Posts Tagged ‘Kyoroku’

20 HAIKU d’hiver + 3 de printemps – OISEAUX et ANIMAUX – Blyth – p.1256-1265

13 juin 2011

°
(p.1256 :)

la chauve-souris
vit cachée
sous le parapluie cassé

Buson

après avoir porté l’eau salée,
le pêcheur rentre chez lui,
laissant là les pluviers

Onitsura

°
(p.1257 :)

les pluviers de la côte
jouèrent,
mouillant leurs pattes

Buson

la lune à l’aube ;
les pluviers de la côte
s’évanouissent au loin

Chora

lavant une casserole –
ridules sur l’eau :
une mouette solitaire

Buson

°
(p.1258 :)

les oiseaux d’eau;
femme dans un bateau
lavant de jeunes légumes verts

Buson

oiseaux d’eau ;
au milieu d’arbres desséchés,
deux palanquins

Buson

un sanctuaire;
des oiseaux flottent endormis;
les lumières lointaines des jardins

Shiki

°
(p.1259 :)

l’oiseau aquatique,
bec dans son poitrail,
dort en flottant

Ginkô

l’oiseau aquatique
a l’air lourd –
mais il flotte !

Onitsura

°
(p.1260 :)

la poitrine
de l’oiseau aquatique
rencontre son reflet

Mahara

l’air sur le visage de la sarcelle d’hiver :
« j’ai fait du tourisme
sous l’eau ! »

Jôsô

le jour se lève ;
la voix des canards sauvages
entoure le château

Kyoroku

°
(p.1261 :)

la mer s’assombrit
la voix des canards sauvages
est vaguement blanche

Bashô

vagues de chaleur au printemps ;
un insecte inconnu
vole blanchement

Buson

°
(p.1263 :)

le bruit de la chauve-souris
volant dans le fourré
est sombre

Shiki

le bébé,
quand on lui montre même une fleur
ouvre la bouche

Seifu-jo

le jeune coucou
appelle ses parents
d’une voix jaune

Issa

le roitelet
gagne sa vie
bruyamment

Issa

°
(p.1264 :)

le roitelet gazouille –
mais devient adulte
de toute manière !

Issa

Voyez ! cette tombe solitaire
avec le roitelet,
c’est toujours ici !

Issa

°
(p.1265 :)

l’holothurie :
où sa tête, où sa queue ?
Dieu seul le sait

Kyorai

ne faisant absolument rien,
l’holothurie a vécu
huit-mille ans

Shiki

°
(p. 1266 : ARBRES ET FLEURS : à suivre…)

59 HAIKU d’hiver + 1 de printemps – Blyth – p.1231-1255

13 juin 2011

°
(p.1231 :)

réclusion hivernale;
la sarcelle
a l’habitude de la baignoire

Shiki

rivière en hiver;
y flottent
les fleurs offertes au Bouddha

Buson

la cascade s’assèche –
de l’eau goutte
sur les feuilles

Shimpû

°
(p.1232 : DIEUX ET BOUDDHAS)

Les bruits qui s’y sont mêlés
ont disparu :
reste le son du bol frappé

Chora

frappant le bol,
et buvant les gouttes de pluie
de mon visage

Raizan

°
(p.1233 :)

un enfant pleurant dans la nuit ;
nous franchîmes cette chaumière aussi
frappant les bols

Buson

endormant l’enfant,
et sortant frapper les bols –
l’obscurité

Buson

dépassant une maison
où l’on se marie –
frappant les bols

Kyoroku

frappant les bols,
les frères chantent
d’une même voix

Chora

°
(p.1234 :)

les lanternes –
encore plus pathétiques ;
prières hivernales

Buson

°
(p.1235 :)

dans les nuages
il y a des voix :
prières hivernales

Ryôta

les dieux s’en vont, l’on dirait ; *
hyororo, hyororo,
crient les milans

Issa

* Au 1er octobre, au Japon, tous les dieux quittent leur sanctuaire pour rejoindre le Grand Sanctuaire d’Izumo.



le dieu est absent;
ses feuilles mortes s’entassent,
tout est déserté

Bashô

°
(p.1236 :)

dans le temple Zen
des aiguilles de pin tombent;
le mois sans dieux

Bonchô

misérables
dieux de ma maison,
s’il vous plaît, accompagnez-les aussi !

Issa

faisant leur lessive
tandis que les dieux sont absents –
il pleut aussi aujourd’hui

Issa

°
(p.1237 :)

les Dix Nuits : *
toutes sortes d’imbéciles
ce soir de pleine lune

Issa

* du 15 au 26 octobre, les croyants de la Secte de la Terre Pure se rassemblent dans les temples pour réciter le Nembutsu.

tant qu’on y est,
polir la pipe ;
la cérémonie avancée

Issa

simple et honnête,
le serviteur
balaie aussi la neige du voisin

Issa

°
(p.1238 :)

le Bouddha sur la lande ;
du bout de son nez
pend un glaçon

Issa

debout sous la pluie froide
pour le salut d’autrui,
Bouddha de la compassion

Issa

°
(p.1239 : AFFAIRES HUMAINES)

nettoyage de printemps –
Dieux et Boudhas
dehors sur l’herbe

Shiki

santé et forces défaillantes ;
mes dents raclent
sur le sable des algues

Bashô

première pluie d’hiver ;
seulement pour aujourd’hui,
que d’autres aussi soient vieux !

Bashô

°
(p.1240 :)

allant acheter du riz,
le sac couvert de neige
comme mouchoir !

Bashô

ce feu de charbon;
nos ans déclinent
de la même manière !

Issa

°
(p.1241 :)

le feu couvert;
du profond de la nuit
on cogne à la porte

Kyoroku

le feu couvert :
plus tard, ce qui est dans la poêle
se met à bouillir

Buson

m’éveillant la nuit;
la lampe basse,
l’huile gèle

Bashô

°
(p.1242 :)

apportant des veilleuses
pour chaque chambre –
le brame du cerf !

Kyoshi

j’approchai le brasero
de mes jambes, mais mon coeur
en était loin

Buson

dans la guérite, de jour,
un brasero :
personne…

Shiki

°
(p.1243

dehors, un Seigneur
trempé jusqu’aux os –
moi, sous mon kotatsu *

Issa

* Petit brasero sur lequel on étend des couvertures sous lesquelles on positionne pieds et jambes.

°
(p.1245 :)

le kotatsu
qui veille sur mon ermitage
est ma principale icône

Jôsô

pour y écrire,
le kotatsu
est juste un peu trop haut

Ensui

°
(p.1246 :)

le grillon crie
de manière oublieuse :
ce brasero !

Bashô

agité,
l’esprit du voyageur –
ce brasero portable

Bashô

dix ans d’étude dans la pauvreté :
une couverture
élimée

Shiki

°
(p.1247 :)

réparant une déchirure
dans le kamiko *
avec quelques grains de riz cuit

Buson

* : sorte de par-dessus fin pour se protéger du froid, fait de papier froissé traité au jus de kaki.

un kamiko
montre les entrailles
du haïkaï

Shiki

chrysanthèmes se fanant;
chaussettes séchant sur la clôture :
un beau jour

Shiki

°
(p.1248 :)

réclusion hivernale ;
écoutant, ce soir,
la pluie dans la montagne

Issa

cinquante ans,
mais non, jamais,
réclusion hivernale

Issa

°
(p.1249 :)

sans mérite
sans culpabilité :
réclusion hivernale

Issa



réclusion hivernale;
de nouveau je vais m’appuyer
contre ce poteau

Bashô

réclusion hivernale;
sur le paravent doré
le pin vieillit

Bashô

°
(p.1250 :)

réclusion hivernale;
au plus profond de l’esprit,
les montagnes de Yoshino

Buson

montagnes vues aussi
par mon père, comme ceci,
dans son confinement hivernal

Issa

°
(p.1251 :)

quand je vois l’océan,
chaque fois que je le vois,
ô, mère ! *

Issa

* La mère d’Issa mourut quand il avait trois ans.

la flamme immobile,
ronde sphère
de réclusion hivernale

Yaha

réclusion hivernale;
il y a une question que je voudrais poser
à Sàkyamuni

Shiki

°
(p.1252 :)

un oiseau appelle;
le bruit de l’eau s’assombrit
autour de la nasse

Buson

un clair matin d’hiver;
le charbon est de bonne humeur :
il craque, crépite !

Issa

la nuit avance :
bruit du charbon
qu’on casse sur du charbon

Ryôta

°
(p.1253 :)

le soleil
dans l’oeil du faucon
revenu sur mon poing

Tairo

à cheval
mon ombre
rampe glacée

Bashô

le soleil brille
sur les pierres
de la lande desséchée

Buson

°
(p.1254 :)

le vieux calendrier
me remplit de gratitude
comme un soutra

Buson

soir sombre –
la couverture du calendrier
qui s’achève

Buson

°
(p.1255 :)

« les fabricants de gâteaux de riz
sont chez le voisin ! »
dit l’enfant

Issa

°
(p.1256-1265 : OISEAUX ET ANIMAUX : à suivre…)

18 HAIKU d’automne – Blyth – p.1125-1130

8 juin 2011

°
(p.1125 :)

voici ce qu’il en est :
relevant de maladie,
les chrysanthèmes sentent froid

Otsuji (ou Otsuni)

ce soir,
regardant encore les chrysanthèmes
qui ont perdu

Issa

le printemps s’achève ;
le compositeur du waka
hait le juge

Buson

°
(p.1126 :)

le chrysanthème vainqueur
passa le long
de la route du Seigneur

Issa

chaque année
pensant aux chrysanthèmes,
étant pensé par eux

Shiki

cultivateur de chrysanthèmes,
tu es l’esclave
des chrysanthèmes !

Buson

°
(p.1127 :)

aujourd’hui, soignant, taillant,
je suis devenu
l’esclave des chrysanthèmes

Shukuzan

une serviette de travers sur
une tête rasée :
fleurs de chrysanthèmes !

Issa

°
(p.1128 :)

sur la balustrade
montent l’ombre
des chrysanthèmes

Kyoroku

le chrysanthème
fin et maigre
a cependant son bourgeon destiné

Bashô

°
(p.1129 :)

le prunier de ma cabane
n’a pas pu faire autrement
que de fleurir

Issa

combien pitoyable,
cette orchidée chétive –
mais elle a bourgeonné !

Taigi

fleurs de chrysanthèmes ;
apportée également,
une odeur d’urine

Issa

°
(p.1130 :)

fleurs de thé :
sont-elles blanches ?
sont-elles jaunes ?

Buson

le chemin à travers champs :
les pleurs de prunier
sont à peine blanches
à peine rouges

Buson

parmi les feuilles vertes,
l’eau est blanche,
l’orge jaunit

Buson

volubilis du soir
l’un d’entre eux devrait avoir
une fleur jaune

Buson

après la rose de montagne
et la fleur de deutzie,
la rose sauvage

Buson

°
(p.1133-1281 : HIVER, à suivre…)

58 HAIKU d’automne – Blyth – p.1079-1100 – ARBRES et FLEURS

6 juin 2011

°
(p.1079 :)

il ne sourit
ni ne pleure,
cet hibiscus

Ransetsu

la haute lanterne de pierre
de jour
est un pilier de mélancolie

Senna

°
(p.1080 :)

un hibiscus
au bord de la route ;
le cheval l’a mangé

Bashô

le cerf mange
et fait tomber
les fleurs de lespédèzes

Issa

un cheval mange
la fleur d’une renouée des oiseaux ;
fumée de dessous la théière

Shiki

génération après génération,
l’hibiscus
sur cette pauvre palissade

Issa

°
(p.1081 :)

bruit de la rivière ;
la porte où fleurit l’hibiscus
n’est pas encore ouverte

Hokushi

je posai ma main dessus,
ne la cassai pas, et m’en allai :
rose de Sharon

Sampû

les feuilles du saule tombent,
des bouts de légumes
flottent sur le ruisseau

Shiki

°
(p.1082 :)

un chien dort
à la porte d’une maison vide;
des feuilles du saule s’éparpillent

Shiki

n’y pénétrant pas, ne faisant qu’y passer :
feuilles d’automne
au temple de Fujisawa

Buson

°
(p.1083 :)

renonçant au monde –
feuilles d’automne
au village de mes parents

Buson

la montagne s’assombrit,
prenant l’écarlate
des feuilles d’automne

de feuillage cramoisi,
il n’y a pas ici,
au fond des montagnes

Shiki

°
(p.1084 :)

la tempête d’automne
renverse même
les ours sauvages

Bashô

°
(p.1085 :)

les fleurs de lespédèze
ne laissent pas tomber, malgré leurs oscillations,
leurs gouttes de claire rosée

Bashô

dans l’écume,
mélangés aux petits coquillages,
des pétales de lespédèzes

Bashô

la solitude
de l’automne de la plage,
encore plus grande qu’à Suma

Bashô

°
(p.1086 :)

temple de Kôdaiji ;
une fouine dans les lespédèzes
au crépuscule

Buson

des renards jouent
au milieu des fleurs de narcisses
dans le clair de lune du jeune soir

Buson

de temps en temps
frotte contre les volets
la voix des lespédèzes

Sesshi

°
(p.1087 :)

derrière le millet indien,
le mur bas
d’un temple

Shiki

en route vers les liserons
les moustiques volent en chantonnant :
leur langueur

Bashô

exercice au bâton :
je crains
pour les volubilis

Chora

°
(p.1088 :)

une seule fleur
du volubilis :
couleur d’un lac profond

Buson

en un mètre de jardin
toutes les feuilles
d’Ueno

Shiki

les azalées en fleur ;
dans ce village reculé,
le riz est blanc

Buson

les chrysanthèmes jaunes
perdent de leur couleur
à la lueur de la lanterne

Buson

°
(p.1089 :)

tandis que j’entonne les soutras
les volubilis
à leur apogée

Kyoroku

°
(p.1090 :)

du tas de déchets
un liseron a fleuri ;
automne profond

Taigi

les volubilis ; *
sur le visage des hommes
il y a des défauts

Issa

* en japonais « volubilis » signifie « visage du matin ».

le volubilis non plus
ne pourra jamais être
mon ami

Bashô

°
(p.1091 :)

un liseron
sur la grille de mon portail
qui reste fermé tout le jour

Bashô

le volubilis
rampe sur le sol
de la maison vide

Shiki

°
(p.1092 :)

le pathos
du volubilis
même mal peint

Bashô

rosée du matin :
l’herbe de la pampa penche
le lespédèze est prostré

Chora

°
(p.1093 :)

sur la montagne, fin du jour ;
sur la lande, l’herbe de la pampa
dans le crépuscule

Buson

l’herbe de la pampa
résume à elle seule
la solitude de Saga

Ransetsu

les plumets de l’herbe de la pampa ;
les tremblements impuissants
d’un coeur solitaire

Issa

°
(p.1094 :)

la plaine de Musashino ;
au coin des champs
fleurit l’herbe de la pampa

Shiki

dans les champs,
pourquoi avoir laissé
l’herbe de la pampa en fleur ?

Shiki

°
(p.1095 :)

nul ne passe
portant javelot :
herbes fleuries de la pampa

Shiki

les cryptomères, trente mètres;
l’herbe de la pampa, un mètre
de haut

Shiki

ensemble sous un arbre géant;
qu’elles sont grandes,
les crêtes de coq fleuries !

Shiki

°
(p.1096 :)

des mèches de mes cheveux
tremblent en même temps que les plumets
de l’herbe de la pampa

Issa

dans les fleurs de deutzies,
on voit les cheveux blancs
de Kanefusa

Sora

la rose sauvage vieillissant,
les herbes de la pampa se raréfiant,
les lespédèzes délavés et faibles

Buson

=
(p.1097 :)

la rose sauvage vieillie,
les herbes de la pampa sont rares,
les lespédèzes hésitants

Buson

quand il n’y a pas de riz –
la rose
dans la gourde

Bashô

°
(p.1098 :)

ma vieille maison ;
le vin est médiocre –
mais la fleur de sarrazin !

Buson

la rose
si fine
semble avoir le plus de rosée

Bashô

la valériane, ah !
ses tiges, ainsi,
ses fleurs, ainsi !

Buson

la rose des montagnes –
feuilles et fleurs et feuilles
et fleurs et feuilles

Taigi

°
(p.1099 :)

la rose
se tient là,
vacante

Issa

à propos de quoi
hoches-tu la tête,
ô valériane ?

Issa

les mauves roses fleurissent ;
le héron veuf
de la vieille mare

Shiki

°
(p.1100 :)

autour de la maison en ruine
des poules errent;
des mauves roses fleurissent

Shiki

sous la brume pluvieuse
les mauves roses
forment un ciel clair

Bashô

la faible plante,
enfin,
a une fleur qui oscille

Issa

°
(p.1101 : à suivre)

13 HAIKU d’automne – Blyth – p.1051-1055 – OISEAUX et ANIMAUX

6 juin 2011

°
(p.1051 :)

temple de montagne :
la voix du cerf
sur la véranda

Issa

de retour
d’avoir allumé un cierge au dieu,
la voix du cerf

Shiki

°
(p.1052 :)

le cerf émet son brame lugubre
quand le vent froid
glace sa moëlle ?

Shirata

°
(p.1053 :)

trois fois
il lança son brame
puis on ne l’entendit plus,
le cerf

Buson

son brame traînant
est lugubre :
le cerf, la nuit

Bashô

soleil déclinant :
l’ombre d’une colline avec un cerf
entre par la porte du temple

Buson

°
(p.1054 :)

bas au-dessus de la ligne de chemin de fer,
un vol d’oies sauvages ;
nuit de lune

Shiki

les oies sauvages
ont mangé l’orge, il est vrai !
mais elles s’en vont

Yasui

oie sauvage, oie sauvage,
quel âge avais-tu
à ton premier voyage ?

Issa

oies sauvages vous en allant,
combien de fois avez-vous vu
la fumée du mont Asama ?

Issa

oies sauvages descendant,
leurs voix l’une par dessus l’autre,
le froid de la nuit grandit

Kyoroku

au-dessus des collines,
sous un passage d’oies sauvages,
le sceau de la lune

Buson

dans la bande colorée
des plants de riz,
les grenouilles s’éjouissent

Buson

°
(p.1056 : à suivre)

52 HAIKU d’automne – Blyth – p.1033-1050

5 juin 2011

°
(p.1033 :)

assis dans le palais
écoutant la nuit
les grenouilles lointaines

Buson

devant garder la maison toute la journée,
à l’écoute du coucou
lointain

Buson

frappez la mailloche de foulage pour moi,
dans ma solitude ;
maintenant, de nouveau, arrêtez

Buson

dans une maison
une voix en pleurs ;
le son d’une mailloche de foulage

Shiki

°
(p.1034 :)

« Pourquoi ne viens-tu pas au lit ? »
dit le mari, s’éveillant ;
son de la mailloche de foulage dans la nuit

Taigi

le montreur de singes
repasse la petite veste
avec la mailloche de foulage

Bashô

ma chaumière ;
dehors,
est-ce la moisson ?

Bashô

°
(p.1035 :)

ramassant les épis tombés,
avançant
vers la partie au soleil

Buson

amassé lors d’un pèlerinage
et assemblé :
l’épouvantail

Tôrin

°
(p.1036 :)

du jour où il est né,
il est vieux,
l’épouvantail !

Nyofû

une sauterelle chante
dans la manche
de l’épouvantail

Chigetsu-ni

l’épouvantail au loin,
marche
quand je marche

San-in

juste à ses pieds
on vole les haricots –
quel épouvantail !

Yayû

°
(p.1037 :)

l’épouvantail
protègeant l’enfant au sein
du vent

Issa

dans mon vieil âge,
même devant l’épouvantail
j’ai honte !

Issa

°
(p.1038 :)

le vent de l’automne
pénètre les os mêmes
de l’épouvantail

Chôi

gelée de minuit :
je pourrais dormir, si j’empruntais
les manches de l’épouvantail !

Bashô

leurs squelettes entourés
de soie et de satin :
ils admirent les fleurs de cerisier

Onitsura

la claire pleine lune –
comme si rien d’extraordinaire,
l’épouvantail, là

Issa

°
(p.1039 :)

les moineaux de la moisson
atteints par la flèche de l’épouvantail
tombent à la mer

Shiki

l’arc de l’épouvantail
s’est tourné de l’autre côté
dans la brise matinale

Shôha

l’épouvantail
tend son arc vers
le champ d’un autre

Setsugyo

°
(p.1040 :)

même devant Sa Majesté,
l’épouvantail ne retire pas
son chapeau tressé

Dansui

l’épouvantail :
indifférent
aux rayons du soleil couchant

Shirao

où je vis,
il y a plus d’épouvantails
que de gens

Chasei

le propriétaire du champ
va voir l’état de l’épouvantail
et revient

Buson

°
(p.1041 :)

une nuit de lune
les épouvantails ressemblent aux hommes :
si pitoyables !

Shiki

l’épouvantail
a l’air humain
quand il pleut

Seibi

le riz moissonné,
l’épouvantail
a l’air transformé

Buson

°
(p.1042 :)

l’eau descendant,
comme elles semblent fines et longues,
les jambes de l’épouvantail !

Buson

au soleil du soir
l’ombre de l’épouvantail
atteint la route

Shôha

les gens, bien sûr !
mais même les épouvantails
ne sont pas droits !

Issa

°
(p.1043 :)

son chapeau tombé,
l’épouvantail
a l’air dépité

Buson

l’épouvantail,
ses pieds dans la terre inondée,
endure tout ça

Shiki

°
(p.1044 :)

son chapeau tombé,
qu’elle est sans pitié
la pluie sur l’épouvantail !

Hagi-jo

dans ce monde fugace,
l’épouvantail aussi
a un nez et des yeux !

Shiki

d’où
vient le froid,
ô épouvantail ?

Issa

°
(p.1045 :)

de toutes les choses qui existent
la plus stupide
est l’épouvantail

Shiki

l’automne avance ;
les épouvantails portent
des feuilles tombées

Otsuyû

le regardant ce matin,
l’épouvantail s’est tourné
de ce côté-ci

Taigi

°
(p.1046 :)

nous avons lié amitié –
maintenant nous devons nous séparer,
épouvantail !

Issa

l’épouvantail :
en retard pour prendre
le bateau de la moisson

Shihyaku

les moineaux volent
d’épouvantail
en épouvantail

Sazanami

°
(p.1047 :)

« Monseigneur Moineau,
c’est l’épouvantail
qui s’adresse à vous ! »

Sôseki

l’hiver venu,
les corbeaux se perchent
sur l’épouvantail

Kikaku

le vent d’automne
bouscula l’épouvantail
puis continua sa course

Buson

°
(p.1048 :)

bruit de quelque chose :
l’épouvantail
tombé de lui-même

Bonchô

la première chose soufflée
par le vent de la tempête :
l’épouvantail

Kyoroku

°
(p.1049 :)

soufflé, relevé,
resoufflé :
l’épouvantail !

Taigi

rendant l’âme
debout :
l’épouvantail

Hokushi

sous la baignoire portative :
dernière demeure
de l’épouvantail

Jôsô

°
(p.1050 :)

pourrissant :
même pas bon pour le feu,
cet épouvantail !

Shôshû

°
(p.1051-1078 : OISEAUX ET ANIMAUX : à suivre…)

34 HAIKU d’automne – Blyth – p. 921-935

28 mai 2011

°
(p.921 :)

akebono ya . kiri ni uzumaku . kane no koe

Bashô

la voix de la cloche
tournoie dans le brouillard
à l’aube naissante



asagiri ya . e ni kaku yume no . hito-dôri

Buson

le brouillard du matin
peint :
un rêve de gens qui passent

asagiri ya . mura sen-gen no . ichi no oto

Buson

village de mille foyers :
le bruit du marché
dans le brouillard matinal

°
(p.922 :)

kiri fukashi . nani yobariau . oka to fune

Kitô

dans le brouillard dense
qu’est-ce qu’on crie,
de colline à bateau ?

kawagiri ya . uma uchiiruru . mizu no oto

Taigi

brouillard de rivière ;
exhortant le cheval vers l’eau :
le bruit !



kaze ni noru . kawagiri karushi . takasebune

Sôin

au gré du vent,
un léger brouillard de rivière
que traverse une barge

°
(p.923 :)

hito wo toru . fuchi wa kashiko ka . kiri no naka

Buson

l’endroit profond de la rivière
qui engloutit les gens,
est-ce là-bas, dans le brouillard ?

asagiri ya . kuize utsu oto . chô-chô-tari

Buson

dans le brouillard matinal
le bruit d’un pieu qu’on enfonce :
Pan ! Pan !



ariake ya . asama no kiri ga . zen wo hau

Issa

aube –
le brouillard du mont Asama
rampe sur la table

°
(p.924 :)

tombô ya . kurui-shizumaru . mikka no tsuki

Kikaku

les libellules
cessent leur vol fou
au lever de la lune

matsuyoi ya . onna aruji ni . onna kyaku

Buson

soir à attendre la lune ;
la maîtresse de maison
a eu un visiteur

°
(p.925 :)

kudakete mo . kudaketemo ari . mizu no tsuki

Chôshû

la lune dans l’eau,
brisée, et encore brisée,
mais toujours là !

°
(p.926 :)

mizu no tsuki . mondori utte . nagarekeri

Ryôta

la lune dans l’eau
fit un saut périlleux
puis continua de flotter

tsuki hayashi wa ame wo . mochinagara

Bashô

la lune s’enfuit rapidement,
les branches retiennent encore
les gouttes de pluie

suzushisa no . katamari nare ya . yowa no tsuki

Teishitsu

la lune à minuit :
une masse solide
de froid ?

°
(p.927 :)

yo no naka no . mono no kage yori . kyô no tsuki

Nangai

des ombres
de tout sur terre –
la lune d’aujourd’hui

meigetsu ya . tatami no ue ni . matsu no kage

Kikaku

la lune claire;
sur le tatami,
l’ombre du pin

°
(p.928 :)

ochiguri no . oto wo ugetsu no . sôka kana

Usen

pluie par-dessus la lune d’automne :
sous la fenêtre,
les châtaignes

fuku kaze no . aite ya sora ni . tsuki hitotsu

Bonchô

compagne du vent tempêtueux,
une lune seule
roule à travers cieux



meigetsu ni . nani wo isogu zo . hokakebune

Baikin

sous la lune d’automne,
pourquoi te presser,
navire à la voile gonflée ?

°
(p.929 :)

meigetsu ya . o sus no sugishi . zenkôji

Issa

après le nettoyage
du temple Zenkôji :
la lune claire d’automne

imo wo niru . nabe no naka made . tsukiyo kana

Kyoroku

même dans la casserole
où bouillent les pommes de terre,
une nuit de lune

°
(p.930 :)

tsuki tenshin . mazushiki machi wo . tôrikeri

Buson

la lune au plus haut,
je passe dans
un quartier pauvre

aosagi no . gyatto nakitsutsu . kyô no tsuki

Ransetsu

le héron
crie
sous la lune d’aujourd’hui

arashi fuku . kusa no nakayori . kyô no tsuki

Chora

la lune d’aujourd’hui
se lève
d’entre les herbes bousculées par l’orage

°
(p.931 :)

meigetsu ya . kemuri haiyuku . mizu no ue

Ransetsu

sous la claire lune d’automne
la fumée rampe
à la surface de l’eau

mizutori no . tsutsuki-kudaku ya . nami no tsuki

Zuiryu

le gibier d’eau
pique, et fait trembler
la lune sur les vagues

kumo oriori . hito wo yasumuru . tsukimi kana

Bashô

de temps à autre,
les nuages donnent du repos
aux contemplateurs de la lune

°
(p. 932 :)

hitotose no . tsuki wo kumorasu . koyoi kana

Sôgi

Et t’es-tu ennuagée,
cette nuit,
lune de l’année ?

meigetsu ya . ike wo megurite . yomosugara

Bashô

lune d’automne ;
j’ai fait le tour de la mare
toute la nuit

°
(p.934 :)

meigetsu ya . motarete mawaru . enbashira

Shôfû-ni

ah, la claire lune d’automne
s’appuie sur le pilier de la véranda
et en fait le tour

meigetsu ya . ittemo ittemo . yoso no sora

Chiyo-ni

lune claire d’automne –
j’eus beau marcher, toujours lointaine,
dans un ciel inconnu

°
(p.935 :)

tsukikage wo . kumi-koboshikeri . chôzubachi

Ryuho

prenant la lune
dans la vasque
puis l’éparpillant

meigetsu ya . haifuki suteru . kage mo nashi

Fugyoku

lune claire :
aucun endroit sombre
pour vider le cendrier

°
(p.936- à suivre…)

20 HAIKU d’automne – Blyth – p.887-896

24 mai 2011

°
(p.889 :)

LA SAISON

kasubana wo . egaku nikka ya . aki ni iru

Shiki

entrant dans l’automne,
peindre des plantes fleuries :
une tâche quotidienne

shichigatsu ya . mazu awa no ho ni . aki no kaze

Kyoroku

le 7ème mois ;
d’abord sur les épis de millet,
le vent d’automne !

°
(p.890 :)

byônin ni . hachijûgo-do no . zansho kana

Shiki

pour l’homme malade
une « chaleur persistante d’été »
de 85 degrés

ieie ni . asagao sakeru . hazuki kana

Ryôta

autour de chaque maison
le volubilis fleurit
au mois des feuilles

°
(p.891 :)

tsugi no ma no . tomoshi mo kiete . yosamu kana

Shiki

la lumière dans la chambre voisine
s’éteint aussi ;
nuit froide



asazamu ya . kozô hogaraka ni . kyô wo yomu

Shiki

froid matinal ;
l’acolyte entonne le soutra
avec entrain

ôdera ni . hitori yadokaru . yosamu kana

Shiki

logeant seul
dans un grand temple ;
nuit froide

kobôzu no . hitori kane tsuku . yosamu kana

Shiki

l’acolyte
sonne lui-même la cloche du temple ;
soirée froide



ôdera no . tomoshi sukunaki . yosamu kana

Shiki

dans le grand temple
peu de lumières ;
la nuit est froide

°
(p.892 :)

sumadera no . mon wo sugiyuku . yosamu kana

Shiki

passant devant
la porte du temple de Suma,
le soir est froid

yaya samumi . hi ni yoru mushi mo . nakarikeri

Shiki

il fait plus froid
aucun insecte
ne s’approche de la lampe

aki tatsu ya . nani ni odoroku inyôshi

Buson

début de l’automne ;
par quoi est-il surpris,
le diseur de bonne aventure ?

hatsuaki ya . yoso no hi miyuru . yoi no hodo

Buson

début de l’automne ;
on voit une lampe chez quelqu’un ;
il ne fait pas encore tout-à-fait nuit

°
(p.893 :)

harinuki no . neko ni miekeri . kesa no aki

Bashô

on le voit
dans le chat en papier mâché,
ce matin d’automne

bimbô ni . oitsukarekeri . kesa no aki

Buson

submergé
par la pauvreté,
ce matin d’automne



fumitsuketa . kani no shigai ya . kesa no aki

Shiki

le corps sans vie
d’un crabe écrasé
ce matin d’automne

°
(p.894 :)

chûshû ya . imobatake ni dete . wagaya no hi

Suibutsu

mi-automne,
allant dans le champ de pommes-de-terre –
la lampe chez nous

°
(p.895 :)

kono ni aki wa . nan de toshiyoru . kumo ni tori

Bashô

cet automne,
comme je vieillis :
ah, les nuages, ah, les oiseaux !

°
(p.896 :)

fue no ne ni . nami mo yorikitaru . suma no aki

Buson

au son de la flûte
les vagues aussi s’approchent ;
Suma en automne

aki fukaki . tonari wa nani wo . suru hito zo

Bashô

automne profond ;
mon voisin,
comment vit-il ?

°
(p.897 : à suivre)

32 HAIKU d’été – Blyth – p.850-864

19 mai 2011

°
(p.850 :)

wakaba shite . mizu shiroku mugi . kibamitari

Buson

les jeunes feuilles sortent,
l’eau est blanche,
l’orge jaunit

yamabuki no . u no hana no ato ya . hana-ibara

Buson

la rose de montagne
puis la fleur d’U
puis la rose sauvage

taniji yuku . hito wa chiisaki . wakaba kana

Buson

qu’ils sont petits les hommes
le long du sentier de la vallée
au milieu des jeunes feuilles !

°
(p.851 :)

fuji hitotsu . uzumi nokoshite . wakaba kana

Buson

seul le Mont Fuji
n’est pas enterré
sous les jeunes feuilles

yamabata wo . kosame hareyuku . wakaba kana

Buson

sur le champ à flanc de montagne
la pluie fine se dégage ;
les jeunes feuilles !

mado no hi no . kozue ni nokoru . wakaba kana

Buson

à la lumière de la fenêtre
les jeunes feuilles
dans les branches

°
(p.852 :)

kaya wo dete . nara wo tachiyuku . wakaba kana

Buson

sortant de la moustiquaire,
sortant de Nara :
les jeunes feuilles !

kite mireba . yûbe no sakura . mi to narinu

Buson

venant les regarder,
les fleurs de cerisier du soir
sont devenues fruits

°
(p.853 :)

zecchô no . shiro tanomoshiki . wakaba kana

Buson

plein d’espoirs et de promesses :
le château sur le sommet
parmi les jeunes feuilles !

ara tôto . aoba wakaba no . hi no hikari

Bashô

comme elles sont glorieuses,
les jeunes feuilles, les feuilles vertes
qui brillent au soleil !

°
(p.854 :)

hayanagi no . teramachi suguru . amayo kana

Shirao

passant sous les saules feuillus
d’une rue de temples
un soir de pluie

sumadera ya . fukanu fue kiku . hoshitayami

Bashô

entendant de la flûte sans bouche
dans l’ombre profonde des arbres
du temple de Suma

°
(p.855 :)

u-no-hana no . naka ni kuzureshi . iori kana

Chora

l’ermitage
en ruines
parmi les fleurs d’U

u-no-hana no . taema tatakan . yami no mon

Kyorai

je frapperai
dans l’obscurité à la porte
d’où partent les fleurs d’U

°
(p.856 :)

u-no-hana wo . kazashi ni seki no . haregi kana

Sora

une fleur d’U au chapeau
je franchis la Barrière
comme sur mon trente-et-un

°
(p.857 :)

u-no-hana ya . kuraki yanagi no . oyobi goshi

Bashô

un saule sombre
se penche
sur une fleur d’U

°
(p.858 :)

shishoku shite . kaki no u no hana . kurôsuna

Hôrô

sous la haie, fleurs de U –
ne les obscurcissez pas
avec la lampe !

kusonoki no . yoroi nugareshi . botan kana

Kikaku

ah, les pivoines !
pour lesquelles Kusunoki
retira son armure !



botan saite . atari ni hana no . naki gotoshi

Kiitsu

quand les pivoines fleurirent
on aurait dit qu’il n’y avait
aucune fleur autour

°
(p.859 :)

hôhyakuri . amagumo yosenu . botan kana

Buson

les pivoines ne permettent pas
aux nuages de pluie de les approcher
à moins de cent lieues

shakuyaku no . zui no wakitatsu . hinata kana

Taigi

étamines et pistil
de la pivoine jaillissent
au soleil

°
(p860 :)

seki to shite . kyaku no taema no . botan kana

Buson

dans le silence
entre les arrivées d’invités,
les pivoines



sono kuraki . yo wo shizuka naru . botan kana

Shirao

le jardin est sombre
dans la nuit, et calme
est la pivoine

tokoknoma no . botan no yami ya . hototogisu

Shiki

obscurité de l’alcôve
où se trouvent les pivoines ;
un coucou chante

°
(p.861 :)

hana kurete . tsuki wo dakikeri . shiro-botan

Gyôdai

soir sur la fleur
de la pivoine blanche
qui étreint la lune



rôsoku ni . shizumari kaeru . botan kana

Kyoroku

à la bougie,
la pivoine
d’un calme de mort

jiguruma no . todoro to hibiku . botan kana

Buson

le lourd chariot
gronde en passant ;
la pivoine tremble

°
(p.862 :)

botan kitte . ki no otoroeshi . yûbe kana

Buson

ayant coupé la pivoine,
je me sentis épuisé
ce soir

ari ôkyû . shumon wo hiraku . botan kana

Buson

la pivoine
ouvre le Portail cramoisi du Palais
de la Reine des Fourmis



en-ô no . kuchi ya botan wo . hakan to su


Buson

la bouche d’Emma
sur le point de cracher
une pivoine !

°
(p.863 :)

hiro-niwa no . botan ya ten no . ippô ni

Buson

les pivoines
du grand jardin –
dans un coin du paradis



botan orishi . chichi no ikari zo . natsukashiki

Tairo

pivoines –
j’en cassai une : la colère de mon père !
maintenant je la regrette

°
(p.864 : à suivre…)

9 Haiku d’été – Affaires humaines – Blyth – p.722-725

26 avril 2011

°
(p.722 :)

ôkaze no . niwaka ni okoru . nobori kana

Shiki

Un grand vent
s’éleva soudain –
la bannière !

amagumo wo . sasou arashi no . nobori kana

Shiki

tirant sur les nuages de pluie –
la bannière
de la tempête !

yamazato ni . kumo uchiharau . nobori kana

Shiki

dans le village de montagne
balayant les nuages –
les carpes de papier

nobori tatete . arashi no hoshiki . hi narikeri

Shiki

hissant la bannière,
un jour où nous souhaitions
des rafales de vent

°
(p.724 :)

nobori tateru . jinka wa tôshi . dai-garan

Shiki

les bannières hissées au-dessus des habitations
sont lointaines –
la grande abbaye

degawari ya . osanagokoro ni . monoaware

Ransetsu

changement de serviteurs :
le pathos
de son coeur d’enfant

°
(p.725 :)

degawari ya . karakasa sagete . yûnagame

Kyoroku

la servante qui s’en va ;
parapluie à la main
elle regarde le couchant

degawari ya . kawaru hôki no . kakedokoro

Yayû

changement de serviteurs :
le balai est rangé
ailleurs

degawari ya . tatami e otosu . namida kana

Taigi

changement de serviteurs –
ses larmes
tombent sur le tatami

°
(à suivre, p.726-)