du moine zen Shôtetsu (ou Shôgetsu), 1381-1459 :
7/208 (thème : « Amour, en relation avec « attelage » ») :
furihateshi / ashiyowaguruma / yasurai ni / yukitsukarenuru / koi no michi kana
Un vieil attelage
ses jambes prêtes à s’effondrer
s’arrête pour faire une pause –
épuisé de voyager loin
sur
le chemin
de l’amour
–
12/208 (thème : « Voyageurs traversant un pont ») :
omou koto / shibashi zo iwanu / tabihito no / watarinarawanu / hashi hosoku shite
pendant un certain temps
les voyageurs
s’arrêtent de parler :
si étroit
est le chemin
qui traverse
un pont non familier.
–
21/208 (thème : « Vivant reclus ») :
iwagane no / koke no shizuku mo / kogakurete / oto no kokoro o / sumasu yado kana
Sous la falaise,
l’eau gouttant
sur la mousse
est cachée par des arbres –
mais
son bruit
lave le coeur
de celui
qui loge là
–
27/208 (thème : « Lucioles sur un pont ») :
yamabito wa / taenuru mine no / kakehashi ni / yowataru hoshi to / hotaru to zo yuku
Où les gens de la montagne
ont tous disparu,
du sommet
et de son pont de planches *
maintenant
les étoiles
traversant la nuit
et les lucioles
cheminent
* un pont de corde et de planches suspendu au-dessus d’une gorge montagneuse.
–
31/208 (thème : « Se souvenant ») :
omokage ni / mishi yo no arite / nani ka sen / wasurenu yume o / harae matsukaze
Toutes ces images
d’un monde
d’il y a longtemps –
à quoi bon ?
Vents des pins,
venez souffler
s’il vous plaît
sur ces rêves
non-oubliés. *
* : Variation allusive au Shin kokinshû (1564) par Minamoto Michiteru :
Perdues dans les herbes folles, / mes manches pourrissent sous de dures larmes / deviennent le gel automnal – / comme les vents d’orage dispersent / mes rêves inoubliés. (asajifu ya / sodé ni kuchinishi / aki no shimo / wasurenu yume o / fuku arashi kana)
(à suivre…)