UTAKOTOBA : « Mots poétiques ». Les Japonais ont depuis longtemps idéalisé certains mots, particulièrement ceux qui apparaissaient dans les trois premières anthologies impériales de poésie. Ces mots, et seulement eux, étaient jugés dignes d’être employés dans un véritable poème.
UTAMAKURA : C’étaient, originellement, des expressions codifiées pour représenter certaines images afin de répondre à l’exigence des unités sonores en 5 et 7 d’un poème. Ces expressions furent créées pour des lieux, des personnes, des choses, et des manières d’être. Apprendre ces termes représentait une part importante de l’éducation d’un poète.
UTSURI : « Réflexion ». La relation entre les strophes d’un renga où il y a un sens de mouvement ou de transfert.
WABI : « Pauvreté ». Beauté jugée être le résultat d’une vie simple.
WAKA : L’ancien nom du TANKA. Nom encore utilisé à la Cour Impériale du Japon, pour ses poèmes.
WAKAN : Combinaison de poèmes japonais et chinois. Dans un concours WAKAN, les poèmes japonais étaient opposés aux poèmes chinois, dans un renku WAKAN, les versets japonais étaient enchaînés en alternance avec les versets chinois dans le style d’un renga.
WAKIKU : « Verset de côté ». Nom officiel du deuxième chaînon d’un renga.
YASE : Concept de beauté frugale et fine, telle qu’un pommier fleurissant un jour particulièrement froid.
YONGIN : un renga à quatre.
YOJÔ : Un concept de sentiments évoqués mais non ouvertement exprimés dans un poème. Peut aussi faire référence à un style poétique qui vise à incarner cet attribut. S’apparente au non-dit.
YUGEN : « Mystère ». Mot décrivant une poésie si mystérieuse que de nombreux volumes ont été écrits pour l’expliquer.
ZAPPAI : « Haïkaï varié, irrégulier, ou inférieur ». Autre terme pour le senryû. Les écoles Danrin et Teimon entretenaient ce style d’oeuvres que méprisait grandement Bashô. Selon la légende, il aurait dit que ce style de poésie n’était pas digne de l’art véritable du haïkaï et que de tels poèmes étaient seulement quelque chose « qu’un paysan pouvait apprécier, houe en main ».
ZO : « Varié ». Dans le haïkaï, cette classification indiquait le manque d’un mot de saison, ou la présence de mots de saison mélangé(e)s dans un lien. Dans un renga, cette désignation thématique appelait une strophe qui montrait des activités humaines.
ZOKU : « Verset varié ». Verset considéré comme inférieur ou commun, et ne faisant pas partie de l’art véritable. Cette désignation concernait tous les genres d’écriture jugés inférieurs, y compris des pièces comiques et des divertissements, peu importe combien sérieux ils devinrent. On donnait cet attribut péjoratif au haïkaï, chose qu’il essaie encore de surmonter lentement, en dépit du respect accordé à Bashô et à son oeuvre.
ZÔSHI : voir SÔSHI.
ZUIGA : Les dernières cinquante strophes composées le cinquième jour de l’écriture d’un SENKU.
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: in Bashô, The Complete Haiku, par Jane Reichhold, éd. Kodansha Int., 2008 : « Glossary of literary terms ». (pp. 411-20).