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Compte-rendu du 131e kukaï de Paris

18 novembre 2017

En présence de 25 participants, 50 haïkus ont été partagés. 31 d’entre eux ont obtenu une voix ou plus :

°

Avec 6 voix :

quartier latin

nos visages

ont bien changé

: Philippe Macé

°

Avec 5 voix :

le vieux globe-trotter

ses pas traînant jusqu’à

la mappemonde

: Eléonore Nickolay ;

matin d’automne

la forêt s’éveille

à coups de fusil

: Philippe Gaillard.

°

Avec 4 voix :

ses fleurs dépotées

le sourire de la voisine

rentre pour l’hiver

: Eléonore Nickolay ;

Terrain vague –

quelques flaques dispersent

le ciel d’automne

: Najat Aguidi.

°

Avec 3 voix :

bar-brasserie –

l’averse efface

le menu du jour

: Dominique Borée ;

Bercement des cèdres

La porte s’ouvre

Nuit d’équinoxe

: Dominique Durvy ;

cambriolé –

en caleçon

et en colère

: Minh-Triêt Pham ;

L’automne…

chaque jour un peu plus

près du ciel

: Najat Aguidi ;

maison de famille

pièce par pièce

elle décroche les images

: Jacques Quach ;

moustique au théâtre

applaudissements

imprévus

: Philippe Gaillard ;

Première mandarine

Envie de chocolat

et de neige

: Monique Leroux-Serres ;

Quai de gare ~

Dans les têtes

Tant de mondes

: Hervé Le Gall ;

vent d’automne

elle demande

qu’on lui raconte sa vie

: Jacques Quach.

°

Avec 2 voix :

dans le soir

froid dans le dos –

le vent invente des formes

: Françoise Gabriel ;

Devant le mendiant –

urgence

de regarder ses pieds

: Alain Henry ;

EHPAD

après chaque visite

tant de questions

: Patrick Fetu ;

morte saison

dans les moules à sable

de la poussière

: Annie Chassing ;

nid de poule –

le salto avant

de la cycliste

: Michel Duflo ;

salto arrière –

Par retomber sur ses pieds

Il finit toujours

: Anne-Marie Joubert-Gaillard ;

sur sa pancarte

« chasse réservée »

la buse

: Daniel Py.

°

Avec 1 voix :

beaujolais nouveau –

le poivrot vante les mérites

des WC turcs

: Michel Duflo ;

brume du matin

le marais fume au soleil

– moi de même

: Alice Schneider ;

caresser le chat

– rien d’autre

: Valérie Rivoallon

°

chemin d’automne –

il y a laissé des plumes

l’oiseau

: Dominique Borée ;

des miettes

sur la table –

les moineaux se taisent

: Valérie Rivoallon ;

écouteurs –

à ses hochements de tête

ce n’est pas un slow

: Jean-Paul Gallmann ;

Manteau d’hiver –

Le portefeuille vidé

De ses illusions

: Hervé Le Gall ;

odeur d’encaustique –

sur la toile cirée

le vase ébréché

: Patrick Fetu ;

parvis d’hôpital –

entrée en jeans troué

ressortie pareil

: Jean-Paul Gallmann ;

Sous la neige

la Loire avale les flocons –

Explosion de silence…

: Danièle Etienne-Georgelin.

°

Notre prochain kukaï aura lieu au Bistrot d’Eustache, samedi 2 décembre, à 15 h 30, en présence de notre invitée d’honneur Jeanne Painchaud (Québec).

°

 

 

 

Compte-rendu du K.P. N° 130

15 octobre 2017

Au bistrot du Jardin, 75001, le 14 octobre 2017. 14 présents. 41 haïkus échangés. 22 distingués avec 1 voix ou plus :

 

°

Avec huit (8) voix :

appuyée sur son reflet

la passagère endormie

: Jacques Quach.

°

Avec trois (3) voix :

Canicule –

Les touristes se traînent…

d’une ombre à l’autre

: Danièle Etienne-Georgelin ;

chi-kong au bois 

entre mes bras

les cris d’une corneille

: Daniel Py ;

octobre rose ~

le rendez-vous de mammo

encore reporté

: Marie Barut.

°

Avec deux (2) voix :

bouquet d’automne

une rose penche

vers le miroir

: Jacques Quach ;

Douceur d’automne

Avec une carte postale

Sortir les punaises

: Monique Leroux Serres ;

Excepté le cri

de l’oiseau dérangé

tout le ciel est bleu

: Monique Leroux Serres ;

miettes de croissant –

cette amitié naissante

avec le rouge-gorge

: Michel Duflo ;

pluie sur la véranda

d’un long soir d’automne

le délicieux ennui

: Philippe Macé ;

tumeur –

bientôt les jours d’hiver

peut-être

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;

une étoile

puis une autre puis une autre

puis le froid

: Patrick Fetu.

°

Avec une (1) voix :

anniversaire –

un bouchon de champagne

percute la lune

: Michel Duflo ;

arbres –

certains plus frileux

que d’autres

: Valérie Rivoallon ;

de la mise en plis

au caniche

un blanc parfait

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;

feuilles jaunes –

l’automne s’obstine

dans mes cheveux

: Valérie Rivoallon ;

file devant le glacier –

été indien

: Annie Chassing ;

mi-juillet

d’un jouet de plage à l’autre

un papillon

: Daniel Py ;

ombres des feuillages

dans leur balancement

des taches de soleil.

: Philippe Bréham ;

Pigeons et buveurs –

Dans la place vide

résonnent leurs cris

: Christiane Bardoux ;

premier octobre

changeant la coccinelle

au mur

: Daniel Py ;

Rinçage des verres

Un évier de bulles et de reflets

La vie en somme

: Monique Leroux Serres ;

rue endormie

le show dérisoire

du feu rouge

: Jacques Quach.

°

Notre prochain kukaï de Paris se tiendra le 18 novembre.

°

 

 

 

Chiyo-ni + Harold Stewart (Cercle, triangle, Carré (2)) :

30 avril 2017

De la moustiquaire

j’attache un coin –

la lune des moissons est haute

: Chiyo-ni.

 

Commentaire de Harold Stewart (dans son essai : « On Haiku and Haiga ») :

« Bien que le lecteur occasionnel ou paresseux, habitué à ce que ses poètes fassent tout l’effort d’imagination, puisse ne pas y voir grand chose, le connaisseur japonais reconnaît aussitôt un chef-d’oeuvre. La source de sa délectation réside dans la structure géométrique abstraite produite par le carré de la moustiquaire, le triangle formé quand on en attache un coin, et le cercle de la pleine lune ainsi dévoilée. »

« So Happy to see Cherry Blossoms »

27 janvier 2017

Haïkus de l’Année des Grand tremblement de terre et raz-de-marée, anthologie par Madoka Mayuzumi, Ed. Red Moon Press, 2014 :

ABE Ryûsei (11 ans, ville de Yamada, Iwate) – 48 :

Je suis si content de voir les fleurs de cerisier à pleine maturité *

ce haïku donna à Madoka Mayuzumi le titre de son anthologie : « So Happy to see Cherry Blossoms », (Haïkus de l’Année du Grand Séisme et du Grand Tsunami), Red Moon Press, 2014.

°°

AKAGAWA Seijô (86 ans, Sendai, Miyagi) – 75 :

condoléances pour le séisme même du saké doux dans le colis

°°

AMI Takao (66 ans :Sendai, Miyagi) – 62 :

La mer s’étant calmée je verse du jeune thé *

« Shincha » (« nouveau thé ») renvoie au thé cueilli à la fin du printemps et mis sur le marché au début de l’été.

°°

ARA Fumiko (91 ans : Village d’Iitate, Fukushima) – 30 :

froid printanier douloureux d’évacuer à 90 ans

– 95 :

Même pendant l’évacuation les répliques continuent jusqu’au Festival d’O-Bon

°°

ARA Kazuko (63 ans, de Minamisôma, Fukushima) – 50 :

Au quartier des affaires frappé par le désastre viennent les hirondelles

°°

EBIHARA Yuka (44 ans : Minamisôma, Fukushima) – 34 :

désastre du séisme débris empilés sur la Colline des Fleurs

– 97 :

La lumière de la pleine lune enveloppe lentement un village dépeuplé

°°

FUNAHASHI Matsuko (59 ans : Minamisôma, Fukushima) – 61 :

le train abandonné sur sa voie la pluie de mai

°°

GORAI Shôko (78 ans, Minamisôma, Fukushima) – 67 :

Evacuée la maison vide murmure de jeunes hirondelles

– 90 :

A Tanabata * « Je veux maman » dit un enfant de victimes

* Tanabata, un des cinq festivals sacrés du Japon.

G.S : « Un garçon de quatre ans qui perdit ses parents dans le raz-de-marée dit « Je veux maman », quand on lui demanda quels étaient ses souhaits pour les parures de Tanabata. »

°°

HATTORI Nami (64 ans, Shiogama, Miyagi) – 17 :

Panne dans la cuisine seule une lune trouble

°°

HAYANO Kazuko (81 ans, ville d’Iwaizumi, Iwate) – 101 :

ville natale près de la plage après tout de nouvelles pommes de pin

°°

HIRAMA Chikuhô (89 ans, ville de Shibata, Miyagi) – 82 :

sous le soleil brûlant un bateau flotte sur un monceau de débris

°°

HOSHIZORA Maiko (18 ans, Kesennuma, Miyagi) – 111 :

l’année qui s’achève cette année je n’ai que trop pleuré

°°

KAWABATA Michiko (80 ans, Ishinomaki, Miyagi) – 92 :

au pays des séismes des voix allègres pleines de soleil automnal

°°

KIKUTA Tôshun (84 ans, Kesennuma, Miyagi) – 110 :

en récupération dans un camp provisoire le saké est chaud

°°

KOIDE Toshie (75 ans, Minamisôma, Fukushima) – 108 :

enroulant un enfant dans une seule couverture la nuit du raz-de-marée

– 58 :

Les hirondelles n’ont pas oublié la maison endommagée

°°

KOIKE Michiko (41 ans, de Miyako, Iwate) – 43 :

amassant la boue à la pelle rejetant la boue à la pelle lueur du soir de printemps

°°

KONNO Eiko (69 ans, Fukushima, Fukushima) – 70 :

emporté un bateau de pêche reste là dans le champ estival

°°

KÔRI Ryôko (77 ans, Minamisôma, Fukushima) – 71 :

à Fukushima les humains ne peuvent plus vivre les herbes prospèrent

°°

MIYAKI Mieko (63 ans, Minamisôma, Fukushima) – 68 :

Evacués mère et fils sortent voir les lucioles

°°

MORI Mikiko (40 ans, Kesennuma, Miyagi) – 98 :

Sur le pays dévasté la lumière de la lune brille franchement

°°

OKADA Akiko (78 ans, de Tagajô, Miyagi) – 44 :

comme en rampant une autre réplique arrive dans l’obscurité printanière

°°

ÔMIKA Chieko (85 ans, Minamisôma, Fukushima) – 100 :

Avec le désastre difficile à cerner le froid qui s’insinue

°°

SAITÔ Kazuko (82 ans, de Sendai, Miyagi) – 52 :

en moi les répliques sont venues habiter profond printemps

°°

SAITÔ Keisui (77 ans, ville de Yamamoto, Miyagi) – 40 :

Il ne reste que des débris dans ma ville natale la montagne sourit *

* Le mot de saison, « yama warau », « la montagne rit », « la montagne sourit » désigne le printemps. Il provient de la première ligne d’un poème chinois écrit par le peintre « de montagne et d’eau » Guoxi (1023-1085) :
la montagne de printemps est simple-sensuelle, comme si elle souriait **

(…)

** Le caractère chinois pour « rire », « sourire », signifie également « fleurir ».
N.B. : Nombre de kigos japonais proviennent du chinois (voir aussi un article récent sur https://haicourtoujours.wordpress.com/, à ce sujet).

°°

SAKAKIBARA Kôji (35 ans, Morioka, Iwate) – 115 :

dans un port alignés pour une prière silencieuse le Premier jour de Travail

°°

SATÔ Isao (69 ans : village de Noda, Iwate) – 63 :

resté maintenant seul, cette brise odorante

– 107 :

se regroupant autour de lampes provisoires l’hiver commence

°°

SATÔ Kuniko (79 ans, Minamisôma, Fukushima) – 16 :

les vagues du printemps en partant avalent mon village

°°

SATÔ Nobuaki (77 ans, Iwanuma, Miyagi) – 74 :

Tenant un pot de roses elle déménage dans une maison de fortune

°°

SHIGA Atsuko (78 ans, Minamisôma, Fukushima) – 27 :

Où je suis venue fuir les radiations les pissenlits jaunes

°°

SHIGA Hideki (81 ans, village de Kawauchi, Fukushima) – 65 :

un seul pin dans le raz-de-marée du siècle debout, vert

°°

TAKAE Sueko (77 ans, Minamisôma, Fukushima) – 89 :

les rails d’acier de la ligne désaffectée rouillant : vulpins *

queues de renard.

°°

TAKAHASHI Aiko (83 ans, Minamisôma, Fukushima) – 94 :

Père Mère au travers de violents séismes je lave leur tombe

°°

TAKANO Mutsuo (64 ans, ville de Tagajô, Miyagi) – 45 :

sur la quille du bateau retourné les fleurs de cerisier n’arrêtent pas

°°

YOKOTA Kiichi (83 ans, village de Kawauchi, Fukushima) – 93 :

Pour Tanabata je souhaite seulement que l’évacuation soit suspendue

°°

YOSHIDA Keiko (70 ans, ville de Shibata, Miyagi) – 51 :

Les cerisiers fleurirent et se dispersèrent avec les enfants qui ne reviendront pas

°°

YOSHINO Hiroko (38 ans, ville de Namie, Fukushima) – 15 :

froid printanier et la maison et la voiture emportées

°°°

Compte-rendu du K.P. 119

20 novembre 2016

Samedi 19 novembre a eu lui notre 119e kukaï de Paris, en présence de 19 personnes, 38 haïkus ont circulé :

°
Avec 6 voix :

station Trinité

une feuille morte

remonte l’escalier

: Jacques Quach.

°

Avec 4 voix :

précipice –

le cadrage incertain

de son dernier selfie

: Ben Coudert;

un papillon blanc

traverse mon regard

je vois le silence

: Nicolas Lemarin

°

Avec 3 voix :

dégel

la goutte au nez

de la gargouille

: Christiane Ranieri;

double arc-en-ciel

après la pluie

et quelques verres

: Minh-Triet Pham;

milieu de l’automne –

la symétrie parfaite

de ses fesses

: Michel Duflo;

pluie d’automne –

l’autocuiseur chuchote

une odeur de pommes

: Dominique Borée;

pluie glaciale –

un bouquet de lavande

sur le tableau de bord

: Valérie Rivoallon;

sentier boueux –

l’automne ne me lâche pas

d’une semelle

: Michel Duflo;

seule…

dans la fenêtre des voisins

ricane leur citrouille

: Eléonore Nickolay.

°

Avec 2 voix :

au coin de ma rue

elle joue à la marchande

avec sa vertu

: Margot Coudert;

forêt d’automne

après le défilé de mode –

les robes tombent

: Jacques Quach;

pensif, ce vieil homme

devant sa carte d’identité

valable jusqu’en 2023 !

: Philippe Bréham;

tout l’or

du biloba

– qui va le ramasser ?

: Daniel Py;

un court instant

le signe de Zorro

– vol d’oies sauvages

: Dominique Borée;

zone industrielle –

ma mélancolie se fond

dans le paysage

: Ben Coudert.

Avec 1 voix :

au cul du tracteur

ce ralenti du tonnerre

couleurs de l’automne

: Frédérique Leriche;

Chatte en chaleur

Sur ses côtes apparentes

Le soleil du matin

: Fujii Lika;

dans mon bol de thé

les bulles écailles tremblent

vol du papillon

: Frédérique Leriche

derrière l’église,

une mante religieuse

sur le cyclamen

: Philippe Gaillard;

de toutes parts dans les bois

le rire des corbeaux japonais :

Ha-Ha ! Ha !

: Philippe Bréham;

il loupe son train –

sur l’affiche

Coluche se marre

: Antoine Gossart;

panne d’essence,

obligés de se parler,

la vie quoi

: Philippe Gaillard;

pleine lune –

la sienne

inaccessible

: Minh-Triet Pham;

repose 

sur les chrysanthèmes blancs –

une feuille morte

: Valérie Rivoallon;

Soirée paisible…
Dans le soleil orangé

l’arbre millénaire

: Danièle Etienne-Georgelin.

°

Sans voix, mais remarqués :

musicien aveugle

sur ma photo la lumière

de son âme

: Christiane Ranieri;

sous la lune d’automne

je pousse un vélo

et mon petit enfant

: Christophe Jubien.

°°

Dominique Borée nous a présenté son dernier recueil de haïku (avec les tondi de Jean-Michel Le Claire) aux éditions de la Lune Bleue, 2016.

En voici un :

soleil de plomb –

je reviens sur mes pas

pour des prunes.

°°

Notre prochain kukaï de Paris aura lieu samedi 10 décembre 2016 auBistrot d’Eustache, à 15 h 30.

 

 

 

Compte-rendu du kukaï de Paris n° 118, du 15/10/16 :

16 octobre 2016

En présence de 15 participants (dont notre invitée d’honneur Claire Châtelet (« Sprite »), 30 haïkus furent échangés, après une présentation des membres (dont certains nouveaux), et des informations diverses (dont la parution du tout récent Haïkus de la résistance japonaise, choisis, présentés et traduits du japonais par Seegan (Laurent) Mabesoone, aux éditions Pippa.)

21 textes reçurent une voix, ou plus.

°

Avec 5 voix :

équinoxe –

le souffle laborieux

de son poumon restant

: Claire Châtelet (« Sprite »).

°

Avec 4 voix :

Bruissement de feuilles –

Le joggeur est avalé

par la brume

: Danièle Etienne-Georgelin;

Collées

Au chien égaré

Les fleurs fanées

: Fujii Lika (, originellement écrit en japonais – en 5+7+5 mores -, et traduit en français par sa fille, Ando Rikako.)

jardin en automne –

le râteau rouillé

me montre les dents

: Michel Duflo.

°

Avec 3 voix :

Fin septembre

une cigale esseulée

retient l’été

: Nicolas Lemarin;

sous l’abri-bus

voilée,

avec son chat en cage

: Daniel Py.

°

Avec 2 voix :

bain moussant –

il noie son Iphone

et mes paroles

: Christiane Ranieri;

nuages d’automne –

la mer a sa couleur

des mauvais jours

: Michel Duflo;

Où vas-tu

Si pressé

Nuage…

: Rikako Ando;

Ouverture de chasse –

La pesanteur du brouillard

sur mes épaules

: Danièle Etienne-Georgelin;

rayons du supermarché :

les cimetières vont bientôt fleurir

: Daniel Py;

Remparts de fortune

les draps blancs flottent au vent

Tireurs embusqués

: Catherine Noguès;

retrouvailles –

elle boit son cocktail

et mes paroles

: Minh-Triet Pham;

Visite à mon fils

accompagnant mon thé vert

deux chaussons bleus

: Christiane Ranieri.

°

Avec 1 voix :

anniversaire –

mon thé vert

trop infusé

: Minh-Triet Pham;

heure d’été,

mistral dans le nez,

jasmin dans la tasse

: Philippe Gaillard;

Pointe de l’île –

le fantôme d’Aragon

attend Elsa

: Marie-Alice Maire;

poli par le vent

l’épouvantail dans le champ

rêve d’une écharpe

: Gilles Petitdemange;

Sur l’étang ridé

et la forêt rouillée – pluie

sur mes joues aussi.

: Annie Chassing;

vieux pommier

quelques guêpes apprécient

le goûteux millésime

: Claire Châtelet (« Sprite »);

voiture de fleurs

sous un soleil de printemps

sonne le glas

: Philippe Gaillard.

°°°

Nous avons terminé la soirée (à plusieurs) dans un restaurant alsacien.

Rendez-vous a été pris pour le kukaï 119 au 19 novembre prochain.

°°°

 

 

 

 

Compte-rendu du 117è kukaï de Paris :

25 septembre 2016

Samedi 24 septembre 2016, en présence de 16 participants (dont deux « nouvelles »), 45 haïkus ont été échangés. 31 d’entre eux ont obtenu une voix ou plusieurs.

°

Avec 5 voix :

fleurs des champs —

envie d’en cueillir une

sur sa robe

: Minh-Triêt Pham

°

Avec 4 voix :

bivouac –

une araignée traverse le ciel

sur un rayon de lune

: Antoine Gossart;

et :

faucille de lune

le chat rentre

blessé

: Eléonore Nickolay.

°

Avec 3 voix :

salon du vin bio

l’élu vert

vire au rouge

: Patrick Fetu.

°

Avec 2 voix :

au fond de la douche

plus matinale que moi

huit pattes velues

: Marie-Alice Maire;

aux urgences – 

une mouche arrive

à s’en sortir

: Eléonore Nickolay;

éclipse de soleil

il a levé les yeux au ciel

l’aveugle

: Philippe Bréham;

sur l’écran qui s’éteint

un instant

mon propre visage

: Jacques Quach;

et :

week-end d’été –

sur le tuyau d’arrosage

trafic intense de fourmis

: Antoine Gossart.

°

Avec 1 voix :

Allons dans la neige

Là où personne ne va –

la neige vivante

: Catherine Noguès;

Argentée

la trace laissée

par l’escargot

: Corinne F(ourm)y;

cueillette de mûres –

échapper aux ronces

amoureuses

: Jacques Quach;

dans le parc

son ombre s’allonge –

phase terminale

: Eléonore Nickolay;

De jour en jour

Le chien écrasé sur la route

Disparaît en poussière

: Rikako Ando;

koto du soir

près du temple shintô

le rossignol se tait

: Philippe Bréham;

Là!

Les deux mouettes ont disparu

vers la demi-lune

: Hiro Hata;

la main dans la main

à la porte de l’école –

première pluie d’automne.

: Annie Chassing;

Le chat en entrant

apporte dans sa fourrure

la fraîcheur de l’aube

: Corinne F(ourm)y;

le recul du glacier

laisse la terre pelée –

l’ombre d’un rapace

: Danièle Etienne-Georgelin;

le train arrive

elle se refait une beauté

la vieille voyageuse

: Philippe Bréham;

Papillon!

tu as beau battre des ailes

la fenêtre est close

: Marie-Alice Maire;

Parvis de la Défense

attroupement de costards-cravates

Chasseurs de pokémons

: Marie-Alice Maire;

pluie d’automne –

le matou renonce

à sa virée nocturne

: Danièle Etienne-Georgelin;

Plonger dans la mer

A la nage fixer l’horizon

Goût de l’infini

: Lise-Noëlle Lauras;

plus que le bout de ses orteils

bleu –

quai de septembre

: Daniel Py;

*

(re-travaillé après le kukaï en :)

au bout

de ses ongles d’orteils

un restant de vernis bleu

– rentrée de septembre

*

priorité à droite —

je laisse passer

le pitbull

: Minh-Triet Pham;

randonnée –

la montagne nous prépare

un mauvais coup…

: Danièle Etienne-Georgelin;

Serpent (a mué)

Avoir la même chance que lui

Je veux muer

: Hiro Hata;

Silence,

Laver une tombe

Avec la petite soeur sourde

: Fujii Lika

site de rencontre —

sa femme ne sait pas

qu’il est célibataire

: Minh-Triet Pham;

et :

Yachts sur l’onde bleue

sur les canots chavirés –

flonflons et noyés.

: Annie Chassing.

°

Notre prochain kukaï aura lieu le 15 octobre.

Les suivants :

samedi 19 novembre

samedi 10 décembre.

°

 

 

 

 

 

 

 

Mori Ôgai (Mori Rintarô)(h.)(1862-1922)par Makoto Ueda

8 mai 2016

in Modern Japanese Tanka, pp. 25-36 (extraits) :

Médecin retraité de l’armée après 35 ans de services dont les neuf dernières en tant que chirurgien-général. Fut directeur du Musée Impérial et Président de l’Académie Impériale des Arts.

°°°

Q’un poème soit

comme un vase de cristal

rempli de glace

délicieusement transparent

ne laissant aucun endroit invisible

essayant de se percher

sur la fleur d’élodée

qui oscille

au milieu d’un ruisseau

une libellule lambine

sans incident

un autre jour est passé

tandis que je continue à regarder

la couleur non identifiable

du mur

la caresserais-je

que des étincelles jailliraient et se répandraient

de sa chevelure noire

qui s’enroule autour de mon corps

et me tient fermement lié

A NARA :

Les gens de Nara

ont-ils voulu oblitérer

la tristesse de l’automne?

sanctuaires et temples ici

sont tous peints en rouge

°°°

(trad. de l’anglais : D. Py)

Saitô Mokichi (1882-1953) par Makoto Ueda

8 mai 2016

in Modern Japanese Tanka, pp. 61-71 (extraits) :

Saitô Mokichi (h)(1882-1953)

Fut en 1908 l’un des membres fondateurs de la revue « Araragi ». Il en devint l’éditeur en 1926 et succéda à son beau-père en tant que Directeur de l’hôpital psychiatrique d’Aoyama.

°°°

cosses de poivrons rouges

partout à la ferme

près d’une allée

où se tient un jeune

avec de petits yeux

un auto-portrait

de Gauguin

me fait penser au jour

où j’ai tué des vers-à-soie sauvages

dans les montagnes du Nord

vraiment si proche

des couleurs de la vie sur terre

ce gardien de fous

avec des larmes de sang

montant à ses joues

des flocons de neige

tombant du ciel brumeux

me donne l’impression d’un coeur

de criminel emprisonné

engloutissant un repas

dépassant les poules

vautrées dans la saleté

sans un bruit

un aiguiseur de rasoirs

marche et disparaît

rien à faire?

sur la paume de ma main

qui a tué une luciole

sa lumière si irrémédiablement écrasée

absolument rien à faire

les dahlias sont noirs

dit un fou en riant

et s’en allant

ne regardant pas une seule fois

en arrière

une mouche

coupant par la lumière

de toutes ses forces

s’écrase sur le shoji

un bruit faible

souvent comparés

à des mamelons de jeune fille

les raisins

empilés

si près de moi

qu’est-ce qui sur la rive opposée

tire tant sur son coeur?

dans la pénombre du soir

sur la rivière Mogami

une seule luciole

déterminé à vivre

comme un vieil homme

dans l’ère nouvelle

comme une châtaigne

tombée sur le sol de la forêt

grenouille

juste sortie de son trou

avalant

le soleil du printemps

reflété sur la neige

°°°

(Tr. de l’anglais : D. Py)

Compte-rendu du 107è Kukaï de Paris :

13 décembre 2015

Hier, 19 présents. (Moyenne totale de l’année : 18 !). 40 haïkus échangés, 24 « primés » :

°

Avec 6 voix :

hiver

même le silence

est blanc

: Ben Coudert.

sur la ville endormie

la grue

lève la lune

: Antoine Gossart.

°

Avec 5 voix :

Au pied de l’arbre

la dernière balle

de la chienne.

: Patrick Fetu.

°

Avec 4 voix :

grisaille

sous l’allée de ginkgos

retrouver la lumière

: Cécile Duteil.

°

Avec 3 voix :

cordon de CRS

la petite fille

et sa pomme d’amour

: Antoine Gossart;

Joyeux Noël

l’araignée dans la crèche

je la laisse filer

: Eléonore Nickolay;

la jeune sans-abri

d’une poubelle à l’autre

son marché de Noël

: Patrick Fetu;

Lune d’hiver –

des péripatéticiennes

frappent dans leurs mains

: Danièle Etienne-Georgelin.

°

Avec 2 voix :

au métro Bastille

une mouette s’envole

l’enfant la rejoint

: Philippe Gaillard;

Brodé de flocons

le silence de la neige

couvre l’horizon

: Nicolas Lemarin;

Pitreries –

L’oeil impassible

du vieux chat

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis;

pleine lune d’août

son test de grossesse

positif

: Daniel Py;

Pleine lune –

Envie de croquer

une pomme d’automne

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis;

Sa voix aussi

disparaît dans le brouillard –

déjà l’hiver

: Michel Duflo;

tombe la neige ~

la forêt

se réinvente

: Eléonore Nickolay;

Train bondé

Il monte

Avec sa chaise

: Leïla Jadid.

°

Avec 1 voix :

arthrose –

seul l’hiver s’immisce

par le chas de l’aiguille

: Michel Duflo;

chevauchant

une monture invisible –

turbulences

: Valérie Rivoallon;

Contemplant les canards

Je déguste

Mon pâté

: Leila Jadid;

le rythme récurrent

du saxo-jazz

le bruit des essuie-glace

: Daniel Py;

ma banlieue

dans une odeur de feu de bois

nuit paisible…

: Danièle Etienne-Georgelin;

Mon nez picote

– dans un champ de poils

sur ta poitrine

: Alice Schneider;

parc en hiver

le manège illuminé tourne

sans enfants

: Philippe Bréham;

Tu es parti…

Un lit de brume

En tirant les rideaux

: Catherine Noguès.

°

Sans voix, mais remarqués :

Annonce de l’hôtesse

le train entre en gare

~ un chat miaule

: Marie Barut;

avance en boitant

un mille-pattes sur la feuille

prolongement du soir…

: Philippe Bréham.

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Notre amie Eléonore Nickolay nous a gratifiés d’un beau et bon plat de petits gâteaux pour souhaiter un joyeux Noël au kukaï de Paris ! Qu’elle en soit remerciée !

Bonne fin d’année à tou(te)s

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et au 9 janvier 2016, pour le kukaï n° 108 !

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Autres prochains kukaïs prévus en 2016 :

30 janvier, 20 février, 12 mars, 9 avril, 21 mai, 11 juin, 2 juillet,… !

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