du 11 avril 2015, au bistrot d’Eustache.
24 haïkistes en présence, et un haïku de onze en absence.
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Avec cinq (5) voix :
clair-obscur
les éoliennes brassent
le halo de la lune
: Lucia Supova-Dinga
et :
romarin en fleurs –
le mistral vient y chercher
sa teinte de ciel
: Michel Duflo.
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Avec quatre (4) voix :
démarche féline
à chacun de ses pas
la soie chuchote
: Patrick Fetu ;
Du bol à thé fumant
naissent des montagnes
voyage en solitude
: Roselyne Fritel
et :
journée mondiale du sida –
je réinstalle
mon antivirus
: Minh Triêt Pham.
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Avec trois (3) voix :
Arrivé au sommet
ma joie muette
comme un envol
: Nicolas Lemarin
et :
Fraîcheur de printemps
sur un mouchoir de poche
le parfum de ma mère
: Christiane Ranieri.
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Avec deux (2) voix :
avril à Paris
mettre ses poumons
en mode « veille »
: Gérard Dumon ;
burn-out
en cure de sommeil
le gardien de nuit
: Marie-Alice Maire ;
café du matin
les fêlures au fond du bol –
l’instant d’un regard
: Christiane Ourliac ;
dans le jardin
le merle noir ce matin
n’a pas chanté
: Philippe Bréham ;
éclat de soleil
dans une gorgée de Xérès –
le vieil homme sourit
: Francis Kretz ;
Encore un printemps –
mastiquant le repas
sa mâchoire craque
: Iocasta Huppen ;
entre les narcisses
les dents du bonheur
de la marchande
: Eléonore Nickolay ;
Hurlement des pneus –
il nous fait les yeux doux
l’âne sur la route
: Jo(sette) Pellet ;
l’enfant sur les genoux
un père attendri lui tend
son pistolet
: Philippe Bréham ;
Lundi de Pâques
à peine cachées dans le jardin
les violettes
: Daniel Py ;
marché de Pâques
éclatant
ce crâne d’oeuf !
: Eléonore Nickolay ;
mille nénuphars
flottant parmi les nuages
étang paisible
: Luc Bordes ;
route de printemps
soudain la voix du GPS
« faites demi-tour »
: Gérard Dumon ;
Soleil d’avril –
Gravé sur la pierre
un nouveau nom
: Isabelle Ypsilantis ;
soleil d’avril –
un nouveau chant d’oiseau
rajeunit la haie
: Michel Duflo ;
sur la branche
la pie aiguise son bec –
mon crayon tout neuf
: Monique Junchat
et :
Vent de terre –
Une mouette desséchée
reprend le large
: Danièle Etienne-Georgelin.
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Avec une (1) voix :
ciel en miroir
le monde
tout à l’envers
: Véronique Arnault ;
cité des fleurs
dans le patchwork de béton
où peuvent-elle fleurir ?
: Marie-Alice Maire ;
la joggeuse
sourde à mon sourire –
son i-pod
: Francis Kretz ;
Le ciel d’azur
Grand le silence
Rien qu’un cerisier sauvage.
: Hiro Hata ;
L’odeur de fleur de cerisier,
je n’aurais pas connu
si tu n’existais pas
: Keiko Ito ;
lune d’hiver –
le vieil homme hésitant
devant un peep-show
: Minh Triêt Pham ;
sur les bords de Seine
un pêcheur s’aventure
poisson d’avril
: Philippe Gaillard ;
Sur mes doigts encore
l’odeur de la clémentine
la saison prend fin.
: Patrick Fetu ;
un souffle
soulevant sa jupe
ronde de pétales
: Cécile Duteil
et :
Visite à ma mère –
j’ouvre une à une les fenêtres
sur mon enfance
: Christiane Ranieri.
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Sans voix, mais remarqués :
le chien
regardant les coureurs
s’échauffer
: Martin Dinga ;
Ma bibliothèque
ce sont mes livres d’école
et les champs de blé.
: Georges Friedenkraft ;
Montée de sève –
Sous tous les arbres
Les amoureux…
: Danièle Etienne-Georgelin
et :
Premier soleil
dans la cage dorée du saule
l’enfant émerveillé
: Roselyne Fritel.
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On ne pourra pas non plus passer sous silence cet hommage écrit par Hiro Hata :
Cher Bashô
La centième du Paris Kukaï
Une fête.
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Effectivement, nous avons terminé la fête, pour la plupart d’entre nous, à la Taverne Karlsbraü à côté du Pied de Cochon.
Et en route vers une deuxième centaine !
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Notre prochaine réunion aura lieu
samedi 30 mai
bistrot d’Eustache
15h30
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Bons haïkus à tou(te)s !
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Daniel