°
(p.978 :)
faisant du calme
mon seul compagnon :
solitude hivernale
Teiga
°
(p.981:)
regardant attentivement –
une bourse-à-pasteur
fleurit sous la haie
Bashô
–
dans le radis amer
qui me pique, je sens
le vent d’automne
Bashô
°
(p.982 :)
au sixième mois
le mont Arashi
pose des nuages à son sommet
Bashô
–
éclairs estivaux !
hier à l’est
aujourd’hui à l’ouest
Kikaku
–
on peut voir maintenant
quelques étoiles –
et grenouilles de coasser
Yayu
°
(p.983 :)
jetant les cendres,
les blanches fleurs de prunier
se troublèrent
Bonchô
–
le printemps bientôt fini,
la rose jaune blanchit,
la laitue devient amère
Sôdô
°
(p.984 :)
des fleurs de prunier ici et là,
il fait bon aller vers le nord,
il fait bon aller vers le sud
Buson
–
fleurs de colza ;
n’allant pas voir le prêtre,
passant juste à côté de chez lui
Buson
–
prétendant faire exprès
et traversant un temple –
la lune brumeuse
Taigi
-°
(p.985 :)
élevant la hache
pour la couper –
elle bourgeonnait
Shiki
–
affûtant la faucille,
l’ansérine
a l’air de s’affliger
Meisetsu
–
froid matinal ;
les voix des voyageurs
qui quittent l’auberge
Taigi
°
(p.986 :)
des voyageurs
s’enquièrent du froid de la nuit
de leurs voix endormies
Taigi
–
sur le point de saisir l’eau,
je la sentis entre mes dents :
l’eau de la source
Bashô
–
le cheval rabat ses oreilles en arrière ;
les fleurs du poirier
sont froides
Shikô
–
ces fleurs de prunier,
comme elles sont rouges, rouges,
oui, si rouges !
Izen
°
(p.987 :)
le long du rivage
tombent les vagues, tombent et sifflent,
tombent et sifflent
Izen
–
à travers les cèdres
ouf, ouf, ouf,
souffle la brise
Izen
–
jour le plus chaud de l’année ;
le seul chapeau que j’avais :
volé !
Issa
–
nuit chaude ;
dormant au milieu
de sacs et de bagages
Issa
–
claire de lune d’automne :
des poux de mer courent
sur les pierres
Tôrin
°
(p.988 :)
dans la brise printanière
le héron neigeux vole blanc
entre les pins
Raizan
–
des souriceaux dans leur nid
couinent en réponse
aux jeunes moineaux
Bashô
–
herbes d’été ;
sur le sentier qui mène au temple de montagne,
des statues en pierre du Bouddha
Gojô
°
(p.989 :)
un coucou chante
parmi les ombres du soir ;
aucun bruit de bûcheron
Kozan
–
algues vertes ;
dans le creux des rochers,
la marée oubliée
Kitô
–
un temple de montagne ;
de l’eau claire coule sous la véranda,
de la mousse sur les bords
Kitô
–
élevant ses cornes,
le troupeau regarde les gens
sur la lande estivale
Seira
°
(p.990 :)
labourant le champ,
pas un oiseau ne siffle
à l’ombre de la colline
Buson
–
la cascade
tombe en rugissant
dans la verdure luxuriante
Shirô
–
combien de papillons
ont-ils franchi
ce mur de toit ?
Bashô
–
à l’aube
les baleines mugissent ;
une mer gelée
Gyôdai
°
(p.991 :)
à côté,
on a cessé de piler le mortier :
froide pluie nocturne
Yaha
–
le goutte-à-goutte
du seau à savon cesse :
la voix du grillon
Bonchô
–
le bruit de la carpe,
l’eau légèrement sombre,
les fleurs de prunier blanches
Uryû
–
jour de printemps ;
on ouvre les portes coulissantes
du grand temple
Gusai
–
ici et là
des grenouilles coassent dans la nuit,
des étoiles brillent
Kikaku
°
(p.992 :)
la pluie d’hiver
tombe sur l’étable ;
la voix du coq
Bashô
–
le jour s’assombrit,
gens du printemps qui descendent
du temple Mii
Gyôdai
–
un printemps non vu par les hommes –
au dos du miroir,
un prunier en fleur
Bashô
–
le coucou !
la terre des rizières colle
aux supports des sabots
Bonchô
°
(p.993 :)
un coucou siffle ;
entre les arbres,
une tour d’angle
Shihô
–
champs pour semer des haricots,
appentis à bois –
rien que des endroits célèbres
Bonchô
–
dans la tempête hivernale
le chat ne cesse
de cligner des yeux
Yasô
°
(p.994 : à suivre)