Archive for octobre 2012

ATTENTION prochain kukaï de Paris le 24 nov 12 !

31 octobre 2012

Organisation du kukaï.paris du 24 novembre 2012 !

Danièle Duteil préférant venir à Paris lors du kukaï avec nos amis Japonais, celui-ci se tiendra donc bien, comme initialement annoncé, le 24 novembre prochain.

Pour ce kukaï, vous veillerez à m’envoyer deux (2) de vos haïkus inédits que je transmettrai ensuite à Laurent (Seegan) Mabesoone, pour traduction en japonais ; et il me renverra ces haïkus (ainsi que ceux de nos amis japonais qui participeront au dit kukaï) pour que je puisse déjà les inscrire (recto-verso) sur les habituels petits cartons. Le restant de la séance se poursuivra probablement comme vous en avez l’habitude.

La salle du premier étage du bistrot d’Eustache étant malgré tout un peu « exigüe », nous ne pourrons être qu’un maximum de 25 participants. 11 (onze) places sont déjà pourvues. Vous avez donc intérêt à vous faire connaître les premiers pour bénéficier des places restantes disponibles. De plus, qui m’enverra ses haïkus mais ne viendra pas lors de la séance du 24/11 ne pourra pas participer au kukaï (je les soustrairai de la pile).

Merci de votre compréhension.

Pour une meilleure compréhension de cet « événement », voici le message que m’a envoyé Laurent (Seegan) Mabesoone :
Chers haijins
Je suis Seegan Mabesoone (Laurent Mabesoone), haijin (en japonais) vivant au Japon depuis une vingtaine d’annees.
Comme le savent certains membres de ce groupe, j’ai coordone et traduit un recueil intitule “Apres Fukushima�.
Lien Amazon :
http://www.amazon.fr/Apr%C3%A8s-Fukushima-COLLECTIF/dp/2354721471/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1333607325&sr=8-2
Or, 7 des auteurs de ce recueil collectif (des amis intimes) viennent en France fin novembre pour assister au vernissage d’une exposition a Paris, du meme titre.
Il s’agit d’estampes grand format avec le haiku en japonais (original) et en francais (espace Bertin-Poire, 26nov-3dec, Paris 1er).
Voire l’article suivant :
http://sanurezo.org/spip.php?article94
La raison pour laquelle je vous ecris est la suivante :
Le groupe de 7 poetes qui vient en France souhaite participer a une reunion poetique (kukai), justement le samedi 24 novembre.
Peut-etre pourraient-ils se joindre a vous. Je preparerais dans ce cas des traductions en francais des haiku qu’ils proposent…
J’attends votre reponse …
Seegan
Je mets en second destinataire mon ami Tami (Tami Kobayashi) qui sera un peu le “leader” du groupe.
> Il a une licence de francais de l’universite Rikyo… mais cela date d’une vingtaine d’annees !! (il parle bien l’anglais)
> Les autres parlent plus ou moins l’anglais…
> De toutes facon, j’aurai traduit (via internet) leurs haikus en francais.
> Sinon, je pensais demander a Kosuke Kawasaki de vous aider pour le kukai.
> Je suppose que vous ne disposez de vos haikus que le jour meme, donc la traduction en japonais devrait se faire in situ…?
> Kosuke parle et ecrit parfaitement le francais.
> Il habite a Paris, mais je devrais le rencontrer vendredi prochain a la manifestation hebdomadaire du vendredi soir (2 nov) devant la residence du Premier ministre a Tokyo.
> Il organise un kukai pour Japonais de Paris “France kukai”… peut-etre viendra-t-il avec des amis.
> Je ne connais que sa page facebook…
> http://www.facebook.com/groups/226456997370638/#!/kosuke.kawasaki1?fref=ts
> Je vous recontacterai des que j’aurai un retour de lui…
> Domo arigato !
>
> Laurent (Seegan) M.

°°°

et voici la lettre que Tami Kobayashi m’a également envoyée :

Monsieur
Aujourd`hui je me permets de vous envoyer cette lettre.
M.Seegan (qui est notre maitre de haiku ) m`a donne l`adresse et
j`ai ete recommande de vous ecrire.Je m`appell Tami KOBAYASHI
,President du cercle de poetes de Haiku SEEGAN.
A la fin de novembre nous allons visiter Paris et nous avons espere que nous tenons kukai avec peuple francais,Nous avons demande a
M.Seegan de introduire quelque bon cercle de haiku,Ainsi il m`a
enseigne votre adresse.Je me recommande a votre bienveillance.
M.Seegan ecrira le detail de kukai,ainsi ,nous ecrivons notre
programme du voyage dessous.
11/22 depart Narita Par AF275
11/23 tourisme de l`interieur de Paris par L`open tour bus
11/24 le matin libre / Kukai ,a 16:30 au bistrot d`Eustache
11/25 visite aux marche aux puces(Vanve・Clignancourt)
11/26 le matin libre /a 1730 ,participation au vernissage de
l`exposition des gravures de Apres-Fukushima,Issa.
11/27 depart de Paris
11/28 arrivee a Narita,Tokyo
Recevez mes sentiments distingues Tami

°°°

Il va sans dire que j’ai répondu favorablement à la requête de Laurent !…
et je vais répondre à son ami Tami, dès ce soir
voilà donc, vous en savez donc (presque) autant que moi !
merci
(et à bientôt de vos nouvelles… et de vos deux haïkus (2) éventuellement ! à m’envoyer avant le 17 novembre prochain ! (pour ceux qui comptent venir le 24, uniquement !)

Daniel

haïku etc. de Py, oct. 2012 – 1/2

29 octobre 2012

°

Les mots des discours étant généralement plutôt lourds, nous avons bien besoin du champagne au pot qui suit pour nous en alléger, voire les oublier !

°

Après quelques jours / (après quelques tours) / je ne vis plus le mulot mort au milieu du chemin. / Probablement l’avait-on emporté / vers un ailleurs meilleur / pour y pourrir.

°

les feuilles brunes (tombées)
prisonnières des bras verts du houx

°

(cf 23 sept :)
dimanche matin
il banjoïse en chantonnant
sur le pourtour du parc

°

Avance !… Avance !
me dit ce bambin
en me voyant trottiner
dans l’allée du parc

°

aux obsèques
d’un obséquieux

dans son cercueil verni
sous son marbre poli,
l’obséquieux

– Et faire le deuil du dieu ?

°

Qu’allez-vous vous empêtrer
dans ce 5/7/5
qui n’est que japonais ?

°

1 papillon
devant la voiture
1er octobre

°

au pied du rail
une aile du pigeon
s’écarte encore
au vent

°

(quoi dire d’autre que :)
les oreilles roses
de son téléphone portable

°

« La ville en mouvement »
est-il écrit sur un mur
au-dessus des voies ferrées

°

il pissa à quatorze heures :
un jet sur douze
l’autre sur deux

(Issy-les-Moulineaux)

°

un baiser de soleil sur les lèvres ;
il avait encre de beaux jours
à côté de lui

°

bien mal acquis
n’amasse que mousse

°

Porte de Versailles,
tous ceux qui
revenant du salon de l’auto
prennent le métro

°

senryûs :
les valeurs amassacrées

°

Du Petit Prince
j’ai l’ombre de l’écharpe.
À part ça, rien.

°

Le haïku c’est un déclic –
le déclic d’un instant,
le coup de foudre, l’étincelle…

– La cliqu-haïku ?…

°

(Progrès)

Il y a 45 ans, il fallait compter en moyenne
une minute et demie
entre chaque station de métro.
Aujourd’hui, il faut environ
une minute trente.

°

The chicken in the kitchen

°

Je serais ridicule
si j’écrivais des haïkus en forme de 5/7/5 syllabes :
– parce que typiquement – et uniquement – japonais !
– parce que dès que tu veux traduire un haïku d’une langue dans une autre, ton 5/7/5 disparaît presque automatiquement (sinon tu le contorsionnes, etc : voir – primo – les traductions de René Sieffert parfois, souvent même alambiquées au possible, pour pouvoir « respecter » ce fameux sacro-saint 5/7/5 !…!
– parce que Kyôshi a dit (en 1936) qu’en dehors du Japon on pouvait s’en passer …
– parce que les onji ne sont pas des syllabes…
– parce que des Seisensui, Santôka, Hôsaï ont déjà rejeté ce moule il y a déjà presque un siècle…

°

l’ubiquiste / l’ubicuistre /

le haïku n’est ni ubi-cuist(r)e
ni obi-cuist(r)e

Un haïkuilibriste

L’invention d’un personnage narrateur (« le pape volant » en l’occurrence)
alors que le haïku n’est pas un roman, si court fût-il !

°
(de L.A. Davidson, in Aware de Betty Drevniok, éd. Unicité, 2012 – trad. D.Py :)

ninety degree day
the jackhammers in the street below
exploding the heat

trente-trois degrés –
les marteaux-piqueurs dans la rue d’en bas
explosent la chaleur

°

Nous mentionnions Prévert,
le gamin de la famille :
Ah, oui, le poète !
Il a écrit tellement de poésies
qu’il en est mort

°

métro –
une femme
toute à son portable
consciencieusement se cure
les deux narines

°

il s’arrêta
page 69
et s’endormit

°

Rebecca Rébécarre

Vélodie(s)…

collègue Oleg

oreillons frais / au rayon frais

°

De plus en plus nouveau :
après le « haïku papal »
le haïku PayPal

chaque instant présent
est le comble (/ le culmen)
de la modernité (/ de la « nouveauté »)

Nouveauté, nouveauté,
proclame-t-il
prenant pour référence le maître
d’il y a 450 ans

°

Un touche-à-rien

°

Que ressent la mare
à l’attaque
de la grenouille ?

°

la limace,
sa traîne
d’argent

l’escargot
luit
sous lui

°

l’étang
étend
le temps
étale

la grenouille
rompt le temps
(l’espace) étale
de l’étang

l’espace
de l’étang
divisé *
par la grenouille

* divinisé

le silence
de l’étang
qu’interrompt
la grenouille

que fait
la grenouille
à ce fameux
étang ?

plongeon séculaire
de la grenouille

son corps en croix
le saut de l’ange
dans l’éternel
étang

se détend,
s’étang
la grenouille

étang donné, une grenouille…

l’arc
de la grenouille

la cible
de l’eau

l’étang en-cercle(s) (autour de) la grenouille

la grenouille
ne peut sauter
qu’au centre
de l’eau

qu’au centre
d’elle-même

c’est merveilleux

d’une grenouille
Bashô frappa
le centre de la
cible-haïkaï

la grenouille
ne saurait être
que le centre
de l’eau

impa – cible

°

un défilé
de harengs

°

Dernière minute :
Nous apprenons que le vaisseau spa-pal
vient de capoter
dans la cordillière des Viandes

– Paix à descendre !

Nous sommes tous impatients
que ce Benoît Lévitant
(dit Félix-bras-en-x)
nous narre
une cruci-fiction !

Dernière minute :
Le très célèbre Benoît Lévitant
(dit Félix-bras-en-x)
vêtu de son seul bermuda
a disparu de nos écrans-radars

Méfiez-vous des haïkuistres !
(Méfiez-vous du pope haïkuistre !)

Le concepteur de ce faux personnage
( : Benoît Lévitant)
est-il lui-même réel ?

°

au milieu de la nuit
le pain cuit
dans sa narine

°

Le haïku
c’est une mise en mots
d’un instant vécu.
C’est parfois même – malheureusement ? –
une mise à mort de cet instant vécu
(quand il est « mal » retranscrit, quand il ne lui « colle » plus !…)

°

De qui la reconnaissance ?
De ses impairs * ?

* impers ?

°

une larme à feu…

°

beaucoup de monde ce matrain

°

musiques de rue :
les percussions
des marteaux-piqueurs

°
(ancien, gare de Lyon, RER A :)

devant la porte ouverte
de ce train de banlieue bondé
une casquette à terre

°

dans le métro
sa valise à roulettes
part (déjà) en voyage…

s’émancipe à roulettes

les roulettes
oeuvrant pour l’émancipation
des valises…

déjà dans le métro
sa valise part en voyage
(Cadet Roulette)

Cadet Roulette
né un dix octobre
pense déjà à ses futurs voyages

Cadet Roulette,
fatigué de voyager
ne veut plus que rester au près

voire s’arrêter

sans mousse

°

Le haïku n’embellit pas.

(Une embellie…)

°
(ancien -2007?- :)

ce débardeur
vert caca d’armée
doit-on vraiment le repasser ?

°

moderne à tout prix :
la pointe de son stylo
d’avant-garde


En avant, toute !
Ne te retourne pas sinon
ton encre se changera en sel !

son esprit
roulé en huit
n’aspire qu’au neuf

du nouveau, du nouveau,
et la patine, alors ?

il voulait devancer
sa vie : toujours
pousser son premier cri !

hélas,
le dernier cri
est déjà supplanté !

ce constant
souci du neuf
si vite démodé !

il veut du nouveau
toujours,
toujours,

figé
sur ses pointes

refuse de vieillir,
le moderniste ?

l’avide du neuf
à jamais sans repos

après le neuf
à tout prix
le dix !?

le mécontent du présent –
l’incontinent du futur…

pourquoi
n’invente-t-il pas
tous ses mots
s’il veut rester
absolument moderne ?

pour être plus moderne
que moderne
il écrit (tous ses haïkus)
en novlangue

se rend-il compte
que tous les mots
qu’il emploie
sont – affreusement – anciens ?

dès qu’il crée un mot,
il vieillit (déjà) !
Ah, le désespoir
du moderniste !

(nouveau mou d’veau)

du mou de veau,
oui,
mais
du mou-de-veau nouveau !

Il écrivit tellement nouveau
qu’il était le seul
à pouvoir se comprendre

nou – veau d’or !

il n’écrit pas,
il VEUT écrire
(« nouveau », etc.)

condamné au modernisme,
ce Sisyphe du haïku nouveau !

certains croient-ils au
tout nouveau, tout beau ?
je crois, personnellement,
au tout neuf, tout bœuf

pourquoi faut-il que quand il entend « nouveau »
lui vienne aussitôt à l’esprit « mou-de-veau » ?

Lynn est psy
(/ Line est psy)

°

mes voisines
(de TGV),
ces tchat-chieuses !

à la gym aquatique,
ce qu’elles n’ont pas besoin de muscler :
la langue !

°

Les hippos campent…

Des hippos * allumés
(s ‘éteignent dans la pièce
d’O…)

* « Zippo » : briquets.

°

Un bègue
peut-il être à la pointe
de la nouveauté ?

un haïku de pointe
et
un haïku de marteau

°

il m’insulquai(t)

°
(ancien :)

les petits pois
refroidis à l’ordi
: « parésiaste ».

°

Égrenier. Égrenier les souvenirs…

°

il la ferme, elle s’ouvre,
il la ferme, elle s’ouvre,
: la portière de son autolib’ *

(Place de la Nation, 13/10/12)

: or. : « la portière de sa voiture /
électrique de location ».

°

lèche la rosée
de la rare rose d’octobre
le rare joggeur sous la pluie

°

Rien besoin d’ « inventer » :
chaque seconde est nouvelle !

si j’écris
« la pluie la pluie la pluie »
n’est-elle pas déjà vieille
au bout de la ligne ? *

Patine-t-il
dans la nouveauté,
celui qui bégaie ?

haïku :
(de) l’actualité
en force
(?)

Actuel / Factuel

En Occident,
on veut faire le plein
… (en haïku).

En Orient,
on chercherait plutôt
à faire le vide,
épurer…

*
écrire
pluie
n’a jamais mouillé personne

(les mots
n’étant pas les choses…)

°°°

(à suivre : Oct.12 – 2/2.)

Laurent Mabesoone et le kukaï de Paris du 24 novembre prochain

27 octobre 2012

Transféré de la liste « haiquoi-fr », voici ! : « Mabesoone » a écrit :

>

> Chers haijins

>

> Je suis Seegan Mabesoone (Laurent Mabesoone), haijin (en japonais) vivant au Japon depuis une vingtaine d’annees.

> Comme le savent certains membres de ce groupe, j’ai coordone et traduit un recueil intitule “Apres Fukushima�.

> Lien Amazon :

> http://www.amazon.fr/Apr%C3%A8s-Fukushima-COLLECTIF/dp/2354721471/ref=sr_1_2?ie=UTF8&qid=1333607325&sr=8-2

>

> Or, 7 des auteurs de ce recueil collectif (des amis intimes) viennent en France fin novembre pour assister au vernissage d’une exposition a Paris, du meme titre.

> Il s’agit d’estampes grand format avec le haiku en japonais (original) et en francais (espace Bertin-Poire, 26nov-3dec, Paris 1er).

> Voire l’article suivant :

> http://sanurezo.org/spip.php?article94

> La raison pour laquelle je vous ecris est la suivante :

> Le groupe de 7 poetes qui vient en France souhaite participer a une reunion poetique (kukai), justement le samedi 24 novembre.

> Peut-etre pourraient-ils se joindre a vous. Je preparerais dans ce cas des traductions en francais des haiku qu’ils proposent…

> J’attends votre reponse …

>

> Seegan

>

> PS: le lieu du kukai est toujours le bistrot St Eustache ?

°°°

Il va sans dire que j’ai répondu favorablement à la requête de Laurent !…
Je vous en dirai plus, selon l’avancement du projet !

bien à vous,

Daniel

Prochains kukaï de Paris : 17 et 24 novembre 2012 !

26 octobre 2012

Bonsoir !

Étant donné la venue de Danièle Duteil ( et de Meriem Fresson) à Paris, pour affaires éditoriales, le samedi 17 novembre prochain, je vous propose un kukaï supplémentaire, ce même jour, au bistrot d’Eustache, à partir de 16h30.
Nous maintiendrons également la date du 24 novembre – comme prévu – pour notre (second donc) kukaï de novembre !

Merci à tou(te)s !

Daniel

Compte-rendu du kukaï de Paris n° 71

20 octobre 2012

Bonsoir !

cet après-midi, en présence de quinze personnes, 44 haïkus ont été échangés.

(7 voix :)

cimetière –
la désinvolture
du papillon

: Michel Duflo.

(6 voix :)

octobre
sur le chemin de l’écolier
la nuit

: Valérie Rivoallon.

(4 voix :)

longtemps après la pluie
une goutte tombe
d’une feuille

: Lucia Supova.


(2 voix :)

chaleur lourde –
l’enfant souffle
des bulles de savon

: Rahmatou Sangotte;

Jour pluvieux d’automne
Le héron remonte la rivière
plus bas que d’habitude

: Monique Serres;

et :

Pour toujours se taisent
les livres sur l’étagère
que je n’atteins plus

: Roselyne Fritel

°

Ces résultats seront également postés sur le blog du kukaï de Paris : http://kukai.paris.free.fr/blog/

°

Lydia Padellec nous a présenté le recueil bilingue de Vincent Hoarau : ‘La minute papillon – Afol pa’ à ses éditions de la Lune bleue, avec des haïgas de Ion Codrescu – prix : 14 €
et son propre recueil ‘Sur les lèvres rouges des Saisons’ (haïku, tanka et haïbun), aux éditions de l’Amandier – prix : 12 €.

°

Les prochains kukaï de Paris auront lieu :
# 72 : samedi 24 novembre 2012
# 73 : samedi 8 décembre 2012.

Merci !

D.

Les faux-haïkus de Thomas Pilaster

15 octobre 2012

Rubrique : Les faux haïkus de Thomas Pilaster, in « Capacités réduites ».
Dans sa notice d’introduction, l’auteur * nous informe :

« Il faudrait s’entendre à la fin sur la définition du haïku. Le haïku est exclusivement japonais, intraduisible sans dommages. Sa construction rigoureuse – trois vers obéissant à une invariable métrique 5.7.5 – ne souffre nulle approximation, non plus que l’assemblage des petits os d’un squelette de rossignol et pour les mêmes raisons.
Apparu au XVè siècle, il est d’abord la forme privilégiée du jeu de mots et l’humour demeurera par la suite l’une de ses nuances essentielles, peut-être la plus subtile, autant dire que les tercets comiques de Pilaster ne relèvent pas du genre. »
(p.167)

« Le haïku s’apparente pour lui à une technique de chasse aux papillons sans les mains, sans filet ni chloroforme, également efficace pourtant puisque le spécimen capturé rejoint les autres crucifiés de la collection. Or le haïku japonais au contraire offre l’éternité à l’éphémère papillon ; le petit escargot n’est pas au bout de ses peines (« Petit escargot / grimpe doucement surtout / c’est le mont Fuji »), mais Issa a construit tout exprès pour lui un escalier à sa taille.
De toutes façons, il faut être un cuistre affirmé pour oser profaner un genre poétique si singulièrement lié à un peuple et à sa culture. »
(pp. 169-170)

« Bashô a longtemps vécu dans un monastère bouddhiste et sa poésie se souvient de ce séjour. »

« Cette sagesse est évidemment étrangère à Pilaster qui ne recourt à la forme brève, au contraire, que pour n’être pas obligé de parler d’autre chose que de lui-même, de déborder du seul sujet qui l’occupe : son moi chétif et avaricieux tient tout entier dans chacun de ses tercets. »
(p.168).

« CAPACITÉS RÉDUITES » :

Je me ferai connaître
on ne verra que moi
par les fenêtres °

° « Le lecteur pourra au moins s’amuser à repérer dans ces tercets des effets de rimes ou d’assonances appartenant aux formes poétiques les plus désuètes, ainsi que des octosyllabes ou des alexandrins non moins sonores d’être différemment articulés -… »

Donc les arbres grandiraient
plus vite s’il pleuvait
de la soupe

Oh moi
je n’aurais pas osé
rayer le tigre

Le paon
se marie
à l’église °

° « Voir « Autant d’hippocampes » p. 85. D’une seule phrase, (« Le paon se marie à l’église. ») Pilaster fait trois vers. Le profit est évident. Mais l’effort est-il suffisant pour changer le phraseur en poète ? Notons au passage que dans l’annuaire du téléphone les noms et les numéros sont également disposés en colonnes. »

Ma grosse voisine nue
sa silhouette de danseuse
par le trou de la serrure

Quel bonheur
vous ici
moi ailleurs

Vite un sucre
pour ma phrase debout
sur ses pattes arrière °

° « L’auto-dérision ne saurait signifier qu’il n’y a pas effectivement de quoi rire ni dispenser personne de se moquer. »

Il n’aura pas volé
son rhume le bonhomme
de neige

Je suis mort dans mon lit
c’est moins formidable
qu’on ne le dit

Que ma veuve ° répande
autour d’elle dans le vent
ses cheveux

° « Pour un bon mot, certains, dit-on, n’hésiteraient pas à tuer père et mère. Pilaster, non moins cruel et cynique, feint d’oublier que sa femme est morte depuis quinze ans. »

Mon regard
depuis longtemps éteint
parvient encore aux étoiles

* Éric Chevillard, in ‘L’œuvre posthume de Thomas Pilaster’, éd. de Minuit, 1999, pp. 165-178.

°°°

Haïku etc. de Py – sept. 12 – 2/2

6 octobre 2012

°°°

écrire le creuse
galerie nocturne

un thé au matin vert

°

les mots
doivent retrouver
les choses

°

le tic de sa montre
toute la nuit

°

opprrressssion

°

matin ensoleillé
le squelette d’un cousin –
la fête de l’Humanité

°

(ancien :)

l’ombre
en croix
d’un bombardier

°

inauguration du Clos des Vignes :
recueillis
au pied des pieds

(Orly, 16/9/12)

°

On a vu
les seins de la Princesse * :
gorges chaudes

On a vu
les seins de la Princesse * :
Rendre gorge

* : Kate Middleton, by « Closer ».

°

grand silence dans le couloir –
attendant une élève de musique

°

reflets de nuages d’un côté
buissons de l’autre :
double paysage de train vers la droite

°

Atteint
l’âge d’Issa, *
ma puce !

* : 64 ans (1763-1827)

°

Invalides –
un pigeon monté dans le train
descend à la sonnerie

les portes se ferment
le pigeon (re)descend
du train

°

un canard
sur une pierre du Verdon
et dessous

°

tous les matins
venant saluer les gens
au RER d’Orly

°

premières lueurs
vert bleu nuit
montantes

°

tout l’inutile gommé…

°

écran :
les passagers du TGV
ont droit à la vitesse
de leur train

°

Admirant
le sein parfait :
Mont Fuji

°

Le haïku, c’est l’exigence
du terme exact –
(de la sensation exacte)
du dire exact !

(Certains haïkus
« sonnent faux ».)

°

doigts sauvages…

°

le vent jouant
de la double couleur
des feuilles

°

des nouvelles de Fukushima ?

°

her wet lips
la mer gronde
her wet lips

°

The haiku, a striker

°

Hone *, Honey !

Prune **, trésor !

* = affûte, affile, aiguise !
** = taille, élague, émonde !

°

(toujours plus « nouveau » ! :)

il y eut
le « haïku papal » ;
voici maintenant
le haïku-PayPal !

°

assis longtemps *
à attendre un train –
soleil deux-tiers septembre

* (45’, RER C, Orly-Paris)

°

puis elle parle


°

« Haïbun sans prose » :

ex : « je vais vous raconter un film » ( : dpy, cf. 2011-12)…,

où, du haïbun, il ne reste plus que les haïkus,
comme si l’érosion les avait épargnés,
et que la prose était retournée au sable de la page,

où manque (tout simplement) cette prose
que l’auteur n’a même pas eu l’idée d’inclure =

haïbun (prose) en creux ;

haïkus encrés,
prose en creux ;

haïku roc
prose sable.

°
(front à terre … :)

un matelas


(rue du Montparnasse, 75006, 22/9)

°

(La sueur ? :)

d’Eustache Lesueur
plus que le piédestal * –
joggeurs alentour

* Jardin du Luxembourg, 1858

jardin du Luxembourge

°

femme
avec un pot de fleurs blanches
jardin du Luxembourg

°

deux amoureux fleurettent –
septembre clément

feuilles rousses
encagées * :
moisson de septembre

* cf. Benjamin Péret : « Les rouilles encagées »

°

elle esquisse

°

les seins tombés –
premier jour de l’automne

°

bord de mer –
mon regard plonge
entre son pendentif

°

Les décapants
(ex. : Éric Chevillard.)

Décaper le haïku.

sand
which
sand

( : d’après Éric Chevillard, p. 91 de L’autofictif, éd. Arbre vengeur, 2009 :)

« Mais oui, ma tante, la poésie nourrit son homme. Et même un seul bon haïku le fera :
Pain
jambon
pain »

°

au bambin

(22-28/9/12)

°

aventure
et rature(s)
sont-elles deux mamelles
de la littérature ?

°

(r)allumant
au milieu de la nuit
pour (re)lire
Éric Chevillard

°

Le litté
ratureur

Il faut rat(ur)er (biffer) de nombreuses fois (…)
avant de (pouvoir) produire
un sous-chef d’œuvre

un œuf, une œuvre ?

un œuf neuf
un œuf meuf

Sa fille va mettre au monde
un œuf meuf :
encore une qui ne portera pas son nom !

°

Au haïcou long
on peut mettre beaucoup
de colliers
Au haïcou court
peut-être à peine
un fil de colle

°

sans cesse
il noie le poisson
(il nie le poison)

sans cesse autruche de lui-même

acculé,
sans cesse en reculade…
sans cesse se dissimule
(derrière ses mots)…

sans cesse se maquille de mots,
ce maquignon !

se grime,
ce grimaçant
limaçon !

l’hameçon
de l’âme-sœur ?

le maçon ?

l’âme-sœur
l’âme seule

Faut-il mettre du liant (/ du lien) entre ces deux « images », de la colle, du ciment, de la bave, de l’encre, ou bien faut-il les laisser ainsi « paralléler » ?

/ parall – hèle

°

Elle ne s’aperçut pas
qu’elle m’avait offert un spectacle
– même minime – :
l’improvisation
d’un pas de danse
devant une guêpe

°

« Les OGM
sont un poison » *
– Et le nucléaire ?

* titre un magazine mensuel.

°

poix – gnon

°

dans la nuit
tournent des mots
plus ou moins bien éclairés

°

dimanche matin
(le) bruit de bogues tombant dans le parc –
la cloche de onze heures

dimanche matin
il banjoïse
en se chantonnant
tout autour du parc

°

Dans la série « Il s’agit de »… :

Il s’agit (aussi et surtout)
de chasser du haïku
les mots * qui son(nen)t faux **

* expressions, lignes, vers,

** forcés, artificiels, « morts » (selon l’acception des Anciens Chinois).

… sous peine d’être accusé ( / d’avoir à répondre) du crime ( / de la forfaiture) de lèse – mots !

/ de lèse – (l’) esprit !

°

tombant dans l’évier
la fleur de jasmin
fait tinter l’assiette

°

les fleurs de jasmin
s’ouvrent dans l’eau chaude
ainsi tes haïkus * ouverts sur le monde

* : S. Bellen, in Tierra de nadie, à paraître aux éditions Unicité, début 2013.

°

le marié se retire

°

Mesdames, Messieurs,
votre train prend la direction de
: silence

°

le bout du nez ( / du nœud ?)
du boudineux ( / -né )
libidineux

°

le ciel des mots
s’éclaircit :
haïku

°

les mots : nuages
chassés…

°

À la chasse aux faux mots…

beaucoup sont touchés
beaucoup mettent plume à terre…

°

« de ce côté-ci du pointillé… »

(= de ce côté-ci de la frontière…)

°

Le haïku
est-ce
une soustraction ?

ce que j’aime dans le haïku
c’est que c’est
une ascèse des mots inutiles,
une ascèse des mots « faux »

, la déroute des « faussaires »,
des « in-sincères »… ?

les insincères,
les autres, sincères

– et ceux qui s’insinuent ?

°

Que le haïku
traduit en français *
fasse 5/7/5
est une ineptie

* (et inversement)

°

Parfois
la mémoire
vous joue de ces trous !

Ainsi ne me souvi(e)ns-je plus du nom
d’un fâcheux
que je désirais justement ignorer –

/ de l’importun
sans importance…

°

tu t’es tu
et têtu
tu t’y tiens !

°

Cette (jeune) personne a la chance d’avoir une belle enveloppe –
Mais qu’en est-il de la lettre qu’elle contient ?

°

bille en tête
bulle en tête

°

(Poésie :)

mise en tropes,
mise en iambes,
etc.

°

le pain suit sa lame
le soleil

le couteau suit sa lame
le soleil

°

du pain
qui cuit la nuit
l’odeur éveilleuse

°

la courante de la consommation

°

de l’émail
à l’e-mail,
combien d’années,
combien de générations,
combien de frustrations ?

°

N’y en a-t-il pas assez
des dieux uniques ?

°

nous avons eu vent
de vos vociférations
en vain

°

(D’après Éric Chevillard : L’autofictif voit une loutre, p.. 50 :)

coin coin coin
le canard délimite
le triangle des Bermudes
qu’il évite (ra)

°

jogging :
pour qu’en bon état j’erre /
pour qu’en bon état je gère…

Dans quel État je me terre ?…

°

(Félix Taillandier :)

Il croisa Félix.
Il croit en Félix.
Félix, une sorte de christ
(sur sa poutre éternelle).
Croiser le (haut)bois et la perche.
Croix en luit, crois de bois, si tu crois, sors du bois…

Taillandier.
En tailleur.
Taille son X…

°

ce journal du monde flottant…
à la surface des choses
les yeux en surface
crocodile
grenouille…

°

Un ciel gris nous nasse. Nass. Trocken…

°

Où sont mes dictionnaires d’allemand,
maintenant que l’anglais me maîtrise ?

°

Les feuillages des arbres jaunissent.
(C’est bien)
L’automne fait toujours son boulot.

°

Libre enfin libre. D’élargir ses poumons. De lancer un cri équivalant à quarante années (et plus) de travail forcé…

°

Si les dossiers (du canapé)
s’affaissent,
que deviennent ses reins ?

°°°

« droit de réponse » à Gong n° 37

5 octobre 2012

°

Je suis tout à fait du même avis que le revuiste du « Glaner » de Gong n° 37, p.51, qui sent que « jour à trente degrés » passe mal en français, dans la translation proposée du haïku de L.A. Davidson – et non pas L.E. Davidson, cher revuiste ! – :

« jour à trente degrés
les marteaux-piqueurs de la rue en bas
font exploser la chaleur »

publié dans le livret de Betty Drevniok : ‘Aware’ (éd. Unicité), p.37.

Aussi vous proposé-je sans attendre cette nouvelle version -plus concise, véridique * et suffocatrice ** à la fois :

 » trente-trois degrés –
les marteaux-piqueurs de la rue d’en bas
font exploser la chaleur  »

Je prie donc tout 1 chacun(e) de considérer cette dernière mouture comme « ma » seule traduction valable – et définitive – , et de corriger leur exemplaire d »Aware’, le cas échéant, en ce sens,
ainsi que le commentaire qui s’ensuit (p. 37 et 38 du même ouvrage dans sa traduction française).

Merci !

* les 90° F(arenheit) exprimés dans la version anglaise originelle correspondent de fait à, précisément, 32° C(elsius).

** « Justification(s) » de « 33 degrés » :

« – 33 », « 33 », dites, docteur,
j’étouffe ! –
Vite, une bière !
(- une « 33 » !)

Je prie également Jean (Antonini) d’insérer ce « droit de réponse » dans le prochain numéro (n° 38) de « Gong ».
Merci d’avance,

Daniel.

Haïkus, etc de Py – sept 2012 – 1/2

1 octobre 2012

Haïkus, etc. Py. 1-15 sept 2012 :

sa mouche de compagnie –
mère fait une partie
de solitaire

(« ma mouche voudrait
faire un Rumikube avec moi
– Pas question ! »

: Odette Py)

°
(kyôbun à l’étoile fanée :)

souvent l’« étincelle »
(bien) plus courte
que 17 « syllabes » !

Ex. :

une étoile
aussitôt
fanée

°

As-tu remarqué
si les étoiles
filaient plutôt
de droite à gauche ?

(cf aussi :
« ciel d’étoiles –
un aligot »)

°

vampire
la nuit
lampe
l’encre

(vampe, goule, strige ou stryge* * = vampire femme-chienne.)

faire tomber les « barrières » / de la poésie du « haïku »

°

les draps
pendus aux portes
la nuit
sèche
nt

°

ténèbre
clac
vertèbre

°

(s’)immoler
par l’œuf

(mollet)

/ le feu mollet

°
ah ! la première rose rose
de mon premier jog
depuis des lustres !

– ah, la première souche !

– ah, la première fumée de(s) pot(s) !

°°

« je pense donc je » fuis
ou :
(d)éloge de la pensée :

se mettant un suppositoire,
pensant :
« Stéphanie de Monaco » !

+

sur le siège
des toilettes du train
pensant vaguement
à sa destinée

°°

ma mère rêve
de se réincarner en oiseau
… pour la beauté des paysages

°

Noël
j’accroche mes boules au sapin
aïe !

(d’après Liette Janelle H.45 pour Gong 37)

°

porcelet qu’on égorge
la gamine voisine

°

la justesse d’être : voilà – aussi – ce qui transparaît dans de « bons » haikus…

°

comme un cormoran
rendre
gorge

°

diminuant les doses de salé :
pourquoi ça l’est
encore ?

°

ce que cache le langage /
les mots que cachent les mots /

(un mot peut en cacher un autre…)

:

là vendent
lavande

°

je coupe le jambon
la théière frémit
je coupe le jambon
la théière proteste

°

la glace
(est) rouge
– phoque ! *

* : « fuck ! »
ou : « fucked phoques ! » ?

°

chaque jour
sentir une nouvelle rose –
trotting au parc

/ déjouer les racines

°

rentrée
scolaire
colère

°

mur muret

(les mots)
se font face
et se répondent
à voix basse

les murs (ayant des oreilles)

les murets
se / leur
répondent
à voix basse

°

la télé
regarde
le salon

son œil bouge
dans la nuit…

cyclope
l’œil ouvert de la télé

sur le noir

la télé
regarde
le salon

°

Insomnie –
la taille des crayons

°

C.D. cédé –
décédés

°

premier été « socialiste » :
la Valls * des Roms

* nom du ministre actuel de l’Intérieur (/ extérieur).

°

derrière le tgv
un papillon ~
Orly, début septembre

°

toute une colonie de pigeons
couvrant un terrain de football
décolle
un avion d’Orly
y laissant quelques plumes

°

Flouter le sujet du haïku…

°

scénario – senryû

°

banlieue :
« bijouterie ZIRA »
sur un vieux mur

°

contre la fantastique odeur du pain
fermer les portes
– cuisson de nuit

°

l’ici,
le la (/ le là )

°

ce matin
recoller les morceaux

d’(e quelques) objets
en souffrance

°

autour du cou
du Bouddha assis
un mince collier
de colle

°

sirènes
du premier mercredi midi
du mois
un chien aboie

°

décédée d’un A.V.C.
à 33 ans
cette pianiste –
fermer la radio
regarder les fleurs

°

ils piaillent à qui mieux-mieux

(ils piaillent à cui mieux-mieux
ils piaillent à cui-cui mieux-mieux)

°

plage :
trop de faims et de messes ?

°

les haïkus
comme des déchets
qui envahissent la plage —

°
(kyôbun court :)

le haïku c’est ce qui s’échappe

un insecte
aux ailes colorées
de soleil

°
(duilien aux boules :)

des boules qui se cognent
le soleil qui se couche

(stade L. Lagrange, 75012)

le haïku est « religieux »
: il relie
(2 éléments, etc.)

°

passant le plus souvent possible
par le square
des frères haïkistes *

* (: In memoriam René et Henri Druart, Reims)

dans le square
des frères haïkistes
réviser quelques versets

°

remplir le vide
avec des mots

°

le temps
immobile
ou presque

d’un banc du square

quelques bruits griffent l’air

°

un court discours

°

près du toboggan
glisse le temps
square des frères Druart *

* haijins, érudits rémois

°

les mots
par peur du vide
/ de son vide ?

°

sur le toboggan
glisse
la lumière
(?)

un papillon passe

de haut
en bas
du toboggan
des éclats
de soleil

l’attente *
du tobogan

* / la tente ( ? )

le temps
glisse-t-il
sur le toboggan

la lumière / assise
sur le toboggan

sur le toboggan

°

square des frères Druart
une femme passe,
un pain dans la main gauche

°

entre deux lattes
d’une chaise de square
une plante a poussé

°

ces grandes vitres
de la médiathèque
d’où l’on voit
en bas
la ville
marcher
au pied de la cathédrale

et les pavés
/ les volumes

que tu grignotes
fil à fil

tes yeux se défont

inexorablement

(… la transparencre…)

ses chaussures (basses ouvertes) rouges
sur la moquette grise

au-dessus
repliée sur sa chaise
pieds nus

et devant son ordi

: médiathèque

j’irai
à longueur d’après-midis
tirer de longs traits de poésie –

avant de reprendre mon train

°

certains mots
just hit it right
right down the middle
frog’s eye
/ frog’s ear

là ce n’est pas
la grenouille qui chante
au bord de l’eau
c’est l’eau qui chante
(strung by the frog)
pincée par la grenouille

L’eau là
fit chanter * la grenouille

* / bruire

Qu’entend la grenouille
qui saute
dans la mare ?

°

Les mots
(sont des couvertures)

– pour recouvrir
le cadavre

soulever le voile des mots
pour reconnaître
le visage
du mort

°

tâche d’ôter cette tache,
lui dis-je,
déictique ! *

* / didactique ( ? )

°

Ce que l’on ne fait pas dans le haïku, on le fait justement dans le senryû : revanche !

°

tenir dragée basse

°
(Haïku-canon :)

rarissimement
je m’arrêtai sur ce mot
d’Amélie Nothomb

(in Acide sulfurique, p.60, LdP 30796)

°

un roman d’égare
ment

°

caracol*/e
barcarolle
l’enfant
fait des cornes *
au piano

* (en) espagnol
/ espagnoles

la partie
de piano
corne

mariée au pi-anneau

ronde elle se met au pi-anneau


« peinture » →

« Faire d’un (haïku) une fenêtre ouverte vers l’extérieur »

le haïku (qui) vient de l’extérieur,
repart vers l’extérieur

°

encore au lit
quelques coups répétés réguliers –
un œil qui pleure

°

le parfum plus subtil
des roses en septembre
une coccinelle
garée en courbe

°

entièrement voilée
et seuls ses yeux
derrière ses lunettes

entièrement voilée
et les lunettes
noires

entièrement voilée

entièrement voilée
ses lunettes
réfléchissent

entièrement voilée,

°

concocktail

°

son décolleté de septembre
les couleurs de son été

décolleté :

°

première pluie
au 11 septembre
son visage gris

premières gouttes par la vitre du train
il finit sa bouteille d’eau

une merde sèche
sur le trottoir –
première pluie de septembre

quelques feuilles
collées
au trottoir
1ère pluie de septembre

gouttes tombant dans mon sommeil
raindrops falling into my sleep

(grise mine :)

taillant tous les crayons
de la maison
1ère pluie de septembre

tous ces copeaux
dans la corbeille
1ère pluie de septembre

dans la corbeille
et à côté :
copeaux de septembre

°

Le haïku, ça peut tellement être (d’) ici (de) maintenant,
que ça peut être comme un journal de bord…

°

trous dans le poème
de mots retirés

( : donner au blanc)

Aéré

le noir pesant

le blanc d’air

°

Pourquoi s’entêter au 5.7.5. ?
Les onji ne sont pas des syllabes !

°

blanches bogues de marrons
fraîchement tombées
– jog vespéral

les gouttes de pluie
ont-elles bu le parfum des roses ?
– soir de septembre

°

un pet
vint mettre fin à mon poème
sur le silence de la nuit

°

devant la télé allumée
la femme éteinte
2 h 54

°

monocordes composteurs
leur « ting » bientôt
énervant

Inventer des composteurs
à hauteurs de sons différentes
(pour )(créer)(des) : symphonies de voyageurs !

= des composteurs
pour voyageurs
« compositeurs » !

°

elle s’enfonce dans la nuit
le son de sa voix
s’enfonce aussi

°

de l’ascenseur
sort
un parfum

dans l’ascenseur
seul
un parfum

(: d’après Patrick Fetu.)

°

dans un triangle d’eau
des cercles *
qui s’accélèrent

* / des ronds ( ?)

°

ce lac
un soleil d’huile –
plonger

°

gravant
sur du papier
des haïkus
préhistoriques

°

cligne des yeux
l’immeuble –
soir * de septembre

* / crépuscule

(19h30)

°

taches,
éclats,
pièces de puzzle

°

bien dans son corps
bien dans son cœur *,
crépuscule de septembre

* kokoro = esprit-cœur

°

les pages du livre
respirent * d’un côté
: voyage (en) RER

* / bougent

une aile seule
du livre bat
: siège de RER

°

ah les nuages ( !)
ourlés de ce soir

le loup
hurle à la lune

ourlée ce soir

( = son meilleur poème ?
brûlé : 1967 ?)

°

un petit papillon blanc du soir
monte vers ma bouche
je souffle

°
(jog :)

brossant (quelques) branches basses
– jog aux lanternes

le parfum passé
des roses de septembre
– jog aux lanternes

un conciliabule corbuesque * –
la permanence du ruisseau

* / de corbeaux

un moucheron
dans la bouche
– jog aux lanternes

le moucheron
du jog du soir
ressorti
sur le bout de la langue

au bout de la langue
le moucheron
du jog aux lanternes

°

le café
c’est mauvais pour la voix
: parol’ de prof’ de chant !

°

dès que tu le traduis,
ton 5/7/5
vole en éclats…

°

rails rouillés –
l’automne

rusty rails –
Autumn

rouille sur les rails
l’automne

°

une statu(r)e Crumb-esque
ce matin et ce soir
dans le TGV

°

lentement
sereinement
terminant ce carnet
– la fin de l’été

°

a small « thing »
seen acutely
→ haiku

°

devant : le ciel gris
derrière : le soleil
– équinoxe

°
écrire creuse
galerie nocturne

galanterie
galère
galure

un thé au matin vert

°

les mots
doivent retrouver
les choses

°

samedi ensoleillé
de septembre
un suicide sur la voie

°
(ancien :)

chalet :
le cœur à moitié empli de neige
: vœux de nouvel an

°°°