !

: Danièle Georgelin ;

des flocons de neige / s’accumulent sur le bec / du corbeau immobile
: Philippe Bréham ;

Heure de sieste / mélodie aléatoire / du chat sur le piano

: Cécile Duteil ;

lac immobile / un cygne glisse sur la lune / qui se brise

: Philippe Bréham ;

lendemain de fête / portant un parfum d’homme / sa robe dégrafée

: Cécile Duteil ;

les pieds de l’échelle / dans la piscine / – 33 degrés
: Daniel Py ;

rivière asséchée / le gazouillis des oiseaux / seul ruisselle
: Loïc Éréac ;

tout un poème / au creux de l’oreille / son parfum
: Cécile Duteil ;

trois pétales à terre / la fleur encore une fleur / un quatrième

: Loïc Éréac ;

vignes enneigées – / je ne sais pas lire / le japonais

: Michel Duflo.

°°°

Prochains kukaï :

– Samedi (prochain !) 17 mars 2012 à la Médiathèque de Puteaux (92800), 122, rue de la République, 17 h 30 – 19 h.

– Samedi 7 avril, 16 h 30, Bistrot d’Eustache (75001)

– Samedi 5 mai, 16 h 30, Bistrot d’Eustache.

°°°

Prochains kukaï : Paris (75) – et Puteaux (92) :

7 mars 2012

Bonjour !

– Le kukaï de Paris n° 64 aura lieu samedi prochain 10 mars à 16 h 30 au bistrot d’Eustache 37 rue Berger, Paris 75001 (M° Châtelet / Les Halles / Louvre-Rivoli)

– Le kukaï suivant se tiendra le samedi suivant : 17 mars, de 17h30 à 19 h., lors de la journée de l’A.F.A.H. au Palais de la Médiathèque de Puteaux,
122 rue de la République, 92800,
et après la Conférence débutant 16 h sur la poésie brève japonaise à l’auditorium (avec J.Belleau, D. Duteil et M. Fresson)
On pourra, si l’on veut, broder ses haïkus autour des « dix mots de la langue française » 2012, à savoir : « chez », « songe », transport(s) », « autrement », « naturel », « histoire », « confier », caractère », « âme » et « penchant » ! (Mais ceci ne revêt nullement un caractère (tiens !) obligatoire !

Bien à vous,

Daniel