°
(à) 5 heures du mat(elas)…
°
Le haïku
c’est la conscience du présent
°
des scandales de paille (?)
°
à côté de l’hirondelle
morte sur le trottoir
l’enfant dépose une fleur
(rue Pouchet, 21/8/10)
°
lighting a candle
for my first wife’s
first boyfriend
passing away
–
allumant une bougie
pour le premier petit ami de ma première femme
venant de mourir
°
a nice slice
of raw ham
– distant thunder
une fine tranche de jambon cru
– tonnerre au loin
°
« Le haïku c’est »
l’écho
des mots
°
faire feu
de tout instant …
faire feu
de toute instance …
–
de chaque moment
tirer le suc –
= le suc-
cès d’écrire
en haïku ?
°
(fiction) :
On my road
nobody ?
– Let it be !
sur ma route,
personne ?
: ainsi soit-il !
…
On my road
my friend
anna
°
La justesse du (res)sentir
l’exactitude du dire
°
bruit d’une cascade
entre les branches torves
de l’arbre
(Sq. des Batignolles)
°
(Senryû aux (plus d’)sous :)
Y a plus d’sous
(pour les retraites, etc.) ? –
marché de 1305 caméras de surveillance à Paris
pour 166 millions d’euros
attribué à Suez et à Véolia
(22/8/10. Source : Radio-Libertaire)
°
chèvrefeuille
jasmin … :
oasis parisien
de la Cité des Fleurs
(75017)
°
(Kyôkus :)
La pureté,
c’est aussi
l’expression la plus minimale
(sans perte de sens, évidemment !)
–
plus c’est simple,
plus ça me plaît !
: est sans ciel !… (?)
°
quelle forme prend
une spiramide ?
°
la jouissance du mot
« jubilatoire »
°
mes contemploraines …
°
Il ()suit
ses lunettes …
°
éclat-boosté
°
« 3 jours pour faire peau neuve
avant l’été »
dit la pharmacie :
dernière semaine d’août
°
Elle est ingrate…
Elle est même
ingrasse …
°
samare dans un sens
oiseau dans l’autre –
une soirée de fin d’août
°
magnificence du ciel :
des ourlets de nuages
puis un corbeau
–
ce soir le ciel
tout en (a)dorures …
°
un corbeau s’émerveille
du coucher de soleil
°
Ce soir le ciel
emporte mes mots
°
deux corbeaux
à distance commentent
le crépuscule
–
ce soir
deux corbeaux –
crépuscule
°
« mon loup sucré »
me dit-elle aujourd’hui
au télé-faune
°
(haïcuisines) :
soleil couché —
une moitié d’avocat
sans son noyau
(22/8/10)
–
trinquant rouge
sur fond bleu-nuit
°
(mot :)
FUTur
contient en lui-même
son passé …
°
sur le toit en face
l’ombre de l’ouvrier
démantèle
l’ombre de l’échafaudage
(24/8/10)
–
faut-il qu’il ait
le pied marin (?)
l’ouvrier
qui déchafaude ?
–
dernière semaine d’août
les couvreurs
dézinguent
°
sous un marque-page :
coccinelle
citadine
–
une coccinelle
sans taches
°
un insecte essaie
la face escarpée
du bol vide…
–
par la face
la plus périlleuse
du bol
un insecte
échoue
°
Les ouvriers
descendus des étages,
l’ombre des oiseaux
y passe…
°
une discussion
serrée
dans mes bras …
°
seul –
les milliers de bulles
du vin qu’on verse …
–
toutes ces bulles
du vin versé
rapidement
disparaissent
–
vin bercé
bain versé
°
fin août –
les feuilles déjà
rentrent dans l’immeuble
°
(haïkuisine :)
sur la peau
de la poire
un mélanome
d’août
°
à la pointe du présent
comme ce chien
dans la rue
°
aujourd’hui la gouttière
recueille
le rien du ciel
°
feuilles déchirées
fin août,
je rate le panier
°
en face des pigeons
la porte du lanceur
fermée
patience :
dix-huit pigeons
sur le toit
°
une samare s’élève –
des hommes donnent de la voix …
°
un hélicoptère
suivi d’un feu rouge
clignotant
°
grandes enjambées
sur talons hauts
– elle entre au trois
°
truculent,
trucululant,
trucuculant
°
sous la lampe de chevet
un insecte court –
on dirait un sarko
d’un côté
de l’autre
frénétique(ment)
°
(haïkuisine :)
ce soir
l’odeur du pain
– si rien d’autre !
–
le pain cuit
me siffle
– cardinal
hors Québec !
°
(haïkuisine :)
Ah le doux chant du cristal
dans la cuisine !…
°
le poète
joue des sens
et des sons …
–
sa muse l’abuse ?
°
(Kyôku ? :)
En haiku,
il s’agit de « calmer le je »
et non pas de
« clamer le je » !
°
(S.S.S.)
Pour Sarko
l’exclusion tient lieu
de politique
extérieure
(/ et intérieure !)
…
et :
À nous les gros sous !
de politique
intérieure ?
–
sous les avions nolisés
les sous
°
senryû =
l’esprit de séRieur
(?)
°
Faire fuir
=
vider le bol
(?)
°
Temps cessant sans cesse
sept-cent-sept ans
ou
sept secondes
insectes
–
Le temps qui fuit :
« sssss » –
la chambre à air
s’aplatit
°
Il s’affaire – rires
°
(Omar, Bingo ! :)
Ô marre
du bon goût,
ce dictateur !
°
jaune, vert, gris,
toutes les couleurs du rire
…
°
en plein ciel
un pigeon
sur sa branche-télé
°
les pleurnichieuses …
°
Certains
ne peuvent pas éviter
de se mettre en scène
dans leur haïku.
– Est-il, sinon,
si creux ?
°
cette nuit
la pluie
salit un peu plus
mes carreaux
– fin d’août
°
Le haïjin
doit
Donner à voir
°
Le haïku larmoyant
n’est pas du haïku :
c’est de la soupe-haïku,
du « soap-opera »-haïku
(: Allez frapper au tanka !…)
–
Le haïku compassionnel, etc,
pour moi : très peu !
Finissons-en avec le pathos dégoulinant
de « bons » sentiments
(mais qui ne résout rien, ne propose rien, qui, béni-oui-oui,
gobe tous les discours de tous les dirigeants
qu’ils soient politiques, religieux, ou autres )
de ceux qui se soumettent
et croa-croaent à tout ce qu’on leur fait gober
camembert(s) de la fable
ou de la présente réalité !
°
Quand l’image n’est pas assez directe, immédiate
(quand je ne vois pas CLAIREMENT ce que dit / disent
l’image / les images du haïku,
c’est raté pour moi !),
quand il faut que j’aille la chercher,
y « penser »,
c’est (aussi) raté !
°
Souvent
l’adjectif
tue le haïku !
–
Même les articles
il faut jouer avec,
oser,
changer, supprimer, équilibrer, balancer,
doser son poème (/ haïku)
pour qu’il ait (qu’il n’ait que)
le juste poids,
le juste rythme,
la juste oreille !
– Jouer (se jouer) des articles !
°
Les gens qui en restent encore au 5/7/5
et aux trois lignes
en haïku
sont des bambins encore à la bouillie !
Cette première règle
(des 8 recensées par G. Swede)
du haïku traditionnel
est la première qu’on peut faire sauter
/ qu’ont fait sauter :
Japonais, Américains, Canadiens…
Il y a plusieurs dizaines d’années.
France, réveille-toi !
°
Écris moins,
suggère plus !
°
les roses très mièvres…
°
étalée sur son lit
– cerveau plat ?
: télé
°
de la lune,
des nuages,
qui
traverse ?
°
Au milieu d’autres
immobiles,
quelques feuilles
dansent en rond
(Bd de Sébastopol, 28/8/10)
°
L’oxygène
L’os qui gène …
°
Le soleil
a pris leurs jambes
Paris
les reprend
– fin août
°
sortant de la sieste
ouvrant le livre
L’Art de la sieste*
* Poèmes chinois, 2d. A. Michel, 2010.
°
(Tanka – à anna :)
Je pense à toi
là-bas – là-haut
sur les pentes de la montagne
coupant du bois fin août
pour ton hiver en ville
°
(haïkuisine(s) :)
combien de temps
que je n’ai pas coupé
de carottes en rondelles ?
crépuscule d’août
–
une carotte
(dé)coupée en tranches
dans le couchant de fin d’août
–
de nouveau
dans le couchant
trancher l’orange
de la carotte !
°
sur un « cahier de poésies »
des recettes de pain
à la machine
°
tomate
ô, tomate,
quel doux goût de fin d’août !
°
dans ce couchant
de fin d’août
des nuages en route
vers
nulle part
°
Allant au lit avec
L’Art de la sieste
°
Un maître
plus emmerdé
que son chien qui chie !
°
haïku :
dire midi
à midi
°
Les oeufs,
dans leur soutien-gorge de carton…
°
l’immensemence
°
sur une plaque de bitume
une date :
28 05 99
°
teints d’endives
– ou d’abricots :
parisiens de fin d’août
°
à l’autre bout du téléphone
le bruit des gouttes
sur sa vitre
°
Il vaut mieux sucer du sein
que bouffer du saint
(dialogue a.-d.)
°
ah, le bruit inopiné
du verre de cristal
quelque part sur ma table !
Ah
le son du cristal
inopiné !
°
Par définition
la Mort
n’existe pas.
–
la vie,
existe-t-elle ?
°
cake baked
her wrinkled breasts
sa peau de pain d’épices
craquelé
entre ses seins de fin d’août…
fin août –
le quatre-quarts cuit
de sa poitrine ridée…
l’entre-deux seins
ridé, bien cuit
: fin d’août
la couleur de sa poitrine
une reliure à l’ancienne …
la couleur de sa peau
du four de l’été
°
journée vide :
qu’un bruit de haïkus
au clavier
°
mousse dans la chope de bière –
l’état de la banquise ?
°
Dieu, Dew, …
°
Le haïku
c’est le monde
extérieur
°
des nuages défilent
des haïkus défilent
: même jour
°
haïku :
la signification par les objets
°
tissus qui voltigent :
la vie des voisins
°
depuis ce matin
ils n’arrêtent pas de se crêper,
les pigeons
°
(haïkuisine – élévation du haïgoût :)
la tomate
a un look
de montgolfière
°
(2 senryûs cyclistes :)
Laurent Fignon
mort à cinquante ans :
vive le sport !
50 ans
Fignon a crevé
(ses deux pneus)
°
vaut-il mieux être
adureux
ou
amoureux
?
°°°
d.