Archive for avril 2017

Chiyo-ni + Harold Stewart (Cercle, triangle, Carré (2)) :

30 avril 2017

De la moustiquaire

j’attache un coin –

la lune des moissons est haute

: Chiyo-ni.

 

Commentaire de Harold Stewart (dans son essai : « On Haiku and Haiga ») :

« Bien que le lecteur occasionnel ou paresseux, habitué à ce que ses poètes fassent tout l’effort d’imagination, puisse ne pas y voir grand chose, le connaisseur japonais reconnaît aussitôt un chef-d’oeuvre. La source de sa délectation réside dans la structure géométrique abstraite produite par le carré de la moustiquaire, le triangle formé quand on en attache un coin, et le cercle de la pleine lune ainsi dévoilée. »

Cercle, triangle, carré :

30 avril 2017

Commentaire de R.H. Blyth sous la calligraphie de Sengai, de « Cercle, triangle, et carré », dans Zen and Zen Classics (vol. 4) de R.H. Blyth :

« Ce sont les trois Formes fondamentales de l’univers : la Divinité, la Nature, l’Humanité. Le Cercle est l’infinité finie, l’a-temporalité temporelle. Le Triangle est la Loi Naturelle, fixe, inaltérable, parfaite dans la Galaxie, et « le grain de sable que l’art meut et transporte. » Le Carré est humain et vulnérable, la forme de la brique (primitive), la maison, le château, la cité, l’état. Le Cercle, le Triangle et le Carré peuvent s’inscrire à l’intérieur et se circonscrire sans chacun des autres, et également à l’infini. Cela nous rappelle les anciens symboles occultes et alchimistes.

Le Docteur Suzuki m’écrit : « Mon interprétation est que le Cercle représente « le Sans-Forme », le « Vide » ou la « Vacuité », où il n’y a pas encore séparation de la lumière et de l’obscurité. Le Triangle symbolise « le début de la forme à partir du ‘sans-forme' ». Le carré est la combinaison de (deux) triangles et représente la multiplicité des choses. Pour faire court, Cercle, Triangle et Carré sont une sortes d’histoire de la création.

Il y a, cependant, une autre interprétation. Sengai peut avoir souhaité synthétiser ici l’unité de tous les enseignements bouddhistes : le Zen, le Shingon et le Tendai.

Le Cercle est le Zen.

Le Triangle est les trois mystères du Shingon, qui sont : le mystère de la bouche, ou les « secrets oraux » ; les secrets corporels ; et le secret de l’esprit (le mystère). Ces trois secrets étant connus comme étant le « Sanmitsu ». Le Shingon enseigne l’unité des trois : oral, corporel et mental.

On peut également considérer le Triangle comme correspondant à la Vacuité, au Phénoménoménalisme et au « Milieu » du Tendai (qui signifie « synthèse » ou « identité »). Le Tendai enseigne l’identité de la Vacuité et de ce monde phénoménal qui est temporel et spatial.

Le Carré est les « quatre « Grands », qui sont les quatre éléments dont se compose le monde : la terre, l’eau, le feu et le vent.

L’idée de Sengai est probablement d’exposer l’unité de tous les enseignements bouddhistes : le Zen, le Shingon et le Tendai. »

 

Compte-rendu du K.P. 125

23 avril 2017

17 personnes présentes à notre kukaï du 22 avril 2017

34 haïkus ont été échangés.
1 haïku a obtenu 6 voix, 2 = 5 voix, 1 = 4 voix, 3 = 3 voix, 3 = 2 voix et 13 = 1 voix.

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Sans voix, mais commentés :

Des aboiements / plus loin dans la rue / – le facteur passe

: Nicolas Lemarin ;

plus / de chants d’oiseaux – / le portable siffle

: Valérie Rivoallon.

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Avec une voix :

Cerisiers en fleurs – / sur ses mains / fleurs de cimetière

: Annie Chassing ;

Cyclamen en fleur / sur son vélo assisté / le facteur vapote

: Marie-Alice Maire ;

dans la plaine jaune / la ténacité du vieux / pommier en fleur

: Jacques Quach ;

lunettes de soleil / une larme / trahit son chagrin

: Patrick Fetu ;

marché parisien / les robes à fleurs sentent / le poisson

: Eléonore Nickolay ;

matin de printemps / notre nid enfin prêt / le chant du coucou

: Philippe Macé ;

messagères du printemps – / la radio ne crache / rien de bon

: Eléonore Nickolay ;

panneaux électoraux / derrière tous ces sourires / la même blague

: Philippe Macé ;

plage – / j’y vais à pied / et à poil

: Minh-Triet Pham ;

Quel est cet oiseau / qui reprend le chant des autres / Vaste ciel bleu

: Monique Leroux Serres ;

quelques cierges / au seui ode la morgue / marronniers en fleurs

: Annie Chassing ;

repas pascal / quelques morts se mettent / à table

: Jacques Quach ;

Soudain / zéro voiture. / Un essaim de rollers

: Philippe. Gaillard.

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Avec deux voix :

autour / du cou du chien – / la queue du chat

: Valérie Rivoallon ;

cours de géométrie – / tracer du doigt les courbes / de son corps

: Minh-Triet Pham ;

midi / la secrétaire passe / du Mac au Big Mac

: Patrick Fetu.

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Avec 3 voix :

Maison de retraite, / des jonquilles en photo. / C’EST LE PRINTEMPS

: Philippe Gaillard ;

Papillon de Pâques / Du minuscule sarcophage / l’immense voilure

: Monique Leroux Serres ;

Sur la ligne d’horizon / les colzas plus jaunes / que le soleil

: Marie Barut.

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Avec 4 voix :

Bourrasque – / son éclat de rire / avale des pétales

: Danièle Etienne-Georgelin.

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Avec 5 voix :

premier muguet / glisser dans l’urne / un bulletin blanc

: Marie-Alice Maire ;

qui s’agrippe à l’autre / ce soir / de l’arbre ou du ciel ?

: Daniel Py.

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Avec 6 voix :

Rempotage – / dans les racines de l’olivier / ma terre natale

: Christiane Ranieri.

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Merci à Eléonore Nickolay et à Christiane Ranieri, pour les petites douceurs sucrées qu’elles nous ont fait partager – et à Eléonore pour les petits cadeaux aux vainqueurs : lapins de Pâques et poussins !

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Notre prochain kukaï aura lieu le 13 mai, les suivants, les 3 et 24 juin prochain.

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Compte-rendu kukai.paris n° 124

2 avril 2017

Le 1er avril 2017, le kukaï de Paris s’est réuni pour sa 124e séance. En présence de 22 participants, dont 7 « nouveaux » (: Christiane Bardoux, Olga Bizeau, Anne-Marie Joubert-Gaillard, Evelaine Lochu, Jean-Paul Gallmann, Hervé Le Gall et Philippe Macé), 44 haïkus on été échangés.

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14 ont obtenu 1 (une) voix :

attirance

entre deux arbres

le jardin fleurit

: Philippe Macé ;

Centenaire –

dans le plâtre

les gros pouces

de Rodin

: Jean-Paul Gallmann ;

Couleurs du marché

Arôme du pain frais

Une mendiante regarde

: Lise-Noëlle Lauras ;

Dernière lune d’hiver

Vénus couchée sur l’horizon

: Hervé Le Gall ;

ensemble

contemplant les étoiles –

deux moucherons

: Isabelle Freihuber-Ypsilantis ;

Entre Vermeer et De La Tour

« En attendant le thé » *

de Nikosan

: Dominique Durvy ;

* le titre exact de la photographie de Nikosan est : « Calme et sérénité en attendant le bol de thé ».

Femme noire dans son wax *

Aux mille couleurs –

Printemps parisien.

: Anne-Marie Joubert-Gaillard ;

* wax = tissu africain.

Frappée de soleil

la transparence aveugle

sur la vitre

: Nicolas Lemarin ;

la lune de printemps

effleure le vieux cerisier

les oiseaux chantent encore

: Marie-Alice Maire ;

La menthe infuse –

Son odeur impénétrable

Infiniment proche

: Catherine Noguès ;

N’être que soi

si petit dans la montagne

et pourtant être

: Nicolas Lemarin ;

Retour du bureau –

Les fleurs du cerisier

Sont déjà tombées. *

: Christiane Bardoux ;

* reformulé en :

Retour du bureau –

Les fleurs du cerisier

déjà tombées.

Sanisette

Scrutant la porte fermée

Bébé dans sa poussette

: Evelaine Lochu ;

un peu perdu

le seul homme

parmi les randonneurs

: Philippe Macé.

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9 ont obtenu 2 (deux) voix :

audition de danse –

elle s’envole sur scène

mes phalanges se croisent…

: Danièle Etienne-Georgelin ;

au jardin d’enfants,

un vélo abandonné

pour toute présence

: Philippe Gaillard ;

Gonflent le désir

et l’eau du torrent ~

Printemps

: Hervé Le Gall

mi-mars –

les arbres élagués

s’essaient à fleurir

: Valérie Rivoallon ;

Plus de cantonniers ~

Les pissenlits apprivoisent

l’angle des trottoirs

: Marie Barut ;

présidentielles –

le vent prend le journal

pour un torchon

: Valérie Rivoallon ;

°

Printemps –

Traîtrise du vent, mes primevères

chez le voisin *

: Danièle Etienne-Georgelin ;

* Sous l’impulsion de Marie-Alice Maire et de Patrick Fetu, s’il m’en souvient bien, ce haïku a été modifié pour donner, finalement :

Traîtrise du vent

mes primevères

chez le voisin.

°

sous les cerisiers

les souvenirs de la neige

s’envolent au printemps * 

: Philippe Bréham ;

* modifié en :

sous les cerisiers

les souvenirs de la neige

au printemps s’envolent

Tempête apaisée –

j’entends à nouveau le ver

du vieux meuble en bois

: Jean-Paul Gallmann.

°°

8 Avec 3 (trois) voix :

ce premier bourgeon

la vieille dame l’observe –

attentivement

: Philippe Bréham ;

devant le Fuji

le photographe

oublie la photo

: Francis Kretz ;

jacuzzi

un de ses seins

choisit la liberté

: Patrick Fetu ;

première abeille

elle butine les fleurs

du tableau

: Marie-Alice Maire ;

Salon de jardin

épousseter

l’hiver

: Patrick Fetu ;

sur le dos

de la coccinelle

des points de pluie

: Daniel Py ;

Tout le concert

dans mon oreille gauche

le chewing-gum du voisin

: Evelaine Lochu ;

Vent du sud

la paille du smoothie

se fait girouette

: Dominique Durvy.

°

1 Avec 4 (quatre) voix :

Printemps nouveau –

l’araignée tend ses fils

sur le parfum des fleurs

: Daniel Py.

°

1 avec 6 (six) voix :

brume d’avril –

le soleil déguisé

en pleine lune

: Jacques Quach.

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Bravo et merci à tous les participants !

Notre prochain kukaï se tiendra le samedi 22 avril

(même lieu, même heure),

le suivant : le 13 mai.

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