Archive for the ‘rage’ Category

Haïkus Nucléaires

7 mai 2015

… qui auraient pu figurer (= présélectionnés) dans l’anthologie : Trente haïkus contre le nucléaire :

La chatte lèche naïve
la pluie de césium
– son poil tout mouillé

: Choupie Moysan.

Les panneaux solaires
des toits plus beaux sous
les chants des éoliennes

Ne plus pouvoir
toucher la terre, respirer l’air,
y pensez-vous ?

: Véronique Dutreix.

Fukushima –
mon coeur nucléaire pleure
des larmes radioactives

: Minh Triêt Pham.

Ici c’est ailleurs
ailleurs c’est ici –
on ne l’imagine jamais, mais
le pire
arrive
(quand même)

Chiens sauvages, oiseaux :
la vie
autour de Fukushima

Sommes-nous
radiopassifs ?

Fukushima fuit toujours –
seul un entrefilet
dans la presse

Les faisans ne craignent plus les chasseurs :
Fukushima – « L’Île du Bonheur »
2013

: Daniel Py

Terrasse empoisonnée
le toboggan de l’enfant
à l’intérieur

la femme
depuis la catastrophe
sa voix d’homme

la pomme
bourrée de césium
même goût

terrain de sport
entassés par centaines
les sacs radioactifs

remplacer la terre
à quand la contamination
de la lune ?

: Danièle Duteil.

Les prières d’enfants
s’élèvent avec des ballons
pour un ciel pur

Sidonia Pojarlieva.

Et combien de tonnes
de mensonges pour enfouir
les déchets nocifs ?

Tchernobyl bientôt
dans les meilleures agences
de voyages

Aucun barbelé
ne peut empêcher l’oiseau
de leur chier dessus

L’homme moderne
éclairé par une ampoule
de cent watts

Les vagues
sans cesse se brisent
à Fukushima

: Françoise Sarnel.

Fukushima N+3
le plus éloigné des cercles
celui de notre indifférence

Fukushima N+3
le réacteur de la centrale
ils l’appellent son coeur

: Franck Vasseur.

L’après-Fukushima –
le courage des femmes
un jour après l’autre

: Josette Pellet.

En zone interdite
avec combinaison et masque
retrouver les chats

Milieu de ma vie
demi-vie du plutonium
24000 ans

Autel de fortune
sur le givre du saké
les cendres de l’encens

: Gérard Mathern.

La mer a tout pris
sauf la rage des vivants –
sol contaminé

Première jonquille
sur le sol contaminé
la colère refoulée

Montée de la sève –
le cri muet des disparus
encore encore

: Marie-Alice Maire.

Avril-Novembre –
reconnaissance éternelle
aux liquidateurs

: Iocasta Huppen.

Tchernobyl
invisibles
les thyroïdes atrophiées

: Monique Junchat.

Essais nucléaires
vol de radionucléides
essaim atomique

: Patrick Gillet.

Jour anniversaire
du drame de Tchernobyl
~les chats moins espiègles

Après Fukushima
ne plus regarder la mer
avec la même âme

A Fukushima
les cerisiers sont en fleurs
rien n’a-t-il changé ?

Espoirs printaniers,
onze mars, vingt-six avril
et pourtant, pourtant…

: Micheline Boland.

Une friction existe
entre le nucléaire
et les humains

Que la lumière soit
et la lumière fut
de la centrale

: Liette Janelle.

Buvant à la source
je ne peux oublier
Fukushima

Pluie d’été –
même l’arc-en-ciel
a perdu son éclat

Après les images
après la peur
silence des médias

Rentrée scolaire
cartable sur le dos
masque au visage

: Lydia Padellec.

Nucléaire, de plus
en plus flottant ce monde
– se termine l’année

: Patrick Somprou.

°°°

« Billes d’humeur » ou « Têtes de Trucs »… – Avril 2015

3 mai 2015

… ANTI-Journal,
Défouloir,
Eclabouses…

°°°
Avril 2015.

Y en a
qui pensent que si vous ne faites pas trois lignes
qui durent 5, 7 et 5 « syllabes »,
vous n’écrivez pas du haïku !

Pauvre haïku !

°°°

Pourquoi faut-il toujours / souvent / encore / …
que le haïkiste se mire en son haïku ?

: sortir de (/ du) soi !

Le haïku n’est pas
le miroir du haïkiste

Dans le haïku
on ne revient pas vers soi,
on sort de soi !

– Ecrit-il ses haïkus
au présent de l’admiratif ?

Un haïku « bibicentrique » !

(/ bibicentré / bibinecentrique ?)

°°°

Traquer le mot (/ le commentaire)
inutile.

Le haïku,
ou : Comment taire
le commentaire !

°°°

De la persistance / De l’insistance
de la pensée
dans le haïku (français)

De la pensée
à la nausée
de la pensée

Je pense
donc je fuis.

Dans les toilettes
je pense
et pisse à côté

Je pense
donc je pisse
à côté

Je panse,
je suis.

°°°

Vous leur donnez de la confiture,
ils chipotent sur la forme du pot

°

Il serait peut-être temps de se demander ce qui importe (le plus) dans le haïku :

la forme du vase
ou sa liqueur ?

la forme de l’os
ou la saveur de la viande ?

l’enveloppe
ou la lettre qu’elle contient ?

le corps
ou l’esprit ?

l’écorce
ou l’essence ?

l’habit
ou le moine ?

°

Ne serait-il pas temps de s’intéresser
plus au contenu du haïku
qu’à son contenant ?

°

(Pour peu que je sache) :

Je sache que
l’on peut écrire des haïkus autrement qu’en 5+7+5 mores,
qu’en 5+7+5 syllabes,
qu’en 17 (mores / syllabes),
autrement que sur 3 lignes
ou qu’1
(mais aussi sur 2, sur 4,…)

Je sache
qu’on n’est pas tenu / obligé
d’imiter (/ de singer) le haïkaï (/ haïku) japonais ancien / antique
ou son apparence
en français
(ni dans n’importe quelle autre langue que le japonais)

je sache
que l’essentiel du haïku
ne réside pas dans sa forme
mais dans son contenu

Je sache
qu’il est primordial de connaître
l’essence du haïku,
l’esprit du haïku,
le coeur du haïku,
l’énergie interne du haïku,
(le sens du haïku).

Je sache
que s’il n’y avait qu’un critère à respecter
pour écrire du haïku
– ici ou là –
ce serait celui-ci :
appliquer les règles « internes »
qui régissent
(et réjouissent)
l' »âme » du haïku.

°°°

Vous qui tenez tellement
à singer le haïku japonais classique,
comment se fait-il que vous ne l’écriviez jamais
sur une seule ligne
– ni verticale ?

°°°

Mes haïkus
ont pour (seul) impératif formel
le découpage rythmique naturel
dicté (/ voulu) par le sens
propre à chacun d’eux.

ou :

C’est le rythme du haïku
qui dicte sa forme.

°°°

5-7-5 :
l’attrait / l’attirance
de l’uniforme

5-7-5 :
le prestige
de l’uniforme

Le 5-7-5
ou l’art de
ronronner en rond ?

°

mai 2015.

le haïku en 5-7-5
pieds de naguère !

°°°

d.

Charlie-Sarko

23 janvier 2015

Qui joua des coudes
sous Carla
pour émerger au premier rang ?
Charlie-Sarko

*

Il jouait déjà des épaules
Il joue aussi
des coudes !
(- Marche pour Charlie)

*

joué des coudes
pour être au premier rang
sur la photo de classe !

*

Après la photo de classe
il rentra dans son rang

*

Sarko, convenez-en,
est (une) source inépuisable
de senryûs !

*

A quelqu’un qui bouscule
dans une foule :
« Alors, on fait son Sarko ? »

*

Dans « Je suis Charlie »
ce que Sarko préféra
c’est le « Je »

*

« Ecrire
sans se mettre en avant »

: Sylvain Tesson.

*

o dieu(x) – 2)

23 janvier 2015

*

On t’envoie au paradis
avec une ceinture d’explosifs
– va faire sauter Dieu !

(14/1/15)

*

dieu est une orage

*

Les douze
de Charlie-Hebdo(s)
envoyés en S’y-rit ?

*

S’il faut croire,
que ce soit en autre chose
qu’en dieu(x) !

*

Couper l’espoir en dieu(x) !

*

Dieu
est (une) idée

qu’il s’évapore
ce sèm’la mort !

*

les bonnes idées de dieu ?

*

dieu,
franchement,
c’est plutôt une mauvaise idée !

*

dieu, le sens du massacré ?

*

Charlie,
ces anges
couillus

Charlie,
ces couillus angéliques !

*

séviteur

*

les martyrs des djihadistes :
puis dieu les fait sauter
sur ses genoux ?

*

pour eux
sacré
et sacrifié
sont de la même famille ?

*
(16/1/15)

o dieu(x)

23 janvier 2015

*

Tout attentat est odieux

– surtout s’il est religieux

*

Ils ont mouri

*

ô dieux cruels

hier(s)

demain(s)

Bannir les dieux !

*

Charpie – Hebdo

*

ce soir

la pointe d’une bougie

la flamme d’un crayon

à la fenêtre

(8/1/15)

la défaite des lumières ?

*

Trashédie

*

ce matin

du balcon mouillé

ramasser les restes de cire

de la bougie-Charlie

*

Aux semeurs de morts

aveugles

et sourds

nous faisons

un crayon d’honneur

*

Aux morts

pour le rire

nous a)dressons

un crayon d’honneur

(11/1/15)

*

Le LEGO-HAIKU

3 octobre 2014

JE VOUS PROPOSE UN JEU (- bête et méchant ?) :

°

Comment construire un lego-haïku :

1°) Prendre un moule 5/7/5 ;

2°) le remplir de syllabes, dans un ordre au besoin aléatoire, qui font ou ne font pas nécessairement sens ;

3°) décréter, une fois les cases toutes remplies, que c’est un haïku.

°

Voilà : c’est aussi simple que ça !

NB : Ce genre est déjà pratiqué par de supposés (/ soi-disant ?) « poètes reconnus et respectés ». (Hélas !)

NB 2) : Ces pratiquants auraient un « pape ». (Je l’ai même rencontré !)

°

Source d’inspiration : la revue francophone de haïku : Gong n° 45 (Oct.-Déc. 2014), pp. 12, 37, 38, 68…

Senryûs, etc. – Py – mai 14 – 2/2

9 juin 2014

°

C’est r’en, c’est l’oeil !

°

AHURISSON

°

ce matin
la neige
dessine
la toile d’araignée

°

ses seins ballottent
ses cheveux aussi
– tour du parc

°

Après ‘Le réel n’a pas eu lieu’, *
« Le cancer n’aura pas lieu » **

* : Michel Onfray,
** : Milan Kundera, in ‘La fête de l’insignifiance’, p. 16, éd. Gallimard.

°

ce soir
dans la même rue que ce matin
le même homme
promène le même chien
au bout d’une autre cigarette

°

Prévenir, c’est guérir un peu…

°

Le haïku qui narre
est un haïku navrant

°

Ne pas avoir peur
du vide
au coeur du haïku

°

… ce matin, ne rien « avoir à » faire,
nulle « obligation »,
Fera quand même
mais en route libre…

°

Avec ‘Le journal
des derniers jours de mon père’ *
elle écrase le moustique
au plafond
page 20

* d’Issa, éd. Pippa, 2014.

°

ce matin
éponger le sang du moustique
au plafond

°

aujourd’hui,
dans mes messages « indésirables » :
des « costumes de baie »

°

L’odeur du pain
gonfle la narine
– fermer les portes

L’odeur du pain
gonfle la narine
– insomnie

Seront-ils enterrés
dans un cercueil Mercedes
ou dans une boîte à chaussures ?

°

SNCF :
« Société Nationale du Cash et de la Finance » (: CGT)

Cracher au bassinet /
Brasser au cash-y-net !

°

Le haïku « putatif » *

(La jouissance du mot « putatif » !)

* = un haïku qui pense être un haïku –
mais n’en est pas forcément un !…

°

« Tu peux épingler
huit cent sept papillons; mais
pas le vol d’un seul. »

: Éric Chevillard, p. 73 de ‘Le désordre Azerty’, éd. de Minuit, 2014.

°

« Notre terre
qui êtes aux Cieux… »

°

En toute céré-momie…

°

J’adule tes reins…

°

Arrivé au chapitre « dieu »
de son livre,
je saute

°

silence médiatique
en France : le Japon renonce
à redémarrer ses centrales (nucléaires)

°

ce soir
une finale de coupe
de foot : Ira-t-elle jusqu’aux
bites au rut ? *

* / tirs au but

°

Plus tu vieillis,
plus tes pieds s’éloignent
de ta main

°

un moucheron,
ma bière
et moi
: nature calme

°

La pile
des bulletins de vote
pour Les Décroissants
rapidement réduite
à rien

°

sur le banc
du quai de banlieue
mon voisin renifle
sans arrêt

°

Éric Cantona
et riz cantonnais…

°

elles pouffent
puis boivent
l’homme
au fond du saké

°

(La répétition dans le haïku (cf J.A.) :)

meuh meuh meuh meuh meuh
meuh meuh meuh meuh meuh ! Ah, ce
que ce meuh m’émeut !

(13/7/12…)

°

(ancien :)

O comme j’admire ma femme
aux poêles
dans la cuisine !

°

(J.A. :)

A haiku stutterer
un bègue du haïku
le haïku bègue
une histoire bègue ?
I BÈGUE YOUR HAIKU ?

un haïku
en démarrage laborieux
– retard à l’allu(i)mage ?

patinage tartistique

« Peut s’en-envo(-o)ler
l’é-é-été, s’en-vo-oler
le prin-hin-tem-hemps… »

(: cf Frigyes Karinthy, p. 15 de ‘Je dénonce l’humanité’, éd. Viviane Hamy, 2014)

des haïkus « ApPauline » (à Pauline)
= « appaling » = consternants

(Tartine n° 2 :)

« Je ne m’em-hem-pare
pas de la tou-our qu’e-helle
crèv’ là où elle est »

(cf. F. Karinty, op. cit., p. 16)

tartinaïku

le corbeau lourd *
se pose élégamment sur la cheminée
– premières gouttes de pluie

* : même pas sûr que ce fût un corbeau !

sur le balcon
au soleil
passer ma retraite –
lire
écouter les oiseaux

sur sa pelouse
pieds nus
(dé)ambulant sa conversation téléphonique
: le pied,
l’oreille

Me laisser vivre

Ne plus bouger
mourir
en douceur

soleil ô soleil sur le dos
un noir torse nu
tond la pelouse
(électriquement)
– nez

À l’opposé
de la salle fraîche
où l’ordi
le balcon
où le soleil

Les écrivains jouissifs,
jubilatoires :
Hrabal, Chevillard, Paasilinna, Karinthy,…

Prendre une photo
de fleurs sauvages
la déposer dans un vase

Disparition des hirondelles ?
(insecticides incriminés)
– Vive Monsanto !

Allergiques au gluten
(pesticides incriminés)
– Vive Monsanto !

°°°

Haïkus, etc. – Py – avril 14 – 1/3

19 avril 2014

1er avril – / une crotte fraîche / sur le trottoir

les mains pleines / de(ux) téléphones – / 1er avril

dès le premier soleil (d’avril) / un allumé / sifflote dans le train

1er avril / un neu-neu / bouche bée

1er avril / 1er lézard / sur le mur de la gare // (le coeur qui bat / de chaque côté / juste derrière les pattes avant)

1er avril / 1ères mouches / voletant dans le salon // (non loin de la lampe éteinte)

1er avril / pas un poisson / à l’horizon

1er avril / elle se lave les seins // lait caillé ? *
(* / l’écailler ?… / poisson…)

ses fesses chaudes / sur le siège / avant moi

Valls et le F.N. / aux manettes : de beaux sen- / ryûs en perspective !

2014, / D.C. : le Poilu du haïku ? // le fadasse bidasse…

Montebourg – Sapin : / « Il faut que les deux / pédale(s) ensemble ! » *
* : sur FR3, le 3/4.

Tous les matins à la gare / Neu-neu serre la main / des voyageurs

Est-il en campagne, / qui serre les pognes / des Franciliens matinaux ?

Dans le métro, un / qui bat, rebat inlassa- / blement trois cartes

le soleil et toi / prenez le petit déjeuner / sur la terrasse

que lui / pour me faire autant rire : / cette fois-ci / son cerveau mousse !

(Attention à la surchauffe ! / à l’ébullition de son bulbe !)

Il n’est que rachis, je tique !

Ah, qui chantera / les merisiers en fleurs ?… // Ah, qui, l’on ?

l’air de rien, / les cerisiers / de Fukushima

non loin de Fukushima, / Matsushima, ah, / dévasté

Il haïku-mule : / moutonner (5/7/5), rimer, alambiquer (: inversion nom-adjectif), « moi-je »-ter, prosopoper…

(le prosopope aux méninges mousseuses !)
(c’est grave, docteur ?)

Ah, Fukushima ! / Matsushima, ah ! / ah, Fukushima !

l’esp / rit

entre les mores / et le ciel / …

a ya ya ye !

os cour !

sidérante accumulation d’erreurs par rapport à l’esprit-haïku (qui est :) simplicité, fluidité, légèreté, naturel, véracité, discrétion, modestie…

dans le haïku / (dans le senryû) / on est tenu / de soi rire / !

pas ridicule, / que riditête !

ah, mes genoux qui / craquent, quand je les fais tour- / ner au taiji quan !

à évoquer des q., / des p., je vois d’ici / vos grands r. !

pour un haïku complet : / (le) haut et (le) bas / (le) devant et (le) derrière / (la) gauche et (la) droite !

chez ce haïkiste, / jamais rien sous la sainte hure ?

le forçat des synapses !

(attention à l’aigüe méningite / des haïku-lubrations !)

Hélas, le haïku (ne) lui remonte toujours (qu’) à la tête !

dimanche – métro, / faisant valser à l’accordéon / le silence des couloirs

la caresse (des ailes) d’un moustique / qui lui quitte la joue / – station Sèvres-Babylone *
* / métro printanier

l’écrivain tient le stylo : / que ce je / suffise au haïku !

(dans le haïku, / cacher ce sujet / … que je ne saurais lire !?)

°

Les Aborigènes du Kimberley

3 mars 2013

LA GARE

Les Aborigènes du Kimberley (Nord-Ouest de l’Australie)
vivent une vie spirituelle, naturelle, non-violente, harmonieuse…

À l’inverse des « Européens » qui considèrent que la Terre appartient aux Hommes,
ils considèrent que les Hommes appartiennent à la Terre.

Ils n’ont pas de mots pour dire « mon, mien,…, ton, tien,… », mais seulement « notre, nôtre,… ».

(D’après « Thalassa », France 3, Ven. 1er mars 2013.).

Haïkus etc. Py fév. 2013 – 1/2

20 février 2013

°°°

sur la pelouse
rendue à l’herbe,
plus qu’une carotte

sous le lampadaire
le nid
rempli de neige

°

métro –
ses miasmes à qui mieux mieux…

°

Un édifesses = un édifice où l’on peut s’asseoir.

°

Les autoroutes et leurs bretelles…

°

Entre dans (ma) photo ce qui veut y entrer ;
entre dans mon haïku ce qui veut y entrer…

°

apprendre à être
apprendre à non-être

apprendre à naître
apprendre à non-naître

°

ir/résill/tible

i/grésill/tible !

°

Le bol est rond
(de Ravel)

°

pelant un avocat,
l’impression de parcourir
un terrain de golf

°

Mali – guerre-éclair ( ?) :
de morts * pas un mot

• on dit : « neutralisés », ces jours-ci.

°

les voitures
appuient midi
sur l’asphalte –
: retour d’insomnie

°

coupant son vers en dux

coupant son rêve
en deux,
le réveil

°

parole des vents, Gilles !

°

carnet = un champ de mines ? / un chant de mines…

pâté = chiure de mine ?

°

plus chauve-souris
que parapluie :
à la poubelle !

(écris-je ici
sous la pluie)

°

évide (adjectif) : qui est évident

°

ce matin au réveil
rattrapé un haïku
de la veille

insomnie :
je mange une pomme,
je lis un livre,
(et me recouche)

°

l’envers du décor,
l’en-creux,
le négatif (au sens photographique)
la présence de l’absence,
etc.

l’au-delà de l’encre,
l’au-delà du son / du sens
(ou l’en-deçà),

: les vibrations, les ondes,
(une fois quitté€ la matière…)

Le passage de l’incréé au créé,
la transformation (taoïste / chinoise)

(« Haïku-de-vent », la liste-forum : elle a vécu, elle a mouru…)

°

avec vitesse
avance
et fend la houle
le V couché
devenu flèche

°

re/gard de lion

°

Est-ce L
qui m
e marcha sur les pieds
dans l’escalier bon D ?

(BFM, 5/2)

°

Ève : la première pom(me)-pom girl ?

(Brut de pom
– pom(me)
– girl)

°

résidus d’eau
le ciel
à terre

°

la branche qui casse (-)
le poids des flocons

(d’après : « aux branches nues / le poids de décembre / en gros flocons », verset de Huguette Ducharme, dans le renku « L’apéritif au jardin », avec Véronique Dutreix, 2012/13)

°

Relier deux « images » :
sa religion :
le haïku

°

Un
iiiiiiiiiiiii
traverse ma page
c’est ainsi que nous fîmes connaissance

°

Le « sincérisme » ( !) en haïku (cf échange sur Gong-haiku)
/ le sincérieux
le sincérieur (« je » suis « sinsérieur »)
un sincériste (du haïku) /

eut l’heur du heurt,

cette citation de Nobuyuki Yuasa (Jap.) *:
une lueur ?
une mouche piquante ?
: touché (-coulé) ?

: cela donne envie de le connaître mieux, traité de quasi fasciste par J.A. **

(Qu’y a-t-il de fasciste dans sa phrase :
* « Il est important que l’auteur soit absolument fidèle à son sentiment. S’il se force à être fantaisiste ou sérieux, il perd son sentiment véritable. » (Nobuyuki Yuasa) ?

** Il sort de ses gongs ?

Pas de quoi fouetter un haïkiste, cependant ! (… ? )
/ Comme disait Chirac « ça m’en cogne une sans toucher l’autre » (ou qqch d’approchant) !

• professeur d’anglais à la retraite de l’université d’Hiroshima en 1995, enseigne depuis à l’université féminine Baiko à Shimonoseki. Éminent traducteur de poésie et de littérature haïku.
• Parmi ses nombreuses publications dans les « Penguin Classics » : La sente étroite vers le nord profond et autres sketches de voyage de Bashô, ainsi que deux ouvrages sur Issa et un sur Ryôkan.
• Également spécialiste de littérature anglaise, il a reçu récemment le Prix de l’Association Japonaise des Traducteurs pour son œuvre sur John Donne.

• Est paru de lui, dans la revue « Haijinx » I,1 (printemps 2001) un article intitulé « Le rire dans le Haïku Japonais ».

(Ce seul titre ne peut que me le rendre assez sympathique, d’ailleurs !)

°

mor-py-on
more-py-on

py(-le-poil-à-gratter…)

°

un vrai glaçon manqué !

°

Fils de renne !

°

Les chiens montent la garde
Les chats vivent à l’état sauvage
Les oiseaux chantent à tue-tête
Les faisans ne craignent plus les chasseurs

: Fukushima * 2013. * = « Île du bonheur ».

: d’après Laure Noualhat, in « Siné Mensuel » n° 17, fév. 2013, pp 28-9.

°

au milieu de la gare

°

Il « salue le soleil » *
elle « chasse les nuages » **
grisaille de février

* salutation ayurvédique
** mouvement de taiji-quan

°

gym aquatique – :

soudain une douche
se met à siffler

– le jet bloqué

°

Iles, ces tétins !

(Il s’est éteint) *

* Ils se sont ét(r)eints
Ils se sont éteints

/ ils se sont ét(r)eint(é)s

°

cœur d’arti(ste) chaud…

°

elle a peint ses lèvres
comme ses bottes
comme son parka :
rouge

°

de fille en aigu-il…

°

Il se peut, si vous écrivez des tercets plutôt courts, qu’un jour l’un d’entre eux mesure le nombre de syllabes dévolu au haïku ancien. Il se peut que c’en soit un comme il se peut que ce n’en soit pas un. Qu’importe !

°

la douleur
du pneu qui hurle
dès le vert du feu

°

Ce matin je lis
dans « L’Union » *, l’avis
de décès d’André Breton **

* du 8/2/2013, p. 21
** à Château-Thierry – Coupru (Aisne).

°

un bon haïku
est un haïku maigre

pas un haïku gras de mots

(point trop pétri de « poésie »)
point (trop) enjoli(vur)é de mots
– qui ronflent, qui font gonfler, qui boursouflent…

– c’est ne pas se (laisser) prendre aux mots
(ni ne les laisser vous prendre l’oreille – et l’esprit),

C’est réduire (aux petits oignons ?)
C’est aller plus vers les non-mots
que vers les trop-mots !

Le haïku, c’est dégraisser

c’est la sveltesse, l’épure,
le concentré, l’ « huile » essentielle
c’est l’équilibre (du ni trop ni trop peu)
c’est la justesse
c’est le centre, le cœur,
l’irréductible –

Ah, ça, ciné !

°

Force est de conclure
que « la sincérité dans le haïku »
ne réjouit pas franchement
quelques caciques
de la Fran(ce-)cophonie (AFH)…

… et de supposer que ce thème
( : de « la sincérité dans le haïku »)
ne figurera probablement jamais
au sommaire de la revue « Gong » !

D.Py (, té !)

°

pas niais
deux crabes

(se pincent
sans / cent (coup fé)rir(e)

– cent fous quérir ?

°

attendant que le
bout farde
ses paupières…

°

Aux larmes, citoyens !
Aux charmes (citoyennes !?)

°

Ne pas se laisser
emporter
embarquer
séduire
(piéger)
par des mots…

°

Spoutnik ta mère !

°

Aujourd’hui,
Premier jour de l’an
du Serpent d’eau
– N’être * que ** douceur

* naître
** queue

°

(Taiji-Quan :)

le geste juste
n’est que(n) douceur

le 1er jour du Serpent d’eau,
que de la douceur –

°

À la Saint-Valentin
ses seins valant un
hommage

(appuyé)

Saint Galantin
Saint Galant, un !

°

(ancien :)

Aqua-gym
le muscle qu’elles « travaillent » le plus (et de loin !) :
la langue

°

(cf « l-autofictif.over-blog » d’Éric Chevillard, in « Tombeau d’Alexandre Jardin » ) :)

Les images à la mords-moi-le-mot, à la mords-moi-l’oreille et le cerveau (ou bien est-ce le cervelet ?) :
d’Alexandre Jardin.

°

Foxtone
(pour : Folkestone…)

°

1er de l’An Chinois –
au-dessus du nid vide
les premiers bourgeons

°

le saule
sa
danse du vent

°

un mot est un mot
un bambou est un bambou
o, o, ou, ou, ou !

… « mais si je lis le mot « bambou », je vois « la chose « bambou » » *
(dp sur « gong-haiku », le 10/2/13)

* et c’est pour cela, aussi, que le haïku n’utilise que des mots (très) « concrets » :
pour que la vue en soit meilleure, (plus) claire !…

°

debout les mores !

de boue les morts !

°

un couple :
ils se versent l’un en l’autre
( amoureux – poètes )

°

(mes) haïkus, je ne les appelle plus haïkus :
débordant tant de leur cadre !

Certains, haïkus, d’autres non.

°

la mare aux connards ?

les mores aux canards ?

°

le jour de la Saint-Valentin,
je poste mon tiers provisionnel

°

(à J.A. :)

Lire s’arrête-t-il à
poser les yeux sur les mots,
sur les lettres ?
Ainsi :
3 a, 1 c, 6 e, 2 i, 3 l, 4 n, 2 p, 3 s, 2 t, 2 u
font :

le saule
peint le vent
sans pinceau

!

(Saryû)

°

M’enfin, J., en lisant (, en écrivant ?), il me semble que tu considères plus « le doigt » que « la lune » !…

((car qu’est-ce qui naît du mot ?))

un mot seul, c’est comme une mouche morte sur un carrelage !

Les mots s’envolent ! (Comme certains « haïkus » !?…)

– et le bambou ne se réduit pas à ses feuilles !…

(Comprenne qui voudra)

°
(Quelques unes de mes « hallucinations » ! :)

Hallucination :
j’ai lu « des haïkus volants »
: trop fumé la mot(s)-quête ?

Allucime

En lisant certains « haïkus »,
j’hallucine,
oui !

Hallucinéma

des haïkus grotesques
devant lesquels
je ne peux que pouffer !

« hallucination » :
mot pratique pour un haïkiste :
cinq syllabes !

°

(épygramme :)

De ce littérateur, dira-t-on :
« M-Hélas ! il s’est englué dans les mots ! » ?

°

(Kyôka *:)

juste sous la photo
du pape démissionnaire
une pub pour
La Bande à Mickey
et son Magic Show

( : couv’ « 20 minutes », 12/2/13)

* La voie du kyôka, c’est kyôka-do,
comme celle du tanka, la tanka-do !

°

« Un os à la noce. »

je n’ai pas l’airain assez solide…

Lise, ronde

°

nénuphar

°

(Sussuré à l’ouïe / de Louis ? :)

« Ah, çà, cessez ces scènes obscènes,
absurdes, sordides
et si peu amènes,
Amen ! »
– et même :
« Arrêtez de tirer dans l’Ehpad ! »

°

solide comme un croc
-en-jambe nique-ta-mort

°

L’anar déchaîné…

l’anar-schiste (gaze…)

°°°

(à suivre : fév. 2013 – 2/2)