°
écrits maigris
–
Écrire maigre
°
(To buée or not to buée :)
Je respire
donc j’essuie
– la vitre
°
elle s’évente
et m’évente,
la noire en éventail
(Ligne 13)
°
une grande vraiment mince –
plus de baguettes
à la boulangerie
°
premier pigeon
du matin
de la couleur des toits
°
le jour entre
petit à petit
par sa fenêtre
le bleu
de son couvre-lit
se lève
°
près des haïkus
la théière
et le bol
– de vide à plein
de plein à vide
°
le vent fait onduler leurs voiles
longs mais légers,
le douze septembre
(gare de Choisy)
°
tiens,
la vitre
se strie
(de haut en bas) :
le paysage
se rapproche
°
(du haïku :)
je crois que s’il n’y avait qu’une règle au haïku, ce serait :
le sens du présent
°
prendre son courage
à aujourd’hui
°
petites fleurs,
petites fleurs bleues
qui éclairez ma journée,
Vivez !
Réjouissez-nous
et réjouissez-vous !
(Vitry s/Seine)
°
prenez le temps
de vous arrêter,
(d’arrêter tout,)
surtout s’il s’agit
d’écrire un poème !
°
je lis dans la rue :
« Attention
gros morceaux ! »
Il s’agit de pépites
dans des glaces
au chocolat…
°
rythmant ses mots
de son briquet :
terrasse du lundi soir
°
deux chiens se niaquant
sur le trottoir :
leurs maîtres inséparables
–
deux molosses
s’en prennent au colley/t
°
rapide comme l’éclair
venu reparti :
un haïku
–
yeux détournés un instant :
le haïku perdu
–
comme un
éclair dans le ciel
sans que j’aie su m’en saisir :
ce haïku
volage
°
les lumières de la ville
s’allument :
m’étoiles
°
(sous influence zen ? :)
le claquement de deux mains :
mite !
–
mites,
priez votre dieu
pour vos âmes !
votre corps
je m’en charge !
–
Ah,
tachées à mon mur
: 2 mites
–
le sang des mites
reste brun
: 7 d’un soir
–
8 victimes
de ma terrible main
: cuisine
°
les chats ont neuf vies,
paraît-il –
mais le sésame, combien ?
°
ces poètes
qui patinent
dans le pathos :
ces larmoyants
larvoyants
?
°
des tasses
et des tasses
de lune :
toujours pas bue
–
Insaisir
la lune
(hein, Li Po !?)
–
la lune
danse
autour de l’homme
depuis toujours
jusqu’à jamais
–
face à la lune
il sait
qu’il n’est
qu’illusoire
–
autour du mot lune
la première corneille
vient crailler
–
au fond du bec
des corneilles :
le bleu du jour
°
le jour entre
par la porte de la cuisine
le pain cuit
sort de la nuit
°
que le présent
dépouillé des mots
°
chaque matin
passer le gant
le jeter
°
à midi :
Le Grand amour !
(: film de Pierre Étaix)
°
que (me) dit
la première corneille
d’aujourd’hui ?
–
va préparer
ton thé
°
buée ?
la lune
à la fenêtre
°
( en passant )
les boules
du platane
pendent
au-dessus de l’eau
un canard fouille
sous son aile
(square des Batignolles)
°
le soleil
balaye sa chambre
°
ça dégringouline
°
je freine
des trois vers …
°
à la porte du pub,
sur les bouteilles de champagne :
gouttes matinales
°
je lève ma bière
les nuages passent
°
d.(11-15/9/10)