Posts Tagged ‘Onitsura’

20 HAIKU d’hiver + 3 de printemps – OISEAUX et ANIMAUX – Blyth – p.1256-1265

13 juin 2011

°
(p.1256 :)

la chauve-souris
vit cachée
sous le parapluie cassé

Buson

après avoir porté l’eau salée,
le pêcheur rentre chez lui,
laissant là les pluviers

Onitsura

°
(p.1257 :)

les pluviers de la côte
jouèrent,
mouillant leurs pattes

Buson

la lune à l’aube ;
les pluviers de la côte
s’évanouissent au loin

Chora

lavant une casserole –
ridules sur l’eau :
une mouette solitaire

Buson

°
(p.1258 :)

les oiseaux d’eau;
femme dans un bateau
lavant de jeunes légumes verts

Buson

oiseaux d’eau ;
au milieu d’arbres desséchés,
deux palanquins

Buson

un sanctuaire;
des oiseaux flottent endormis;
les lumières lointaines des jardins

Shiki

°
(p.1259 :)

l’oiseau aquatique,
bec dans son poitrail,
dort en flottant

Ginkô

l’oiseau aquatique
a l’air lourd –
mais il flotte !

Onitsura

°
(p.1260 :)

la poitrine
de l’oiseau aquatique
rencontre son reflet

Mahara

l’air sur le visage de la sarcelle d’hiver :
« j’ai fait du tourisme
sous l’eau ! »

Jôsô

le jour se lève ;
la voix des canards sauvages
entoure le château

Kyoroku

°
(p.1261 :)

la mer s’assombrit
la voix des canards sauvages
est vaguement blanche

Bashô

vagues de chaleur au printemps ;
un insecte inconnu
vole blanchement

Buson

°
(p.1263 :)

le bruit de la chauve-souris
volant dans le fourré
est sombre

Shiki

le bébé,
quand on lui montre même une fleur
ouvre la bouche

Seifu-jo

le jeune coucou
appelle ses parents
d’une voix jaune

Issa

le roitelet
gagne sa vie
bruyamment

Issa

°
(p.1264 :)

le roitelet gazouille –
mais devient adulte
de toute manière !

Issa

Voyez ! cette tombe solitaire
avec le roitelet,
c’est toujours ici !

Issa

°
(p.1265 :)

l’holothurie :
où sa tête, où sa queue ?
Dieu seul le sait

Kyorai

ne faisant absolument rien,
l’holothurie a vécu
huit-mille ans

Shiki

°
(p. 1266 : ARBRES ET FLEURS : à suivre…)

23 HAIKU d’hiver – Blyth – p.1211-1218

13 juin 2011

°
(p.1211 :)

pourquoi
certains glaçons sont-ils longs,
d’autres courts ?

Onitsura

Le bouddha sur la lande ;
du bout de son nez
pend un glaçon

Issa

°
(p.1212 :)

tempête d’hiver ;
la voix de l’eau qui jaillit
déchirée par les rochers

Buson

la tempête d’hiver
se cacha dans les bambous
et s’immobilisa

Bashô

la tempête souffle :
le visage péniblement bouffi
de quelqu’un

Bashô

°
(p.1213 :)

comme si elles touchaient une tumeur,
les branches tombantes
du saule

Bashô

rafale froide ;
de petites pierres grattent
les planches du toit

Buson

la tempête d’hiver
souffle de petites pierres
sur la cloche du temple

Buson

°
(p.1214 :)

tempête d’hiver sur la lande :
traversant sur les pierres
de la rivière

Buson

tempête d’hiver ;
on voit très clairement
les petites pierres du champ

Buson

le soleil brille clair
sur les cailloux
de la lande desséchée

Buson

écrivant un poème sur une pierre,
puis passant –
la lande desséchée !

Buson

morne et déserte,
le soleil sombre derrière les pierres
sur la lande desséchée

Buson

étincelles sur une pierre
de l’équipage du porteur de palanquin
sur la lande desséchée

Buson

°
(p.1215 :)

la tempête d’hiver
se résout finalement
dans le bruit de la mer

Gonsui

désolation hivernale :
dans un monde unicolore
le bruit du vent

Bashô

°
(p.1216 :)

sur le mont Utsu
tout est desséché, désertique :
le cheval aussi mange le gâteau de riz

Kikaku

vent d’hiver :
le cheval soudain trébuche
en rentrant au bercail

Buson

°
(p.1217 :)

la rafale sur le déclin
aiguise les rochers
parmi les cryptomeria

Bashô

dans la rafale hivernale
on appelle le masseur
en vain

Issa

sous la lune hivernale
on appelle en vain
l’aveugle

Issa

°
(p.1218 :)

la nuit le masseur
est appelé en vain,
pluie froide

Issa

froide pluie nocturne ;
on appelle en vain
le masseur

Issa

°
(p.1219 : CHAMPS ET MONTAGNES : à suivre…)

32 HAIKU d’hiver + 1 d’automne – Blyth – p.1146-1160

10 juin 2011

°
(p.1146 :)

la lumière de la chambre voisine
s’éteint aussi :
nuit froide

Shiki

après avoir tué l’araignée,
solitaire
nuit froide

Shiki

mère et moi
attendant ma jeune soeur ;
cette nuit froide

Shiki

un pasteur,
quatre ou cinq croyants;
une nuit froide

Shiki

une nuit de froid glacial ;
le bruit des rapides
changea plusieurs fois

Shiki

mes voisins me haïssent,
qui raclent leurs casseroles
cette nuit d’hiver !

Buson

°
(p.1147)

mes os
sentent les couvertures;
nuit de gel

Buson

un seigneur passa :
après lui,
le froid !

Shiki

°
(p.1148 :)

franchissant le mont Shirane
après avoir vu une merde de renard –
quel froid !

Shiki

voix de gens
qui passent à minuit :
quel froid !

Yaha

°
(p.1149 :)

ce jour d’hiver,
il fait chaud au soleil –
mais il fait froid !

Onitsura

atteignant le portail
la cloche du temple Mii
se fige

Issa

°
(p.1150 :)

même pris
sous la meilleure lumière,
il a l’air frigorifié

Issa

(: auto-portrait.)

°
(p.1151 :)

même vue de dos
sa tête
semble froide

Issa

regardée très favorablement,
c’est une tête
froide

Issa

regardée très favorablement,
c’est une tête
sans forme

Issa

regardée très favorablement,
c’est une ombre
froide

Issa

regardée très favorablement
c’est une attitude
froide

Issa

°
(p.1152 :)

une nuit de larmes à glacer les entrailles :
le son de la rame
frappant la vague

Bashô

« je suis seul », dis-je.
il le consigna dans le registre ;
quelle nuit froide d’automne !

Issa

°
(p.1153 :)

soir d’hiver :
l’aiguille a disparu –
comme c’est terrible !

Baishitsu

le voleur a disparu
par les toits –
froide nuit d’automne

Buson

la cloche du temple sonne
à cause d’un voleur :
bosquet d’hiver

Taigi

°
(p.1154 :)

hiver ;
une jeune courtisane
grattant la suie d’une casserole

Issa

le saumon séché,
et l’émaciation de Kûya * aussi,
à la saison la plus froide

Bashô

* Saint Kûya (902-972)

°
(p.1155 :)

l’année s’en va :
une rue d’artisans –
tous les sons cette nuit !

Goshin

l’année qui s’en va ;
je cachai mes cheveux gris
à mon père

Etsujin

°
(p.1156 :)

je suis jaloux
de celui qu’on réprimande :
fin de l’année

Issa

même ainsi, même ainsi,
soumis devant l’Au-delà –
fin de l’année

Issa

°
(p.1158 :)

l’année s’achève :
je porte toujours chapeau
et sandales de paille

Bashô

°
(p.1159 :)

depuis que Bashô a quitté ce monde,
pas encore ne s’est
« achevée l’année  »

Buson

°
(p.1160 :)

« aboie, allons, aboie ! »
le chien aussi hâte l’an
avec le reste des convives

Issa



trois hommes se rencontrent
pour le réveillon du Nouvel An,
et se querellent

Bashô

°
(p.1161 : à suivre…)

52 HAIKU d’automne – Blyth – p.1033-1050

5 juin 2011

°
(p.1033 :)

assis dans le palais
écoutant la nuit
les grenouilles lointaines

Buson

devant garder la maison toute la journée,
à l’écoute du coucou
lointain

Buson

frappez la mailloche de foulage pour moi,
dans ma solitude ;
maintenant, de nouveau, arrêtez

Buson

dans une maison
une voix en pleurs ;
le son d’une mailloche de foulage

Shiki

°
(p.1034 :)

« Pourquoi ne viens-tu pas au lit ? »
dit le mari, s’éveillant ;
son de la mailloche de foulage dans la nuit

Taigi

le montreur de singes
repasse la petite veste
avec la mailloche de foulage

Bashô

ma chaumière ;
dehors,
est-ce la moisson ?

Bashô

°
(p.1035 :)

ramassant les épis tombés,
avançant
vers la partie au soleil

Buson

amassé lors d’un pèlerinage
et assemblé :
l’épouvantail

Tôrin

°
(p.1036 :)

du jour où il est né,
il est vieux,
l’épouvantail !

Nyofû

une sauterelle chante
dans la manche
de l’épouvantail

Chigetsu-ni

l’épouvantail au loin,
marche
quand je marche

San-in

juste à ses pieds
on vole les haricots –
quel épouvantail !

Yayû

°
(p.1037 :)

l’épouvantail
protègeant l’enfant au sein
du vent

Issa

dans mon vieil âge,
même devant l’épouvantail
j’ai honte !

Issa

°
(p.1038 :)

le vent de l’automne
pénètre les os mêmes
de l’épouvantail

Chôi

gelée de minuit :
je pourrais dormir, si j’empruntais
les manches de l’épouvantail !

Bashô

leurs squelettes entourés
de soie et de satin :
ils admirent les fleurs de cerisier

Onitsura

la claire pleine lune –
comme si rien d’extraordinaire,
l’épouvantail, là

Issa

°
(p.1039 :)

les moineaux de la moisson
atteints par la flèche de l’épouvantail
tombent à la mer

Shiki

l’arc de l’épouvantail
s’est tourné de l’autre côté
dans la brise matinale

Shôha

l’épouvantail
tend son arc vers
le champ d’un autre

Setsugyo

°
(p.1040 :)

même devant Sa Majesté,
l’épouvantail ne retire pas
son chapeau tressé

Dansui

l’épouvantail :
indifférent
aux rayons du soleil couchant

Shirao

où je vis,
il y a plus d’épouvantails
que de gens

Chasei

le propriétaire du champ
va voir l’état de l’épouvantail
et revient

Buson

°
(p.1041 :)

une nuit de lune
les épouvantails ressemblent aux hommes :
si pitoyables !

Shiki

l’épouvantail
a l’air humain
quand il pleut

Seibi

le riz moissonné,
l’épouvantail
a l’air transformé

Buson

°
(p.1042 :)

l’eau descendant,
comme elles semblent fines et longues,
les jambes de l’épouvantail !

Buson

au soleil du soir
l’ombre de l’épouvantail
atteint la route

Shôha

les gens, bien sûr !
mais même les épouvantails
ne sont pas droits !

Issa

°
(p.1043 :)

son chapeau tombé,
l’épouvantail
a l’air dépité

Buson

l’épouvantail,
ses pieds dans la terre inondée,
endure tout ça

Shiki

°
(p.1044 :)

son chapeau tombé,
qu’elle est sans pitié
la pluie sur l’épouvantail !

Hagi-jo

dans ce monde fugace,
l’épouvantail aussi
a un nez et des yeux !

Shiki

d’où
vient le froid,
ô épouvantail ?

Issa

°
(p.1045 :)

de toutes les choses qui existent
la plus stupide
est l’épouvantail

Shiki

l’automne avance ;
les épouvantails portent
des feuilles tombées

Otsuyû

le regardant ce matin,
l’épouvantail s’est tourné
de ce côté-ci

Taigi

°
(p.1046 :)

nous avons lié amitié –
maintenant nous devons nous séparer,
épouvantail !

Issa

l’épouvantail :
en retard pour prendre
le bateau de la moisson

Shihyaku

les moineaux volent
d’épouvantail
en épouvantail

Sazanami

°
(p.1047 :)

« Monseigneur Moineau,
c’est l’épouvantail
qui s’adresse à vous ! »

Sôseki

l’hiver venu,
les corbeaux se perchent
sur l’épouvantail

Kikaku

le vent d’automne
bouscula l’épouvantail
puis continua sa course

Buson

°
(p.1048 :)

bruit de quelque chose :
l’épouvantail
tombé de lui-même

Bonchô

la première chose soufflée
par le vent de la tempête :
l’épouvantail

Kyoroku

°
(p.1049 :)

soufflé, relevé,
resoufflé :
l’épouvantail !

Taigi

rendant l’âme
debout :
l’épouvantail

Hokushi

sous la baignoire portative :
dernière demeure
de l’épouvantail

Jôsô

°
(p.1050 :)

pourrissant :
même pas bon pour le feu,
cet épouvantail !

Shôshû

°
(p.1051-1078 : OISEAUX ET ANIMAUX : à suivre…)

52 HAIKU + 1 waka de la préface au tome IV – Blyth – p.994-1010

2 juin 2011

°
(p.994 :)

dans la vallée,
avec la jeune truite
une feuille du bambou nain
s’éloigne

Buson

calme –
des sommets de nuages
au fond du lac

Issa

devant et derrière
le Jizô Bosatsu *
des oeillets fleurissent

Issa

* Jizô est le saint patron des enfants et des voyageurs .

rosée blanche ;
au-dessus du champ de pommes-de-terre,
la Voie Lactée

Shiki

°
(p.995 :)

averse estivale –
des aiguilles de pin vertes
fichées dans le sable

Shiki



les feuilles du paulownia
toutes tombées :
les lotus en fleurs

Buson

sous l’averse printanière
mare et rivière
se sont unies

Buson

la tempête d’automne
a cessé ;
un rat nage sur la rivière

Buson

°
(p.996 :)

camélia
tombé dans l’obscurité
d’un vieux puits

Buson

dépassant la berge,
la voile effrayante,
les jeunes feuilles !

Buson

impressionnant !
pas une feuille ne bouge
dans le bosquet estival

Buson

pendant la nuit courte
s’est ouverte
la pivoine

Buson

°
(p.997 :)

en gaulant les prunes vertes,
des feuilles vertes
tombent

Buson



on voit bien le fond,
on voit bien les poissons –
profonde est l’eau de l’automne

Buson

l’eau claire :
pas assez pour une gorgée,
mais quelle merveille !

Buson

comme est calme
le verger de kakis
sous la lune ventée !

Buson

°
(p.998 :)

sur un arbre dénudé
crisse une cigale ;
les nuages menaçants

Buson

les fleurs de deutzies
tombent sur les larges feuilles
de tussilage

Buson

canards mandarins ;
une fouine épie
la vieille mare

Buson

les chrysanthèmes fanent,
une belette regarde
les poules

Shiki

chassant à coups de pieds
un renard voleur de riz ;
l’automne de l’orge

Buson

°
(p.999 :)

au milieu
de la pluie du printemps
coule
une grande rivière

Buson

l’eau du bain,
où puis-je la vider ?
la voix des insectes

Onitsura

Où mener mon cheval
dans la rivière Saho ?
Des chrysanthèmes blancs
se reflètent
sur les galets

Kageki (1768-1843)

une brise souffle
sur les poils de maigres flancs :
changement d’habits

Buson

°
(p.1000 :)

quand un pétale s’envole, le printemps s’achève

Tohô

dans les champs,
avec les oiseaux
je serai entouré de brume

Chora

bras et jambes, allongé,
quelle fraîcheur,
quelle solitude !

Issa

°
(p.1001 :)

été dans le monde ;
flottant sur les vagues
du lac

Bashô

sauterelle,
sois la gardienne du cimetière,
à ma mort !

Issa

seulement vivants,
tous deux : moi
et le coquelicot

Issa

(au jardin)

un papillon vint
et s’envola
avec un papillon

Issa

cueillette de champignons ;
levant la tête :
la lune sur la montagne

Buson

°
(p.1002 :)

tourne-toi de ce côté ;
je suis seul aussi,
ce soir d’automne

Bashô

la lune prête à sortir :
tous sont là ce soir,
les mains sur les genoux

Bashô

°
(p.1003 :)

grêlons au sol ;
les « grues nocturnes » * rentrent
aux rayons de la lune

Issa

* = prostituées du rang le plus bas.

les cueilleuses de thé
cachées dans les buissons,
entendent-elles aussi
le coucou ?

Bashô

°
(p.1004 :)

ces violettes !
comme les courtisanes doivent vouloir
voir les champs du printemps !

Ryôto

pluie d’été ;
les murs avec leurs derniers tableaux
pèlent

Bashô

je m’en vais,
tu restes :
deux automnes

Buson

°
(p.1005 :)

le colporteur itinérant :
nous dépassant
sur la lande estivale

Buson

lune des moissons –
cherchant le maître de céans :
il arrachait ses pommes-de-terre

Buson

le guide de montagne
ignore simplement
les fleurs de cerisiers

Buson

un palanquin passe,
transportant un malade :
l’automne de l’orge

Buson

°
(p.1006 :)

une brise fraîche –
la sauterelle chante
de toutes ses forces

Issa

une fleur inconnue
de l’oiseau et du papillon,
le ciel d’automne

Bashô

soir d’automne :
la vie a ses limites
mais aussi
ses moments de loisir

Buson

°
(p1007 :)

le papillon
parfume ses ailes
du parfum de l’orchidée

Bashô

sa voix s’enroue ;
les dents blanches du singe
sous la lune du mont

Kikaku



chez le poissonnier
les gencives de la brème salée
ont l’air froides

Bashô

où est la lune ?
la cloche a sombré
au fond de la mer

Bashô

°
(p.1008 :)

Si je devais mourir d’amour,
ô coucou,
chante sur ma tombe !

Ôshu *

* : il s’agirait d’une courtisane du quartier de Yoshiwara, à Edo (- dates inconnues)

°
Suit un commentaire, aux pages 1008 à 1010, du furu-ike ya kawazu tobikomu mizu no oto de Bashô :

vieille mare –
le bruit d’une grenouille
sautant dans l’eau

ou encore :

la vieille mare;
le-bruit-d’une-grenouille-sautant-dans l’eau

°

(p: 1011-1130 : suite et fin des haiku d’AUTOMNE – Champs et Montagnes… – à suivre…)

32 HAIKU d’automne – Blyth – p.936-948

29 mai 2011

°
(p.936 :)

nashi no ki ni . yotte wabishiki . tsukimi kana

Buson

approchant du poirier
solitaire
contemplation de la lune



shizu no ka ya . ine surikakete . tsuki wo miru

Bashô

l’enfant pauvre
pilant le riz,
contemple la lune

yamadera ni . kometsuku oto no . tsukiyo kana

Etsujin (1656-1702)

au temple de montagne
le bruit du pilage du riz,
une nuit de pleine lune

°
(p.937 :)

meigetsu ni . inukoro suteru . shimobe kana

Buson

pleine lune –
un domestique
laissant mourir un chiot



tsuki ni kikite . kawazu nagamuru . tanomo kana

Buson

écoutant la lune,
contemplant le croassement des grenouilles –
la surface de la rizière

°
(p.938 :)

miidera no mon . tatakaba ya . kyô no tsuki

Bashô

je frapperais volontiers
au portail du temple Mii
sous cette pleine lune

tsuki wo matsu ni . kaketari hazushite . mo mitari

Hokushi

je n’arrêtais pas
d’accrocher la lune au pin
et de l’en dépendre,
tout en la contemplant

yoshinaka no . nezame no yama ka . tsuki kanashi

Bashô

sont-ce les collines
où Yoshinaka s’éveilla ?
la lune est triste

°
(p.939 :)

hitotsu to wa . omowanu yo nari . kyô no tsuki

Ryôta

la lune de cette nuit ! –
impensable
qu’il n’y en eut qu’une !

tachiyoreba . meigetsu motanu . matsu mo nashi

Atsujin (1857-1936)

marchant jusqu’à eux :
aucun pin
qui n’ait sa pleine lune !

°
(p.940 :)

fude toranu . hito mo arô ka . kyô no tsuki

Onitsura

la lune d’aujourd’hui :
y aura-t-il quelqu’un
qui ne prendra pas son pinceau ?

nusubito ni . torinokosareshi . mado no tsuki

Ryôkan

le voleur
a laissé
la lune à la fenêtre

mi no aki ya . tsuki wa mukizu no . tsuki nagara

Issa

l’automne de ma vie ;
la lune est parfaite,
malgré tout

°
(p.941 :)

tsukimi suru . za ni utsukushiki . kao mo nashi

Bashô

parmi la foule qui admire la lune,
pas un n’a
visage de beauté

nani kite mo . utsukushiku naru . tsukimi kana

Chiyo-ni

quoique l’on porte
on a l’air beau
en admirant la lune

meigetsu ya . chigotachi narabu . dô no en

Bashô

pleine lune d’automne ;
des enfants assis en rang
sur la véranda du temple

°
(p.942 :)

meigetsu ya . umi ni mukaeba . nana-komachi

Bashô

pleine lune :
se tournant vers la mer,
les sept Komachi *

* Bashô compare les différentes beautés de la lune aux sept formes que prit dans sa vie Ono no Komachi (834-900).

meigetsu wo . totte kekuro to . naku ko kana

Issa

l’enfant pleure :
« Donne-la moi ! » :
pleine lune éclatante

akai tsuki . kore wa tare no ja . kodomotachi

Issa

à qui appartient-elle,
mes enfants,
cette rouge, rouge lune ?

°
(p.943 :)

tera ni nete . makotogao naru . tsukimi kana

Bashô

séjournant dans un temple :
admirant la lune
avec mon véritable visage

°
(p.944 :)

yûzuki ya . nabe no naka nite . naku tanishi

Issa

claire lune d’automne :
crient dans la poële
les escargots
(d’étangs)

meigetsu no . goran no tôri . kuzuya kana

Issa

pleine lune –
mon cabanon :
tel que vous le voyez

°
(p.945 :)

meigetsu no . kosumi ni tateru . ashiya kana

Issa

lune d’automne –
ma chaumière
poussée dans un coin

hashimori to . katarite tsuki no . nagori kana

Taigi

parlant au garde du pont,
je lançai un dernier au-revoir
à la lune

ukiyo no . tsuki mi sugoshi ni keri . sue ninen

Saikaku

deux ans de plus *
ai-je vu la lune des moissons
de ce monde éphémère


* Saikaku vécut jusqu’en 1693, âgé de 52 ans. Cinquante ans était alors considéré comme l’âge qu’atteignaient les Japonais avant de mourir.

ie ko nari . tsuki ochikakaru . kusa no ue

Shiki

une maison seule ;
la lune décline
sur les herbes

°
(p.946 :)

ware wo tsurete . waga kage kaeru . tsukimi kana

Sodô

après avoir admiré la lune,
mon ombre rentre
avec moi

iru tsuki no . ato wa tsukue no . yosumi kana

Bashô

la lune a sombré sous l’horizon :
il ne reste que
les quatre coins d’une table

°
(p.947 :)

akisame ya . mizusokono kusa wo . fumaretaru

Buson

sous la pluie d’automne
marchant sur l’herbe
sous l’eau

akisame ya . waga sugemino wa mada . nurasaji

Buson

tombe la pluie d’automne ;
je n’ai pas encore mouillé
mon imperméable en carex

°
(p.948 :)

nikenya ya . niken mochitsuku . aki no ame

Issa

deux maisons !
deux maisons où l’on confectionne des gâteaux de riz –
pluie d’automne

kuchi akete . oya matsu tori ya . aki no ame

Issa

bec ouvert
ils attendent leurs parents
sous la pluie d’automne

°
(p.949 : à suivre)

27 HAIKU d’été – Blyth – p.831-839

17 mai 2011

°
(p.831 :)

abaraya no . to no kasugai yo . namekujiri

Bonchô

la limace,
un fermoir pour la porte
d’une maison délabrée

kono ame no . furu no ni dotchi e . deiro kana

Issa

où peut-il aller
sous la pluie,
cet escargot ?



katatsumuri . nani omou tsuno no . naga mijika

Buson

un escargot
une corne courte, l’autre longue –
Qu’est-ce qui le trouble ?

°
(p.832 :)

yûzuki ya . ôhada nuide . katatsumuri

Issa

sous la lune du soir
l’escargot nu
jusqu’à la ceinture



furusato ya . hotoke no kao no . katatsumuri

Issa

ma vieille maison –
le visage de l’escargot
est le visage du Bouddha

katatsumuri . sake no sakana ni . hawasekeri

Kikaku

l’escargot
nous le fîmes ramper
pour agrémenter notre vin

°
(p.833 :)

yûdachi ya . hararito sake no . sakana hodo

Issa

averse soudaine d’été –
assez pour agrémenter
notre vin

katatsumuri . sorosoro nobore . fuji no yama

Issa

Escargot,
escalade le mont Fuji,
mais lentenment, lentement !

ashimoto e . itsu kitarishi yo . katatsumuri

Issa

Quand arriva-t-il
près de moi,
cet escargot ?

°
(p.834 :)

minomushi wa . chi-chi to mo naku wo . katatsumuri

Buson

le minomushi *
dit « pa-pa » –
mais l’escargot ?

* : chenille burcicole

dore hodo ni . omoshiroi no ka . hitorimushi

Issa

Combien
t’amuses-tu,
papillon écaille ?

keshite yoi . jibun wa kuru nari . hitorimushi

Issa

le papillon écaille
vint juste à temps
pour éteindre la lumière

ryôsando . uro-uro heta na . hitorimushi

Issa

deux ou trois fois
hésita le maladroit
papillon écaille

°
(p.835 :)

io no hi wa . mushi sae tori ni . hitarikeri

Issa

même les insectes viennent
pour éteindre la lumière
dans mon ermitage

kogakure ya . hi no nai io ni . hitorimushi

Issa

le papillon écaille vient
dans un logis sans lampe
caché parmi les arbres



natsumushi no . shinde ochikeri . hon no ue

Shiki

des insectes d’été
tombent morts
sur mon livre

natsumushi ya . yagaku no hito no . kao wo utsu

Shôha

des insectes d’été
heurtent le visage
de l’étudiant à minuit

tobu ayu no . soko ni kumo yuku . nagare kana

Onitsura

une truite saute
des nuages bougent
au fond de la rivière

°
(p.836 :)

hitomure no . ayu me wo suginu . mizu no hiro

Shiki

un banc de truites
passa :
la couleur de l’eau !

ayu kurete . yorade sugiyuku . yowa no mon

Buson

offrant la truite
sans entrer : je m’en fus –
le portail à minuit

te wo kakete . orade sugiyuku . mukuge kana

Sampû

étendant la main,
je ne l’arrachai pas, mais continuai :
l’hibiscus

°
(p.837 :)

na ori so to . orite kurekeri . sono no ume

Taigi

« ne la casse pas ! » dit-il,
puis il en cassa une qu’il me donna :
le prunier au jardin

yûgure wa . ayu no hara miru . kawase kana

Onitsura

sur le soir,
le ventre des truites
aperçu dans les hauts-fonds

kyô no hi mo . bôfurimushi yo . asu mo mata

Issa

ce jour d’aujourd’hui
et demain aussi gâchés :
larves de moustiques

°
(p.838 :)

shizumareba . nagaruru ashi ya . mizusumashi

Taigi

le gyrin :
quand il arrête de glisser,
ses pattes se dérobent

kawakami e . kashira soroete . mizusumashi

Shiki

les gyrins,
leurs têtes toutes
vers l’amont

asakaze no . ke wo fukimiyuru . kemushi kana

Buson

la brise matinale
soulève les poils
du mille-pattes

°
(p.840- ARBRES ET FLEURS – à suivre…)

8 HAIKU d’été – Blyth – p.816-819

15 mai 2011

°
(p.816 :)

yuku mizu ya . take ni semi naku . sôkokuji

Onitsura

l’eau coule,
une cigale crie dans les bambous ;
le temple Sôkokuji

tori mare ni . mizu mata tôshi . semi no koe

Buson

oiseaux peu nombreux,
eaux lointaines ;
la voix des cigales



shizukasa ya . iwa ni shimiiru . semi no koe

Bashô

silence –
la voix des cigales
pénètre les rochers

(trad. Munier :
Silence –
le cri des cigales
taraude les roches)

°
(p.818 :)

shizukasa wa . kuri no ha shizumu . shimizu kana

Shôhaku

tranquillité –
une feuille de châtaignier s’enfonce
dans l’eau claire

semi naku ya . wagaya mo ishi ni . naru yô ni

Issa

les cigales crient tant
que ma cabane va devenir
rocher !

°
(p.819 :)

rai harete . ichiju no yûhi . semi no koe

Shiki

l’orage passé,
le soleil du soir brille sur l’arbre
où chante une cigale

daibutsu no . kanata miya-sama . semi no koe

Buson

Au-delà du Grand Bouddha,
un sanctuaire Shintô,
des cigales stridulent

akiie no . mon ni semi naku . yûhi kana

Shiki

à la porte d’une maison désertée,
une cigale chante
au soleil du soir

°
(p.820- à suivre…)

22 HAIKU d’été – Blyth – p.752-762

8 mai 2011

°
(p.752 :)

u mo oyako . ukai mo oyako . futari kana

Issa

cormorans
et pêcheurs au cormoran aussi,
parent et enfant

waga io wa . kusa mo natsuyase . shitarikeri

Issa

l’herbe autour de ma cabane
a aussi souffert
de minceur estivale



u to tomo ni . kokoro wa mizu wo . kuguriyuku

Onitsura

mon âme
a plongé dans et hors de l’eau
avec le cormoran

(traduit par R. Munier :

Mon âme
plonge dans l’eau et ressort
avec le cormoran *

* à la pêche au cormoran)

°
(p.753 :)

omoshirôte . yagate kanashiki . ubune kana

Bashô

Comme c’est excitant, le bateau de la pêche au cormoran !
mais au bout d’un moment
j’éprouve de la tristesse

°
(p.754 :)

furiuri no . kari aware nari . ebisukô

Bashô

les oies du colporteur
font pitié :
Fête d’Ebisu

hatsushigure . saru mo komino wo . hoshige nari

Bashô

première pluie d’hiver :
le singe a l’air de vouloir porter lui aussi
un manteau de paille

kusa-makura . inu mo shigururu ka . yoru no koe

Bashô

un pauvre logement –
plainte du chien
dans la pluie nocturne

kekoromo ni . tsutsumite nukkushi . kamo no ashi

Bashô

les pattes des canards sauvages
sont bien au chaud
en leurs habits de laine

yoki ie ya . suzume yorokobu . sedo no awa

Bashô

belle maison :
les moineaux sont heureux dans le millet
du champ de derrière



taka no me mo . ima ya kurenu to . naku uzura

Bashô

maintenant que les yeux des faucons
se sont assombris,
les cailles carcaillent

°
(p.755 :)

inasuzume . chanokibatake ya . nigedokoro

Bashô

la plantation de thé
est un refuge salutaire
pour les moineaux de la moisson

u no tsura ni . kawa-nami kakaru . hokage kana

Chora (1729-1781)

miroitantes,
les vagues éclaboussent
la gueule des cormorans

u no tsura ni . kagari koborete . aware nari

Kakei

quelle pitié !
les torches coulent
sur la gueule des cormorans

°
(p. 756 :)

akatsuki ya . u-kago ni nemuru . u no tsukare

Shiki

lumière de l’aube ;
dans leur panier, les cormorans
endormis, rompus

oinarishi . ukai kotoshi wa . mienu kana

Buson

le gardien des cormorans
devenu vieux,
on ne le voit pas cette année

°
(p.757 :)

shinonome ya . u wo nogaretaru . uo asashi

Buson

aube –
les poissons rescapés des cormorans
en surface

°
(p.758 :)

u no mane wo . u yori kôsha na . kodomo kana

Issa

l’imitation de l’enfant
est plus merveilleuse
que le vrai cormoran

(traduit ainsi par R. Munier :

L’enfant qui l’imite
est plus merveilleux
que le vrai cormoran)

sushi oshite . shibaraku sabishiki . kokoro kana

Buson

serrant des sushi,
après un moment
le sentiment de solitude

°
(p.760 :)

naresugita . sushi wo aruji no . urami kana

Buson

à la vue des sushi trop faits
le maître
est plein de regrets

mugi katte . tôyama mise yo . mado no mae

Buson

Coupez l’avoine en face de la fenêtre !
Laissez-moi voir
les montagnes lointaines !

°
(p. 761 :)
yûbe ni mo . asa ni mo tsukazu . uri no kana

Bashô

elle n’appartient
ni au matin ni au soir,
la fleur de melon

°
(p.762 :)

hirugao ya . dochira no tsuyu mo . maniawazu

Yayû (1701-1783)

le volubilis de midi
à l’heure ni
pour la rosée du matin ni
pour celle du soir

°
(à suivre, p.762-)

22 HAIKU d’été (+ 1 d’automne) – Blyth – p.731-742

5 mai 2011

°
(p.731)

hitotsu nuide . sena ni oikeri . koromogae

Bashô

en enlevant un
et le portant sur mon dos :
le changement d’habits

kojiki kana . tenchi wo kitaru . natsugoromo

Kikaku

le mendiant !
il a Ciel et Terre
pour habits d’été

°
(p.732 :)

koromogae ya . karasu wa kuroku . sagi shiroshi

Chora (1729-1781)

changement d’habits –
le corbeau est noir
le héron, blanc

hirune shite . te no ugokiyamu . uchiwa kana

Taigi

sieste dans la journée –
la main arrête d’agiter
l’éventail

(trad. de R. Munier, in Haïku, Fayard, 1978, p.76 :
Un léger somme –
la main s’arrête qui agitait
l’éventail
)

nikai kara . yanebune maneku . uchiwa kana

Shiki

D’en haut, faisant signe
à une péniche,
l’éventail

°
(p.733 :)

me ni ureshi . koigimi no sen . mashiro naru

Buson

contentant tant l’oeil,
l’éventail blanc si pur
de toi que j’aime tant

yamamizu ni . kome wo tsukasete . hirune kana

Issa

Je fais la sieste,
laissant l’eau de la montagne
battre le riz

°
(p.734 :)

hototogisu . akatsuki kasa wo . kawasekeri

Kikaku (1660-1707)

un hototogisu chante –
à l’aube
on me fait acheter un parapluie

hiya-hiyato . kabe wo fumaete . hirune kana

Bashô

sieste à midi :
posant mes pieds contre le mur,
fraîcheur

°
(p.735 :)

« Sans Réalité (: sincérité, fidélité à la nature, vérité,) il n’y a pas de haïkaï. »
Onitsura. (1660-1738)

motaina ya . hirune shite kiku . taue-uta

Issa

durant ma sieste de mi-journée,
j’entends le chant des planteurs de riz,
et me sens plutôt honteux

shinanoji ya . ue no ue ni mo . taue-uta

Issa

route de Shinano :
plus haut, toujours plus haut,
le chant des planteurs de riz

°
(p.736 :)

sazanami ni . ushiro fukaruru . taue kana

Taigi (1709-1772)

plantant le riz –
vaguelettes,
le vent souffle par derrière

waga kasa ya . taue no kasa ni . majiriyuku

Shikô (1664-1731)

passant,
mon kasa et celui des planteurs de riz
se mélangent

°
(p.738 :)

fûryû no . hajime ya oku no . taue-uta

Bashô

l’aube de la poésie :
le chant des planteurs de riz
dans la province d’Ôshû

okurare-tsu .okuri-tsu hate wa . kiso no aki

Bashô

prenant congé des gens,
étant raccompagné ;
l’automne à Kiso

°
(p.739 :)

yuku haru ya . tori naki uo no . me wa namida

Bashô

le printemps s’en va :
les oiseaux pleurent,
larmes dans les yeux des poissons

yabu-kage ya .tatta hitori no . taue-uta

Issa

dans l’ombre du fourré,
une femme pour elle-même
chante le chant des planteurs

°
(p.740 :)

yabumura ya . bimbô narete . yûsuzumi

Issa

un hameau retiré ;
habitués à leur pauvreté,
assis dans le frais du soir

(trad de R. Munier, Haïku, p.78 :
Hameau perdu –
habitués à leur misère
ils prennent le frais dans le soir)

mi no ue no . kane to mo shirade . yûsuzumi

Issa

fraîcheur du soir ;
ne sachant pas que la cloche
sonne notre glas



mi no ue no . kane to shiritsutsu . yûsuzumi

Issa

fraîcheur du soir
sachant que la cloche
sonne notre glas

°
(p.741 :)

 » Voir est voir directement. Hésitez, pensez-y, et vous vous êtes fourvoyé. »

Ryûtan Sôshin.

sara hachi mo . honokani yami no . yoisuzumi

Bashô

assiettes et bols
faiblement au crépuscule,
dans la fraîcheur du soir

°
(p.742 :)

yûsuzumi . abunaki ishi ni . noborikeri

Yaha (1662-1740)

fraîcheur du soir ;
grimpant sur un
dangereux rocher

tsuki to ware . bakari nokorinu . hashisuzumi

Kikusha-ni (f. 1752-1826)

fraîcheur sur le pont ;
la lune et moi
restons seules

(tr. R. Munier,Haïku, p.78 :
Prenant le frais sur le pont –
la lune et moi
demeurons seuls)

°
(à suivre, p.743)