Le long de la Seine
des alignements de tentes
du Ministère de l’Economie et des Finances
jusqu’au Quartier Latin…
–
(Paris fin juillet)
tout le long de la Seine
des migrants Africains
par centaines de tentes
–
ces étrangers
qui viennent s’échouer
sur les bords de la Seine
(sous leurs kilomètres de tentes…)
–
ceux qui s’échouent
tant et plus
au fond des mers…
°
(Une antho. :)
Des trois lignes
en nausée
de trois lignes…
°
dernier jour de juillet
les bambins
d’un centre de loisirs
dans une flaque d’ombre
°
un canard
plaqué
au sol…
°
l’amenuisement inexorable
de l’épaisseur des rouleaux
de papier-cul
(Ce qui ne varie jamais)
l’extension du domaine
de mes livres…
la solution :
transformer mes livres
en P.Q ?
°
premier mercredi d’août
un bon morceau de lune
traverse
la fenêtre de la chambre
(Millau, 5/8/15)
°
après la vie ?
ben quoi :
rien !
°
Télévision Française :
Faire passer les comiques
à 2 heures du matin
: pas vraiment drôle !
°
La croix des cathos
martèle à l’humain :
t’es là pour en chier !
°
se regardant dans la glace
elle s’envoie un baiser
°
laissant derrière lui
le haïku –
et des milliers de papillons-haïku
°
« je vais t’en mettre une »
: l’affection en cinq doigts ?
°
ballotage –
les soubresauts des gens
dans la charrette de foin
°
Merlin,
le canari muet
envolé cet été
–
Merlin
parti pour le paradis
des canaris,
le silence encore plus grand
de la salle à manger
–
l’absence définitive
de Merlin, canari,
compagnon de haïku
–
(Duilien :)
l’absence de la cage –
l’absence du canari
°
Nouvelle pièce de théâtre
promise à un brillant avenir :
Les Précieuses Testicules
°
un des légumes
préféré des tortionnaires :
l’épinard haché (?)
°
Faire un tour d’oeuf rance…
°
Quand retirer un mot du haïku
permet de mieux « visualiser » la scène qui s’y produit…
Essayez !
–
Qui vous oblige
à remplir votre haïku
à ras-bord ?
°
Douze fauteuils roulants
devant les champs de batailles napoléoniennes :
télé à l’Ehpad.
°
toute en rondeurs
idéalement situées,
elle fait tourner plus d’un oeil !
°
seul
comme un point
sur un i
°
Il ne pensait pas
faire de l’autoroute
un objet littéraire :
l’autoroute
tire la langue
à la vitesse
°
Un a(m)phorisme…
°
Persev/errare
–
Diabolic/umanum
°
Le haïku ?
: beaucoup de bruit
pour peu !
°
(5-7-5, si on veut… :)
En (grandes) vacances,
je me refais une santé,
je lis du Desproges
–
me marrant tout seul
sur la terrasse :
la folie Desproges
–
(ce balcon
encore à l’ombre
où je lis
et me marre
avec Desproges
mort
et enterré…)
–
Non seulement je lis Desproges,
mais en plus je le recopie,
grandes vacances
–
Avant la cure de raisin
du mois de septembre,
une cure de rire
au mois d’août :
avec Desproges
°
Lire
pour bien lisser
le temps
°
Le son de la « vraie » vie :
le court bruit d’une scie
dans Castillon, le onze août
à treize heures cinquante-deux
–
La première cigale
(qui monte jusqu’à moi)
(à) 14h18
°
Levant mon verre
vers l’horizon :
« Cheers ! »
–
Finir la bière
avant que le soleil
ne finisse de manger la table…
°
On dirait qu’un moteur tourne en rond –
sueur sur un front du onze août
°
regardant
vaguement
ce cimetière marin
°
Un camion Chierici
(à Menton)
°
surpris à lire
sur l’ordonnance :
mézigue, 67 ans.
°
Cet ex-président
de l’inculture notoire ,
ce sark(o)-veau-d’or…
–
Sarko, critique littéraire ! :
après Madame (des galeries) de la Fayette,
voici Hemingway !
(en 2015)
°
Dans le village
je croisai
un fil d’araignée
°
premier à tester mon pastis :
un moustique
mort
°
le
ha!
sard
°
Les scélé rats
qui accouchent
de lois scélé rates…
°
Journée des gauchers,
aujourd’hui –
et je n’lai su qu’à 21 heures !
°
SVP, ôtez le sentimentalisme du haïku (!)
(où il n’a pas sa place !)
–
(tanka ? : )
sentimental
à la moi-l’noeud !
°
l’étang,
ce rond dur…
°
Qu’est-ce que j’ai fait au soigneur
(pour mériter ça) ?
°
(Après la boulimie),
reste-t-il des boulimiettes ?
°
dans le train
elle se titille
un mamelon
–
rêve suivant
°
les moustiques
ont appris
le silence
ou bien
mon oreille
…
°
Le haïku
devrait (r)éveiller
le lecteur ;
le 5-7-5
m’endort
°
au milieu de la sieste
un grand coup sur mon dos
» – Saloperie de mouche ! »
°
Elle descend en voiture
vers là-bas –
je regarde
aussi vers là-bas
– les fourmis entre mes pieds
d’un côté ou d’un autre
°
les heures plantes
°
De nouveau la pluie
– intermittente
(mais qui ne pointait pas au chômage)
–
pluie
intermittente –
– Pôle-Emploi
°
(5-7-5-+ :)
« imagine-toi
le roi et le prix Nobel
de littérature,
croa, croa, croa… »
: Katarina Mazetti, in Entre Dieu et moi, c’est fini, Babel-Gaïa, 2007, p. 130.
°
Cessons d’être des lèche-haïculs !
–
N’oeuvrer qu’à la moelle du haïku !
°
De nouveau
en faire de moins en moins
…
aboutir
°
Le haïku
n’est pas un projet d’avenir
le haïku
est un présent,
un passé (tout) simple,
à peine sec
°
Pour éviter les maux de tête :
Ricarbonate ?
°
« Tu ne tueras point. »
– Où ça ?
– Où ça ?
°
(j’ai vu)
le sexe rose
d’un pou
entrer dans sa pou(illeus)e
…
–
Un coccineau
grimpe sa coccinelle :
doc. de cul ?
–
un tortu
grimpe sa tortue
ad hoc
(de cul ?)
°
Une opi-gnon
–
L’opinion ses meuhs !
°
une mouche à moto
ce matin…
°
grosse tuile ? :
le marbre de la table
(du balcon)
cassé
°
une forte dispute conjugale
et
les roucoulements de deux pigeons
°
le troubli
°
homme
mur
homme
–
Tous ces pays
ont-ils la nostalgie
de la Grande Muraille ?
–
La méditerranée
(entre autres mers) :
quel pastis !
–
contemplant
vaguement
ce cimetière marin
–
du bon côté
de la manche
°
le sommeil si long à venir….
le si long sommeil avenir…
°
dehors l’azur bleu retentit
–
les bleues simagrées de Provence
… et les simagrées de canard(s) ?
°
dé
cor
tiquer
°
Qu’est-ce que ça singifie ?
°
richerche
°
fenêtre ouverte
le premier bruit
un tsi tsi
°
le haïku ?
:
ni plus °
…
° : nie le plus…
–
débusquer
les petits mots
de trop
–
Faire
le ménage
des mots *
* dans les mots
_
La forme du haïku
doit épouser son sens
(pas l’inverse !)
–
Ce n’est pas de la coquille
que naît l’escargot !
Ce n’est pas du vase
que naît la fleur !
°
La pire entorse qu’on puisse faire au haïku
c’est de trahir son esprit.
°
migrants :
mer
de
°
Le senryû
dévoile
le senryû
démolit
les murs
°
con tem plant
ran tan plan
ra ta pla ti
°
(plis…)
Une mise en slip…
°
jaune
tracteur
brun
°
ralentir
retraite
°
De la raie des fesses
à la raie des seins
ou inversement
: sa griffe-haïku !
°
Bien au centre
l’unique mot :
« autour »
°
Fort de son assertion
qu’il répondait toujours,
j’envoyai mon premier recueil de haïkus
à Kenneth White.
Il s’intitulait : « Haïkus et chemises ».
M. Kenneth White ne m’a jamais répondu.
°
Le haïku
c’est un lingot
juste coulé
°
au bord de la Méditerranée
le ponton de plongée
oscille doucement
(à la mi-journée)
°
ce soir
des chats
à chat
sur des murets
°
le balcon
dûment balayé :
une pièce de monnaie-du-pape
°
Que des lignes principales, dans le haïku !
(Les lignes secondaires ne sauraient y avoir leur place.)
–
Le haïku est une ébauche – que terminera le lecteur.
°
Les nuages se poussent du col
(: Alpes de Haute-Provence, depuis la vallée du Var – Nice-Digne.)
°
Des cascadeurs
Des cascoudeurs
–
Transparence
Transpirances
°
De l’automobile
faire coucou aux passagers
d’un train d’antan
saluer les gens
de deux mondes
qui se croisent
°
Parce qu’ils remplissent un moule,
ils croient faire un bon gâteau ?
°
champignons jaunes
tout le long de la montée
du col Fromage
°
sarbacane,
sarbacabane
sarbacabanane
sarbacabananas
°
Le haïku à un coup –
le haïku qui n’a qu’un coup ?
(: 5-7-5)…
°
Morsang :
Mord(u) jusqu’au sang
jusqu’à ce que Morsang suive…
°
de nouveau
en pleine nuit
l’odeur du pain (s’)épanoui(t)
°
la fourmi
sans crème solaire
ni chapeau
(montée du col Fromage)
°
le train dans un sens
la pluie dans l’autre
– rentrée –
°
Même court, parfois trop long, le haïku !
Haïkiste,
retire ton commentaire
de l’image !
°
dans son quartier,
la lune
°
Dépourvu de mots
il ne put que s’exclamer
Ah !
(deux ou trois fois)
(- pas 5 ni 7 !)
°
dans l’oeil (droit) de la voiture
un clin de soleil
(matin)
°
dans la caresse du fermier
à ses bêtes
la mort
bientôt
°
terrasse de fin d’août
une guêpe
déguste à son tour
les raisins de ma cure
°
marchant sur le chemin
encore troué de flaques
en chaussures de concert…
quelques cris d’oiseaux
°
Ah, moucheron,
que lis-tu de beau
dans mon carnet ?
°
mini(m)haïku
–
trop de mots
tue le haïku
°
Les montgolfières
envahissent le ciel
soir d’août
sur Chaumont-sur-Loire
–
gouttes qui s’élèvent
dans le silence du soir
parfois le bruit des gaz
qu’on remet
–
dérivant lentement
dans le silence du soir
vers la fin de l’août
–
ciel
constellé de montgolfières
parfois le souffle de l’une d’elles
–
La loire, l’étalée…
–
cueillette de mûres –
des montgolfières
dans le ciel du soir
–
le coucher de soleil
a accouché
d’une dizaine de montgolfières
(Chaumont-sur-Loire)
°
Si tu mets « trille »
au féminin,
je t’étrille !
°
Les murs nus du haïku…
–
sans accessoire
sans artifice
sans ornements
sans falbalas :
le haïku nu
/(comme au sortir de son oeuf)
°
au sol
un parallélépipède :
la lune ronde
–
sur la table
près du lit
la lumière
de la pleine lune
–
le temps du marathon féminin de Pékin
la lune a glissé
de la table
au parquet
– premiers cris du coq
–
troisième nuit
que la pleine lune
revient se poser
sur la table
–
un parallélépipède
de pleine lune…
°
(synesthésie :)
un (petit) bruit frais
au Festival des Jardins
de Chaumont-sur-Loire
–
dans un des quarts
du bassin d’eau carré
(du jardin coréen)
un massif de lotus
°
relançant dans la jeune mare
une jeune grenouille
égarée
–
« sauvé la petite grenouille perdue ploc! »
(: Dany)
°
au pied du saule
au bord de la Loire
s’écouler pensées…
°
dernière nuit d’août
toute constellée d’aoûtats
°
sur une poubelle
de Vitry-sur-Seine
« Je suis Charlie »
°
Attiré
vers le vide – joyeusement –
vers le silence absolu,
vers l’effacement…
°
en cre ux
–
en
cre
ux
°°°