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Compte-rendu du kukaï de Paris n° 126

14 mai 2017

du 13 mai 2017.

En présence de 19 participants, 38 haïkus ont été échangés. 23 d’entre eux ont obtenu une voix ou plus !

°

Avec 6 voix :

lettre retrouvée

de la belle écriture

le parfum envolé

: Philippe Macé ;

vieux cimetière –

mon fils parle à un arbre

et moi à une pierre

: Ben Coudert.

°

Avec 5 voix :

convalescence

dans l’herbe neuve

la saveur de chaque pas

: Jacques Quach.

°

Avec 4 voix :

Chemin de croix –

il traverse

en dehors des clous

: Ben Coudert ;

pique-nique au parc

nous étions deux mille

en comptant les fourmis

: Philippe Macé.

°

Avec 3 voix :

affiches lacérées –

poussé par le vent

le sourire d’un candidat

: Dominique Borée ;

don du sang –

autour de son cou

quelques suçons

: Minh-Triet Pham ;

un pied ou deux de côté

pour ne pas arroser

les deux violettes

: Daniel Py ;

Visite aux parents –

Deux coquelicots s’accrochent

à la pierre tombale

: Danièle Etienne-Georgelin ;

°

Avec 2 voix :

Arc de Triomphe –

un pigeon s’est pris les ailes

dans le drapeau

: Marie Barut ;

brise de printemps –

sur une crotte de chien

deux pétales de rose

: Annie Chassing ;

bulldozer –

les fleurs gisent

dans les tranchées

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;

clap de fin 

le vol d’un goéland

éteint le soleil

: Patrick Fetu ;

Crépuscule –

Les joggeurs du lac

au rythme des coassements

: Danièle Etienne-Georgelin ;

Ombre de l’oiseau

on lui roule dessus

elle s’envole à temps

: Jean-Christophe Jameux.

°

Avec 1 voix :

d’une jardinière à l’autre,

des ponts de soie

: Daniel Py ;

façade 

au balcon flottent

les dessous

: Eléonore Nickolay ;

Lune d’été

est-elle aussi brillante

que celle des tranchées

: Naty Garcia Guadilla ;

Paillettes de neige

Dans ta chevelure

Te vieillissent un peu

: Leila Jadid ;

quai –

le papa apprend à faire

des scoubidous

: Valérie Rivoallon

Sur la nappe

le bouquet de pivoines

saigne

: Philippe Gaillard ;

sur la vieille souche

dressé au soleil de mai

un satyre puant *

: Annie Chassing

* Le satyre puant ou phallus impudicus est un champignon.

sur ses reins

son sac à main se balance

– fleurs d’iris

: Dominique Borée.

°

Sans voix, mais remarqués :

Le printemps

me donne des ailes

moi qui peine à marcher

: Naty Garcia Guadilla ;

Promenade matinale

Chien et maîtresse

Manteaux assortis

: Leila Jadid ;

samedi 13 –

toujours à la recherche

d’un trèfle à quatre feuilles

: Minh-Triet Pham ;

sur le banc du jardin

le livre

couvert de rosée

: Jacques Quach

swing ! crac ! ploc ! splash ! wizzz !

même les verres chantent

au bar à cocktails

: Philippe Gaillard.

°°°

Nos prochains kukaïs auront lieu les

3 juin

24 juin

puis, après les grandes vacances, les

9 septembre

14 octobre

18 novembre

et 16 décembre.

°°°

« Le Haïku au Sénégal » 3/6

27 février 2017

« SPECIFICITE DU HAÏKU SENEGALAIS », par Madior DIOUF (de l’ Université de Dakar), 1980 :

°°°

Le haïku japonais est marqué par une extrême sobriété. La nudité, le silence et la sérénité comptent aussi parmi ses caractéristiques essentielles et renforcent son élégance. Il laisse donc beaucoup d’espace au lecteur.

(…)

Le haïku sénégalais reflète des sensibilités ethniques et régionales. Il s’agit de la richesse diversifiée de nos terroirs, du retour au pays natal. Il présente la sécheresse, le bois sacré, le vieux baobab qui protège de ses gigantesques doigts crochus la case au toit de chaume ou le grenier…

Les Sénégalais qui s’exercent au haïku ne sont pas seulement talentueux. Ils créent pour dire la différence qui les distingue des autres tout en les rapprochant.

(…)

Fondé sur l’évocation de l’unité de l’homme avec la nature et comportant obligatoirement un sentiment inspiré par la nature, le Haïku apprend aux hommes à regarder leur cadre de vie réel, à parler de la nature avec sincérité, bon goût et sens du concret.

(…)

Le quart des 119 poèmes présentés évoque la pluie qui constitue le premier thème par sa fréquence ; viennent ensuite la sécheresse, le soleil et les paysages d’eau…

(…)

le Haïku est un genre qui enseigne à regarder la nature. Et la création littéraire africaine a besoin de cette incitation ; l’Afrique habituellement ne chante pas la nature. (…) la littérature africaine d’hier et d’aujourd’hui n’exprime pas le sentiment de la nature alors que l’amour du terroir est très fort chez les Sénégalais par exemple, et les hommes d’Afrique en général

Les concurrents de 1980 révèlent aussi une autre intelligence du haïku. Ils ont compris l’importance, pour ce genre de poésie, du sens du concret. Le Haïku est un équivalent de l’arrangement floral. C’est un genre qui, par ses règles, produit des oeuvres qui s’adressent aussi bien aux yeux qu’à l’oreille et à l’esprit : l’imagination aidant, le Haïku saisit l’homme total. Pas besoin de correspondances ni d’images analogiques. Le réel à l’état brut suffit. »

(…)

°°°

EVOLUTION DU HAÏKU AU SENEGAL

par Mohamadou KANE (de l’Université de Dakar) :

(…) Les candidats se recrutent dans une très large mesure parmi les jeunes, pour la plupart des lycéens et des étudiants ; ou bien, ce sont de ces adultes qu’une sorte de grâce poétique maintient dans une certaine jeunesse éternelle.

(…) Ils restèrent cependant prisonniers des idées du moment, et de certaines habitudes de la poésie africaine de langue française. Dans leur approche de la nature, on peut relever une certaine forme de cristallisation des sentiments et de mythification qui constituent autant de freins à la communion véritable. Les lauréats furent nombreux à ne lire dans la nature que les échos de la sécheresse ou le prolongement de la présence des ancêtres tutélaires. De prestigieux aînés avaient développé magistralement ces thèmes, et nombre de candidats ne purent sortir de ces sentiers battus.

(…)

Le haïku (…) c’est (…) l’adéquation de l’écriture, de la pensée et de la sensibilité.

(…)

°°°

ALLOCUTION DE S.E.M. CHIYUKI HIRAOKA (Ambassadeur du Japon au Sénégal), 1981 :

(…)

au premier concours, 60 haijin (poète de haïku) ont proposé leurs oeuvres,  au second concours 140 et cette fois, je suis heureux de savoir que 366 personnes ont participé à notre concours. (…)

l’initiative de mon prédécesseur a une double signification : la première est symbolique en ce sens que le haïku, pour la toute première fois, est enseigné à des Africains, des Sénégalais en particulier, qui l’ont vite assimilé parce que partageant avec nous autres Japonais le goût de l’amour de la nature ; la deuxième signification est l’inauguration d’un domaine insoupçonné de véritables échanges culturels.

(…)

les Sénégalais en apprenant l’esprit du haïku, ouvrent leur coeur aux Japonais et nos deux peuples, à travers l’appréciation de la nature et l’expression spontanée de sentiments intimes universellement partagés, apprendront à mieux se connaître.

(…)

°°°

LA LEçON POETIQUE DU JAPON

par Léopold Sédar SENGHOR (poète, Ancien Président de la République du Sénégal), 1983 :

(…) Si M. Sonoo UCHIDA a lancé le concours de Haïku, c’est qu’il avait senti, partie par situation, partie par expérience, les affinités existant entre la poésie japonaise et la poésie négro-africaine, singulièrement la poésie sénégalaise.

(…) Tandis que l’Europe met l’accent sur l’Idée et, partant, sur la logique, la clarté et l’efficacité, l’Afrique et l’Asie, singulièrement celle du Sud et du Sud-Est, le font sur le Sentiment, l’imagination et la vie.

(…)

°°°

(à suivre… p. 51)

 

 

 

 

« Le Haïku au Sénégal… » 2/6

23 février 2017

(suite)

Plutôt que de faire un topo général , je vais simplement donner quelques extraits des (nombreuses) interventions qui forment les 4/5 de ce livre, dans l’ordre de lecture :

°°°

De l’avant-propos de  l’ambassadeur du Japon au Sénégal, S.E.M. Takashi SAITO (2007) :

« Avec des mots simples et bien agencés qui concentrent l’inspiration et donnent le rythme, le haïku, poème des saisons, fixe l’instant éphémère et l’image unifie l’événement, la circonstance, les sensations et les sentiments. Il indique aussi la présence subtile de l’être. Un haïku réussi est, pourrait-on dire, une esquisse adroite surgie de la créativité vivace du poète pour qui « l’extase sublime de l’âme » est à chaque instant possible.

Au Japon comme au Sénégal, le haïku est un mélange de beaux paysages colorés, de parfums délicats et de sons variés qui donnent des sensations vivifiantes. Le haïku caractérisé aussi par l’instantanéité est un véritable moment de synergie entre le poète et son environnement comme les autres arts du Japon tels le nô, la calligraphie, la cérémonie du thé et l’art des jardins en procurent subtilement.

(…)

Je suis persuadé que de nouveaux horizons vont s’ouvrir et que l’univers du haïku va s’élargir davantage au profit de l’amitié et de la paix dans le monde.

(…)

La parution de cet ouvrage (…) est une belle concrétisation des échanges culturels entre le Japon et le Sénégal.

°°°

D’Akira NAKAJIMA, Ambassadeur du Japon au Sénégal , extrait de son article : « L’Afrique et le Japon vus par Senghor » :

« En 1979, l’année même de la visite officielle de SENGHOR au Japon, Sonoo UCHIDA, ambassadeur du Japon au Sénégal (poste qu’il occupa entre juillet 1977 et janvier 1981) organisa dans ce pays un premier Concours de Haïku. L’ambassadeur UCHIDA oeuvra aussi pour la diffusion de ce genre poétique, notamment en écrivant une série de plus de vingt articles critiques sur le Haïku en général et Bashô en particulier (ces articles parurent dans le quotidien Le Soleil entre octobre 1978 et janvier 1981). Par la suite, en 1983, SENGHOR lui-même fut invité à assister à ce concours. (…) Au cours de la conférence qu’il donna à cette occasion, SENGHOR félicita Chiyuki HIRAOKA (qui succéda à Sonoo UCHIDA comme ambassadeur – entre janvier 1981 et nov. 1983) d’avoir insisté sur la nécessité de respecter en langue française le nombre exact de syllabes (5/7/5) qui composent le haïku. Lui même était bien placé pour savoir combien le rythme est essentiel en poésie. (…)

(2006)

°°°

De S.E.M. Sonoo UCHIDA, précurseur et initiateur du haïku au Sénégal et premier organisateur du concours de haïku en 1979.

(L’Ambassadeur UCHIDA est actuellement (en 2006) le Président de l’Association Internationale de Haïku qui regroupe une vingtaine d’associations à travers le monde.)

« A nos amis amateurs de Haïku au Sénégal. »

(…) Selon le premier président du jury, le professeur KANE, ancien doyen de la faculté des Lettres de l’Université Cheikh Anta Diop, le Haïku qui se compose avec des mots courts pour exprimer sa sympathie avec la nature, s’apparente ainsi à la tradition de la poésie classique sénégalaise.

°°°

De Samba TALL, employé à l’Ambassade du Japon au Sénégal, et Lauréat du Concours International de Haïku organisé en 1990 par la préfecture d’Ehimé dans le cadre du Festival Culturel National du Japon) : « 25 années de haïku au Sénégal (1979-2005) » :

« Poème des saisons, précis, simple et raffiné, il traduit l’instant qui unit intimement le monde de la nature et celui des émotions humaines.

(…)

Au cours de ces 25 années, le Concours de Haïku, organisé par l’Ambassade du Japon avec la collaboration de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar et dont la 20e édition a eu lieu en 2005, a permis aux nombreux participants de maîtriser les règles et de comprendre l’univers, l’essence et l’ambiance du haïku. (…)

Le Haïku est aujourd’hui enseigné dans les collèges et lycées comme un genre poétique caractérisé par la référence à la nature, la spontanéité, la simplicité, la concision et la rigueur. Il illustre des cours de littérature, au même titre que les poèmes classiques africains et français.

A propos du Concours de Haïku :

Après de nombreux voyages d’études aux quatre coins du Sénégal, à la recherche des origines du patrimoine culturel sénégalais et ouest-africain, l’Ambassadeur Sonoo UCHIDA comprend que les Sénégalais ont un amour et un respect profonds pour la nature, fondés sur les valeurs engendrées par leurs croyances et leurs religions traditionnelles, bien avant l’Islam et le Christianisme.
Il comprend aussi que les Sénégalais ont une croyance vivace en la force et au pouvoir spirituel du mot et de la parole, et, de plus, qu’ils ont l’habitude de composer des poèmes et des chants courts pour mettre en exergue leurs valeurs, traduire leurs sentiments et aussi leur sens esthétique. Ces chants de travail et poèmes gymniques valorisent l’honneur, le courage, l’effort, l’abnégation, etc.

(…)

En 1979, le premier Concours de Haïku a été organisé au Sénégal. La moisson a été très bonne. 60 participants dont des écrivains connus et des professeurs d’université ont proposé plus de 600 poèmes. (…)

Le haïku devenant de plus en plus populaire, et ses règles étant mieux maîtrisées, des thèmes comme le soleil couchant, l’hivernage, la jeunesse et la nature, l’aube, le jardin et la maison, la mer et le soleil, ont été proposés aux participants des concours suivants.
En 2005, plus de 700 personnes ont participé au 20e Concours de Haïku. Parmi elles, des amateurs de Haïku de France et du Canada. Des Sénégalais vivants aux Etats-Unis, en Mauritanie et au Kenya ont participé aux concours précédents. Le monde du Haïku s’élargit. »

°°°

De Sonoo UCHIDA : « Historique du haïku » (1980) :

(…)

La langue japonaise, mélodieuse, à la manière de l’italien, se prête volontiers à la poésie légère et allusive parce qu’elle est surtout émotive et phonétiquement pauvre, ce qui favorise et multiplie les jeux de mots et les sens possibles.

(…) « Hokku », « Haikai » et « Haïku », noms qui évoquent la vivacité de ces petites pièces écrites en langue vulgaire (…)

Les vers ne doivent pas briller d’un éclat trop vif ; ils doivent revêtir un aspect naturel, discret, une teinte semblable à la patine des âges. (…)

Chaque année, à la mi-janvier, une très importante manifestation poétique appelée UTAGOKAI-HAJIME est organisée au Palais impérial, à Tokyo. « UTAGO » signifie « poète » ou plus généralement « écrivain » et « HAJIME » signifie « début » ou « commencement ». Cette cérémonie marque l’ouverture de l’année poétique au Japon. C’est une sorte de Concours national de Haïku, et des dizaines de milliers de Japonais y participent. La lecture de leurs poèmes devant les membres de la famille impériale et les plus hauts dignitaires japonais est la seul récompense des lauréats.

ORIGINE DU HAÏKU

(…)

A la période médiévale, le jeu de la composition d’un tanka par deux poètes devint populaire et fut appelé renga, c-à-d. un jeu de poèmes liés. (…)

Au cours des temps, le système s’est développé pour prendre la forme de poèmes en chaîne, c-à-d. qu’il y avait une succession continue de strophes de 17-14-17-14 syllabes, ainsi de suite. (…)

Plus tard, le hokku, la première strophe du renga, devint indépendant et se développa comme un autre genre poétique très populaire, parce que 17 syllabes furent considérées comme suffisantes pour exprimer le sentiment poétique.

En résumé, on peut dire qu’à l’origine il y a eu le tanka, et que le renga se développa, divisant le tanka en deux groupes, dont la première partie, le hokku, devint indépendante et reçut plus tard le nom de Haïku.

QU’EST-CE QUE LE HAÏKU ?

(…) Sa caractéristique fondamentale est la saisie instantanée de l’essentiel même de la nature, de l’univers ou de la vie, à travers un objet ou une expérience concrète.

CE QUE LE HAÏKU NOUS APPREND

Le haïku nous apprend à écouter attentivement et à regarder, à bien observer notre cadre de vie réel, à parler de la nature avec sincérité, avec bon goût, avec le sens du concret.

Le haïku s’adresse à la vue, à l’ouïe, à l’esprit aussi, mais dans le sens de la concision.

Le haïku, c’est aussi lapidation d’un sentiment et d’une émotion (…)

Le haïku est un exercice difficile. Pour paraphraser les Peuls, le haïku, comme toute poésie réussie, ce sont « des paroles plaisantes au coeur et à l’oreille ».

En résumé, disons que le haïku est un poème marqué par la sobriété et la brièveté. Le haïku est un poème riche de sens où le son et l’image ne sont pas absents. Le haïku ne compromet pas la beauté de la poésie cérébrale car, il est important de le souligner, après avoir atteint un haut degré de l’esprit, il revient à la banalité quotidienne.

La beauté du haïku est dans l’image : elle est également dans notre coeur : dans le sentiment, mieux dans l’émotion qu’elle suscite au fond de notre coeur.

« Sentiment » et « Emotion » : ce sont les deux idées (qui n’en font qu’une d’ailleurs) qui saisissent le poète et qu’il transmet à ses lecteurs grâce à son art. »

: Sonoo UCHIDA (1980).

°°°

(à suivre… : « Spécificité du Haïku sénégalais », par Madior DIOUF – pp. 31-3)

 

 

 

 

 

 

« Le Haïku au Sénégal, un regard sur deux civilisations : 1979-2007 » – 1/6

23 février 2017

Rédaction / copyright : Ambassade du Japon au Sénégal. Imprimerie Saint-Paul, mars 2007.

Je commence par la fin pour vous proposer quelques uns des « Poèmes des lauréats du Concours de Haïku 1979-2007 :

°°°

4/136 :

Aveuglante est la poussière

du vent balayant

les feuilles mortes chantant sous nos pas…

: Charles Ely MOREAU, 1979.

12/136 :

Dans son ivresse

le ciel éclate en pluies

de rires et de sanglots.

: Mlle Khady BA, 1981.

14/136 :

Sur l’herbe verte

scintillant,

un collier doré se prélassait.

: Mlle Atté DIOP, 1981.

15/136 :

Verse ! Ô nuit noire ;

verse de longues ondées,

le Sahel veut boire.

: M. Ndiogou SAMB, 1981.

17/136 :

Virevoltant dans l’harmattan,

tu dodelines de la tête,

libellule verte.

: Mlle Hafsatou SALL, 1981.

18/136 :

A cris entrecroisés,

dans l’étendue du crépuscule,

un jet d’hirondelles explose.

: M. Alain MORNU, 1982.

25/136 :

Cheveux du filao

noirs sur le rouge du soir

tristesse du couchant.

: M. René FERRIOT, 1983.

26/136 :

Orange flambée

servie sur une coupe dorée

délice du soir.

: M. Birahim NIANG, 1983.

30/136 :

Derrière la vitre

les danses échevelées

des joyeuses gouttes.

: Mlle Awa DIOP, 1984.

31/136 :

Un concert de crapauds

envahit les ténèbres

et les étoiles se cachent.

: M. Ibrahim KANE, 1984.

33/136 :

Cheveux longs, plis verts

sur la plaine,

l’herbe ondule.

: M. Nicolas FAYE, 1985.

34/136 :

Dans l’azur immaculé

les arabesques changeantes

d’un flamant rose.

: Mlle Seynabou WADE, 1985.

40/136 :

La ménagère frotte ses yeux

que pique la fumée

dans le foyer encore sombre.

: M. Jean Bernard MANGA, 1985.

41/136 :

Un quartier de lune dansait

au fond du puits

troublé par le seau de la ménagère.

: M. Joseph DIOH, 1985.

46/136 :

La porte lentement

s’ouvre sur l’embrasement

d’un vieux flamboyant.

: Mlle Anta LABERY, 1987.

53/136 :

Un amas brumeux

couvre la flore jaune,

les criquets crépitent

: M. Ousmane CISSE, 1989.

55/136 :

Dans notre ciel bleu

une sombre cavalerie

mène le désastre

: M. Ibrahima DIOP, 1989.

58/136 :

Sur le baobab

dans l’obscurité, vogue

la lune… pirogue !

: M. Hermann De VRIENDT, 1989.

62/136 :

Demeure des esprits

Cimetière des griots

Baobab mythique.

: M. Joseph Cyprien DIOH, 1989;

73/136 :

Un oiseau s’agrippe,

la branche danse et remue,

des larmes ruissellent.

: M. KEBSON, 1992.

89/136 :

Dans mon lit blottie

l’odeur de la terre mouillée

me comble de bonheur.

: Mlle Oumy Marguerite NIANG, 1994.

90/136 :

Rafales de boue !

les tam-tam de l’ouragan

rythment le déluge.
: M. Macodou DIENE, 1994.

96/136 :

Les fleurs sourient nues,

l’air embaumé sur leurs seins

sucrés bourdonne.

: M. Ousmane SENE, 1998.

97/136 :

Le paon en émoi

ouvre son bel éventail

au soleil levant.

: Mlle Ramatoulaye WADE, 1998.

101/136 :

Ploc ! voilà la pluie

je m’amuse à avaler

toutes les gouttes.
: Mlle Caroline MAPEL, 1998.

109/136 :

Baobabs ardents

branches de corail surgies

du sol-océan.

: M. Rémy TISSIER, 2001.

122/136 :

Soleil en furie,

le riz doré embrase

le coeur du paysan.

: M. Youssou DIAGNE, 2005.

125/136 :

Tout de pourpre vêtu,

le rutilant flamboyant

salue le soleil.

: Mlle Coumba Samb SARR, 2005.

127/136 :

Un joyeux héron

au bord d’une fenêtre

tout hérissé de blanc.

: M. Guillaume GIL, 2005.

Préfecture de Ehimé

Festival Culturel National du Japon

Concours International de Haïku :

1/2 :

Dans les balafres

du baobab s’incrustent

les silences de la nuit.

: M. Samba TALL, 1990

Lauréat du 2e Prix Haïku en Français.

°°°

(à suivre…)

 

 

Compte-rendu du K.P. 122

29 janvier 2017

En présence de 22 personnes, 44 haïkus (, senryûs, …) ont été échangés. 28 d’entre eux ont obtenu une voix, ou plus.
°

Avec 8 voix :

banc d’école –

les petits doigts gelés

du gant oublié

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis.

°

Avec 5 voix :

jeunes plombiers –

après chaque intervention

un joint

: Valérie Rivoallon;

L’oeil de dorade

Dans la gamelle du chat

Tombent les flocons de neige

: Fujii Lika;

moustache naissante

un reste de Malabar

: Patrick Fetu.

°

Avec 4 voix :

grand froid –

une grue décharge le ciel

de ses nuages

: Michel Duflo;

Livre refermé –

La goutte sur le verre

évaporée

: Monique Leroux Serres.

°

Avec 3 voix :

lune cendrée –

toutes ces promesses

que je n’ai pu tenir

: Minh-Triet Pham;

nuit noire et blanche –

remplir le pilulier

de toutes les couleurs

: Eléonore Nickolay;

regard lointain

ma mère à la recherche

de sa mémoire

: Patrick Fetu ;

soldes –

au milieu des bonnes affaires

ils s’échangent des baisers

: Minh-Triet Pham;

N.B. La version d’origine de ce haïku est la suivante :

marché de Ben-Thanh –

au milieu du trafic

ils s’échangent des baisers

: Minh-Triet Pham.

°

Avec 2 voix :

béguin d’écolière –

il en reste

l’encre bleue

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis;

le singe hurle

une dernière fois

cocorico !

: Marie-Alie Maire;

peinte en bleu

la petite pagode veille

sur les pêcheurs

: Marie-Alice Maire;

pensant à la jacinthe

que tu n’offriras plus

à ma mère

: Daniel Py;

un vent fou

se moque des nerfs d’acier

du coq girouette

: Philippe Gaillard.

°

Avec 1 voix :

« carte bleue muette »

réchauffez la puce !

dit la caissière

: Antoine Gossart;

chute de neige

le silence

du black-out

: Eléonore Nickolay;

Dans un village perdu

Un médecin recherché

Un chat borgne trouvé

: Saori Nakajima;

l’aube

d’une terrasse à l’autre

concert de coqs

: Alice Schneider;

l’aveugle jongle

du bout de sa canne

avec les feuilles mortes

: Catherine Noguès;

métro de nuit –

une touffe de cheveux crépus

vibre sur le sol

: Valérie Rivoallon;

Nouvel an chinois

Trump élu aux USA

l’année des coqs.

: Annie Chassing;

Quel est ce chignon

Sur la tête de Beaumarchais ?

Ô c’est un pigeon !

: Catherine Noguès;

séance d’étirements –

au coach de la télé

je rends son sourire

: Danièle Etienne-Georgelin;

Seule au chemin désert

Un petit rouge-gorge

me suit pourquoi ?

: Rikako Ando;

Sous la douche

Avec ma savonnette

En forme de coq

: Marie Barut;

Un coq à ma porte

Me rappelle mes « cinq fois douze »

Soixante ans bientôt !

: Fabrice Dujour;

Un mouton insomniaque

compta le dernier homme

Le cri d’un coq

: Saori Nakajima.

 

°°

Monique Leroux Serres qui, avec Grace Keiko, a traduit le recueil de haïkus de Chiyo-ni, paru très récemment aux éditions Pippa, sous le titre de  Chiyo-ni Une femme éprise de poésie, nous a présenté leur ouvrage.

Daniel Py, qui a coordonné la première anthologie contemporaine de haïkus en France aux Editions Pippa, également sorti tout récemment, sous le titre de Passion Haïku, l’a également fait circuler.

Valérie Rivoallon nous a rappelé le concours de haïkus sur le thème du voyage (3 haïkus à faire parvenir avant la fin du mois de janvier – dans deux jours ! – à Françoise Lonquety (courriel : flonquetAROBASEnumericable.fr)) qui fera l’objet d’une lecture le lundi 13 mars, à 18h30, au « Bateau Ivre », 5 rue P. Bérégovoy, à Clichy-la-Garenne.

°°

Le prochain kukaï de Paris se tiendra le samedi 4 mars 2017

°°°

 

 

 

 

 

Compte-rendu du K.P. 119

20 novembre 2016

Samedi 19 novembre a eu lui notre 119e kukaï de Paris, en présence de 19 personnes, 38 haïkus ont circulé :

°
Avec 6 voix :

station Trinité

une feuille morte

remonte l’escalier

: Jacques Quach.

°

Avec 4 voix :

précipice –

le cadrage incertain

de son dernier selfie

: Ben Coudert;

un papillon blanc

traverse mon regard

je vois le silence

: Nicolas Lemarin

°

Avec 3 voix :

dégel

la goutte au nez

de la gargouille

: Christiane Ranieri;

double arc-en-ciel

après la pluie

et quelques verres

: Minh-Triet Pham;

milieu de l’automne –

la symétrie parfaite

de ses fesses

: Michel Duflo;

pluie d’automne –

l’autocuiseur chuchote

une odeur de pommes

: Dominique Borée;

pluie glaciale –

un bouquet de lavande

sur le tableau de bord

: Valérie Rivoallon;

sentier boueux –

l’automne ne me lâche pas

d’une semelle

: Michel Duflo;

seule…

dans la fenêtre des voisins

ricane leur citrouille

: Eléonore Nickolay.

°

Avec 2 voix :

au coin de ma rue

elle joue à la marchande

avec sa vertu

: Margot Coudert;

forêt d’automne

après le défilé de mode –

les robes tombent

: Jacques Quach;

pensif, ce vieil homme

devant sa carte d’identité

valable jusqu’en 2023 !

: Philippe Bréham;

tout l’or

du biloba

– qui va le ramasser ?

: Daniel Py;

un court instant

le signe de Zorro

– vol d’oies sauvages

: Dominique Borée;

zone industrielle –

ma mélancolie se fond

dans le paysage

: Ben Coudert.

Avec 1 voix :

au cul du tracteur

ce ralenti du tonnerre

couleurs de l’automne

: Frédérique Leriche;

Chatte en chaleur

Sur ses côtes apparentes

Le soleil du matin

: Fujii Lika;

dans mon bol de thé

les bulles écailles tremblent

vol du papillon

: Frédérique Leriche

derrière l’église,

une mante religieuse

sur le cyclamen

: Philippe Gaillard;

de toutes parts dans les bois

le rire des corbeaux japonais :

Ha-Ha ! Ha !

: Philippe Bréham;

il loupe son train –

sur l’affiche

Coluche se marre

: Antoine Gossart;

panne d’essence,

obligés de se parler,

la vie quoi

: Philippe Gaillard;

pleine lune –

la sienne

inaccessible

: Minh-Triet Pham;

repose 

sur les chrysanthèmes blancs –

une feuille morte

: Valérie Rivoallon;

Soirée paisible…
Dans le soleil orangé

l’arbre millénaire

: Danièle Etienne-Georgelin.

°

Sans voix, mais remarqués :

musicien aveugle

sur ma photo la lumière

de son âme

: Christiane Ranieri;

sous la lune d’automne

je pousse un vélo

et mon petit enfant

: Christophe Jubien.

°°

Dominique Borée nous a présenté son dernier recueil de haïku (avec les tondi de Jean-Michel Le Claire) aux éditions de la Lune Bleue, 2016.

En voici un :

soleil de plomb –

je reviens sur mes pas

pour des prunes.

°°

Notre prochain kukaï de Paris aura lieu samedi 10 décembre 2016 auBistrot d’Eustache, à 15 h 30.

 

 

 

Compte-rendu du 117è kukaï de Paris :

25 septembre 2016

Samedi 24 septembre 2016, en présence de 16 participants (dont deux « nouvelles »), 45 haïkus ont été échangés. 31 d’entre eux ont obtenu une voix ou plusieurs.

°

Avec 5 voix :

fleurs des champs —

envie d’en cueillir une

sur sa robe

: Minh-Triêt Pham

°

Avec 4 voix :

bivouac –

une araignée traverse le ciel

sur un rayon de lune

: Antoine Gossart;

et :

faucille de lune

le chat rentre

blessé

: Eléonore Nickolay.

°

Avec 3 voix :

salon du vin bio

l’élu vert

vire au rouge

: Patrick Fetu.

°

Avec 2 voix :

au fond de la douche

plus matinale que moi

huit pattes velues

: Marie-Alice Maire;

aux urgences – 

une mouche arrive

à s’en sortir

: Eléonore Nickolay;

éclipse de soleil

il a levé les yeux au ciel

l’aveugle

: Philippe Bréham;

sur l’écran qui s’éteint

un instant

mon propre visage

: Jacques Quach;

et :

week-end d’été –

sur le tuyau d’arrosage

trafic intense de fourmis

: Antoine Gossart.

°

Avec 1 voix :

Allons dans la neige

Là où personne ne va –

la neige vivante

: Catherine Noguès;

Argentée

la trace laissée

par l’escargot

: Corinne F(ourm)y;

cueillette de mûres –

échapper aux ronces

amoureuses

: Jacques Quach;

dans le parc

son ombre s’allonge –

phase terminale

: Eléonore Nickolay;

De jour en jour

Le chien écrasé sur la route

Disparaît en poussière

: Rikako Ando;

koto du soir

près du temple shintô

le rossignol se tait

: Philippe Bréham;

Là!

Les deux mouettes ont disparu

vers la demi-lune

: Hiro Hata;

la main dans la main

à la porte de l’école –

première pluie d’automne.

: Annie Chassing;

Le chat en entrant

apporte dans sa fourrure

la fraîcheur de l’aube

: Corinne F(ourm)y;

le recul du glacier

laisse la terre pelée –

l’ombre d’un rapace

: Danièle Etienne-Georgelin;

le train arrive

elle se refait une beauté

la vieille voyageuse

: Philippe Bréham;

Papillon!

tu as beau battre des ailes

la fenêtre est close

: Marie-Alice Maire;

Parvis de la Défense

attroupement de costards-cravates

Chasseurs de pokémons

: Marie-Alice Maire;

pluie d’automne –

le matou renonce

à sa virée nocturne

: Danièle Etienne-Georgelin;

Plonger dans la mer

A la nage fixer l’horizon

Goût de l’infini

: Lise-Noëlle Lauras;

plus que le bout de ses orteils

bleu –

quai de septembre

: Daniel Py;

*

(re-travaillé après le kukaï en :)

au bout

de ses ongles d’orteils

un restant de vernis bleu

– rentrée de septembre

*

priorité à droite —

je laisse passer

le pitbull

: Minh-Triet Pham;

randonnée –

la montagne nous prépare

un mauvais coup…

: Danièle Etienne-Georgelin;

Serpent (a mué)

Avoir la même chance que lui

Je veux muer

: Hiro Hata;

Silence,

Laver une tombe

Avec la petite soeur sourde

: Fujii Lika

site de rencontre —

sa femme ne sait pas

qu’il est célibataire

: Minh-Triet Pham;

et :

Yachts sur l’onde bleue

sur les canots chavirés –

flonflons et noyés.

: Annie Chassing.

°

Notre prochain kukaï aura lieu le 15 octobre.

Les suivants :

samedi 19 novembre

samedi 10 décembre.

°

 

 

 

 

 

 

 

Compte-rendu du kukaï de Paris 109

31 janvier 2016

En présence de 18 personnes, 39 haïkus furent échangés. 23 obtinrent une ou plusieurs voix.

°
Avec huit (8) voix :

Livre de chevet

Toute la lumière du jour

pliée dedans

: Monique Leroux-Serres

°

Avec quatre (4) voix :

matin gris –

d’une humeur

de nuage

: Michel Duflo;

Mouchoir chiffonné

au fond de la poubelle

ses larmes d’hier.

: Patrick Fetu;

Passade –

Restent ses pas

sur la neige

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis;

vent de velours

il entre par la fenêtre

le mimosa

: Patrick Fetu.

°

Avec trois (3) voix :

déménagement –

le miroir n’a rien retenu

de ce qu’il a vu

: Antoine Gossart;

Pelouse secrète

de nos tâtonnements –

l’herbe couchée

: Catherine Noguès;

tes yeux perdus dans

le ciel de Paris – poupée

de brocante

: Jacques Quach.

°

Avec deux (2) voix :

déjà le soir

encore un rayon

me dit mon ombre…

: Philippe Bréham;

Devant la Joconde

une belle fille se sourit

– selfie à deux

: Alice Schneider;

Ecole buissonnière

dans la rangée des fourmis

une à contresens

: Ben Coudert;

pèse-personne –

quel poids

pour la poussière ?

: Valérie Rivoallon;

Plein hiver –

Rentrant du cinéma

Le son aigu de mes hauts talons

: Hiro Hata.

°

Avec une (1) voix :

Blanche

comme un linceul

la piste noire

: Marie-Alice Maire;

crépuscule d’hiver –

dernière tournée de fiente

des mouettes

: Michel Duflo;

devant l’église –

c’est ça Sainte-Moustache ?

demande la petite fille

: Antoine Gossart;

la pluie d’hiver

affleure la vitre –

baiser de solitude

: Catherine Noguès;

la télé en panne

je regarde ma femme

qui pleure

: Ben Coudert;

quartier Pigalle –

en train de copuler

deux pigeons

: Minh Triêt Pham;

rencontres matrimoniales –

ma fille me présente

Freud (*)

: Valérie Rivoallon;

(* : un chat.)

Serin en cage

Comment comprendre la joie

d’un chant si libre

: Nicolas Lemarin;

son doudou

fripé

comme elle

: Eléonore Nickolay;

Tout est gelé

les canards font le tour de

l’étang – à pied

: Jacques Quach;

ville d’Orly

échappées d’un avion

les perruches prolifèrent

: Danièle Etienne-Georgelin.

°

Sans voix, mais commentés :

Des nuages sur les reins

Le ciel bleu sur la tête

Le premier ski

: Hiro Hata;

je reprends

de la cuisse

: jogging

: Daniel Py;

Le feu se meurt

laissant une ombre

la cendre

: Monique Leroux Serres.

°

Notre prochain kukaï aura lieu samedi 20 février, à 15 heures, au bistrot d’Eustache (- ou de « Moustache » ? / ou de « mousse-qui-tache » ? (pour continuer dans l’esprit de l’almanach Vermot !?…)

°

 

 

 

 

 

 

Compte-rendu du 107è Kukaï de Paris :

13 décembre 2015

Hier, 19 présents. (Moyenne totale de l’année : 18 !). 40 haïkus échangés, 24 « primés » :

°

Avec 6 voix :

hiver

même le silence

est blanc

: Ben Coudert.

sur la ville endormie

la grue

lève la lune

: Antoine Gossart.

°

Avec 5 voix :

Au pied de l’arbre

la dernière balle

de la chienne.

: Patrick Fetu.

°

Avec 4 voix :

grisaille

sous l’allée de ginkgos

retrouver la lumière

: Cécile Duteil.

°

Avec 3 voix :

cordon de CRS

la petite fille

et sa pomme d’amour

: Antoine Gossart;

Joyeux Noël

l’araignée dans la crèche

je la laisse filer

: Eléonore Nickolay;

la jeune sans-abri

d’une poubelle à l’autre

son marché de Noël

: Patrick Fetu;

Lune d’hiver –

des péripatéticiennes

frappent dans leurs mains

: Danièle Etienne-Georgelin.

°

Avec 2 voix :

au métro Bastille

une mouette s’envole

l’enfant la rejoint

: Philippe Gaillard;

Brodé de flocons

le silence de la neige

couvre l’horizon

: Nicolas Lemarin;

Pitreries –

L’oeil impassible

du vieux chat

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis;

pleine lune d’août

son test de grossesse

positif

: Daniel Py;

Pleine lune –

Envie de croquer

une pomme d’automne

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis;

Sa voix aussi

disparaît dans le brouillard –

déjà l’hiver

: Michel Duflo;

tombe la neige ~

la forêt

se réinvente

: Eléonore Nickolay;

Train bondé

Il monte

Avec sa chaise

: Leïla Jadid.

°

Avec 1 voix :

arthrose –

seul l’hiver s’immisce

par le chas de l’aiguille

: Michel Duflo;

chevauchant

une monture invisible –

turbulences

: Valérie Rivoallon;

Contemplant les canards

Je déguste

Mon pâté

: Leila Jadid;

le rythme récurrent

du saxo-jazz

le bruit des essuie-glace

: Daniel Py;

ma banlieue

dans une odeur de feu de bois

nuit paisible…

: Danièle Etienne-Georgelin;

Mon nez picote

– dans un champ de poils

sur ta poitrine

: Alice Schneider;

parc en hiver

le manège illuminé tourne

sans enfants

: Philippe Bréham;

Tu es parti…

Un lit de brume

En tirant les rideaux

: Catherine Noguès.

°

Sans voix, mais remarqués :

Annonce de l’hôtesse

le train entre en gare

~ un chat miaule

: Marie Barut;

avance en boitant

un mille-pattes sur la feuille

prolongement du soir…

: Philippe Bréham.

°°°

 

Notre amie Eléonore Nickolay nous a gratifiés d’un beau et bon plat de petits gâteaux pour souhaiter un joyeux Noël au kukaï de Paris ! Qu’elle en soit remerciée !

Bonne fin d’année à tou(te)s

°

et au 9 janvier 2016, pour le kukaï n° 108 !

°

Autres prochains kukaïs prévus en 2016 :

30 janvier, 20 février, 12 mars, 9 avril, 21 mai, 11 juin, 2 juillet,… !

°°°

Prévisions Kukaï de Paris 2016

28 novembre 2015

KP 108 : 9 janvier 2016

KP 109 : 31 janvier

KP 110 : 20 février

KP 111 : 12 mars

KP 112 : 9 avril

KP 113 : 21 mai

KP 114 : 11 juin

KP 115 : 2 juillet

KP 116 : 3 septembre

KP 117 : 24 septembre

KP 118 : 15 octobre

KP 119 : 19 novembre

KP 120 : 10 décembre 2016