201)
un corbeau ponctue l’air
dans un sens
dans l’autre
une goutte de chaleur
claque
(Université Laval, Québec, 20/21-7-10)
202)
tout à coup
la couleur bouge
– vite –
basculant dans son bol
203)
reçu comme un prince
à l’assemblée québécoise
des haïkistes :
treize à table !
204)
de chaque côté
de son assiette :
un crayon,
un stylo
205)
cette cloche – d’Hiroshima – m’a frappé (!)
par sa forme, son poids,
par son silence
presque éternel
(cf 14/7/10, Jardin Botanique, pavillon japonais, Montréal)
206)
» Le soir tombe bien »
207)
ce matin
pas de chiens à promener :
Québec
208)
sur la pelouse
des oiseaux
s’entraînent au chant
209)
grand-père à la pêche
mordant les plombs
autour du fil
210)
vue aérienne :
les nuages gommant
les méandres du fleuve
211)
(Kyôbun aux violons:)
violemment seins
elle passe devant le restaurant
» Violons »
Les mots tombent le plus directement possible
dans le cerveau
sur le papier.
212)
une danseuse …
de toutes ses grandisseuses …
213)
Alors, que fait l’orage ?
: la piscine attend !
214)
Dans le haïku,
dire le moi,
c’est cacher la forêt
avec sa poutre !
215)
le bras en écharde
216)
allongé
sur la couverture
avec
les poils du chien
217)
patinage –
sous la couche de glace :
le chat mort
(d’après Nelly Arcan (1975-2009), in Putain, Le Point/Seuil n° 1020, 2001, p.171.)
218)
le livre prêté :
l’odeur de sa maison
2189)
(to) be / write
as free(ly) as possible
(in (your) writing
poetry / haiku ? / …)
Etre / Ecrire
aussi libre(ment)
que possible
219)
pelouse :
à la cueillette
des crottes
lawn :
picking up
dogs’ droppings
219 b)
pelle
et sacoche :
les crottes de chiens
220)
une traînée de tonnerre
de part en part
découd le ciel
221)
éclair :
la fente au milieu du rideau ;
tonnerre
et gouttes
221 b)
l’éclair
écarte le rideau
l’espace
tombe
221 c)
orage persistant –
les gouttes
s’égrènent
221 d)
les canons se succèdent
les chant de la pluie
221 e)
l’orage persistant ,
il range son sexe
222)
Québec :
la musique des dalles
sous les roues
de la valise
223)
dansunenarine
inanostril
224)
pisser
àlalueurbleuedelabrosseàdents
to piss
in thetoothbrushesbluelight
225)
chaque chant d’oiseau
défie les mots
– écoute !
226)
ronfler –
se tenir compagnie
227)
quatuor de flûtes
légèrement désaccordé
ce train au large
228)
le haïku :
plus de noir ou
plus de blanc ?
un yo-yo
tao ?
229)
Pour
un haïku-vérité,
pas un haïku
enjol(iv)eur !
230)
au bord de la falaise des mots,
brouillard
231)
survol stationnaire —
la tondeuse à gazon
enfin disparue
232)
L’art du haïkiste est
d’établir un lien
entre le premier et le dernier mot
de son poème,
de bander l’arc !
233)
sur le tapuscrit
l’encre rouge d’un correcteur –
confiture de fraise
confiture de framboise
234)
le chant de l’oiseau
rebondit
dans sa gorge
235)
» une rivière de rêves »
236)
balance
d’un geste
auguste
les journaux
sur le perron
237)
apprenant à mettre son bras
en écharpe –
ventilateur
238)
le poème (le haïku)
entre anecdote (/ personnel / éphémère)
et éternel (/ objectif / universel)
239)
Elargir le(s) sens du haïku) donc
Flouter le(s) sujet(s).
Le participe présent permet souvent cela.
240)
le soleil
à moitié dans l’eau
de la piscine
/
mi-ombre
mi-soleil
la piscine ce matin
241)
(haïku au futur ? :)
piaillements dans l’après-midi
bientôt la tondeuse
242)
Elargir le haïku
à peu de mots…
243)
deux situations, objets, images, mots
qui se « catapultent » :
étincelle-haïku
244)
quelquefois le haïjin
joue à cache-cache
avec son (éventuel) lecteur
245)
face à la piscine
regarder les bleus
246)
elle tond son gazon
je parcours son tapuscrit
247)
(interviews ?)
Ils
apportèrent
des réponses
de pierre
pour pouvoir
rester
au fond
de la mare
248)
sur l’écorce du jour
les premiers oiseaux
(le cardinal
cogne
à la porte ?)
249)
sirène allongée au loin
– beaucoup de choses à dire ?
250)
dans la gamelle des chiens
eau
et glaçons
251)
légèrement bancal
le fauteuil se balance
252)
laissé seul sur la terrasse
les livres
le soleil
253)
les cigales
en crescendo – decrescendo
près des fils électriques
254)
la bouche de la piscine
libère
une bulle
255)
ventilateur –
un mouchoir en papier bouge
256)
ventilateur –
les côtes du chien
257)
» la vieillesse »
émeut les haïkistes :
leur miroir ?
258)
une bière –
aussitôt pisser
259)
le sifflet du train
pointille le paysage
/
tiret sonore le train traverse la page
260)
Ecrire
c’est donner voix
au sans-mot
261)
ce qui me lasse dans le tanka :
toujours (d)écrire
son nombril
/
Sonnez hautbois,
résonnez musettes !
Sortez mouchoirs,
faites pleurer mirettes !
262)
ses longues jambes
m’aident à monter la pente
– downtown Montréal
(- Montréal centre-ville)
her long legs
help me climb the slope
– downtown Montreal
263)
le toit blanc
de l’église catholique chinoise
– ciel gris de Montréal
264)
comme un poisson dans l’U ?
265)
le bleu déjà là
qu’attendent les oiseaux ?
(- samedi matin)
266)
lampions éteints
le jour mûrit
267)
sur l’enveloppe
du bonbon jaune
un poil du chien blond
265 b)
ce matin muet
et bientôt le gris tout pâle
– grève des oiseaux ?
265 c)
: le jour a grandi
sans le bec des oiseaux
– l’épaule touchée …
266)
d’un bord à l’autre
la rivière du haïku
à traverser
265 d)
Ah, les oiseaux !
le blanc déjà venu,
piaillant six heures
265 e)
le jour grandit
sous le bec des oiseaux
267)
soudain elle me fit
volte-fesse
265 f)
un collier de piaillements
autour
du jour
268)
ses pigeons
toujours prêts à s’envoler
je les retenait dans mes mains
pour y croire …
269)
parlerêve
270)
le sifflet du train de 6 heures 30
ceinture l’horizon
270 b)
le sifflet du train
a fait le tour
de sa ligne
(- decrescendo aboli)
270 c)
le train
a sifflé
sa ligne
tchouk tchouk vapeur
– à toute !
271)
tant qu’à
étaler votre je,
faites du
tanka !
271 b)
le haïku, c’est l’envers du je !
271 c)
le haïku, c’est la fusion
objet-sujet …
272)
dernier jour :
l’air un peu penché
de la valise
273)
un oiseau
roue de vélo rouillée
274)
l’avion qui passe
le ventilateur
275)
le feu d’artifice
les gouttes de pluie
(- Longueuil)
276)
fouillant dans le nez ligne de haïku
277)
en Horizona …
278)
he walked
a half-
smile
(d’après J. Martone, Cells)
279)
her
see-through
wedding
dress
their
worn-out
marriage
(d’après J. Martone)
280)
perdant sa poudre
le papillon
contre la lampe
(Reims, Nov. 200?)
281)
lisant
les haïkus d’Hosaï :
sachant que je ne suis pas seul.
281 b)
sautant l’espace
sautant le temps :
flammes-haïku
de la Saint-Elme !
281 c)
Faire qu’on ne puisse pas
écrire plus simple
272 b)
la chambre
retrouve ses formes :
départ demain
272 c)
la chambre
s’agrandit peu à peu :
départ demain
282)
ce soir
au restaurant :
un couple
faisant envie
283)
sculpter le poème
jusqu’à la forme
idéale
284)
feuille de buvard :
toutes ces lignes à l’envers !
(cf : Hôsaï : » Le buvard n’assèche plus « )
285)
ta main
veut attraper
un rayon de soleil
286)
sur le bureau
un crayon de soleil
(à Danièle Duteil, de loin -)
287)
métaphore
où j’pense !
288)
la première pente
du dernier jour
– n(o)euf
289)
oiseau
premier baiser
du jour
290)
restaurant :
les yeux en neige …
les ailes flottantes …?
291)
au mieux, dans le haïku :
un seul élément.
292)
deux chaises
de chaque côté
d’un bouquet rouge
– jour de départ
293)
un dernier écureuil
(qui) traverse
le fil électrique
294)
tu cherches les mots te cherchent
295)
dernier cadeau :
une feuille d’érable
pour mon carnet …
296)
Bar dans l’aéroport
elle entame
un pavé
(The girl with a dragon tattoo de Stieg Larsson)
297)
embrassant l’homme
avec qui elle a pris
une bière
(cf :Masajo Suzuki…)
298)
nombreux échantillons humains
– take your pick ! –
: aéroport
299)
femmes éplorées – aéroport
300)
aéroport –
le juif
devant le mur
des toilettes
301)
Bye bye Montreal
pleine lune sur le Saint-Laurent
pleine lune sur l’aile de l’avion
302)
Décalage horaire ? :
3 heures du matin –
ma voisine encore
devant sa télé
°°°
daniel, Paris-Montréal-Paris, du 3 au 26/7/2010.