Voici d’abord une poésie de chacun des cinq émules de Bashô :
°
I) SÔKAN :
–
À la lune, un manche
Si l’on appliquait, le bel
Éventail ! *
–
* Outchiwa, éventail qui ne se plie pas.
°
II) MORITAKÉ :
–
Une fleur tombée, à sa branche
Comme je la vois revenir :
C’est un papillon ! *
–
* Un proverbe japonais dit que « la fleur tombée ne revient pas à sa branche » ; la poète a eu, un instant, l’illusion contraire.
°
III) TÉITOKOU :
–
Pour tous les hommes,
Semence du sommeil pendant le jour :
La lune d’automne ! *
–
* Elle est si belle que tout le monde veille très tard pour la contempler : le lendemain, somnolence générale.
°
IV) TÉISHITSOU :
–
Cela, cela
Seulement ! En fleurs,
Le mont Yoshino ! *
–
* Les cerisiers de Yoshino, dont les gens de bien parlaient bien en regardant bien : Allusion à une poésie du Manyôshou (Livre Ie) qui repose toute entière sur des jeux de mots et des allitérations :
Yoki hito no
Yoshi to yokou mité
Yoshi to iishi
Yoshino yokou miyo
Yoki hito yokou miyo
–
Des gens de bien
Ayant bonne réputation, en regardant bien,
Disaient bien :
Qu’on regarde bien Yoshino,
Que les gens de bien regardent bien !
–
On note donc le contrepied pris par Téishitsou ! – À rapprocher de « Ah Matsushima » , de Bashô, ultérieurement.
°
V) SÔÏNN :
–
De Hollande
Les caractères s’étendent :
Telles les oies sauvages du ciel ! *
–
* À cette époque où le Japon ne voulait avoir de relations avec l’Europe que par l’intermédiaire de qualques Hollandais parqués à Nagaçaki, notre écriture était une rareté pour les gens de la capitale. Ils trouvaient étrange qu’au lieu d’écrire comme eux, par lignes verticales (…) nous suivions des lignes horizontales. Cette bizarrerie des « caractères de Hollande » pouvait donc leur rappeler, très naturellement, un spectacle familier à leurs yeux et à leurs souvenirs classiques : le vol d’une bande d’oies sauvages traversant le ciel.
°
À suivre : – 4) : BASHÔ (p. 385)
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Anthologie de la Littérature Japonaise – 3) par Michel Revon (1910)
22 septembre 2020Compte-rendu du 132e kukaï de Paris
3 décembre 2017le 2 décembre 2017, au Bistrot d’Eustache. En présence de 22 participants, dont notre invitée d’Honneur, du Québec, Jeanne Painchaud, qui nous a présentés ses deux derniers ouvrages (pour la jeunesse) :
ABC MTL, illustré de photos de Bruno Ricca, Editions Les 400 Coups, Montréal, 2017 ;
Hochelaga mon quartier, Poèmes d’écoliers montréalais, accompagnés par Jeanne Painchaud & Cie, 2015.
44 haïkus ont été partagés. 32 d’entre eux ont obtenu une voix ou plusieurs :
°
Avec 6 voix :
–
au magasin d’armes
des guirlandes de Noël
autour des fusils
: Philippe Gaillard.
°
Avec 5 voix :
–
kukaï de Noël –
les barbes ont poussé
: Antoine Gossart
°
Avec 4 voix :
–
devant la barrière
hypnotisé par la neige
mon père
: Philippe Macé ;
–
Sur la pelouse
Le rire des citrouilles
: Christiane Bardoux.
°
Avec 3 voix :
–
apéro au marché
les courses le tiennent
en équilibre
: Philippe Gaillard ;
–
dans l’âtre
les aurores boréales
du premier feu
: Daniel Py ;
–
décos de Noël –
les nouvelles boucles d’oreilles
de la mairesse
: Michel Duflo ;
–
Théâtre en plein air
Notre meilleur public…
Les vaches
: Leila Jadid.
°
Avec 2 voix :
–
à mon petit-fils
les histoires de Noël
de ma grand-mère
: Patrick Fetu ;
–
départementale…
le feu des feuillages
flotte sur la brume
: Najat Aguidi ;
–
des notes de trompette
sous les lampadaires
la pluie orangée
: Cécile Duteil ;
–
feu de bois –
dans le jardin l’odeur
des hivers d’avant
: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;
–
flocons sur la friche
plus blanche la fleur d’ortie
: Annie Chassing ;
–
le vieux saule
son ombre a caressé
les yeux de l’aveugle
: Philippe Bréham ;
–
pluie de décembre
dans la rigole s’écoule
le restant de l’année
: Eléonore Nickolay ;
–
rafale de vent –
une troupe de feuilles affolées
traverse le hameau
: Antoine Gossart ;
–
Rendez-vous
Les battements de mes pas
Font briller le quai
: Christiane Bardoux ;
–
si vieux l’étang –
le saule pleureur lui peint
des rides
: Patrick Fetu ;
–
village assoupi –
le sans-gêne
d’une débroussailleuse
: Michel Duflo.
°
Avec 1 voix :
–
Billes d’enfance
roulent dans ma mémoire
le temps pour cible
: Nicolas Lemarin ;
–
champ d’astéroïdes –
sous les flocons il se rêve
faucon millenium
: Ben Coudert ;
–
Coucher automnal –
Les calligraphies oranges
des fientes de pigeons
: Danièle Etienne-Georgelin ;
–
échec scolaire –
une ombre au tableau
: Ben Coudert ;
–
éphéméride –
les pages blanches
des jours d’après
: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;
–
fin de soirée d’anniversaire –
une table de sexagénaires
penchés sur leurs écrans tactiles
: Daniel Py ;
–
La boule de sapin
au prix d’une chambre d’hôtel
Je la repose
: Monique Leroux-Serres
–
L’arbre s’étire
voyageur immobile
passager du vent
: Nicolas Lemarin ;
–
rue Montorgueil
avec le sans-abri
un air de famille
: Najat Aguidi ;
–
soir d’été
le bambou caresse le mur
sans le toucher
: Philippe Bréham ;
–
tant de façons
de dire non
au mendiant du métro
: Jacques Quach ;
–
un oiseau sur le toit
l’aube estompe
le bleu sur les murs
: Cécile Duteil ;
–
visite au zoo
même enfermés
leur pas libre
: Jacques Quach.
°
Et en prime, le haïku de Monique Leroux Serres, composé à mon intention, pour ce dernier kukaï fort chaleureux – en particulier à mon égard ! Merci tous les amis ! – :
Les cheveux en bataille
du haijin récalcitrant
°
La nouvelle équipe d’animateurs (Eléonore Nickolay, Michel Duflo et Patrick Fetu) proposent les prochains kukaïs en 2018 aux dates suivantes :
20 janvier
17 février
24 mars
21 avril
26 mai
et
16 juin.
–
Le lieu vous sera communiqué ultérieurement ! (en espérant le Bistrot du Jardin, au 33 rue Berger, 75001)
°
Nous vous souhaitons à tous de belles fêtes de fin d’année !
°
Compte-rendu du K.P. N° 130
15 octobre 2017Au bistrot du Jardin, 75001, le 14 octobre 2017. 14 présents. 41 haïkus échangés. 22 distingués avec 1 voix ou plus :
°
Avec huit (8) voix :
–
appuyée sur son reflet
la passagère endormie
: Jacques Quach.
°
Avec trois (3) voix :
–
Canicule –
Les touristes se traînent…
d’une ombre à l’autre
: Danièle Etienne-Georgelin ;
–
chi-kong au bois
entre mes bras
les cris d’une corneille
: Daniel Py ;
–
octobre rose ~
le rendez-vous de mammo
encore reporté
: Marie Barut.
°
Avec deux (2) voix :
–
bouquet d’automne
une rose penche
vers le miroir
: Jacques Quach ;
–
Douceur d’automne
Avec une carte postale
Sortir les punaises
: Monique Leroux Serres ;
–
Excepté le cri
de l’oiseau dérangé
tout le ciel est bleu
: Monique Leroux Serres ;
–
miettes de croissant –
cette amitié naissante
avec le rouge-gorge
: Michel Duflo ;
–
pluie sur la véranda
d’un long soir d’automne
le délicieux ennui
: Philippe Macé ;
–
tumeur –
bientôt les jours d’hiver
peut-être
: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;
–
une étoile
puis une autre puis une autre
puis le froid
: Patrick Fetu.
°
Avec une (1) voix :
–
anniversaire –
un bouchon de champagne
percute la lune
: Michel Duflo ;
–
arbres –
certains plus frileux
que d’autres
: Valérie Rivoallon ;
–
de la mise en plis
au caniche
un blanc parfait
: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;
–
feuilles jaunes –
l’automne s’obstine
dans mes cheveux
: Valérie Rivoallon ;
–
file devant le glacier –
été indien
: Annie Chassing ;
–
mi-juillet
d’un jouet de plage à l’autre
un papillon
: Daniel Py ;
–
ombres des feuillages
dans leur balancement
des taches de soleil.
: Philippe Bréham ;
–
Pigeons et buveurs –
Dans la place vide
résonnent leurs cris
: Christiane Bardoux ;
–
premier octobre
changeant la coccinelle
au mur
: Daniel Py ;
–
Rinçage des verres
Un évier de bulles et de reflets
La vie en somme
: Monique Leroux Serres ;
–
rue endormie
le show dérisoire
du feu rouge
: Jacques Quach.
°
Notre prochain kukaï de Paris se tiendra le 18 novembre.
°
Compte-rendu du 129e kukaï de Paris
10 septembre 2017du 9/9/17. En présence de Janick Belleau, notre invitée d’Honneur (Québec), de Martine Gonfalone, (ex-présidente de l’AFH – 2010-16), de Pasquale Noizet, nouvelle venue, soit de 28 (!) participants au total – record battu ! – , 56 haïkus ont circulé, 36 d’entre eux ont obtenu une voix ou plus :
°
Avec neuf (9) voix :
–
nouveaux voisins
des bulles de savon
traversent la clôture
: Christiane Ranieri.
°
Avec huit (8) voix :
–
Fin du marché
le marchand de collants
remballe ses jambes
: Monique Junchat.
°
Avec quatre (4) voix :
–
fin d’orage
elle ouvre sa fenêtre
au chant du merle
: Cécile Duteil ;
–
herbe jaunie
dans les yeux du chat
la lassitude
: Danièle Duteil ;
–
papillon –
le chat vole
pour l’attraper
: Valérie Rivoallon ;
–
Paris by night –
Les gouttes de pluie du pare-brise
passent au vert
: Daniel Etienne-Georgelin.
°
Avec trois (3) voix :
–
dans le sens des retours
les têtes noires
des tournesols
: Eléonore Nickolay ;
–
En jachère
le champ est plein
d’imagination
: Monique Junchat ;
–
Sous le ciel plombé
une voix de jeune fille
« Toi, ta gueule ! »
: Danièle Duteil ;
–
vieux cimetière –
entre deux stèles
l’ombre d’une poussette
: Minh-Triêt Pham.
°
: soit 9 haïkus féminins au 10 premières places ! Bravo les filles !
°
Avec deux (2) voix :
–
canicule chez le coiffeur –
une pluie rafraîchissante
de cheveux blancs
: Antoine Gossart ;
–
don à Emmaüs –
dans la veste de mon père
des pièces d’un franc
: Philippe Macé ;
–
la vieille carcasse –
une jolie bergère
pour l’ami tapissier
: Jacques Quach ;
–
mariage au Louvre –
le sourire de la mariée
énigmatique
: Philippe Macé ;
–
Nouée d’herbes folles
la borne moussue
n’indique plus rien
: Nicolas Lemarin ;
–
nuit d’été
une chouette se mêle
de nos bavardages
: Eléonore Nickolay ;
–
paix en montagne –
seule la radio témoigne
du chaos du monde
: Antoine Gossart ;
–
Plage – le soir
Jeux d’enfant et de lumière
dans les éclaboussures
: Monique Leroux Serres
–
Rêve de Maldives –
Seule dans le couloir bleu
De la piscine
: Christiane Bardoux ;
–
sous le noyer
les fourmis la croient morte
– fin de l’été
: Valérie Rivoallon ;
–
Tango !
Un petit paradis
Sur pieds
: Catherine Noguès ;
–
Zen en Avignon
les cigales récitent
leur mantra
: Philippe Gaillard.
°
Avec une (1) voix :
–
Bientôt l’automne
Le vent emporte les feuilles
Et mes rêves…
: Leila Jadid ;
–
braver les épines –
tendues vers les mûres
ses petites mains
: Michel Duteil ;
–
Couché dans l’herbe
Son sourire de paille
Ecarte les nuages
: Catherine Noguès ;
–
crématorium
les larmes de joue en joue
: Patrick Fetu ;
–
échangistes
sur le pont du bateau
couples de photographes.
: Marie-Alice Maire ;
–
Foudroyé –
Le côté mort soutient
les branches aux prunes
: Danièle Etienne-Georgelin ;
–
jour anniversaire –
il enflamme ma crêpe
et mon coeur
: Christiane Ranieri ;
–
le ciel
carré entre les tours
pour l’infini – l’oiseau
: Lise-Noëlle Lauras ;
–
Manège bâché
quelques flaques de pluie
l’enfant boude
: Nicolas Lemarin ;
–
mouette railleuse –
descendant les ruelles blanches
le bleu du soir
: Cécile Duteil ;
–
plage naturiste –
se cacher derrière
ses lunettes de soleil
: Minh-Triêt Pham ;
–
Seul regard de réconfort
Celui de la statue…
: Leila Jadid ;
–
soir d’été
le bruissement des blés glisse
sur le silence
: Philippe Bréham ;
–
Sur le canapé
deux brindilles argentées –
du chat les vibrisses
: ?
°
Après l’introduction « bio-biblio-graphique » de Janick, de Martine, de Pasquale, différents ouvrages ont été présentés dont certains de Janick Belleau et de Danièle Duteil, de Christiane Ranieri, de Valérie Rivoallon, de Minh-Triêt Pham, de Patrick Fetu, de Daniel Py et du kukaï de Paris (: 2 anthologies, 2010, 2014).
–
Christiane Ranieri nous fit part du premier kukaï alsacien (co-organisé par Jean-Paul Gallmann), qui aura lieu les 20 et 21 octobre prochain – Si vous êtes intéressé(e), rapprochez-vous d’elle pour les détails et modalités !
Pasquale Noizet nous a distribué un dépliant pour les Portes Ouvertes des artistes de Ménilmontant (dont elle fait partie, en tant que peintre) qui se tiendra entre le 29 septembre et le 2 octobre.
Notre amie peintre-plasticienne Véronique Arnault (absente au kukaï) nous avait fait part de son exposition « Promenade avec Jean Monnet » (« fondateur de l’Europe ») du 15 septembre au 12 octobre, à la Maison Jean Monnet de Bazoches sur Guyonne (78), avec le vernissage le samedi 16 sept. 2017, de 17h à 20 h. S’inscrire auprès d’elle sur https://jean-monnet.fr/.
–
Nos prochains kukaïs auront lieu les samedis :
14 octobre 2017
18 novembre
2 décembre (en présence de Jeanne Painchaud, du Québec.)
°
Compte-rendu du 128e kukaï de Paris
25 juin 2017du 24 juin 2017, au Bistrot du Jardin (33 rue Berger, 75001).
En présence de 18 personnes, 34 haïkus ont été échangés. 23 ont obtenu une ou plusieurs voix : 3 à 4 voix, 9 à 3 voix, 4 à 2 voix et 7 à 1 voix.
°
Avec 4 voix :
–
métro bondé –
la mouche affolée
cherche une place
: Philippe Macé ;
–
son sourire
d’une oreille à l’autre
– mousse au chocolat
: Patrick Fetu ;
–
un tour chez IKEA –
meubler le vide
d’un dimanche
: Philippe Macé.
°
Avec 3 voix :
–
entre les deux rosiers blancs
un papillon blanc ?
: Daniel Py ;
–
Jour d’été –
un coquelicot s’enracine
à la grille d’égout
: Danièle Etienne-Georgelin ;
–
le bleu du lin
caresse
le bleu du ciel
: Philippe Gaillard ;
–
le bruit sombre du clapot
cendres dispersées
: Patrick Fetu ;
–
merle en silhouette
le choeur de l’aube
entonne le jour
: Eléonore Nickolay ;
–
Métro du soir
L’odeur du lilas
Répand des sourires
: Christiane Bardoux ;
–
polar –
sur la page du crime
une tache de vin
: Minh-Triêt Pham ;
–
rappel de paiement
le sourire du facteur –
gratuit
: Eléonore Nickolay ;
–
sentier fleuri –
deux chiens se reniflent
le derrière
: Michel Duflo.
°
Avec 2 voix :
–
deux cyprès penchés
tendrement vers la lune
écoutent un piano
: Philippe Bréham ;
–
fête médiévale –
toujours sur sa tablette
le chevalier
: Minh-Triêt Pham ;
–
sous la canicule
les jardins morts de soif
les migrants aussi
: Annie Chassing ;
–
une feuille vert tendre
de plus à l’arbuste…
une aile de papillon
: Marie-Alice Maire.
°
Avec 1 voix :
–
Canicule –
Le chat tire un maillot humide
de l’étendoir
: Danièle Etienne-Georgelin ( – « retravaillé ».)
–
dans le mauve
du bougainvillier
déjà l’été
: Michel Duflo ;
–
dans son esprit
le temps
ramassé
: Valérie Rivoallon ;
–
fête de la musique –
l’aube
sans le merle
: Annie Chassing ;
–
Jacquemart-André
Les Vénitiens de Tiepolo
Etudient le menu
: Dominique Durvy ;
–
jardin de ville
le gendarme joue
à saute-mouches
: Marie-Alice Maire ;
–
pluie torrentielle –
abritée sous le ceiba
l’araignée sous moi
: Valérie Rivoallon.
°
Nous remercions Annie Chassing de nous avoir confectionné – et distribué des grenouilles en origami !
Nous saluons Ben Coudert, venu au début de notre séance nous présenter son premier (et dernier) né : La revanche des petits riens, Ed. Unicité, 2017.
D’autres recueils ont été présentés :
Entre Ciel et Mer, de Patrick Fetu (Ed. Unicité),
Alsace-Vietnam, de Christiane Ranieri et Minh-Triêt Pham (Ed. Unicité),
Haïku, vol. 1 (« La Culture Orientale ») de R.H. Blyth, traduit en français par D. Py (Ed. Unicité.)
Passion Haïku et Horizon Haïku, deux anthologies contemporaines de haïku, Ed. Pippa (2017).
°
Certains d’entre nous sommes enduites allés à la librairie Pippa, pour une lecture par le groupe « Haïkoustics » (en l’occurrence Valérie Rivoallon et Philippe Gaillard) de haïkus de recueils publiés (ou republiés) en 2017 : En plus d’extraits d’Alsace-Vietnam et d’Entre Ciel et Mer mentionnés plus haut, ont été lus certains de Bulles de Musique de D. Py (Ed. Pippa, 2013, 2017) et de Les Haïkus de la Corde à linge (Dir. Danièle Duteil) de la revue Rivalités (Québec), janv. 2017.
°
Nos prochains kukaïs auront lieu les :
9 septembre 2017
(en présence de Janick Belleau et Danièle Duteil, qui présenteront leur recueil de « tankas doubles » : de Villes en Rives, Ed. du tanka francophone, fév. 2017.)
14 octobre
18 novembre
16 décembre.
°
Merci ! Et bel été à tous !
°°°
« Une Histoire du Haïku » : R.H. Blyth – 20) Poètes de l’époque de Buson : Kitô, Shôha, Chora, Gyôdai, Shirao :
7 juin 2017(Chapitre XVIII, pp. 309-32 : « Poètes de l’époque de Buson« ) :
KITÔ (1741-89), élève de Hajin, de Taigi, de Buson :
Buvant de l’eau
mon ventre se distend
Quelle chaleur !
–
Frappant une mouche
l’éventail
se salit un peu
–
Algues marines
dans les creux des rochers
la marée oubliée
–
A chaque chose vue :
« C’est magnifique ! »
comme le printemps s’en va
–
Les jonquilles
sont couvertes de la poussière
de la fin de l’an
–
Le chant de la moisson de l’orge
se mêlent aux coups
du marteau du forgeron
–
Le rossignol
qui souvent ne vient pas du tout
vient parfois deux fois dans la journée
–
Le mendiant boiteux :
son visage insouciant
ce jour de printemps
–
Averse d’été ;
le cheval épuisé
revit
–
La voix de la cloche du temple
semble lutter
contre la bourrasque hivernale
°
SHÔHA (mort en 1771) :
Jour de l’an
Par la porte de la chaumière
un champ d’orge
–
Oiseaux piaillant
l’hôte de la nuit
seul semble se lever
–
Un brin d’herbe aussi
entre les pierres
se dessèche et meurt
–
Dans la moustiquaire
le plafond du temple est élevé –
solitude
–
La limace de mer
disant des choses tristes
à la méduse
–
Le vent d’automne
est blanc sur le visage de l’enfant
poudre de talc
–
Les ombres des libellules
qui passent dans un sens et dans l’autre
sur les murs blancs
–
La libellule
vient et se pose
au bord de mon riz
°
CHORA (1729-80). Il retourna vers la poésie et la simplicité de Bashô :
L’or terni –
les jeunes feuilles nous ramènent
aux temps anciens
–
Mon logis ;
des feuilles tombées
seulement sur l’arbre à ortie (nettele-tree)
–
Début de l’automne ;
les nuages blancs flottent en altitude :
on peut voir le vent
°
GYÔDAI (1732-92), élève de Hakuni. Rencontra Buson en 1774) :
Temps couvert –
les pruniers sont recouverts
de la poussière du soir
–
Cueillant une fougère,
je la donne
à l’enfant sur mon dos
–
La chauve-souris volette
autour de la lune
et ne la quitte pas
–
Une seule mouche
me tourne autour ;
confinement hivernal
–
Le jour s’achève
récoltant le champ d’hiver,
un homme seul
–
Venant de l’obscurité,
y retournant,
la limace de mer
–
L’aube du jour :
la pluie incessante
et la voix des insectes
–
Cassant une branche de prunier
le moine retourne
vers où les nuages descendent
–
Les fleurs s’assombrissent
mais la pivoine blanche
absorbe le clair de lune
–
Eté indien –
toute la journée le bruit de la mer
est lointain
–
La neige fondant,
un corbeau croasse
dans les montagnes nuageuses
–
L’année finit
et le vaste ciel
résonne du vent
–
Le jour s’assombrit
et une fois de plus
il commence à neiger
–
L’aube du jour ;
Des baleines mugissent
dans la mer glacée
°
SHIRAO (1735-92), élève d’Umei (disciple de Chôsui, disciple de Ryûkyo, disciple de Tentoku…) :
Son jisei :
Sortant aujourd’hui
je vis un hibiscus
se faner
–
Le petit cours d’eau
se cache dans les herbes
de l’automne qui s’en va
–
Faisant un feu
sous le nid des hirondelles ;
un soir de pluie
–
Souches et feuilles de verdure
de petits morceaux de glace
tombent du bec des poules
–
Portant un sanglier sauvage
sur la lande automnale,
les herbes de la pampa fleurissent
–
A l’odeur de la fleur de melon
le renard éternue
cette nuit de lune
–
Pluie froide d’hiver
l’homme réapprovisionnant les lanternes
parle aux cerfs
–
Jetant les torches,
les nuages des montagnes rougissent :
l’odeur du brouillard
–
Sur la poitrine du milan
brille la lumière des jours
proches de l’hiver
–
Les lames blanches
du sécateur :
une guêpe en colère
–
La marée du soir –
sous les saules
on trie les poissons
–
Un enfant malade
qui pleure dans la nuit
allant faire place au jour
–
Le soleil du soir
brille sur chaque noeud
des oeillets
–
La nuit
dans le jardin sombre
comme la pivoine est calme !
°
(A suivre : Chapitre XIX, p. 333)
« Une Histoire du Haïku » : R.H. Blyth – 21) : Poètes de l’époque de Buson :
7 juin 2017(Chapitre XIX, pp. 333-48)
RYÔTA (1718-87 – élève de RITÔ (1680-1754), élève de RANSETSU) :
Les pluies d’été ;
Un soir la lune apparut
en secret, derrière le pin
–
Du bleu
de l’aurore,
une seule feuille de paulownia
–
L’infirmier s’en alla
mais laissa derrière lui
ce papillon
–
La bourrasque d’automne
souffla l’aigle
du bord de l’à-pic
°
RANKÔ (1726-98), élève de Kiin :
Les pluies d’été ;
une souris court autour
du vieux panier d’osier
–
Les roseaux desséchés
jour après jour se cassent
et s’en vont flottant
–
Le démon de la peinture Ôtsu
s’enfume également
à la lumière du feu de broussailles
–
Un soir de lune ;
grimpant sur une pierre
une grenouille coasse et coasse
–
A la fin, à force de chanter,
elle va se détruire,
la cigale d’automne !
–
Eau claire ;
un voyageur
y a jeté quelque pièce
°
MEIMEI (mort en 1824, à 86 ans), élève de Shirao :
A la casserole
il manque un pied –
qu’il fait froid !
–
Un chien aboie ;
quelqu’un doit passer
ce soir de neige
°
GOMEI (mort en 1803, à 73 ans), élève de Bairin :
La tête légèrement rouge
des grues
au milieu des herbes fanées de la pampa
°
GEKKYO (1745-1824), un des meilleurs élèves de Buson :
Le rossignol
chante le soir
avec la même voix qu’au matin
–
Le marionnettiste
attacha son parapluie
à un saule vert
–
Pleurant le printemps
chaque année la même chose,
chaque année différemment
°
HYAKUCHI (1748-1836), élève de Buson :
La grande pièce ;
personne
qu’une mouche
°
ÔEMARU (1722-1805) :
Se rafraîchissant au soir :
Renversant Jizô
et s’enfuyant
–
On voit les montagnes
au soleil couchant
et l’automne, un instant
–
L’automne est arrivé ;
les pois sont dodus
à l’oeil
–
La pivoine reçoit
la lune du matin,
le soleil du matin
°
ICHIKU (1710-60), élève de Kanshû :
Désolation hivernale ;
les ordures s’amoncellent
au bas du cours d’eau
°
RYÔTAI (mort en 1774) :
Mélangés,
les cerisiers sont aussi seuls –
saules desséchés.
°
SEIRA (1740-91) :
Au bord du bateau
enlevant d’un coup de pied mes chaussures –
la lune dans l’eau
–
Dans l’embrasure de la porte
tombe l’ombre de quelqu’un ;
soir d’automne
–
La lampe
est immobile ;
une nuit de gel
°
SHÔZAN (mort en 1801, à 84 ans), élève de Sôoku, élève de Hajin :
La claire lune d’automne
les toits de tuile
ont l’air mouillé
–
Canards mandarins criant
la lune du soir luit
sur la porte du temple
–
Le visiteur parti,
caressant le bord du brasero
et me parlant à moi-même
°
DENPUKU (mort en 1739, à 73 ans), élève de Renseki (élève de Beiseki, élève de Jisen, élève d’Ansei, élève de Teitoku). Devint disciple de Buson :
Chassant une souris,
des camélias arrangés
près de mon oreiller.
°
(Chapitre XX : ISSA)
FIN
°°°
« Une Histoire du Haïku » : R.H. Blyth – 19 : Taigi :
6 juin 2017(Chapitres XV et XVI = BUSON).
Chapitre XVII (pp. 289-308) :
TAIGI (1709-71) : « Le plus grand haijin, après les quatre grands. » Elève de Suikoku, de Keikiitsu :
Le voleur
rencontra un renard
dans le champ de melons
–
Larves de moustiques
dans l’eau stagnante
un jour ensoleillé
–
L’automne de l’orge ;
la poussière « ennuage »
la cloche de midi
–
Averse d’été –
revenant fermer la porte
de ma cabane
–
Un soir d’automne,
me posant des questions, y répondant,
faible et abattu
–
L’homme qui mangea du poisson-globe
récite le Nembutsu
dans son sommeil
–
Tuant un faisant ce jour,
maintenant me sentant déprimé –
soir de printemps
–
Jeunes pousses
croissant dans la rizière hivernale
désespérément
–
Cinq milles à la ronde
les cerfs-volants dansent
à marée basse
–
Sur le pas de la porte
la tortue entra en trébuchant –
l’eau du printemps
–
Début de l’automne
après le bain
un sentiment de lassitude
–
Fidèle à la coutume
la vieille femme se maquille
le jour du changement d’habits
–
Eclairs et coups de tonnerre !
Des navires coulés
la voix des fantômes
–
L’automne mourant,
la crête-de-coq se tient là
sa tête seule glorieuse.
–
Toutes les étoiles
apparaissent
Ah, quel froid !
–
La véranda est humide
et déserte :
pluie d’automne.
–
Lune croissante ;
assis dans le bateau
le clair de lune dans mon giron
–
Une douce odeur
de quel arbre ?
Le bocage estival
–
Dans le brouillard de montagne
des gardiens du sanctuaire :
le son des conques
–
Les cerfs-volants sont blancs
dans le brouillard vespéral
au-delà de la tranquillité
–
Soir au temple
la poussière est toute
fleurs de cerisiers
–
Je rencontrai une femme
pick-pocket
sous la lune voilée
–
La voyageuse
porte son kimono ourlé
avec presque trop d’allure
–
A une auberge lors d’un voyage
des fleurs de glycine
laissées fanées dans le vase
–
Une pauvre chaumière
à travers le kotatsu
souffle aussi le vent
–
A l’aube
une femme s’en revient –
des pluviers pleurent
–
« Avec Taigi, le haïku est, ou devrait être la vie elle-même, ni plus, ni moins. »
°
(A suivre : Chapitre XVIII : « Poètes à l’époque de Buson« .)
« Une Histoire du Haïku » R.H. Blyth – 18) Haïkus entre Bashô et Buson :
6 juin 2017Ch. XIV, pp. 226-43 :
KIKAKU :
La pleine lune d’automne ;
sur le tatami
l’ombre du pin
°
RANSTESU :
Une fleur de prunier ;
la chaleur
d’une fleur de prunier
(adapt. d.p.)
°
BUNSON (mort en 1713), élève de Bashô, puis de Kyoroku :
La claire lune d’automne
Des endroits sombres,
la voix des insectes.
°
MOKUDÔ (? – ?), élève de Bashô :
La brise de printemps souffle
à travers les champs d’orge
le bruit des eaux
°
BAKUSUI (1720-83), élève de Kiin, puis de Shikô et d’Otsuyu :
Rentrant à la maison
par un autre chemin –
Ces violettes !
°
RITO (1680-1754), élève de Ransetsu :
Fleurs de pêcher épanouies ;
tout autour
nulle autre trace du printemps
°
MÔGAN (?-?), élève de Bashô, de Kyorai :
Fleurs de cerisiers
tombant dans le palanquin
d’un Daimyo
°
SUIÔ (?-?), élève de Bashô :
Une nuit d’automne :
rêves, ronflements,
sauterelles stridulantes
°
SHIDÔ ou FÛCHIKU (?-?), élève de Bashô :
Le vieux moine également,
le surplis sur l’épaule,
admire les fleurs de cerisier
°
YAYÛ (1701-83) :
Premier jour de l’année
les gens qui foulent la neige
ne sont pas haïssables
–
Je peux voir
deux ou trois étoiles ;
des grenouilles coassent
–
A l’époque de Yayû, le senryû se développa.
–
Un nid de guêpes :
il les défie
une serviette autour du visage
–
tirant de jeunes pousses de riz
il pisse dans la rizière
d’à côté
–
Se rafraîchissant au soir
l’aveugle s’oublie
dans l’obscurité
–
Une sieste de midi –
cette mouche
ne me laissera pas devenir papillon !
°
SENKAKU (1676-1750), élève de Sentoku :
Le vieil an s’en alla
frappant et trépignant
sans un regard en arrière
°
HAJIN (1677-1742) :
Un guerrier
s’en allant dans un bar à vin
sous la neige la nuit
°
SENTOKU ou TENTOKU, mort en 1726, à 63 ans. Elève de Rogen, puis s’associe avec Rosen. Avec Fukaku, ce fut lui le (plus) responsable de la dégénérescence du haïku après la mort de Bashô.
°
FUKAKU (mort en 1753, à 92 ans).
°
SOGAN (mort en 1791, à 83 ans) :
Rassemblant de jeunes pousses ;
laissant l’enfant
ramper sur le sol
–
Les rayons du soleil
obliquant sur la cloche du temple ;
la chaleur restante
°
RENSHI (mort en 1742, à 63 ans). Elève de Sampû :
Jeunes pousses !
Les laissant non-arrachées
à la fenêtre
–
Froide pluie d’hiver –
une rue de prostituées,
le mois sans dieux
°
SÔSUI (le Premier), mort en 1744, à 60 ans :
Un raccourci ;
les feuilles tombées
cachent l’eau de pluie
°
SHISEKI (ou RYÔWA), mort en 1759, à 83 ans. Elève de Bashô, de Ransetsu :
L’épouvantail
portant un chapeau
pour un pèlerinage au sanctuaire d’Isé
–
Ô la maigreur
des vieilles cuisses
près du feu !
°
RYÛKYO (mort en 1748, à 63 ans). Elève de Tentoku, puis de Bakurin :
Fleurs de colza
resplendissantes et brillantes –
et un seul temple !
°
KIIN (mort à 1748, à 51 ans). Elève de Hokushi, d’Otsuyu :
Les graines de paulownia
dispersées
sous la première pluie de l’hiver
°
CHÔSUI (le Premier), mort en 1769. Elève de Ryokyô :
Etres humains éparpillés
sur l’horizon
à la pêche aux coquillages à marée basse
°
(A suivre : ch. XVII : TAIGI.)
« Une Histoire du haïku » R.H. Blyth – 17) : Les femmes haijins : Chigetsu, Sute-jo, Sono-jo, Shûshiki, Kana-jo, Chine-jo, Chiyo-jo, Chôwa, Shôfu-ni :
5 juin 2017(p. 207)
CHIGETSU (? – ?), mère d’Otokuni :
Les fleurs
à leur apogée
ne savent pas que je vieillis
–
Les pétales des cerisiers de montagne
tombent et se dispersent
sur le moulin du cours d’eau
–
Les belles-de-jour fleurissent –
mes parents
ne m’ont pas grondée
–
Un blizzard –
les oiseaux chantent fort
par-dessus mer et montagne
–
Une sauterelle stridule
dans les manches
de l’épouvantail
–
Ma silhouette aussi
a l’air misérable
sur cette lande désolée
–
Attendant le printemps –
de la glace mêlée
à la poussière et aux ordures
–
quelle chaleur !
des grenouilles
nées dans les flaques
–
Quelques nonnes
pas moins pitoyables
que ces épouvantails
°
SUTE-JO (1633-98), élève de Kigin :
Semblant
n’avoir rien à penser –
vent d’automne
–
Parmi les chemins nuageux
y a-t-il aussi des raccourcis ?
La lune d’été
–
Comme a chaud
la peau – la peau
qu’une femme cache !
°
SONO-JO (1649-1723), élève de Bashô (en 1689), puis de Kikaku :
Violettes
desséchées
dans le mouchoir de papier
–
Le chien aboie
au bruit des feuilles,
une bourrasque souffle
–
La fraîcheur –
Le noeud de mes cheveux
n’atteint pas le col de ma robe
–
Ô comme j’étais occupée
à cueillir les violettes,
absorbée en elles !
–
Quand l’enfant que je porte
joue avec mes cheveux –
quelle chaleur !
–
Le gel est descendu –
le vieux panier d’osier
de la nonne partant en voyage
–
Pressant mon front
contre le tatami vert –
quelle fraîcheur !
–
SHÛSHIKI (1668-1725), femme de Kangyoku. Elève de Kikaku :
La queue du faisan
touche doucement
les violettes
–
Pressant l’enfant
contre mon corps,
la neige froide tombe
–
Sortant de mon rêve,
quelle couleur
avaient les iris !
–
Parent et enfant
sous la même couverture –
le gel de la séparation
(: pour la mort de la plus jeune fille de Kikaku, un an avant sa propre mort.)
°
KANA-JO (? – ?), « femme » de Kyorai :
Le ratisseur de sel entend la nuit
la voix proche
du coucou
–
Près du lys plantain
la sauterelle
chante son soutra
–
Les épis d’orge
suivent
les papillons qui oscillent
°
CHINE-JO (XVIIe siècle), soeur de Kyorai :
Aucun petit oiseau
ne passe à travers
ces forêts profondes
–
Lespédèzes et herbes de la pampa
comme j’émerge de la route de montagne,
comme mon kasa est lourd !
–
Si longue est la nuit
que fatiguée du voyage,
je la traverse en dormant
°
CHIYO-JO (et CHIYO-NI), 1701-75 :
Champ ou montagne,
rien ne bouge
ce matin de neige
–
Comme est vivant et digne d’intérêt
l’endroit où se repose le mendiant,
des insectes chantant tout autour !
–
La lune d’été
touche
la canne-à-pêche
–
La fleur du prunier
donne son parfum
à celui qui casse la branche
–
Le rossignol
essaie encore,
essaie encore !
–
Me levant
et me couchant –
comme la moustiquaire est grande !
(: Supposé avoir été écrit lors de la mort de son mari (?)
°
(CHÔWA (mort en 1715 à 78 ans) :
Je t’ai attendu
coucou, coucou,
mais me suis endormi)
–
Une nuit de lune ;
venant sur une pierre
un grillon stridule
–
Sous la pluie de printemps
toute chose bénie
devient encore plus belle
–
Les traces de pas
sont celles d’un homme :
premiers flocons de cerisier
°
SHÔFU-NI (1688-1758), femme de Ryôhin, un disciple de Basho (mort en 1730) :
La lune d’automne !
M’appuyant au pilier de la véranda
et en faisant le tour
°
(A suivre, ch. XIV, p. 226 : « Haïkus entre Bashô et Buson »)