°
on s’arrête dans une grande gare
face au repère U –
le rire sonore d’un ouvrier
derrière la locomotive
(1er nov. , 1 h 20)
°
dénuement
dénouement
°
1er novembre
dès l’aube
un agrégat de contrôleurs
traquant le fraudeur
°
quai d’Austerlitz
le doux roulement des valises
débarquant de la nuit
°
les tiges de fleurs, mâts ;
les fils d’araignée, voiles
°
la toile d’araignée
prend
le soleil
°
dix jours après
l’opération trémalo
testicule droi
°
matin deux novembre :
des haïkus
une gorgée de thé;
des haïkus
une gorgée de thé…
°
des « hélicoptères » ont atterri
sur notre terrasse
2 novembre
°
à trou-du-cul-du-monde,
bien là,
il,
désert
°
pas une feuille
de l’arbre
ne bouge
veille de novembre
°
les feuilles de l’arbre
tombent
colorant la haie
°
le loir
à la nuit
attaque une pomme
°
avançant, avançant
sur ce sentier infini
de haïkus…
–
avançant, avançant,
filant sans cesse sa trace
sur le chemin des haïkus
–
sous la théière :
Haiku volume 2
printemps
–
la bouilloire
se remet périodiquement
en route :
collé aux haïkus…
°
merci pour votre parfum,
chère disparue
de l’ascenseur !
°
repoussons
la corvée
à deux mains !
°
Ces haïjins préférés :
qui pratiquent la plus grande simplicité :
Ryôkan, Hôsai, Santôka,…
°
trente secondes après
qu’ils ont tous appuyé sur leur appareil,
la Tour Eiffel
se met à scintiller
(rue Montessuy)
°
les musiciens
font la pause –
Tchernobal
°
luciole
saisie au vol
haïku
°
ce matin
le soleil un moment
s’allonge sur le bar
°
Dans le haïku,
ce qui n’est pas indispensable
n’est pas nécessaire
°
ce matin
le soleil plonge
dans le pot de confiture
d’abricots
°
une femme
qui ressemble à ma soeur
me regarde
mais ne me reconnaît pas
°
(Exposition Hokusaï, Grand Palais) :
aux expositions
finissant toujours par
se détourner des oeuvres
pour regarder les visiteurs…
–
« Kintoki est une jolie femme
buvant le saké parfumé
du Nouvel An »,
lus-je en me penchant au-dessus de l’épaule
d’une visiteuse parfumée
–
« Oban »,
la fête des morts
aux sombres voyelles
–
« Commis lâchant un pet »
: estampe.
–
le blanc
laissé blanc :
la rivière si pure !
(: « La rivière Sumida : vue panoramique des deux rives ».)
–
Hokusaï à profusion :
il n’est pas resté
à se tourner les puces !
–
quelle belle estampe
de Hokusaï
la belle Ono no Komachi !
–
celle-ci
dans ses baskets
pue des pieds
: visiteuse à l’expo
–
» le lien entre poème et illustration n’ayant rien d’évident… »
–
une femme (très) enceinte
regarde le kakemono
de Zhong Kui l’Exorciste
aux manches bouffantes
croisées devant son ventre
–
(Niki de Saint Phalle, Grand Palais) :
le fréquent pardon
des visiteurs qui se bousculent
à l’expo
–
sortant de l’expo
Niki de Saint Phalle
la pleine lune
de novembre
°
l’ordinateur me change
« ernière émarque » en
« ornière énarque »
°
dans le salon d’Honneur
pour la remise des médailles du travail,
ça sent la naphtaline
–
derrière l’Hôtel-de-ville
où a lieu la remise
des médailles du travail,
les Pompes Funèbres
°
Faire plume de tout vent.
°
rapides, efficaces,
les élagueurs :
feuillages au rectangle
°
le je sous-jacent
(avant le sous-jacinthes) !?
°
De leur vivant
certains s’érigent déjà
leur monument aux mores °
°… pour la France ?
, déjà dressent
leur statue haïkuist(r)e
°
les sonneries
du frigidaire
font un concours
de loquacité
°
quelle merveilleuse odeur
du pain qui cuit dans la machine
une nuit d’automne !
°
la pie
dans l’arbre jaune
fait bouger
chaque branche
où elle se pose
°
« Entre deux assauts
on avait beaucoup de temps
à tuer »
(: M. Rougier, Directeur du Musée de la Grande Guerre à Meaux, à la télé)
°
L’armée coûte à la France
2 milliards par jour
au Mali –
Renflouer la sécu ?
°
elle compte sur ses doigts
non pas les pieds d’un haïku :
les mailles de son tricot
(RER C, 18 h 25)
°
passant le barreau d’une grille
une bulle de savon
se divise
(: ancien -> 11/14)
°
voiture et moto
se sont embrassées
en haut de ma rue –
ambulances de novembre
°
amis
commençant à tomber –
mouches d’automne
°
Cette grande simplicité
de Kyoshi *
aussi !
* 1874-1959.
°
l’acométissage
de Philae
sur Tchouri
les feuilles d’automne
°
quel accueil ! *
l’odeur du pain
une fois la clé tournée dans la serrure
* : « Ah, Quel délice ! » (= d’après Les 33 délices de Jin Shungtan, tard. du chinois par S. Leys)
°
pluie et vent
ce matin l’arbre jaune
continue son effeuillage
°
en bas du toboggan
des feuilles rousses ;
la cloche de Saint-Eustache
–
au pied de Saint-Eustache
l’arbre à trois couleurs *
trémulantes
mi-novembre
* : vert, jaune, roux.
°
larges feuilles de paulownia
à terre –
un avion entre dans un nuage
°
le froid du concombre
pelé dans ma main
– j’éternue
°
un écolier roux
passe sous un arbre
ce 18 novembre
°
sortie de la chèvrerie;
sentir les roses
alignées
°
fin novembre
elle sort son sein dans la rue
(nourrir son enfant)
°
au matin du 21 novembre, naît
un fleurisier
°
le paradis,
est-ce une affaire de
pommier(s) en flirt ?
°
une fête africaine
d’hommes en costumes blancs
et bonnets d’or
°
Dans le haïku,
passer du brouillard
sur les mots…
–
estomper le contour des mots…
/ flouter le haïku
/ embrumer
°
enveloppé
dans son duvet –
approche de Noël
°
le même enfant roux
la semaine suivante –
les arbres de la rue
°
lave
de voitures
coulant
vers Paris
un soir de novembre
°
la Tour Eiffel
passe en revue les nuages –
une péniche
tourne sur la Seine
–
fin novembre clément –
un oiseau chante d’un arbre
la Tour Eiffel scintille
–
la péniche s’arrête
un moment
pour regarder
la Tour Eiffel
scintiller
–
jogging du soir :
s’arrêtant juste
pour prendre une photo
de la Tour Eiffel
–
ce soir
un concert
de sifflets de flics
avant le Pont de l’Alma
–
jouant du sifflet
à qui mieux-mieux
les flics,
place de la Résistance
–
les flics sifflent à tout va –
des mouettes en contre-chant
en contrebas
°
(Du haïku répé-teuf-teuf) :
coups de sifflets coups
de sifflets coups de sifflets
: un carrefour de flics
–
coups
sifflets
flics
–
coups de sifflets
à qui mieux-mieux :
carrefour de flics
°
cinq cris noirs
accroissent le matin
(de) fin novembre
°
sous les voies
cette souris s’en vient
chiper pitance
(allant, venant,
retournant se cacher sous les rails)
°
Il y a les mots
et il y a
tout ce qui tourne autour des mots
: c’est à cela que mon oreille s’affine…
°
dp