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poèmes, etc. Py, mars 08 – 1/3

29 octobre 2010

°

au clou, son ombre

la voix du piano-jazz / dans le nouvel appartement / – premier soir

voix solitaire du piano / le salon tout en cartons

« gêné aux alentournures »

bandes du passage-piétons / bandes du toit en zinc / la pluie

l’un contre l’autre / deux troncs crient / – forêt du Cantal

première à droite : / les magnolias s’élèvent / blanc et rose

Du haïku :

Discerner ! – / En trois vers rythmés, ils font croire à des haïkus qui n’en sont pas ! – / Trois vers ne veut pas dire haïku, loin de là ! – L’apparence – l’appât-rance…

devant un écran vert / un homme seul / comme un ballon

camion de pompiers dans la rue / nuages blancs sur le ciel nocturne

au soleil levant / ses lèvres rouges / – tgv

dans le café / ordinent / des étudiantes

Le lac extra-plat d’Islande / La modèle super-bombée / – pub métro

Le martyre de Saint-Sébastien – / Le ciel du soir zébré de flèches blanches

avec son vélib’ / il entre dans la rame / ligne 2, 7 h 30

café et flan à la main / il monte dans le métro / puis esquisse un pas de sirtaki / ligne 13, 11 h 20

« l’eau se rarifie » – / l’eau se Harrarifie / se Hoggarifie ?

atelier de confection : / déjeunant au coin / de leur machine à coudre

mon nouveau voisin / lui aussi allumé : / 3 heures du matin

d’un toit à un autre / et retour : / après-midi de pigeons

sur le toit / balançant son vieux pain / – festin de pigeons

sur chaque cheminée / de petits chapeaux soutiennent / la couleur du ciel

dimanche matin – / dans l’urne elle glisse / sa carte d’électrice

self-portrait : / sa tête juste / dans le miroir / de la pomme

les pigeons / les avions / le doux bruit de l’ordi

nouvel appartement / et toits et toits et toits

le soleil / perce le soir / pluie de mars

de son balcon / comme moi : / photographiant la giboulée

Du haïku

trop « beau », « joli », élaboré, fouillé, pour êtrehaïku.
Le haïku c’est l’économie des mots
… à mots nus…
Le haïku est un bon exercice pour décoller des mots
– Ne plus croire aux mots…
Le haïku est un bon exercice pour dire de plus en plus avec de moins en moins de mots.
Le 17 « syllabes » n’est (plus) qu’une convention, une taille de moule !

Faire voir / Rendre visible / le plus directement – évidemment possible // C’est ainsi / « tathata »

un RER nommé GARAGE passe

un RER nommé VIDE passe / (31/3)

au coin de la fenêtre / l’oeil orange / et noir / du pigeon

« Forcer » (?) l’esprit à revenir (sans cesse) au corps / à la respiration / au souffle / : réincarner.

sa demande d’asile rejetée, / un jeune sportif Kényen / se suicide / (Paris 75018)

fleurant sans cesse / les meilleurs mots / : chien d’encre

dans mon bout de ciel / ce soir, / un quart de lune couchée

le vent / m’arrache / le paquet de gâteaux / vide

d’une grosse branche sciée : / balançoire

au carrefour / croisé / le feu vert de ses yeux…

faisant chanter d’une pichenette / le verre de cristal

d’une pichenette / les secondes / du cristal

l’enchantement / du cristal / d’un coup d’ongle

s’ouvrant, se fermant, / la porte de l’ascenseur / monte et descend / un arpège

passant par la Cité des Fleurs / la voix des oiseaux / – le presque printemps

(Qi_Gong ? :) / mains au ciel / il brasse l’air / lentement

(Du haïku :)

Le haïku, c’est le poème du silence / du vide / du manque…
Pour plus d’écho, moins de mots…
Henri IV instaura la poule au pot / L’AFH2 prône / le moule aux mots (: 5/7/5) ?
Ce haïku : une mesurette à mots ?
Des mots, je vous en mets combien ? / – pour 17 syllabes !
L’assassin habite au 15 / Le haïku chausse du 17 // Faites du chiffre !
Le haïku a-t-il une taille de moule ?

Se battre contre les moulins à mots ? / – pffui !

Enterrement : / combler / les 17 pieds / du haïku ?

sur son balcon / elle se / châle

du haut de son dimanche / contemplant la rue

pigeons / en haut / des feux

présence : / les gouttes de pluie / sur le zinc / du toit

Sortie du bureau de vote / sur le trottoir : / « Fuck Sarko »

au-dessus du quartier / trois oiseaux se pourchassent / – jour de scrutin

endormie / sur son gobelet de carton / la mendiante

Jeux Olympiques : / Première médaille d’or pour la Chine / au tir tibétain

gouttes sur la vitre : / paysage à la Seurat

sur le trottoir mouillé / pétales blancs / et chewing-gums / – deuxième jour du printemps

autour d’un banc / une kyrielle / de capsules

°

d.(mars 08) – à suivre

Haïkus… Py, mars 2010

12 avril 2010

°°°

zoeufs écrasés
au milieu d’un passage
protégé

lundi matin –
il regarde son sein
de haut

(1/3)

°

Tai-Ji in the park
the first sun of March
rubs my back

Tai Chi au parc :
le premier soleil de mars
dans mon dos

°

gorge déployée :
la femme très enceinte
de l’ami

(→ 2/3/10)

de proche en proche
ce rire traverse
le salon de coiffure

la cloche sonna un coup
c’était l’heure de mon rends-toi

(kyôku :)

le haïku
est un éclat
(de vers)

(2/3)

°

tout au long du couloir
le pas du boiteux,
le morceau de jazz

(métro, Lyon, 3/3)

°

(kyôka ?)

tourner
retourner les mots *

: (la) terre arable
du haïku

* pour la meilleure expression

°

elle commence à ronfler
en deux coups :
rythme de croisière

(4/3)

°

dans la nuit
sans sommeil
la force
de la pendule

livres
et verre d’eau :
la nuit blanche
et noire

Matthieu Ricard, dans Plaidoyer pour le bonheur, Pocket n° 12276, p.276/7 :

 » « Restez en contact avec vos sensations ! » prônent les colporteurs du
sentiment de l’importance de soi dans notre société. Nos jeunes ont absorbé ce
message et ils y croient, de sorte que l’on a produit une génération de
narcissiques dont la principale préoccupation, et ce n’est pas surprenant, est
de savoir comment ils se sentent ». (M. Seligman, Authentic Happiness). Or
passer son temps à prêter attention aux moindres réactions de notre moi, être
aux petits soins avec lui et n’avoir de cesse que d’exaucer ses moindres désirs,
voilà la recette assurée du mécontentement.  »

… et de l’anti-haïku !…

son sein si rond
entre deux boutons
de chemisier

(5/3)

°

un très beau q
sur le quai
retour de vacances

ouah
quel cul qu’elle a !
– quai de vacances

°

après les inondations
dégoulinent
les pieux sentiments

°

cette nuit
sans ronflements
lac calme

(synesthésie ?)

ce matin
prendre en photo
le son des chaussures
au vent

I thinkgo biloba
I geckgo biloba

against the blue of the sky
the pale yellow of my glass of wine

sur le bleu du ciel
le blond du verre (de vin)

dans l’après-midi
rayé de soleil
passe un moteur

– frais avril

(6/3)

°

Qi Gong au parc
gouttes du nez

Au coin de la rue Duc
une affiche pour
 » Le plus grand salon de l’érotisme  »

: à rebaptiser rue Ducu ?

(75018, 9/3)

9 mars –
Palavas-les-flo
cons

le quaotidien

une caoquille

(9/3)

°

entre les pavés,
le ciel glacé,
gare de l’est, 10 mars

l’hiver s’étale –
entre les pavés
le ciel glacé

(10/3)

°

(Haïkoucher)

les oreilles
d’un oreiller
dressé

(→ 12/3-4)

( À cette allure py/paul : )

Parc Monceau :
Croisé à 7 à l’heure
un homme qui ressemble à
Michel Jazy

– ou à Claude Lelouch ?

( échauffement :)

Appuyé au tronc
d’un gros platane
un homme
sur un pied

Dommage qu’en courant
elle balance ses mains
à hauteur de poitrine !

Au milieu de l’île
un saule

matin frais à mi-mars :
les volutes de l’arbre

le gazon s’emplume

elle court vers le parc,
en retard au travail

( d’hier aujourd’hui :)

retour du parc :
passant sous ma fenêtre d’étudiant
puis
sous celles de mon professeur

E-ski-ss ?

retour de vacances :
Parisienne très bronzée
tirant son attelle

°

(haïkuisine :)

aujourd’hui
la théière
trop culottée

°

faire rouler le silence
sous les doigts
sous la plume …

le faire naître ?

°

« La vraie photographie » selon Izis:

« Le bon portrait photographique est celui où seul l’homme photographié nous intéresse. Le photographe a su s’effacer complètement. »

– à transposer au haïku !

°

petite parisienne
son bout du nez tout rouge
à la mi-mars

(12/3)

À une belle femme
rousse en haut
brune plus bas
cette ébauche
de poème

(métro, ligne 3, le 12/3, vers 13 heures 40)

°

Chacun chez soi,
les ronflements seront
bien gardés.

tordre le cul
aux idées ressoues

ballerine
elle saute
dans le métro

(l.13, 13/3)

métro –
sur son violoncelle
son chapeau

(l.6, 13/3)

il regarde
l’ampoule
nue
au plafond

(rue de Wattignies)

mars gelé –
un ventilateur
sur le trottoir

fin de soirée –
de sa patinette
il se casse la gueule

elle ne cache
que le bout
de ses seins
– pourquoi ?

(13/3)

°

sur un scooter :
« On a marché sur la lune »

volutes roses
de vomi
dans les toilettes d’un pub

– saturday night beaver

dancing :
une paille fluo
entre ses seins

(tanka)

espérant toujours
que sa fenêtre
me ferait
un clin d’œil ?

– ô désillusion !

(Izis)

contre un gros tronc
les deux amants
d’Izis

– quai de Seine

(14/3)

°

le pain qu’on rompt
un orage éclate

mi-mars
un bonjour à la femme
un bonjour à son chien

mi-mars
ce matin les oiseaux
ont la voix du soleil

(15/3)

°

des pétales de roses
sur les paupières
de grand-mère

le voisin du dessus
grince
(ir)régulièrement

(16/3)

°

la porte du train
ouverte,
les voyageurs
se répandent
dans la ville

(Reims, 17/3)

°

pizzicati
de contrebasse
ses seins à contretemps

(19/3)

°

(haïku long :)

les percussions de la pluie
sur les toits environnants :
le premier jour du printemps

la pluie
danse sur le toit
– premier jour du printemps

(20-29/3)

« un authentique esthète (est)
solitaire »
: lune d’automne

(d’après R. Sieffert, p.146 de Le Sac à charbon de Bashô, POF, 1993)

la même femme qu’hier soir
cette ombre noire
qui passe dans la rue ?

– printemps

rue de la Ferme
le chant d’un merle –
premier jour du printemps

(Vitry s/Seine)

sur ma chaussette à sécher
un long cheveu blond
premier jour du printemps

les feuilles du palmier
vibrent-luisent
à pluie-vent
– première nuit du printemps

danse avec la pluie
première nuit du printemps

le long d’un fil barbelé
un rameau en bourgeons
– premier jour du printemps

(20/3)

°

après l’amour
elle se lève pour
manger une banane

(21-22/3)

°

(Et qu’ça rime !)

assis à la terrasse d’un café
je rêvasse
au Tibet…

(En Sarkozie :)

des noms d’oiseaux
fusent :
printemps politique

(22/3)

°

un oiseau
bouscule l’aube –
jeune printemps

tai ji (au parc)
une corneille apporte à l’arbre
des rameaux

(haïkuisine :)

un bloc de glace pure :
dégivrage de printemps

(23/3)

°

entre les rangs des vignes
luisent
les plastiques protecteurs

arrivée du train
un duvet touche terre

(24/3)

°

lire sa déclaration :
cerf printanier

se refermant
le canapé fait
« bonjour ! »

(25/3)

°

aujourd’hui
le puzzle
au poil

(26/3)

°

printemps –
une flûte par la fenêtre

annonçant Dormans,
le contrôleur
nous réveille

(kyôku)

supprimer les distances
du réel
aux mots

le long de la locomotive sale :
« ARIEL BONUS SKIP LE CHAT »

(29/3)

°

une mère d’élève
m’annonce l’arrivée des hirondelles
– veille d’avril

(29-30/3)

°

Mettre leurs robes trempées
Ah, quelle chaleur !

(a + M ? → 30/3)

°

elle retient
du bout de ses doigts
sa jupe légère

(- hyper de gambettes)

descendre la rue
au soleil couchant –
veille froide d’avril

veille fraîche d’avril
jonquilles au coin de la rue

*

veille fraîche d’avril
des jonquilles
rue de la Jonquière

(75017, 31/3)

°°°