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‘Une mare cachée’ : une anthologie moderne de haïku – 2)

4 mai 2015

daikan no aoki kinu haru asa no ten

Arima Kazuko (1910 – ). Tête du groupe de haïku Dôjin (« L’associé »)

froid du plein hiver
étendant de la soie bleue
sur le ciel du matin

°

kanzuri ya nami shirogane no funadamari

Tsuji Michio (1935 – )

pêche en plein hiver –
lueur argentée des vagues
autour des bateaux à l’ancre

°

yûki koso chi no shio nare ya ume mashiro

Nakamura Kusatao (1901-1983) (h) Fonda et mena le groupe de haïku Banryoku (« Une myriade de feuilles vertes »). Les pruniers ont souvent été associés aux gens de lettres :

c’est le courage seul
qui fait le sel de la terre –
prunier du blanc le plus pur

°

kôbai ya eda wa sora ubaiai

Takaha Shugyô (1930 – ) (h) Tête du groupe de haïku Kari (« La chasse »), Président de l’Association des Poètes de Haïku (H.P.A.) qui fait fonctionner le Musée du Haïku de Tokyo.

toutes les branches et tous les rameaux
rivalisent –
fleurs de prunier rouge

°

kôbai ni mottomo tôki isu erabu

Shiina Fumiko (1908-2000) (f)

m’asseyant je prends
la chaise la plus éloignée
des fleurs de prunier rouge

°

taishun ka taikan ka ishi shizuka niet

Nakajima Hideko (1936 – ) (f) Tête du groupe de haïku Hibiki (« Résonance »), et membre associée du groupe Kanrai (« Tonnerre d’hiver »)

pierre tranquillement assise –
attendant la venue du printemps ou
endurant juste le froid

°

Mone no e no usumurasaki ni haru a matsu

Iwai Kumie (1939 – ) (f)

les nuances lavande
d’une peinture de Monet –
attendant le printemps

°

asa no taku tamago no katachi haru kizasu

Katô Kôko (1931- ). Cette strophe a été sélectionnée par Satô Kazuo pour sa colonne bilingue de haïku du Sunday Mainichi :

la forme d’un oeuf
sur la nappe matinale –
l’approche du printemps

°

kisaragi no hikari momiau zôkiyama

Asakura Kazue (1934-2001) Membre associé du groupe de haïku Ashibi (« Andromède japonaise »)

en février
les rayons du soleil se bousculent
dans un taillis de la colline

°

sekijû no kuchi ni mushi sumi yûsetsuki

Katô Kenkô (1920 – ) (h) Tête du groupe de haïku kunpû (« Brise embaumée ») :

un insecte vivant
dans la gueule de l’animal de pierre –
période de la neige fondante

°

(A suivre, p.22)

« Le rire dans le haiku japonais » par Nobuyuki Yuasa

22 février 2013

Tiré de « Haijinx » Vol. I, n° 1 (printemps 2001), et d’après Rediscovering Bashô – une célébration de son tricentenaire, Global Books, 1999 :

« Le rire dans le haiku japonais »
par Noboyuki Yuasa,
fait partie d’un recueil d’essais qui détaillent les influences de Bashô sur le haïku d’aujourd’hui:

°°°

On conçoit généralement de nos jours que le rire appartient au domaine du senryû et que même un sourire n’est qu’accidentel dans le haïku. Il y a en effet beaucoup à dire pour la défense de ce point de vue habituel. Le haïku s’est formé à partir du hokku, poème initial de versets liés, requérant plus de dignité et de profondeur que le restant des poèmes de la chaîne, tandis que le senryû s’est formé à partir des « hiraku », les strophes comme simples membres de la partie centrale de la chaîne où l’on attendait plus d’esprit et d’imagination. On a aussi considéré généralement deux choses comme essentielles au haïku : le « kigo » , un « mot-de-saison » qui donne de l’élégance au poème, et le « kireji », un « mot-de-coupe » qui élève le statut du poème en lui donnant son indépendance syntaxique et son pouvoir émotionnel. Ni l’un ni l’autre ne sont nécessaires dans le senryû. De plus, on dit que les traits caractéristiques du senryû se trouvent dans la peinture (description) de « jinji », les affaires humaines, normalement de manière comique, et dans l’utilisation franche de « zokugo », des termes vulgaires.
Ayant dit cela, je ne peux cependant pas m’empêcher de questionner cette vue traditionnelle. Quand Yamazaki Sokan (1460-1540) et Arakida Moritake (1473-1549) initièrent le « haikai no renga », à l’ère Muromachi, celui-ci fut intentionnellement créé comme une révolte contre la tradition élégante du waka et du renga. Ceci étant suggéré par le titre même de l’anthologie qu’édita Sokan : Inu Tsukuba Shu, « Inu » signifiant « chien » et « Tsukuba » n’étant pas uniquement une métaphore du waka, mais également le titre de l’anthologie de renga compilée par Nijo Yoshimoto (1320-1388). Un exemple de l’anthologie de Sokan nous convaincra facilement de la « chiennerie » de sa poésie :

Sirote tes larmes –
Il n’y a rien pour moucher ton nez
dans ce mois sans dieux

Dans le japonais original, puisque « sans dieux » et « sans papier » se prononcent de la même manière, il y a là un jeu de mots qui impressionne le lecteur par son esprit. D’après les critères actuels, c’est probablement plus du senryû que du haïku. Pourtant, il fut choisi pour cette anthologie par le poète que l’on considère habituellement comme le père de la tradition du haïku. On peut voir le même esprit dans le poème suivant, de Sokan lui-même :

Dans la pleine lune
fourrez un manche, cela fera
un superbe éventail

Ce poème est iconoclaste au sens où la pleine lune, considérée traditionnellement comme l’incarnation même de la beauté élégante est ramenée du ciel à la terre. Cependant le poème n’est pas sans posséder quelque beauté, parce que lune et éventail mettent en valeur la fraîcheur du soir.

Un exemple de Moritake, maintenant :

Le saule vert
peint un sourcil sur le visage
d’une berge

Ce poème, à mon avis, est plus traditionnel que celui de Sokan en ce qu’il décrit une belle scène printanière, mais l’emploi hardi d’une métaphore le « distingue » de la poésie traditionnelle. On lit le poème d’une double façon, car derrière le saule nous voyons le visage d’une femme avec de beaux sourcils.

Cette tradition ouvertement comique, débutée avec Sokan et Moritake, fut d’une certaine manière révisée dans les premières années de l’ère d’Edo par Matsunaga Teitoku (1571-1653) qui essaya d’élever le « haikai no renga » du niveau d’une rébellion infantile. Il dit dans Tensui Sho que puisque le « haikai » est une forme de « waka », il ne faudrait pas le rabaisser au rang de poésie vulgaire. Mais Teitoku ne renia pas le rire. Il essaya plutôt de l’affiner. Un de ses disciples, Saito Tokugen (1559-1647) compara le renga au No et le haikai aux « kyogen » (interludes comiques joués entre les pièces de théâtre No), disant que tout ce qui était « inférieur », comme le kabuki, devrait être banni. Voici un poème de Teitoku qui montre la différence existant entre lui et les poètes le précédant :

Les boulettes aux fleurs
elles semblent préférer, toutes ces
oies sauvages qui s’en retournent

Teitoku provoqua souvent le rire en utilisant une expression proverbiale à un endroit inattendu. Dans ce poème, le proverbe populaire « des boulettes plutôt que des fleurs » sert à expliquer pourquoi les oies sauvages retournent au nord quand le printemps arrive au Japon.

Teitoku réussit, sans aucun doute, à chasser la vulgarité du haïkaï. D’un autre côté, il est indéniable que sa poésie devint quelque peu pédante : plus savante mais moins imaginative que celle de ses prédécesseurs. Cette tendance fut vivement attaquée par Nishiyama Sôin (1605-1682). Celui-ci forma avec ses disciples un groupe appelé « Danrin », ce qui signifie « forêt loquace ». Ce nom suggère que son groupe était plus proche de la vie des gens du commun. Par suite de cela, ils s’éloignèrent de la pédanterie de Teitoku, infusant à leur poésie un esprit de plus grande liberté. Voici un poème de Soin :

les ayant regardé longtemps
je chéris les fleurs, mais, ah,
la douleur dans mon cou !

Derrière ce poème nous voyons le tanka de Saigyo :

Les ayant regardé longtemps,
je chéris les fleurs si tendrement
que quand elles se dispersent
je ressens d’autant la tristesse
de leur faire mon dernier adieu

Nous devons ici admettre que, dans une certaine mesure, le poème de Soin est iconoclaste, mais d’une qualité autre que celui de Sokan. Le but de Sokan, nous l’avons vu, était de détruire le monde élégant du waka, tandis que celui de Soin était plutôt de présenter une scène humoristique. Je crois pouvoir dire que Soin fut le premier poète à découvrir la légitimité du rire dans le « haikai no renga ». Je pense que c’est ce que Okanichi Ichu (1639-1711) ressentait quand il disait dans Haikai Mokyu que l’essence du haikai est le rire (kokkei). Selon lui, le haïkaï devait s’écrire « sans rime ni raison », c’est-à-dire avec « des mots qui sortent spontanément de la bouche pour plaire à l’auditeur. »

Noboyuki Yuasa.

Haiku, etc de Py – 12/2012 – 2/2

3 février 2013

°°°

un jardin rocambolesque

à l’heure du vent

 

Nés de la nuit.
Bribes. Fragments.
Fariboles – Faribolesques…

 

Sur la petite

route du cimetière

un colis sans nom *

 

* cf : sur la petite / route du cimetière / le soleil – mon père

( : fév 2001)

 

l’avion suit le fil électrique

les nuages filent en sens inverse –

mi-décembre

 

aujourd’hui

8 heures de taiji-quan –

sur le pont un cycliste

 

un coup de rame à droite,

un coup de rame à gauche…

: peindre

 

(d’après Entretien avec Fabienne Verdier, de Charles Juliet, éd. A. Michel, p. 45)

 

le ciel

pose ses couleurs

sur le fleuve –

rides dansantes

 

le (menu) fretin frétille –

un avion vers Orly

traverse la Seine

 

(le) son rythmé

du battement d(es) ailes

de deux cygnes

à queue-leu-leu

au ras de l’eau

(- la Seine à Choisy) *

 

* au-dessus de la Seine

 

feuilles sur le dos :

rosée au ventre –

dimanche matin

 

cette neige

qui habille

la terre

de lumière…

 

parfois (dans) la nuit

ses narines chantent –

a-quies-cer

 

une plume

pour écrire sur ton corps

l’invisible frisson

 

un arc-en-ciel

mangé par un nuage –

approche de Noël

 

la lune :

un cimeterre céleste

( : aujourd’hui)

 

quand les mots

collent aux choses,

immédiatement

 

: quand les mots sont à peine

une construction

(conscient) =

furtive…

 

quand les mots ne sont

qu(e d)’une construction furtive…

 

Le livre lu,

je le relis,

m’en imprègne

(me) l’encre   en moi

(: cf Ch. Juliet, Entretien avec F. Verdier, A. Michel, 2007)

 

Atteindre l’art sans art

(Atteindre) le poème sans mots

la montagne sans montagne

 

Faire réussir la facilité *

* la décontraction, le relâchement, le sans-force

 

Se détacher de la force (musculaire),

agir selon l’énergie

primordiale ( : céleste + humaine + terrestre)

dans la grande spirale du Tao,

ce si subtil…

 

Au centre du dire

 

Être au centre

 

 

de toi-même

 

 

péri-

       féérique

 

pendant la messe pour Alain,

le portable de Jean-Jacques

 

RAndré dans le rang

O

au vieux cimetière

 

Au cœur de l’instant

L’instant du cœur

 

L’instinct de l’instant –

 

Cultiver l’instinct de l’instant…

 

Retrouver sans cesse l’ / son équilibre

 

je trébuchais

dans l’escalier

un bras se détendit

devant moi

me permettant de recouvrer

mon équilibre

 

La volupté du geste juste

(sans effort / sans force)

 

(Ils trouvent de la beauté à la justesse…)

 

Moins importe(nt)

ancien(neté) ou nouveau(té)

que l’expression juste, exacte, véridique,

sincère,

de cœur de l’instant

 

… et moins le « vouloir-faire »

que le « laisser–faire » !…

 

/ Ancien, Nouveau

importent moins

que l’expression exacte, sincère, juste

du cœur de l’instant

 

1 spécialiste des cou(ille)s tordues…

 

un

st

un

 

une porte de métro

couine (toujours) sa gamme descendante

Gare de l’Est

 

L’essieu :

Les cieux

s’approchent

 

… en bon épeautre

(qui se respecte…)…

 

À force de s’exercer,

cela (= le geste) devient / doit devenir

automatique :

Ne pensez-plus ! »

 

(: prof de Qigong et Taiji-quan)

 

: Enclenchez l’automatique !

 

Michel-Ange Fauteuil…

Livre

aux pages blanches

que nul mot

n’osa (jamais)

(déflorer !)…

 

Deuil pour deuil,

An pour An.

 

L’absolu, une solution ?

 

La consommation coulante…

 

Les temps révolus(sent)

La vélorussion

Vélorussionnaires

 

Une vue de

Laisse – Prie …

 

un jour après

« la fin du monde », *

l’ « Absolu » de Dior

 

* censément le 21 /12 2012.

 

à la porte

de la boulangerie

ce clochard

se réchauffe

 

pailletés

les nénés

de Nyna

nouant

le cadeau

de Noël

 

le lendemain

de la fin du monde,

le « bonjour ! »

à tous

 

le lendemain

de la Fin du monde :

« J’adore l’absolu », de Dior

 

: Absolu Rose Damascena

Absolu Jasmin Sambac

Absolu Tubéreuse Inde

 

le lendemain

de la Fin du Monde,

les absolus de fleurs

 

le lendemain

de la Fin du Monde

une eau de parfum absolue

 

(Sincère :)

… être honnête avec ses perceptions (/ sensations). Ne pas les truquer (/ trafiquer).
De toutes façons ça se sent quand c’est trafiqué, triché, quand c’est du chiqué.
Et même plus – ou autre :

S’encensant tant,

c’est sûr, ça sent

son ascenseur !

 

( : par exemple.)

 

Percer les outres

(- cuidant(e)s / -cuidances / -danses…)

 

/ L’ai-je bien léché ?

(lèche-bottes / lèche-bitte(s)…)

 

Le (haut) débit du débat…

 

L’an deux mille douille(s) *

s’achève,

au suivant !

 

deux-mille an-douilles

 

Les îles repliées…

 

sous les piles du pont

la nappe du brouillard

où l’on sait Millau

 

À peu de feuilles près

le biloba nu

– encore un Noël !

 

un tout petit chat noir

traverse un zèbre blanc –

vers Noël

 

(Jog de Noël :)

grimpant la rampe

au-dessus de Millau –

5 vautours

tutoient les sommets

 

des jumelles * le rire

au même instant :

exactement

de la même forme **

 

* Ingrid, Florence

** courbe

 

je lie

puis délie

puis relie

lentement

le fil de la soie :

chansi gong

 

au bord de la route

une boîte de cigares

récolte

des feuilles de chêne

 

J’ai tout mon temps,

j’vais tout monter !

 

Mo – big – dick !

 

(Sauter)

du coq à l’âme

 

Corps et âne

 

jog du dernier jour :

ce haïku n’attend plus que

ma bonne volonté

 

Il est / Elle est

plein/e de bonne volupté !

 

jog du dernier jour

le premier rayon rose

en bout de pic

 

entre deux monts

la traîn(é)e blanche

d’un avion

 

première touche de soleil

sur les crêtes

 

le soleil appuie,

élargit son pinceau

vers le bas

 

(la lumière gagne)

 

première échancrure jaune

dans le blanc

au bord de la route

 

en fin de traîne

les signes cabalistiques

peu à peu

s’estompent

 

chaque moment

est neuf –

pourquoi se soucier

de « modernité » ?

 

Peu c’est mieux

 

peu c’est mieux

parfois –

 

non pas

peu pour peu,

mais

peu pour plus,

 

peu pour mieux.

 

La voie du haïku…

Première leçon :

oubliez tout !

 

« Videz-vous d’abord, avant de pouvoir être rempli(e)(s) par l’esprit haïku. »

Gabi Greve

 

(Ancien :)

salon de l’auto

modèle et machine

roulent des mécaniques

 

Il n’est pas infréquent

que les colverts violent

à plusieurs leur femelle

 

c’est du règne animal

l’accouplement le plus violent

 

(cf : « Science et Vie » n°  )

 

Quant aux Bonobos,

ce sont les plus cool :

hétéro, homo,

tout y passe,

et même en missionnaire

 

Passant la dernière après-midi de l’an

en compagnie d(es) Anciens poètes chinois *

le plus jeune d’entre eux mort il y a 315 ans, **

sereinement –

 

* Des hommes, de vin et de sieste… et d’accord au cours des choses

 

** Yuan Mei (1716-1797)

 

serpentant le long de la piste

les skieurs aux flambeaux

signent la fin de l’année

 

– feu d’artifice

 

°°°

 

Finissant l’année

avec (d’) Anciens poètes chinois –

la commençant

 

Dernière

et première

cuite

de l’année

 

°°°

12 Plagiats de CHRISTINE SAÏTO par Daniel Py

4 février 2012

12 Plagiats de CHRISTINE SAÏTO,
extraits de Visions fugitives,
éd. de l’Amandier, 2002,
par Daniel Py :

°

les fleurs tourbillonnent –
la mort peut-elle danser ?

(cf. p. 7)

°

jaune sur jaune :
où le papillon ?
où la fleur ?

(cf. p. 15)

°

lune et nuages
jouent à cache-cache
Nouvel An

(cf. p.19)

°

petit chapeau de soleil jaune
moi aussi je mange du riz

(cf. p.27)

°

la foule sort du musée
ombre et silence
y entrent

(cf. p. 29)

°

le chant des oiseaux épouse le son des cloches
Dimanche au village

(cf. p. 40)

°

à l’orée de l’invisible
l’objet
sur sa tranche de silence

(cf. p. 41)

°

blancheur du cyclamen
le présent ? l’ombre
entre les pétales

(cf. p. 46)

°

une cloche sonne
un clochard s’éveille
se rendort

(cf. p. 50)

°

le grand nuage blanc glisse dans le bleu
les fleurs des champs soupirent d’aise

(cf. p. 55)

°

un crépuscule gris
glisse sur les murs gris,
une femme en noir attend

(cf. p. 56)

°

l’arbre condamné –
dans sa chute
arrache une étoile

(cf. p. 65)

°

: d.py, 4/2/12.

haïku, etc. de Py – déc 2011 – 2/4

2 janvier 2012

°

« Ah moi,
pour l’appareil photo,
j’ai pas l’réflexe ! »

°
(garage :)

la calligraphie
des roues de la voiture
– pluies de décembre

°

ce matin,
quel coup !

la lune en deux

la lune plein C
de haut en bas

– quelle lame infaillible !

ce matin
la demi-lune
sabrée net !

°

sur le bitume
un coton

en forme de nuage

sur le bitume
un coton
nuage

°

au restaurant *
un homme déjeune
avec son nœud-papillon

* dernier samedi avant les fêtes

°

ses ongles poussent
la saison froide *

* / blanche

°
Bashôtages :
A)

dans l’étude du haïku
plongé
– Bashô !

B)

dans l’étude du haïku
plongé

– plouf !

:

« vieille mare –
une grenouille saute
le bruit de l’eau »

Bashô.

C)

trouver
le centre
du dire

D)

haïplouf(!)

°

les mots rebondissent
du mur du fond
: haïku

ping-pong
de l’auteur
au lecteur
: haïku

°

une étoile
envoûte-t-elle
le ciel ?

°

ce ciel d’étoiles
l’aligot

°

le soir
c’est du temps
qui vient
dans la casserole

°

« centre d’aide de la conne » *
: ce matin
sur l’écran

* pour « connection » (à Hotmail) !…

°

pour usage de prépotence
mérite-t-il la potence ?

ce prépotant
se tripotant

ce très important
(/ très impotent ?)
ventripotent
en triporteur
transporté

°

les veufs
se suivent
et se ressemblent

°

Pont de l’Alma
la circulation
est rétablie

(19/12/11)

°

oranger clair

°

en général
les oiseaux
ont de la feuille

printemps –
les oiseaux
y vont de leur feuille

printemps –
qui doute
de la feuille
des oiseaux ?

°

un mot d’es
prie

°

trou où végéter
végétrou (-tégévé)

végétélé

°

(le dictateur)
troue la peau
du troupeau

°

faire volte-fesse

°

un cil, ciel !

°

(senryû papal :)

quand il pleut
le pape met-il
une capote ?

caploc ? – paploc !?

Plouc, un Ploc !

D’un ploc se moc ce mec ?

°


bile

débiler

débiner

°

ce matin
la lune
sabrée

fendeue

fend
….ue

d’un
haïkou sec

imparable

de haut
en bas

par le milieu

(écrire droit ( :)

redresser le dos
(de l’écriture))

ce matin
l’on voit :
le coup de sabre
qui a fendu
la lune
en deux

°


..ca
….ler


..vi
….er


..fi
….er

tic
tac

l’attaq
…….tiq
……… … !

°

entendre
l’écrit
la nuit

°

la lune
fendue
en deux

°

La vieille mare
de Bashô
est-il le kôan
qu’il me faut résoudre ?

(14/6/11)

°

la lune
un pied
dans l’o

l’o coulant(e)

nœud coulant
la lune
pied
dans l’o

la lune
sépia
dans l’o

°

Le Père Noël :
un faux-barbi ?
(un capitaliste pur sang ?)

la peine capital(ist)e

le nationisme

°
(bashôtage ?:)

la grenouille
remonte
à la surface de l’étang
– bulle ?

°

Avec le temps, c’est évident

le temps évide

(le temps est vide)

: caisse de résonance …

°

il suffirait
d’un coup de vent inopiné :
mon chapeau reste à la maison

°

respiraïk(o)u

(il) respir’aïku

°

ton pied
dans ma main
le bord du matin

°

dans l’ascenseur
la compagnie
d’un parfum

( : à – et d’après – Patrick. Fetu)

°

ce matin
des paquets d’oiseaux
le croissant de la lune décroissante
la veille de l’hiver

°

la traversée du dessert…

°

Sarko veut-il passer
à la
p-Austérité ?

à la va comme je te pisse… !

°

pour avoir été (de) gauche
toute ma vie,
je passerai sûrement
l’arme à droite…

°

printemps –
les oiseaux
sont souples de la feuille

°

Nouvelles du jour :
Barak Obama prépare un nouvel album pour 2012 –
Cesaria Evora interdit Facebook à ses filles

(20/12/11, Internet)

°

enregistrer le bouillon…

enregistrer le bouillant ?…

°

Autoroute :
le passager bourré
tire sur le frein à main
– veille de l’hiver

(A6, Villabé, 20/12/11)

°

du pâté
les pattes
du sansonnet au genièvre

°

ce soir
supprimé de mon répertoire
les coordonnées
de l’amie décédée

°

encre
blanche :
haïku

(white
ink :
haiku

: in ‘Hermitage’ V.I,1, 2004
: on « HaikuFoundationRegistry », 2011)

°

le sceptre du spectre…

°

BOR -ing

B O
. NÉ .
…R…

borné – d’âne ?

°

Zenième paraphrase :

le vin rouge du soir
le thé vert du matin

le vin est rouge
le thé est vert

le thé est rouge
le vin est vert

le vin est le vin
le thé est le thé

(cf/in Sengaï ‘Le rire…du zen’)

°

(Présolution :)

en 2012
finir de traduire
les 1012
haikai de Bashô

(l’impression d’être une fourmi
escaladant la montagne
du haïku,
grain de sable
après grain de sable)

une fourmi
escalade la montagne
grain
à
grain

1er jour 10 vers :
sur la montagne
une fourmi grimpe

°

au fond du verre
les pépins
tournoient
et se rassemblent

au fond de la mare
les grenouilles
s’assemblent

( : bashôtage ?)

°

la hotte
vide
du père Noël
(haïku)

°
(senryû aux fesses :)

tonique, la sportive a
des fesses en assied

°

Provoquer l’éclat *

– comme la grenouille
éclate / (brise)
la surface / la quiétude
de la mare

* de rire, par ex., …


(bashôtages :)

sans vent
la grenouille brise
le plat de la mare

vieille mare :
de grenouille
bredouille

brouille
grouille

ouille !

l’ouïe
brisée ?
de la carpe ?

tympantin ta mare

(tympan : tinta mare)

vieille mare
gren
ouille !

vieux
marc

°

retour à l’auge du / des temps…

°

les mots
lucioles
attrape !

°
(rêve :)

shôji –
sentant le rouge des joues
me soutenir

°

japonuisance(s) –

japonuisant
japonuisible
japorisible –

haïku :
soulever
les jupons du Japon ?

juponais
et même
juponiais !

°

Fukuchimères –

Fuku-chimios –

Fuku-chim(er)iques… !

°

l’A
de l’Aube
grimpe sur sa tour
Affel
pour voir le soleil
plus tôt
plus vite !

l’auge de l’aube –
patauge
en bauge
un ange

°

la fourmi,
le mont Haïku

accroché
au flanc
du Mont Haïku
sans dévicer *

* dévicer : perdre ses vices ( ?)

le mont-haïku,
quel flan !

je ridi-cale

°

Donner du « sens » !
Insuffler
la matière
verbale

ses matières verbales,

(il fait sous lui…)

(cf : « Sous Sarko »)

matières verbales…
: – tirez la chasse !

°

(B.N. :) le pape de l’anti-manière !

« Gong » : l’organe /la vit-rine (francophone) du parti WHA ( ?)

wha ! wha ! wha ! wha !
un haïku qui ab-wha ?

°

feuille de haï-chou

(haïchou-fleur)


j’y
me

°

sit
still

sitting
bull

sitting
bull
frog

assis(e)
grenouille
taureau

attendant qu’un haïku saute
la grenouille accroupie
au bord de la mare

°
(Re : le « je » dans le haïku (ou : « moi, si ! »)

moi
neau

moi
no

moi
seau

moi
zeau

°

moi
ne

°

les circonstencres

°

gourouesque

gourouge
gourouje

gouroué/e

/ l’influence de…
sur … :
ce qui dénote chez la personne influencée
un manque (évident ?) de personnalité !/ ?

one’s
own
way

°

après le choc

°

tout frais sorti de son œuf tout chaud

son œuf neuf
dix
toc

(- Sortir une revue qui s’appelle(rait) « toc » !)

°

Si personne ne secoue le cocotier,
on finit par recevoir sur la tête
des fruits pourris !

°

Si, si,
continuer
à leur « faire la nique » !
commu-niquer !

°

se mettant un suppositoire
pensant :
« Stéphanie de Monaco »

°

dans mon végétrou,
sûr,
pas de tégévé !

°

sous le pont Mirabeau
(ne) coule (qu’) Apollinaire
en mon oreille
lointaine…

°

ses hottes bien pleines :
joli cadeau de Noël(le)

°

(à propos du salaire de D.B. au P.S.G. : 800 000 € par mois :)

Il gagne en un mois
ce que je gagne en 30 ans –
Vous avez dit « carrière courte »,
Monsieur le secrétaire d’état à la consommation ? *

(in « Direct-Matin » n° 1000, du 22/12/11)

* Eric Lefebvre

°

en gabardine
il passe la gardine *
avec sa védrine **

* rideau rouge (cirque)
** carriole

°

sortant de ma banlieue
pour venir prendre à Paris
une bouffée d’oxygène !

°

sifflant un verre d’eau :
c’est quand le printemps ?

°

« Le Point » devrait faire maintenant
un numéro intitulé :
« Questions et réponses
sur l’existence de l’homme » ! *

* : « Questions et réponses sur l’existence de dieu ». N° de déc. 2011 ( ?)

°

je vous souhaite pour 2012
un monde moins ver-mielleux !

°

un sapin
« encapoté »
: Noël chrétien ?

°

franc parler
(/ francophone parler
et même anglo !…)

je parle francophone

°

(L’A. ☺
pas besoin qu’il (se) signe,
c’est du tout lu (d’avance) ! *

* Au moins, il a son style !…

°

méta(-eu-)phorisant…

°

caracopier
caracoler

°

en-s’en-ganté

°
(Bashôtages :)

f®og

(cf : « fog », de M.D. Welch)

in the fog
a frog
– « jump ! »

dans le brouillard
(d’)une grenouille

ag®enouillée…

°

Le haïku progressera
quand on brisera
(/ se permettra de briser)
sa gangue formelle
d’abord…

« Moderne », ce « haïku » figé dans sa tradition formelle ?

Un haïku « moderne »,
c’est un haïku
« qui quittera père et mère
pour aller vivre avec son époux » !

°

(dans « mon » haïku, il y a le sens de ce qui est dit, et (indissociablement ?) un travail sur la langue qui véhicule ce sens…)

°

Faire avouer à la langue
son « langage des oiseaux »…

°

déconcerto

°

(à suivre, 3/4)

(En) Défense des kyôku…

25 décembre 2011

(En) Défense des kyôku °, kyôka ° kyôbun °, éventuellement,
° genres qui existent bel et bien depuis quelques centaines d’années au Japon (!) :

Vivre
c’est bien ;
réfléchir
sur la vie
ça peut aider
aussi,
non ?

Écrire haïkus,
écrire senryûs
c’est bien ;
réfléchir
sur haïku
sur senryû
ça peut aider
aussi,
non ?

= c’est le rôle
exact
du kyôku

(qui n’est ni un kyô-ci ni un kyô-ça
ni un kyô-n’importe-quoi
comme certain(s) peu(ven)t l’écrire
– et vouloir vous en persuader
si ignoramment ! *
, non !)

dp.(25/12/11)

* voir, très récemment, sur la liste d' »échanges » « haiku-fr » !

oui, oui, (: de foi)

24 octobre 2011

°

oui, oui,
le haïku
c’est Zen !

°

d.(23/10/11)

Aux zoorties, Descartes ! – Kyôku

24 octobre 2011

°

le haïku ce n’est
ni « je » ni « pense » :
Descartes aux orties !

°

d.(24/10/11)

Tierra de nadie – 62 – Salim Bellen

20 octobre 2011

°

Zazen
j’écrase la puce
et je salue*

°

Salim Bellen, in Tierra de nadie, 62.

* or.: « faire gassho » (= « paumes des mains jointes », geste bouddhiste d’union, de respect et de reconnaissance, commun à diverses civilisations dans le monde.)

de Ryunosuke Akutagawa (1892-1927)

16 octobre 2011

°

grenouille verte,
ton corps est-il aussi
fraîchement peint ?

°

même le lapin
courbe une oreille
quelle chaleur !

°

chrysanthèmes blancs
même leur parfum
est clair et sombre

°

vent d’hiver –
sur la sardine encore
la couleur de l’océan

°

premier jour de l’automne
on remplit une de mes dents
d’argent

°

(son poème de mort – avant son suicide par empoisonnement :)

un seul endroit
brille dans la nuit :
mon nez qui coule
*

°

: Akutagawa Ryunosuke (1892-1927). (extraits de : )

* sa première nouvelle, qui le rendit célèbre – et qu’admirait N. Soseki – s’appelait « Le nez ».