Archive for novembre 2014

Glossaire des termes relatifs au haïku (U-Z)

26 novembre 2014

UTAKOTOBA : « Mots poétiques ». Les Japonais ont depuis longtemps idéalisé certains mots, particulièrement ceux qui apparaissaient dans les trois premières anthologies impériales de poésie. Ces mots, et seulement eux, étaient jugés dignes d’être employés dans un véritable poème.

UTAMAKURA : C’étaient, originellement, des expressions codifiées pour représenter certaines images afin de répondre à l’exigence des unités sonores en 5 et 7 d’un poème. Ces expressions furent créées pour des lieux, des personnes, des choses, et des manières d’être. Apprendre ces termes représentait une part importante de l’éducation d’un poète.

UTSURI : « Réflexion ». La relation entre les strophes d’un renga où il y a un sens de mouvement ou de transfert.

WABI : « Pauvreté ». Beauté jugée être le résultat d’une vie simple.

WAKA : L’ancien nom du TANKA. Nom encore utilisé à la Cour Impériale du Japon, pour ses poèmes.

WAKAN : Combinaison de poèmes japonais et chinois. Dans un concours WAKAN, les poèmes japonais étaient opposés aux poèmes chinois, dans un renku WAKAN, les versets japonais étaient enchaînés en alternance avec les versets chinois dans le style d’un renga.

WAKIKU : « Verset de côté ». Nom officiel du deuxième chaînon d’un renga.

YASE : Concept de beauté frugale et fine, telle qu’un pommier fleurissant un jour particulièrement froid.

YONGIN : un renga à quatre.

YOJÔ : Un concept de sentiments évoqués mais non ouvertement exprimés dans un poème. Peut aussi faire référence à un style poétique qui vise à incarner cet attribut. S’apparente au non-dit.

YUGEN : « Mystère ». Mot décrivant une poésie si mystérieuse que de nombreux volumes ont été écrits pour l’expliquer.

ZAPPAI : « Haïkaï varié, irrégulier, ou inférieur ». Autre terme pour le senryû. Les écoles Danrin et Teimon entretenaient ce style d’oeuvres que méprisait grandement Bashô. Selon la légende, il aurait dit que ce style de poésie n’était pas digne de l’art véritable du haïkaï et que de tels poèmes étaient seulement quelque chose « qu’un paysan pouvait apprécier, houe en main ».

ZO : « Varié ». Dans le haïkaï, cette classification indiquait le manque d’un mot de saison, ou la présence de mots de saison mélangé(e)s dans un lien. Dans un renga, cette désignation thématique appelait une strophe qui montrait des activités humaines.

ZOKU : « Verset varié ». Verset considéré comme inférieur ou commun, et ne faisant pas partie de l’art véritable. Cette désignation concernait tous les genres d’écriture jugés inférieurs, y compris des pièces comiques et des divertissements, peu importe combien sérieux ils devinrent. On donnait cet attribut péjoratif au haïkaï, chose qu’il essaie encore de surmonter lentement, en dépit du respect accordé à Bashô et à son oeuvre.

ZÔSHI : voir SÔSHI.

ZUIGA : Les dernières cinquante strophes composées le cinquième jour de l’écriture d’un SENKU.

°°°

: in Bashô, The Complete Haiku, par Jane Reichhold, éd. Kodansha Int., 2008 : « Glossary of literary terms ». (pp. 411-20).

Glossaire des termes relatifs au haïku : (T-U)

26 novembre 2014

TABI : Voyage. Le voyage est un des sujets majeurs dans l’écriture du renga. C’est quelquefois le thème (ou DAI) d’une compétition poétique.

TANKA : « Poème court ». Le tanka consiste en 31 « unités sonores » réparties en 5/7/5/7/7. A existé comme forme lyrique depuis l’origine connue de la littérature (poétique) japonaise, quand il s’appelait UTA ou WAKA. La forme est semblable aux deux premiers versets d’un RENGA, ou est un TAN RENGA écrit par une seule personne, mais la tonalité du TANKA en est très différente. Le TANKA est lyrique et utilise plus de stratagèmes poétiques que le renga. Les deux parties du tanka doivent avoir un « pivot » pour occasionner un changement de ton, de lieu, de temps, et doit utiliser un langage et une diction élevés.

TAN RENGA : « Elégance courte, liée ». RENGA écrit par deux personnes, consistant en une strophe en 5/7/5 et un distique de 7/7 unités sonores.

TENJA : « Juge ». (Autre) terme assigné au juge d’un concours de poésie. En plus de choisir un vainqueur, il est supposé expliquer ses choix, et par là même éduquer les étudiants dans l’art de l’écriture.

TSUKEKU : « Verset ajouté ». La deuxième strophe, ou celle qui s’enchaîne à la précédente.

TSUKI NO KU : « Verset de lune ». Dans un KASEN RENGA, on mentionne la lune dans les versets n° 5, 14 et 27.

TSUKINAMI : Terme utilisé pour signifier la réunion mensuelle d’une association de haïkaï, dans les années 1830-44. Fut ultérieurement le nom donné au style d’écriture du haïkaï de cette époque.

UMON : Description d’une chose ou verset d’un renga ou d’un haïkaï qui possède une esthétique ou un art, ou un poème habilement écrit.

USHIN : « Avec coeur ». Le style sérieux, professionnel du renga. Terme désignant un renga qui a les « bonnes » conception et réalisation. Voir MUSHIN, son contraire.

UTA : « Poésie / Chanson ». Parce que la plupart des poèmes commencent par des chansons, c’est le mot le plus ancien qui désigne la poésie japonaise. Plus tard le terme de WAKA désigna toute la poésie japonaise, et UTA fut employé pour désigner principalement des chansons, ou des poèmes récités d’une manière chantante.

(à suivre…)

Glossaire des termes relatifs au Haïku – (S) –

25 novembre 2014

SABI : Vieux / Solitaire. Une qualité d’images utilisées en poésie qui exprime quelque chose d’ancien ou patiné avec une nuance de tristesse parce qu’abandonné. Une clôture abimée avec des plantes grimpantes anarchiques possède « sabi ». Un piquet de clôture fraîchement peint, non.

SAIJIKI : Index saisonnier. Liste de sujets de saison à utiliser dans le renga ou le haïkaï. Chaque mot ou expression est souvent illustré(e) avec un poème approprié. Le terme moderne est KIYOSE.

SANGIN : Renga écrit par trois auteurs.

SEDÔKA : « Poème à début répété. » Vieille forme de versets utilisée au Japon au VIIè S., qui consistait en strophes assorties, utilisant une méthode de questions et réponses pour révéler des devinettes. La structure formelle était de 5/7/7 et 5/7/7 unités sonores. On considère le SEDÔKA comme le précurseur du renga, à cause de ses méthodes d’enchaînements.

SENKU : Renga d’un millier de chaînons. En pratique, c’est une composition de dix HYAKUIN (renga de cent liens) combinés en un seul poème.

SENRYÛ : Pseudonyme du poète le plus célèbre qui organisa des MAEKUZUKE (concours d’enchaînements). Ce nom a été donné à ce genre en son honneur. Parce que haïkus et senryûs sont écrits sous à peu près la même forme, traitent souvent des mêmes sujets – et ordinairement par les mêmes auteurs -, de grands débats se sont ensuivis pour savoir lequel est lequel. Pendnat une époque, aux USA, on considérait que les senryûs étaient des haïkus défectueux. De nos jours, si on doit différencier, la forme du senryû est satirique, visant à fustiger le ridicule, se moquer d’attitudes humaines, en opposition avec le monde sublime et profond de la nature dans le haïku. Certains éditeurs anglophones firent l’erreur de désigner tous les haïkus qui mentionnaient des êtres humains par le terme de senryû. Au Japon, la distinction est censée êtreplus facile à établir parce que tous les haïkus contiennent un mot de saison : le KIGO, et que les senryûs ne le devraient pas, mais beaucoup en ont quand même (!) Les haïkus sont publiés avec le nom de leur auteur, contrairement au senryûs, qui restent (le plus souvent) anonymes.

SHAHON : Texte manuscrit, soit original, soit en fac-similé.

SHAREFÛ : Style spirituel. Nom donné au style de Takarai Kikaku, après la mort de Bashô. L’esprit vif et les capacités impressionnantes d’écriture de Kikaku rendirent son oeuvre populaire auprès des masses, mais il resta plus connu en tant qu’élève de Bashô.

SHASEI : « Sketch pris sur le vif ». Principe poétique préconisé par Masaoka Shiki, qui recommanda que le poète utilise une langue simple, précise, sans « harmoniques », ni « strates », ni jeux de mots. Bien que Shiki n’admirât pas l’oeuvre de Bashô, il maintint seul – et favorisa – ce style de légèreté (KARUMI) préconisé par Bashô. Ce genre de perception et d’écriture peut être vif et fortifiant si on l’emploie occasionnellement, mais son sur-emploi provoque des haïkus ennuyeux, comme l’a prouvé Shiki.

SHIBUMI : L’essence de la beauté ou de l’élégance sous sa forme minimale. Un objet SHIBUMI peut paraître simple, mais il gratifiera l’observateur de profondeurs cachées. SHIBUMI est la simplicité cachant la complexité.

SHIKIMOKU : Livre de règlements. Contenant les règles et directives pour la composition du renga ou du haïkaï.

SHINKU : En étroite relation. Deux strophes reli&ées par des images qui s’imbriquent étroitement. Le contraire de SOKU.

SHIORI : « Courbé / désolé / tendre ». Qualité délicate, pathétique, concernant une image qui requiert une observation sensible. C’est un terme majeur pour l’étude des oeuvres réalisées par Bashô et son école.

SHÔMON : Nom de l’école de renga de Bashô.

SHOORI : La première des quatre pages sur lesquelles on écrivait le renga au Japon. Imaginez une feuille de papier pliée en quatre. Sur les première et dernière pages il y avait six strophes, et sur les deux se faisant face, au centre, il y avait douze strophes sur chacune.

SHÛ : Recueil. Anthologie de poésie au Japon. Terme récemment tombé en désuétude.

SHÔFÛ : Le style correct. Nom de l’enseignement de Bashô qui mit l’accent sur une manière profonde, révérencieuse de se relier au monde en ayant cependant un humour bienveillant et quelques singularités emplies de sagesse.

SHÛKU : Terme qui indique les strophes d’un lien remarquable dans un renga. Fondamentalement, c’étaient des versets dignes de figurer dans une anthologie.

SOBIKIMONO : « Choses qui s’élèvent ». Classification pour des images de « choses qui s’élèvent », telles que les nuages, la brume, ou la fumée.

SOKU : Versets reliés de manière lâche. Deux versets dans lesquels le saut d’idées de l’un à l’autre a été oublié ou n’a peut-être jamais été fait.

SÔSHI ou ZÔSHI : Terme ancien qui a toujours désigné le papier fait spécialement pour la composition et l’écriture.

SONO MAMA : « Tel que c’est ». Présenter une image sans fioritures ni embellissement.

(à suivre : « T »…)

Glossaire des termes relatifs au haïku (O – R. )

24 novembre 2014

ONJI : Symbole sonore. Un mot non-japonais à propos duquel les haïkuistes américains n’étaient pas bien informés. Pendant des années les Américains utilisaient ce mot que personne ne reconnaissait au Japon ! Ils ont appris leur leçon et se réfèrent maintenant aux « unités syllabiques » que les Japonais comptent sur leurs doigts pour écrire de la poésie traditionnelle. « Unités sonores », parce que le mot que les Japonais emploient est « ON », qui est trop équivoque pour l’anglais (« On » signifiant « sur »…)

ÔKUZAKU : Titre d’un recueil de haïkaï de 1600 versets écrits par Ihara Saikaku en l’espace de 24 heures, en mai 1677. On désigne par ce titre de nos jours un semblable exploit de production de strophes.

ORIKU : Liens d’un renga acrostiche qui révèlent des mots ou des sujets cachés.

RENGA : « Elégance liée ». La forme japonaise de poésie collaborative dans laquelle les strophes de 5-7-5 unités sonores sont enchaînées à des couples de 7 et 7 unités sonores, répétés tout au long du poème. S’est développé à partir du passe-temps de concours de waka au XIIè Siècle en la forme de poésie primordiale du Japon au XIVè Siècle. Du temps de Bashô on écrivait le renia à 2 ou plusieurs personnes qui se rassemblaient pour une fête et partageaient une soirée d’écriture commune. L’hôte demandait à l’invité d’honneur – c’était toujours Bashô, s’il y assistait – d’écrire le verset d’entame : le HOKKU. Dans son verset Bashô complimentait son hôte  et indiquait la saison à laquelle avait lieu cette fête. L’hôte répondait ensuite pour un distique au poème du maître. Ces strophes étaient notées par un « secrétaire » désigné, alors que les autres poètes présents continuaient le processus d’enchaînement des versets. Un renia peut être aussi court que de deux strophes (= TAN RENGA) ou avoir 36 liens (KASEN RENGA) ou 100, ou 1000, et même 10 000. Le renga surprend les Occidentaux parce qu’en tant que forme poétique, il lui manque une séquence narrative ou temporelle. Le secret pour apprécier le renga est de comprendre les liaisons entre les images à l’intérieur d’une strophe et les endroits vacants entre les strophes.

RENGA AWASE : Concours de renga.

RENGASHI : Maître de renga. La personne qui supervise l’écriture d’un renga.

RENKU : « Verset lié ». Terme  inventé au Japon dans les années 1740 pour interrompre le lignage du renga de ses débuts historiques. Quelques anglophones utilisent ce terme par erreur, au lieu d’employer celui de « renga ».    RENKU peut aussi signifier des poèmes inférieurs de type « renga » écrits au Japon depuis la mort de Bashô. Le terme (anglais) « verset lié » désigne cependant un terme expérimental ou moderne, influencé par le renga, écrit habituellement par des poètes. Bashô et ses disciples écrivaient des RENGA.

RENSAKU : « Oeuvre liée ». Une séquence de haïkus ou de TANKA dans lesquels chaque strophe dépend de la précédente pour avoir un sens.

RYOGIN : Renga écrit par deux auteurs.

(à suivre : « S »…)

Haïku double – (yin-yang, …) – Haïku moit’-moit’ – …

24 novembre 2014

Dans le haïku, équilibrer le plein et le vide. (Savoir emplir, savoir vider). Laisser place au non-dit. Suggérer.

Le haïku est un siège (canapé ?) à deux places. L’auteur doit éviter de la prendre toute, mais laisser celle à son côté vacante pour y inviter son lecteur…

N’est-ce pas Bashô – encore lui ! – qui disait (si ma mémoire ne me trahit pas) qu’un bon haïkaï montre (moins de) la moitié de son sujet !?…

d.(24/11/14)

GLOSSAIRE des termes relatifs au haïku (- M-N – )

23 novembre 2014

MAEKUZUKE : Se joindre au verset précédent. Un jeu qui résulte de l’écriture du renga, dans lequel une personne, généralement un poète, écrit un MAEKU et quelqu’un d’autre (ou chaque membre d’un groupe) répond avec un TSUKEKU. Cela peut être un concours avec le poète choisissant ensuite un vainqueur. Un MAEKU plus un TSUKEKU fait un TAN RENGA de l’espèce la plus courte. Le MAEKUZUKE est une pratique malheureusement négligée de nos jours, mais elle a de grandes capacités pour le plaisir des liaisons sur une base compétitive.

MAEKU AWASE ou TSUKINAMI : Concours pour choisir les MAEKUZUKE à inclure dans des anthologies.

MON : Terme utilisé pour désigner les versets « impressionnants » d’un renga. Cette qualité peut provenir du sujet, de la manière dont il est traité, ou de l’habileté poétique démontrée. La notion opposée est le « JI ».

MONO NO NA : « Le nom de la chose ». Poèmes acrostiches.

MUMON : Sans dessein, sans artifice. Terme utilisé pour décrire le style d’un renga écrit avec une grande simplicité et dépourvu de stratagèmes poétiques.

MUSHIN : Sans coeur. Ainsi qu’on l’emploie dans le renga, le terme signifie l’utilisation d’images sans beauté classique. Une fille en bas de dentelle noire déchirés avec des ongles peints en vert-néon et mâchonnant un chewing-gum a ce « mushin ». Le contraire est UCHIN : Une fille de la campagne, nue, surprise en train de se laver les cheveux dans l’eau froide d’un torrent possède cet « ushin ».

NIGEKU : Verset échappatoire. Quelquefois dans le renga, quelqu’un va écrire un verset avec lequel il est très difficile de se connecter, de façon que la personne suivante, écrivant la réponse, ne continuera pas le poème, mais écrira un lien qui essaiera de rendre le sens plus évident pour le participant suivant.

NIKKI : Journal. Journaux littéraires. Bashô nomma son plus célèbre journal « Oku no hosomichi » (La sente étroite du Nord profond) un MICHI NO NIKKI : « Journal de la route » – à la place du terme en vigueur : « KIKÔ ».

(à suivre…)

Glossaire des termes relatifs au haïku (- K-M -)

23 novembre 2014

KASEN : Poètes immortels. Les 36 poètes immortels du Japon, jusqu’à ce que Bashô reprenne la formule et le concept pour écourter le HYAKUIN. Kasen est maintenant un terme qui désigne les 36 strophes d’un renga écrits dans le style traditionnel avec des versets de lune et de fleurs.

KATAUTA : Demi-poème. Sorte de waka mineur qui n’employait que sa partie supérieure contenant les unités sonores de 5, è et 5 mores, utilisé dans les paroles de chansons et dansées. Le katauta est le précurseur – peu reconnu – du HOKKU indépendant ou du haïku.
KIDAI : Sujet de saison. C’est un aspect ou l’indication d’une saison, choisis par des poètes pour être le sujet d’un poème collaboratif, ou d’un concours. En tant qu’outil pédagogique, on donnait à un groupe de poètes un sujet ou un thème pour leurs poèmes. Si les poètes se rassemblaient pour célébrer les fleurs de glycine ou la pleine lune, cela constituait le sujet de tous les poèmes écrits ce soir-là.

KIGO : Mot de saison. Des noms qui sous-entendent la saison parce qu’ils ont été associés traditionnellement à certains moments de l’année dans la littérature japonaise et / ou dans la vie. Alors que les poèmes de genre japonais se répandaient autour du monde, déterminer quel mot étranger indiquait une saison devint pratiquement inutile. Par exemple, est-ce que « coyote » est un mot d’été ou est-ce qu’il indique l’automne ? Cependant, les mots de saison traditionnels, s’ils sont connus et utilisés habilement, peuvent procurer une grande profondeur d’émotion à un haïku.

KIKÔ : Journaux écrits pendant un voyage. Quelques uns renfermaient des poèmes, d’autres non.

KIREJI : Mots de coupe. Ce sont des mots qui marquent une ponctuation ou des arrêts entre des expressions d’un haïkaï ou d’un renga, utilisés pour marquer les deux parties d’un hokku : l’expression et le fragment.

KOBORE : Répandu. Terme dans le cas où une strophe de lune ou de fleur, dans le renga, apparaît plus tard qu’aux endroits où elle est censée apparaître.

KOI : Amour. L’amour est un des sujets du renia traditionnel. Cela devait toujours être un amour non partagé et ne jamais se référer ouvertement au sexe.

KOKOROZUKE : Relation conceptuelle. Une description de la connexion ou de l’enchaînement entre les strophes d’un renga, basé(e) sur des relations cognitives plutôt que sur des associations verbales. C’est le contraire de KOTOBAZUKE.

KOTAN : La beauté simple créée par un artiste qui a maîtrisé toutes les complexités d’un art et retourne, enrichi d’autant, vers son origine.

KOTOBAGAKI : Note de tête. Un énoncé ou une préface à un poème qui pose les circonstances dans lesquelles il a été composé, ou la source de son inspiration. Ces notes peuvent être factuelles ou fictives, mais elles apportent généralement un éclaircissement au poème.

KOTOBAZUKE : Liaison verbale. La description de la relation entre les strophes d’un renia basé sur des associations verbales ou sonores.

KU : Verset. Utilisé seul, « ku » signifie un verset, un poème ou une strophe.

KUSARIRENGA : Renga enchaîné. C’est le contraire d’un TAN RENGA. C’est le nom peu usité d’un renia avec de nombreux liens.

KUZARI : Suspension. L’écart d’un certain nombre de strophes entre l’utilisation de certains mots dans un renia traditionnel. Par exemple, il devrait y avoir 8 strophes entre l’utilisation du mot « rêve » ; le sujet des « insectes » ne devait être abordé qu’une fois en cent versets.

KYÔKA : Poème fou. Le kyôka a la tonalité et le ressenti d’un limerick et est occasionnellement aussi grivois, mais il s’écrit sous forme de tanks. Le plus souvent le sujet traite de poètes ou de l’écriture de poèmes et se moque des deux. Normalement, de nos jours, beaucoup de kyôkas ne sont pas drôles.

KYÔKU : Verset fou. Poèmes utilisant des jeux de mots, ou un langage populaire destinés à plaire à une audience populaire. Dans cette catégorie se situent kyôka, senryû et mushin haïkaï, genre dans lequel écrivait Bashô.

MAEKU : Verset précieux. La strophe précédente, celle à laquelle un autre auteur doit ajouter un verset. Souvent le sens de « maeku » n’est pas clair ou est si ambigu que le lecteur ne peut comprendre le poème qu’avec l’ajout du TSUKEKU.

(à suivre…)

Glossaire des termes littéraires relatifs au haïku – (J-K) –

22 novembre 2014

JIGUCHI : jeu de mot ou calembour.

JIKAAWASE : Match ou concours de poésie avec un auteur qui écrit tous les poèmes qui sont signés de noms fictifs, ou simplement sur deux côtés appelés « gauche » et « droite ». Cette compilation est donnée à un maître de poésie pour notations et commentaires sur les mérites des différents poèmes.

JO : Préface. La préparation d’idées ou de mots qui seront employés plus tard dans le poème. C’est aussi le nom des 6 premières strophes d’un kasen renga, caractérisées par des liens préparatoires calmes qui utilisent beaucoup de mots de saison. On peut comparer le renga à une soirée en société. Le « jo » serait comme la première demi-heure où chacun apprend poliment à se connaître, parlant encore des circonstances de leur rencontre : le temps, la maison de l’hôte, le mobilier, la nourriture, etc. Le « ha », ou corps de 24 liens est la conversation pendant le dîner, où le vin coule. Le « kyû » nous rappelle ces bribes de phrases que l’on entend quand chacun prend congé, merci, et n’oubliez pas et souvenez-vous.

JÔZA : Place attribuée. Les liens fixes d’un renga où les mentions de lune ou de fleurs de cerisier sont requises.

KAISHI : Papier de poche. Petites feuilles de papier fin utilisées pour l’écriture des poèmes.
KAKUSHIDAI : Sujet caché. En utilisant un système de sons ou de mots, comme dans la poésie acrostiche, différents idées et messages peuvent être cachés dans les liens d’un renga ou une séquence de haikai.

KANA : Unité sonore. Deux types d’écriture syllabaire phonique se développèrent dans le langage japonais, basés sur le son, au lieu d’utiliser les idéogrammes chinois, ou « kanji ». Ces unités sonores sont appelées « kana » en katakana, et « gana » en hiragana.

KANJI : caractère chinois écrit, ou idéogramme pictural.

KAORI : Odeur ou fragrance. Terme utilisé pour décrire la relation entre deus strophes dans lesquelles toutes deux évoquent le même sentiment, mais avec des images différentes. La similitude entre un chiot perdu sous la pluie et un homme récemment divorcé illustre « kaori ».

KARABI : Sécheresse. Le concept artistique de la beauté austère, monochrome. Une seule tige d’herbe desséchée la possède.

KARUMI : Légèreté. La qualité d’écriture que Bashô encourageait particulièrement vers la fin de sa vie. Ici cela signifie la beauté des choses ordinaires, dont on parle simplement. Cette idée signifiait la fin des jeux de mots et des calembours qui plaisaient tant aux écrivains de renga de son époque. Kikaku, son disciple le plus brillant, se détourne de lui alors, trouvant que la légèreté manquait de gageure et d’éclat. De haïkus sans verbe on dit souvent qu’ils possèdent la légèreté parce que l’aspect actif ou émotionnel en a été retiré.

(à suivre…)

A propos de l’écriture du haïku – (= kyôku :)

22 novembre 2014

Dans le haïku,
ce qui n’est pas indispensable
n’est pas nécessaire.

dp.(22/11/14)

Glossaire des termes relatifs au haïku – (H-I) :

20 novembre 2014

HON’I : Caractère essentiel. Un principe esthétique de base du renia dans lequel la manière dont on voyait ou écrivait sur certaines choses suivait certains principes ou règles. Ainsi l’amour était toujours l’amour non partagé, les voyages impliquaient toujours de la souffrance et partir de la capitale, où les fleurs signifiaient les fleurs de cerisiers et la lune signifiait la lune des moissons, sauf si autrement mentionné.

HONZETSU : Allusion. Ce terme fait référence à l’allusion à un poème chinois écrit auparavant. A cause de ses études poussées de la poésie chinoise, on pourrait qualifier beaucoup de « honkadori » de Bashô de « honzetsu ».

HORAKU : Poèmes écrits ou donnés dans les temples comme ex-votos pour les dieux ou Bouddha.

HOSOMI : Délicatesse / sveltesse. Le concept que Bashô avait pour sa poésie au même titre que « sabi » et « shiori ».

HYAKUIN : 100 versets. Terme désignant un renga de cette longueur. Avant que Bashô ne raccourcisse le renia à 36 versets, la longueur habituelle d’un renia était de 100 strophes.

IISUTE : Une séquence courte avec un nombre irrégulier de strophes ou un renia qui s’est terminé abruptement.

JI : Simple. Terme employé pour décrire les versets d’un renia qui sont moins impressionnants. Un des arts de la forme est la combinaison des « mon », versets les plus marquants, avec les versets moins voyants.

JIAMARI : Lignes hypermétriques. Dans la poésie avec des mesures métriques comptées, « kana », quelquefois la ligne aura plus de 7 ou de 5 syllabes. Le hokku du corbeau de Bashô (le plus célèbre) comporte deux « syllabes » de plus au deuxième « vers ».

JIGUCHI

(à suivre…)