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bleue libellule,
cigale en chaleur
à la sortie des thermes
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du talon aux orteils
le gravillon
traverse la sandale
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lecture nocturne –
le cannage de la chaise
sur ses fesses nues
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heure de l’apéritif –
Patrick Ricard décédé
ce plein août
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« minuscules poussières
englouties par un aspirateur » :
citadins japonais
(sur Arte)
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« Je suis seulement l’ouvreur de fenêtres, le vent entrera après tout seul. »
Jean Giono
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nu
fenêtre ouverte
à trois heures du matin
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m’éveillerai-je
(à l’instant de la mort ?)
du rêve
qu’est la vie ?
la vie
passée comme un rêve
comme un nuage
sur le tableau bleu du ciel
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canicule
sous chacun de ses seins
une petite tache
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les plumes dans la rue :
elles aussi ont l’air
aplaties de chaud
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round and round and round
drowned n’ drowned n’ drowned
: à peur de flots…
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(ancien : 199 ? :)
dimanche matin
sur son toit
un christ hongrois
fixant
son antenne-télé
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sur mon livre
un papillon de nuti
brun
et sa traîne posée
ses deux antennes
alternativement
qui bougent
avant de se renvoler
sous la lampe
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après-midi d’août
abeilles et papillons (se) partagent
la lavande
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au milieu de la route
un paquet rouge et blanc
Fumer Tue
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(ancien :)
août à Paris –
le bruit
d’une fraise
(cf : le kô-an zen du bruit d’une seule main ?)
( : traduction ? nouvelle :)
August in Paris –
the noise
of a strawbedrill
(???)
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(ancien :)
relisant un tanka sur elle me téléphone
(cf Jackie Hardy, p. 65 de Stepping Stones, a way into haiku, Martin Lucas, BHS ed., 2007 :
« out walking alone / just as I think of her / a friend turns a bend »)
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la tête baissée
dans ses pensées
– les aiguilles de pin
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(ancien :)
du bus à chez elles
courant sous l’orage
sandales à la main
(RSA, 1979 ?
cf Matt Morden, in Stepping Stones…, p.79 :
« Sunday morning / the party girls go home / in summer rain »)
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dans le bleu d’août
des baigneurs s’ébattent –
une porte claque
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platane à palabres :
pigeons au-dessous
étourneaux dessus
parfois une plume
sur le soir
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fin août –
sur le crépi du mur
une araignée
trampoline
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le parasol
bascule
par-delà le balcon
– nuit d’étoiles
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quatre heures du matin
sur la table de la cuisine
une miette de pain
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le cordon encore humide
du curiste précédent
– dernier jour aux thermes
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sur le Verdon
des canards
écartèlent * la lune
* / fragmentent / morcellent / démantèlent / gondolent
–
dans la mare
des canards –
la lune
gondol(é)e
–
sur le Verdon
des canards –
la lune danse
–
rivière –
la lune a tant de signes
–
fragmentée,
l’on sait toujours
qu’elle n’est qu’une,
lune
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l’aile dressée
d’un oiseau écrasé
sur la route
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mise au point
sur la libellule
qui s’envole
juste avant le déclic
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nuit :
un livre de haïkus
et un verre d’eau
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(kyôku :)
Si l’auteur figure dans son haïku,
qu’il y soit
(encré)
en creux
, en négatif !
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le kaléidoscope
– en mouvement décroissant –
de la lune
(début de nuit sur le Verdon)
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sur la table
– de nuit –
un chapeau
un verre d’eau
–
sur la table
(cette nuit)
les formes inversées
d’un chapeau
et d’un verre d’eau
–
la si grande immobilité
des objets
cette nuit
(est-ce pourquoi le crayon court,
le crayon peut courir ?)
… et un moteur extérieur
… ou plusieurs,
au loin,
dans l’encore noir…
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le piège des mots…
la sirène des mots…
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l’eau rosée
dans le verre
(on dirait que)
la nuit boit
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(ancien :)
la mise-en-plis
de la factrice
sous la pluie
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les incongruismes-haïku …
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dans les semelles des pieds-nus
des gravillons s’incrustent
– fin (d’) août en Provence
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Cirque de Navacelles –
l’ombre du fil électrique
balaie le pare-brise
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Pour les prochaines vacances :
l’index
en Provence !
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en 2353,
où serai(s)-je ?
–
down 52nd Avenue
all sirens blaring
into the night ?…
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un haïku disparu
tout au fond de la nuit
plop !
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Au musée Jean-Henri Fabre *
un insecte
dans les toilettes ?
* entomologiste (/ Micropolis, la Cité des Insectes, Aveyron.)
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dans la côte
l’odeur des cochons
me fait accélérer
(d’après David Cobb : « pedalling uphill / into the smell / of pigs »,
p.145 de Stepping Stones,…, BHS, 2007.)
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après la mort du père
son message toujours
sur le répondeur familial
/
après la mort du père
son nom toujours
dans le message familial
(cf David Cobb : « day of his funeral / still inviting messages / after the tone »,
in Stepping Stones, BHS 2007, p.151)
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sur les collines
le jeu des champs
et des nuages
( : whatever it may be, and forever changing…)
on hillsides
the game of fields
and clouds
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un arbre taillé
au milieu d’un champ
– pas d’ombre
– pas de vaches
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nuages de poussière :
au dernier bord de l’août *
deux tracteurs
raclent le champ ras
* / au bord de septembre
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retour de vacances
à l’arrière de sa remorque
un cheval hoche la tête
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derniers jours d’août
premiers labours
–
premiers labours
le tracteur retourne
les restes de l’été
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au bord du champ
(en) bord de septembre
des cubes dorés
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sur l’autoroute
un papillon tombe
– fin des vacances
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« chrysanthèmes blancs – »
: le décès * de ma tante
paternelle
(* récent : été 2012
cf Doreen King : « white chrysanthemums – / remembering the little fibs / you told me »
p.177 de Stepping Stones, BHS Anthology, 2007.)
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scellé(e) au ciment du sérieux
( : leur statut / stature / statue !)
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(Bashôtage ?)
la mare avala la grenouille
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se plier
en 5/7/5 ?
– macache !
–
se plier encore
au 5/7/5, ah non :
« bave des Anciens » !
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devanture du luthier :
un sabot
monté en violon
( – : musique folklorique ?)
(rue de Rome, Paris 75008)
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fin août –
le soleil éclaircit
la chevelure du saule
(Les Saules, 94.)
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(cf : « ronflant à l’expir… » :)
il est rare
que ce soit soi
qui ronfle !
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filosofigues
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facette(s) / facétie(s)
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Faites de la lenteur
un bain de guérison
algue s
apesanteur
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Battre froid / Bashô / ?
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