Archive for avril 2009

Découverte : 2 nouveaux haïkus d’Issa !

27 avril 2009


2 nouveaux haïkus d’Issa ont été découverts ce mois-ci (avril 2009), dans une page du « 6° journal » d’Issa, sur un rouleau dans le Musée du Mémorial d’Issa, à Kashiwabara, son village natal. Ils sont datés du 2° jour du 4° mois de 1808, et sont traduits (en anglais par David Lanoue : haikuguy.com/issa/new.html – en français par votre serviteur.) :

hana umaete namushi wa tobu zo hikigaeru

Hé, crapaud !
la chenille va grandir
et s’envoler !

ha no mushi wa ka shite tobi keri asa no tsuki

un papillon émerge
et s’enfuit…
lune du matin

source : Gabi Greve sur WHCworkshop mess n° 65590

La spontanéité, par Bill Wyatt

22 avril 2009

 » Spontanéité. La première pensée est la meilleure pensée (bien qu’il nous faille parfois y revenir pour faire un peu de ménage !)  »
 » Spontaneity. First thought, best thought (though we might have to go back and do a bit of tidying up !).  »
Bill Wyatt.
dans : haibuntoday.blogspot.com

plus sur Ken Jones

19 avril 2009

 » J’écris essentiellement haïkus et haïbuns comme une voie (dô) de pratique spirituelle.  »

 » Je dois beaucoup aux haïkus japonais classiques, avec Nagata Koi, comme mon haïjin moderne préféré. C’est une sensibilité Zen enracinée qui fait de mes haïbuns une exploration de la nature intangible, paradoxale et changeante de ce qui passe pour la « réalité ». Je n’ai pas été seul dans cette orientation spirituelle (…) En 1997, nous avons fondé la toujours active « Red Thread Haiku Sangha  » dédiée au développement spirituel et existentiel de ce genre. »

Voir :

http://www.redthreadhaiku.org

(extraits tirés de : haibuntoday.blogspot.com )

haïku de Ken Jones

19 avril 2009

key in the lock

its dangling label

flutters in the wind

Ken Jones

clé dans la serrure

son étiquette pendante

volette au vent

°

sur :

http://www.redthreadhaiku.org/

Let’s make money

19 avril 2009

vu hier soir Let’s make money, un film d’Erwin Wagenhofer, Autriche 2008
sous-titré :
Que font les banques avec notre argent ?
On en voit et on en apprend de belles sur le « néo-libéralisme » !

Synopsis :

 » Après We Feed the World, film événement sur notre alimentation, le réalisateur Erwin Wagenhofer revient avec un nouveau documentaire : Let’s Make Money. Les banques introduisent notre argent dans le circuit monétaire international, si bien que toute personne ayant un compte bancaire participe sans le savoir au système financier mondial. À travers les témoignages des différents acteurs de ce système, le réalisateur nous révèle les risques d’une économie sans garde-fou : paradis fiscaux, chantage économique, investissements fictifs, etc.
Ce film impressionnant montre les dérives du système libéral et ses conséquences humaines, démographiques et écologiques. Un documentaire implacable prévoyant une crise inévitable.  »

J’y ai appris et compris le pourquoi des récentes guerres en Irak : tout simplement parce que S.Hussein avait l’idée de sortir du dollar pour les transactions pétrolières ! (et que les deux premières étapes : pressions économiques et ensuite tentative(s) d’assassinat n’avaient pas fonctionné contre lui; il a donc fallu employer le dernier moyen : l’armée !)

j’y ai constaté le cynisme tranquille de certains de ces « grands financiers » : ex: Mark Mobius, président de Templeton Emerging Markets :

 » Je ne pense pas que l’investisseur doive être responsable de l’éthique, de la pollution ou de quoi que ce soit que produise la compagnie dans laquelle il investit. Ce n’est pas son boulot. Son boulot est d’investir et de gagner de l’argent pour ses clients. »

et lui, encore :

 » Le meilleur moment pour acheter, c’est lorsque le sang se répand dans les rues. Même si c’est le vôtre. »

etc.

Nous étions 9 dans la salle (le film est sorti hier), mais il est vrai, à la séance de 22h15 !

enfin pour télécharger les photos du film et les textes du dossier de presse :

http://www.advitamdistribution.com

Travailler plus

19 avril 2009

Le slogan

« travailler plus pour gagner plus »

oublie de préciser

qui travaille plus

et

qui gagne plus.

CACHER L’AUTEUR DU HAÏKU

15 avril 2009

A contrario d’un courant assez à la mode dans l’écriture du haïku au XXI° siècle, à propos de l’implication de l’AUTEUR-SUJET du haïku, on peut consulter avec profit, dans
Bashô, the complete haiku de Jane Reichhold, éd. Kodansha Int., 2008,
le chapitre qui en évoque les techniques :

(pages 405/406)

Technique 26 : CACHER L’AUTEUR. Souvent les poètes utilisent l’ambiguïté pour cacher le fait qu’ils écrivent sur eux-mêmes. Ils préfèrent se référer à « un vieil homme » ou « le voyageur », alors que c’est l’auteur lui-même qui est en question. En faisant cela, la technique fait bouger le poème de l’individuel vers l’universel. Alors les lecteurs peuvent faire coïncider leur pensée avec l’expérience (décrite). Une autre raison d’utiliser l’ambiguïté est de « mélanger » l’action, de manière à ce que le lecteur ne sache pas qui, de la nature ou de l’homme, fait cette action. Ce stratagème minimise l’impact de l’auteur sur le poème et permet une interaction entre l’humain et la nature.

pleine lune
marchant autour de la mare
toute la nuit

Est-ce le poète ou la lune qui marche autour de la mare ? Ou bien marchent-ils ensemble ? Il y a aussi une association entre la rondeur de la lune, la mare, et le sentier.

Technique 27 : LE SUJET CACHÉ. Une variante de la technique précédente est d’écrire sur un sujet qui ne peut pas être senti, seulement imaginé. Les poètes asiatiques louaient souvent un objet absent. C’était fréquemment le cas pour une lamentation sur une personne décédée, mais c’était aussi une manière de forcer le lecteur à penser par-delà le poème pour imaginer quelque chose qui n’était pas exprimé par les mots. Il y a deux exemples d’expérimentation de cette technique par Bashô :

on n’a pas entendu

de cloche au crépuscule

soir de printemps

°

aucune cloche ne sonne

que fait le village

un soir de printemps ?

°

: Jane Reichhold + Bashô

Travailler plus ?

12 avril 2009

°

travailler plus

pour

crever plus vite ?

°

(24/3/09)

barrière blanche

12 avril 2009

°

la rue de la Barrière blanche

le cimetière

°

(Paris 75018, 29/3/09)

deux vers ?

12 avril 2009

°

le haïku étant (souvent)

deux images l’une contre l’autre,

deux lignes

peuvent y suffire…

(surtout si le « kigo » en est absent, ou s’il est d’une des deux images..).

°

(30/3/09)