°
(p.570)
yanagi kara . hi no kurekakaru . nomichi kana
Buson
Du saule
sur la route vers la lande,
le jour commence à s’assombrir
–
harusame ya . kurenan to shite . kyô mo ari
Buson
pluie de printemps;
Il commence à faire sombre;
Aujourd’hui aussi se termine
–
hi kururu ni . kiji utsu haru no . yamabe kana
Buson
bien que la nuit approche,
tirant des faisans
dans les collines printanières
–
hana ni kurete . waga ie toki . nomichi kana
Buson
en retard après avoir contemplé les fleurs,
la route sur la lande,
la maison encore loin
–
saga e kaeru . hito wa izuko no hana ni kureshi
Buson
Gens rentrant à Saga –
où étaient les fleurs de cerisiers
qui les ont gardés jusqu’au soir ?
°
(p.571)
na no hana ya . maya wo kudareba . hi no kururu
Buson
descendant du mont Maya,
des fleurs de colza,
les ombres de la nuit tombant
–
itoma naki . mi ni kurekakaru . kayari kana
Buson
occupé tout le jour,
le soir commence à tomber;
la tache du moustique
–
yama kurete . momiji no ake wo . ubai keri
Buson
les montagnes s’assombrissent
prenant le cramoisi
des feuilles d’automne
–
kurudera ni . tôbiki wo taku . higure kana
Buson
brûlant des chaumes de millet
dans le vieux temple ;
le jour s’assombrit
–
sumi-uri ni . hi no kurekakaru . shihasu kana
Buson
le jour s’assombrit
sur le vendeur de charbon
à la fin de l’an
–
biwa no hana . tori mo susamezu . hi kuretari
Buson
fleurs du néflier;
même les oiseaux ne peuvent pas voler çà et là;
le jour est fini
°
(p.572 :)
hitasura ni . sakô de mo nashi . kado no ume
Issa
Il ne semble pas
très anxieux de fleurir,
ce prunier au portail
–
sumizumi ni . nokoru samusa ya . ume no hana
Buson
dans coins et recoins
le froid reste :
fleurs du prunier
–
ume ichirin . ichirin hodo no . atatakasa
Ransetsu
une autre fleur du prunier,
et ce tant de chaleur
en plus
°
(p.573 :)
kake kakete . tsuki mo naku naru . yosamu kana
Buson
décroissant, décroissant,
la lune aussi a disparu –
comme la nuit est froide !
–
higan-mae . samusa mo hito-yo . futa-yo kana
Rotsû
avant l’équinoxe de printemps;
le froid ne va durer
qu’une nuit ou deux de plus
–
haru mo yaya . keshiki totonou . tsuki to ume
Bashô
la scène de printemps
est presque prête :
la lune et les fleurs de prunier
°
(p. 574 :)
shiraume ya . sumi kanbashiki . kôrokan
Buson
les fleurs de prunier blanches;
dans le Kôrokan *
l’encre de Chine embaume
* bureau chinois où l’on recevait les hôtes étrangers, les ambassadeurs,etc. (: R.H. Blyth).
–
futamoto no . ume ni chisoku wo . aisu kana
Buson
les deux pruniers :
j’adore leur floraison,
un tôt, l’autre plus tard.
ou – littéralement – :
J’adore
le précoce-tardif
des deux pruniers
(: p.576.)
°
(p. 575 :)
utagawanu . kokoro ni shiroshi . ume no hana
Mokuin
pour le coeur
qui ne doute pas,
les fleurs blanches du prunier
°
(p.577 :)
kusa-mizu no . ido no kiwa yori . ume no hana
Issa
près d’un puits
d’eau putride,
les fleurs du prunier
–
otoroe ya . hana wo oru ni mo . kuchi mageru
Issa
force manquante :
même en cassant cette branche en fleurs,
une bouche grimaçante
°
(p.578 :)
ume ga ka ni . notto hi no deru . yamaji kana
Bashô
soudain le soleil se leva
au parfum des fleurs de pruniers
le long du sentier de montagne
–
yama no tsuki . hana nusubito wo . terashi tamô
Issa
la lune au-dessus des montagnes
brille bienveillante
sur le voleur de fleurs !
°
(p.579 :)
tsuki no ume no . su no konnyaku no . kyô mo suginu
Issa
la lune, les fleurs de prunier,
le vinaigre, le konnyaku * :
voici que s’en va aussi l’aujourd’hui !
* une pâte faite avec la fécule d’une racine fibreuse du taro (: R.H. Blyth).
–
ko no shita ni . shiru mo namasu mo . sakura kana
Bashô
sous l’arbre,
dans la soupe, dans la salade de poissons :
des fleurs de cerisiers !
°
(à suivre, p.580-)