°
pp. 389-93 :
–
Bashô eut de nombreux imitateurs, entre lesquels se distinguèrent surtout dix de ses élèves, les « Dix Sages » (Jittetsou) de l’école. Ce sont : Enomoto Kikakou (1661-1707) et Hattori Ranncetsu (1654-1707) qu’il faut ranger en première ligne parce qu’eux-mêmes furent à leur tour fondateurs de deux écoles nouvelles : d’une part l’école d’Edo (Edo-za) , d’autre part l’école de la Neige (Setsou-mon) ainsi appelée parce que Ranncetsou s’était donné encore le pseudonyme de Setchouan, « la hutte dans la neige » ; puis Moukaï Kyoraï (1643-1704), Morikawa Kyorokou (1652-1715), Kakami Shikô (1665-1731) ; enfin, comme poètes moins célèbres Naïto Jôçô (1663-1704), Shida Yaha (1663-1740), Kawaï Sôra (?-1709), Tatchibana Hokoushi (?-1718) et Otchi Etsoujinn (?-1702?)
°
Ranncetsou :
–
Ah, une feuille (morte)
Qui vient se reposer en caressant
La pierre tombale !
°
Kyoraï :
–
Le long sabre
D’un homme qui regarde les fleurs
Oh ! Qu’est-ce que cela ? *
–
* Contraste entre la vulgarité brutale du guerrier et les délicates beautés de la nature.
–
L’insensible
Résidence du daïkwan. Oh !
Et le coucou ! *
–
* Le chant poétique de l’oiseau, à côté du bâtiment officiel !
°
Kyorokou :
–
L’Île d’Awaji :
La (pêche à) marée basse étant finie,
La lune du troisième jour ! *
–
* Simple paysage.
–
Bien froid, l’intervalle avant que sèchent
Les points pour le moka :
Brise du printemps ! *
–
* Pour le traitement par le moka, les malades se rendaient d’ordinaire à un temple bouddhique ; là, nus jusqu’à la ceinture (…)
°
Shikô :
–
Oh ! Les blancs nuages !
Traversant la haie,
(Ce sont) des fleurs de lis ! *
–
* Les lis du voisin, passant à travers la haie mitoyenne, étaient d’abord apparus au poète comme une blancheur nuageuse.
°
Jôçô :
–
Une cigale de l’automne
Morte à côté
De sa coque vide
°
Yaha :
–
Oh ! le rossignol !
À la porte, juste à ce moment,
Le vendeur de tôfou ! *
–
* Ces marchands ont un cri qui n’a rien d’esthétique (…)
°
Sôra :
–
Le voyage…
Même si je tombe,
C’est sur des fleurs de Haghi ! *
–
* Lespedeza bicolor (proche du sainfoin).
°
Etsoujinn :
–
Au temple de la montagne
Le bruit du riz qu’on pile,
Par une nuit de clair de lune ! *
–
* Les paysans ménagers de leur temps utilisent volontiers, pour ce travail, la clarté lunaire.
°
À suivre : – 6) Autres représentants de l’école de Bashô
Archive for the ‘kyôku’ Category
Anthologie de la Littérature Japonaise – 5) – Les « Dix Sages » de l’école de Bashô
22 septembre 2020Anthologie de la Littérature Japonaise – 4) Bashô
22 septembre 2020–
À la mort de son compagnon d’enfance (le fils du Daïmyô local) quand il avait seize ans, « il s’enfuit pour aller se réfugier dans un monastère bouddhique » (…) Il fut toujours un mystique épris d’humilité, de pauvreté, de bonté universelle ; il eut constamment pour idéal d’amener les hommes à la haute morale qu’il avait atteinte (…) On comprend dès lors pourquoi ce genre mineur, qui, jusqu’à lui, n’avait eu qu’un caractère humoristique, reçut de lui une profondeur que ne connaîtront jamais les oeuvres des partisans de l’art pour l’art.
–
Par les nuages de fleurs,
La cloche : est-elle celle d’Ouéno,
Ou celle d’Açakouça ? *
–
* Les masses de cerisiers en fleur sur les bords de la Soumida forment un épais nuage rose, si dense qu’on ne peut plus distinguer si les vibrations de la cloche entendue viennent des temples d’Ouéno ou de ceux d’Açalouça.
–
Moineau, mon ami !
Ne mange pas l’abeille
Qui se joue sur les fleurs
–
Réveille-toi, réveille-toi
Je ferai de toi mon ami,
O papillon qui dors
–
Ah ! le vieil étang !
Et le bruit de l’eau Où saute la grenouille ! *
–
* Cette poésie célèbre évoque admirablement la paix d’un monastère japonais, avec son vieil étang, couvert de lotus, dont le silence n’est rompu que par la plongée d’une grenouille, de temps à autre.
–
D’huile
Manquant, couché la nuit. Ah !
La lune à ma fenêtre ! *
–
* Elle lui apporte sa brillante lumière.
–
Qu’il mange les serpents,
En apprenant cela, combien terrible
La voix du faisan vert ! *
–
* Kiji, le faisan vert du Japon. Phasianus versicolore. La beauté d’une femme n’excuse pas ses péchés.
–
Qu’elle doit bientôt mourir,
À son aspect il ne paraît pas,
La voix de la cigale ! *
–
* Adieu mélancolique de Bashô à un ami qui lui avait fait visite dans une hutte temporaire qu’il occupait, sur le lac Biwa.
–
Tombé malade en voyage,
En rêve, sur une plaine déserte
Je me promène !
°
À suivre : Anthologie de la Littérature Japonaise – 5) – Les « Dix Sages » de l’école de Bashô
Anthologie de la Littérature Japonaise – 3) par Michel Revon (1910)
22 septembre 2020Voici d’abord une poésie de chacun des cinq émules de Bashô :
°
I) SÔKAN :
–
À la lune, un manche
Si l’on appliquait, le bel
Éventail ! *
–
* Outchiwa, éventail qui ne se plie pas.
°
II) MORITAKÉ :
–
Une fleur tombée, à sa branche
Comme je la vois revenir :
C’est un papillon ! *
–
* Un proverbe japonais dit que « la fleur tombée ne revient pas à sa branche » ; la poète a eu, un instant, l’illusion contraire.
°
III) TÉITOKOU :
–
Pour tous les hommes,
Semence du sommeil pendant le jour :
La lune d’automne ! *
–
* Elle est si belle que tout le monde veille très tard pour la contempler : le lendemain, somnolence générale.
°
IV) TÉISHITSOU :
–
Cela, cela
Seulement ! En fleurs,
Le mont Yoshino ! *
–
* Les cerisiers de Yoshino, dont les gens de bien parlaient bien en regardant bien : Allusion à une poésie du Manyôshou (Livre Ie) qui repose toute entière sur des jeux de mots et des allitérations :
Yoki hito no
Yoshi to yokou mité
Yoshi to iishi
Yoshino yokou miyo
Yoki hito yokou miyo
–
Des gens de bien
Ayant bonne réputation, en regardant bien,
Disaient bien :
Qu’on regarde bien Yoshino,
Que les gens de bien regardent bien !
–
On note donc le contrepied pris par Téishitsou ! – À rapprocher de « Ah Matsushima » , de Bashô, ultérieurement.
°
V) SÔÏNN :
–
De Hollande
Les caractères s’étendent :
Telles les oies sauvages du ciel ! *
–
* À cette époque où le Japon ne voulait avoir de relations avec l’Europe que par l’intermédiaire de qualques Hollandais parqués à Nagaçaki, notre écriture était une rareté pour les gens de la capitale. Ils trouvaient étrange qu’au lieu d’écrire comme eux, par lignes verticales (…) nous suivions des lignes horizontales. Cette bizarrerie des « caractères de Hollande » pouvait donc leur rappeler, très naturellement, un spectacle familier à leurs yeux et à leurs souvenirs classiques : le vol d’une bande d’oies sauvages traversant le ciel.
°
À suivre : – 4) : BASHÔ (p. 385)
Anthologie de la littérature japonaise 2) Michel Revon (1910)
22 septembre 2020°
(…)
» L’élite lettrée compose des vers légers, et le vulgaire va écouter les déclamations rythmées du théâtre. «
–
A. La Poésie Légère :
–
Sous cette dénomination, vague à desein, je réunis deux nouvelles formes d’art qui, durant cette période, remplacent l’antique tanka dans la faveur des poètes. *
* La tanka subsiste toujours : les Wagakousha surtout s’y distinguent (voir p. 343, 347) et même les Kanngakousha (par ex. p. 340) ; mais c’est la poésie légère qui prend le dessus, comme création originale et caractéristique de l’époque.
–
a) L’épigramme japonaise : Haïkaï.
–
La « hokkou », ou « kami no kou », c-à-d. les « vers supérieurs » (…)
comme, au début, ces poésies minuscules eurent d’ordinaire un caractère plaisant, on les appela aussi « haïkou », « vers comiques », ou simplement « haïkaï », « poésies comiques », par abréviation de l’expression « haïkaï no rennga », « poésies comiques enchaînées ». (…)
Haïkou et haïkaï impliquant l’idée d’une fantaisie humoristique ne répondant nullement au contenu réel de compositions qui, à partir de Bashô, c-à-d. justement du poète qui amena ce genre à son apogée, prirent un caractère généralement sérieux et souvent profond. (…)
–
C’est dès le XVIe siècle que la nouvelle forme poétique reçut son impulsion du bonze Yamazaki Sôkan (1465-1553) ; elle fut illustrée ensuite par Arakida Moritaké (1473-1549) , Matsounaga Téitokou (1571-1653) , Yaçouhara Téishitsou (1610-1673) , Nishiyama Sôïnn (1605-1682) , enfin et surtout par le fameux Bashô, qui lui donna le plus vif éclat dans la 2e moitié du XVIIe S. Les Japonais voient dans ces six poètes les « Six Sages de la poésie haïkaï » , « haïmon no rokou-tetsou » . Voici d’abord une poéise de chacun des cinq émules de Bashô :
°
À suivre : I) Sôkan…
: sur https://haicourtoujours.wordpress.com/
°
Anthologie de la littérature japonaise 1) Michel Revon (1910)
22 septembre 2020Kyōbun de Millau (4/5 Nov. 2008) :
°
Millau.
Sa Salle des Fêtes
dans le Parc de la Victoire.
Son Cimetière de l’Égalité.
Sa bibliothèque
(avec) son (exemplaire de l’) Anthologie de la Littérature japonaise des origines au XXe siècle,
par Michel Revon
(Ancien Professeur à la Faculté de Droit de Tôkyô,
Ancien conseiller-légiste du gouvernement japonais,
Professeur à la Faculté des lettres de Paris) ,
: Librairie Delagrave, 1910 (6e édition : 1928).
Son chapitre (p. 381) : L’épigramme japonaise : HAÏKAÏ
Son chapitre (p. 399) : La prose légère : Haïboun
Son chapitre (p. 400) : La poésie comique : Kyôka et Kyôkou
Son chapitre (pp. 404-5) : La prose folle : Kyôboun.
°
( À suivre : La Poésie (époque des Tokugawa, 1603-1868) : p. 381… )
°
l’AFH rebaptisée ?
13 avril 2018L’AFH rebaptisée
la WHAFH *
– WHAFH !
(4/11/12)
* = World Haiku Association + Association Francophone de Haïku
(cf « Gong » n° 34, 37, …)
Haïkus, senryûs, etc. Py – janv. 2016
12 février 2016°
premier janvier
un dolicrâne
–
son roman *
posé sur son ventre,
elle dort
(- première sieste de janvier)
* : Rien ne s’oppose à la nuit, de D. de Vigan.
°
2 janvier :
jog de neuf minutes
dans la neige neuve
–
2 janvier :
premier trou
dans la première neige
°
première neige
le monde plus vide
–
première neige :
papa, fils et fille
boulent…
°
Aller aux sports d’ivoire
°
(« Tanka-faire », kyôka :)
ce même jour
les deux semelles
de mes running shoes
rendent l’âme
l’une après l’autre
°
Cultiver l’esprit de « c’est-rieur »
–
l’ex-sérieur
°
Le dieu des Chiites,
le dieu des Sunnites :
Boum année ?
°
(K. :)
Déplume,
plume ton haïku
jusqu’à l’os,
ose!
–
(5-7-5) :
on dirait que certains
préfèrent le moule
au gâteau
°
« Cette génération (…) est incapable de dépasser le cadre d’une réflexion autocentrée » (: à propos de l’exposition « Cosmos Intime », à la Maison de la Culture du Japon, -> 23 janv. 2016)
°
rue Charles Bassée *
la chienne de Paul
dresse une crotte
* : Fontenay-sous-Bois
°
un moucheron
hélas!
dans ma bière
°
dimanche matin de janvier
sur le balcon le sexagénaire
rafraîchit les géraniums
°
je passe devant chez Nicole lève son volet
(ou :)
je passe devant chez
Nicole
lève son volet
°
(D’après Jiho, p. 13 de Siné-Mensuel n° 49 :)
COP 21 bla
bla bla bla bla COP 22
bla bla COP 23
°
je reprends
de la cuisse
: jogging
°
Un picologue…
°
pain de nuit
la pâte rêve
°
le Père Noël
vieux de deux ans
enfin disparu
du balcon
°
corneilles …
…
…
°
un volet claque :
l’école de musique s’ouvre
au soleil
(du 25 janvier)
°
A l’approche
…
…
…
°
couic! couic !
et encore, et encore, et encore!
: haïku
°
un champ de brumes
…
…
°
La politnique / Le politnique
°
au-dessus de la ligne
la neige du papier
°
salon d’attente à l’hôpital :
une quasi-unanimité
de séniors à lunettes
°
Ne soyons pas pourvoyeurs (fourvoyer) de haïkus anthropocentrés!
°
un papillon –
…
…
°
du moustique
qui tue
que du requin ?
°
les mots s’assoient
sur les blancs de la nuit
°
le vent défoliant
°
j’avais abandonné mes fringues
et mes soeurs…
, des rois et des coussins…
°
ponctuant
la dispute
d’un pet final
°
(K :)
Garder équilibre
entre (la) mise en avant
et (l’)effacement du soi…
(?)
°
jour gris et pluvieux,
…
…
°
avant la minute de silence
un long chant de chaises
– banquet des séniors
(ou :)
le long bruit des (pieds de) chaises…
(ou :)
pour la minute de silence
les chaises traînent des pieds —
banquet des séniors
°
poupées délaissées
les géraniums (flétris) de janvier
°
Les agriculteurs
désespérés
se tournent vers le pape…
°
douceur de l’hiver
les fleurs du jardin
déjà au printemps
°°°
Haïkus, senryûs, kyôkus, etc. Py – Nov. 15 – 1):
3 décembre 2015°
grenouille,
bredouille
– l’étang dort
–
l’étang dure –
–
Lola (la grenouille) se détend
–
(Lola) se défend
au saut élastique
–
La grenouille se détend,
ressort…
–
, se détend, s’allonge
, quelle cuisse !
–
La cuisse (légère ?),
aérienne !
–
: Etang-tatives,
étang-tations
°
(pendant ce temps-là)
le jour monte,
hausse ses couleurs, *
1er novembre.
–
* (hisse les couleurs…)
°
tous les premiers mercredis du mois
une minute 41 de sirène à midi
(me dit le calendrier
des sapeurs-pompiers
–
si la si rè
ne retentit
: fermez les fenêtres
ouvrez la radio
°
« Pour avoir des lèvres de rêve » :
la labiaplastie
ou nymphoplastie
°
Suites de son opération :*
son visage-
Halloween
–
* : infection,
°
L’arbre à cons…
– Vérifions si nous y sommes !…
°
Les escargots *
caracollent au plancher
–
* = « caracol » (: esp.)
°
De l’ogre d’Halloween
à l’orgue de la morgue ?
– Toussaint
–
Toussaint,
la paix des mores ? *
–
* / la paie des morts… /
°
… de gros grains de raisin blond…
°
balcon nogentais :
une table, deux chaises
reçoivent
la pluie
°
(Kyôku :)
Les mots du haïku
ne sont pas là pour meubler
/ combler… le vide,
… mais pour le mettre en valeur… (?)
°
un mille-pattes
luit sous le lampadaire –
lune noire dans trois jours
°
Le monde sera-t-il plus sale
après que tu l’auras quitté ?
°
depuis des années
ce mendiant aveugle
qui ne s’accompagne que de Brassens
(dans le métro)
°
papa pousse bébé tient poupée
(rue de Rome, 5/11)
°
Tout ce monde affairé :
cohue capitale
du matin
(métro, RER, …)
–
(et) marcher à pas lents
(escomptés…),
c’est pas la vie, ça ?
–
RA
LEN
TISSEZ !
°
Fête des Pères –
une femme cueille des roses
au bout des rangs de vigne
(Orly-ville, juin 15)
°
(Bashôtage :)
Mes voisins de Dnipropetrovsk,
comment vivent-ils
(ce matin à 5h35) ?
(Millau, 30/10/15)
–
Six jours plus tard je vois (sur W9)
l’équipe de Saint-Etienne
qui rencontre Dniepropetrovsk
en Ligue Europa de football !
(Orly, 5/11)
°
l’ho
riz
on
°
(9/2006, métro :)
Elle tricote,
on dirait,
les fils de son baladeur
°
(16/9/06 – métro parisien :)
All the jewelry
atop her breast
– my silent hands
Toute cette bijouterie
sur sa poitrine –
– mes mains sages
°
L’homme qu’a bossé,
l’homme cabossé
°
(Kyôkus :)
Haïku :
Alléger le trait
–
Ecrire =
se vider la tête…
–
Affiner le trait
–
Haïku :
Laisser gagner le blanc.
°
les géraniums en pleine efflorescence –
approche de la lune noire
°
le trottoir sec
mouillé sous les feuilles
°
papillon brun dans la rue
lune noire de novembre
°
dessous féminins
(:) la légèreté
du fil
°
tout l’or
…
…
°
le rythme récurrent
…
…
°
(Saori Nakajima, au kukaï de Paris :)
« Le haïku n’est pas sentimental;
le tanka, oui ! »
°
des corps de métier
suspendus
bleu sur bleu
°
horizontal un oiseau
traverse le matin –
une grue au bout du gris
°
lacet sur le trottoir –
serpent noir de l’hiver ?
°
(Sur une illustration de Mitsuru Ikeda, p. 51 de Haïkus satiriques (de Kobayashi Issa), par Seegan (Laurent) Mabesoone, éd. Pippa, 2015 :)
du bord de la rive
les grenouilles regardent la capitale
et se marrent
(: 9/11, vers 7h55)
du bord de la rive
regardant la capitale
des grenouilles se marrent
(même jour, 9h25)
°
Je viens d’écrire un senryû sur des grenouilles,
ses chaussures de sport vertes
(métro, ligne 14, 8h)
… puis le sac vert
de sa voisine…
°
détachant une feuille de géranium,
une libellule verte
s’envole de sous le balcon
°
(Tanka – devant une peinture chinoise de montagne… :)
Seul compte
le paysage qui s’ouvre devant soi
– s’oublier
un peu
°
(Avenue de Clichy :)
fondue dans un décor
d’encombrants
la mendiante
(: vers 9h40)
–
d’un abri-bus
quelqu’un
a aménagé son chez soi
(: 9h48)
°
(à suivre (p.45)…)
Haïkus, etc. Py – 2/3 : 16/25 Oct. 15
6 novembre 2015°°°
encore une ambition
à la retraite :
paître
–
Ne plus paraître,
Paître
–
Vers l’encre du silence
puis
vers le silence de l’encre
–
descendant (du ciel)
peu à peu
la rousseur
du feuillage
–
La rouille descend du chef
–
(Kyôku :)
Moins de verbe(s)
peu à peu,
de moins en moins d’action(s)
…
–
Syrie :
le Mondial du Bombardement
(comme dit le Canard)
–
ronflant :
tout va bien –
l’on roule les poubelles dans la rue
–
Trempluie
–
(Kyôku :)
Moins faire du haïku
qu’être fait par le haïku.
–
cendrier
gavé de mégots :
grève des nettoyeurs
station BFM
–
le rouge grimpe au mur
vigne vierge (d’octobre)
(Orly)
–
(2è version :)
dans la lumière du soir
la boule d’un lampadaire
la boule d’un pissenlit
–
(Pour Dany et Nicole :)
Du panier de basket
au panier de champignons,
les deux soeurs
–
corneilles
au banquet
des champs nus
–
L’arbre
est le meilleur ami
de l’homme
… qui boit
–
Premiers coups de balai
dans les coins :
un exode d’araignées
–
coucher de soleil
sur la Loire à Chaumont
le rouge fait tache
–
(Kyôku :)
Le monde entier s’emballe
/ mon dentier cent balles
–
… un poète très à l’écoute de son coeur ;
soucieux des circonvolutions de son cerveau…
–
la chasse aux champignons
dès l’aube froide
ou la cueillette des mots
–
La corneille coud un ourlet au matin
–
métier manuel ?
haïkiste.
–
(Que sommes nous ?)
une fleur dans un champ de fleurs
–
(Kyôku :)
A chaque haï… coup,
ouvrir
–
Silence :
entendre loin
Silence :
affiner l’ouïe
(Silence,
captation subtile…)
–
l’ouïe fine du haïku
–
la vigne
vierge
rougit
–
des feuilles sans vent
tombent
sur les champignons
–
« Il était temps,
dit la grenouille ! » *
* : Réginald.
–
(Haïkouillonnade :)
Lao dîna
en tête à tête avec
Tseu
–
(Kyôka :)
Votre haïku
fait-il 5/7/5 ?
: tant mieux !
Il ne les fait pas ?
: tant mieux !
–
le temps de cadrer la grue
s’envole –
lundi soir le long d’un champ
–
tondre le gazon / mouton
–
moutondre (le gazon)
–
(Kyôka :)
Haïku :
vider les lieux –
Il s’agit aussi
pour l’auteur du haïku
de se préparer
à disparaître
–
des traits étranges
balafrent le traversin
: pensées nocturnes
–
fin de (la) cueillette –
remettre un scarabée
sur ses pattes
–
(Kyôku :)
Le haïku
c’est le zoom maximal
sur l’événement déclencheur
–
: haïku rapproché –
–
(Kyôka :)
écrire
oublier ;
revenir
jauger
corriger
…
–
le bouc et sa chèvre
ont tout tondu
sauf les orties
–
(Kyôbun déplorable – Proposition :)
Le haïku français,
en 6, 6, 5 syllabes :
6 + 6 pour le mâle balancement gaulois
alexandrin traditionnel
+ 5
pour la boitille,
le « déséquilibre »
l' »asymétriquie » orientale…
Exemple
(, mais déplorable) :
… et les couilles trempant
dans l’horrible soupière
– Ah, mon Lexandrin !
–
Mais où est passée
ma petite culotte ?
– le fil vierge
–
le saule
se pose
sur le sans-vent
–
au-dessus de la boîte
un oiseau surplace
–
Au point du coq…
–
le même vent cailleur…
(- ça caille où ?)
–
(Kyôku :)
Ne pas prendre la forme
pour l’oeuvre
°
(Bashôtage :)
Faisant trois fois
le tour de la mare :
rondes sans lune
°
(à M.C. :)
Vers l’avant
continue de tourner
notre moulin à mots
le tien
dans l’autre (sens)
maintenant
–
Tu as coupé
le fil du temps
et des paroles
ballon
lâché
–
ballon,
lâché
vers la lumière
–
les fleurs,
l’oiseau
–
le ciel
°
S’alléger
en montant
°
Aube, fin octobre,
l’arbre a déjà
levé ses couleurs
°
Une héritière :
une (jeune ?) anglaise de bonne famille (?)
°
Dans la forêt
la table moussue
peu à peu
retourne à la forêt
/
dans la forêt
la table moussue
peu à peu
y retourne
°
Le cuir de mon père
luisant aux poignets
– 15 ans bientôt
–
/ luisait ô poignant…
°
l’automne s’avançant,
de moins en moins de feuilles
où se cacher pour pisser
°
les pucerons
sur le dipladénia
figés
de jaune à noir
°
(Kyôbun :)
Le haïku-alexandrin (français)
en deux fois six :
« Passant à l’an nouveau
dans un slip de la veille » *
ou, autre exemple :
« Elle renifla son slip
Elle renfila son slip »
* ou, si l’on veut respecter »
l’élément de dissymétrie :
« Passage à l’an neuf
dans un slip de la veille »
(1/1/2006) : in Fourmi sur ma jambe, éd. Eclats d’encre, 2015.
°
jus au gingembre
et au curcuma – *
l’arbre dans la cour
* NB : le lien, ici, se fait par la couleur : gingembre = jaune, curcuma = orange…
°
(A nos amis Bruxellois :)
Dans l’impasse
qui mène à la brasserie *
la Jeanneke Pis
* : « Le Délirium ».
°
(Haïku (?) de Sarko – à Béziers, le 8/10/15 :)
« Mon pauvre petit coeur
va faire de la tachycardie ! » *
* source : le Canard Enchaîné, n° 4955, p.2.
°
tes doigts
courent sur le clavier :
la musique silencieuse
des mots…
°
(Senryû – M.C. :)
A l’article la de mort
elle fit mander un prêtre
puis le récusa.
°
pendant que nous dormons
…
(24/10)
°
les lèvres vertes de la mer
… lèvres violacées de l’océan…
°
dans la rue
un vitrier
porte fenêtre
°
Lever le haïcoude
Lever un haïlièvre
°
(K. :)
Le haïkiste resserre le temps
Le haïkiste resserre l’espace
/
Le haïkiste raccourcit
le temps, l’espace, …
°
(Senryû :)
Ceux d’en haut
qui veulent vous faire croire
que les tricheurs
sont d’en bas…
°
Départ à la brune
une corneille lance son cri
(Orly-Strasbourg, early morning)
°
(Kyôbun :)
Du haïku considéré comme une miniature du rendu,
en ce qu’il s’agit d’articuler un lien * entre ses deux parties juxtaposées…
* une concordance,…
°
une grenouille
(en verre)
qui se mélange les pinceaux…
(: Strasbourg : magasin de babioles…)
°
Ah,
Aller pisser
au Mac Do !
(: Strasbourg)
°
(Kyôbun :)
Le haïku augmente la taille des objets
(insectes, …)
Le haïkiste diminue la taille (la portée) d’événements,
Le haïkiste remet l’homme à sa place
(c’est le rôle du senryû également)…
Le haïkiste ne change rien :
mûres et montgolfières
mûre et téton…
Le haïkiste redimmensionne,
redonne au cerveau humain sa taille
(petit pois du monde..)..
Le haïkiste combat
la dérive des sentiments…
°
Le haïkiste (« moderne ») doit
renforcer / rétablir le lien homme-nature –
–
L’état des liens…
°
Est-ce le haijin
qui doit obéir au haïku,
ou l’inverse ?…
–
Harmoniser
le haïku
et le haïkiste…
°
Chasser la sentimentalité,
le sentimentalisme du haïku –
si cela vous manque trop,
allez voir du côté du tanka !
–
Haïku sec – :
le haïku ne larmoie pas,
ne piège pas le lecteur dans le pathos…
°
Le senryû
remet l’homme à sa place ;
Le haïku
remet l’homme à sa place
dans la nature
–
Le tanka échoue
à cet amenuisement de l’homme…
°
Le haïku :
(pour) dégonfle(r) les chevilles… *
* : c’est aussi pourquoi il ne faut pas
(en français, en anglais, etc.)
vouloir imiter le 5/7/5 japonais.
°
L’anthropomorphisme est un / le contresens-haïku,
le contresens à l’esprit-du-haïku.
°
Le haïku,
ce n’est pas dire le je,
c’est le dissoudre
°
Di(ssoud)re
°
(198? :)
marché aux poissons
une femme se couvre le nez
d’un mouchoir
°
(Le haïku :)
de mon dentier, peut-être
au monde entier, sûrement.
°
(à suivre…p. 113…)
Haïkus, etc Py – février 2015
21 mai 2015°
livre neuf –
un cil
coche un haïku
–
sur le chemin
du stage de bâton ce matin :
un livre de haïkus,
les cris des mouettes sur la Seine
–
lundi matin 2 février,
une fine couche de neige –
la mousse de l’eau de vaisselle
–
10 ans :
au lieu de sauter à la corde
elle saute à la bombe –
Boko Haram
–
des piaillements
percent le froid du matin noir
début février
–
il s’est bien mouillé
pour sauver la centenaire
des flammes !
–
Le haïku
doit épouser
la forme de ses rythmes
les plus élémentaires,
les plus naturels…
: la forme
c’est le rythme
(Le rythme dicta forme)
–
métro :
elle éteint ses chaussures
–
l’homme
est un homme
pour l’homme
–
le panneau
« Centre de secours »
pointe vers le ciel
–
un élastique
clé de sol
sur le trottoir
–
à l’abri du froid
la plante verte
se tresse
vers la lumière
–
nous préludions à l’amour –
je dus me lever pour pisser
mais je ne pus jamais retourner dans son rêve
–
pendu par les pieds
tout au bout de son balcon
un ancien père Noël
le vent
balance le bonnet
du père Noël
pendu de son balcon
… quant au Père Noël
à l’envers
au bout de son balcon :
le sang
lui est tombé
à la tête ?
… quant à la plante verte
derrière son carreau
(à l’abri)
elle grimpe, elle grimpe
et continue sa tresse
vers le haut
… se tresse
avec tant d’adresse
vers le haut
vers dehors,
spirale
géniale
–
je vous souhaite
de bien avancer
sur le chemin
de vous-même
–
trois élèves de Qigong
recentrent leur énergie
– un lotus qui se referme
–
silence :
laisser infuser l’image du haïku
pour bien s’en imprégner
–
étoiles, lucioles, gouttes
vers le réverbère
–
Arrêter le temps
Faire couler celui d’un livre
–
la pluie –
elle resserre son décolleté
(Saint-Valentin)
–
les vieux
se recourbent
ralentissent
rejoignent le temps
–
… pour qui je virgulais du coeur…
–
Pourquoi tourner autour des mots ?
: un seul, au centre
Pourquoi tant de mots ?
: un seul
mais juste !
–
jour de la Saint-Valentin :
annulé nos billets
pour Nouméa
–
la solitude du robinet :
goutte à goutte
(d’après Cécile Duteil : « Solitude / le robinet / goutte à goutte »)
la solitude du robinet :
goutte…
goutte…
–
la fleur
ne fait rien :
elle attend
que le printemps
la pousse
l’ouvre
–
Pour la Saint-Valentin
des affiches
Lise Charmel
–
au bout de leur tige
les bourgeons de géranium
sont si lents !
– mi-février
–
drone
survolant la centrale :
ami, ennemi ?
–
manucure impeccable,
elle accroche un ver de terre
à l’hameçon
–
une pantoufle mauve
sur une flaque d’eau
– ciel de février
–
la plume de canari
refuse
de monter dans la pelle
–
doigts d’une femme
faisant leur gamme
dans son sac à main
–
Charlie sous le coude,
les gouttes sur le parapluie
–
comme un bébé dans ses bras
son six-pack
de bières
–
2ème Charlie
après le crime
plus personne ne se précipite
au kiosque à journaux
25 février
le soufflé Charlie
retombe
Plus personne ne se précipite
au kiosque :
2è Charlie de l’an 15
–
un kaïkaïku :
un haïku qui fait se sauver
en courant
–
les oiseaux chantant
je m’égoutte
près du buisson
–
Janvier :
le mois de l’envol définitif des Charlie :
2015 : Charb, Cabu, Maris, Wolinski, Tignous, Honoré
2014 : Cavanna
2005 : (Le professeur) Choron
–
« Sarko l’incruste » :
« La première rigolade post-attentats »
(: in « La Presse Satirique, n° 10, p.8)
Sarkozy :
à lui seul
une caricature
– que dis-je ?
: mille caricatures !
(cf je-suis-nico.tumblr.com)
–
« Rire, c’est la meilleure arme contre les cons » : Maël Jones
(in : « La Presse satirique, n° 10, p. 8)
–
d’un inspir ronfleur
labourant un pan
du matin
–
(ancien = 2006 ? -:)
septembre
ses feuillets tombent
sur le trottoir
–
au coeur du traVail
cet envol de l’oiseau
au coeur de l’
enVol
les ailes s’ouvrent
au coeur de l’
enVol
ailes ouvertes
ciseaux
l’oiseau
scie le ciel
ciseau(x)
l’oiseau
ouvre le ciel
–
Faire haïku net !
–
quiet
le frigidaire
qu’on remplace demain
/(: inquiet ?)
/(: parce qu’inquiet ?)
°
dp