Je n’aime pas les haïkus
où l’auteur se masturbe le cerveau
avec ses pensées, ses rêves, ses désirs…
son petit moi anecdotique et à vrai dire tout-à-fait inintéressant.
(18/1/17)
Je n’aime pas les haïkus
où l’auteur se masturbe le cerveau
avec ses pensées, ses rêves, ses désirs…
son petit moi anecdotique et à vrai dire tout-à-fait inintéressant.
(18/1/17)
°
En sortant
le kiné me dit :
« bonne journée de printemps! »
– 9 novembre
°
Une exhibicieuse…
°
ordi étourdi
–
ourdinateur
°
rétablissement périlleux :
cette manie marathonienne
de ne pas lever les pieds
(Pont Saint-Michel)
°
(après avoir commencé la lecture de La Supplication (Tchernobylskaïa Molitva) de Svetlana Alexievitch, J’ai Lu, n° 5408 :)
1)
Je me souviens
que le 1er ou 2 mai 1986
je faisais mon jogging
alors que le nuage de Tchernobyl
atteignait la France…
2)
Je me rends compte
que quand le nuage de Tchernobyl
avait atteint la France
le 1er mai 1986
ma fille allait bientôt
avoir 3 ans.
3)
Je me rends compte
que le nuage de Tchernobyl
atteignit la France
le jour du 39è anniversaire
de ma soeur aînée
4)
Je me rends compte
que je tousse encore
aujourd’hui
°
la (plus) belle époque des pommes…
croquer (dans) l’automne
°
La 21ème conférence sur le climat…
Qu’ont-ils fait
des 20 premières ?
–
La 21ème conférence sur le climat
sponsorisée par les plus purs
chevaliers de l’écologie :
Areva, etc… !
–
21ème COP :
les objectifs de réduction d’émission de gaz
à effet de serre pays par pays
pas au programme
des négociations
–
Contre-sommet mondial
sur le climat
le 14 novembre 2015
à Vénissieux (69).
°
Sur MSN :
« Ce que cache la photo de Pamela Anderson nue »
– Rien, je suppose !
(- Combien j’ai gagné ?)
°
(Plus faim de l’ordi :)
Elle repousse son plateau :
fin de l’ordi
°
11 Novembre
la fête des mores ?
°
vent soutenu –
la mouette
vole en crabe
(: d’après m.-Alice Maire)
°
(je finis par) m’asseoir où
pour finir ma soirée ?
°
déversés à Saint-Lazare…
un verset à Saint-Lazare…
°
(déc 2011? :)
ce matin
la lune sabrée
en deux
–
ce matin
demi-lune visible
demi-lune invisible
–
une fourmi
escalade la montagne
grain
par
grain
–
sifflant
un verre d’eau
– c’est quand le printemps ?
°
(14 Nov. 15 :)
Après les crimes d’hier soir
la ville morte
la région morte
–
3 bougies ce soir
sur nos balustrades
– Janvier-Novembre
–
Rallumer les bougies
soufflées par le vent
sur les balustrades
– lendemain d’attentats
–
sans cesse ce soir
rallumer les bougies
que souffle le vent
–
Veiller sur les trois bougies
qui pleurent nos morts
pour le capitalisme
–
14 novembre :
faire le pain
comme d’habitude
–
Pour les âmes de nos morts
rallumer la flamme
sur nos balcons
–
toute la nuit s’il le faut
rallumer la flamme
des bougies au balcon
–
13 Novembre
encore une date
à marquer d’une pierre noire
–
Ce soir
j’insulte les bougies
qui s’éteignent sur le balcon
–
en guerre
contre le vent
qui souffle mes bougies
–
C’est plutôt le vent
que je devrais engueuler
– évidemment –
sur mon balcon
–
Malmenée
par le vent
la flamme
–
3 bougies
au lieu d’une
sur le balcon
– renforcer le souvenir
–
toutes ces allumettes
pour ranimer les flammes
– je surveille
–
Je veux qu’on voie
notre solidarité
– ronde
–
(Bashôtage :)
toute la nuit
tournant autour des bougies
– : lumière
–
toute la nuit
tournant autour des bougies
– peu m’importe la lune !
–
les flammes bousculées
malmenées –
ah cruel vent d’automne!
Ah,
vent du temps de l’avent
– après les attentats…
–
dans la cour
presque autant de bougies
que de télés
–
« Encore un
que Daesh n’aura pas! »
: repas entre amis
ce 14 novembre
–
inlassablement
rallumer les bougies
dans le noir de novembre
–
continuer à lutter
contre le vent
de l’oubli
–
extinction des bougies
couvre-feu
–
après les bougies
le pain
qui finit de cuire
°
Quand je lui dis
je t’aime
elle me répond
Qu’as-tu bu ?
°
orage violent
– sauve qui pleut?
°
Syrie
Ci-gît
°
14 Novembre
noirci quelques pages
… et ma tronche
°
Enfoncer le haïclou.
–
Frapper un grand haïcoup!?
–
L’inverse de « karumi » – la légèreté =
c’est être haïklourd ?
°
transp(h)arence…
°
Les paysages défilent
contre la joue du train
°
Au pied de la statue des pendules
(à Saint-Lazare)
il gratte sa guitare –
(le) vent,
(le) trafic
°
Une croquille
–
une escroquille (?)
°
Le nom du groupe
en concert au Bataclan
ce vendredi 13
se traduirait par
« Les Aigles de la Mort – Métal »*
* : « The Eagles of Death Metal »
°
Fou rire : Pouffée d’air.
°
seins-ture (de sécurité)…
°
l’éventail d’un ginkgo
moucheté de brun –
°
admirant l’harmonie
tricolore d’une feuille
– 18 novembre
°
chute d’un papillon au sol?
– non,
pelure d’ail!
°
récurant mes arguments,
récurrentes casseroles!…
(d’après un com. de Bikko sur FB, 19/11)
°
fruits rouges
gouttes blanches
ciel gris
°
un siège-auto pour bébé
qui prend l’eau
au bord du trottoir…
°
A feu et à cendres…
–
sang/dres
°
Pour Noël
qu’est-ce qu’on achète :
des fringues
ou des flingues?
°
(Tanka ?:)
Quand je vois le mot
coraçào
et sa photo
je me dis
comme ça colle bien!
°
« de tout coeur avec vous! » tapai-je
mais l’ordi :
« de tout coeur sec vous! »
°
Hemingway
qui cartonne avec
Paris est une fête
a aussi écrit
Paradis perdu
°
(Tchernobyl, fin avril 1986 :)
tout recevoir
en même temps :
le passé
le futur
et la catastrophe
–
elle vole
de son jardin
ses propres pour(r)iaux *
* = « poireaux », en solognot.
°
comme des cafards
comme des mouches à merde
sautant
sur l’événement…
– ciel!
°
sa
cri
fier
°
sa
cri
pan
°
les événements
balancent aux hommes
des os
à ronger
°
Une convulsation
–
De même que les Tchernobyliens
devenaient des monstres
avant de mourir,
les mots-monstres
–
(Le nucléaire:)
une course contre la monstre…
°
N’en fait-on pas un peu trop
avec des Marseillaises et des minutes de silence
à chaque coin de rue
alors que la veille même
le Liban vivait
les pires attentats de son histoire ?
(40 morts, plus de 200 blessés)
sans susciter la
moindre émotion mondiale ?
°
elle a ôté sa main
de sur la mienne *
– dimanche matin
–
* / du dos de la mienne
°
Même sobre
dormir (tout) son soûl… (?)
°
Lisez
La supplication * :
c’est
dévastant
–
* de Svetlana Alexievitch.
°
Après les attentats,
le pourrisse
en hausse ?
°
La Marseillaise
N°1 au hit-parade
de Novembre
°
… on dirait que les marchands d’armes
m’ont entendu :
« mitraillettes en plastiques et pistolets
retirés des rayons jouets
des grands magasins »…
°
Trois femmes
ont fait exploser
leurs charmes
/ leurs charges
°
Les tempes changent
°
sans dessous dessous
la jeune Sévillane
tournoya
(->9/4/08)
(à l’entresol de l’hôtel…)
°
Les herreurs du passé…
°
regardant à gauche,
regardant à droite,
l’évêque
pète
(Boucherville, QC, 11/7/10)
°
Vive la vertitude,
vive la divertitude!
Investissons dans la vertité!
(11?/7/10)
°
A paraître :
–
–
–
A disparaître :
…
(30/10/11)
°
ré…glisse
(30/10/11)
°
les notes du champagne
remontent dans la flûte
des notes de champagne
(30/10/11)
une flûte joue ses bulles
°
Monter les marches du matin
avec de si beaux bas !
°
se
soûl
ager
°
(Kyôku :)
Pour certains
le haïku
c’est se (re)mettre
au centre du je
Quel anti-esprit haïku !
°
Une de mes mémés *
– 2 mai
–
* RSN, taiji quan
°
décOR en nOUILLES
°
A l’époque des fleurs de cerisiers
l’explosion
de Fukushima
(10/10/11)
°
talent latent
°
glaçons dans l’apéro –
bientôt la saison de ski
°
Passé les
71777 kilomètres
à 17h11
°
L’autre nuit
en si bonne compagnie :
jubjoté en vain !
°
Les arnaqueurs,
ne devrait-on pas plutôt les traiter
d’arnaculs?
–
(Les arnaqueurs
cherchent plutôt
à t’en-cul-er!)
°
« Animaux-valises » :
Les autruchiens
les autruchiennes
°
Elle écrivit (vite) :
« Au lieu de s’engager dans des polémiques inutiles,
en tant qu’uterus,… » *
–
* : au lieu d' »auteurs » !
°
râpé du curcuma :
…
…
°
diamanche : faire la manche
en espérant faire fortune.
°
Un évlan! : rater sa course d’appel
et se prendre (un râteau ?)/ la pelle
(les pieds dans la pelle ?)
… se manger la pelle…
– Il prit son évlan!
(cf Icare,…)
°
Pleine lune –
elle m’annonce *
qu’elle est enceinte
°
r
hépar
ti(e)
°
Depuis les attentats
Hollande cocoricote
à tout va
–
– cocoricoque ?
–
– cocoricolorier
–
– cocaricot
°
Depuis les attentats,
le drapeau
nous berne ?
°
enterrement –
chacun
s’approche
°
endroit public –
n’aimant rien plus
que le silence
(RER C, dim. 13/10/13)
°
« un monde de paix »
proclame l’affiche électorale
– foireux ?…
°
si tu n’as pas de talent,
sors ta langue !
°
au feu
il dégaine
son portable
°
Ce soir
« voulait »
devint
« ovulait »
°
°
grenouille,
bredouille
– l’étang dort
–
l’étang dure –
–
Lola (la grenouille) se détend
–
(Lola) se défend
au saut élastique
–
La grenouille se détend,
ressort…
–
, se détend, s’allonge
, quelle cuisse !
–
La cuisse (légère ?),
aérienne !
–
: Etang-tatives,
étang-tations
°
(pendant ce temps-là)
le jour monte,
hausse ses couleurs, *
1er novembre.
–
* (hisse les couleurs…)
°
tous les premiers mercredis du mois
une minute 41 de sirène à midi
(me dit le calendrier
des sapeurs-pompiers
–
si la si rè
ne retentit
: fermez les fenêtres
ouvrez la radio
°
« Pour avoir des lèvres de rêve » :
la labiaplastie
ou nymphoplastie
°
Suites de son opération :*
son visage-
Halloween
–
* : infection,
°
L’arbre à cons…
– Vérifions si nous y sommes !…
°
Les escargots *
caracollent au plancher
–
* = « caracol » (: esp.)
°
De l’ogre d’Halloween
à l’orgue de la morgue ?
– Toussaint
–
Toussaint,
la paix des mores ? *
–
* / la paie des morts… /
°
… de gros grains de raisin blond…
°
balcon nogentais :
une table, deux chaises
reçoivent
la pluie
°
(Kyôku :)
Les mots du haïku
ne sont pas là pour meubler
/ combler… le vide,
… mais pour le mettre en valeur… (?)
°
un mille-pattes
luit sous le lampadaire –
lune noire dans trois jours
°
Le monde sera-t-il plus sale
après que tu l’auras quitté ?
°
depuis des années
ce mendiant aveugle
qui ne s’accompagne que de Brassens
(dans le métro)
°
papa pousse bébé tient poupée
(rue de Rome, 5/11)
°
Tout ce monde affairé :
cohue capitale
du matin
(métro, RER, …)
–
(et) marcher à pas lents
(escomptés…),
c’est pas la vie, ça ?
–
RA
LEN
TISSEZ !
°
Fête des Pères –
une femme cueille des roses
au bout des rangs de vigne
(Orly-ville, juin 15)
°
(Bashôtage :)
Mes voisins de Dnipropetrovsk,
comment vivent-ils
(ce matin à 5h35) ?
(Millau, 30/10/15)
–
Six jours plus tard je vois (sur W9)
l’équipe de Saint-Etienne
qui rencontre Dniepropetrovsk
en Ligue Europa de football !
(Orly, 5/11)
°
l’ho
riz
on
°
(9/2006, métro :)
Elle tricote,
on dirait,
les fils de son baladeur
°
(16/9/06 – métro parisien :)
All the jewelry
atop her breast
– my silent hands
Toute cette bijouterie
sur sa poitrine –
– mes mains sages
°
L’homme qu’a bossé,
l’homme cabossé
°
(Kyôkus :)
Haïku :
Alléger le trait
–
Ecrire =
se vider la tête…
–
Affiner le trait
–
Haïku :
Laisser gagner le blanc.
°
les géraniums en pleine efflorescence –
approche de la lune noire
°
le trottoir sec
mouillé sous les feuilles
°
papillon brun dans la rue
lune noire de novembre
°
dessous féminins
(:) la légèreté
du fil
°
tout l’or
…
…
°
le rythme récurrent
…
…
°
(Saori Nakajima, au kukaï de Paris :)
« Le haïku n’est pas sentimental;
le tanka, oui ! »
°
des corps de métier
suspendus
bleu sur bleu
°
horizontal un oiseau
traverse le matin –
une grue au bout du gris
°
lacet sur le trottoir –
serpent noir de l’hiver ?
°
(Sur une illustration de Mitsuru Ikeda, p. 51 de Haïkus satiriques (de Kobayashi Issa), par Seegan (Laurent) Mabesoone, éd. Pippa, 2015 :)
du bord de la rive
les grenouilles regardent la capitale
et se marrent
(: 9/11, vers 7h55)
du bord de la rive
regardant la capitale
des grenouilles se marrent
(même jour, 9h25)
°
Je viens d’écrire un senryû sur des grenouilles,
ses chaussures de sport vertes
(métro, ligne 14, 8h)
… puis le sac vert
de sa voisine…
°
détachant une feuille de géranium,
une libellule verte
s’envole de sous le balcon
°
(Tanka – devant une peinture chinoise de montagne… :)
Seul compte
le paysage qui s’ouvre devant soi
– s’oublier
un peu
°
(Avenue de Clichy :)
fondue dans un décor
d’encombrants
la mendiante
(: vers 9h40)
–
d’un abri-bus
quelqu’un
a aménagé son chez soi
(: 9h48)
°
(à suivre (p.45)…)
°
(Kyôbun) :
Haïku :
ne pas en rajouter dans l’émotion, dans l' »émotionnalisme », dans la sentimentalité, le sentimentalisme…
rester « discret », « pudique », « voilé », « léger », sensible mais « subtil » avec ses propres émotions (et celles du lecteur ?). Ne pas chercher non plus ce genre d’effet d’affect…
°
submergées les digues 5-7-5,
mais l’esprit de l’eau…
°
la marée était bulles…
°
vieillissant,
ne s’arrangeant pas le portrait
…
–
il avait cru
pouvoir devenir beau
en vieillissant
– désillusion
–
Il avait cru
pouvoir s’arranger
le portrait
avec l’âge
– macache macaque !
–
glace(s) sans fond(s) de teint !
–
ça ne s’arrange pas
en vieillissant
m’affirment ces miroirs
–
miroir
ou
rides, ô ?
°
l’hiver
les mouches
(s’en) reculent
s’encoconnent
au chaud du bois…
°
écrire est le centre du nombril du stylo
°
le jour
passe par la fenêtre
tout en douce
et vient dérober
l’ombre
°
deux soeurs pénétrèrent dans le bar
les verres
se turent
(2006 ?)
°
(Kyôku) :
Etudier les techniques des liens du renku
pour maîtriser ceux du haïku.
–
le kireji étant le pivot (central) du haïku.
°
(Kyôku) :
Evitez que votre haïku
soit une toile
où s’engluent vos mots !
°
(B)
devant le paysage automnal
qui défile
un voyageur coréen
chante a capella
–
(A)
sur son écran
une chanteuse
se déhanche
muettement
(TGV Strasbourg-Paris, 26/10)
°
un avion dans le ciel d’Orly
le trait horizontal
de sa bouche fermée
°
automne déclinant
l’araignée passe de la lumière
à l’ombre
sans sourciller
°
coupures d’ongles orange
la lune curcuma
°
Nous sommes voisins
de la pire espèce (qui existe) :
les hommes
°
haïcoudre
°
Haïkus de formes libres
Haïcoudées franches ?
°
5-7-5 : l’appât rance du haïku
°
train :
Assisoler
: boules quies
°
Evoluhaïku
°
Faire sauter les grenouilles
au présent du haïku
°
haïku in progress
°
Attendant la fin de sa réunion –
le vent souffle
les feuilles volent
(: Virginie, Millau, 27/10/15)
°
L’exploraïku
–
haïku-limites
°
Le haïku n’est pas une poupée gonflable
°
re
lier
°
le crépitement (des mots) de la pluie
sur le (clavier du) toit –
Millau, fin octobre.
°
les parapluies roses *
(ouverts) au-dessus de la rue
– les autres
à dos d’hommes
* : campagne anti-cancer.
–
campagne anti-cancer –
des parapluies roses
ouverts sur la ville
°
« Je veux me souvenir! »
« Je veux me souvenir! »
chante-t-elle au Foyer
(: Les Cheveux-d’Ange, Millau)
–
« Oui, j’ai fait une dent »
dit la vieille dame
jouant au scrabble
–
à la télévision
certains résidents préfèrent
l’aquarium
–
« – Vous n’avez pas fait la sieste ? »
« – Oui, avec les poissons ! »
–
lançant son lancinant leitmotiv
« J’ai mal partout! J’ai mal partout! »
à longueur d’après-midi finissante
–
un couple passe :
trois cannes
pour deux
–
le déjeuner fini,
tourner le fauteuil
vers le paysage rutilant
–
admirant le bouquet
varié d’anémones
sur la table du déjeuner
puis se retirant
à l’intérieur de soi
–
fin du déjeuner
maman
sur le paravent
compte les papillons
–
la bouche ouverte
de l’après-midi
le silence des résidents
–
télévision éteinte –
la bouche ouverte des dormeurs
–
le si lent temps des très âgés
que peu à peu
ils rejoignent
–
les sans pas
peu à peu
rejoignent le temps
–
le temps étal des très âgés…
–
la sieste au Foyer
dehors le bruit
d’une scie
–
la sieste au foyer –
dehors
une tronçonneuse
–
une voisine de chambre :
on dirait un jockey
exhortant sa monture…
°
Pour moi, le 5-7-5
n’est plus un critère,
c’est un balancement
comme un autre
°
corneilles caquetant toutes
Avenue Jean-Jaurès
ce soir du 28
°
devant le paysage rutilant
le voyageur coréen
chante a capella
°
ce soir
des couillettes bio
au souper ?
°
je me souviens
des imposants ciseaux
dont mon grand-père se servait
pour découper ses cuirs
°
quelquefois
la soupape de la soupière
siffle
et libère
un délire de fumet…
°
épucelage : action de se débarrasser de(s) puces
°
sous la feuille repartie
le sec du trottoir
–
la feuille repartie,
le sec du trottoir
°
Déjeuner avec mère au foyer :
elle me récite un poème de Victor Hugo
finissant par :
« demain je serai juste et fort
mais pas aujourd’hui. »
–
le nez vers le ciel
maman dort dans son fauteuil
°
un papillon clair
entre les couleurs chatoyantes
– avant-veille de novembre
–
c’est un régal pour les yeux
– et le coeur,
cette saison dorée !…
°
ginkgo bilobaba…
°
efforçons-nous de marcher
vers les bons haïkus
vers les vrais haïkus
, c’est tout!
°
kôan-nez :
le mot « fumier »
sent-il mauvais ?
–
quelle est l’odeur
du mot « fumier » ?
°
plus de pluie –
plus de parapluies roses
au-dessus de la rue anti-cancer
°
(Bashôtage :)
Mes voisins de Dnipropetrovsk *
comment vivent-ils
ce matin à 5 h 35 ?
* : 6 jours plus tard, je vois (sur W9) l’équipe de Saint-Etienne qui rencontre Dniepropetrovsk en Ligue Europa de football !
°
le jour
tape à la porte
– discrètement
d’abord
°°°°
« Fantaisie arachnéenne »
(: Millau, 30/10/15)
°°°°
Profiter de la grasse matinée –
les salves brèves et répétées
de l’engin
défoncer de bitume
°
paysage rutilant au soleil
le cimetière rempli de chrysanthèmes
°
Bashô ébaubi
devant Matsushima
bégaie « Ah! »
(tel Teishitsu
devant Yoshino!)
°
mes yeux se réjouissent :
courant de gauche à droite du train
–
(Couleurs :)
lisant « La vie du jardin »
assise à son siège –
dehors les cent glorieuses…
(SNCF Millau-Clermont-Ferrand)
–
la lisière de son slip
les forêts hautes en couleurs
– presque tous les saints
–
la lisière de son slip
les forêts chatoyantes
(l’automne sexy)
–
Mitraillant
la vache
mitrayant…
–
Saint-Sauveur de Peyre
Saint-Chély d’Apcher
Saint-Flour – Chaudes Aigues
(en remontant)
: presque tous les saints
–
Tous, hein ?
Ecrivez tous, hein!
–
Tout un tas de bois
au pied d’un tronc
– gueuler
–
toutes plus somptueuses
les unes que les autres –
un pêcheur
tout en bas
–
toutes les couleurs
derrière mes yeux
fermés
–
plein les admirettes…
–
du linge sur une corde
les couleurs du vent
–
l’automne florissant…
–
l’automne rustyle *
l’automne rustile (?)
* : cf. anglais : « rusty » = rouillé.
°
une dérouillée d’automne / automnale
–
dérouillée d’automne
avec vaches *
(blanches)
* = « haïku-kuh » ! (cf. all. : « Kuh » = vache)
–
longue après-midi
à remonter d’en France
par le centre de l’automne
°
les mots s’arrondissent
les mots se polissent…
°
une « théritière » = une (jeune) anglaise de bonne famille (?)
°
dans la forêt
la table moussue
peu à peu
revient
à la forêt
°
le cuir
de mon père
luisant aux poignets *
– quinze ans bientôt
* / luisait ô poignant
°
(Quittant Neussargues, vers Clermont-Ferrand :)
le train suit
les courbes de la rivière
(l’automne érotique)
°
des pigeons volent
de la corde-à-linge
vers l’âne
(paysage passager)
°
la rivière remoue
blanche
(et sombre)
–
l’eau caillouteuse
le rythme (régulier) des roues du train
–
vaches
leurs cornes prises
entre rail
et rivière…
–
le train passe,
les vaches donnent de la corne
–
l’eau tonne ?
(torrent ?)
–
rivière
jonchée
de feuilles
(…)
le train fonce à tout rail
°
Poubelles,
premières compagnes du matin
°
montée du jour –
la lumière de l’arbre
… qui se répand à terre
(Orly, 31/10/15)
°°°
°°°
(Bashôtages :)
Mar(r)e des haïkistes,
dit la grenouille,
je plonge !
–
La grenouille
dépressive
se fait sauter
–
Le haïkiste terroriste
fait sauter
une grenouille
–
Et une
cuisse de grenouille sautée,
une !
–
Sauter une grenouille…
°
ce matin (en banlieue)
la neige a pris
une toile d’araignée
–
Leçon de musique –
pendule et pomme
tournent vers moi
leur face
–
De chaque côté
de la Tour Eiffel
les fesses du ciel
–
Tour Eiffel :
le string
(des fesses) du ciel (de Paris)
–
Le string résille de la Tour Eiffel
–
Sur la plage de Maguelone *
peinte par Courbet,
pas une chatte
* plage culs-nus (34)
–
Le rythme récurrent
du saxo-jazz – *
Le bruit des essuie-glace
* d’Anthony Braxton.
–
un sapeur-pompier (de Paris)
court (en banlieue)
sous la pluie
(C’est vrai
qu’il ne craint pas l’eau !)
–
Ce soir
le soleil sur sa page
c’est tout
–
la photographe
(en jupe courte)
s’agenouille
: prise de terre
–
entre mes pieds
un pigeon, un moineau
: lentilles-carottes bio
–
après l’ondée
seules quelques feuilles
sur le banc
(jardin de l’Hôtel de Ville, 75001, 6/10)
–
Le haïku,
bogue de marron
ouverte
–
Haïku :
pierres –
petit poucet
–
seins nus sous sa veste
elle présente le journal *
entrebâillée
* : Enki Barcaj, 21 ans, Albanie, 2015
–
soir ensoleillé –
la boule d’un lampadaire
la boule d’un pissenlit
–
dans le rétroviseur
de chaque voiture devant moi
le même nuage
–
Amalgamagma
–
Magmamalgame
–
(miam miam…)
–
Créér le haïku,
ou
être créé(e) par le haïku ?
–
(Tanka :)
Avoir tout le temps
pour tout faire
ou pour ne rien faire
Ah, la volupté
de la Grande Vacuité !
–
Bibliothèque pleine,
il s’agit maintenant
de la vider.
–
L’authenticité de la sensation
très justement (/le plus justement possible)
retransmise…
–
Le haïku, c’est l’écriture authentique.
–
une flaque de vomi
sur le trottoir
– Syrie
–
Bachar Dassault
–
De l’Homo Sapiens
à l’Homo Sapions
–
une poussière
affolée dans le courant d’air
au coin d’une marche
(Gare de Lyon, 75012, 7h25, 11/10/15)
–
TGV –
une corneille
atterrit avant nous
en Suisse
–
Le haïku est une « poétique ».
–
(les couleurs de) l’automne
commence(nt) à chapeauter
les arbres
–
l’octobre
coiffe de rouge
l’arbre
–
passant sous un pin :
acupuncture crânienne
–
feuilles et plumes :
octobre
jonche
–
la montagne s’élève
le trait s’estompe
(Avril 2001, d’après des encres de Ion Codrescu)
–
Banlieusards
rentrant par leur train
– feuillages agités
au long de la voie
–
Passer la première eau
pour ôter l’amertume
de l’amer thé vert
–
Somnifrère
–
(Correction – sept. 2012 – Kukaï de Paris n° 70 :)
Cette fourmi :
une fleur
pour noeud-papillon
–
A six siècles de distance,
Saigyô et Senryu (le Vieux)
coïncident exactement :
1118-1190
1718-1790
–
sur la mare
une feuille
– rousseur d’automne
–
Politique de droite :
le patron
a raison ;
Politique de « gauche » :
le patron
a toujours raison.
–
Politique de droite :
le banquier
a toujours raison ;
Politique de « gauche »
le banquier
a toujours raison.
–
Jour gris d’obsèques – *
elle vide une bottine
dans la rue
* : Mo(nique) Coudert, 15/10/15.
–
Le cuir lustré
de mon père – chaque hiver
depuis 15 ans
°°°
(A suivre, 2/2)
Nous étions treize « disciples » à table, au bistrot d’Eustache ce dernier samedi.
Des rires fusèrent, qui t’auraient fait plaisir, nous en sommes assez convaincus, à la lecture de tes textes, à l’évocation de ta vie, de tes traits d’esprit et de poésie, …, Monique.
Chacun put évoquer quelque souvenir ; Françoise Lonquety nous lut un message de Janick Belleau, et de sa rencontre avec Monique et Jacques, son mari. Ben et Thomas, leurs deux fils purent ajouter leurs voix à la nôtre, à la tienne. Marie-Alice Maire nous lut ce malicieux « haïku » de Michel Duflo : « Kukaï au paradis / elle apprend au bon dieu / les règles du haïku », que tu aurais sûrement bien apprécié !
Chacun put lire également quelque haïku de toi. De ceux-ci, j’aimerais encore citer les suivants :
un oeil à droite un oeil à gauche / le monde n’est pas pareil / pour la libellule
: KP 28 du 4/4/2009.
le frelon myope / sur la fleur en plastique / au cimetière
: K.P. 40 du 10/4/10.
L’écureuil écolo / a ramassé les kleenex / derrière l’hôpital
: K.P. 42 du 12/6/10.
Conversations / croisées dans le métro / Vivement La Muette
: K.P. 55 du 25/6/11.
la petite fille / ne sourit pas à ses grimaces / tristesse du clown
: KP 82 du 12/10/13.
Ombres d’hirondelles / sur le mur blanc du matin / Nos sourires croisés
: KP 86 du 8/2/14.
Yeux noirs olive / le corbeau guette les miettes / de ma pizza
: KP 95 du 15/11/14.
Huiles essentielles / d’estragon dans le cou / – Tu sens la salade
: KP 98 du 7/2/15.
L’orage s’éloigne / la tête sur mon ventre / il se rendort
: KP 101 du 30/5/15.
La Loire grise traînasse / Je me dépêche d’arriver / Dernier rendez-vous
Cuvette d’émail / rouillée dans le jardin vide / herbe du chemin
Sur le pot de chrysanthèmes / un superbe papillon / d’anniversaire
On ne voit pas bien / le clown blanc sur les cailloux blancs / du jardin Zen
, où Ben et Thomas ont cru déceler que Monique aurait pu se définir comme ce clown blanc !
Si les fleurs volaient / autour des papillons / ça changerait quoi ?
Ô Bouddha de cinq cents tonnes / serait-ce trop te demander / de me rendre plus léger ?
Dans la maison carrée / où caser mon âme ronde / comme la lune ?
Disparaître ? / Laissez-moi être / un petit érable blanc
Venir de si loin / pour se perdre à jamais / dans la beauté
et, le dernier haïku de ce recueil :
Revenue du bout du monde / celle qui marchait sur la tête / c’était moi
: Mo(nique) Coudert.
°°°
(à suivre : la deuxième partie : le « kukaï » proprement dit.)
Le long de la Seine
des alignements de tentes
du Ministère de l’Economie et des Finances
jusqu’au Quartier Latin…
–
(Paris fin juillet)
tout le long de la Seine
des migrants Africains
par centaines de tentes
–
ces étrangers
qui viennent s’échouer
sur les bords de la Seine
(sous leurs kilomètres de tentes…)
–
ceux qui s’échouent
tant et plus
au fond des mers…
°
(Une antho. :)
Des trois lignes
en nausée
de trois lignes…
°
dernier jour de juillet
les bambins
d’un centre de loisirs
dans une flaque d’ombre
°
un canard
plaqué
au sol…
°
l’amenuisement inexorable
de l’épaisseur des rouleaux
de papier-cul
(Ce qui ne varie jamais)
l’extension du domaine
de mes livres…
la solution :
transformer mes livres
en P.Q ?
°
premier mercredi d’août
un bon morceau de lune
traverse
la fenêtre de la chambre
(Millau, 5/8/15)
°
après la vie ?
ben quoi :
rien !
°
Télévision Française :
Faire passer les comiques
à 2 heures du matin
: pas vraiment drôle !
°
La croix des cathos
martèle à l’humain :
t’es là pour en chier !
°
se regardant dans la glace
elle s’envoie un baiser
°
laissant derrière lui
le haïku –
et des milliers de papillons-haïku
°
« je vais t’en mettre une »
: l’affection en cinq doigts ?
°
ballotage –
les soubresauts des gens
dans la charrette de foin
°
Merlin,
le canari muet
envolé cet été
–
Merlin
parti pour le paradis
des canaris,
le silence encore plus grand
de la salle à manger
–
l’absence définitive
de Merlin, canari,
compagnon de haïku
–
(Duilien :)
l’absence de la cage –
l’absence du canari
°
Nouvelle pièce de théâtre
promise à un brillant avenir :
Les Précieuses Testicules
°
un des légumes
préféré des tortionnaires :
l’épinard haché (?)
°
Faire un tour d’oeuf rance…
°
Quand retirer un mot du haïku
permet de mieux « visualiser » la scène qui s’y produit…
Essayez !
–
Qui vous oblige
à remplir votre haïku
à ras-bord ?
°
Douze fauteuils roulants
devant les champs de batailles napoléoniennes :
télé à l’Ehpad.
°
toute en rondeurs
idéalement situées,
elle fait tourner plus d’un oeil !
°
seul
comme un point
sur un i
°
Il ne pensait pas
faire de l’autoroute
un objet littéraire :
l’autoroute
tire la langue
à la vitesse
°
Un a(m)phorisme…
°
Persev/errare
–
Diabolic/umanum
°
Le haïku ?
: beaucoup de bruit
pour peu !
°
(5-7-5, si on veut… :)
En (grandes) vacances,
je me refais une santé,
je lis du Desproges
–
me marrant tout seul
sur la terrasse :
la folie Desproges
–
(ce balcon
encore à l’ombre
où je lis
et me marre
avec Desproges
mort
et enterré…)
–
Non seulement je lis Desproges,
mais en plus je le recopie,
grandes vacances
–
Avant la cure de raisin
du mois de septembre,
une cure de rire
au mois d’août :
avec Desproges
°
Lire
pour bien lisser
le temps
°
Le son de la « vraie » vie :
le court bruit d’une scie
dans Castillon, le onze août
à treize heures cinquante-deux
–
La première cigale
(qui monte jusqu’à moi)
(à) 14h18
°
Levant mon verre
vers l’horizon :
« Cheers ! »
–
Finir la bière
avant que le soleil
ne finisse de manger la table…
°
On dirait qu’un moteur tourne en rond –
sueur sur un front du onze août
°
regardant
vaguement
ce cimetière marin
°
Un camion Chierici
(à Menton)
°
surpris à lire
sur l’ordonnance :
mézigue, 67 ans.
°
Cet ex-président
de l’inculture notoire ,
ce sark(o)-veau-d’or…
–
Sarko, critique littéraire ! :
après Madame (des galeries) de la Fayette,
voici Hemingway !
(en 2015)
°
Dans le village
je croisai
un fil d’araignée
°
premier à tester mon pastis :
un moustique
mort
°
le
ha!
sard
°
Les scélé rats
qui accouchent
de lois scélé rates…
°
Journée des gauchers,
aujourd’hui –
et je n’lai su qu’à 21 heures !
°
SVP, ôtez le sentimentalisme du haïku (!)
(où il n’a pas sa place !)
–
(tanka ? : )
sentimental
à la moi-l’noeud !
°
l’étang,
ce rond dur…
°
Qu’est-ce que j’ai fait au soigneur
(pour mériter ça) ?
°
(Après la boulimie),
reste-t-il des boulimiettes ?
°
dans le train
elle se titille
un mamelon
–
rêve suivant
°
les moustiques
ont appris
le silence
ou bien
mon oreille
…
°
Le haïku
devrait (r)éveiller
le lecteur ;
le 5-7-5
m’endort
°
au milieu de la sieste
un grand coup sur mon dos
» – Saloperie de mouche ! »
°
Elle descend en voiture
vers là-bas –
je regarde
aussi vers là-bas
– les fourmis entre mes pieds
d’un côté ou d’un autre
°
les heures plantes
°
De nouveau la pluie
– intermittente
(mais qui ne pointait pas au chômage)
–
pluie
intermittente –
– Pôle-Emploi
°
(5-7-5-+ :)
« imagine-toi
le roi et le prix Nobel
de littérature,
croa, croa, croa… »
: Katarina Mazetti, in Entre Dieu et moi, c’est fini, Babel-Gaïa, 2007, p. 130.
°
Cessons d’être des lèche-haïculs !
–
N’oeuvrer qu’à la moelle du haïku !
°
De nouveau
en faire de moins en moins
…
aboutir
°
Le haïku
n’est pas un projet d’avenir
le haïku
est un présent,
un passé (tout) simple,
à peine sec
°
Pour éviter les maux de tête :
Ricarbonate ?
°
« Tu ne tueras point. »
– Où ça ?
– Où ça ?
°
(j’ai vu)
le sexe rose
d’un pou
entrer dans sa pou(illeus)e
…
–
Un coccineau
grimpe sa coccinelle :
doc. de cul ?
–
un tortu
grimpe sa tortue
ad hoc
(de cul ?)
°
Une opi-gnon
–
L’opinion ses meuhs !
°
une mouche à moto
ce matin…
°
grosse tuile ? :
le marbre de la table
(du balcon)
cassé
°
une forte dispute conjugale
et
les roucoulements de deux pigeons
°
le troubli
°
homme
mur
homme
–
Tous ces pays
ont-ils la nostalgie
de la Grande Muraille ?
–
La méditerranée
(entre autres mers) :
quel pastis !
–
contemplant
vaguement
ce cimetière marin
–
du bon côté
de la manche
°
le sommeil si long à venir….
le si long sommeil avenir…
°
dehors l’azur bleu retentit
–
les bleues simagrées de Provence
… et les simagrées de canard(s) ?
°
dé
cor
tiquer
°
Qu’est-ce que ça singifie ?
°
richerche
°
fenêtre ouverte
le premier bruit
un tsi tsi
°
le haïku ?
:
ni plus °
…
° : nie le plus…
–
débusquer
les petits mots
de trop
–
Faire
le ménage
des mots *
* dans les mots
_
La forme du haïku
doit épouser son sens
(pas l’inverse !)
–
Ce n’est pas de la coquille
que naît l’escargot !
Ce n’est pas du vase
que naît la fleur !
°
La pire entorse qu’on puisse faire au haïku
c’est de trahir son esprit.
°
migrants :
mer
de
°
Le senryû
dévoile
le senryû
démolit
les murs
°
con tem plant
ran tan plan
ra ta pla ti
°
(plis…)
Une mise en slip…
°
jaune
tracteur
brun
°
ralentir
retraite
°
De la raie des fesses
à la raie des seins
ou inversement
: sa griffe-haïku !
°
Bien au centre
l’unique mot :
« autour »
°
Fort de son assertion
qu’il répondait toujours,
j’envoyai mon premier recueil de haïkus
à Kenneth White.
Il s’intitulait : « Haïkus et chemises ».
M. Kenneth White ne m’a jamais répondu.
°
Le haïku
c’est un lingot
juste coulé
°
au bord de la Méditerranée
le ponton de plongée
oscille doucement
(à la mi-journée)
°
ce soir
des chats
à chat
sur des murets
°
le balcon
dûment balayé :
une pièce de monnaie-du-pape
°
Que des lignes principales, dans le haïku !
(Les lignes secondaires ne sauraient y avoir leur place.)
–
Le haïku est une ébauche – que terminera le lecteur.
°
Les nuages se poussent du col
(: Alpes de Haute-Provence, depuis la vallée du Var – Nice-Digne.)
°
Des cascadeurs
Des cascoudeurs
–
Transparence
Transpirances
°
De l’automobile
faire coucou aux passagers
d’un train d’antan
saluer les gens
de deux mondes
qui se croisent
°
Parce qu’ils remplissent un moule,
ils croient faire un bon gâteau ?
°
champignons jaunes
tout le long de la montée
du col Fromage
°
sarbacane,
sarbacabane
sarbacabanane
sarbacabananas
°
Le haïku à un coup –
le haïku qui n’a qu’un coup ?
(: 5-7-5)…
°
Morsang :
Mord(u) jusqu’au sang
jusqu’à ce que Morsang suive…
°
de nouveau
en pleine nuit
l’odeur du pain (s’)épanoui(t)
°
la fourmi
sans crème solaire
ni chapeau
(montée du col Fromage)
°
le train dans un sens
la pluie dans l’autre
– rentrée –
°
Même court, parfois trop long, le haïku !
Haïkiste,
retire ton commentaire
de l’image !
°
dans son quartier,
la lune
°
Dépourvu de mots
il ne put que s’exclamer
Ah !
(deux ou trois fois)
(- pas 5 ni 7 !)
°
dans l’oeil (droit) de la voiture
un clin de soleil
(matin)
°
dans la caresse du fermier
à ses bêtes
la mort
bientôt
°
terrasse de fin d’août
une guêpe
déguste à son tour
les raisins de ma cure
°
marchant sur le chemin
encore troué de flaques
en chaussures de concert…
quelques cris d’oiseaux
°
Ah, moucheron,
que lis-tu de beau
dans mon carnet ?
°
mini(m)haïku
–
trop de mots
tue le haïku
°
Les montgolfières
envahissent le ciel
soir d’août
sur Chaumont-sur-Loire
–
gouttes qui s’élèvent
dans le silence du soir
parfois le bruit des gaz
qu’on remet
–
dérivant lentement
dans le silence du soir
vers la fin de l’août
–
ciel
constellé de montgolfières
parfois le souffle de l’une d’elles
–
La loire, l’étalée…
–
cueillette de mûres –
des montgolfières
dans le ciel du soir
–
le coucher de soleil
a accouché
d’une dizaine de montgolfières
(Chaumont-sur-Loire)
°
Si tu mets « trille »
au féminin,
je t’étrille !
°
Les murs nus du haïku…
–
sans accessoire
sans artifice
sans ornements
sans falbalas :
le haïku nu
/(comme au sortir de son oeuf)
°
au sol
un parallélépipède :
la lune ronde
–
sur la table
près du lit
la lumière
de la pleine lune
–
le temps du marathon féminin de Pékin
la lune a glissé
de la table
au parquet
– premiers cris du coq
–
troisième nuit
que la pleine lune
revient se poser
sur la table
–
un parallélépipède
de pleine lune…
°
(synesthésie :)
un (petit) bruit frais
au Festival des Jardins
de Chaumont-sur-Loire
–
dans un des quarts
du bassin d’eau carré
(du jardin coréen)
un massif de lotus
°
relançant dans la jeune mare
une jeune grenouille
égarée
–
« sauvé la petite grenouille perdue ploc! »
(: Dany)
°
au pied du saule
au bord de la Loire
s’écouler pensées…
°
dernière nuit d’août
toute constellée d’aoûtats
°
sur une poubelle
de Vitry-sur-Seine
« Je suis Charlie »
°
Attiré
vers le vide – joyeusement –
vers le silence absolu,
vers l’effacement…
°
en cre ux
–
en
cre
ux
°°°
°°°
juillet :
°
le bruit de l’aspirateur
s’arrête
un avion passe
–
début juillet
des avions
dans mon couloir
°
ce matin le vent
laisse dormir les feuilles
– un oiseau les secoue
°
devant le verre de pastis
passe une mouche –
premier jour des vacances
°
un coq ce matin –
pondre une préface
–
ce matin le coq,
ce soir la France
en quart-de-finale
–
un dieu vivant
un vieux divan
°
je t’emmerle
dit-il
au pigeon
°
première nuit
table et bancs de jardin
baptisés par la pluie
°
dimanche après-midi –
l’organiste
fait de la pub pour Dieu
°
métro –
les tapis roulants
eux aussi en vacances ?
–
une chose qu’elle ne saura jamais :
où elle a laissé tomber
son mouchoir blanc…
°
du front aux pieds voilée
elle roule sa poussette
et parle au téléphone
°
voyage en voiture :
– pas trop de vent,
derrière ?
°
deux chiens noirs
avec un ballon de foot
– ce soir de petite finale
–
la veille
de la finale de foot,
la pleine lune
°
manif pro-Gaza
: heurts près de la synagogue,
rue de la Roquette
°
orage de grêlons :
en conserver au frigo
pour l’apéro ?
°
« – je ne suis pas en tenue décente… »
: non, tu serais plutôt en tenue « montée » !
°
Allez, les chats !
rendez-vous tous ce soir
passage de l’église !
°
« – J’ai toujours craqué pour le raku ! »
dit une dame
à Saint-Jean-Pied-de-Port
–
un beau Basque
torse nu,
un beau piment rouge
devant son short
°
trois rides
sur le front du président
: un haïku ?
°
sur le couvre-lit
une mouche
et son ombre
°
de la ferme au sommet
puis retour :
le chien de berger
nous ouvre la voie
–
sur la place du village
une crêpe au miel
et aux guêpes
–
l’ombre d’un moustique
dans les toilettes
d’un bistrot du port
°°°
Voici la suite de (18) haïkus écrite lors de la balade-haïku entre Clichy et Asnières-sur-Seine, le dimanche 27 avril 2014, organisées par notre amie Valérie Rivoallon, lors de sa fête-anniversaire :
°
Pour son anniversaire
une visite au cimetière
animalier d’Asnières
(1)
Cimetière d’Asnières –
niche en ciment
du regretté Bijou
(2)
Pierre tombale
« 6 kilos d’amour » –
une tonne de solitude
(3)
sur le marbre luisant de Moon
des pétales de marronnier
tombés
(1)
Chat tigré
recueilli sur la tombe
d’un congénère
(4)
des rires
dans le cimetière aux chiens –
et des chants d’oiseaux
(1)
Pâques de Médor –
entre les pensées violettes
un lapin Lindt
(5)
Soleil d’avril –
un chat joue sur les tombes
de ses congénères
(6)
Pierre tombale
vide et déplacée
« À notre Fantomas »
(5)
Trois minettes
côte à côte
pour l’éternité
(4)
Une sirène
à réveiller les morts –
Ah non !
(5)
Vert jade du fleuve
île flottante
de déchets
(2)
Sammy –
un sapin de Noël
fleurit sa tombe
(7)
Repos éternel
Narcisse sous un blason
sa balle à portée de patte
(2)
Cimetière des chiens –
le sien a fini
à la poubelle
(7)
sous le pont de Clichy
une femme en boubou
devant sa tente Quechua
(1)
Proche du mausolée
de Kiki – la tente
d’une sans-abri
(6)
Chienchiens et minettes
au cimetière d’Asnières –
amours enfouies
(8)
°
Index des auteur(e)s :
(1) Daniel Py
(2) Roselyne Fritel
(3) Jany Haibe
(4) Isabelle Ypsilantis
(5) Monique Serres
(6) Fabienne Caurant
(7) Valérie Rivoallon
(8) Christine Herment.
°
telle une merde ocre / qui tombe du paquet / la purée lentilles corail potimarron
Le si cérébral haïkiste / à contre-emploi !…
Il célèbre / le cérébral / – c’est la cérébrité !
Il peine tant / à faire pénétrer / la poésie dans le haïku / (ou : le haïku dans la poésie) / , ce chantre du / moi-cérébrel-ku !
: il ne baisse jamais / les cérébra / les circonvolutions !
Ah, ce moi-je pensant !
(le haïkiste des circonvolutes cervicales…)
Il jeta son dévoluth cervical sur le haïku…
(… Atterré par tous ces manquements à l’éthique – et à l’esthétique-haïku !… qui prône(nt) simplicité, fluidité, légèreté, naturel*, concret, véracité, discrétion, modestie…)
* cf : La Souplesse du dragon de Cyrille J.-D. Javary, Éd. Albin Michel, 2014, p.233, à propos de la calligraphie : « parvenir, à l’issue d’un long travail, à l’aisance du naturel. »
prisonnier(e) du lasso du silence…
(l’assaut du silence)
cercles avec les bras / en Qigong – / la porte grince / vers l’extérieur
son rouge-à-lèvres /(sur ses lèvres) / comme un sens interdit
Est-ce pour vos fesses / ou pour vos sacs, Madame, / ce siège ?
(gare d’Orly, mar. 8/4)
(Ancien :)
à la sauvette / un jeune délinquant / arracha de ma poche / un Canard Enchaîné
aujourd’hui / le portique du RER / aligne / « éééééééééééééé »
(St-Michel, 8/4)
du bout des moignons sciés / naissent des feuilles : / le vert s’élève //(La terre pousse au ciel)
Avril / Ah, vrilles !
Avril, / Ah, trilles !
Juillet, / ah, grilles !
Décembre, / ah, frilles ! *
* cf esp. : « frio », froid.
sur le parquet / de la salle de taiji quan / quelques pétales blancs (de cerisiers)
Ah, le verbe, / ah, le verbeux, / ah, le contempl(at)eur biblique !… :
Au début n’était PAS / le verbe ! / (: Au début était le NOM !)
On dit NOMMER / on ne dit pas VERBER ! // (On dit GERBER (, cependant !))
Ne pas / moisir-croupir / dans la gangue / de la langue !
pépiements : / bourgeons, feuilles / de l’arbre du ciel…
Quelles buisses ! / Belle cuisson ! /… / bardant l’huisson
Ces haïkus de cerveau(x) / sont à chier !
(Le haïku de cerveau *, ça se soigne ?)
* = (très) souvent un « moi-ku » !
Après de longues investigations, j’en suis arrivé à la découverte suivante : le moi est dans la tête !
Décerner un prix des pires haïkus (du printemps) ? / (: en lice : J.A., I.A.,…)
(: Le Prix « Aïe Aïe Aïe » des pires haïkus…)
(/ Le(s) Prix du « je-moi-ku »…)
Le train part / dans le sens inverse / – des aiguilles d’une montre ?
Avril, / Ah, brille !
Avril, / Ah, prie !
La leçon de Bashô : / À ses fur et mesure / de moins en moins de métaphores, / de moins en moins de « je » / dans ses hokku *
* : voir article de F. Kretz dans « Gong » 43 *
* contrairement aux femmes (plus douées pour le tanka – voire le « tanku » !) et aux « modernes » !
/ Dire Non à la (sur)représentation du moi (: « je », « mon », etc.) dans le haïku… Retourner voir Bashô ! :
Bashô a travaillé sa vie durant à réduire le « je » à sa plus rare occurrence !
le troupeau des herbes / secoue ses crinières…
… En regardant une « mûre », on pourrait penser qu’elle a (effectivement) des yeux (à facettes)… mais de là à penser qu’elle puisse être « myope », il y a un grand pied !
ou bien Mûre Myop(lait)
ou bien Myoplait à la mûre ?…
Ne pas tant dire (dans le haïku) « une myope », que de montrer comment elle l’est : ex : « son nez sur son écran » (?)…
de long en large / il arpente ses haïkus / – accordéon
Penser, c’est s’évader du corps; / Toujours le réincarner !
(/ Réincarner le corps (entier !) du haïku !)
Que tout concoure au haïku ! / le mot de saison itou = / unité (globalité)
– Mon époux s’tasse ! / – On y passe tous !
un silence de mores…
L’espace dans le haïku = / un silence de mores ?
Le bonheur de son « bonjour ! » / ce matin / en bord de Seine
Il mord / les marches du matin
whiffs of waffles / enter the wagon / – wednesday morning
(métro, L.5, 16/4)
(Ancien :)
le vent (d’automne) / pousse la porte grillagée / du jardin vide
le lampadaire / dans l’arbre enfeuillagé / – soirée d’avril
Pâques, / je leur sonne / les cloches…
°
(à suivre : 3/3)