°
(Kyôbun) :
Haïku :
ne pas en rajouter dans l’émotion, dans l' »émotionnalisme », dans la sentimentalité, le sentimentalisme…
rester « discret », « pudique », « voilé », « léger », sensible mais « subtil » avec ses propres émotions (et celles du lecteur ?). Ne pas chercher non plus ce genre d’effet d’affect…
°
submergées les digues 5-7-5,
mais l’esprit de l’eau…
°
la marée était bulles…
°
vieillissant,
ne s’arrangeant pas le portrait
…
–
il avait cru
pouvoir devenir beau
en vieillissant
– désillusion
–
Il avait cru
pouvoir s’arranger
le portrait
avec l’âge
– macache macaque !
–
glace(s) sans fond(s) de teint !
–
ça ne s’arrange pas
en vieillissant
m’affirment ces miroirs
–
miroir
ou
rides, ô ?
°
l’hiver
les mouches
(s’en) reculent
s’encoconnent
au chaud du bois…
°
écrire est le centre du nombril du stylo
°
le jour
passe par la fenêtre
tout en douce
et vient dérober
l’ombre
°
deux soeurs pénétrèrent dans le bar
les verres
se turent
(2006 ?)
°
(Kyôku) :
Etudier les techniques des liens du renku
pour maîtriser ceux du haïku.
–
le kireji étant le pivot (central) du haïku.
°
(Kyôku) :
Evitez que votre haïku
soit une toile
où s’engluent vos mots !
°
(B)
devant le paysage automnal
qui défile
un voyageur coréen
chante a capella
–
(A)
sur son écran
une chanteuse
se déhanche
muettement
(TGV Strasbourg-Paris, 26/10)
°
un avion dans le ciel d’Orly
le trait horizontal
de sa bouche fermée
°
automne déclinant
l’araignée passe de la lumière
à l’ombre
sans sourciller
°
coupures d’ongles orange
la lune curcuma
°
Nous sommes voisins
de la pire espèce (qui existe) :
les hommes
°
haïcoudre
°
Haïkus de formes libres
Haïcoudées franches ?
°
5-7-5 : l’appât rance du haïku
°
train :
Assisoler
: boules quies
°
Evoluhaïku
°
Faire sauter les grenouilles
au présent du haïku
°
haïku in progress
°
Attendant la fin de sa réunion –
le vent souffle
les feuilles volent
(: Virginie, Millau, 27/10/15)
°
L’exploraïku
–
haïku-limites
°
Le haïku n’est pas une poupée gonflable
°
re
lier
°
le crépitement (des mots) de la pluie
sur le (clavier du) toit –
Millau, fin octobre.
°
les parapluies roses *
(ouverts) au-dessus de la rue
– les autres
à dos d’hommes
* : campagne anti-cancer.
–
campagne anti-cancer –
des parapluies roses
ouverts sur la ville
°
« Je veux me souvenir! »
« Je veux me souvenir! »
chante-t-elle au Foyer
(: Les Cheveux-d’Ange, Millau)
–
« Oui, j’ai fait une dent »
dit la vieille dame
jouant au scrabble
–
à la télévision
certains résidents préfèrent
l’aquarium
–
« – Vous n’avez pas fait la sieste ? »
« – Oui, avec les poissons ! »
–
lançant son lancinant leitmotiv
« J’ai mal partout! J’ai mal partout! »
à longueur d’après-midi finissante
–
un couple passe :
trois cannes
pour deux
–
le déjeuner fini,
tourner le fauteuil
vers le paysage rutilant
–
admirant le bouquet
varié d’anémones
sur la table du déjeuner
puis se retirant
à l’intérieur de soi
–
fin du déjeuner
maman
sur le paravent
compte les papillons
–
la bouche ouverte
de l’après-midi
le silence des résidents
–
télévision éteinte –
la bouche ouverte des dormeurs
–
le si lent temps des très âgés
que peu à peu
ils rejoignent
–
les sans pas
peu à peu
rejoignent le temps
–
le temps étal des très âgés…
–
la sieste au Foyer
dehors le bruit
d’une scie
–
la sieste au foyer –
dehors
une tronçonneuse
–
une voisine de chambre :
on dirait un jockey
exhortant sa monture…
°
Pour moi, le 5-7-5
n’est plus un critère,
c’est un balancement
comme un autre
°
corneilles caquetant toutes
Avenue Jean-Jaurès
ce soir du 28
°
devant le paysage rutilant
le voyageur coréen
chante a capella
°
ce soir
des couillettes bio
au souper ?
°
je me souviens
des imposants ciseaux
dont mon grand-père se servait
pour découper ses cuirs
°
quelquefois
la soupape de la soupière
siffle
et libère
un délire de fumet…
°
épucelage : action de se débarrasser de(s) puces
°
sous la feuille repartie
le sec du trottoir
–
la feuille repartie,
le sec du trottoir
°
Déjeuner avec mère au foyer :
elle me récite un poème de Victor Hugo
finissant par :
« demain je serai juste et fort
mais pas aujourd’hui. »
–
le nez vers le ciel
maman dort dans son fauteuil
°
un papillon clair
entre les couleurs chatoyantes
– avant-veille de novembre
–
c’est un régal pour les yeux
– et le coeur,
cette saison dorée !…
°
ginkgo bilobaba…
°
efforçons-nous de marcher
vers les bons haïkus
vers les vrais haïkus
, c’est tout!
°
kôan-nez :
le mot « fumier »
sent-il mauvais ?
–
quelle est l’odeur
du mot « fumier » ?
°
plus de pluie –
plus de parapluies roses
au-dessus de la rue anti-cancer
°
(Bashôtage :)
Mes voisins de Dnipropetrovsk *
comment vivent-ils
ce matin à 5 h 35 ?
* : 6 jours plus tard, je vois (sur W9) l’équipe de Saint-Etienne qui rencontre Dniepropetrovsk en Ligue Europa de football !
°
le jour
tape à la porte
– discrètement
d’abord
°°°°
« Fantaisie arachnéenne »
(: Millau, 30/10/15)
°°°°
Profiter de la grasse matinée –
les salves brèves et répétées
de l’engin
défoncer de bitume
°
paysage rutilant au soleil
le cimetière rempli de chrysanthèmes
°
Bashô ébaubi
devant Matsushima
bégaie « Ah! »
(tel Teishitsu
devant Yoshino!)
°
mes yeux se réjouissent :
courant de gauche à droite du train
–
(Couleurs :)
lisant « La vie du jardin »
assise à son siège –
dehors les cent glorieuses…
(SNCF Millau-Clermont-Ferrand)
–
la lisière de son slip
les forêts hautes en couleurs
– presque tous les saints
–
la lisière de son slip
les forêts chatoyantes
(l’automne sexy)
–
Mitraillant
la vache
mitrayant…
–
Saint-Sauveur de Peyre
Saint-Chély d’Apcher
Saint-Flour – Chaudes Aigues
(en remontant)
: presque tous les saints
–
Tous, hein ?
Ecrivez tous, hein!
–
Tout un tas de bois
au pied d’un tronc
– gueuler
–
toutes plus somptueuses
les unes que les autres –
un pêcheur
tout en bas
–
toutes les couleurs
derrière mes yeux
fermés
–
plein les admirettes…
–
du linge sur une corde
les couleurs du vent
–
l’automne florissant…
–
l’automne rustyle *
l’automne rustile (?)
* : cf. anglais : « rusty » = rouillé.
°
une dérouillée d’automne / automnale
–
dérouillée d’automne
avec vaches *
(blanches)
* = « haïku-kuh » ! (cf. all. : « Kuh » = vache)
–
longue après-midi
à remonter d’en France
par le centre de l’automne
°
les mots s’arrondissent
les mots se polissent…
°
une « théritière » = une (jeune) anglaise de bonne famille (?)
°
dans la forêt
la table moussue
peu à peu
revient
à la forêt
°
le cuir
de mon père
luisant aux poignets *
– quinze ans bientôt
* / luisait ô poignant
°
(Quittant Neussargues, vers Clermont-Ferrand :)
le train suit
les courbes de la rivière
(l’automne érotique)
°
des pigeons volent
de la corde-à-linge
vers l’âne
(paysage passager)
°
la rivière remoue
blanche
(et sombre)
–
l’eau caillouteuse
le rythme (régulier) des roues du train
–
vaches
leurs cornes prises
entre rail
et rivière…
–
le train passe,
les vaches donnent de la corne
–
l’eau tonne ?
(torrent ?)
–
rivière
jonchée
de feuilles
(…)
le train fonce à tout rail
°
Poubelles,
premières compagnes du matin
°
montée du jour –
la lumière de l’arbre
… qui se répand à terre
(Orly, 31/10/15)
°°°