Archive for the ‘haïku’ Category

Anthologie de la Poésie Japonaise – M. Revon – 7)

23 septembre 2020

Enfin, après une période de déclin, l’épigramme eut une dernière floraison, surtout dans la deuxième moitié du XVIIIe S. , d’abord avec la poétesse TCHIYO, puis avec divers poètes dont le plus célèbre fut le peintre BOUçON
°
TCHIYO :
°
La plus fameuse haïkaï de la poétesse la plus illustre en ce genre. Nous avons déjà rencontré SONO-JO, qui d’ailleurs était l’élève d’une autre femme (MITSOU-JO, XVIIe S.) , puis TCHIGETSOU-NI et SHOUSHIKI ; mais KAGA NO TCHIYO ( 1703-1775 ) est la figure la plus éminente du groupe. La poésie que je viens de traduire :
Par des liserons
Mon seau ayant été emporté,
Eau reçue ! *
est l’idéal de la concision ; six mots en tout, ou même cinq, dans le texte :
Açagao ni
Tsouroubé torarété
Moraï-mizou

* Un matin, Tchiyo était allée à son puits, lorsqu’au moment de tirer la corde, elle s’aperçut que les liserons s’y étaient enroulés ! Comment se décider à détruire cette harmonie ? Elle y renonce et va demander de l’eau à sa voisine (moraï-mizou, eau reçue, donc eau demandée) .

Coucou !
Coucou ! À ces mots
Le jour est venu…
:
Hototogiçou
Hototogiçou toté
Aké ni kéri.

Sera-t-il âpre ?
Bien que je l’ignore, le kaki
Pour la première fois j’ai cueilli. *

* : à propos de son mariage.

Au réveil je vois,
Au coucher je vois, de la moustiquaire
le vide, hélas ! *

* : le mari de Tchiyo avait été enlevé par une mort prématurée.

Le pêcheur de libellules !
Aujourd’hui, jusqu’où
est-il allé ? *

* : à la mort de son petit garçon.
°
Yokoï YAYOU
(1703-1783), se distingua dans le haïboun :

Ah ! le Visage-du-jour !
À qui aucune des rosées
N’arrive à temps ! *

* : il exprime sa sympathie pour le hirougao, le liseron des haies japonaises. Lequel n’est rafraîchi ni par la rosée du matin, ni par la rosée du soir, comme le Visage-du-soir.
°
BOUçON :

Le prunier est en fleurs.
Lesquelles sont « moumé » ,
Lesquelles sont « oumé » ? *

* : le poète se moque des philologues qui discutaient sans fin le point de savoir si on devait prononcer oumé ou moumé.
°
RYÔTA :

Oh ! le clair de lune !
Si je change en renaissant,
(Que) je sois un pin de la cime ! *

* : Ryôta ( 1719-1787), un des plus féconds auteurs de haïkaï ; il a laissé une soixantaine d’ouvrages. (…) Il voudrait renaître pin au sommet d’un pic ; car alors il serait le premier à voir la lune !
°
ISSA :

Avec moi,
Moineaux sans
Parents, venez jouer ! *

* : On dit qu’il composa ces vers à cinq ans, alors qu’il venait de perdre sa mère.

Qu’est-ce que son
Million de kokou ?
De la rosée sur un bambou ! *

* : opulence du daïmyô de Kaga.
Kokou : monnaie.
°
(À suivre : 8) « La prose légère : Haïboun » (p. 399)

Anthologie de la Littérature Japonaise – 5) – Les « Dix Sages » de l’école de Bashô

22 septembre 2020

°
pp. 389-93 :

Bashô eut de nombreux imitateurs, entre lesquels se distinguèrent surtout dix de ses élèves, les « Dix Sages » (Jittetsou) de l’école. Ce sont : Enomoto Kikakou (1661-1707) et Hattori Ranncetsu (1654-1707) qu’il faut ranger en première ligne parce qu’eux-mêmes furent à leur tour fondateurs de deux écoles nouvelles : d’une part l’école d’Edo (Edo-za) , d’autre part l’école de la Neige (Setsou-mon) ainsi appelée parce que Ranncetsou s’était donné encore le pseudonyme de Setchouan, « la hutte dans la neige » ; puis Moukaï Kyoraï (1643-1704), Morikawa Kyorokou (1652-1715), Kakami Shikô (1665-1731) ; enfin, comme poètes moins célèbres Naïto Jôçô (1663-1704), Shida Yaha (1663-1740), Kawaï Sôra (?-1709), Tatchibana Hokoushi (?-1718) et Otchi Etsoujinn (?-1702?)
°
Ranncetsou :

Ah, une feuille (morte)
Qui vient se reposer en caressant
La pierre tombale !
°
Kyoraï :

Le long sabre
D’un homme qui regarde les fleurs
Oh ! Qu’est-ce que cela ? *

* Contraste entre la vulgarité brutale du guerrier et les délicates beautés de la nature.

L’insensible
Résidence du daïkwan. Oh !
Et le coucou ! *

* Le chant poétique de l’oiseau, à côté du bâtiment officiel !
°
Kyorokou :

L’Île d’Awaji :
La (pêche à) marée basse étant finie,
La lune du troisième jour ! *

* Simple paysage.

Bien froid, l’intervalle avant que sèchent
Les points pour le moka :
Brise du printemps ! *

* Pour le traitement par le moka, les malades se rendaient d’ordinaire à un temple bouddhique ; là, nus jusqu’à la ceinture (…)
°
Shikô :

Oh ! Les blancs nuages !
Traversant la haie,
(Ce sont) des fleurs de lis ! *

* Les lis du voisin, passant à travers la haie mitoyenne, étaient d’abord apparus au poète comme une blancheur nuageuse.
°
Jôçô :

Une cigale de l’automne
Morte à côté
De sa coque vide
°
Yaha :

Oh ! le rossignol !
À la porte, juste à ce moment,
Le vendeur de tôfou ! *

* Ces marchands ont un cri qui n’a rien d’esthétique (…)
°
Sôra :

Le voyage…
Même si je tombe,
C’est sur des fleurs de Haghi ! *

* Lespedeza bicolor (proche du sainfoin).
°
Etsoujinn :

Au temple de la montagne
Le bruit du riz qu’on pile,
Par une nuit de clair de lune ! *

* Les paysans ménagers de leur temps utilisent volontiers, pour ce travail, la clarté lunaire.
°
À suivre : – 6) Autres représentants de l’école de Bashô

Anthologie de la Littérature Japonaise – 4) Bashô

22 septembre 2020
pp. 385-9 :

À la mort de son compagnon d’enfance (le fils du Daïmyô local) quand il avait seize ans, « il s’enfuit pour aller se réfugier dans un monastère bouddhique » (…) Il fut toujours un mystique épris d’humilité, de pauvreté, de bonté universelle ; il eut constamment pour idéal d’amener les hommes à la haute morale qu’il avait atteinte (…) On comprend dès lors pourquoi ce genre mineur, qui, jusqu’à lui, n’avait eu qu’un caractère humoristique, reçut de lui une profondeur que ne connaîtront jamais les oeuvres des partisans de l’art pour l’art.

Par les nuages de fleurs,
La cloche : est-elle celle d’Ouéno,
Ou celle d’Açakouça ? *

* Les masses de cerisiers en fleur sur les bords de la Soumida forment un épais nuage rose, si dense qu’on ne peut plus distinguer si les vibrations de la cloche entendue viennent des temples d’Ouéno ou de ceux d’Açalouça.

Moineau, mon ami !
Ne mange pas l’abeille
Qui se joue sur les fleurs

Réveille-toi, réveille-toi
Je ferai de toi mon ami,
O papillon qui dors

Ah ! le vieil étang !
Et le bruit de l’eau Où saute la grenouille ! *

* Cette poésie célèbre évoque admirablement la paix d’un monastère japonais, avec son vieil étang, couvert de lotus, dont le silence n’est rompu que par la plongée d’une grenouille, de temps à autre.

D’huile
Manquant, couché la nuit. Ah !
La lune à ma fenêtre ! *

* Elle lui apporte sa brillante lumière.

Qu’il mange les serpents,
En apprenant cela, combien terrible
La voix du faisan vert ! *

* Kiji, le faisan vert du Japon. Phasianus versicolore. La beauté d’une femme n’excuse pas ses péchés.

Qu’elle doit bientôt mourir,
À son aspect il ne paraît pas,
La voix de la cigale ! *

* Adieu mélancolique de Bashô à un ami qui lui avait fait visite dans une hutte temporaire qu’il occupait, sur le lac Biwa.

Tombé malade en voyage,
En rêve, sur une plaine déserte
Je me promène !
°
À suivre : Anthologie de la Littérature Japonaise – 5) – Les « Dix Sages » de l’école de Bashô

Anthologie de la Littérature Japonaise – 3) par Michel Revon (1910)

22 septembre 2020

Voici d’abord une poésie de chacun des cinq émules de Bashô :
°
I) SÔKAN :

À la lune, un manche
Si l’on appliquait, le bel
Éventail ! *

* Outchiwa, éventail qui ne se plie pas.
°
II) MORITAKÉ :

Une fleur tombée, à sa branche
Comme je la vois revenir :
C’est un papillon ! *

* Un proverbe japonais dit que « la fleur tombée ne revient pas à sa branche » ; la poète a eu, un instant, l’illusion contraire.
°
III) TÉITOKOU :

Pour tous les hommes,
Semence du sommeil pendant le jour :
La lune d’automne ! *

* Elle est si belle que tout le monde veille très tard pour la contempler : le lendemain, somnolence générale.
°
IV) TÉISHITSOU :

Cela, cela
Seulement ! En fleurs,
Le mont Yoshino ! *

* Les cerisiers de Yoshino, dont les gens de bien parlaient bien en regardant bien : Allusion à une poésie du Manyôshou (Livre Ie) qui repose toute entière sur des jeux de mots et des allitérations :
Yoki hito no
Yoshi to yokou mité
Yoshi to iishi
Yoshino yokou miyo
Yoki hito yokou miyo

Des gens de bien
Ayant bonne réputation, en regardant bien,
Disaient bien :
Qu’on regarde bien Yoshino,
Que les gens de bien regardent bien !

On note donc le contrepied pris par Téishitsou ! – À rapprocher de « Ah Matsushima » , de Bashô, ultérieurement.
°
V) SÔÏNN :

De Hollande
Les caractères s’étendent :
Telles les oies sauvages du ciel ! *

* À cette époque où le Japon ne voulait avoir de relations avec l’Europe que par l’intermédiaire de qualques Hollandais parqués à Nagaçaki, notre écriture était une rareté pour les gens de la capitale. Ils trouvaient étrange qu’au lieu d’écrire comme eux, par lignes verticales (…) nous suivions des lignes horizontales. Cette bizarrerie des « caractères de Hollande » pouvait donc leur rappeler, très naturellement, un spectacle familier à leurs yeux et à leurs souvenirs classiques : le vol d’une bande d’oies sauvages traversant le ciel.
°
À suivre : – 4) : BASHÔ (p. 385)

Anthologie de la littérature japonaise 2) Michel Revon (1910)

22 septembre 2020
Anthologie de la Littérature Japonaise des origines au XXe siècle, par Michel Revon (1910) – 2) (p. 381) « La Poésie (époque des Tokugawa – 1603-1868) :
°
(…)
 » L’élite lettrée compose des vers légers, et le vulgaire va écouter les déclamations rythmées du théâtre. « 

A. La Poésie Légère :

Sous cette dénomination, vague à desein, je réunis deux nouvelles formes d’art qui, durant cette période, remplacent l’antique tanka dans la faveur des poètes. *
* La tanka subsiste toujours : les Wagakousha surtout s’y distinguent (voir p. 343, 347) et même les Kanngakousha (par ex. p. 340) ; mais c’est la poésie légère qui prend le dessus, comme création originale et caractéristique de l’époque.

a) L’épigramme japonaise : Haïkaï.

La « hokkou », ou « kami no kou », c-à-d. les « vers supérieurs » (…)
comme, au début, ces poésies minuscules eurent d’ordinaire un caractère plaisant, on les appela aussi « haïkou », « vers comiques », ou simplement « haïkaï », « poésies comiques », par abréviation de l’expression « haïkaï no rennga », « poésies comiques enchaînées ». (…)
Haïkou et haïkaï impliquant l’idée d’une fantaisie humoristique ne répondant nullement au contenu réel de compositions qui, à partir de Bashô, c-à-d. justement du poète qui amena ce genre à son apogée, prirent un caractère généralement sérieux et souvent profond. (…)

C’est dès le XVIe siècle que la nouvelle forme poétique reçut son impulsion du bonze Yamazaki Sôkan (1465-1553) ; elle fut illustrée ensuite par Arakida Moritaké (1473-1549) , Matsounaga Téitokou (1571-1653) , Yaçouhara Téishitsou (1610-1673) , Nishiyama Sôïnn (1605-1682) , enfin et surtout par le fameux Bashô, qui lui donna le plus vif éclat dans la 2e moitié du XVIIe S. Les Japonais voient dans ces six poètes les « Six Sages de la poésie haïkaï » , « haïmon no rokou-tetsou » . Voici d’abord une poéise de chacun des cinq émules de Bashô :
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À suivre : I) Sôkan…
: sur https://haicourtoujours.wordpress.com/
°

Anthologie de la littérature japonaise 1) Michel Revon (1910)

22 septembre 2020

Kyōbun de Millau (4/5 Nov. 2008) :
°
Millau.

Sa Salle des Fêtes
dans le Parc de la Victoire.

Son Cimetière de l’Égalité.

Sa bibliothèque
(avec) son (exemplaire de l’) Anthologie de la Littérature japonaise des origines au XXe siècle,
par Michel Revon
(Ancien Professeur à la Faculté de Droit de Tôkyô,
Ancien conseiller-légiste du gouvernement japonais,
Professeur à la Faculté des lettres de Paris) ,
: Librairie Delagrave, 1910 (6e édition : 1928).

Son chapitre (p. 381) : L’épigramme japonaise : HAÏKAÏ

Son chapitre (p. 399) : La prose légère : Haïboun

Son chapitre (p. 400) : La poésie comique : Kyôka et Kyôkou

Son chapitre (pp. 404-5) : La prose folle : Kyôboun.
°
( À suivre : La Poésie (époque des Tokugawa, 1603-1868) : p. 381… )
°

Compte-rendu du 132e kukaï de Paris

3 décembre 2017

le 2 décembre 2017, au Bistrot d’Eustache. En présence de 22 participants, dont notre invitée d’Honneur, du Québec, Jeanne Painchaud, qui nous a présentés ses deux derniers ouvrages (pour la jeunesse) :

ABC MTL, illustré de photos de Bruno Ricca, Editions Les 400 Coups, Montréal, 2017 ;

Hochelaga mon quartier, Poèmes d’écoliers montréalais, accompagnés par Jeanne Painchaud & Cie, 2015.

44 haïkus ont été partagés. 32 d’entre eux ont obtenu une voix ou plusieurs :

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Avec 6 voix :

au magasin d’armes

des guirlandes de Noël

autour des fusils

: Philippe Gaillard.

°

Avec 5 voix :

kukaï de Noël –

les barbes ont poussé

: Antoine Gossart

°

Avec 4 voix :

devant la barrière

hypnotisé par la neige

mon père

: Philippe Macé ;

Sur la pelouse

Le rire des citrouilles

: Christiane Bardoux.

°

Avec 3 voix :

apéro au marché

les courses le tiennent

en équilibre

: Philippe Gaillard ;

dans l’âtre

les aurores boréales

du premier feu

: Daniel Py ;

décos de Noël –

les nouvelles boucles d’oreilles

de la mairesse

: Michel Duflo ;

Théâtre en plein air

Notre meilleur public…

Les vaches

: Leila Jadid.

°

Avec 2 voix :

à mon petit-fils

les histoires de Noël

de ma grand-mère

: Patrick Fetu ;

départementale…

le feu des feuillages

flotte sur la brume

: Najat Aguidi ;

des notes de trompette

sous les lampadaires

la pluie orangée

: Cécile Duteil ;

feu de bois –

dans le jardin l’odeur

des hivers d’avant

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;

flocons sur la friche

plus blanche la fleur d’ortie

: Annie Chassing ;

le vieux saule

son ombre a caressé

les yeux de l’aveugle

: Philippe Bréham ;

pluie de décembre

dans la rigole s’écoule

le restant de l’année

: Eléonore Nickolay ;

rafale de vent –

une troupe de feuilles affolées

traverse le hameau

: Antoine Gossart ;

Rendez-vous

Les battements de mes pas

Font briller le quai

: Christiane Bardoux ;

si vieux l’étang –

le saule pleureur lui peint

des rides

: Patrick Fetu ;

village assoupi –

le sans-gêne

d’une débroussailleuse

: Michel Duflo.

°

Avec 1 voix :

Billes d’enfance

roulent dans ma mémoire

le temps pour cible

: Nicolas Lemarin ;

champ d’astéroïdes –

sous les flocons il se rêve

faucon millenium

: Ben Coudert ;

Coucher automnal –

Les calligraphies oranges

des fientes de pigeons

: Danièle Etienne-Georgelin ;

échec scolaire –

une ombre au tableau

: Ben Coudert ;

éphéméride –

les pages blanches

des jours d’après

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;

fin de soirée d’anniversaire –

une table de sexagénaires

penchés sur leurs écrans tactiles

: Daniel Py ;

La boule de sapin

au prix d’une chambre d’hôtel

Je la repose

: Monique Leroux-Serres

L’arbre s’étire

voyageur immobile

passager du vent

: Nicolas Lemarin ;

rue Montorgueil

avec le sans-abri

un air de famille

: Najat Aguidi ;

soir d’été

le bambou caresse le mur

sans le toucher

: Philippe Bréham ;

tant de façons

de dire non

au mendiant du métro

: Jacques Quach ;

un oiseau sur le toit

l’aube estompe

le bleu sur les murs

: Cécile Duteil ;

visite au zoo

même enfermés

leur pas libre

: Jacques Quach.

°

Et en prime, le haïku de Monique Leroux Serres, composé à mon intention, pour ce dernier kukaï fort chaleureux – en particulier à mon égard ! Merci tous les amis ! – :

Les cheveux en bataille

du haijin récalcitrant

°

La nouvelle équipe d’animateurs (Eléonore Nickolay, Michel Duflo et Patrick Fetu) proposent les prochains kukaïs en 2018 aux dates suivantes :

20 janvier

17 février

24 mars

21 avril

26 mai

et

16 juin.


Le lieu vous sera communiqué ultérieurement ! (en espérant le Bistrot du Jardin, au 33 rue Berger, 75001)

°

Nous vous souhaitons à tous de belles fêtes de fin d’année !

°

Compte-rendu du 131e kukaï de Paris

18 novembre 2017

En présence de 25 participants, 50 haïkus ont été partagés. 31 d’entre eux ont obtenu une voix ou plus :

°

Avec 6 voix :

quartier latin

nos visages

ont bien changé

: Philippe Macé

°

Avec 5 voix :

le vieux globe-trotter

ses pas traînant jusqu’à

la mappemonde

: Eléonore Nickolay ;

matin d’automne

la forêt s’éveille

à coups de fusil

: Philippe Gaillard.

°

Avec 4 voix :

ses fleurs dépotées

le sourire de la voisine

rentre pour l’hiver

: Eléonore Nickolay ;

Terrain vague –

quelques flaques dispersent

le ciel d’automne

: Najat Aguidi.

°

Avec 3 voix :

bar-brasserie –

l’averse efface

le menu du jour

: Dominique Borée ;

Bercement des cèdres

La porte s’ouvre

Nuit d’équinoxe

: Dominique Durvy ;

cambriolé –

en caleçon

et en colère

: Minh-Triêt Pham ;

L’automne…

chaque jour un peu plus

près du ciel

: Najat Aguidi ;

maison de famille

pièce par pièce

elle décroche les images

: Jacques Quach ;

moustique au théâtre

applaudissements

imprévus

: Philippe Gaillard ;

Première mandarine

Envie de chocolat

et de neige

: Monique Leroux-Serres ;

Quai de gare ~

Dans les têtes

Tant de mondes

: Hervé Le Gall ;

vent d’automne

elle demande

qu’on lui raconte sa vie

: Jacques Quach.

°

Avec 2 voix :

dans le soir

froid dans le dos –

le vent invente des formes

: Françoise Gabriel ;

Devant le mendiant –

urgence

de regarder ses pieds

: Alain Henry ;

EHPAD

après chaque visite

tant de questions

: Patrick Fetu ;

morte saison

dans les moules à sable

de la poussière

: Annie Chassing ;

nid de poule –

le salto avant

de la cycliste

: Michel Duflo ;

salto arrière –

Par retomber sur ses pieds

Il finit toujours

: Anne-Marie Joubert-Gaillard ;

sur sa pancarte

« chasse réservée »

la buse

: Daniel Py.

°

Avec 1 voix :

beaujolais nouveau –

le poivrot vante les mérites

des WC turcs

: Michel Duflo ;

brume du matin

le marais fume au soleil

– moi de même

: Alice Schneider ;

caresser le chat

– rien d’autre

: Valérie Rivoallon

°

chemin d’automne –

il y a laissé des plumes

l’oiseau

: Dominique Borée ;

des miettes

sur la table –

les moineaux se taisent

: Valérie Rivoallon ;

écouteurs –

à ses hochements de tête

ce n’est pas un slow

: Jean-Paul Gallmann ;

Manteau d’hiver –

Le portefeuille vidé

De ses illusions

: Hervé Le Gall ;

odeur d’encaustique –

sur la toile cirée

le vase ébréché

: Patrick Fetu ;

parvis d’hôpital –

entrée en jeans troué

ressortie pareil

: Jean-Paul Gallmann ;

Sous la neige

la Loire avale les flocons –

Explosion de silence…

: Danièle Etienne-Georgelin.

°

Notre prochain kukaï aura lieu au Bistrot d’Eustache, samedi 2 décembre, à 15 h 30, en présence de notre invitée d’honneur Jeanne Painchaud (Québec).

°

 

 

 

Compte-rendu du K.P. N° 130

15 octobre 2017

Au bistrot du Jardin, 75001, le 14 octobre 2017. 14 présents. 41 haïkus échangés. 22 distingués avec 1 voix ou plus :

 

°

Avec huit (8) voix :

appuyée sur son reflet

la passagère endormie

: Jacques Quach.

°

Avec trois (3) voix :

Canicule –

Les touristes se traînent…

d’une ombre à l’autre

: Danièle Etienne-Georgelin ;

chi-kong au bois 

entre mes bras

les cris d’une corneille

: Daniel Py ;

octobre rose ~

le rendez-vous de mammo

encore reporté

: Marie Barut.

°

Avec deux (2) voix :

bouquet d’automne

une rose penche

vers le miroir

: Jacques Quach ;

Douceur d’automne

Avec une carte postale

Sortir les punaises

: Monique Leroux Serres ;

Excepté le cri

de l’oiseau dérangé

tout le ciel est bleu

: Monique Leroux Serres ;

miettes de croissant –

cette amitié naissante

avec le rouge-gorge

: Michel Duflo ;

pluie sur la véranda

d’un long soir d’automne

le délicieux ennui

: Philippe Macé ;

tumeur –

bientôt les jours d’hiver

peut-être

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;

une étoile

puis une autre puis une autre

puis le froid

: Patrick Fetu.

°

Avec une (1) voix :

anniversaire –

un bouchon de champagne

percute la lune

: Michel Duflo ;

arbres –

certains plus frileux

que d’autres

: Valérie Rivoallon ;

de la mise en plis

au caniche

un blanc parfait

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;

feuilles jaunes –

l’automne s’obstine

dans mes cheveux

: Valérie Rivoallon ;

file devant le glacier –

été indien

: Annie Chassing ;

mi-juillet

d’un jouet de plage à l’autre

un papillon

: Daniel Py ;

ombres des feuillages

dans leur balancement

des taches de soleil.

: Philippe Bréham ;

Pigeons et buveurs –

Dans la place vide

résonnent leurs cris

: Christiane Bardoux ;

premier octobre

changeant la coccinelle

au mur

: Daniel Py ;

Rinçage des verres

Un évier de bulles et de reflets

La vie en somme

: Monique Leroux Serres ;

rue endormie

le show dérisoire

du feu rouge

: Jacques Quach.

°

Notre prochain kukaï de Paris se tiendra le 18 novembre.

°

 

 

 

Compte-rendu du 129e kukaï de Paris

10 septembre 2017

du 9/9/17. En présence de Janick Belleau, notre invitée d’Honneur (Québec), de Martine Gonfalone, (ex-présidente de l’AFH – 2010-16), de Pasquale Noizet, nouvelle venue, soit de 28 (!) participants au total – record battu ! – , 56 haïkus ont circulé, 36 d’entre eux ont obtenu une voix ou plus :

°

Avec neuf (9) voix :

nouveaux voisins

des bulles de savon

traversent la clôture

: Christiane Ranieri.

°

Avec huit (8) voix :

Fin du marché

le marchand de collants

remballe ses jambes

: Monique Junchat.

°

Avec quatre (4) voix :

fin d’orage

elle ouvre sa fenêtre

au chant du merle

: Cécile Duteil ;

herbe jaunie

dans les yeux du chat

la lassitude

: Danièle Duteil ;

papillon –

le chat vole

pour l’attraper

: Valérie Rivoallon ;

Paris by night –

Les gouttes de pluie du pare-brise

passent au vert

: Daniel Etienne-Georgelin.

°

Avec trois (3) voix :

dans le sens des retours

les têtes noires

des tournesols

: Eléonore Nickolay ;

En jachère

le champ est plein

d’imagination

: Monique Junchat ;

Sous le ciel plombé

une voix de jeune fille

« Toi, ta gueule ! »

: Danièle Duteil ;

vieux cimetière –

entre deux stèles

l’ombre d’une poussette

: Minh-Triêt Pham.

°

: soit 9 haïkus féminins au 10 premières places ! Bravo les filles !

°

Avec deux (2) voix :

canicule chez le coiffeur –

une pluie rafraîchissante

de cheveux blancs

: Antoine Gossart ;

don à Emmaüs –

dans la veste de mon père

des pièces d’un franc

: Philippe Macé ;

la vieille carcasse –

une jolie bergère

pour l’ami tapissier

: Jacques Quach ;

mariage au Louvre –

le sourire de la mariée

énigmatique

: Philippe Macé ;

Nouée d’herbes folles

la borne moussue

n’indique plus rien

: Nicolas Lemarin ;

nuit d’été

une chouette se mêle

de nos bavardages

: Eléonore Nickolay ;

paix en montagne –

seule la radio témoigne

du chaos du monde

: Antoine Gossart ;

Plage – le soir

Jeux d’enfant et de lumière

dans les éclaboussures

: Monique Leroux Serres

Rêve de Maldives –

Seule dans le couloir bleu

De la piscine

: Christiane Bardoux ;

sous le noyer

les fourmis la croient morte

– fin de l’été

: Valérie Rivoallon ;

Tango !

Un petit paradis

Sur pieds

: Catherine Noguès ;

Zen en Avignon

les cigales récitent

leur mantra

: Philippe Gaillard.

°

Avec une (1) voix :

Bientôt l’automne

Le vent emporte les feuilles

Et mes rêves…

: Leila Jadid ;

braver les épines –

tendues vers les mûres

ses petites mains

: Michel Duteil ;

Couché dans l’herbe

Son sourire de paille

Ecarte les nuages

: Catherine Noguès ;

crématorium

les larmes de joue en joue

: Patrick Fetu ;

échangistes

sur le pont du bateau

couples de photographes.

: Marie-Alice Maire ;

Foudroyé –

Le côté mort soutient

les branches aux prunes

: Danièle Etienne-Georgelin ;

jour anniversaire –

il enflamme ma crêpe

et mon coeur

: Christiane Ranieri ;

le ciel

carré entre les tours

pour l’infini – l’oiseau

: Lise-Noëlle Lauras ;

Manège bâché

quelques flaques de pluie

l’enfant boude

: Nicolas Lemarin ;

mouette railleuse –

descendant les ruelles blanches

le bleu du soir

: Cécile Duteil ;

plage naturiste –

se cacher derrière

ses lunettes de soleil

: Minh-Triêt Pham ;

Seul regard de réconfort

Celui de la statue…

: Leila Jadid ;

soir d’été

le bruissement des blés glisse

sur le silence

: Philippe Bréham ;

Sur le canapé

deux brindilles argentées –

du chat les vibrisses

: ?

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Après l’introduction « bio-biblio-graphique » de Janick, de Martine, de Pasquale, différents ouvrages ont été présentés dont certains de Janick Belleau et de Danièle Duteil, de Christiane Ranieri, de Valérie Rivoallon, de Minh-Triêt Pham, de Patrick Fetu, de Daniel Py et du kukaï de Paris (: 2 anthologies, 2010, 2014).

Christiane Ranieri nous fit part du premier kukaï alsacien (co-organisé par Jean-Paul Gallmann), qui aura lieu les 20 et 21 octobre prochain – Si vous êtes intéressé(e), rapprochez-vous d’elle pour les détails et modalités !

Pasquale Noizet nous a distribué un dépliant pour les Portes Ouvertes des artistes de Ménilmontant (dont elle fait partie, en tant que peintre) qui se tiendra entre le 29 septembre et le 2 octobre.

Notre amie peintre-plasticienne Véronique Arnault (absente au kukaï) nous avait fait part de son exposition « Promenade avec Jean Monnet » (« fondateur de l’Europe ») du 15 septembre au 12 octobre, à la Maison Jean Monnet de Bazoches sur Guyonne (78), avec le vernissage le samedi 16 sept. 2017, de 17h à 20 h. S’inscrire auprès d’elle sur https://jean-monnet.fr/.

Nos prochains kukaïs auront lieu les samedis :

14 octobre 2017

18 novembre

2 décembre (en présence de Jeanne Painchaud, du Québec.)

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