Archive for the ‘Non classé’ Category

Quelques haïkus de Py dans Gong (n°38 à 49)

1 mars 2020

°
Gong 38 (mars 2013) :

le café
filtre sous la porte –
ta peau
encore froissée
par les draps

« 33 », « 33 »,
dites, docteur,
j’étouffe !
– vite une bière !
°
Gong 39 (juin 2013) :

scie –
l’arbre crie
un dernier crac

sérénité
même la scie du voisin
ne saurait l’interrompre

Sonotone :
mot de saison
pour haïkouphènes *

* : merci à…

twit ! twit ! twit !
ah, enfin un oiseau moderne !

le sifflet du train
de 6 h 30
ceinture l’horizon *

* : à Boucherville, QC.

le chant des essieux
chuintant sur les traverses
soir de septembre

décédée d’un AVC
à 33 ans,
cette pianiste –
fermer la radio
regarder les fleurs *

* : in la « Revue du tanka francophone » n° 18, fév. 2013.
°
Gong 41 (déc. 2013) :

dominant les ruines archéologiques
un nid de cigognes
délabré *

* + un haïga de Ion Codrescu.
°
Spécial Concours 2013 (Oct. 2013) :

les voisins
ce sont surtout
des mouvements de tissus *

* : 3e prix.

déménagement –
une coccinelle
sur le pare-brise

égouttant le quinoa,
la pluie
par la fenêtre
de la cuisine
°
Gong 42 (mars 2014) :

cette nuit
je te dis « je t’aime »
tu avais tes boules quies

pour s’embellir,
toutes les grimaces qu’elle fait
devant son miroir !

Fukushima fuit toujours :
un entrefilet
dans la presse
°
Gong 45 (Déc. 2014) :

Fin de visite
L’au-revoir prolongé
du jasmin
°
Gong 46 (mars 2015) :

le pour
le contre
la queue du chat

un haï/secoue…
torpille la torpeur
lacère la sérénité…
frappe sur le gong de notre crâne
°
Gong 48 (Sept. 2015) :

pesante
silencieuse
la cloche d’Hiroshima *

: au kukaï de Montréal, été 2010 ; in Kukaï, une aventure poétique d’André Vézina, Ed. David (QC)
°
les bandes blanches / du passage piéton / – son front ridé

Peux-tu me raconter une histoire drôle ? / me demande-t-elle / de son lit d’hôpital *

* : Carol, 1949-2020.

l’orange délicatement pelée, / le mendiant, goulu / la gobe

pour traverser la rue / le chat me laisse / la priorité

poissons et clients / de part et d’autre / de la vitrine

son parapluie / aux baleines retroussées / – la rondeur de ses fesses

Obama, / Prix Nobel / pour la paix en Afghanistan ?

l’église d’où mon père sortit / les pieds devant / à 15 heures

un beau jour de septembre / je m’en vais divorcer / – feuilles libres

devant un écran vert / une homme seul / comme un ballon

demande d’asile rejetée / un jeune sportif Kenyan / se suicide

Chaos en Irak / Chaos en Louisiane : / fusillades et pillages

promenade à la fraîche / sur le trottoir / des tentes de miséreux

= in Fourmi sur ma jambe, D. Py, Éd. Éclats d’Encre, 2015.
°
Gong 49 (Déc. 2015) :

sciant une branche morte du pommier,
quelques pétales *

* in La Vallée éblouie, Deuxième anthologie de haïkus du kukaï de Paris, Éd. Unicité, 2014.
°
FIN (des haïkus de Py dans Gong (n° 1-49 : oct. 2003 – déc. 2015.))
°°°

Haïkus / senryūs pour Gong 12, etc.

1 mars 2020

Pour Gong 12 (août 2006) :

feuilles rouges
des pommes entamées sur l’arbre
– mésanges silencieuses

cartouches rouges du maïs
sur la terre enneigée
de fin novembre

je regarde ses lèvres
rouges
poisson
qui passe

visage pâle
rire jaune
peur bleue

un coeur rouge
dégouliné :
le mur blanc-cassé

arboré ce fier cocard
arc-en-ciel

un tant soit peu de souffle :
les arbres saupoudrent blanc

crêtes noires
creux blancs
les sillons déneigent

deux libellules bleues
deux papillons blancs
pique-nique

à mi-pente du toit mouillé
une grenouille en peluche verte

jaunes –
il n’y a pas de vent
les feuilles neigeât

crépitements de la neige
sur les feuilles roussies
de la haie
°
in Gong 17 (Oct. 2007) :

souris rongées
petit à petit
par les OGM :
foie, reins, sang…

Oublions l’amour
un moment – son T-shirt
parle de guerre
°
Gong 31 (juin 2011) :

au coin de la page
j’interroge
le moucheron

six mesures de levain
un orage se prépare
°
Gong 32 ( sept. 2011) :

depuis Fukushima
qu’il est difficile
d’écrire !
°
Gong 33 (déc. 2011) :

Octobre
une plume
tombe
°
Gong 36 (sept. 2012) :

à côté de l’hirondelle
morte sur le trottoir
l’enfant dépose une fleur
°
Gong 37 (déc. 2012) :

patte après patte
le pigeon
et son cou
°
(à suivre : in Gong 38 (mars 2013),…)

Quelques haïkus de Py dans « Gong »

1 mars 2020

Gong 1 (Oct. 2003) :

trois flics
se partagent carrefour
et coups de sifflets
°
Gong 2 (Déc. 2003) :

lendemain de Noël
quatre pies se chamaillent
dans le jardin

À la bibliothèque
passe une femme
qui n’a pas du tout
la forme d’un livre
°
Gong 3 (Mars 2004) :

Après le journal du matin,
Omar Khayyâm
dix siècles plus tôt

Les traits accusés,
levez-vous !
– matin de métro

le gérant
de l’École de Plongée
devant son écran bleu
°
Gong 4 (Juil. 2004) :

pelle et balai :
les coeurs en papier
du parvis de la mairie

sur le rebord de la fenêtre
une bière
prend le frais du soir
°
Gong 5 (Nov. 2004) :

premier janvier
les voisins recommencent
à se disputer
°
Gong 6 (janv.2006) :

tout au bout de la branche nue
la lune ronde

sandales oubliées
au bord de la fenêtre –
demi-lune de septembre
°
Gong 7 (avril 2005) :

il neige sur l’écran de l’ordi –
dehors la haie blanche

la plus basse branche
de l’arbre vénérable
balance un bébé

(: Parc Monceau, Paris)
°
Gong 8 (juil. 2005) :

Arrêt Station Blanche –
en surface :
la neige

station suivante
le même air
un autre instrument

sous le néon
d’un tunnel de métro,
une plante verte
°
dans le métro
un visage plus beau que d’autres :
couverture de magazine

(à rapprocher de :

Haut les seins !
: couverture d’un magazine
de novembre

: in Gong n° 48 (sept. 2015)
°
d’entre ses mannequins
il regarde la rue qui passe –
après-midi gris

à vélo
elle répond au téléphone –
Avenue de Clichy

sur une affichette
« Gagnons les Jeux ! Paris 2012 » *
une petite coccinelle

* sur chaque porte du métro.

Vu du pont
une demi-lune se baigne
l’autre sèche *

* : 3e prix au 4e concours Hopala !
°
Gong 9 (Oct. 2005) :

fin novembre
le but de foot vide
laisse passer les feuilles
°
Gong 10 (Janv. 2006) :

d’une miette de pain d’épice
une mouche se délecte –
soirée de juillet

toilette du soir :
le savon rond –
dehors la pleine lune

jour des premiers froids
une capote sur le trottoir
°
Gong 11 (avril 2006) :

la mise-en-plis
de la postière rousse
sous la pluie

gargouillis –
la cathédrale
pisse sa neige

: Reims, 4/3/2006
°
(à suivre : haïkus / senryūs pour Gong 12 (août 2006) …)

« Where Light Begins » par G. Rosenstock – 3)

26 juin 2019

(tr. fr. : D.P.)

p. 21 :

flicking their tails / out of habit / cows in the chill of autumn

remuant leur queue / par habitude / des vaches dans le froid de l’automne

p. 22 :

empty / circus field / one / lonesome / elephant / turd

cercle / de cirque / vide / seule / une bouse / d’éléphant

p. 23 :

slipping over morning fields / a sunday / catches the hare’s urine

glissant sur les champs matinaux / un rayon de soleil / capture l’urine d’un lièvre

p. 24 :

wolf-whistle! / the unintended girls / turns her head

sifflement admiratif ! / la fille non concernée / tourne la tête

all that’s left of the night / two crows / on a branch

tout ce qui reste de la nuit / deux corbeaux / sur une branche

p. 25 :

past and future lives / in the unblinking eyes / of a king cobra

vies passées et futures / dans les yeux fixes / d’un cobra royal

sun over the Himalayas / my mule drinks / from the Ganges

soleil au-dessus de l’Himalaya / ma mule boit / dans le Gange

p. 30 :

dying notes of a bagpipe — / singly and in groups / swallows disappear

notes mourantes d’une cornemuse / seules et en groupes / les hirondelles disparaissent

p. 31 :

from what unknowable universe / beyond Hubble — / the cat’s green stare

de quel univers inconnaissable / au-delà de Hubble — / le regard vert du chat

frosty morning… / the dead cat’s paw / reaches to the sun

matin de gel… / la patte du chat mort / en direction du soleil

p. 32 :

criss-crossing the sky / the way to nowhere — / swallows vanish

entrecroisant au ciel / un chemin vers nulle part — / les hirondelles disparaissent

p. 34 :

planting tulip bulbs / their future color / in this evening’s sky

plantant des bulbes de tulipes / leur future couleur / dans le ciel de ce soir

crows over Clonmacnoise / their wing-beats / bringing the darkness down

corbeaux sur Clonmacnoise / leurs battements d’ailes / font descendre l’obscurité

p. 35 :

slanting rain / the seagull flying / at an angle

pluie penchée / la mouette vole / de travers

lemon tree / in the shade — / not really!

citronnier / à l’ombre — / pas vraiment!

full moon / filling the eye / fully

pleine lune / emplissant l’oeil / pleinement

°

(à suivre…)

 

« Where Light Begins » par G. Rosenstock – 2)

23 juin 2019

(tr. fr. : D.P.)

°

p. 8 :

Bombay, / rags on a pavement / a body stirs in them

Bombay, / guenilles sur un trottoir / un corps y bouge

p. 9 :

dark morning / a crow / looks down a chimney pot

matin sombre / un corbeau regarde / dans un tuyau de cheminée

p. 10 :

our daughter / two hearts beating in her now / how strange

notre fille / deux coeurs battent maintenant en elle / comme c’est étrange

p. 15 :

with his one good hand / a scarecrow / points to the moon

de sa bonne main / un épouvantail / montre la lune

p. 16 :

baby frog! who was your mother / where is she now / this autumn day

bébé grenouille! qui était ta mère / où est-elle maintenant / ce jour d’automne

p. 18 :

their first full moon — / all the tadpoles / eerily quiet

leur première pleine lune / tous les têtards / étrangement calmes

p 19 :

leaping back into the pond / what only yesterday / was a tadpole

re-sautant dans la mare / ce qui hier seulement/ était un têtard

p. 20 :

watering the magnolia — / ah, that’s where you’re hiding! / pesky midges

arrosant le magnolier — / ah, c’est ici que vous vous cachez! / sacrés moucherons

sheep-droppings / a baker’s dozen / each one the same

crottes de moutons / 13 à la douzaine / toutes semblables

ah! mounting each other / with such gentleness / August evening clouds

ah! grimpant l’un sur l’autre / avec tant de douceur / nuages d’un soir d’août

°

(à suivre…)

 

 

 

« Where Light Begins » par Gabriel Rosenstock – 1)

21 juin 2019

Where Light Begins (Où commence la Lumière) :

Haiku by (Haïkus de) Gabriel Rosenstock.

Edited by (Édité par) Mícheál Ó Haodha – Original Writing Ltd., Dublin (Ire.), 2012.

(Extraits – Traduits de l’anglais par D. Py) :

°

p. 1. :

sickle moon – / reaping / emptiness

faucille de lune – / moissonnant / le vide

°

p. 2. :

fish-vendor testing / the knife’s edge – / seagulls cry

le poissonnier teste / le fil du couteau – / cris de mouettes

outside the Guggenheim / the shape / of real trees

hors du musée Guggenheim / la forme / des vrais arbres

°

p. 3. :

church bells – / where are they all going ? / swarms of ants

cloches d’église – / où s’en vont-elles toutes ? / essaims de fourmis

°

p. 4. :

a magpie / sipping beakfuls / of its latest image

une pie / sirotant à petits coups / son dernier reflet

foghorn… / little by little / the world disappears

corne de brume… / peu à peu / disparaît le monde

°

p. 5. :

flea market in Valparaiso / a German helmet / eaten by rust

marché aux puces à Valparaiso / un casque allemand / rongé de rouille

three stabs at nothing! / the heron shakes its head / in disbelief

trois coups pour rien! / le héron hoche la tête / incrédule

°

p. 6. :

island post box / the empty thud / of a letter

boîte à lettres de l’île / le choc creux / d’une lettre

°

p. 7. :

drizzly morning… / a pigeon savors / a drunk’s vomit

matin de bruine… / un pigeon savoure / le vomi d’un ivrogne

°

(à suivre…)

 

 

« Une Histoire du Haïku » – R.H. Blyth 15 – Autres poètes de l’écoles de Bashô : Otokuni, Yasui, Bokudô, Rôka, Sora, Tôrin, Haritsu, Ranran :

4 juin 2017

(p. 194) :

OTOKUNI (? – ?) Etudie le haïku avec Bashô, avec sa mère Chigetsu, et sa femme.

Sur terre et sur l’eau

les oiseaux lancent leurs cris

à la tempête de neige

°

YASUI (mort en 1743, à 86 ans) :

Oies sauvages

oui, vous avez mangé mon orge,

mais maintenant nous devons nous séparer

L’alouette !

elle rivalise de forces

avec le vent du printemps

La première neige

tombe sur le paulownia

qu’elle a planté cette année

NB = à propos de sa femme, morte jeune.

°

BOKUDÔ (? – ?), frère aîné de Hokushi.

Sous les jeunes feuilles vertes

ce matin de printemps

il est naturel que je sois endormi

°

RÔKA (1672-1703) :

Un vol de cormorans

têtes dressées, remontent

le rapide cours d’eau

La neige de la nuit dernière

s’éclaircit ;

comme brille le bocage !

Son jisei (?) :

Verticalement et horizontalement

il fait plus noir près du paravent –

pluie froide d’hiver

Admirant la lune,

marchant sur les déchets crépitants du chanvre

au-delà de la porte du fond. 

On voit aussi

une enfant avec la variole

cet automne d’orge *

* automne de l’orge = l’été.

suspendue pour la première fois,

comme la moustiquaire sent,

pendant 2 ou 3 jours !

°

SORA (1649-1710) :

Toute la nuit

écoutant le vent automnal

de la montagne par derrière

Marchant, marchant sans cesse

même si je tombe épuisé,

je me reposerai dans ces champs

fleuris de lespédèzes

Ses petits seront fatigués de l’attendre –

l’alouette

s’élève si haut !

Quel oiseau est-ce,

solitaire et froid

dans la tempête automnale ?

°

TÔRIN (1639-1719) :

Sur sa tombe, ce verset :

Une pêche blanche ;

une goutte d’eau se détache

d’une couleur pure

°

HARITSU (1663-1747) :

Jusqu’à ce qu’elles fleurissent,

personne n’y fait attention –

fleurs d’azalées.

°

RANRAN (1648-93) :

La rose de Sharon

ne rit

ni ne pleure

Dans la rizière

la lune de printemps :

les ombres de la nuit sont tombées

°

(A suivre : Masahide, Kyokusui, Mokusetsu, Hajin, Tantan, Shihô, Banko, Yamei)

« Une histoire du haïku » – R.H. Blyth – 3) Sôkan, Moritake.

30 Mai 2017

Sôkan (1458-1546) :

L’année touche à sa fin

Personne ne me donne rien

ce soir

°

Sôkan est aussi un précurseur du senryû plutôt que du genre de haïku de Bashô :

Tu as peut-être froid,

mais ne te réchauffe pas près du feu,

Bouddha de neige !

Le vent est froid ;

à travers le shôji déchiré,

la lune d’octobre

°°°

P. 60 :

Moritake (1472-1549) :

Regardant la pièce,

tous ceux qui sont présents

sont Octobre

Les saules verts

peignent des sourcils

au front de la colline

Le doux parfum

est moins dans la fleur

que dans le nez

A l’aube,

ô les gouttes de pluie automnale,

comme c’est poétique !

Un de ses poèmes de mort :

Mon temps de vie

peut sembler aujourd’hui

comme la belle-de-jour, hélas !

°

(A suivre :

Teitoku et l’école Teimon.)

 

Compte-rendu du 114ème kukaï de Paris

12 juin 2016

En présence de 17 personnes (dont quatre « nouvelles » : Corinne, Marine, André, Serge), 32 haïkus ont été échangés. 24 ont obtenu une ou plusieurs voix.

Avec 5 voix :

vent de l’aube

des ondes de silence glissent

sur l’étang… *

: Philippe Bréham.

* : dans la baie de Talloires, sur le lac d’Annecy.

°

Avec 4 voix :

décrue –

elle chasse la mouche

avec son soutien-gorge

: Valérie Rivoallon;

lune de miel *

couper en deux

le premier melon

: Eléonore Nickolay.

* = également, nom d’une sorte de melons

°

Avec 3 voix :

Pots restés vides

au bord de la fenêtre

– Une abeille hésite

: Corinne Fy;

Quand la vie s’achève

au plus près du coeur –

les coquelicots

: Catherine Noguès;

soir orangé

dans le pin parasol

un roucoulement

: Cécile Duteil.

°

Avec 2 voix :

Arbres clowns

quand titubent les branches

le rire du vent

: Nicolas Lemarin;

bureau de vote –

dehors sur le parvis

d’autres pigeons

: Ben Coudert;

Checkpoint Charlie

il vend les cailloux du mur

en chocolat

: Philippe Gaillard;

Des herbes folles

cachent la vieille tombe

la croix dépasse

: Nicolas Lemarin;

Fente sur le mur

Au coeur de mon père aussi

une zébrure

: Monique Leroux Serres;

Heure de la criée –

Avant les pêcheurs

Les mouettes sur le quai

: Danièle Etienne-Georgelin;

Inondation –

Jusqu’au centre-ville

Les canards en goguette

: Danièle Etienne-Georgelin;

la caissière du manège

quelles idées lui tournent

dans la tête?

: Eléonore Nickolay;

palais du Louvre –

quelque chose de sournois

dans son sourire

: Ben Coudert;

Rêves d’azur

sur les carreaux de faïence

du métro Jasmin

: Philippe Gaillard;

Sur ses épaules –

Comptant les nuages-chiens

Avec mon père

: Hiro Hata.

°

Avec 1 voix :

cour de Montreuil

un robinet et des fleurs

le royaume d’un enfant

: Jacques Quach;

cyprès immobiles

des peluches d’arbres

montent dans la lumière

: Cécile Duteil;

la feuille sèche

et son ombre

glissent sur l’étang

: Daniel Py;

Le ciel, ce drap flou

que l’on aurait secoué!

Je rêve d’ivresse

: André Orphal;

Premier printemps –

un amour * en fleurs

sur la vigne nue

: Catherine Noguès;

* = un amandier.

Rayon de soleil

Bien entouré, le réfugié

nourrit les oiseaux

: Monique Leroux Serres;

Sur le sol

l’ombre passante

d’un vol d’oiseaux

: Corinne Fy.

°

Sans voix, mais remarqué :

Quatre lézards

et un papillon –

butin de mes yeux

: Valérie Rivoallon.

°°°

Je propose que notre prochain kukaï, qui doit avoir lieu le samedi 2 juillet (à 15 h), se fasse au Parc des Buttes Chaumont. R-V devant les grilles principales de l’entrée face à la Mairie du XIXè Arrdt. En cas de mauvais temps nous nous rabattrons – comme il y a deux ans – sur le bistrot à l’angle ouest de la place, qui doit se nommer le Bonaparte, ou quelque chose d’approchant!

°°°

En attendant, j’ai été chargé par Brigitte Peltier, d’organiser un kukaï, samedi 25 juin, lors du 10è Salon des Editeurs Indépendants du Quartier Latin, qui aura lieu au Lycée Henri-IV (23 rue Clovis, Paris Vè), du 24 au 26 juin prochain, autour du haïku et des écritures du Japon. Si cela vous intéresse, vous devrez vous inscrire (et pour le Salon et pour le kukaï) auprès de Brigitte, en allant voir sur :

http://www.pippa.fr

Le kukaï aura lieu à 16h30, mais vous pourrez apprécier avec profit la musique de notre ami compositeur Renaud Gagneux, qui a écrit des pièces (brèves) autour de haïkus (de Bashô, d’Issa, de Seegan (Laurent) Mabesoone…, et ce, à partir de 16h.!

°°°

D.

 

 

haïkus, senryûs, etc. Py – déc. 15 – 3/3

13 janvier 2016

°

sur cette plage

du 22 décembre

un galet au nom de Flora

Avant de quitter Castellar

laisser couler le galet

au fond de la fontaine

J’eus une histoire avec un galet

(passé clandestinement

d’Italie en France)…

°

Il chantait f.

Il chantait j.

°

I-fôlâtrer.

Idol-âtrer = Jeter les idoles au feu (?)

°

Dériverain

Passer au fil des mots…

°

dans l’arbre

des pigeons

à la place

des feuilles

– 24 décembre

A bare pear-tree

°

(Cimetière de l’Egalité, Millau :)

Tous les égos

au Cimetière

de l’Egalité

dans le cimetière

je ne fais que passer

de croix grise en croix grise

le signe sur la voie ferrée attenante dit :

70

Z

LM

La famille DELHEURE

en grand complet

marbré

Henri 1903-1964

et

Hélène 1908-2009

Au milieu des morts

du cimetière

je bois une bière

Au cimetière

sifflant une bière

Cimetières,

ô lieux

hautement poétiques

– Se ressourcer…

Cyprès

pour les si-loin

 

et qui s’éloignent

encore plus

peu à peu

pas à pas

 

pas à plus pas

(et) je retombe

sur la tombe

d’Emma Calvé

1858-1942

« Sur ma tombe un petit bassin où

les oiseaux viendront boire et chanter »

Mes propres morts

n’honore

guère

Tombeau des Familles

CALMES

sur une pierre

tombés

des fruits du cyprès

d’en haut

toujours vives

les fleurs artificielles

au pied du tombeau

Haut

au-dessus du cimetière

des oiseaux de proie

tournoient

patiemment

/ paisibles

patients

poubelle de cimetière

une canette

de bière

A la porte du cimetière

trois vieux amis parlent

rhumatismes

Autour du cimetière

des voisins

âgés

La rue de l’Egalité

mène au cimetière

de l’Egalité

– CQFD

Sortant

du cimetière de l’Egalité

le soleil

me pousse au dos

(24 décembre)

°

12 poissons exotiques

dans l’aquarium;

8 pensionnaires

de la maison de retraite

devant

crèche (de Noël) à l’Ehpad

Les résidents

devant l’aquarium

Pleine lune

du 24 décembre,

tout là-haut

°

« – Toi, tu ris comme une décavaillonneuse ! » *

* : maman, souvenir de jeunesse.

* = charrue conçue pour décavaillonner (= labourer dans les vignes).

°

Prenant une photo

du couchant de soleil

derrière la vitre sale du train

(- 26 décembre)

°

La concession au cimetière

de mes grands-parents maternels

caduque à Noël 2016

(Allée E, travée Ouest)

°

Beauce –

le soleil s’allonge à l’horizon

26 décembre

°

Il prit le train

de 16h53

voiture 16

place 53

– et arriva

comme prévu

à destination

°

Ouvrir / un sourire / comme une huître

(elle était) belle comme une huître…

°

Cette nuit,

« tracé le beurre » –

ce matin,

prenant la route

°

Les canons à neige

muets

– hiver noir *

(Arêches, Savoie, 27-28/12)

* / – décembre noir

°

Quand il en arriva (exactement) à :

« couvrir l’événement », *

le soleil se cacha –

(il rentra (de la terrasse))

* in : L’Analphabète qui savait compter, de J. Jonasson, Pocket 15933, 2013, p.244, l.13.

°

déplorablabla

°°°