Haïkus, etc. Py. 1-15 sept 2012 :
sa mouche de compagnie –
mère fait une partie
de solitaire
(« ma mouche voudrait
faire un Rumikube avec moi
– Pas question ! »
: Odette Py)
°
(kyôbun à l’étoile fanée :)
souvent l’« étincelle »
(bien) plus courte
que 17 « syllabes » !
Ex. :
une étoile
aussitôt
fanée
°
As-tu remarqué
si les étoiles
filaient plutôt
de droite à gauche ?
(cf aussi :
« ciel d’étoiles –
un aligot »)
°
vampire
la nuit
lampe
l’encre
(vampe, goule, strige ou stryge* * = vampire femme-chienne.)
–
faire tomber les « barrières » / de la poésie du « haïku »
°
les draps
pendus aux portes
la nuit
sèche
nt
°
ténèbre
clac
vertèbre
°
(s’)immoler
par l’œuf
(mollet)
/ le feu mollet
°
ah ! la première rose rose
de mon premier jog
depuis des lustres !
– ah, la première souche !
– ah, la première fumée de(s) pot(s) !
°°
« je pense donc je » fuis
ou :
(d)éloge de la pensée :
se mettant un suppositoire,
pensant :
« Stéphanie de Monaco » !
+
sur le siège
des toilettes du train
pensant vaguement
à sa destinée
°°
ma mère rêve
de se réincarner en oiseau
… pour la beauté des paysages
°
Noël
j’accroche mes boules au sapin
aïe !
(d’après Liette Janelle H.45 pour Gong 37)
°
porcelet qu’on égorge
la gamine voisine
°
la justesse d’être : voilà – aussi – ce qui transparaît dans de « bons » haikus…
°
comme un cormoran
rendre
gorge
°
diminuant les doses de salé :
pourquoi ça l’est
encore ?
°
ce que cache le langage /
les mots que cachent les mots /
(un mot peut en cacher un autre…)
:
là vendent
lavande
…
°
je coupe le jambon
la théière frémit
je coupe le jambon
la théière proteste
°
la glace
(est) rouge
– phoque ! *
* : « fuck ! »
ou : « fucked phoques ! » ?
°
chaque jour
sentir une nouvelle rose –
trotting au parc
/ déjouer les racines
°
rentrée
scolaire
colère
°
mur muret
(les mots)
se font face
et se répondent
à voix basse
–
les murs (ayant des oreilles)
les murets
se / leur
répondent
à voix basse
°
la télé
regarde
le salon
son œil bouge
dans la nuit…
–
cyclope
l’œil ouvert de la télé
sur le noir
–
la télé
regarde
le salon
°
Insomnie –
la taille des crayons
°
C.D. cédé –
décédés
°
premier été « socialiste » :
la Valls * des Roms
* nom du ministre actuel de l’Intérieur (/ extérieur).
°
derrière le tgv
un papillon ~
Orly, début septembre
°
toute une colonie de pigeons
couvrant un terrain de football
décolle
un avion d’Orly
y laissant quelques plumes
°
Flouter le sujet du haïku…
°
scénario – senryû
°
banlieue :
« bijouterie ZIRA »
sur un vieux mur
°
contre la fantastique odeur du pain
fermer les portes
– cuisson de nuit
°
l’ici,
le la (/ le là )
°
ce matin
recoller les morceaux
d’(e quelques) objets
en souffrance
°
autour du cou
du Bouddha assis
un mince collier
de colle
°
sirènes
du premier mercredi midi
du mois
un chien aboie
°
décédée d’un A.V.C.
à 33 ans
cette pianiste –
fermer la radio
regarder les fleurs
°
ils piaillent à qui mieux-mieux
(ils piaillent à cui mieux-mieux
ils piaillent à cui-cui mieux-mieux)
°
plage :
trop de faims et de messes ?
°
les haïkus
comme des déchets
qui envahissent la plage —
°
(kyôbun court :)
le haïku c’est ce qui s’échappe
un insecte
aux ailes colorées
de soleil
°
(duilien aux boules :)
des boules qui se cognent
le soleil qui se couche
(stade L. Lagrange, 75012)
–
le haïku est « religieux »
: il relie
(2 éléments, etc.)
°
passant le plus souvent possible
par le square
des frères haïkistes *
* (: In memoriam René et Henri Druart, Reims)
–
dans le square
des frères haïkistes
réviser quelques versets
°
remplir le vide
avec des mots
°
le temps
immobile
ou presque
d’un banc du square
quelques bruits griffent l’air
°
un court discours
°
près du toboggan
glisse le temps
square des frères Druart *
* haijins, érudits rémois
°
les mots
par peur du vide
/ de son vide ?
°
sur le toboggan
glisse
la lumière
(?)
–
un papillon passe
…
…
–
de haut
en bas
du toboggan
des éclats
de soleil
–
l’attente *
du tobogan
* / la tente ( ? )
–
le temps
glisse-t-il
sur le toboggan
la lumière / assise
sur le toboggan
sur le toboggan
…
…
°
square des frères Druart
une femme passe,
un pain dans la main gauche
°
entre deux lattes
d’une chaise de square
une plante a poussé
°
ces grandes vitres
de la médiathèque
d’où l’on voit
en bas
la ville
marcher
au pied de la cathédrale
et les pavés
/ les volumes
que tu grignotes
fil à fil
tes yeux se défont
inexorablement
(… la transparencre…)
–
ses chaussures (basses ouvertes) rouges
sur la moquette grise
au-dessus
repliée sur sa chaise
pieds nus
et devant son ordi
: médiathèque
–
j’irai
à longueur d’après-midis
tirer de longs traits de poésie –
avant de reprendre mon train
°
certains mots
just hit it right
right down the middle
frog’s eye
/ frog’s ear
là ce n’est pas
la grenouille qui chante
au bord de l’eau
c’est l’eau qui chante
(strung by the frog)
pincée par la grenouille
L’eau là
fit chanter * la grenouille
* / bruire
–
Qu’entend la grenouille
qui saute
dans la mare ?
°
Les mots
(sont des couvertures)
– pour recouvrir
le cadavre
–
soulever le voile des mots
pour reconnaître
le visage
du mort
°
tâche d’ôter cette tache,
lui dis-je,
déictique ! *
* / didactique ( ? )
°
Ce que l’on ne fait pas dans le haïku, on le fait justement dans le senryû : revanche !
°
tenir dragée basse
°
(Haïku-canon :)
rarissimement
je m’arrêtai sur ce mot
d’Amélie Nothomb
(in Acide sulfurique, p.60, LdP 30796)
°
un roman d’égare
ment
°
caracol*/e
barcarolle
l’enfant
fait des cornes *
au piano
* (en) espagnol
/ espagnoles
–
la partie
de piano
corne
–
mariée au pi-anneau
ronde elle se met au pi-anneau
–
« peinture » →
« Faire d’un (haïku) une fenêtre ouverte vers l’extérieur »
–
le haïku (qui) vient de l’extérieur,
repart vers l’extérieur
°
encore au lit
quelques coups répétés réguliers –
un œil qui pleure
°
le parfum plus subtil
des roses en septembre
une coccinelle
garée en courbe
°
entièrement voilée
et seuls ses yeux
derrière ses lunettes
entièrement voilée
et les lunettes
noires
entièrement voilée
…
…
entièrement voilée
ses lunettes
réfléchissent
entièrement voilée,
…
…
°
concocktail
°
son décolleté de septembre
les couleurs de son été
–
décolleté :
…
…
°
première pluie
au 11 septembre
son visage gris
–
premières gouttes par la vitre du train
il finit sa bouteille d’eau
–
une merde sèche
sur le trottoir –
première pluie de septembre
–
quelques feuilles
collées
au trottoir
1ère pluie de septembre
–
gouttes tombant dans mon sommeil
raindrops falling into my sleep
–
(grise mine :)
taillant tous les crayons
de la maison
1ère pluie de septembre
–
tous ces copeaux
dans la corbeille
1ère pluie de septembre
–
dans la corbeille
et à côté :
copeaux de septembre
°
Le haïku, ça peut tellement être (d’) ici (de) maintenant,
que ça peut être comme un journal de bord…
°
trous dans le poème
de mots retirés
( : donner au blanc)
Aéré
le noir pesant
le blanc d’air
°
Pourquoi s’entêter au 5.7.5. ?
Les onji ne sont pas des syllabes !
°
blanches bogues de marrons
fraîchement tombées
– jog vespéral
–
les gouttes de pluie
ont-elles bu le parfum des roses ?
– soir de septembre
°
un pet
vint mettre fin à mon poème
sur le silence de la nuit
°
devant la télé allumée
la femme éteinte
2 h 54
°
monocordes composteurs
leur « ting » bientôt
énervant
–
Inventer des composteurs
à hauteurs de sons différentes
(pour )(créer)(des) : symphonies de voyageurs !
–
= des composteurs
pour voyageurs
« compositeurs » !
°
elle s’enfonce dans la nuit
le son de sa voix
s’enfonce aussi
°
de l’ascenseur
sort
un parfum
–
dans l’ascenseur
seul
un parfum
(: d’après Patrick Fetu.)
°
dans un triangle d’eau
des cercles *
qui s’accélèrent
* / des ronds ( ?)
°
ce lac
un soleil d’huile –
plonger
°
gravant
sur du papier
des haïkus
préhistoriques
…
°
cligne des yeux
l’immeuble –
soir * de septembre
* / crépuscule
(19h30)
°
taches,
éclats,
pièces de puzzle
°
bien dans son corps
bien dans son cœur *,
crépuscule de septembre
* kokoro = esprit-cœur
°
les pages du livre
respirent * d’un côté
: voyage (en) RER
* / bougent
–
une aile seule
du livre bat
: siège de RER
°
ah les nuages ( !)
ourlés de ce soir
–
le loup
hurle à la lune
ourlée ce soir
( = son meilleur poème ?
brûlé : 1967 ?)
°
un petit papillon blanc du soir
monte vers ma bouche
je souffle
°
(jog :)
brossant (quelques) branches basses
– jog aux lanternes
–
le parfum passé
des roses de septembre
– jog aux lanternes
–
un conciliabule corbuesque * –
la permanence du ruisseau
* / de corbeaux
–
un moucheron
dans la bouche
– jog aux lanternes
–
le moucheron
du jog du soir
ressorti
sur le bout de la langue
–
au bout de la langue
le moucheron
du jog aux lanternes
°
le café
c’est mauvais pour la voix
: parol’ de prof’ de chant !
°
dès que tu le traduis,
ton 5/7/5
vole en éclats…
°
rails rouillés –
l’automne
rusty rails –
Autumn
–
rouille sur les rails
l’automne
°
une statu(r)e Crumb-esque
ce matin et ce soir
dans le TGV
°
lentement
sereinement
terminant ce carnet
– la fin de l’été
°
a small « thing »
seen acutely
→ haiku
°
devant : le ciel gris
derrière : le soleil
– équinoxe
°
écrire creuse
galerie nocturne
galanterie
galère
galure
un thé au matin vert
°
les mots
doivent retrouver
les choses
°
samedi ensoleillé
de septembre
un suicide sur la voie
°
(ancien :)
chalet :
le cœur à moitié empli de neige
: vœux de nouvel an
°°°