°
Gong 38 (mars 2013) :
–
le café
filtre sous la porte –
ta peau
encore froissée
par les draps
–
« 33 », « 33 »,
dites, docteur,
j’étouffe !
– vite une bière !
°
Gong 39 (juin 2013) :
–
scie –
l’arbre crie
un dernier crac
–
sérénité
même la scie du voisin
ne saurait l’interrompre
–
Sonotone :
mot de saison
pour haïkouphènes *
–
* : merci à…
–
twit ! twit ! twit !
ah, enfin un oiseau moderne !
–
le sifflet du train
de 6 h 30
ceinture l’horizon *
–
* : à Boucherville, QC.
–
le chant des essieux
chuintant sur les traverses
soir de septembre
–
décédée d’un AVC
à 33 ans,
cette pianiste –
fermer la radio
regarder les fleurs *
–
* : in la « Revue du tanka francophone » n° 18, fév. 2013.
°
Gong 41 (déc. 2013) :
–
dominant les ruines archéologiques
un nid de cigognes
délabré *
–
* + un haïga de Ion Codrescu.
°
Spécial Concours 2013 (Oct. 2013) :
–
les voisins
ce sont surtout
des mouvements de tissus *
–
* : 3e prix.
–
déménagement –
une coccinelle
sur le pare-brise
–
égouttant le quinoa,
la pluie
par la fenêtre
de la cuisine
°
Gong 42 (mars 2014) :
–
cette nuit
je te dis « je t’aime »
tu avais tes boules quies
–
pour s’embellir,
toutes les grimaces qu’elle fait
devant son miroir !
–
Fukushima fuit toujours :
un entrefilet
dans la presse
°
Gong 45 (Déc. 2014) :
–
Fin de visite
L’au-revoir prolongé
du jasmin
°
Gong 46 (mars 2015) :
–
le pour
le contre
la queue du chat
–
un haï/secoue…
torpille la torpeur
lacère la sérénité…
frappe sur le gong de notre crâne
°
Gong 48 (Sept. 2015) :
–
pesante
silencieuse
la cloche d’Hiroshima *
–
: au kukaï de Montréal, été 2010 ; in Kukaï, une aventure poétique d’André Vézina, Ed. David (QC)
°
les bandes blanches / du passage piéton / – son front ridé
–
Peux-tu me raconter une histoire drôle ? / me demande-t-elle / de son lit d’hôpital *
–
* : Carol, 1949-2020.
–
l’orange délicatement pelée, / le mendiant, goulu / la gobe
–
pour traverser la rue / le chat me laisse / la priorité
–
poissons et clients / de part et d’autre / de la vitrine
–
son parapluie / aux baleines retroussées / – la rondeur de ses fesses
–
Obama, / Prix Nobel / pour la paix en Afghanistan ?
–
l’église d’où mon père sortit / les pieds devant / à 15 heures
–
un beau jour de septembre / je m’en vais divorcer / – feuilles libres
–
devant un écran vert / une homme seul / comme un ballon
–
demande d’asile rejetée / un jeune sportif Kenyan / se suicide
–
Chaos en Irak / Chaos en Louisiane : / fusillades et pillages
–
promenade à la fraîche / sur le trottoir / des tentes de miséreux
–
= in Fourmi sur ma jambe, D. Py, Éd. Éclats d’Encre, 2015.
°
Gong 49 (Déc. 2015) :
–
sciant une branche morte du pommier,
quelques pétales *
–
* in La Vallée éblouie, Deuxième anthologie de haïkus du kukaï de Paris, Éd. Unicité, 2014.
°
FIN (des haïkus de Py dans Gong (n° 1-49 : oct. 2003 – déc. 2015.))
°°°
Archive for the ‘Non classé’ Category
Quelques haïkus de Py dans Gong (n°38 à 49)
1 mars 2020Haïkus / senryūs pour Gong 12, etc.
1 mars 2020Pour Gong 12 (août 2006) :
–
feuilles rouges
des pommes entamées sur l’arbre
– mésanges silencieuses
–
cartouches rouges du maïs
sur la terre enneigée
de fin novembre
–
je regarde ses lèvres
rouges
poisson
qui passe
–
visage pâle
rire jaune
peur bleue
–
un coeur rouge
dégouliné :
le mur blanc-cassé
–
arboré ce fier cocard
arc-en-ciel
–
un tant soit peu de souffle :
les arbres saupoudrent blanc
–
crêtes noires
creux blancs
les sillons déneigent
–
deux libellules bleues
deux papillons blancs
pique-nique
–
à mi-pente du toit mouillé
une grenouille en peluche verte
–
jaunes –
il n’y a pas de vent
les feuilles neigeât
–
crépitements de la neige
sur les feuilles roussies
de la haie
°
in Gong 17 (Oct. 2007) :
–
souris rongées
petit à petit
par les OGM :
foie, reins, sang…
–
Oublions l’amour
un moment – son T-shirt
parle de guerre
°
Gong 31 (juin 2011) :
–
au coin de la page
j’interroge
le moucheron
–
six mesures de levain
un orage se prépare
°
Gong 32 ( sept. 2011) :
–
depuis Fukushima
qu’il est difficile
d’écrire !
°
Gong 33 (déc. 2011) :
–
Octobre
une plume
tombe
°
Gong 36 (sept. 2012) :
–
à côté de l’hirondelle
morte sur le trottoir
l’enfant dépose une fleur
°
Gong 37 (déc. 2012) :
–
patte après patte
le pigeon
et son cou
°
(à suivre : in Gong 38 (mars 2013),…)
Quelques haïkus de Py dans « Gong »
1 mars 2020Gong 1 (Oct. 2003) :
–
trois flics
se partagent carrefour
et coups de sifflets
°
Gong 2 (Déc. 2003) :
–
lendemain de Noël
quatre pies se chamaillent
dans le jardin
–
À la bibliothèque
passe une femme
qui n’a pas du tout
la forme d’un livre
°
Gong 3 (Mars 2004) :
–
Après le journal du matin,
Omar Khayyâm
dix siècles plus tôt
–
Les traits accusés,
levez-vous !
– matin de métro
–
le gérant
de l’École de Plongée
devant son écran bleu
°
Gong 4 (Juil. 2004) :
–
pelle et balai :
les coeurs en papier
du parvis de la mairie
–
sur le rebord de la fenêtre
une bière
prend le frais du soir
°
Gong 5 (Nov. 2004) :
–
premier janvier
les voisins recommencent
à se disputer
°
Gong 6 (janv.2006) :
–
tout au bout de la branche nue
la lune ronde
–
sandales oubliées
au bord de la fenêtre –
demi-lune de septembre
°
Gong 7 (avril 2005) :
–
il neige sur l’écran de l’ordi –
dehors la haie blanche
–
la plus basse branche
de l’arbre vénérable
balance un bébé
(: Parc Monceau, Paris)
°
Gong 8 (juil. 2005) :
–
Arrêt Station Blanche –
en surface :
la neige
–
station suivante
le même air
un autre instrument
–
sous le néon
d’un tunnel de métro,
une plante verte
°
dans le métro
un visage plus beau que d’autres :
couverture de magazine
–
(à rapprocher de :
–
Haut les seins !
: couverture d’un magazine
de novembre
–
: in Gong n° 48 (sept. 2015)
°
d’entre ses mannequins
il regarde la rue qui passe –
après-midi gris
–
à vélo
elle répond au téléphone –
Avenue de Clichy
–
sur une affichette
« Gagnons les Jeux ! Paris 2012 » *
une petite coccinelle
–
* sur chaque porte du métro.
–
Vu du pont
une demi-lune se baigne
l’autre sèche *
–
* : 3e prix au 4e concours Hopala !
°
Gong 9 (Oct. 2005) :
–
fin novembre
le but de foot vide
laisse passer les feuilles
°
Gong 10 (Janv. 2006) :
–
d’une miette de pain d’épice
une mouche se délecte –
soirée de juillet
–
toilette du soir :
le savon rond –
dehors la pleine lune
–
jour des premiers froids
une capote sur le trottoir
°
Gong 11 (avril 2006) :
–
la mise-en-plis
de la postière rousse
sous la pluie
–
gargouillis –
la cathédrale
pisse sa neige
–
: Reims, 4/3/2006
°
(à suivre : haïkus / senryūs pour Gong 12 (août 2006) …)
« Where Light Begins » par G. Rosenstock – 3)
26 juin 2019(tr. fr. : D.P.)
p. 21 :
flicking their tails / out of habit / cows in the chill of autumn
remuant leur queue / par habitude / des vaches dans le froid de l’automne
p. 22 :
empty / circus field / one / lonesome / elephant / turd
cercle / de cirque / vide / seule / une bouse / d’éléphant
p. 23 :
slipping over morning fields / a sunday / catches the hare’s urine
glissant sur les champs matinaux / un rayon de soleil / capture l’urine d’un lièvre
p. 24 :
wolf-whistle! / the unintended girls / turns her head
sifflement admiratif ! / la fille non concernée / tourne la tête
–
all that’s left of the night / two crows / on a branch
tout ce qui reste de la nuit / deux corbeaux / sur une branche
p. 25 :
past and future lives / in the unblinking eyes / of a king cobra
vies passées et futures / dans les yeux fixes / d’un cobra royal
–
sun over the Himalayas / my mule drinks / from the Ganges
soleil au-dessus de l’Himalaya / ma mule boit / dans le Gange
p. 30 :
dying notes of a bagpipe — / singly and in groups / swallows disappear
notes mourantes d’une cornemuse / seules et en groupes / les hirondelles disparaissent
p. 31 :
from what unknowable universe / beyond Hubble — / the cat’s green stare
de quel univers inconnaissable / au-delà de Hubble — / le regard vert du chat
–
frosty morning… / the dead cat’s paw / reaches to the sun
matin de gel… / la patte du chat mort / en direction du soleil
p. 32 :
criss-crossing the sky / the way to nowhere — / swallows vanish
entrecroisant au ciel / un chemin vers nulle part — / les hirondelles disparaissent
p. 34 :
planting tulip bulbs / their future color / in this evening’s sky
plantant des bulbes de tulipes / leur future couleur / dans le ciel de ce soir
–
crows over Clonmacnoise / their wing-beats / bringing the darkness down
corbeaux sur Clonmacnoise / leurs battements d’ailes / font descendre l’obscurité
p. 35 :
slanting rain / the seagull flying / at an angle
pluie penchée / la mouette vole / de travers
–
lemon tree / in the shade — / not really!
citronnier / à l’ombre — / pas vraiment!
–
full moon / filling the eye / fully
pleine lune / emplissant l’oeil / pleinement
°
(à suivre…)
« Where Light Begins » par G. Rosenstock – 2)
23 juin 2019(tr. fr. : D.P.)
°
p. 8 :
Bombay, / rags on a pavement / a body stirs in them
Bombay, / guenilles sur un trottoir / un corps y bouge
p. 9 :
dark morning / a crow / looks down a chimney pot
matin sombre / un corbeau regarde / dans un tuyau de cheminée
p. 10 :
our daughter / two hearts beating in her now / how strange
notre fille / deux coeurs battent maintenant en elle / comme c’est étrange
p. 15 :
with his one good hand / a scarecrow / points to the moon
de sa bonne main / un épouvantail / montre la lune
p. 16 :
baby frog! who was your mother / where is she now / this autumn day
bébé grenouille! qui était ta mère / où est-elle maintenant / ce jour d’automne
p. 18 :
their first full moon — / all the tadpoles / eerily quiet
leur première pleine lune / tous les têtards / étrangement calmes
p 19 :
leaping back into the pond / what only yesterday / was a tadpole
re-sautant dans la mare / ce qui hier seulement/ était un têtard
p. 20 :
watering the magnolia — / ah, that’s where you’re hiding! / pesky midges
arrosant le magnolier — / ah, c’est ici que vous vous cachez! / sacrés moucherons
–
sheep-droppings / a baker’s dozen / each one the same
crottes de moutons / 13 à la douzaine / toutes semblables
–
ah! mounting each other / with such gentleness / August evening clouds
ah! grimpant l’un sur l’autre / avec tant de douceur / nuages d’un soir d’août
°
(à suivre…)
« Where Light Begins » par Gabriel Rosenstock – 1)
21 juin 2019Where Light Begins (Où commence la Lumière) :
Haiku by (Haïkus de) Gabriel Rosenstock.
Edited by (Édité par) Mícheál Ó Haodha – Original Writing Ltd., Dublin (Ire.), 2012.
(Extraits – Traduits de l’anglais par D. Py) :
°
p. 1. :
sickle moon – / reaping / emptiness
faucille de lune – / moissonnant / le vide
°
p. 2. :
fish-vendor testing / the knife’s edge – / seagulls cry
le poissonnier teste / le fil du couteau – / cris de mouettes
–
outside the Guggenheim / the shape / of real trees
hors du musée Guggenheim / la forme / des vrais arbres
°
p. 3. :
church bells – / where are they all going ? / swarms of ants
cloches d’église – / où s’en vont-elles toutes ? / essaims de fourmis
°
p. 4. :
a magpie / sipping beakfuls / of its latest image
une pie / sirotant à petits coups / son dernier reflet
–
foghorn… / little by little / the world disappears
corne de brume… / peu à peu / disparaît le monde
°
p. 5. :
flea market in Valparaiso / a German helmet / eaten by rust
marché aux puces à Valparaiso / un casque allemand / rongé de rouille
–
three stabs at nothing! / the heron shakes its head / in disbelief
trois coups pour rien! / le héron hoche la tête / incrédule
°
p. 6. :
island post box / the empty thud / of a letter
boîte à lettres de l’île / le choc creux / d’une lettre
°
p. 7. :
drizzly morning… / a pigeon savors / a drunk’s vomit
matin de bruine… / un pigeon savoure / le vomi d’un ivrogne
°
(à suivre…)
« Une Histoire du Haïku » – R.H. Blyth 15 – Autres poètes de l’écoles de Bashô : Otokuni, Yasui, Bokudô, Rôka, Sora, Tôrin, Haritsu, Ranran :
4 juin 2017(p. 194) :
OTOKUNI (? – ?) Etudie le haïku avec Bashô, avec sa mère Chigetsu, et sa femme.
Sur terre et sur l’eau
les oiseaux lancent leurs cris
à la tempête de neige
°
YASUI (mort en 1743, à 86 ans) :
Oies sauvages
oui, vous avez mangé mon orge,
mais maintenant nous devons nous séparer
–
L’alouette !
elle rivalise de forces
avec le vent du printemps
–
La première neige
tombe sur le paulownia
qu’elle a planté cette année
NB = à propos de sa femme, morte jeune.
°
BOKUDÔ (? – ?), frère aîné de Hokushi.
Sous les jeunes feuilles vertes
ce matin de printemps
il est naturel que je sois endormi
°
RÔKA (1672-1703) :
Un vol de cormorans
têtes dressées, remontent
le rapide cours d’eau
–
La neige de la nuit dernière
s’éclaircit ;
comme brille le bocage !
–
Son jisei (?) :
Verticalement et horizontalement
il fait plus noir près du paravent –
pluie froide d’hiver
–
Admirant la lune,
marchant sur les déchets crépitants du chanvre
au-delà de la porte du fond.
–
On voit aussi
une enfant avec la variole
cet automne d’orge *
* automne de l’orge = l’été.
–
suspendue pour la première fois,
comme la moustiquaire sent,
pendant 2 ou 3 jours !
°
SORA (1649-1710) :
Toute la nuit
écoutant le vent automnal
de la montagne par derrière
–
Marchant, marchant sans cesse
même si je tombe épuisé,
je me reposerai dans ces champs
fleuris de lespédèzes
–
Ses petits seront fatigués de l’attendre –
l’alouette
s’élève si haut !
–
Quel oiseau est-ce,
solitaire et froid
dans la tempête automnale ?
°
TÔRIN (1639-1719) :
Sur sa tombe, ce verset :
Une pêche blanche ;
une goutte d’eau se détache
d’une couleur pure
°
HARITSU (1663-1747) :
Jusqu’à ce qu’elles fleurissent,
personne n’y fait attention –
fleurs d’azalées.
°
RANRAN (1648-93) :
La rose de Sharon
ne rit
ni ne pleure
–
Dans la rizière
la lune de printemps :
les ombres de la nuit sont tombées
°
(A suivre : Masahide, Kyokusui, Mokusetsu, Hajin, Tantan, Shihô, Banko, Yamei)
« Une histoire du haïku » – R.H. Blyth – 3) Sôkan, Moritake.
30 mai 2017Sôkan (1458-1546) :
L’année touche à sa fin
Personne ne me donne rien
ce soir
°
Sôkan est aussi un précurseur du senryû plutôt que du genre de haïku de Bashô :
Tu as peut-être froid,
mais ne te réchauffe pas près du feu,
Bouddha de neige !
–
Le vent est froid ;
à travers le shôji déchiré,
la lune d’octobre
°°°
P. 60 :
Moritake (1472-1549) :
Regardant la pièce,
tous ceux qui sont présents
sont Octobre
–
Les saules verts
peignent des sourcils
au front de la colline
–
Le doux parfum
est moins dans la fleur
que dans le nez
–
A l’aube,
ô les gouttes de pluie automnale,
comme c’est poétique !
–
Un de ses poèmes de mort :
Mon temps de vie
peut sembler aujourd’hui
comme la belle-de-jour, hélas !
°
(A suivre :
Teitoku et l’école Teimon.)
Compte-rendu du 114ème kukaï de Paris
12 juin 2016En présence de 17 personnes (dont quatre « nouvelles » : Corinne, Marine, André, Serge), 32 haïkus ont été échangés. 24 ont obtenu une ou plusieurs voix.
Avec 5 voix :
–
vent de l’aube
des ondes de silence glissent
sur l’étang… *
: Philippe Bréham.
* : dans la baie de Talloires, sur le lac d’Annecy.
°
Avec 4 voix :
–
décrue –
elle chasse la mouche
avec son soutien-gorge
: Valérie Rivoallon;
–
lune de miel *
couper en deux
le premier melon
: Eléonore Nickolay.
* = également, nom d’une sorte de melons
°
Avec 3 voix :
–
Pots restés vides
au bord de la fenêtre
– Une abeille hésite
: Corinne Fy;
–
Quand la vie s’achève
au plus près du coeur –
les coquelicots
: Catherine Noguès;
–
soir orangé
dans le pin parasol
un roucoulement
: Cécile Duteil.
°
Avec 2 voix :
–
Arbres clowns
quand titubent les branches
le rire du vent
: Nicolas Lemarin;
–
bureau de vote –
dehors sur le parvis
d’autres pigeons
: Ben Coudert;
–
Checkpoint Charlie
il vend les cailloux du mur
en chocolat
: Philippe Gaillard;
–
Des herbes folles
cachent la vieille tombe
la croix dépasse
: Nicolas Lemarin;
–
Fente sur le mur
Au coeur de mon père aussi
une zébrure
: Monique Leroux Serres;
–
Heure de la criée –
Avant les pêcheurs
Les mouettes sur le quai
: Danièle Etienne-Georgelin;
–
Inondation –
Jusqu’au centre-ville
Les canards en goguette
: Danièle Etienne-Georgelin;
–
la caissière du manège
quelles idées lui tournent
dans la tête?
: Eléonore Nickolay;
–
palais du Louvre –
quelque chose de sournois
dans son sourire
: Ben Coudert;
–
Rêves d’azur
sur les carreaux de faïence
du métro Jasmin
: Philippe Gaillard;
–
Sur ses épaules –
Comptant les nuages-chiens
Avec mon père
: Hiro Hata.
°
Avec 1 voix :
cour de Montreuil
un robinet et des fleurs
le royaume d’un enfant
: Jacques Quach;
–
cyprès immobiles
des peluches d’arbres
montent dans la lumière
: Cécile Duteil;
–
la feuille sèche
et son ombre
glissent sur l’étang
: Daniel Py;
–
Le ciel, ce drap flou
que l’on aurait secoué!
Je rêve d’ivresse
: André Orphal;
–
Premier printemps –
un amour * en fleurs
sur la vigne nue
: Catherine Noguès;
* = un amandier.
–
Rayon de soleil
Bien entouré, le réfugié
nourrit les oiseaux
: Monique Leroux Serres;
–
Sur le sol
l’ombre passante
d’un vol d’oiseaux
: Corinne Fy.
°
Sans voix, mais remarqué :
–
Quatre lézards
et un papillon –
butin de mes yeux
: Valérie Rivoallon.
°°°
Je propose que notre prochain kukaï, qui doit avoir lieu le samedi 2 juillet (à 15 h), se fasse au Parc des Buttes Chaumont. R-V devant les grilles principales de l’entrée face à la Mairie du XIXè Arrdt. En cas de mauvais temps nous nous rabattrons – comme il y a deux ans – sur le bistrot à l’angle ouest de la place, qui doit se nommer le Bonaparte, ou quelque chose d’approchant!
°°°
En attendant, j’ai été chargé par Brigitte Peltier, d’organiser un kukaï, samedi 25 juin, lors du 10è Salon des Editeurs Indépendants du Quartier Latin, qui aura lieu au Lycée Henri-IV (23 rue Clovis, Paris Vè), du 24 au 26 juin prochain, autour du haïku et des écritures du Japon. Si cela vous intéresse, vous devrez vous inscrire (et pour le Salon et pour le kukaï) auprès de Brigitte, en allant voir sur :
Le kukaï aura lieu à 16h30, mais vous pourrez apprécier avec profit la musique de notre ami compositeur Renaud Gagneux, qui a écrit des pièces (brèves) autour de haïkus (de Bashô, d’Issa, de Seegan (Laurent) Mabesoone…, et ce, à partir de 16h.!
°°°
D.
haïkus, senryûs, etc. Py – déc. 15 – 3/3
13 janvier 2016°
sur cette plage
du 22 décembre
un galet au nom de Flora
–
Avant de quitter Castellar
laisser couler le galet
au fond de la fontaine
–
J’eus une histoire avec un galet
(passé clandestinement
d’Italie en France)…
°
Il chantait f.
–
Il chantait j.
°
I-fôlâtrer.
Idol-âtrer = Jeter les idoles au feu (?)
°
Dériverain
–
Passer au fil des mots…
°
dans l’arbre
des pigeons
à la place
des feuilles
– 24 décembre
–
A bare pear-tree
°
(Cimetière de l’Egalité, Millau :)
Tous les égos
au Cimetière
de l’Egalité
–
dans le cimetière
je ne fais que passer
de croix grise en croix grise
le signe sur la voie ferrée attenante dit :
70
Z
LM
–
La famille DELHEURE
en grand complet
marbré
Henri 1903-1964
et
Hélène 1908-2009
–
Au milieu des morts
du cimetière
je bois une bière
–
Au cimetière
sifflant une bière
–
Cimetières,
ô lieux
hautement poétiques
– Se ressourcer…
–
Cyprès
pour les si-loin
et qui s’éloignent
encore plus
peu à peu
pas à pas
pas à plus pas
–
(et) je retombe
sur la tombe
d’Emma Calvé
1858-1942
« Sur ma tombe un petit bassin où
les oiseaux viendront boire et chanter »
–
Mes propres morts
n’honore
guère
–
Tombeau des Familles
CALMES
–
sur une pierre
tombés
des fruits du cyprès
d’en haut
–
toujours vives
les fleurs artificielles
au pied du tombeau
–
Haut
au-dessus du cimetière
des oiseaux de proie
tournoient
patiemment
–
/ paisibles
patients
–
poubelle de cimetière
une canette
de bière
–
A la porte du cimetière
trois vieux amis parlent
rhumatismes
–
Autour du cimetière
des voisins
âgés
–
La rue de l’Egalité
mène au cimetière
de l’Egalité
– CQFD
–
Sortant
du cimetière de l’Egalité
le soleil
me pousse au dos
(24 décembre)
°
12 poissons exotiques
dans l’aquarium;
8 pensionnaires
de la maison de retraite
devant
–
crèche (de Noël) à l’Ehpad
Les résidents
devant l’aquarium
–
Pleine lune
du 24 décembre,
tout là-haut
°
« – Toi, tu ris comme une décavaillonneuse ! » *
* : maman, souvenir de jeunesse.
* = charrue conçue pour décavaillonner (= labourer dans les vignes).
°
Prenant une photo
du couchant de soleil
derrière la vitre sale du train
(- 26 décembre)
°
La concession au cimetière
de mes grands-parents maternels
caduque à Noël 2016
(Allée E, travée Ouest)
°
Beauce –
le soleil s’allonge à l’horizon
26 décembre
°
Il prit le train
de 16h53
voiture 16
place 53
– et arriva
comme prévu
à destination
°
Ouvrir / un sourire / comme une huître
(elle était) belle comme une huître…
°
Cette nuit,
« tracé le beurre » –
ce matin,
prenant la route
°
Les canons à neige
muets
– hiver noir *
(Arêches, Savoie, 27-28/12)
* / – décembre noir
°
Quand il en arriva (exactement) à :
« couvrir l’événement », *
le soleil se cacha –
(il rentra (de la terrasse))
* in : L’Analphabète qui savait compter, de J. Jonasson, Pocket 15933, 2013, p.244, l.13.
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déplorablabla
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