SABI : Vieux / Solitaire. Une qualité d’images utilisées en poésie qui exprime quelque chose d’ancien ou patiné avec une nuance de tristesse parce qu’abandonné. Une clôture abimée avec des plantes grimpantes anarchiques possède « sabi ». Un piquet de clôture fraîchement peint, non.
SAIJIKI : Index saisonnier. Liste de sujets de saison à utiliser dans le renga ou le haïkaï. Chaque mot ou expression est souvent illustré(e) avec un poème approprié. Le terme moderne est KIYOSE.
SANGIN : Renga écrit par trois auteurs.
SEDÔKA : « Poème à début répété. » Vieille forme de versets utilisée au Japon au VIIè S., qui consistait en strophes assorties, utilisant une méthode de questions et réponses pour révéler des devinettes. La structure formelle était de 5/7/7 et 5/7/7 unités sonores. On considère le SEDÔKA comme le précurseur du renga, à cause de ses méthodes d’enchaînements.
SENKU : Renga d’un millier de chaînons. En pratique, c’est une composition de dix HYAKUIN (renga de cent liens) combinés en un seul poème.
SENRYÛ : Pseudonyme du poète le plus célèbre qui organisa des MAEKUZUKE (concours d’enchaînements). Ce nom a été donné à ce genre en son honneur. Parce que haïkus et senryûs sont écrits sous à peu près la même forme, traitent souvent des mêmes sujets – et ordinairement par les mêmes auteurs -, de grands débats se sont ensuivis pour savoir lequel est lequel. Pendnat une époque, aux USA, on considérait que les senryûs étaient des haïkus défectueux. De nos jours, si on doit différencier, la forme du senryû est satirique, visant à fustiger le ridicule, se moquer d’attitudes humaines, en opposition avec le monde sublime et profond de la nature dans le haïku. Certains éditeurs anglophones firent l’erreur de désigner tous les haïkus qui mentionnaient des êtres humains par le terme de senryû. Au Japon, la distinction est censée êtreplus facile à établir parce que tous les haïkus contiennent un mot de saison : le KIGO, et que les senryûs ne le devraient pas, mais beaucoup en ont quand même (!) Les haïkus sont publiés avec le nom de leur auteur, contrairement au senryûs, qui restent (le plus souvent) anonymes.
SHAHON : Texte manuscrit, soit original, soit en fac-similé.
SHAREFÛ : Style spirituel. Nom donné au style de Takarai Kikaku, après la mort de Bashô. L’esprit vif et les capacités impressionnantes d’écriture de Kikaku rendirent son oeuvre populaire auprès des masses, mais il resta plus connu en tant qu’élève de Bashô.
SHASEI : « Sketch pris sur le vif ». Principe poétique préconisé par Masaoka Shiki, qui recommanda que le poète utilise une langue simple, précise, sans « harmoniques », ni « strates », ni jeux de mots. Bien que Shiki n’admirât pas l’oeuvre de Bashô, il maintint seul – et favorisa – ce style de légèreté (KARUMI) préconisé par Bashô. Ce genre de perception et d’écriture peut être vif et fortifiant si on l’emploie occasionnellement, mais son sur-emploi provoque des haïkus ennuyeux, comme l’a prouvé Shiki.
SHIBUMI : L’essence de la beauté ou de l’élégance sous sa forme minimale. Un objet SHIBUMI peut paraître simple, mais il gratifiera l’observateur de profondeurs cachées. SHIBUMI est la simplicité cachant la complexité.
SHIKIMOKU : Livre de règlements. Contenant les règles et directives pour la composition du renga ou du haïkaï.
SHINKU : En étroite relation. Deux strophes reli&ées par des images qui s’imbriquent étroitement. Le contraire de SOKU.
SHIORI : « Courbé / désolé / tendre ». Qualité délicate, pathétique, concernant une image qui requiert une observation sensible. C’est un terme majeur pour l’étude des oeuvres réalisées par Bashô et son école.
SHÔMON : Nom de l’école de renga de Bashô.
SHOORI : La première des quatre pages sur lesquelles on écrivait le renga au Japon. Imaginez une feuille de papier pliée en quatre. Sur les première et dernière pages il y avait six strophes, et sur les deux se faisant face, au centre, il y avait douze strophes sur chacune.
SHÛ : Recueil. Anthologie de poésie au Japon. Terme récemment tombé en désuétude.
SHÔFÛ : Le style correct. Nom de l’enseignement de Bashô qui mit l’accent sur une manière profonde, révérencieuse de se relier au monde en ayant cependant un humour bienveillant et quelques singularités emplies de sagesse.
SHÛKU : Terme qui indique les strophes d’un lien remarquable dans un renga. Fondamentalement, c’étaient des versets dignes de figurer dans une anthologie.
SOBIKIMONO : « Choses qui s’élèvent ». Classification pour des images de « choses qui s’élèvent », telles que les nuages, la brume, ou la fumée.
SOKU : Versets reliés de manière lâche. Deux versets dans lesquels le saut d’idées de l’un à l’autre a été oublié ou n’a peut-être jamais été fait.
SÔSHI ou ZÔSHI : Terme ancien qui a toujours désigné le papier fait spécialement pour la composition et l’écriture.
SONO MAMA : « Tel que c’est ». Présenter une image sans fioritures ni embellissement.
(à suivre : « T »…)