°°°
écrire le creuse
galerie nocturne
un thé au matin vert
°
les mots
doivent retrouver
les choses
°
le tic de sa montre
toute la nuit
°
opprrressssion
°
matin ensoleillé
le squelette d’un cousin –
la fête de l’Humanité
°
(ancien :)
l’ombre
en croix
d’un bombardier
°
inauguration du Clos des Vignes :
recueillis
au pied des pieds
(Orly, 16/9/12)
°
On a vu
les seins de la Princesse * :
gorges chaudes
–
On a vu
les seins de la Princesse * :
Rendre gorge
* : Kate Middleton, by « Closer ».
°
grand silence dans le couloir –
attendant une élève de musique
°
reflets de nuages d’un côté
buissons de l’autre :
double paysage de train vers la droite
°
Atteint
l’âge d’Issa, *
ma puce !
* : 64 ans (1763-1827)
°
Invalides –
un pigeon monté dans le train
descend à la sonnerie
–
les portes se ferment
le pigeon (re)descend
du train
°
un canard
sur une pierre du Verdon
et dessous
°
tous les matins
venant saluer les gens
au RER d’Orly
°
premières lueurs
vert bleu nuit
montantes
°
tout l’inutile gommé…
°
écran :
les passagers du TGV
ont droit à la vitesse
de leur train
°
Admirant
le sein parfait :
Mont Fuji
°
Le haïku, c’est l’exigence
du terme exact –
(de la sensation exacte)
du dire exact !
(Certains haïkus
« sonnent faux ».)
°
doigts sauvages…
°
le vent jouant
de la double couleur
des feuilles
°
des nouvelles de Fukushima ?
°
her wet lips
la mer gronde
her wet lips
°
The haiku, a striker
°
Hone *, Honey !
Prune **, trésor !
* = affûte, affile, aiguise !
** = taille, élague, émonde !
°
(toujours plus « nouveau » ! :)
il y eut
le « haïku papal » ;
voici maintenant
le haïku-PayPal !
°
assis longtemps *
à attendre un train –
soleil deux-tiers septembre
* (45’, RER C, Orly-Paris)
°
puis elle parle
…
…
…
°
« Haïbun sans prose » :
ex : « je vais vous raconter un film » ( : dpy, cf. 2011-12)…,
où, du haïbun, il ne reste plus que les haïkus,
comme si l’érosion les avait épargnés,
et que la prose était retournée au sable de la page,
où manque (tout simplement) cette prose
que l’auteur n’a même pas eu l’idée d’inclure =
haïbun (prose) en creux ;
haïkus encrés,
prose en creux ;
haïku roc
prose sable.
°
(front à terre … :)
un matelas
…
…
…
(rue du Montparnasse, 75006, 22/9)
°
(La sueur ? :)
d’Eustache Lesueur
plus que le piédestal * –
joggeurs alentour
* Jardin du Luxembourg, 1858
–
jardin du Luxembourge
°
femme
avec un pot de fleurs blanches
jardin du Luxembourg
°
deux amoureux fleurettent –
septembre clément
–
feuilles rousses
encagées * :
moisson de septembre
* cf. Benjamin Péret : « Les rouilles encagées »
°
elle esquisse
…
…
°
les seins tombés –
premier jour de l’automne
°
bord de mer –
mon regard plonge
entre son pendentif
°
Les décapants
(ex. : Éric Chevillard.)
Décaper le haïku.
–
sand
which
sand
( : d’après Éric Chevillard, p. 91 de L’autofictif, éd. Arbre vengeur, 2009 :)
« Mais oui, ma tante, la poésie nourrit son homme. Et même un seul bon haïku le fera :
Pain
jambon
pain »
°
au bambin
…
…
(22-28/9/12)
°
aventure
et rature(s)
sont-elles deux mamelles
de la littérature ?
°
(r)allumant
au milieu de la nuit
pour (re)lire
Éric Chevillard
°
Le litté
ratureur
Il faut rat(ur)er (biffer) de nombreuses fois (…)
avant de (pouvoir) produire
un sous-chef d’œuvre
–
un œuf, une œuvre ?
–
un œuf neuf
un œuf meuf
–
Sa fille va mettre au monde
un œuf meuf :
encore une qui ne portera pas son nom !
°
Au haïcou long
on peut mettre beaucoup
de colliers
Au haïcou court
peut-être à peine
un fil de colle
°
sans cesse
il noie le poisson
(il nie le poison)
sans cesse autruche de lui-même
–
acculé,
sans cesse en reculade…
sans cesse se dissimule
(derrière ses mots)…
–
sans cesse se maquille de mots,
ce maquignon !
–
se grime,
ce grimaçant
limaçon !
–
l’hameçon
de l’âme-sœur ?
le maçon ?
–
l’âme-sœur
l’âme seule
Faut-il mettre du liant (/ du lien) entre ces deux « images », de la colle, du ciment, de la bave, de l’encre, ou bien faut-il les laisser ainsi « paralléler » ?
/ parall – hèle
°
Elle ne s’aperçut pas
qu’elle m’avait offert un spectacle
– même minime – :
l’improvisation
d’un pas de danse
devant une guêpe
°
« Les OGM
sont un poison » *
– Et le nucléaire ?
* titre un magazine mensuel.
°
poix – gnon
°
dans la nuit
tournent des mots
plus ou moins bien éclairés
°
dimanche matin
(le) bruit de bogues tombant dans le parc –
la cloche de onze heures
–
dimanche matin
il banjoïse
en se chantonnant
tout autour du parc
°
Dans la série « Il s’agit de »… :
Il s’agit (aussi et surtout)
de chasser du haïku
les mots * qui son(nen)t faux **
* expressions, lignes, vers,
** forcés, artificiels, « morts » (selon l’acception des Anciens Chinois).
–
… sous peine d’être accusé ( / d’avoir à répondre) du crime ( / de la forfaiture) de lèse – mots !
/ de lèse – (l’) esprit !
°
tombant dans l’évier
la fleur de jasmin
fait tinter l’assiette
°
les fleurs de jasmin
s’ouvrent dans l’eau chaude
ainsi tes haïkus * ouverts sur le monde
* : S. Bellen, in Tierra de nadie, à paraître aux éditions Unicité, début 2013.
°
le marié se retire
…
°
Mesdames, Messieurs,
votre train prend la direction de
: silence
°
le bout du nez ( / du nœud ?)
du boudineux ( / -né )
libidineux
°
le ciel des mots
s’éclaircit :
haïku
°
les mots : nuages
chassés…
°
À la chasse aux faux mots…
beaucoup sont touchés
beaucoup mettent plume à terre…
°
« de ce côté-ci du pointillé… »
(= de ce côté-ci de la frontière…)
°
Le haïku
est-ce
une soustraction ?
–
ce que j’aime dans le haïku
c’est que c’est
une ascèse des mots inutiles,
une ascèse des mots « faux »
, la déroute des « faussaires »,
des « in-sincères »… ?
–
les insincères,
les autres, sincères
…
– et ceux qui s’insinuent ?
°
Que le haïku
traduit en français *
fasse 5/7/5
est une ineptie
* (et inversement)
°
Parfois
la mémoire
vous joue de ces trous !
Ainsi ne me souvi(e)ns-je plus du nom
d’un fâcheux
que je désirais justement ignorer –
/ de l’importun
sans importance…
°
tu t’es tu
et têtu
tu t’y tiens !
°
Cette (jeune) personne a la chance d’avoir une belle enveloppe –
Mais qu’en est-il de la lettre qu’elle contient ?
°
bille en tête
bulle en tête
°
(Poésie :)
mise en tropes,
mise en iambes,
etc.
°
le pain suit sa lame
le soleil
–
le couteau suit sa lame
le soleil
°
du pain
qui cuit la nuit
l’odeur éveilleuse
°
la courante de la consommation
°
de l’émail
à l’e-mail,
combien d’années,
combien de générations,
combien de frustrations ?
°
N’y en a-t-il pas assez
des dieux uniques ?
°
nous avons eu vent
de vos vociférations
en vain
°
(D’après Éric Chevillard : L’autofictif voit une loutre, p.. 50 :)
coin coin coin
le canard délimite
le triangle des Bermudes
qu’il évite (ra)
°
jogging :
pour qu’en bon état j’erre /
pour qu’en bon état je gère…
–
Dans quel État je me terre ?…
°
(Félix Taillandier :)
Il croisa Félix.
Il croit en Félix.
Félix, une sorte de christ
(sur sa poutre éternelle).
Croiser le (haut)bois et la perche.
Croix en luit, crois de bois, si tu crois, sors du bois…
Taillandier.
En tailleur.
Taille son X…
°
ce journal du monde flottant…
à la surface des choses
les yeux en surface
crocodile
grenouille…
°
Un ciel gris nous nasse. Nass. Trocken…
°
Où sont mes dictionnaires d’allemand,
maintenant que l’anglais me maîtrise ?
°
Les feuillages des arbres jaunissent.
(C’est bien)
L’automne fait toujours son boulot.
°
Libre enfin libre. D’élargir ses poumons. De lancer un cri équivalant à quarante années (et plus) de travail forcé…
°
Si les dossiers (du canapé)
s’affaissent,
que deviennent ses reins ?
°°°