Archive for mai 2014

Précisions pour l’Appel à haïkus sur le nucléaire

29 mai 2014

Bonjour !

Pour cette future anthologie trilingue (français-anglais-japonais) envoyez-moi 10 haïkus/senryûs (en français) sur ce thème du nucléaire avant le 25 novembre 2014. Ils seront ensuite envoyés au traducteur, fin novembre.
Merci d’avance à tou(te)s !

Daniel

Cet assourdissant silence…

25 mai 2014

Pour faire suite à un thème sur le nucléaire posté sur une autre liste, cet ajout, ce soir :

En fait mon haïku-long / tanka-court :

Silence médiatique
en France – Le Japon renonce
à redémarrer
ses centrales
nucléaires

d.p.(24/5/14)

est inspiré par ce mail de Laurent (Seegan) Mabesoone, reçu hier, et dont voici un extrait :

« le Japon est sans doute en train de pérenniser son arrêt total du nucléaire, contre toute attente, et grâce à nos mouvements civiques. En effet, hier, les projets gouvernementaux de remise en marche des centrales ont reçu un coup de semonce probablement définitif. Le Tribunal de Fukui a déclaré illégale la remise en marche de la centrale de Ohi, au nom du “respect du droit à la vie et à la sécurité”.
C’est une première, qui devrait entrainer, par juris prudens, d’autres victoires dans les nombreux procès en cours entre les groupes de citoyens et les compagnies électriques. Comme le Japon n’a déjà plus aucun réacteur en marche depuis le 15 septembre dernier, il est probable que cette situation perdure… jusqu’au printemps 2015 au moins. Aucun media francais n’en parle, alors que nous ne parlons que de cela ici…( une partie de la France ne veut certainement pas voir que le Japon a réussi à se passer de sa cinquantaine de réacteurs sans problème – sans même augmenter les émissions de CO2, grâce aux économies d’énergies et au renouvelable). Voici un article en anglais du Mainichi Shimbun :
http://mainichi.jp/english/english/perspectives/news/20140522p2a00m0na003000c.html  »

Qu’on se le dise, et le colporte haut et fort, donc !

Daniel

PS : J’ai aussi lancé un appel à haïkus/senryûs sur ce thème du nucléaire aux haïkistes français, francophones ou/et vivant en France, qui ont déjà écrit (publié) sur le thème, et ceci afin de concrétiser un projet d’édition bi- voir trilingue (japonais-anglais-français). N’hésitez pas à m’envoyer vos textes (au minimum 3 !) à cette adresse :
dpy499AROBASEhotmail.fr

merci d’avance !

D.

Haïkus etc de Py – mai 14 – 1/2

24 mai 2014

°

Les Niverniaises
et le -veau lent…

Frapper « Avecnue »
au lieu d' »Avenue »
: encore un fantasme ?

cette présentatrice-météo
au profil de carte de France

Au lieu de « japonaise »,
« japonase »…

les oiseaux
colorient le matin
– mai jonché
de marronniers

« des sentiers vides où
il n’y a que du silence
et de la lumière »

(: Pierre Loti, p. 223 de ‘Madame Chrysanthème’, éd. Garnier-Flammarion n° 570)

« notre chambre blanche
où entrent le clair soleil
et le vent tiède »

(: P. Loti, id., p. 224)

une belle femme
vieillissante
fatiguée
dans ce train de banlieue
vendredi soir

ce matin
au lieu d’Asnières-sur-Seine :
« Asnières-sur-Seins »


(ancien, Villeneuve-le-Roi :)

ce matin
la neige a pris
la toile d’araignée

déjà pliés
sous leur journée d’écoliers
– matin de mai

(à suivre, mai 14, 2/2)

« Adieu au langage » de J-Luc Godard

24 mai 2014

Tiré d’un journal gratos un article « assassin » de Mehdi Omaïs à propos du dernier film de J-L. Godard, en lice à Cannes : « Adieu au langage, la purge absconse de Jean-Luc Godard ». Je n’ai pas encore vu le film. Je ne peux donc pas prendre parti ! Mais déjà le titre du film m’interpelle, puis, sur l’image de la photo de l’actrice Zoé Bruneau, qui illustre l’article apparaît ce bandeau écrit : « herche de la pauvreté dans le langage ». Je suppose qu’il s’agit (sur la gauche de l’écran) de quelque chose qui dit (au moins) : « (à la) recherche de la pauvreté dans le langage », ce qui n’est pas sans me plaire, si je fais le lien avec l’écriture du haïku ! :
Cela me rappelle en effet cette citation (que j’apprécie au plus haut point) attribuée à Bashô – et que j’ai post-it-ée sur le mur, à la droite de mon ordi – : « La poésie d’autres écoles est comme une peinture en couleurs. Dans mon école, on devrait écrire de la poésie comme si c’était une peinture à l’encre noire. » (Bashô entend évidemment par « poésie » l’écriture du haïkaï !)
Et donc, pour en revenir à Godard, cette rec »herche de la pauvreté dans le langage », ne peut que m’inciter à voir ce film dès que je le pourrai !

D.

Haïbun aux tranchées – D. Py

13 mai 2014

HAÏBUN AUX TRANCHÉES.

Nous avions rendez-vous chez Valérie pour son anniversaire. Elle avait prévu un brunch, un ginko, un kukaï, et un goûter pour terminer. Le temps, couvert en début de matinée, s’était éclairci, nous permettant cette promenade espérée. Direction le parc Robinson, de l’autre côté de la Seine, que jouxtait le « Cimetière des Chiens », mais où étaient inhumés également « chats, oiseaux, lapins, tortues, hamsters, poissons, chevaux, et même singe, gazelle, fennec, maki. », comme nous l’enseigna la brochure échangée par le préposé en contrepartie de notre écot d’entrée.
Ainsi put on découvrir quelques épitaphes remarquables :
« À notre bébé chéri KIKI »,
« SUSHI Ange Poilu »,
« TAMISE, ton Waouh Waouh nous manquera toujours »,
« À mon ChatChat tant aimé »,
« KOLA dors bien »,
« Ma MAMMINE Grand amateur de fromage »…

Quelques poèmes étaient également gravés en l’honneur de ces très chéris. Je remarquai parmi ceux-ci un premier vers :
« Ici repose Dick, des tranchées compagnon fidèle »…
et revins alors sur ses dates : 1915-1929.

Le centenaire de cette boucherie était alors partout célébré. Je me remémorai ces haïkus de la Grande Guerre, lus quelques années auparavant, à la bibliothèque Carnegie de Reims, où je travaillais à l’époque. Ils venaient d’être remis au goût du jour par une anthologie opportune.

Nous étions ensuite revenus partager et commenter nos tercets respectifs, concoctés au cours de cette marche, et nous étions enfin séparés après les gâteaux festifs et le champagne.

Ce même soir, rentré à la maison, je décidai de faire l’inventaire d’une malle héritée de ma mère.
Au milieu de divers bibelots figurait un cahier de « souvenirs », ainsi qu’elle l’avait intitulé. Je ne tardai pas à le feuilleter. Une lettre qu’elle m’avait écrite un an auparavant, mais ne m’avait pas envoyée, s’y trouvait insérée. En haut de la deuxième page j’y lus : « En ce moment je me rappelle les chiens qu’on a eus et qui étaient de vrais amis ». L’énumération commençait : « Toby dit Toto le premier chien de mon enfance (sa mère « Fifine » avait été rapportée de la guerre par mon père. C’était une chienne de tranchée) »…

Quelle coïncidence, me dis-je ! Le même jour, exactement, cette visite au Cimetière des Chiens où « repose Dick, des tranchées compagnon fidèle », puis cette lettre de souvenirs mentionnant Fifine, chienne de tranchée !

Balade-haïku
Sous le pont
une Africaine en boubou
devant sa tente Quechua

Daniel Py, Orly, le 28 avril 2014.

Gink(h)o « Amours enfouies » (27/4/2014)

11 mai 2014

Voici la suite de (18) haïkus écrite lors de la balade-haïku entre Clichy et Asnières-sur-Seine, le dimanche 27 avril 2014, organisées par notre amie Valérie Rivoallon, lors de sa fête-anniversaire :

°

Pour son anniversaire
une visite au cimetière
animalier d’Asnières
(1)

Cimetière d’Asnières –
niche en ciment
du regretté Bijou
(2)

Pierre tombale
« 6 kilos d’amour » –
une tonne de solitude
(3)

sur le marbre luisant de Moon
des pétales de marronnier
tombés
(1)

Chat tigré
recueilli sur la tombe
d’un congénère
(4)

des rires
dans le cimetière aux chiens –
et des chants d’oiseaux
(1)

Pâques de Médor –
entre les pensées violettes
un lapin Lindt
(5)

Soleil d’avril –
un chat joue sur les tombes
de ses congénères
(6)

Pierre tombale
vide et déplacée
« À notre Fantomas »
(5)

Trois minettes
côte à côte
pour l’éternité
(4)

Une sirène
à réveiller les morts –
Ah non !
(5)

Vert jade du fleuve
île flottante
de déchets
(2)

Sammy –
un sapin de Noël
fleurit sa tombe
(7)

Repos éternel
Narcisse sous un blason
sa balle à portée de patte
(2)

Cimetière des chiens –
le sien a fini
à la poubelle
(7)

sous le pont de Clichy
une femme en boubou
devant sa tente Quechua
(1)

Proche du mausolée
de Kiki – la tente
d’une sans-abri
(6)

Chienchiens et minettes
au cimetière d’Asnières –
amours enfouies
(8)

°

Index des auteur(e)s :

(1) Daniel Py
(2) Roselyne Fritel
(3) Jany Haibe
(4) Isabelle Ypsilantis
(5) Monique Serres
(6) Fabienne Caurant
(7) Valérie Rivoallon
(8) Christine Herment.

°

Compte-rendu du 89ème kukai de Paris

11 mai 2014

En présence de douze haïkistes, 25 haïkus ont été échangés, ce samedi 10 mai. 7 sont restés sans voix; 10 en ont obtenu une; 3, 2 voix; 3, 3 voix; et deux kus ont obtenus quatre voix.

Avec quatre voix :

Ikebana
de ses doigts agiles
elle tresse la lumière.

: Patrick Fetu;

et :

Vieil acacia
un siècle de bûches
de Noël

: Marie-Alice Maire.

Avec trois voix :

Bourrasques d’avril
les roses s’effeuillent –
sans songer à vieillir

: Roselyne Fritel;

Dimanche pluvieux
trancher les pages d’un livre –
religieusement

: Roselyne Fritel;

et :

le seau
au pied du puits
sous la lune

: Daniel Py.

Avec deux voix :

« Cou-cou » du coucou
les mains dans les poches vides
chercher l’oiseau

: Gwenaelle Laot;

Les vernis à ongles
Changent de couleur au printemps
Premier rendez-vous

: Hiro Hata;

et :

sur cette vieille photo
mon père
plus jeune que moi

: Minh Triêt Pham.

Avec une voix :

caquètement
de l’autre côté du mur –
le rire du voisin

: Myriam Rouxel;

couvant
leurs très vieux jours
Avril à l’Ehpad

: Daniel Py;

deux oiseaux s’envolent
après eux
une branche se redresse

: Cécile Holdban;

fête des ânes –
au beau milieu
madame le maire

: Michel Duflo;

jour de lune –
les tulipes
épatées

: Valérie Rivoallon;

L’antitête
Parle seul
Le premier vent

: Hiro Hata;

La petite danseuse
récite sa poésie…
Hop là ! grand écart

: Danièle Georgelin;

sieste d’été
éblouie
de paille, de soleil

: Cécile Holdban;

soir dans la campagne –
pour l’ombre du cyprès
surgira-t-elle, la lune ?

: Philippe Bréham;

et :

violonistes –
les mouvemens de la symphonie
jusque dans leurs corps

: Gwenaëlle Laot.

Remarqués mais sans voix :

béton et béton –
le patchwork
du trottoir

: Valérie Rivoallon;

chaque matin
l’éternuement répété de la vieille
me sert de réveil

: Philippe Bréham;

Petit matin
sous perfusion
goutte à goutte de la cafetière.

: Patrick Fetu;

Premier mai
arranger le muguet
dans mon haïku

: Éléonore Nickolay.

Fête de la Victoire –
sur la rive indifférente
la glycine en pleur

: Marie-Alice-Maire

et :

Paris printanier
au pastel de
particules fines

: Éléonore Nickolay.

°

Notre prochain (90ème) kukaï aura lieu le samedi 7 juin à Fontenay-sous-bois (RER A). Pique-nique à 13 heures; kukai (après ginko / balade-haïku ?) en suivant.

Lieu : la prairie à l’angle des Avenues de Fontenay et de la Dame Blanche, immédiatement à droite. Compter 5 minutes de marche au plus, en sortant de la gare de Fontenay-sous-Bois, après avoir descendu l’Avenue du Président Roosevelt jusqu’à l’orée du Bois de Vincennes.
Voir le lien sur la carte :
https://www.google.fr/maps/@48.8426073,2.4644883,18z

En cas de mauvais temps, nous prévoirons un lieu de repli !

Notre dernier kukaï d’avant grandes vacances est prévu pour le samedi 28 juin. Lieu probable : Les Buttes-Chaumont (côté Mairie du XIXè Arrdt.)

Merci, et à bientôt !

Daniel.

La Déclaration de Matsuyama – 6-7/12 –

7 mai 2014

V. Les « ombres » et les « échos » dans les oeuvres de poètes éminents dans le monde.

24) Au XXIème siècle, on accordera peut-être plus d’importance au silence oriental. Claudel amena le français au plus près du silence dans son poème « le bruit de l’eau sur l’eau l’ombre d’une feuille sur la feuille », tandis que Ozaki Hosai exprima la solitude humaine dans son très court haïku :

« seki o shite mo hitori »
« même toussant, seul »

Edgar Allan Poe déclara que « les poèmes longs sont des contradictions dans leurs termes. » Quand le poème est court, le lecteur doit pouvoir comprendre le silence.

25) D’une point de vue universel, le haïku est un poème symbolique, mais les significations des symboles diffèrent complètement selon chaque contexte culturel. Yosa Buson, par exemple, symbolisa la détresse d’une rose sauvage en disant :

« urei tsutsu oka ni noboreba hanaibara »
se lamentant grimpant la colline – roses sauvages

« hanaibara kokyo no michi ni nitaru kana »
roses sauvages le sentier semble celui de ma ville natale

« michi taete ka ni semari saku ibara kana »
le sentier finit le parfum se rapproche roses sauvages

Mais dans « Rose sauvage », Goethe poétisa simplement une jeune fille. En Occident, « le lilas » symbolisa la résistance, mais au Japon cette fleur ne symbolisa rien de tel. Soit l’image claire présentée par Bashô dans ce haïku :

« kare-eda ni karasu no tomari keri akino kure »
sur une branche nue un corbeau se perche dans le crépuscule d’automne

On loue ce haïku en Occident pour exemplifier le concept préconçu de l’esthétique japonaise.

« araumi ya sado no yokotau ama no gawa »
mer agitée la voie lactée va jusqu’à Sado

ce haïku est, d’autre part, très difficile à comprendre, à moins que l’on connaisse l’histoire de l’île de Sado.

26) Cependant, la communication entre les différentes cultures à travers les symboles du haïku de différentes cultures a déjà commencé. Dans le haïku, on exprime concrètement un objet en tant que symbole. Le symbole est assez suggestif pour permettre aux poètes non-Japonais de le comprendre et de l’utiliser dans leurs propres poèmes.

27) Dans les poèmes de Bashô nous trouvons des pièces surréalistes telles que :

« kumo no mine ikutsu kuzure te tsuki no yama »
tant de cumulus s’effondrant sur une montagne couronnée de lune

« shizukasa ya iwa ni shimiiru semi no koe »
tranquillité le cri des cigales fore les rochers

« ishiyama no ishiyori shiroshi aki no kaze »
les rocs sont plus blancs que les pierres du temple Ishiyama… vent d’automne

« umi kurete kamo no koe honoka ni shiroshi »
mer au crépuscule le bruit des canards sauvages légèrement blanc

Nous avons des pièces modernes de Nomura Toshiro telles que :

« shimo hakishi houki shibaraku shite taoru »
quelque temps après avoir essuyé le givre le balai tomba

Le « tant de cumulus » de Bashô offre un exemple typique de symboles sophistiqués.Le « cumulus » est la vie, l’homme et la lumière, tandis que la « montagne couronnée de lune » symbolise la mort, la femme et l’ombre. Le haïku décrit les cumulus un jour d’été, s’écroulant au fur et à mesure que le temps passe. Cette scène se change en celle de la montagne couronnée de lune dans le soir d’automne. C’est un haïku hautement symbolique. Le poème de Toshiro, d’un autre côté, évoque simplement un balai qui tombe. Mais après que le balai a essuyé le givre limpide, il tombe et reste immobile, et une tranquillité mystiquese dégage de cette scène quotidienne. Ces deux excellents haïkus sont tous deux à la frontière entre des expressions abstraites et concrètes. Ce qui engendre une qualité mystique.

28) Un bon haïku présente la vie éclatante d’énergie, transcendant vie et mort. Imoto Noichi plaidait en faveur de l’ironie du haïku, mais Shiki hardiment alla au-delà de l’ironie jusqu’au non-sens ou au dadaïsme dans son haïku :

« keito no juushi-go hon mo arinu beshi »
les crêtes-de-coq doivnt avoir quatorze ou quinze ans là

Le surréalisme fut proclamé au début du XXème siècle en France, mais se peut-il que les Japonais aient eu depuis longtemps un penchant naturel pour le surréalisme ?

(À suivre : VI) LES TENDANCES VERS L’INTERNATIONALISATION, L’UNIVERSALISATION ET LA LOCALISATION DU HAÏKU.)

Glossaire de termes relatifs au haïku – 3)

5 mai 2014

(Traduit (par D. Py) du ‘BASHO The Complete Haiku’ J. Reichhold, Kodansha Int. ed., 2008, pp. 411-420.) :

HAIGA : Peinture. Dessin au pinceau et à l’encre fait pour accompagner un haïku ou un hokku écrit à la main. C’est généralement un sketch grossier, de style abstrait ou simplifié, comme une bande dessinée. Aussi appelé quelquefois « HAIKAIGA ».

HAIGON : Mots haïkaï. Mots non acceptés dans la poésie « sérieuse », c’est-à-dire mots étrangers ou trop vulgaires pour une compagnie polissée.

HAIJIN : Écrivain de haïku.

HAIKAI : Humour ou farce ou inhabituel. Désigne des poèmes humoristiques. Utilisé ensuite dans l’expression haikai-no-renga, qui est devenu un trme générique pour toute poésie de ce genre.

HAIKAI JITTETSU : Dix sages du haikai. Les dix immortels, les plus célèbres, les poètes les plus connus d’une certaine école. Dans l’école de Bashô, ou « Shômon », ces poètes incluaient Enomoto Kikaku, Hattori Ransetsu et Mukai Kyorai.

HAIKAI NO RENGA : Renga comique. À l’époque de Bashô, ils désignaient des renga vulgaires, terre-à-terre, remplis de satire et de jeux de mots, ce qui constituait le mode dominant de l’époque. Quand Bashô palait de son oeuvre, c’est le terme qu’il employait. Cependant il éleva, de son vivant, ce genre vers de nouveaux sommets.

HAIKAIKA : ou hikai no uta. Poèmes de la dix-neuvième section du Kokinwakashû auxquels on donne ce nom parce qu’on leur trouva des manques ou des excès de langue ou de conception. C’est l’origine du concept et du mot « HAIKAI ».

HAIKU : Un verset de haikai. Haikai à l’origine signifiait un verset pris dans un renga, mais à la fin du XIXè siècle, Shiki inventa ce terme de « haiku » comme synonyme de hokku – le verset initial. De là vint l’idée que le haiku devait posséder les éléments du hokku : un kigo et un kireji – mais le plus important était le lien d’images entièrement à l’intérieur du poème sans dépendre des connections avec d’autres parties du poème pour élaborer une pensée complète. Un haiku devait également inspirer, édifier, être profond, et indiquer la saison dans laquelle il était écrit. Des poètes modernes sont retournés vers l’écriture des haiku, dans le style et la tonalité, comme s’ils avaient pu être une strophe de n’importe quelle partie d’un renga. En japonais singulier et pluriel sont les mêmes.

HAIRON : Essais et traités sur la théorie du haïku, sa pratique et son canon. Appelé aussi HAISHO.

(à suivre : HANA NO KU…)

Haïkus de Bashô (absents de « L’intégrale » K.-C.) – 4)

5 mai 2014

449) okura re tsu /wakare tsu hate wa / kiso no aki

On vient vous voir partir/ et à la fin être séparés / automne à Kiso

Automne 1688. Cette version parut dans le ‘Journal de Sarashina’

La version suivante (450 – chez K.-C. : 424) :

okura re tsu / okuri tsu hate wa / kiso no aki

On vient prendre congé de vous / et à la fin vous prenez congé / automne à Kiso

parut dans ‘Arano’, un des trois volumes de hokku et renga compilés par Kakai en 1689, sous la supervision de Bashô. Une version comporte l’idée d’être séparés et l’autre de prendre congé. L’idée ici est que les amis de BAshô vinrent lui dire au-revoir et qu’il dit au-revoir à l’automne dans la ville de Kiso.

491) omoshiro ya / kotoshi no haru mo / tabi no sora

comme c’est séduisant / au printemps de cette année / de nouveau sur la route

Printemps 1689. Selon Kyorai, Bashô lui envoya ce poème dans une lettre pour l’informer du voyage planifié. La dernière ligne « tabi no sora » (« cieux du voyage ») peut faire penser que le compagnon de Bashô pour le voyage était Sora, dont le nom signifie « ciel ».

499) iri kakaru / hi mo itoyu no / nagori kana

le soleil qui se couche / un fil de brume de chaleur / restant

Été 1689. Un jour chaud, la lumière luit sur le paysage à cause des courants d’air ascendants. Tandis que le soleil descend dans le ciel, il semble pénétrer dans cet air qui luit et son image de chaleur intense pénètre la chaleur de la terre. Le mot japonais pour ce miroitement de chaleur est le « fil » ou le « jeu de cordes », ce qui rend possible un jeu de mots avec les cordes et lier les choses ensemble.

(à suivre : 521)…)