Archive for the ‘Bashôtages – (kyôkus)’ Category

Haïkus, senryûs, kyôkus, etc. Py – Nov. 15 – 1):

3 décembre 2015

°

grenouille,

bredouille

– l’étang dort

l’étang dure –

Lola (la grenouille) se détend

(Lola) se défend

au saut élastique

 

La grenouille se détend,

ressort…

, se détend, s’allonge

, quelle cuisse !

La cuisse (légère ?),

aérienne !

: Etang-tatives,

étang-tations

°

(pendant ce temps-là)

le jour monte,

hausse ses couleurs, *

1er novembre.

* (hisse les couleurs…)

°

tous les premiers mercredis du mois

une minute 41 de sirène à midi

(me dit le calendrier

des sapeurs-pompiers

si la si rè

ne retentit

: fermez les fenêtres

ouvrez la radio

°

« Pour avoir des lèvres de rêve » :

la labiaplastie

ou nymphoplastie

°

Suites de son opération :*

son visage-

Halloween

* : infection,

°

L’arbre à cons…

– Vérifions si nous y sommes !…

°

Les escargots *

caracollent au plancher

* = « caracol » (: esp.)

°

De l’ogre d’Halloween

à l’orgue de la morgue ?

– Toussaint

Toussaint,

la paix des mores ? *

* / la paie des morts… /

°

… de gros grains de raisin blond…

°

balcon nogentais :

une table, deux chaises

reçoivent

la pluie

°

(Kyôku :)

Les mots du haïku

ne sont pas là pour meubler

/ combler… le vide,

… mais pour le mettre en valeur… (?)

°

un mille-pattes

luit sous le lampadaire –

lune noire dans trois jours

°

Le monde sera-t-il plus sale

après que tu l’auras quitté ?

°

depuis des années

ce mendiant aveugle

qui ne s’accompagne que de Brassens

(dans le métro)

°

papa pousse bébé tient poupée

(rue de Rome, 5/11)

°

Tout ce monde affairé :

cohue capitale

du matin

(métro, RER, …)

(et) marcher à pas lents

(escomptés…),

c’est pas la vie, ça ?

RA

LEN

TISSEZ !

°

Fête des Pères –

une femme cueille des roses

au bout des rangs de vigne

(Orly-ville, juin 15)

°

(Bashôtage :)

Mes voisins de Dnipropetrovsk,

comment vivent-ils

(ce matin à 5h35) ?

(Millau, 30/10/15)

Six jours plus tard je vois (sur W9)

l’équipe de Saint-Etienne

qui rencontre Dniepropetrovsk

en Ligue Europa de football !

(Orly, 5/11)

°

l’ho

riz

on

°

(9/2006, métro :)

Elle tricote,

on dirait,

les fils de son baladeur

°

(16/9/06 – métro parisien :)

All the jewelry

atop her breast

– my silent hands

Toute cette bijouterie

sur sa poitrine –

– mes mains sages

°

L’homme qu’a bossé,

l’homme cabossé

°

(Kyôkus :)

Haïku :

Alléger le trait

Ecrire =

se vider la tête…

Affiner le trait

Haïku :

Laisser gagner le blanc.

°

les géraniums en pleine efflorescence –

approche de la lune noire

°

le trottoir sec

mouillé sous les feuilles

°

papillon brun dans la rue

lune noire de novembre

°

dessous féminins

(:) la légèreté

du fil

°

tout l’or

°

le rythme récurrent

°

(Saori Nakajima, au kukaï de Paris :)

« Le haïku n’est pas sentimental;

le tanka, oui ! »

°

des corps de métier

suspendus

bleu sur bleu

°

horizontal un oiseau

traverse le matin –

une grue au bout du gris

°

lacet sur le trottoir –

serpent noir de l’hiver ?

°

(Sur une illustration de Mitsuru Ikeda, p. 51 de Haïkus satiriques (de Kobayashi Issa), par Seegan (Laurent) Mabesoone, éd. Pippa, 2015 :)

du bord de la rive

les grenouilles regardent la capitale

et se marrent

(: 9/11, vers 7h55)

du bord de la rive

regardant la capitale

des grenouilles se marrent

(même jour, 9h25)

°

Je viens d’écrire un senryû sur des grenouilles,

ses chaussures de sport vertes

(métro, ligne 14, 8h)

… puis le sac vert

de sa voisine…

°

détachant une feuille de géranium,

une libellule verte

s’envole de sous le balcon

°

(Tanka – devant une peinture chinoise de montagne… :)

Seul compte

le paysage qui s’ouvre devant soi

– s’oublier

un peu

°

(Avenue de Clichy :)

fondue dans un décor

d’encombrants

la mendiante

(: vers 9h40)

d’un abri-bus

quelqu’un

a aménagé son chez soi

(: 9h48)

°

(à suivre (p.45)…)

Haïku double – (yin-yang, …) – Haïku moit’-moit’ – …

24 novembre 2014

Dans le haïku, équilibrer le plein et le vide. (Savoir emplir, savoir vider). Laisser place au non-dit. Suggérer.

Le haïku est un siège (canapé ?) à deux places. L’auteur doit éviter de la prendre toute, mais laisser celle à son côté vacante pour y inviter son lecteur…

N’est-ce pas Bashô – encore lui ! – qui disait (si ma mémoire ne me trahit pas) qu’un bon haïkaï montre (moins de) la moitié de son sujet !?…

d.(24/11/14)

Haïkus absents de « L’intégrale » Kemmoku-Chipot – 3 –

30 avril 2014

386) ite toke te / fude ni kumihosu / shimizu kana

fonte / le pinceau aspire l’eau / d’une source

Printemps 1688. On considère que c’est une réécriture du verset n° 349 (= 336, chez Kemmoku-Chipot) :

tsuyu itete / fude ni kumihosu / shimizu kana

rosée gelée / un pinceau aspire sec / l’eau claire

Hiver 1687. Bashô prit les mots « kumihosu / shimizu » (« aspirant sec / de l’eau claire ») dans un waka de Saigyô. Dans les peintures à l’encre, on utilise le blanc du papier pour indiquer de l’eau. Parce que la rosée est gelée, Bashô ne peut pas humidifier ses encre et pinceau et ne peut donc tracer que de l’eau claire sur sa peinture.

Bashô reformula probablement son poème plus ancien après avoir lu le célèbre waka de Saigyô : « s’égouttant / sur des rochers moussus / la source d’eau claire / insuffisante / pour cette vie d’ermite ». Dans ce poème, au lieu que la glace libère assez d’eau pour humidifier un pinceau, la source est si minuscule qu’y plonger le pinceau l’assèche.

399) sato-bito wa / ine ni uta yomu / miyako kana

Le lotus est le prince des fleurs. On dit que l’arbre-pivoine est le riche aristocrate des fleurs. Un plant de riz sort de l’eau boueuse, mais il est plus pur que le lotus. En automne il porte du riz odorant, de sorte que le plant a le mérite des deux : il est pur et apporte l’abondance.

les villageois / composent des chants pour le riz / comme dans la capitale.

Printemps 1688. Certains pensent que Bashô dit que les chants des villageois sont les plants du riz qu’ils cultivent.

410) tanoshisa ya / aota ni suzumu / mizu no oto

un délice / se rafraîchir dans une rizière / le bruit de l’eau

Été 1688. L’idée pourrait être que le bruit de l’eau se délecte de la fraîcheur de la rizière ou que la personne se délecte de cette fraîcheur.

Haïku etc. de Py – oct 13 – 2/2

20 novembre 2013

°°°

Cette grenouille *
s’appelait-elle
Lola ?

* la grenouille
de Bashô
s’appelait-elle
Lola ?

°

caracol/e
barcarolle
l’enfant
fait des cornes
(espagnoles)
au piano

(sept 12 – 16/10/13)

°

une toile d’araignée
sous le panneau
et un voyageur
attendant
le train

(Orly-ville)

°

un sens atavie ?

°

pas encore assagi = assagité (?)
ou : passagi (?)

°

un béni-non-non

un béni – ni

°

Il n’a pas d’égaux
= il est inégaulé (?)

Tout à l’égo

°

Soient deux milliards par jour
pour les troupes d’occupation françaises,
calculez le trou de la sécu

°
(Kyô- :)

Haïku énigmatique :
– quel est le sujet ?
– quel est le lien (entre les 2 rhèmes) ?

L’incongru (en haïku) :
l’haïkongru (?)

S’enfoncer dans l’abscons ?

°

Nuit de pleine lune
un train sans lumières
franchit le pont

(Orly-ville, 4h50, 21/10)

°

L’apparence – la parure

°

sur la chaise
assises-collées,
feuilles d’octobre

(Millau, 23/10)

°

plus la vie passe
plus elle semble un rêve

°

sur son T-shirt :
« HILL » *
(…) S

* colline

°

à l’UMP de Copé
le bilan du sarkozisme =
taper sur Hollande

°

Foyer de personnes âgées :

°

un haïku danse :
soleil sur un fil
d’araignée

°

À la Saint-Crépin,
des mouches est-ce la fin ?

°

25 octobre déjà :
promotion télévisuelle
du prochain Noël

°

ang-chieuse

°

caligrapluies

°

(Ancien :)

de bronze ou de chair :
la même pose
pour la photo

(Musée Rodin, 17/8/13)

°°°

haïku, etc. Py – juin 2013 – 2/2

28 juillet 2013

°°°

brise printanière
au kukaï
échange de feuilles



(dans la série
« Vu à la télé » :)

un galop de chevaux
soulève l’or du désert
– crépuscule

un escargot
au toit ouvert
– trottoir de juin

pleine nuit
l’odeur du pain
gonfle jusqu’à nous

lisant des haïkus
le silence se taille
la part du lion

sous ses tissus légers
des tatouages
à deviner

sur l’affiche
d’un concert de rock
un escargot assoupi

au-dessus de la serveuse
au-dessus de son évier

première chaleur de juin
dans l’ombre
d’un panneau de bus

après la nuit blanche
le jour vient poser
son linceul

Ah, péter librement
dans une rue de banlieue
un dimanche soir
tard !

peu avant les examens
les cris des martinets

l’accent sur l’o
de Bashô
c’est la grenouille en extension
pendant son saut…

seul
tranquille
avec haïkus

où le souffle ne passera plus (très) longtemps…

la ville
vide de bruits
– midi trente-sept

(Reims, 2013)

matin
l’araignée a décoré
le rétroviseur

/

gouttes de rosée
la toilette de l’araignée

nous ralentissons
à 251 km-h :
dernier vendredi avant vacances

ce soir
les feuilles immobiles
sur les voitures à l’arrêt

centre
dentaire
ment

c’est caca strophique

/ c’est une caca – strophe ?

°°°

Haïkus, etc. de Py – avril 2013

6 mai 2013

°

Lundi de Pâques
Lapin d’avril

(: 1/4/13)

°

un médicament :
l’Algisédal
mais parfois :
l’Algi-sé-que-dalle !

ton manoir, tamanoir !

Week-end de Pape

Jean-Sébastien Bâche

Les tontons fringueurs

Craquer, bouillir, muer =>
Craque, bout, mue !

(cf. pub métro Expo La Villette « Krach, boom, mue ? »)

°

(cf antérieur :
crépuscule – / un nuage pince / un coin de ciel)

crépuscule
un nuage
pince

crépuscule
un nuage
crépu

°

coléOPTÈRe
il est temps d’adOPTER
une position
moins rigide !

/

« Imper qu’un porte » :

Entend-on parler de Quimper
ces jours-ci ?
Quimper l’ensommeillée ?
QuIMPER
où l’on se fait grIMPER
au rideau
comme ailleurs

°

je travaillais
ferme
à la défense
des éléphants

du rang (que) dalle

dalle en dur

°

le haïku est un anti-récit

(C’est un (haï)court-circuit !)

°

son imprimante
ramait

( : haïku court )

/

son
imprimante
rame

°

Parlons-nous tant
parce qu’il n’y a
au bout de nous
que le silence ?

(cf É. Chevillard, in Choir, éd. de Minuit, 2010, p. 227)

°

La grenouille
immortellement plonge
dans la mare
comme les avions
dans les tours
jumelées aux USA
fait ploc
ou plouf
et disparaît
(l’) éternelle
ressuscitante
remonte à la surface
et recommence son manège
pour le plus grand
ébahissement
des haïkistes du monde entier
– mon dentier
posé devant la mare
du papier
où glissent les mots
tipules
concomitantes

°

(ces monstres familiers :)

un hydralion

Elle a des boucles d’oreilles
à faire sauter un lion
dedans…

Imaginer un
loup-phoque,
oui,
c’est loufoque !

°

Alors, morose ?

°

Un négrociant =
quelqu’un qui fait
(du commerce en gros)
du négroce
(= un (né)grociste !?)

Les ponctionnaires
du Ministère des
Finances…

°

De chaque côté


°

Fukushima –
les cerisiers en pleurs

°

un mauvais stek =
un stek à chier ?

°°

Callypige quoi ?

/ Quoi callypige ?

/

Callypaysagiste ?…

°

Avec sa raclette à chewing-gums
(dessus noir dessous rose)
il arpente le quai

/

Vu (pour la première fois)
un racleur de chewing-gums à terre
à l’œuvre

( : noir dessus, rose dessous )

(et) piqué(s) du coin de son racloir

/

(Petite annonce :)

Achèterais / Céderais
racloir à chewing-gums
bon marché

°

premier soleil tardif
à mi-avril
me découvre de maint fil…

°

un galop de chevaux

°

Le haïku doit retrouver
la plus grande exactitude possible

, ne pas se laisser entraîner par
les sirènes du « beau », de la « poésie »… !

°

Enterrons la vache de guerre !

/

À mes anciens « ennemis »
oserais-je dire :
« Enterrons la vache de guerre ! » ?

°

un pigeon

°

L’uFmNp
défile
(comme un seul homme)
contre
le mariage pour tous !

/

– L’amalgamelle !

/

Guaino
vote pour le mariage pour tous !
= Guai-si !

°

L’écho passé
Les pots cassés

Au fouet et à l’œil

Mettre la puce à la plume !

(Partir en vacances)
La fleur au pot !

Le(s) pouvoir(s) de la sorte enfin

°°

tombée du livre de Sélim
cette petite étoile
qu’il m’envoie ?

(TGV Paris-Nice, 26/4/13)

le haïku
(telle la mouche de Sélim)
va, vient
où bon lui semble

/

Libre
le haïku va et vient
où bon lui semble

( : cf p. 150 LSred : « Libre / la mouche va et vient / où bon lui semble » : S. Bellen.)

Saurait-on dire
cette amitié si chère ? –

(un) cierge
allumé
à sa mémoire

(août 2007)

tombée du poinçon du contrôleur,
je colle la petite étoile
sur le livre
de l’ami disparu

°°

Les vers ne regardent pas à la viande.

Écrire : faire apparaître
une certaine strate à / de
la conscience

°

« Montrez-moi le moi »
dit le maître
– Mince !

°

beau bord de la mer

(Cannes -> Antibes)

beau bar de la mer…

°

Ce p’tit ami,
un p’titamic ?

°

Les moutons qui m’appellent dans la chambre…

°

Les pets (/ L’épée)
de la Dame au clebs

°

Haïku couché
(en une seule ligne) ou
haïku allongé –

Haïku accroupi
prêt à plonger
dans la mare
des haïkus

Le papier (blanc) c’est la mare
où peut venir plonger
la grenouille d’un haïku

détendue
ou / puis
repliée

La grenouille frappe l’eau
et l’imagination

La grenouille frappe l’eau
et l’oreille

La grenouille frappe l’o
reille

La source du haïku (/ haïkaï) c’est la grenouille

« furu ike ya… » (Bashô) :

vieille mare, ah !
une grenouille saute
bruit de l’eau

/

vieille mare, ah !
une grenouille plonge
– le bruit de l’eau

Le haïkaï c’est une grenouille
(d)étendue dans son saut

dans grenouille il y a oreille
dans rainette il (n’)y a rien

« sur la mare à la rame »

à la ramasse-nasse…

vieille peau
puce-saut
bruit de la main

grenouille en vol
pré-haïku

°

chasser


°

un oiseau du matin :
« tu-y-dis tu-y-dis tu-y-dis ! »
et un autre :
« Dis-y dis-y dis-y ! »

(Castillon, 06; 28/4)

°

(haïku :)

traduire en mots
le langage innommé
du monde…

°

« Zizanie dans le métro »

°

Le cheveu de la réalité

°°°

Haïkus, etc. Py 15-30 nov. 2012 (2/2)

14 janvier 2013

°

N’est-ce pas le comble
pour un poisson
d’être pâlot ?

°°

Ah, enfin des haïkus vrais, forts, vécus,
que ceux de Véronique Dutreix, dans son recueil Baisers de mufle,
préfacé par Micheline Beaudry,
traduit en bulgare par Sidonia Pojarlieva
aux éditions Farrago, Sofia, 2012.

les naseaux fument,
mes doigts gelés
sur le manche de la fourche.
(p. 18)

je porte deux seaux
qui me donnent
la main.
(p.38)

brumes montantes
les chênes rouges
deviennent pagodes.
(p. 48)

un veau est mort,
sa mère
s’est assise dessus.
(p. 50)

l’oreille glacée
du veau mort
est à étiqueter.
(p.51)

– Bravo Véronique !

°°

Elle s’en mail(e)…

°
(rêve)

j’allais la voir
ce soir en voiture
quand il fallut que je me lève

°

les jardins
merveilleusement jonchés
un père qui se meurt

°

les arbres se dénudent,
les nids apparaissent

°

(ancien –> 18/11/12 :)

ce matin
une toile d’araignée
de neige

°

les chemins tout enfeuillés –
le chevet d’un père mourant

°

(cf Philippe Forest : Haikus, etc., éd. C. Defaut 2008, p.61 :)

L’art / Le haïku ? :
évoquer l’absence – l’en-creux

°

Fête des feuilles
… Défaite des feuilles

°

une « métroleuse »

°

le battement d’un cil,
une tempête… *

* le(s) battement(s) d’un ciel ( !…)

°

slowly
going into *
his longest sleep…

* / entering

lentement
entrant dans son plus long sommeil…

feuilles d’automne

°

le bruit des feuilles qui tournent
ce 24 novembre :

kukaï exceptionnel *

* : 31 personnes, dont 13 amis Japonais

°

les lèvres rouges
d’une feuille
sur le rebord de la fenêtre

: baiser d’un matin gris

°

acheter des pinces-à-linge
– envolées de leur fil ?

°

(Dear deer, d’après une photo sur Internet :)

ses bois
enflammés :
Noël

°

des cris
sur l’étang :
un conflit de canards

°

mare, miroir
étale et paisible
– ploc !

°

face aux cimes
tiers
de lune

°

(ancien :)

à la boulangerie,
plus de baguettes –
la cliente :
longiligne

°

une seule lune
20 000 lampadaires
(27 novembre)

°

presque seuls
dans la cohue des couloirs du matin
ce couple enlacé

°

la couleur d’écran
de ce téléphone portable
exactement la même
que du dessus du piano

°

le maquereau ond-
ule
au micro-ondes ?

°

distribution de rires féminins
ce matin
dans le tgv

°

fin novembre
une feuille verte encore
dans le sas d’entrée

°

charafoin
charabia

°

le tec
ste
la te
ste

°

désor
mais

désar
mais

°

vaccination
faxination

°

une feuille verte
dans la rame
dernier novembre

°

les lendemains
les aujourd’huis
qui déjantent…

°°°

haïku etc. de Py, oct. 2012 – 1/2

29 octobre 2012

°

Les mots des discours étant généralement plutôt lourds, nous avons bien besoin du champagne au pot qui suit pour nous en alléger, voire les oublier !

°

Après quelques jours / (après quelques tours) / je ne vis plus le mulot mort au milieu du chemin. / Probablement l’avait-on emporté / vers un ailleurs meilleur / pour y pourrir.

°

les feuilles brunes (tombées)
prisonnières des bras verts du houx

°

(cf 23 sept :)
dimanche matin
il banjoïse en chantonnant
sur le pourtour du parc

°

Avance !… Avance !
me dit ce bambin
en me voyant trottiner
dans l’allée du parc

°

aux obsèques
d’un obséquieux

dans son cercueil verni
sous son marbre poli,
l’obséquieux

– Et faire le deuil du dieu ?

°

Qu’allez-vous vous empêtrer
dans ce 5/7/5
qui n’est que japonais ?

°

1 papillon
devant la voiture
1er octobre

°

au pied du rail
une aile du pigeon
s’écarte encore
au vent

°

(quoi dire d’autre que :)
les oreilles roses
de son téléphone portable

°

« La ville en mouvement »
est-il écrit sur un mur
au-dessus des voies ferrées

°

il pissa à quatorze heures :
un jet sur douze
l’autre sur deux

(Issy-les-Moulineaux)

°

un baiser de soleil sur les lèvres ;
il avait encre de beaux jours
à côté de lui

°

bien mal acquis
n’amasse que mousse

°

Porte de Versailles,
tous ceux qui
revenant du salon de l’auto
prennent le métro

°

senryûs :
les valeurs amassacrées

°

Du Petit Prince
j’ai l’ombre de l’écharpe.
À part ça, rien.

°

Le haïku c’est un déclic –
le déclic d’un instant,
le coup de foudre, l’étincelle…

– La cliqu-haïku ?…

°

(Progrès)

Il y a 45 ans, il fallait compter en moyenne
une minute et demie
entre chaque station de métro.
Aujourd’hui, il faut environ
une minute trente.

°

The chicken in the kitchen

°

Je serais ridicule
si j’écrivais des haïkus en forme de 5/7/5 syllabes :
– parce que typiquement – et uniquement – japonais !
– parce que dès que tu veux traduire un haïku d’une langue dans une autre, ton 5/7/5 disparaît presque automatiquement (sinon tu le contorsionnes, etc : voir – primo – les traductions de René Sieffert parfois, souvent même alambiquées au possible, pour pouvoir « respecter » ce fameux sacro-saint 5/7/5 !…!
– parce que Kyôshi a dit (en 1936) qu’en dehors du Japon on pouvait s’en passer …
– parce que les onji ne sont pas des syllabes…
– parce que des Seisensui, Santôka, Hôsaï ont déjà rejeté ce moule il y a déjà presque un siècle…

°

l’ubiquiste / l’ubicuistre /

le haïku n’est ni ubi-cuist(r)e
ni obi-cuist(r)e

Un haïkuilibriste

L’invention d’un personnage narrateur (« le pape volant » en l’occurrence)
alors que le haïku n’est pas un roman, si court fût-il !

°
(de L.A. Davidson, in Aware de Betty Drevniok, éd. Unicité, 2012 – trad. D.Py :)

ninety degree day
the jackhammers in the street below
exploding the heat

trente-trois degrés –
les marteaux-piqueurs dans la rue d’en bas
explosent la chaleur

°

Nous mentionnions Prévert,
le gamin de la famille :
Ah, oui, le poète !
Il a écrit tellement de poésies
qu’il en est mort

°

métro –
une femme
toute à son portable
consciencieusement se cure
les deux narines

°

il s’arrêta
page 69
et s’endormit

°

Rebecca Rébécarre

Vélodie(s)…

collègue Oleg

oreillons frais / au rayon frais

°

De plus en plus nouveau :
après le « haïku papal »
le haïku PayPal

chaque instant présent
est le comble (/ le culmen)
de la modernité (/ de la « nouveauté »)

Nouveauté, nouveauté,
proclame-t-il
prenant pour référence le maître
d’il y a 450 ans

°

Un touche-à-rien

°

Que ressent la mare
à l’attaque
de la grenouille ?

°

la limace,
sa traîne
d’argent

l’escargot
luit
sous lui

°

l’étang
étend
le temps
étale

la grenouille
rompt le temps
(l’espace) étale
de l’étang

l’espace
de l’étang
divisé *
par la grenouille

* divinisé

le silence
de l’étang
qu’interrompt
la grenouille

que fait
la grenouille
à ce fameux
étang ?

plongeon séculaire
de la grenouille

son corps en croix
le saut de l’ange
dans l’éternel
étang

se détend,
s’étang
la grenouille

étang donné, une grenouille…

l’arc
de la grenouille

la cible
de l’eau

l’étang en-cercle(s) (autour de) la grenouille

la grenouille
ne peut sauter
qu’au centre
de l’eau

qu’au centre
d’elle-même

c’est merveilleux

d’une grenouille
Bashô frappa
le centre de la
cible-haïkaï

la grenouille
ne saurait être
que le centre
de l’eau

impa – cible

°

un défilé
de harengs

°

Dernière minute :
Nous apprenons que le vaisseau spa-pal
vient de capoter
dans la cordillière des Viandes

– Paix à descendre !

Nous sommes tous impatients
que ce Benoît Lévitant
(dit Félix-bras-en-x)
nous narre
une cruci-fiction !

Dernière minute :
Le très célèbre Benoît Lévitant
(dit Félix-bras-en-x)
vêtu de son seul bermuda
a disparu de nos écrans-radars

Méfiez-vous des haïkuistres !
(Méfiez-vous du pope haïkuistre !)

Le concepteur de ce faux personnage
( : Benoît Lévitant)
est-il lui-même réel ?

°

au milieu de la nuit
le pain cuit
dans sa narine

°

Le haïku
c’est une mise en mots
d’un instant vécu.
C’est parfois même – malheureusement ? –
une mise à mort de cet instant vécu
(quand il est « mal » retranscrit, quand il ne lui « colle » plus !…)

°

De qui la reconnaissance ?
De ses impairs * ?

* impers ?

°

une larme à feu…

°

beaucoup de monde ce matrain

°

musiques de rue :
les percussions
des marteaux-piqueurs

°
(ancien, gare de Lyon, RER A :)

devant la porte ouverte
de ce train de banlieue bondé
une casquette à terre

°

dans le métro
sa valise à roulettes
part (déjà) en voyage…

s’émancipe à roulettes

les roulettes
oeuvrant pour l’émancipation
des valises…

déjà dans le métro
sa valise part en voyage
(Cadet Roulette)

Cadet Roulette
né un dix octobre
pense déjà à ses futurs voyages

Cadet Roulette,
fatigué de voyager
ne veut plus que rester au près

voire s’arrêter

sans mousse

°

Le haïku n’embellit pas.

(Une embellie…)

°
(ancien -2007?- :)

ce débardeur
vert caca d’armée
doit-on vraiment le repasser ?

°

moderne à tout prix :
la pointe de son stylo
d’avant-garde


En avant, toute !
Ne te retourne pas sinon
ton encre se changera en sel !

son esprit
roulé en huit
n’aspire qu’au neuf

du nouveau, du nouveau,
et la patine, alors ?

il voulait devancer
sa vie : toujours
pousser son premier cri !

hélas,
le dernier cri
est déjà supplanté !

ce constant
souci du neuf
si vite démodé !

il veut du nouveau
toujours,
toujours,

figé
sur ses pointes

refuse de vieillir,
le moderniste ?

l’avide du neuf
à jamais sans repos

après le neuf
à tout prix
le dix !?

le mécontent du présent –
l’incontinent du futur…

pourquoi
n’invente-t-il pas
tous ses mots
s’il veut rester
absolument moderne ?

pour être plus moderne
que moderne
il écrit (tous ses haïkus)
en novlangue

se rend-il compte
que tous les mots
qu’il emploie
sont – affreusement – anciens ?

dès qu’il crée un mot,
il vieillit (déjà) !
Ah, le désespoir
du moderniste !

(nouveau mou d’veau)

du mou de veau,
oui,
mais
du mou-de-veau nouveau !

Il écrivit tellement nouveau
qu’il était le seul
à pouvoir se comprendre

nou – veau d’or !

il n’écrit pas,
il VEUT écrire
(« nouveau », etc.)

condamné au modernisme,
ce Sisyphe du haïku nouveau !

certains croient-ils au
tout nouveau, tout beau ?
je crois, personnellement,
au tout neuf, tout bœuf

pourquoi faut-il que quand il entend « nouveau »
lui vienne aussitôt à l’esprit « mou-de-veau » ?

Lynn est psy
(/ Line est psy)

°

mes voisines
(de TGV),
ces tchat-chieuses !

à la gym aquatique,
ce qu’elles n’ont pas besoin de muscler :
la langue !

°

Les hippos campent…

Des hippos * allumés
(s ‘éteignent dans la pièce
d’O…)

* « Zippo » : briquets.

°

Un bègue
peut-il être à la pointe
de la nouveauté ?

un haïku de pointe
et
un haïku de marteau

°

il m’insulquai(t)

°
(ancien :)

les petits pois
refroidis à l’ordi
: « parésiaste ».

°

Égrenier. Égrenier les souvenirs…

°

il la ferme, elle s’ouvre,
il la ferme, elle s’ouvre,
: la portière de son autolib’ *

(Place de la Nation, 13/10/12)

: or. : « la portière de sa voiture /
électrique de location ».

°

lèche la rosée
de la rare rose d’octobre
le rare joggeur sous la pluie

°

Rien besoin d’ « inventer » :
chaque seconde est nouvelle !

si j’écris
« la pluie la pluie la pluie »
n’est-elle pas déjà vieille
au bout de la ligne ? *

Patine-t-il
dans la nouveauté,
celui qui bégaie ?

haïku :
(de) l’actualité
en force
(?)

Actuel / Factuel

En Occident,
on veut faire le plein
… (en haïku).

En Orient,
on chercherait plutôt
à faire le vide,
épurer…

*
écrire
pluie
n’a jamais mouillé personne

(les mots
n’étant pas les choses…)

°°°

(à suivre : Oct.12 – 2/2.)

Haïkus, etc, de PY, août 2012 – 2/2

30 août 2012

°

bleue libellule,
cigale en chaleur
à la sortie des thermes

°

du talon aux orteils
le gravillon
traverse la sandale

°

lecture nocturne –
le cannage de la chaise
sur ses fesses nues

°

heure de l’apéritif –
Patrick Ricard décédé
ce plein août

°

« minuscules poussières
englouties par un aspirateur » :
citadins japonais

(sur Arte)

°

« Je suis seulement l’ouvreur de fenêtres, le vent entrera après tout seul. »
Jean Giono

°

nu
fenêtre ouverte
à trois heures du matin

°

m’éveillerai-je
(à l’instant de la mort ?)
du rêve
qu’est la vie ?

la vie
passée comme un rêve
comme un nuage

sur le tableau bleu du ciel

°

canicule
sous chacun de ses seins
une petite tache

°

les plumes dans la rue :
elles aussi ont l’air
aplaties de chaud

°

round and round and round
drowned n’ drowned n’ drowned

: à peur de flots…

°

(ancien : 199 ? :)

dimanche matin
sur son toit
un christ hongrois
fixant
son antenne-télé

°

sur mon livre
un papillon de nuti
brun
et sa traîne posée

ses deux antennes
alternativement
qui bougent

avant de se renvoler
sous la lampe

°

après-midi d’août
abeilles et papillons (se) partagent
la lavande

°

au milieu de la route
un paquet rouge et blanc
Fumer Tue

°

(ancien :)

août à Paris –
le bruit
d’une fraise

(cf : le kô-an zen du bruit d’une seule main ?)

( : traduction ? nouvelle :)

August in Paris –
the noise
of a strawbedrill

(???)

°
(ancien :)

relisant un tanka sur elle me téléphone

(cf Jackie Hardy, p. 65 de Stepping Stones, a way into haiku, Martin Lucas, BHS ed., 2007 :
« out walking alone / just as I think of her / a friend turns a bend »)

°

la tête baissée
dans ses pensées
– les aiguilles de pin

°
(ancien :)

du bus à chez elles
courant sous l’orage
sandales à la main

(RSA, 1979 ?
cf Matt Morden, in Stepping Stones…, p.79 :
« Sunday morning / the party girls go home / in summer rain »)

°

dans le bleu d’août
des baigneurs s’ébattent –
une porte claque

°

platane à palabres :
pigeons au-dessous
étourneaux dessus

parfois une plume
sur le soir

°

fin août –
sur le crépi du mur
une araignée
trampoline

°

le parasol
bascule
par-delà le balcon
– nuit d’étoiles

°

quatre heures du matin
sur la table de la cuisine
une miette de pain

°

le cordon encore humide
du curiste précédent
– dernier jour aux thermes

°

sur le Verdon
des canards
écartèlent * la lune

* / fragmentent / morcellent / démantèlent / gondolent

dans la mare
des canards –
la lune
gondol(é)e

sur le Verdon
des canards –
la lune danse

rivière –
la lune a tant de signes

fragmentée,
l’on sait toujours
qu’elle n’est qu’une,

lune

°

l’aile dressée
d’un oiseau écrasé
sur la route

°

mise au point
sur la libellule
qui s’envole
juste avant le déclic

°

nuit :
un livre de haïkus
et un verre d’eau

°

(kyôku :)

Si l’auteur figure dans son haïku,
qu’il y soit
(encré)
en creux

, en négatif !

°

le kaléidoscope
– en mouvement décroissant –

de la lune

(début de nuit sur le Verdon)

°

sur la table
– de nuit –

un chapeau

un verre d’eau

sur la table
(cette nuit)
les formes inversées

d’un chapeau

et d’un verre d’eau

la si grande immobilité
des objets
cette nuit

(est-ce pourquoi le crayon court,
le crayon peut courir ?)

… et un moteur extérieur
… ou plusieurs,

au loin,

dans l’encore noir…

°

le piège des mots…

la sirène des mots…

°

l’eau rosée
dans le verre
(on dirait que)
la nuit boit

°

(ancien :)

la mise-en-plis
de la factrice
sous la pluie

°

les incongruismes-haïku …

°

dans les semelles des pieds-nus
des gravillons s’incrustent
– fin (d’) août en Provence

°

Cirque de Navacelles –
l’ombre du fil électrique
balaie le pare-brise

°

Pour les prochaines vacances :
l’index
en Provence !

°

en 2353,
où serai(s)-je ?

down 52nd Avenue
all sirens blaring
into the night ?…

°

un haïku disparu
tout au fond de la nuit
plop !

°

Au musée Jean-Henri Fabre *
un insecte
dans les toilettes ?

* entomologiste (/ Micropolis, la Cité des Insectes, Aveyron.)

°

dans la côte
l’odeur des cochons
me fait accélérer

(d’après David Cobb : « pedalling uphill / into the smell / of pigs »,
p.145 de Stepping Stones,…, BHS, 2007.)

°

après la mort du père
son message toujours
sur le répondeur familial

/

après la mort du père
son nom toujours
dans le message familial

(cf David Cobb : « day of his funeral / still inviting messages / after the tone »,
in Stepping Stones, BHS 2007, p.151)

°

sur les collines
le jeu des champs
et des nuages

( : whatever it may be, and forever changing…)

on hillsides
the game of fields
and clouds

°

un arbre taillé
au milieu d’un champ
– pas d’ombre
– pas de vaches

°

nuages de poussière :
au dernier bord de l’août *
deux tracteurs
raclent le champ ras

* / au bord de septembre

°

retour de vacances
à l’arrière de sa remorque
un cheval hoche la tête

°

derniers jours d’août
premiers labours

premiers labours
le tracteur retourne
les restes de l’été

°

au bord du champ
(en) bord de septembre
des cubes dorés

°

sur l’autoroute
un papillon tombe
– fin des vacances

°

« chrysanthèmes blancs – »
: le décès * de ma tante
paternelle

(* récent : été 2012
cf Doreen King : « white chrysanthemums – / remembering the little fibs / you told me »
p.177 de Stepping Stones, BHS Anthology, 2007.)

°

scellé(e) au ciment du sérieux

( : leur statut / stature / statue !)

°

(Bashôtage ?)

la mare avala la grenouille

°

se plier
en 5/7/5 ?
– macache !

se plier encore
au 5/7/5, ah non :
« bave des Anciens » !

°

devanture du luthier :
un sabot
monté en violon

( – : musique folklorique ?)

(rue de Rome, Paris 75008)

°

fin août –
le soleil éclaircit
la chevelure du saule

(Les Saules, 94.)

°

(cf : « ronflant à l’expir… » :)

il est rare
que ce soit soi
qui ronfle !

°

filosofigues

°

facette(s) / facétie(s)

°

Faites de la lenteur
un bain de guérison

algue s

apesanteur

°

Battre froid / Bashô / ?

°°°

Haïkus, etc de PY, août 2012 (1/2)

30 août 2012

°

une rondelle de fromage de chèvre –
la pleine lune

°

le long de l’autoroute
les automobilistes regardent
les éoliennes tourner

°

(Kyôku :)

Un haïku, sont-ce des mots en bouton(s) ?

(cf Japanese English Haiku 2008, ed. Modern Haiku Association, p. IX : « …a good haiku unfolds… »)

°
(filosofik ? )

bientôt
le regard
du silence

°

l’ « amarsissage » réussi
(de la navette spatiale)…

°

toutes les vaches
sous l’arbre
du champ

°

Août
quelques gouttes d’une pêche
par le balcon

°

herbes
à fleurettes blanches
des escargots
de la garrigue

rasant les herbes
et leurs escargots blancs :
tracteur de l’après-midi

escargots blancs des herbes
épargnés
par la faucheuse

bouquets d’escargots blancs
sur des tiges de Provence
– Tai-ji dans la garrigue

°

suspendu au balcon
un long cheveu blond :
toile d’araignée

°

on dirait qu’elle fait la cuisine
dans la cuisine :
bruit(s) de spatule en bois

°

heure de la sieste –
une cigale s’élance

°
(Kyôku(s) :)

le haïku « vécu » / « inspiré » / « reçu »
plutôt que
le haïku « conçu » / « concocté » (= popotaïku / haïkuisiné / Haïkuit !) / « haïconçu »

Bolt * of lightning-haiku
* (cf : Usain Bolt, London Olympic Games, 2012.)

Le haïku (comme) choc /
Striking (haiku)

Haïku, le sens du moins-soi

°

elle secoue
nue
un cheveu
par-dessus le balcon
de la garrigue
un homme
lui répond

°

nuit d’août :
un papillon, deux coccinelles
décorent l’abat-jour

°

un pet
rond
comme un ballon de hand-ball

(J.O. de Londres)

°

un haïku
a atterri
dans la cabine
neuf

(Thermes de Gréoux-les-Bains)

°
(rêve :)

sur la fenêtre
quelqu’un a senti l’eau s’éloigner
du paysage désolé

°

a)
(les) jambes repliées
elle dort
dans la nuit d’août

b)
bras croisés
son sommeil
sur la nuit d’août

°

immensément seul (…)

°

voix de voisins
sur leur balcon :
soudaine envie d’anis

°

Le soleil rongé
d’un paillasson
Esparron-de-Verdon

une plume descend en tournoyant
d’un rempart du XIIIème siècle

dans une meurtrière
une bouteille en verre
(vide)

dans le lavoir
du château
un mégot

°

bruit dans les nuages
les gens remontent du bord du lac
la cigale s’arrête de scier

(- sauve qui pleut !)

°

ronflant à l’expir
ronflant à l’inspir –
nuit d’étoiles

°

deux copule-en-l’air
entre par la fenêtre de la cuisine
puis ressort

(après-midi d’août)

°

sur les marbres luisants
passe le soleil
et ses nuages

(cimetière de Riez)

°
(kyôku(s) :)

travail d’écriture / de réécriture du haïku :
retrouver (en mots) l’exacte sensation / l’étincelle / première.

Théoriser – Théorire

°

projection (intersticielle)
de fil dentaire :
miroir de la salle de bain

°

L’arbre
trempe l’ombre de ses feuilles
dans le maigre cours d’eau

°

un avion de chasse
déchire
(l’heure de) la sieste

°

12 anneaux
au rideau de la cabine thermale –
les J.O. terminés

°

deux copule-en-vol
(les mêmes ?)
au début
d’un autre
après-midi

°

La vierge Marie
assomptueuse ?
– deux « copule-en-vol ».

°
(Bashôtage :)

la gueule du crapaud
en forme de saut *
silence

* couverture de The Genius of Haiku, readings from R.H.Blyth, Ed. BHS.

°

du buisson
(où je pourrais me jeter)
des oiseaux s’envolent

°

« Au 15 Août le coucou
perd son chant
c’est la caille qui le reprend »
: près du panneau,
le coucou d’une tourterelle

°
(Bashôtage ?)

vieille mare –
le bruit des cigales

°

de la lavande s’approchent
ma main
et un papillon

°

le long du Verdon
un caneton
accordé
au cours du courant

°
(à suivre : 2/2)