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au clou, son ombre
la voix du piano-jazz / dans le nouvel appartement / – premier soir
voix solitaire du piano / le salon tout en cartons
« gêné aux alentournures »
bandes du passage-piétons / bandes du toit en zinc / la pluie
l’un contre l’autre / deux troncs crient / – forêt du Cantal
première à droite : / les magnolias s’élèvent / blanc et rose
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Du haïku :
Discerner ! – / En trois vers rythmés, ils font croire à des haïkus qui n’en sont pas ! – / Trois vers ne veut pas dire haïku, loin de là ! – L’apparence – l’appât-rance…
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devant un écran vert / un homme seul / comme un ballon
camion de pompiers dans la rue / nuages blancs sur le ciel nocturne
au soleil levant / ses lèvres rouges / – tgv
dans le café / ordinent / des étudiantes
Le lac extra-plat d’Islande / La modèle super-bombée / – pub métro
Le martyre de Saint-Sébastien – / Le ciel du soir zébré de flèches blanches
avec son vélib’ / il entre dans la rame / ligne 2, 7 h 30
café et flan à la main / il monte dans le métro / puis esquisse un pas de sirtaki / ligne 13, 11 h 20
« l’eau se rarifie » – / l’eau se Harrarifie / se Hoggarifie ?
atelier de confection : / déjeunant au coin / de leur machine à coudre
mon nouveau voisin / lui aussi allumé : / 3 heures du matin
d’un toit à un autre / et retour : / après-midi de pigeons
sur le toit / balançant son vieux pain / – festin de pigeons
sur chaque cheminée / de petits chapeaux soutiennent / la couleur du ciel
dimanche matin – / dans l’urne elle glisse / sa carte d’électrice
self-portrait : / sa tête juste / dans le miroir / de la pomme
les pigeons / les avions / le doux bruit de l’ordi
nouvel appartement / et toits et toits et toits
le soleil / perce le soir / pluie de mars
de son balcon / comme moi : / photographiant la giboulée
–
Du haïku
trop « beau », « joli », élaboré, fouillé, pour êtrehaïku.
Le haïku c’est l’économie des mots
… à mots nus…
Le haïku est un bon exercice pour décoller des mots
– Ne plus croire aux mots…
Le haïku est un bon exercice pour dire de plus en plus avec de moins en moins de mots.
Le 17 « syllabes » n’est (plus) qu’une convention, une taille de moule !
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Faire voir / Rendre visible / le plus directement – évidemment possible // C’est ainsi / « tathata »
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un RER nommé GARAGE passe
un RER nommé VIDE passe / (31/3)
au coin de la fenêtre / l’oeil orange / et noir / du pigeon
« Forcer » (?) l’esprit à revenir (sans cesse) au corps / à la respiration / au souffle / : réincarner.
sa demande d’asile rejetée, / un jeune sportif Kényen / se suicide / (Paris 75018)
fleurant sans cesse / les meilleurs mots / : chien d’encre
dans mon bout de ciel / ce soir, / un quart de lune couchée
le vent / m’arrache / le paquet de gâteaux / vide
d’une grosse branche sciée : / balançoire
au carrefour / croisé / le feu vert de ses yeux…
faisant chanter d’une pichenette / le verre de cristal
d’une pichenette / les secondes / du cristal
l’enchantement / du cristal / d’un coup d’ongle
s’ouvrant, se fermant, / la porte de l’ascenseur / monte et descend / un arpège
passant par la Cité des Fleurs / la voix des oiseaux / – le presque printemps
(Qi_Gong ? :) / mains au ciel / il brasse l’air / lentement
–
(Du haïku :)
Le haïku, c’est le poème du silence / du vide / du manque…
Pour plus d’écho, moins de mots…
Henri IV instaura la poule au pot / L’AFH2 prône / le moule aux mots (: 5/7/5) ?
Ce haïku : une mesurette à mots ?
Des mots, je vous en mets combien ? / – pour 17 syllabes !
L’assassin habite au 15 / Le haïku chausse du 17 // Faites du chiffre !
Le haïku a-t-il une taille de moule ?
Se battre contre les moulins à mots ? / – pffui !
Enterrement : / combler / les 17 pieds / du haïku ?
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sur son balcon / elle se / châle
du haut de son dimanche / contemplant la rue
pigeons / en haut / des feux
présence : / les gouttes de pluie / sur le zinc / du toit
Sortie du bureau de vote / sur le trottoir : / « Fuck Sarko »
au-dessus du quartier / trois oiseaux se pourchassent / – jour de scrutin
endormie / sur son gobelet de carton / la mendiante
Jeux Olympiques : / Première médaille d’or pour la Chine / au tir tibétain
gouttes sur la vitre : / paysage à la Seurat
sur le trottoir mouillé / pétales blancs / et chewing-gums / – deuxième jour du printemps
autour d’un banc / une kyrielle / de capsules
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d.(mars 08) – à suivre