Archive for août 2009

HAIKU Blyth V.1 s.5 Technique – L’humour et les jeux de mots

27 août 2009

(p.313-5)

1. Humour et Jeux de mots

L’humour des haïkus fait difficilement partie de leur technique, car il n’en est pas détachable, mais appartient à leur esprit plutôt qu’à leur forme. C’en est un élément indispensable, sans lequel le haïku peut difficilement exister, un équilibre de l’esprit, une balance d’éléments conflictuels desquels naît ce plaisir dont la qualité particulière nous entraîne à lui donner le nom d’humour. L’origine historique en a été expliquée plus haut (page 196). On devrait peut-être remarquer que le caractère sérieux et plutôt sans humour de Bashô n’a pas pu – heureusement – enlever l’élément comique inhérent au haïku. Au lieu de quoi Bashô, en recevant son inestimable bénéfice, donna au haïku une profondeur et une force morale qui, grâce à son héritage d’humour inaliénable, ne tomba jamais dans la philosophie ou le didactisme.
L’origine spirituelle se trouve dans la nature paradoxale des choses que le but du haïku est d’exprimer. Dans beaucoup de haïkus, c’est évident; on peut la ressentir légèrement dans la plupart. On peut l’extraire même dans ceux qui semblent dénués de tout élément humoristique, mais c’est une tâche ardue et ingrate de tirer à la lumière ce qui ne peut qu’exister dans l’obscurité de la nature élémentaire des choses. En tout cas, on ne peut écrire sur l’humour – si on le peut – qu’avec humour, et il est meilleur d’en rester là sur ce sujet.
Les jeux de mots sont censés être une forme d’humour, mais dans le sens qu’ils n’ont pas l’effet dévastateur d’une histoire drôle. D’un autre côté, ils relâchent les connotations fixes des mots et adoucissent leurs angles aigus, ils télescopent des idées qui sont irréconciliables en pensée, et introduisent une plaisante suspension d’incrédulité par le biais de ce qui est souvent un effet mécanique et verbal, mais parfois une sorte de gaieté linguistique de l’esprit.
Dans les renga et les haïkus anciens, comme dans la littérature du Nô, les calembours et jeux de mots étaient utilisés non pas comme des plaisanteries, et pas seulement pour le seul plaisir de faire des tours de passe passe verbaux ou en tant qu’ornement verbal et musique du langage, mais pour apporter du sens où grammaire et syntaxe se séparent, unissant les idées les plus éloignées que le langage puisse diviser, cassant ainsi les barrières que l’intellect érige sans cesse :

 » Et l’habitude pèse sur toi d’un poids
aussi lourd que le gel, et profond comme la vie presque.  »

Le haïku qui suit fut composé lors du départ de Bashô pour Ise, se séparant de ses amis. Il conclut le Oku no Hosomichi :

Hamaguri no futami ni wakare yuku aki zo
Bashô :
Automne –
Nous séparant nous allons, les palourdes s’ouvrent,
vers Futami.

Ce verset n’a pas de valeur poétique autre que les jeux de mots qu’il contient. « Futami » signifie « deux regards ». C’est le nom d’un endroit près d’Ise. Les palourdes avec leurs deux coques comme futa, paupières, couvercles, sont les symboles de deux amis séparés. « Allons » s’applique à la fois au départ de Bashô et à celui de l’automne. Un tel haïku, aujourd’hui, est considéré comme ayant peu de valeur; néanmoins l’intention est admirable. Cet Euphuisme, avec son plaisir étymologique et verbal dans l’unité, à unir, est significatif d’un profond désir d’harmonie. Dans la poésie anglaise, presque à cette même époque, un procédé quelque peu différent était à la mode. Richard Crashaw, qui mourut quand Bashô avait cinq ans composa la strophe célèbre dans sa In the Holy Nativity of Our Lord :
 » Elle endort Tes larmes en chantant, et plonge
ses baisers sur Ton oeil en pleurs :
Elle écarte les feuilles rouges de Tes lèvres
qui reposent dans leurs bourgeons encore rougissant;
Elle teste aux diamants mères
la pointe des yeux de son jeune aigle.  »

Ce qui signifie que Marie endort l’enfant Jésus en chantant, et il s’arrête de pleurer. Elle fait disparaître ses larmes en les embrassant, puis embrasse ses lèvres disjointes. Elle teste les yeux du bambin, leurs rayons, par rapport à ses propres yeux brillants comme des diamants, de la même manière que l’aigle teste ses yeux dans le soleil. Un autre exemple, plus simple, extrait du Daybreak de Donne :

 » Reste, ô douce, et ne te lève !
La lumière qui brille vient de tes yeux :
le jour ne point pas : c’est mon coeur,
parce que toi et moi devons nous séparer.  »

Les calembours font partie de la vie poétique du Nô. Parce qu’ils sont de nature intraduisibles, nous n’en citerons qu’un, extrait du Sotoba Komachi. Komachi elle-même parle :

 » Maintenant enhardie, Je vais entonner une chanson à rire :
Si j’étais dans le Paradis,
ce serait vraiment mauvais;
En dehors,
le sujet est-il grave ?

Le jeu de mot porte sur sotoba, un stupa, reposoir d’une relique du bouddha, et soto wa, en dehors. C’est assez faible, mais cela exprime la joie de Komachi d’avoir triomphé des deux prêtres dans un argument théologique. Ils disent que le stupa est ke symbole de l’incarnation du Bouddha; elle soutient que l’homme également, et donc qu’elle n’a pas tort si elle s’assied sur le stupa.
Les premières lignes de ce Sotoba Komachi, la plus grande de toutes les pièces de Nô, contiennent un jeu de mots plus poétique :

 » Notre maison cachée se situe sur des collines peu élevées, sur des collines peu élevées, mais profondes dans le coeur.  »

Mais, comme nous l’avons écrit précédemment, la raison de ces jeux de mots n’est pas le jeu séparé des mots, mais la manière dont, à travers eux, se fait la continuité, liant un passage au suivant. Le texte, bien sûr, y aide, qui dans sa forme cursive relie souvent les mots.

2) La brièveté

(à suivre, p. 315.)

un haïku colombien – Antonio Caballero

27 août 2009

°

Bien avant votre enfance
(depuis avant votre naissance)
vous êtes
morts.

(…)
C’est un haïku. Un haïku, pour tout vous dire, est un genre de poésie japonaise qui…
– Ton truc n’est pas un haïku, loin de là, pas la peine d’être présomptueux, ni comique, le corrigea Diego Leon Mantilla. Un haïku est un poème en vers de cinq et sept syllabes alternés, dans lequel le premier vers…
– C’est un haïku colombien. Un simulation de haïku. De la même manière que vous n’êtes pas des révolutionnaires : vous êtes des révolutionnaires colombiens.  »

Antonio Caballero, in Un mal sans remède, éd Belfond, 2009,
p.100-101.

cinéma de plein air

27 août 2009

°

le pétard * mouillé
de Johnny got his gun * :
cinéma de plein air sous la pluie

°

d.(Place Ambroise Courtois, Lyon, 25/8/09)

* = *

trottoir lyonnais

27 août 2009

°

Pourtour d’eau :
un souvenir de feuille

°

d.(26/8/09)

jog du 19 août

27 août 2009

°

jog du 19 août
le chien dans la fontaine
les fourmis sur une pomme

°

d.(Castillon, 19/8/09)

coccinelles nocturnes

27 août 2009

°

nuit parisienne –
coccinelles d’entrer
dans ma chambre

°

d.(26-7/8/09)

HAIKU Blyth Vol 1, sect.5 : La technique du haïku

27 août 2009

LA TECHNIQUE DU HAÏKU (P.312)

Dans cette dernière section, nous donnerons un bref aperçu des sujets suivants :
1) L’humour, et la signification de la nature humoristique originelle du haïku
2) Sa brièveté
3) La nature de la langue japonaise en rapport avec le haïku
4) L’onomatopée
5) La forme 5,7.
6) Le kireji
7) Les séquences de haïkus
8) Les saisons et la classification saisonnière
9) Les méthodes de traduction et d’interprétation.

HAIKU Blyth Zen – 7) L’humour

26 août 2009

7) L’humour. (p.196-203)

L’humour est un élément indispensable de la poésie et de la religion. Il a été si souvent mis de côté et oublié, avec des résultats désastreux. (La religion Catholique Romaine est une honorable exception à la règle qui veut que le christianisme soit sans humour dans toutes ses croyances et dans son attitude générale.) Ce ne fut pas un simple accident que le haïku soit sorti du jeu des rimailleurs et soit devenu sérieux et littéraire grâce à Bashô. La légèreté, la franchise, le manque de sentimentalité (ennemi mortel de tout rire véritable), le paradoxe central caché quelque part dans chaque haïku proviennent non pas des versets aussi anciens que les exemples suivants, mais à travers eux :

Manmaru ni izuredo nagaki harubi kana
Sôkan (1458-1546) :
parfaite sphère émergeant,
et pourtant qu’elle est longue,
la journée de printemps !

(Il y a un jeu de mots, ici, entre « soleil » et « journée ».)

Tsuki ni e wo sashitaraba yoki uchiwa kana
Sôkan :
Un manche
à la lune :
quel magnifique éventail !

Uta ikusa bundu nidô no kawazu kana
Teishitsu (1609-73) :
La grenouille
possède les deux arts :
du chant et de la bataille

Hana-iki no arashi mo shiroshi kesa no fuyu
Shô-i (17è siècle) :
Même la tempête du souffle
est blanche
ce matin d’hiver.

Saotome ya yogorenu mono wa uta bakari
Raizan (1653-1716) :
Les femmes plantant le riz –
tout en elles est sale
sauf leur chant.

Le haïku trahit son origine dans un de ses sujets, étrange et indigne de la littérature : les amours des chats :

Nete okite ôakubi shite neko no koi
Issa :
Ayant dormi, le chat se lève
et avec de grands bâillements
s’en va faire l’amour.

Hige ni tsuku meshi sae miezu neko no koi
Taigi :
Amours du chat;
oublieux même du riz
collant à ses moustaches.

Osoroshi ya ishigaki kuzusu neko no koi
Shiki :
Quelle horreur !
Ils ont cassé le mur de pierre,
les chats amoureux !

Lear dit :

 » Il y avait un vieil homme qui dit  » Chut,
je perçois un jeune oiseau dans ce buisson !
Quand ils demandèrent :  » Est-il petit ?  » il répondit :  » Pas du tout,
il est quatre fois plus gros que le buisson !  »

Cela souligne l’état d’incompréhension générale des choses, en raison de leur essence apparemment spatiale, mais pas vraiment en fait; mais si nous l’exprimons en mots, personne, pas même l’écrivain, ne sait de quoi il parle. Quand nous lisons les vers de Lear, nous savons quelque chose immédiatement, quelque chose qu’on ne peut pas mettre en mots valides du point de vue du sens et de la logique, mais qui demanderait une expression quelque peu différente.
Dans les vers suivants de Lear, la vache est l’univers, dont nous nous efforçons d’amadouer le coeur de mille façons :

 » Il y avait un vieil homme qui dit :  » Comment
pourrais-je fuir cette horrible vache ?
Je m’assiérai sur cet échalier
et continuerai de sourire,
ce qui adoucira peut-être le coeur de la vache !  »

Les senryûs émergèrent au 18è siècle, avec Karai Hachiemon (1718-90) dont le nom de plume était Senryû. Ils sont plus cyniques et moins raffinés que les haïkus, mais, plus important encore, il leur manque l’élément d’interpénétration qui constitue l’aspect religieux de tous les haïkus. Certaines lignes du Housekeeper de Lamb pourraient être écrites comme des haïkus. Le sujet en est l’escargot :

 » Où qu’il se balade,
frappe où tu veux,
il est sûr d’être chez lui.  »

Ceux qui suivent, particulièrement le premier d’entre eux, ont une valeur poétique plutôt supérieure à la moyenne. C’est après tout, jusqu’à un certain point, affaire personnelle. Si vous faites ressortir l’humour, c’est un senryû; si vous considérez plus la poésie, c’est un haïku :

Michi toeba ichido ni ugoku tauegasa
Demandant le chemin,
tous les chapeaux de bambou
bougent ensemble.

Uchiwa-uri sukoshi aoide dashite mise
Le vendeur d’éventails
en sortit un,
montrant comment faire.

Kaminari wo manete harakage yatto sase
Imitant le tonnerre,
réussissant enfin
à lui faire enfiler sa veste.

On pensait autrefois que si quelqu’un était nu, le tonnerre emporterait son nombril. Une mère use de ce proverbe pour faire mettre à son fils têtu son tricot de peau, avec un bruit qui imite le tonnerre.

Naki mono no yô ni toraeru tokoroten
Sortant la gelée Gelidium :
c’est comme
ne rien prendre.

Cette gelée est transparente, et se conserve généralement dans de l’eau, si bien que lorsqu’on essaie de la prendre, on dirait qu’on prend quelque chose d’invisible, d’inexistant.
L’humour du haïku et du zen est beaucoup plus fondamental que cette catégorie plutôt évidente d’humour. Il descend jusqu’à des couches plus profondes de l’inconscient où attendent les répressions avec une impatience mal dissimulée. Il va au-delà jusqu’au royaume où une chose est et n’est pas à la fois, et cependant, au même instant, est. Prenons un exemple, difficile :

tsuka mo ugoke waga naku koe wa aki no kaze
Bashô :
Tremble, ô tombe !
Le vent d’automne
est la voix de ma plainte.

Ce verset fut composé à l’occasion de la mort d’Isshô, un poète contemporain de Bashô. On peut y penser de cette manière. Notre foi fait bouger les montagnes. Notre amour fait bouger le soleil et les étoiles. La nature elle-même compatit à notre douleur, et la tombe tremble dans la bourrasque d’automne qui ne fait qu’un avec nos soupirs.
Le vent peut souffler, et nous pouvons pleurer avec une angoisse extrême, mais la tombe ne bougera pas. Notre foi ne fait pas bouger une taupinière, encore moins une montagne. Le soleil brille sur les bons et sur les méchants. Cette contradiction, comme la précédente,

Le Seigneur est mon berger;
je ne manquerai de rien

avec les faits réels de la vie humaine, tire sa force de la vérité et de la fausseté qu’elle expose. En d’autres termes, chaque vérité contient en elle-même une sorte de fausseté qui nous attire par son absurdité même, l’incongruité du fait dans sa nature auto-contradictoire. Nous ressentons profondément qu’il y a quelque chose de bizarre, quelque chose d’étrange à propos de tout, et quand cette qualité contradictoire est profonde, religieuse, poétique, quand tout est révélé et nous est transparent, nous pleurons d’une joie incontrôlable ou rions d’un désespoir irrépressible.
Tout rire véritable, qui vient des tripes, est, jusqu’à un certain point, une réalisation de la vérité, vérité que l’esprit normal dans sa conscience diffuse et son intellectualisme foncier ne peut non seulement jamais atteindre, mais peut éviter et obscurcir, et fait ceci en permanence. Le fait étrange est que ce monde dont nous désirons nous libérer, est cependant celui où nous désirons vraiment vivre, d’une manière ou d’une autre. Et quand nous y pensons, n’est-ce pas la force du paroxysme de l’extase (nous disons même d’un homme qu’il est « mort de rire ») que nous rencontrons dans les jeux et mots d’esprit, l’évidence que nous sommes temporairement illuminés, Bouddhas, élevés au-dessus de la morale et de la religion, au-delà de la vie et de la mort, dans un royaume intemporel et sans lieu, débordant de félicité infinie, qui est néanmoins ce monde d’espoirs et de craintes, de remords et d’appréhensions ?
On peut établir un parallèle entre toutes les sortes d’humour, et les expériences du zen et le haïku. Voici quelques exemples dont le lecteur sera juge :

1) Le rire de désillusion.

Quand Rinzaï obtint d’Obaku l’illumination, il dit :
 » Il n’y a pas grand chose dans le bouddhisme d’Obaku !  »

Hiru mireba kubisuji akaki hotaru kana
Bashô :
À la lumière du jour
le cou de la luciole
est rouge.

2) Le rire de l’imbécillité étudiée :

Bashô (un moine Coréen, pas le haïjin) dit aux moines assemblés :  » Si vous avez un bâton, je vous le donnerai. Si vous n’avez pas de bâton, je vous le reprendrai.  »
( Comparez ceci avec le problème de trancher la tête du chat sans corps, dans Alice au pays des merveilles ).

Hebi nigete ware wo mishi me no kusa ni nokoru
Kyoshi :
Le serpent s’enfuit,
mais les yeux qui me regardèrent
restèrent dans l’herbe.

3) L’imbécillité spontanée.

Comme le toit fuyait, un maître zen demanda à deux moines d’apporter de quoi recueillir l’eau. L’un apporta une bassine, le second un panier. Le premier fut sévèrement réprimandé, le second fort loué.

Shiba no to ya jô no kawari ni katatsumuri
Issa :
Un portail de broussailles –
comme verrou,
cet escargot.

4) L’hyperbole :

Seppô prit le globe terrestre entre le pouce et l’index et ne le trouva pas plus grand qu’un grain de riz.

Kojiki kana tenchi wo kitaru natsu-goromo
Kikaku
Le mendiant
possède le ciel et la terre
pour vêtements d’été !

5) Le dilemme :

Un moine demanda à Fuketsu :  » Parole et silence appartiennent aux mondes absolu et relatif; comment pouvons-nous évitez ces deux écueils ?  » Fuketsu répondit :
 » Je pense toujours à Kônan en mars;
Les perdrix chantent parmi les fleurs odorantes.  »

6) L’humour scatologique :

Un moine demanda à Unmon :  » Qui est le Bouddha ?  »
 » Un bâton de merde séché  » répliqua Unmon.

Uguisu ga ume no koeda ni fun wo shite
Onitsura :
Le coucou
chie
sur la fine branche du prunier

7) L’esprit caustique :

Un moine demanda à Hôgen :
 » moi, Echô, je vous demande :  » Qu’est-ce que le Bouddha ?  »
Hôgen répondit :  » Tu es Echô !  »

Katasumuri soro soro nobore fuji no yama
Issa :
Oh, escargot,
escalade le mont Fuji,
mais lentement, lentement !

Je ne peux pas m’empêcher de citer, extrait des Reminiscences of Scottish Life and Character, par Dean Ramsay :

 » Un gentilhomme assis dans une diligence à Berwick se plaignit amèrement de ce que le coussin sur lequel il était assis était trempé. Regardant vers la toiture, il remarqua un trou par lequel la pluie tombait abondamment, et aussitôt rendit compte du tort subi. Il appela le cocher et très en colère lui reprocha tout ce dont il était victime et montra le trou incriminé. Tout ce qu’il put obtenir pour le satisfaire fut la réponse parfaitement tranquille :  » Bah, msieur, y en a plus d’un qui s’est plaint d’ce trou !  »

8) Rupture conventionnelle :

Quand Hyakujô rassembla les moines en sa présence, il mit une bouteille d’eau par terre, et, leur disant de ne pas l’appeler  » bouteille d’eau « , leur demanda comment ils allaient la nommer.
Isan s’approcha et la renversa d’un coup de pied.
(Voir Mumonkan, 40)

Miyuki nimo amigasa nuganu kakashi kana
Dansui :
Même devant sa Majesté
l’épouvantail ne retire pas
son chapeau tressé

9 Passer du sublime au ridicule :

Un moine dit à Jôshu :  » Je viens d’entrer dans ce monastère. Je vous prie de me donner instruction et orientation.  »
Jôshu dit :  » As-tu mangé ton petit déjeuner ?  » Le moine répondit :  » oui.  »
Jôshu dit :  » Alors va laver ton bol.  »
Le moine connut l’Éveil.

Yûgao no hana de hana kamu musume kana
Issa
La petite fille
se moucha
dans la Belle du soir.

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(à suivre : 8) La liberté (p.203-209)

Retourner vers le haïku monostiche

26 août 2009

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Retourner vers le haïku monostiche

: effacer (/ essuyer ?) les vers
( qui coupent même un tant soit peu (,)
artificiellement. )

Couler (les mots) comme l’eau
(disait déjà Santoka
(- l’ivrogne – ? -))

le débit de l’eau / le débit des mots …

… qui ne coule que d’un élan

… la coupure artificielle du vers

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(25/8/09)

déménagement

26 août 2009

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Les voisins déménagent –
L’orage gronde

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dp.(Lyon, 21/8/09)