Posts Tagged ‘haïkus etc.’

haïku, etc – Py – juillet 13 – 2/2

17 août 2013

juillet 2013 – 2/2 :

°

ce matin
ta main
sur ma main
sur ton sein

°

tourterelle du matin –
la dernière étape du Tour

tourterelle du matin –
le (tout) dernier jour du Tour

°

c’est si beau
à la pointe du soleil !

°

Au rayon pain
du supermarché :
« fabrication anale »

°

Au marché
des pommes Fuji
– le sommet du goût ?

les pommes Fuji
(ne sont) pas
le sommet de la saveur !

°

Le Bouddha volant *
(en atterrissant)
a laissé l’empreinte
de son pied
dans le rocher **

* 8ème siècle
** Tibet

/

le Bouddha volant
pose son empreinte
sur un rocher

(Arte, 23/7, Ladakh)

°

dans une grande clarté
aucune réponse

°

volutpés

°

Les irritiers

°

une forme plus libre et moins pesante
: liquide

°

« ernière émarque »
: fin des soldes à Saintes,
fin juilet

°

ense(i)rreins

°

Aux petites fleurs jaunes
apparemment
l’orage a plu

l’orage
a nettoyé
les peupliers

°

jogging au parc
coupé
une ligne d’araignée

°

(S.S.S. :)

Grand Seigneur,
il offre (à l’UMP) 0,06 %
du trou qu’il (y) a creusé

°

l’ombre d’un colvert
glisse
vers la mare

°

(haïku-)photo :
17 mouettes
sur le ponton
d’un carrelet

/

pris
en photo
le ponton
du carrelet
: 17 mouettes

°

voilée –
mais sa poitrine
incachable !…

°

(métro :)

un journal voyage dans la rame
saisir un titre au vol

°

des bourreaux d’études

°

le grand saule sous le vent
le trafic sur l’avenue

(Créteil)

°

Médine (France).

°

Mouche amère, D.E.

°

magicien :
ô lapin,
haut la main !

°

quelques grains de sable
tombent
du livre qui s’ouvre

(fin juillet)

°

Langue scandée,
frappée au burin
de la langue
de l’oreille (du palais)
et des dents (et des lèvres)
retouchée
remodelée,
remodulée,
travaillée
jusqu’à la satisfaction sonore
du / de son
sens abouti
( : Monique Serres, in L’Alphabet à l’ombre de ma mère, éd. L’Harmattan, 2007.)

°

Un pape vire-vol(et)ant
sur les plages du Brésil
(JMJ)

°°°

haïku, etc. Py – juillet 2013 – 1/2

28 juillet 2013

°°°

ciselé
ci el

les anars sauvages

sur le trottoir
un ex-cargot
(4 juillet)

un canard
sur une pierre
et son reflet

(= une photo 5/7/5 ?)

(: sur le Verdon, août 2012)

3 vers de silence
pour l’ami haïkiste
qui vient de disparaître

/

3 vers de silence –
ce haiku aurait la forme
d’un cercueil (en creux)

en
cre
ux

d
e
s
cendre
s

e
s
ca
li
er
s

(Kyôku :)

Méfiez-vous du 5/7/5 !
c’est sous cet(te) (uni)forme strict(e)
que naissent la plupart
des faux-haïkus

(D’après K-D. Wirth, dans Gong 40 :)

ce (gendai ?) haïku
aurait-il – simplement – oublié cette règle primordiale :
la simplicité (- clarté – légèreté )

qui fait
que ce n’est plus un (/du) haïku ?

/

obscur
confus
abscons
touffu

haïku foutu

flaque :
des milliers
de Delaunay
de pluie ?

son souffle mord
un morceau de nuit
– 4 heures

au train
où sifflent les martinets…
vacances de juillet

(cf juin 2/2 2013 :)

après la nuit blanche
le suaire de l’aube

un Sarkothon
pour l’UMP ?
– vive les senryûs !

/

Sarko, ma muse,
reviens alimenter
mes senryûs !

/

Nicolas, Caca,
en voilà un nouveau slogan !

insaisiss
a
b
l
e

la voix du reporter-radio ce matin
un filet d’eau sans fin dans les toilettes

Bordeaux –
le Pont de Pierre
a dix-sept arches :

Napol
éonBona
parte

avec sa pelle
il creuse un trou dans le sable
pour son gros ventre *
– jeux de ballons
en bord de plage

(* = enceinte)

crocodiles
surfacent à peine
du bain de boue

/

pour profiter pleinement
« des bienfaits du bain de boue »
SILENCE

(: Thermes troglodytiques de Jonzac, 7-28/7/13)

°°°

Haïkus, etc. de Py – avril 2013

6 mai 2013

°

Lundi de Pâques
Lapin d’avril

(: 1/4/13)

°

un médicament :
l’Algisédal
mais parfois :
l’Algi-sé-que-dalle !

ton manoir, tamanoir !

Week-end de Pape

Jean-Sébastien Bâche

Les tontons fringueurs

Craquer, bouillir, muer =>
Craque, bout, mue !

(cf. pub métro Expo La Villette « Krach, boom, mue ? »)

°

(cf antérieur :
crépuscule – / un nuage pince / un coin de ciel)

crépuscule
un nuage
pince

crépuscule
un nuage
crépu

°

coléOPTÈRe
il est temps d’adOPTER
une position
moins rigide !

/

« Imper qu’un porte » :

Entend-on parler de Quimper
ces jours-ci ?
Quimper l’ensommeillée ?
QuIMPER
où l’on se fait grIMPER
au rideau
comme ailleurs

°

je travaillais
ferme
à la défense
des éléphants

du rang (que) dalle

dalle en dur

°

le haïku est un anti-récit

(C’est un (haï)court-circuit !)

°

son imprimante
ramait

( : haïku court )

/

son
imprimante
rame

°

Parlons-nous tant
parce qu’il n’y a
au bout de nous
que le silence ?

(cf É. Chevillard, in Choir, éd. de Minuit, 2010, p. 227)

°

La grenouille
immortellement plonge
dans la mare
comme les avions
dans les tours
jumelées aux USA
fait ploc
ou plouf
et disparaît
(l’) éternelle
ressuscitante
remonte à la surface
et recommence son manège
pour le plus grand
ébahissement
des haïkistes du monde entier
– mon dentier
posé devant la mare
du papier
où glissent les mots
tipules
concomitantes

°

(ces monstres familiers :)

un hydralion

Elle a des boucles d’oreilles
à faire sauter un lion
dedans…

Imaginer un
loup-phoque,
oui,
c’est loufoque !

°

Alors, morose ?

°

Un négrociant =
quelqu’un qui fait
(du commerce en gros)
du négroce
(= un (né)grociste !?)

Les ponctionnaires
du Ministère des
Finances…

°

De chaque côté


°

Fukushima –
les cerisiers en pleurs

°

un mauvais stek =
un stek à chier ?

°°

Callypige quoi ?

/ Quoi callypige ?

/

Callypaysagiste ?…

°

Avec sa raclette à chewing-gums
(dessus noir dessous rose)
il arpente le quai

/

Vu (pour la première fois)
un racleur de chewing-gums à terre
à l’œuvre

( : noir dessus, rose dessous )

(et) piqué(s) du coin de son racloir

/

(Petite annonce :)

Achèterais / Céderais
racloir à chewing-gums
bon marché

°

premier soleil tardif
à mi-avril
me découvre de maint fil…

°

un galop de chevaux

°

Le haïku doit retrouver
la plus grande exactitude possible

, ne pas se laisser entraîner par
les sirènes du « beau », de la « poésie »… !

°

Enterrons la vache de guerre !

/

À mes anciens « ennemis »
oserais-je dire :
« Enterrons la vache de guerre ! » ?

°

un pigeon

°

L’uFmNp
défile
(comme un seul homme)
contre
le mariage pour tous !

/

– L’amalgamelle !

/

Guaino
vote pour le mariage pour tous !
= Guai-si !

°

L’écho passé
Les pots cassés

Au fouet et à l’œil

Mettre la puce à la plume !

(Partir en vacances)
La fleur au pot !

Le(s) pouvoir(s) de la sorte enfin

°°

tombée du livre de Sélim
cette petite étoile
qu’il m’envoie ?

(TGV Paris-Nice, 26/4/13)

le haïku
(telle la mouche de Sélim)
va, vient
où bon lui semble

/

Libre
le haïku va et vient
où bon lui semble

( : cf p. 150 LSred : « Libre / la mouche va et vient / où bon lui semble » : S. Bellen.)

Saurait-on dire
cette amitié si chère ? –

(un) cierge
allumé
à sa mémoire

(août 2007)

tombée du poinçon du contrôleur,
je colle la petite étoile
sur le livre
de l’ami disparu

°°

Les vers ne regardent pas à la viande.

Écrire : faire apparaître
une certaine strate à / de
la conscience

°

« Montrez-moi le moi »
dit le maître
– Mince !

°

beau bord de la mer

(Cannes -> Antibes)

beau bar de la mer…

°

Ce p’tit ami,
un p’titamic ?

°

Les moutons qui m’appellent dans la chambre…

°

Les pets (/ L’épée)
de la Dame au clebs

°

Haïku couché
(en une seule ligne) ou
haïku allongé –

Haïku accroupi
prêt à plonger
dans la mare
des haïkus

Le papier (blanc) c’est la mare
où peut venir plonger
la grenouille d’un haïku

détendue
ou / puis
repliée

La grenouille frappe l’eau
et l’imagination

La grenouille frappe l’eau
et l’oreille

La grenouille frappe l’o
reille

La source du haïku (/ haïkaï) c’est la grenouille

« furu ike ya… » (Bashô) :

vieille mare, ah !
une grenouille saute
bruit de l’eau

/

vieille mare, ah !
une grenouille plonge
– le bruit de l’eau

Le haïkaï c’est une grenouille
(d)étendue dans son saut

dans grenouille il y a oreille
dans rainette il (n’)y a rien

« sur la mare à la rame »

à la ramasse-nasse…

vieille peau
puce-saut
bruit de la main

grenouille en vol
pré-haïku

°

chasser


°

un oiseau du matin :
« tu-y-dis tu-y-dis tu-y-dis ! »
et un autre :
« Dis-y dis-y dis-y ! »

(Castillon, 06; 28/4)

°

(haïku :)

traduire en mots
le langage innommé
du monde…

°

« Zizanie dans le métro »

°

Le cheveu de la réalité

°°°

Haïkus, etc. – Py – fév 2013 – 2/2

14 mars 2013

Haïkus, etc. de Py – fév. 2013 – 2/2

Premiers pas dans la cuisine :
une goutte de jour
au fond de chaque verre

les icônes sur l’ordi –
les interstices du volet
pas tout à fait fermé

lunettes de seul œil :
(monocle) pour cyclope(s) ?

ces fictions,
ces crucifixions,

Lézard(s) – douane
(Les Ardoines) *
* gare sur le RER C

cyclo(w)n
bicyclo(w)n

« Dans la langue de Corneille * » :
* dont on « sait » maintenant qu’il a écrit la plupart des comédies de Molière : voir soirée Arte, début 2013.
je compte le nombre de croi
de l’oiseau
dimanche matin de février

Marcel
sucre
son café

Ah, les beautés ineffables des subjonctifs imparfaits ( ?) :
que j’aperçusse,
que je visse
enfin !

sous le lampadaire
le nid
rempli de neige

Le roux tourne

Embaumez-moi de lavande
pour que je dorme enfin
bien – dans une armoire de sommeil –
et pour toujours !

Plage naturiste :
on nage, à Mérien *, sans rien
* à Mets-Rien ?
(cf : « On n’a jamais rien sans rien »)

(À Louis, sussuré :)
Baygon, l’anti-ses-mites !

« Ronfleurir » :
substitut avantageux de « ronfler » :
il ronfleurit
elle ronfleurit
ronfleurissons !
ronfleurissez !
nous ronfleririons
vous ronfleurîtes
que tu eusses ronfleuri
que nous eussions ronfleuri

Le poilart, l’art du pinceau.
Un peintre = un poilartiste – ou un poilard.
Fils de peintre = poilardon.
Pinceau à poil unique = poilar(t) maigre.
Une poilée = un tableau.

Le poète
s’en va voir son kiné :
un certain Roman

Les mots gras, rondelets, rondouillards, les mots-lard.

Hydroliennes :

Des hydroliennes tournent
au fond
de ce haïku marin

Des hydroliennes tournent
au fond de ce haïku
sous ma main

Saint-Valentin –
chez mon (…)
(…)

mélodie
de petits cris aigus :
l’escalier mécanique

( : BFM, RER)

gominé : (le) poil poli

« Dans la langue de Corneille » :
cinq croa … puis trois
ce matin à moins huit

– comment va le fric ?

(holocauste ?)
Le prix de l’eau augmente –
À quand
l’eau low-cost ?

la musique
que fait un container de gaz vide
qu’un ouvrier roule
tout au long de la cour bitumée…

la montre
mol(…)
(…)

On ne fait pas la guerre
sans renverser un peu de confiture

Quand je lis Dieu
je lis d.i.e.u.
(et) c’est tout
: Qu’est-ce que j’irais imaginer ?
( : en lisant ‘L’auteur et moi’ d’Éric Chevillard, éd. de Minuit, p. 285, l. 20 : « … il avait admis sans aucune raison d’en douter que Dieu était Dieu, comme le lait le lait (…) »)

Cet hiver perdu une paire
et demie de gants,
ach !

dans la penderie
trois gants
de la main gauche

Le silence (est) en marge…

Le rossignol est l’incitation du chemin

Bulletin routier :
(…)
(…)

Honny soit qui Mali pense ?

Distinguer
la langue des signes
de
la langue des singes

ce matin
le filet * de neige
de l’araignée

: pour faire la course (/ les courses)… aux mouches ?

°

Haïkus etc. Py fév. 2013 – 1/2

20 février 2013

°°°

sur la pelouse
rendue à l’herbe,
plus qu’une carotte

sous le lampadaire
le nid
rempli de neige

°

métro –
ses miasmes à qui mieux mieux…

°

Un édifesses = un édifice où l’on peut s’asseoir.

°

Les autoroutes et leurs bretelles…

°

Entre dans (ma) photo ce qui veut y entrer ;
entre dans mon haïku ce qui veut y entrer…

°

apprendre à être
apprendre à non-être

apprendre à naître
apprendre à non-naître

°

ir/résill/tible

i/grésill/tible !

°

Le bol est rond
(de Ravel)

°

pelant un avocat,
l’impression de parcourir
un terrain de golf

°

Mali – guerre-éclair ( ?) :
de morts * pas un mot

• on dit : « neutralisés », ces jours-ci.

°

les voitures
appuient midi
sur l’asphalte –
: retour d’insomnie

°

coupant son vers en dux

coupant son rêve
en deux,
le réveil

°

parole des vents, Gilles !

°

carnet = un champ de mines ? / un chant de mines…

pâté = chiure de mine ?

°

plus chauve-souris
que parapluie :
à la poubelle !

(écris-je ici
sous la pluie)

°

évide (adjectif) : qui est évident

°

ce matin au réveil
rattrapé un haïku
de la veille

insomnie :
je mange une pomme,
je lis un livre,
(et me recouche)

°

l’envers du décor,
l’en-creux,
le négatif (au sens photographique)
la présence de l’absence,
etc.

l’au-delà de l’encre,
l’au-delà du son / du sens
(ou l’en-deçà),

: les vibrations, les ondes,
(une fois quitté€ la matière…)

Le passage de l’incréé au créé,
la transformation (taoïste / chinoise)

(« Haïku-de-vent », la liste-forum : elle a vécu, elle a mouru…)

°

avec vitesse
avance
et fend la houle
le V couché
devenu flèche

°

re/gard de lion

°

Est-ce L
qui m
e marcha sur les pieds
dans l’escalier bon D ?

(BFM, 5/2)

°

Ève : la première pom(me)-pom girl ?

(Brut de pom
– pom(me)
– girl)

°

résidus d’eau
le ciel
à terre

°

la branche qui casse (-)
le poids des flocons

(d’après : « aux branches nues / le poids de décembre / en gros flocons », verset de Huguette Ducharme, dans le renku « L’apéritif au jardin », avec Véronique Dutreix, 2012/13)

°

Relier deux « images » :
sa religion :
le haïku

°

Un
iiiiiiiiiiiii
traverse ma page
c’est ainsi que nous fîmes connaissance

°

Le « sincérisme » ( !) en haïku (cf échange sur Gong-haiku)
/ le sincérieux
le sincérieur (« je » suis « sinsérieur »)
un sincériste (du haïku) /

eut l’heur du heurt,

cette citation de Nobuyuki Yuasa (Jap.) *:
une lueur ?
une mouche piquante ?
: touché (-coulé) ?

: cela donne envie de le connaître mieux, traité de quasi fasciste par J.A. **

(Qu’y a-t-il de fasciste dans sa phrase :
* « Il est important que l’auteur soit absolument fidèle à son sentiment. S’il se force à être fantaisiste ou sérieux, il perd son sentiment véritable. » (Nobuyuki Yuasa) ?

** Il sort de ses gongs ?

Pas de quoi fouetter un haïkiste, cependant ! (… ? )
/ Comme disait Chirac « ça m’en cogne une sans toucher l’autre » (ou qqch d’approchant) !

• professeur d’anglais à la retraite de l’université d’Hiroshima en 1995, enseigne depuis à l’université féminine Baiko à Shimonoseki. Éminent traducteur de poésie et de littérature haïku.
• Parmi ses nombreuses publications dans les « Penguin Classics » : La sente étroite vers le nord profond et autres sketches de voyage de Bashô, ainsi que deux ouvrages sur Issa et un sur Ryôkan.
• Également spécialiste de littérature anglaise, il a reçu récemment le Prix de l’Association Japonaise des Traducteurs pour son œuvre sur John Donne.

• Est paru de lui, dans la revue « Haijinx » I,1 (printemps 2001) un article intitulé « Le rire dans le Haïku Japonais ».

(Ce seul titre ne peut que me le rendre assez sympathique, d’ailleurs !)

°

mor-py-on
more-py-on

py(-le-poil-à-gratter…)

°

un vrai glaçon manqué !

°

Fils de renne !

°

Les chiens montent la garde
Les chats vivent à l’état sauvage
Les oiseaux chantent à tue-tête
Les faisans ne craignent plus les chasseurs

: Fukushima * 2013. * = « Île du bonheur ».

: d’après Laure Noualhat, in « Siné Mensuel » n° 17, fév. 2013, pp 28-9.

°

au milieu de la gare

°

Il « salue le soleil » *
elle « chasse les nuages » **
grisaille de février

* salutation ayurvédique
** mouvement de taiji-quan

°

gym aquatique – :

soudain une douche
se met à siffler

– le jet bloqué

°

Iles, ces tétins !

(Il s’est éteint) *

* Ils se sont ét(r)eints
Ils se sont éteints

/ ils se sont ét(r)eint(é)s

°

cœur d’arti(ste) chaud…

°

elle a peint ses lèvres
comme ses bottes
comme son parka :
rouge

°

de fille en aigu-il…

°

Il se peut, si vous écrivez des tercets plutôt courts, qu’un jour l’un d’entre eux mesure le nombre de syllabes dévolu au haïku ancien. Il se peut que c’en soit un comme il se peut que ce n’en soit pas un. Qu’importe !

°

la douleur
du pneu qui hurle
dès le vert du feu

°

Ce matin je lis
dans « L’Union » *, l’avis
de décès d’André Breton **

* du 8/2/2013, p. 21
** à Château-Thierry – Coupru (Aisne).

°

un bon haïku
est un haïku maigre

pas un haïku gras de mots

(point trop pétri de « poésie »)
point (trop) enjoli(vur)é de mots
– qui ronflent, qui font gonfler, qui boursouflent…

– c’est ne pas se (laisser) prendre aux mots
(ni ne les laisser vous prendre l’oreille – et l’esprit),

C’est réduire (aux petits oignons ?)
C’est aller plus vers les non-mots
que vers les trop-mots !

Le haïku, c’est dégraisser

c’est la sveltesse, l’épure,
le concentré, l’ « huile » essentielle
c’est l’équilibre (du ni trop ni trop peu)
c’est la justesse
c’est le centre, le cœur,
l’irréductible –

Ah, ça, ciné !

°

Force est de conclure
que « la sincérité dans le haïku »
ne réjouit pas franchement
quelques caciques
de la Fran(ce-)cophonie (AFH)…

… et de supposer que ce thème
( : de « la sincérité dans le haïku »)
ne figurera probablement jamais
au sommaire de la revue « Gong » !

D.Py (, té !)

°

pas niais
deux crabes

(se pincent
sans / cent (coup fé)rir(e)

– cent fous quérir ?

°

attendant que le
bout farde
ses paupières…

°

Aux larmes, citoyens !
Aux charmes (citoyennes !?)

°

Ne pas se laisser
emporter
embarquer
séduire
(piéger)
par des mots…

°

Spoutnik ta mère !

°

Aujourd’hui,
Premier jour de l’an
du Serpent d’eau
– N’être * que ** douceur

* naître
** queue

°

(Taiji-Quan :)

le geste juste
n’est que(n) douceur

le 1er jour du Serpent d’eau,
que de la douceur –

°

À la Saint-Valentin
ses seins valant un
hommage

(appuyé)

Saint Galantin
Saint Galant, un !

°

(ancien :)

Aqua-gym
le muscle qu’elles « travaillent » le plus (et de loin !) :
la langue

°

(cf « l-autofictif.over-blog » d’Éric Chevillard, in « Tombeau d’Alexandre Jardin » ) :)

Les images à la mords-moi-le-mot, à la mords-moi-l’oreille et le cerveau (ou bien est-ce le cervelet ?) :
d’Alexandre Jardin.

°

Foxtone
(pour : Folkestone…)

°

1er de l’An Chinois –
au-dessus du nid vide
les premiers bourgeons

°

le saule
sa
danse du vent

°

un mot est un mot
un bambou est un bambou
o, o, ou, ou, ou !

… « mais si je lis le mot « bambou », je vois « la chose « bambou » » *
(dp sur « gong-haiku », le 10/2/13)

* et c’est pour cela, aussi, que le haïku n’utilise que des mots (très) « concrets » :
pour que la vue en soit meilleure, (plus) claire !…

°

debout les mores !

de boue les morts !

°

un couple :
ils se versent l’un en l’autre
( amoureux – poètes )

°

(mes) haïkus, je ne les appelle plus haïkus :
débordant tant de leur cadre !

Certains, haïkus, d’autres non.

°

la mare aux connards ?

les mores aux canards ?

°

le jour de la Saint-Valentin,
je poste mon tiers provisionnel

°

(à J.A. :)

Lire s’arrête-t-il à
poser les yeux sur les mots,
sur les lettres ?
Ainsi :
3 a, 1 c, 6 e, 2 i, 3 l, 4 n, 2 p, 3 s, 2 t, 2 u
font :

le saule
peint le vent
sans pinceau

!

(Saryû)

°

M’enfin, J., en lisant (, en écrivant ?), il me semble que tu considères plus « le doigt » que « la lune » !…

((car qu’est-ce qui naît du mot ?))

un mot seul, c’est comme une mouche morte sur un carrelage !

Les mots s’envolent ! (Comme certains « haïkus » !?…)

– et le bambou ne se réduit pas à ses feuilles !…

(Comprenne qui voudra)

°
(Quelques unes de mes « hallucinations » ! :)

Hallucination :
j’ai lu « des haïkus volants »
: trop fumé la mot(s)-quête ?

Allucime

En lisant certains « haïkus »,
j’hallucine,
oui !

Hallucinéma

des haïkus grotesques
devant lesquels
je ne peux que pouffer !

« hallucination » :
mot pratique pour un haïkiste :
cinq syllabes !

°

(épygramme :)

De ce littérateur, dira-t-on :
« M-Hélas ! il s’est englué dans les mots ! » ?

°

(Kyôka *:)

juste sous la photo
du pape démissionnaire
une pub pour
La Bande à Mickey
et son Magic Show

( : couv’ « 20 minutes », 12/2/13)

* La voie du kyôka, c’est kyôka-do,
comme celle du tanka, la tanka-do !

°

« Un os à la noce. »

je n’ai pas l’airain assez solide…

Lise, ronde

°

nénuphar

°

(Sussuré à l’ouïe / de Louis ? :)

« Ah, çà, cessez ces scènes obscènes,
absurdes, sordides
et si peu amènes,
Amen ! »
– et même :
« Arrêtez de tirer dans l’Ehpad ! »

°

solide comme un croc
-en-jambe nique-ta-mort

°

L’anar déchaîné…

l’anar-schiste (gaze…)

°°°

(à suivre : fév. 2013 – 2/2)

Haïku, etc. de Py 12 / 2012 – 1/2

2 février 2013

Haiku, etc. Py – déc 2012

°°°

2 canards sur l’eau
2 autres amerrissent :
la Seine à Choisy

lavande
fleurie
et sentant bon
en bord de Seine –
1er décembre

Affiner – Peaufiner – Mo(t)finer.

éclair nu cléair e

2 oiseaux s’envolent
en haut d’un poteau
le jour grimpe

la gelée blanche –
traverses de rails

à pas précautionneux
sur le pont
deux décembre

les lèvres rouges
de la feuille :
un baiser
sur le rebord de la fenêtre
ce matin gris *

* sur le rebord du matin gris

la fumée grise
de la cheminée
rencontre
la lumière du soleil –
2 cygnes sur la Seine

2 cygnes sur la Seine
prennent le soleil du matin
2 décembre givré

les deux cygnes
traversent la Seine
et s’approchent du bord
pour me zyeuter

le vol
presqu’immobile
du livre ouvert

elle en fait de l’effet
avec son fort fessier,
la callypigeonnante !

les V en vis-à-vis
de son livre levé
devant sa poitrine

L’oiseau-rire
L’oiseau-lard
(L’oiseau lyre
L’oiseau rare)

« Partero, Partero ! » *
: nous nous rangeâmes
pour laisser passer

* : langage territorial du rêve

dans le jardin
au tournant de décembre
une brouette versée

Faire descendre
les tensions des épaules
vers le bas –
place assise

lentement
sombrant dans son sommeil le plus long –
feuilles d’automne

plateau de cafés à la main
elle tourne dos
pour ouvrir l’hui(s)

S’encensant tant :
ça sent, c’est sûr,
son ascenseur !

(= Dénoncer les rouages…)

Cocor-haïku !

s’éloignant de plus en plus :
le papa qui n’est plus en vie,
qui n’est pas encore en mort

15 jours avant la fin supposée du monde,
la fin d’un papa

L’esprit (/ le souffle)
anime la matière

(ph)raseur

cette journaliste
témoigne de son viol
à la télé
on lui interdit
de prononcer le mot (même)
parce que « trop violent » !

y a d’la nei-
ge y a d’la joie

Le Père Noël mord dur.

traverses blancs
et cailloux :
les rails transfigurés

sans sommeil
le reste de la nuit –
le père :
sans souffle

nos souffles gonflent
en alternance –
plus le sien

le père éteint,
tu allumes
une flamme

ton père décédé
cette nuit
la première neige

RER –
sur ses cheveux
les gouttes
de la neige

(RER :
sur son chignon
les brillants
de la neige)

glissant
sur la première neige —
ton père immobile
à jamais

le tapis de neige
partout sur la campagne –
le père sous son drap

jour de deuil
la première neige

dans le train ce soir
(retour de Reims)
le même Japonais
que ce matin-aller, voisin
à quelques sièges d’encablure

Quand tu t’es essayé à traduire, les formes fixes n’ont guère plus de sens (désormais) que leur signifié (/ contenu).
Ainsi en va-t-il du 5/7/5 en haïku…
Importe le souffle et non plus (désormais) l’argile…
Importe le souffle plus que l’argile !

fragile argile
remodelable au gré du sens…

chez les voisins d’en face :
la lumière
et l’arbre secoué par le vent

le cyclamen
mourant
en même temps
que le Papy

dans les affaires du défunt
sa crème anti-âge

ni est
ni ouest
ni devant
ni derrière
l’immobile
retour
vers le chaos
originel

Dans le salon de coiffure africain
une pub pour Issa,
photographe.

la montagne
ce sont des monceaux d’objets perdus

glandeur nature

sortant des toilettes
avec son cady :
courses de Noël
au supermarché

(Fukushima :)
On recouvre d’un linceul de cendres, de gris,
on efface la catastrophe et sa véracité, sa vividité, son actualité.
On est un con.

chaque mort
ne nous envoie-t-elle pas
à la nôtre ?

prenant religieusement
les clous dans la corbeille
pour clore le cercueil

dernier regard
au pied du cercueil
le sceau de cire rouge

(intégral :)
son voile, un tergal !

une musique d’orgre …

lucioles,
haïkus (de) volant(s)

« haïkus volants »
haïkus rampants
haïkus nageant
haïkus (re)tombant
haïkus s’élevant
(sous le vent / c’est le vent)
… et des haïkoupes volantes ?
(- et des haïkus flambant 9, 8, …)
et des soupes volantes…
(Si les haïkus avaient des ailes, voleraient-ils ?)
haïkus de foudre …

les « haïkus volants » sont-ils des haïsoucoupes ?

J’ai vu des haïkus consternants
voler bas
et à toute allure !…

drôles de drones !

J’ai vu des haïkus
sauter sans parachute,
j’ai vu des haïkus
s’écraser lamentablement

j’ai même vu des haïkus papaux
capoter…

j’ai même lu des haïkus grotesques !

j’ai même vu des haïkistes errants
se mettre le doigt (et même toute la main)
dans la lune !…

Celui qui a vu
des haïkus voler
a-t-il trop
fumé la moquette ?

tweet, tweet,
@pontifex fait le benoît
en perdition…

le 12/12/12
benoît XVI saisit l’occasion :
twit twit twit twit ! *

* by the way, en anglais « twit » = andouille

au cimetière
les cordes
pour pendre
le cercueil ?

Si Monsieur et Madame Lhermitte
avaient appelé leur fils Bernard,
serait-il devenu une célébrité ?

Bernard-L’(h)ermite
et Thierry Lhermitte :
deux sacrées vedettes !

monocle = cercloeil

une feuille
plaquée
sous la gelée blanche

un joggeur
avec lampe frontale
dans le soir de décembre

un chien
à collier rouge fluo
dans le noir de décembre

en cas de séisme,
le piano,
un vrai tueur à roulettes

( : cf pp 140-1 de Ce n’est pas un hasard, chronique japonaise, de Ryoko Sekiguchi, éd. Plon, 2011.)

autour de la crèche
le char et la pelleteuse :
moderne Bethléem

(→ 13/12/12)

in – tweet – if

L’os à Mo(s)ëlle

rêv-eillé
rêve-illé

me surprenant à penser à Salim
: le dos bien droit
sur mon siège de métro

la prostituée, une prof’ de fuck ?

il a mal au cra(b)e…

d’après le son
de la voiture qui passe,
quelle heure peut-il bien âtre ?

migrations – grimacions

les simagrées – la cime agrée

dans l’arbre dénudé
le nid
reçoit le ciel d’hiver

(mi-décembre)

°°°

Haïkus, etc. Py 15-30 nov. 2012 (2/2)

14 janvier 2013

°

N’est-ce pas le comble
pour un poisson
d’être pâlot ?

°°

Ah, enfin des haïkus vrais, forts, vécus,
que ceux de Véronique Dutreix, dans son recueil Baisers de mufle,
préfacé par Micheline Beaudry,
traduit en bulgare par Sidonia Pojarlieva
aux éditions Farrago, Sofia, 2012.

les naseaux fument,
mes doigts gelés
sur le manche de la fourche.
(p. 18)

je porte deux seaux
qui me donnent
la main.
(p.38)

brumes montantes
les chênes rouges
deviennent pagodes.
(p. 48)

un veau est mort,
sa mère
s’est assise dessus.
(p. 50)

l’oreille glacée
du veau mort
est à étiqueter.
(p.51)

– Bravo Véronique !

°°

Elle s’en mail(e)…

°
(rêve)

j’allais la voir
ce soir en voiture
quand il fallut que je me lève

°

les jardins
merveilleusement jonchés
un père qui se meurt

°

les arbres se dénudent,
les nids apparaissent

°

(ancien –> 18/11/12 :)

ce matin
une toile d’araignée
de neige

°

les chemins tout enfeuillés –
le chevet d’un père mourant

°

(cf Philippe Forest : Haikus, etc., éd. C. Defaut 2008, p.61 :)

L’art / Le haïku ? :
évoquer l’absence – l’en-creux

°

Fête des feuilles
… Défaite des feuilles

°

une « métroleuse »

°

le battement d’un cil,
une tempête… *

* le(s) battement(s) d’un ciel ( !…)

°

slowly
going into *
his longest sleep…

* / entering

lentement
entrant dans son plus long sommeil…

feuilles d’automne

°

le bruit des feuilles qui tournent
ce 24 novembre :

kukaï exceptionnel *

* : 31 personnes, dont 13 amis Japonais

°

les lèvres rouges
d’une feuille
sur le rebord de la fenêtre

: baiser d’un matin gris

°

acheter des pinces-à-linge
– envolées de leur fil ?

°

(Dear deer, d’après une photo sur Internet :)

ses bois
enflammés :
Noël

°

des cris
sur l’étang :
un conflit de canards

°

mare, miroir
étale et paisible
– ploc !

°

face aux cimes
tiers
de lune

°

(ancien :)

à la boulangerie,
plus de baguettes –
la cliente :
longiligne

°

une seule lune
20 000 lampadaires
(27 novembre)

°

presque seuls
dans la cohue des couloirs du matin
ce couple enlacé

°

la couleur d’écran
de ce téléphone portable
exactement la même
que du dessus du piano

°

le maquereau ond-
ule
au micro-ondes ?

°

distribution de rires féminins
ce matin
dans le tgv

°

fin novembre
une feuille verte encore
dans le sas d’entrée

°

charafoin
charabia

°

le tec
ste
la te
ste

°

désor
mais

désar
mais

°

vaccination
faxination

°

une feuille verte
dans la rame
dernier novembre

°

les lendemains
les aujourd’huis
qui déjantent…

°°°

Haïkus, etc de Py – 1/15 Nov 2012

12 janvier 2013

Haïkus, etc. Py – Nov 2012 – ½

 

°

 

1er novembre

le vert s’accorche

au paysage

 

(SNCF Paris-Montpellier)

 

°

 

1er novembre

elle ramasse

des feuilles encore vertes

du ginkgo biloba

 

(Millau, square A. Malraux)

 

°

 

les grosses carpes

se serrent

au milieu de la mare

– 1er novembre

 

°

 

le ginkgo biloba

en duo jaunissant :

ciel –

terre

 

°

 

les carpes dans la mare

les pigeons dans les allées

les canards derrière le grillage :

à chacun son clan !

 

/

 

les carpes dans la mare,

les canards sur la pelouse –

la fête des mores !

 

°

 

bûchettes et charbons entreposés :

le barbecue du Foyer Soleil

déjà prêt

– 2 novembre

 

°

 

la fumée de cette cheminée

rejoint bientôt la couleur du ciel

(jog) deux novembre

 

°

 

des gouttes de pluie

sous le fil –

les pinces-à-linge

oisives

 

°

 

gangue de bois

 

°

 

ô beau biloba

tes feuilles en balais

jaune en haut

vert en bas

bientôt choie(ro)nt

 

°

 

Le haïku :

 

au centre de la mare

au centre du corps

 

entre centre inférieur

et centre supérieur

 

: au centre médian, le « chi » du haïku !

 

°

 

la ligne de partage des zoos

(entre) haïku – (et) non-haïku …

( ? )

 

°

 

l’impasse-murailles

 

°

 

samedi 3 novembre :

le « fünz »* à mi-pente

des causses millavois

 

* nuage fin, effilé ( : patois aveyronnais).

 

°

 

venant prendre note

chaque jour

de l’avancement du jaune

dans le ginkgo biloba

 

(plus vert en haut qu’en bas)

 

°

 

il est golo pépère Totor !

: langage territorial

d’un enfant

 

°

 

passer de vie

à très plus

 

°

 

nuclear

unclear

 

°

 

une trompe, religieuse(ment)

 

°

 

gong après gong

essayant d’imposer

B.N.

 

whafh !

whafh ?

 

°

 

les braises de Millau

dans la vallée

un tôt matin début novembre,

de la montée vers Montpellier

 

°

 

le M

de Millau :

les piles

de son pont neuf

 

°

 

du fond du bus

(j’entends) le lent ballet

des essuie-glaces

vers Lodève

 

°

 

du fond de la vallée

naissent * les couleurs

de l’automne

 

* / se lèvent

 

°

 

un petit déjeuner

de couleurs d’automne

en redescendant du Larzac

 

°

 

le soleil s’offre une percée

à flanc de causse

… et à sommet(s)

 

°

 

les bourgs s’éveillent

– frileux ? –

(d’) autour de leur église

 

les nuages s’ouvrent

vers la mer du sud

 

°

 

les gouttes de pluie

de l’aube

brillent maintenant

rosée

sur la vitre avant

 

°

 

les arbres défilent

 

comme s’il * emportait

leur rosée, plus loin,

vers le soleil

 

* le bus

 

(5/11, 7h55)

 

°

 

Bleuir le papier –

Ah les grandes étendues

tout alentour !

 

°

 

8 heures :

naît la voix de la radio

vers Saint-André-la-garrigue

 

soleil au sud

 

°

 

depuis si longtemps

tournant autour

des nombrils de nudistes…

 

/

 

loin du Maguelone *

ne regardant

que les pieds des chaises ‘ « 

 

(Bar « Asian Live », près gare St Roch, Montpellier)

 

«  et pas les pattes des juments

‘ de ce * bar-PMU de Montpellier

 

/

 

Arpenté en vain

la Carrieira Magalona *

à la recherche du PMU (disparu)

d’où je pouvais mater

les culs des juments,

hélas !

 

* rue de Maguelone, Montpellier

 

°

 

dansanlacés

sur le quai de Nice-ville

ce cinq novembre

à l’attente…

 

°

 

le pain sent

le sein pend

 

fesser, c’est fait…

 

°

 

elle tourne en ron(ge)…

 

°

 

le chien dort

dans le fauteuil

le chat

dans le canapé

puis je resserre un robinet

dans la cuisine

 

(nuit du 5 au 6/11/12, Castillon, 06)

 

°

 

dans le mur

un martelet…

le matin

bien sûr !

 

°

 

Dit-on

« café allongé »

parce que c’est parfois

mortel ?

 

°

 

au rayon frais

oreillons frais

 

°

 

Rebecca Rébécarre

Collègue Oleg

 

°

 

vélodie(s)…

 

°

 

jog du 8 novembre :

des meuleuses

dans des maisons

de montagne

 

°

 

jog du 8 novembre :

un (beau) champignon

s’en paye une (belle) tranche

au soleil

 

°

 

la seinture

de la conductrice

 

°

 

jog du 8 novembre –

des genêts gênant

sa progression…

 

°

 

allumette, gentille allumette,

allumette, je te soufrerai

 

°

 

Fable : « l’apôtre et le pitre »

 

(l’épître de l’apôtre)

 

°

 

j’ai vécu

– je peux en témoigner –

le combat sans merci

entre une femme

et sa balance

 

°

 

« Désencombrer » *

« plus d’espace, de clarté,

de légèreté » !

 

: Dominique Loreau, L’Art de la simplicité – le mental, éd. Soliflor 2011, p. 131.

 

* son haïku… ( ? )

 

°

 

« C’est l’esprit

qui fait circuler la matière » *

 

: D. Loreau, op. cit., p. 133

 

* 5/7/5

 

°

 

vagues l’an vers l’an ver

 

°

 

le 5/7/5

sans l’esprit du haïku,

c’est lettre(s) morte(s)

 

°

 

vers inerte, …

 

°

 

où le souffle ?

où l’humour ?

 

°

 

Le sens de l’humour dans les haïkus de …, …, … ?

 

°

 

marchandises – morchandises – marchand’os …

 

°

 

Il pleut sur Nice (,)

du linge aux balcons (-)

( : 10 nov.)

 

°

 

(De Nice vers / juste avant Antibes : très longue plage :)

 

la mer rendue à la mer

(- et aux marins ?)

novembre gris sous pluie

 

°

 

Déboulonnons

les cuistres

(et les haïcuistres),

par Jupiter !

 

°

 

(No car-ticket :)

 

no fine ?

: just fine !

 

°

 

un haïcourt, c’est un éco-gnome ?

 

°

 

chassez l’artificiel,

il revient au trop !

 

°

 

Après Mai,

vint Juin

(…)

 

°

 

tra(ver)cer

 

°

 

un goulet d’étrangement

 

°

 

Lors de mon prochain voyage au Japon,

irai-je visiter

Foutu-Shima ?

 

°

 

quoi qu’essaie l’enfant,

la lune revient toujours

dans l’eau du seau

 

(En (re)voyant le film « Miel », de Semih Kaplanoglu, 2010)

 

/

 

dans le puits

le seau

de la lune

 

°

Haïku etc. de Py – sept. 12 – 2/2

6 octobre 2012

°°°

écrire le creuse
galerie nocturne

un thé au matin vert

°

les mots
doivent retrouver
les choses

°

le tic de sa montre
toute la nuit

°

opprrressssion

°

matin ensoleillé
le squelette d’un cousin –
la fête de l’Humanité

°

(ancien :)

l’ombre
en croix
d’un bombardier

°

inauguration du Clos des Vignes :
recueillis
au pied des pieds

(Orly, 16/9/12)

°

On a vu
les seins de la Princesse * :
gorges chaudes

On a vu
les seins de la Princesse * :
Rendre gorge

* : Kate Middleton, by « Closer ».

°

grand silence dans le couloir –
attendant une élève de musique

°

reflets de nuages d’un côté
buissons de l’autre :
double paysage de train vers la droite

°

Atteint
l’âge d’Issa, *
ma puce !

* : 64 ans (1763-1827)

°

Invalides –
un pigeon monté dans le train
descend à la sonnerie

les portes se ferment
le pigeon (re)descend
du train

°

un canard
sur une pierre du Verdon
et dessous

°

tous les matins
venant saluer les gens
au RER d’Orly

°

premières lueurs
vert bleu nuit
montantes

°

tout l’inutile gommé…

°

écran :
les passagers du TGV
ont droit à la vitesse
de leur train

°

Admirant
le sein parfait :
Mont Fuji

°

Le haïku, c’est l’exigence
du terme exact –
(de la sensation exacte)
du dire exact !

(Certains haïkus
« sonnent faux ».)

°

doigts sauvages…

°

le vent jouant
de la double couleur
des feuilles

°

des nouvelles de Fukushima ?

°

her wet lips
la mer gronde
her wet lips

°

The haiku, a striker

°

Hone *, Honey !

Prune **, trésor !

* = affûte, affile, aiguise !
** = taille, élague, émonde !

°

(toujours plus « nouveau » ! :)

il y eut
le « haïku papal » ;
voici maintenant
le haïku-PayPal !

°

assis longtemps *
à attendre un train –
soleil deux-tiers septembre

* (45’, RER C, Orly-Paris)

°

puis elle parle


°

« Haïbun sans prose » :

ex : « je vais vous raconter un film » ( : dpy, cf. 2011-12)…,

où, du haïbun, il ne reste plus que les haïkus,
comme si l’érosion les avait épargnés,
et que la prose était retournée au sable de la page,

où manque (tout simplement) cette prose
que l’auteur n’a même pas eu l’idée d’inclure =

haïbun (prose) en creux ;

haïkus encrés,
prose en creux ;

haïku roc
prose sable.

°
(front à terre … :)

un matelas


(rue du Montparnasse, 75006, 22/9)

°

(La sueur ? :)

d’Eustache Lesueur
plus que le piédestal * –
joggeurs alentour

* Jardin du Luxembourg, 1858

jardin du Luxembourge

°

femme
avec un pot de fleurs blanches
jardin du Luxembourg

°

deux amoureux fleurettent –
septembre clément

feuilles rousses
encagées * :
moisson de septembre

* cf. Benjamin Péret : « Les rouilles encagées »

°

elle esquisse

°

les seins tombés –
premier jour de l’automne

°

bord de mer –
mon regard plonge
entre son pendentif

°

Les décapants
(ex. : Éric Chevillard.)

Décaper le haïku.

sand
which
sand

( : d’après Éric Chevillard, p. 91 de L’autofictif, éd. Arbre vengeur, 2009 :)

« Mais oui, ma tante, la poésie nourrit son homme. Et même un seul bon haïku le fera :
Pain
jambon
pain »

°

au bambin

(22-28/9/12)

°

aventure
et rature(s)
sont-elles deux mamelles
de la littérature ?

°

(r)allumant
au milieu de la nuit
pour (re)lire
Éric Chevillard

°

Le litté
ratureur

Il faut rat(ur)er (biffer) de nombreuses fois (…)
avant de (pouvoir) produire
un sous-chef d’œuvre

un œuf, une œuvre ?

un œuf neuf
un œuf meuf

Sa fille va mettre au monde
un œuf meuf :
encore une qui ne portera pas son nom !

°

Au haïcou long
on peut mettre beaucoup
de colliers
Au haïcou court
peut-être à peine
un fil de colle

°

sans cesse
il noie le poisson
(il nie le poison)

sans cesse autruche de lui-même

acculé,
sans cesse en reculade…
sans cesse se dissimule
(derrière ses mots)…

sans cesse se maquille de mots,
ce maquignon !

se grime,
ce grimaçant
limaçon !

l’hameçon
de l’âme-sœur ?

le maçon ?

l’âme-sœur
l’âme seule

Faut-il mettre du liant (/ du lien) entre ces deux « images », de la colle, du ciment, de la bave, de l’encre, ou bien faut-il les laisser ainsi « paralléler » ?

/ parall – hèle

°

Elle ne s’aperçut pas
qu’elle m’avait offert un spectacle
– même minime – :
l’improvisation
d’un pas de danse
devant une guêpe

°

« Les OGM
sont un poison » *
– Et le nucléaire ?

* titre un magazine mensuel.

°

poix – gnon

°

dans la nuit
tournent des mots
plus ou moins bien éclairés

°

dimanche matin
(le) bruit de bogues tombant dans le parc –
la cloche de onze heures

dimanche matin
il banjoïse
en se chantonnant
tout autour du parc

°

Dans la série « Il s’agit de »… :

Il s’agit (aussi et surtout)
de chasser du haïku
les mots * qui son(nen)t faux **

* expressions, lignes, vers,

** forcés, artificiels, « morts » (selon l’acception des Anciens Chinois).

… sous peine d’être accusé ( / d’avoir à répondre) du crime ( / de la forfaiture) de lèse – mots !

/ de lèse – (l’) esprit !

°

tombant dans l’évier
la fleur de jasmin
fait tinter l’assiette

°

les fleurs de jasmin
s’ouvrent dans l’eau chaude
ainsi tes haïkus * ouverts sur le monde

* : S. Bellen, in Tierra de nadie, à paraître aux éditions Unicité, début 2013.

°

le marié se retire

°

Mesdames, Messieurs,
votre train prend la direction de
: silence

°

le bout du nez ( / du nœud ?)
du boudineux ( / -né )
libidineux

°

le ciel des mots
s’éclaircit :
haïku

°

les mots : nuages
chassés…

°

À la chasse aux faux mots…

beaucoup sont touchés
beaucoup mettent plume à terre…

°

« de ce côté-ci du pointillé… »

(= de ce côté-ci de la frontière…)

°

Le haïku
est-ce
une soustraction ?

ce que j’aime dans le haïku
c’est que c’est
une ascèse des mots inutiles,
une ascèse des mots « faux »

, la déroute des « faussaires »,
des « in-sincères »… ?

les insincères,
les autres, sincères

– et ceux qui s’insinuent ?

°

Que le haïku
traduit en français *
fasse 5/7/5
est une ineptie

* (et inversement)

°

Parfois
la mémoire
vous joue de ces trous !

Ainsi ne me souvi(e)ns-je plus du nom
d’un fâcheux
que je désirais justement ignorer –

/ de l’importun
sans importance…

°

tu t’es tu
et têtu
tu t’y tiens !

°

Cette (jeune) personne a la chance d’avoir une belle enveloppe –
Mais qu’en est-il de la lettre qu’elle contient ?

°

bille en tête
bulle en tête

°

(Poésie :)

mise en tropes,
mise en iambes,
etc.

°

le pain suit sa lame
le soleil

le couteau suit sa lame
le soleil

°

du pain
qui cuit la nuit
l’odeur éveilleuse

°

la courante de la consommation

°

de l’émail
à l’e-mail,
combien d’années,
combien de générations,
combien de frustrations ?

°

N’y en a-t-il pas assez
des dieux uniques ?

°

nous avons eu vent
de vos vociférations
en vain

°

(D’après Éric Chevillard : L’autofictif voit une loutre, p.. 50 :)

coin coin coin
le canard délimite
le triangle des Bermudes
qu’il évite (ra)

°

jogging :
pour qu’en bon état j’erre /
pour qu’en bon état je gère…

Dans quel État je me terre ?…

°

(Félix Taillandier :)

Il croisa Félix.
Il croit en Félix.
Félix, une sorte de christ
(sur sa poutre éternelle).
Croiser le (haut)bois et la perche.
Croix en luit, crois de bois, si tu crois, sors du bois…

Taillandier.
En tailleur.
Taille son X…

°

ce journal du monde flottant…
à la surface des choses
les yeux en surface
crocodile
grenouille…

°

Un ciel gris nous nasse. Nass. Trocken…

°

Où sont mes dictionnaires d’allemand,
maintenant que l’anglais me maîtrise ?

°

Les feuillages des arbres jaunissent.
(C’est bien)
L’automne fait toujours son boulot.

°

Libre enfin libre. D’élargir ses poumons. De lancer un cri équivalant à quarante années (et plus) de travail forcé…

°

Si les dossiers (du canapé)
s’affaissent,
que deviennent ses reins ?

°°°

Haïkus, etc de Py – sept 2012 – 1/2

1 octobre 2012

Haïkus, etc. Py. 1-15 sept 2012 :

sa mouche de compagnie –
mère fait une partie
de solitaire

(« ma mouche voudrait
faire un Rumikube avec moi
– Pas question ! »

: Odette Py)

°
(kyôbun à l’étoile fanée :)

souvent l’« étincelle »
(bien) plus courte
que 17 « syllabes » !

Ex. :

une étoile
aussitôt
fanée

°

As-tu remarqué
si les étoiles
filaient plutôt
de droite à gauche ?

(cf aussi :
« ciel d’étoiles –
un aligot »)

°

vampire
la nuit
lampe
l’encre

(vampe, goule, strige ou stryge* * = vampire femme-chienne.)

faire tomber les « barrières » / de la poésie du « haïku »

°

les draps
pendus aux portes
la nuit
sèche
nt

°

ténèbre
clac
vertèbre

°

(s’)immoler
par l’œuf

(mollet)

/ le feu mollet

°
ah ! la première rose rose
de mon premier jog
depuis des lustres !

– ah, la première souche !

– ah, la première fumée de(s) pot(s) !

°°

« je pense donc je » fuis
ou :
(d)éloge de la pensée :

se mettant un suppositoire,
pensant :
« Stéphanie de Monaco » !

+

sur le siège
des toilettes du train
pensant vaguement
à sa destinée

°°

ma mère rêve
de se réincarner en oiseau
… pour la beauté des paysages

°

Noël
j’accroche mes boules au sapin
aïe !

(d’après Liette Janelle H.45 pour Gong 37)

°

porcelet qu’on égorge
la gamine voisine

°

la justesse d’être : voilà – aussi – ce qui transparaît dans de « bons » haikus…

°

comme un cormoran
rendre
gorge

°

diminuant les doses de salé :
pourquoi ça l’est
encore ?

°

ce que cache le langage /
les mots que cachent les mots /

(un mot peut en cacher un autre…)

:

là vendent
lavande

°

je coupe le jambon
la théière frémit
je coupe le jambon
la théière proteste

°

la glace
(est) rouge
– phoque ! *

* : « fuck ! »
ou : « fucked phoques ! » ?

°

chaque jour
sentir une nouvelle rose –
trotting au parc

/ déjouer les racines

°

rentrée
scolaire
colère

°

mur muret

(les mots)
se font face
et se répondent
à voix basse

les murs (ayant des oreilles)

les murets
se / leur
répondent
à voix basse

°

la télé
regarde
le salon

son œil bouge
dans la nuit…

cyclope
l’œil ouvert de la télé

sur le noir

la télé
regarde
le salon

°

Insomnie –
la taille des crayons

°

C.D. cédé –
décédés

°

premier été « socialiste » :
la Valls * des Roms

* nom du ministre actuel de l’Intérieur (/ extérieur).

°

derrière le tgv
un papillon ~
Orly, début septembre

°

toute une colonie de pigeons
couvrant un terrain de football
décolle
un avion d’Orly
y laissant quelques plumes

°

Flouter le sujet du haïku…

°

scénario – senryû

°

banlieue :
« bijouterie ZIRA »
sur un vieux mur

°

contre la fantastique odeur du pain
fermer les portes
– cuisson de nuit

°

l’ici,
le la (/ le là )

°

ce matin
recoller les morceaux

d’(e quelques) objets
en souffrance

°

autour du cou
du Bouddha assis
un mince collier
de colle

°

sirènes
du premier mercredi midi
du mois
un chien aboie

°

décédée d’un A.V.C.
à 33 ans
cette pianiste –
fermer la radio
regarder les fleurs

°

ils piaillent à qui mieux-mieux

(ils piaillent à cui mieux-mieux
ils piaillent à cui-cui mieux-mieux)

°

plage :
trop de faims et de messes ?

°

les haïkus
comme des déchets
qui envahissent la plage —

°
(kyôbun court :)

le haïku c’est ce qui s’échappe

un insecte
aux ailes colorées
de soleil

°
(duilien aux boules :)

des boules qui se cognent
le soleil qui se couche

(stade L. Lagrange, 75012)

le haïku est « religieux »
: il relie
(2 éléments, etc.)

°

passant le plus souvent possible
par le square
des frères haïkistes *

* (: In memoriam René et Henri Druart, Reims)

dans le square
des frères haïkistes
réviser quelques versets

°

remplir le vide
avec des mots

°

le temps
immobile
ou presque

d’un banc du square

quelques bruits griffent l’air

°

un court discours

°

près du toboggan
glisse le temps
square des frères Druart *

* haijins, érudits rémois

°

les mots
par peur du vide
/ de son vide ?

°

sur le toboggan
glisse
la lumière
(?)

un papillon passe

de haut
en bas
du toboggan
des éclats
de soleil

l’attente *
du tobogan

* / la tente ( ? )

le temps
glisse-t-il
sur le toboggan

la lumière / assise
sur le toboggan

sur le toboggan

°

square des frères Druart
une femme passe,
un pain dans la main gauche

°

entre deux lattes
d’une chaise de square
une plante a poussé

°

ces grandes vitres
de la médiathèque
d’où l’on voit
en bas
la ville
marcher
au pied de la cathédrale

et les pavés
/ les volumes

que tu grignotes
fil à fil

tes yeux se défont

inexorablement

(… la transparencre…)

ses chaussures (basses ouvertes) rouges
sur la moquette grise

au-dessus
repliée sur sa chaise
pieds nus

et devant son ordi

: médiathèque

j’irai
à longueur d’après-midis
tirer de longs traits de poésie –

avant de reprendre mon train

°

certains mots
just hit it right
right down the middle
frog’s eye
/ frog’s ear

là ce n’est pas
la grenouille qui chante
au bord de l’eau
c’est l’eau qui chante
(strung by the frog)
pincée par la grenouille

L’eau là
fit chanter * la grenouille

* / bruire

Qu’entend la grenouille
qui saute
dans la mare ?

°

Les mots
(sont des couvertures)

– pour recouvrir
le cadavre

soulever le voile des mots
pour reconnaître
le visage
du mort

°

tâche d’ôter cette tache,
lui dis-je,
déictique ! *

* / didactique ( ? )

°

Ce que l’on ne fait pas dans le haïku, on le fait justement dans le senryû : revanche !

°

tenir dragée basse

°
(Haïku-canon :)

rarissimement
je m’arrêtai sur ce mot
d’Amélie Nothomb

(in Acide sulfurique, p.60, LdP 30796)

°

un roman d’égare
ment

°

caracol*/e
barcarolle
l’enfant
fait des cornes *
au piano

* (en) espagnol
/ espagnoles

la partie
de piano
corne

mariée au pi-anneau

ronde elle se met au pi-anneau


« peinture » →

« Faire d’un (haïku) une fenêtre ouverte vers l’extérieur »

le haïku (qui) vient de l’extérieur,
repart vers l’extérieur

°

encore au lit
quelques coups répétés réguliers –
un œil qui pleure

°

le parfum plus subtil
des roses en septembre
une coccinelle
garée en courbe

°

entièrement voilée
et seuls ses yeux
derrière ses lunettes

entièrement voilée
et les lunettes
noires

entièrement voilée

entièrement voilée
ses lunettes
réfléchissent

entièrement voilée,

°

concocktail

°

son décolleté de septembre
les couleurs de son été

décolleté :

°

première pluie
au 11 septembre
son visage gris

premières gouttes par la vitre du train
il finit sa bouteille d’eau

une merde sèche
sur le trottoir –
première pluie de septembre

quelques feuilles
collées
au trottoir
1ère pluie de septembre

gouttes tombant dans mon sommeil
raindrops falling into my sleep

(grise mine :)

taillant tous les crayons
de la maison
1ère pluie de septembre

tous ces copeaux
dans la corbeille
1ère pluie de septembre

dans la corbeille
et à côté :
copeaux de septembre

°

Le haïku, ça peut tellement être (d’) ici (de) maintenant,
que ça peut être comme un journal de bord…

°

trous dans le poème
de mots retirés

( : donner au blanc)

Aéré

le noir pesant

le blanc d’air

°

Pourquoi s’entêter au 5.7.5. ?
Les onji ne sont pas des syllabes !

°

blanches bogues de marrons
fraîchement tombées
– jog vespéral

les gouttes de pluie
ont-elles bu le parfum des roses ?
– soir de septembre

°

un pet
vint mettre fin à mon poème
sur le silence de la nuit

°

devant la télé allumée
la femme éteinte
2 h 54

°

monocordes composteurs
leur « ting » bientôt
énervant

Inventer des composteurs
à hauteurs de sons différentes
(pour )(créer)(des) : symphonies de voyageurs !

= des composteurs
pour voyageurs
« compositeurs » !

°

elle s’enfonce dans la nuit
le son de sa voix
s’enfonce aussi

°

de l’ascenseur
sort
un parfum

dans l’ascenseur
seul
un parfum

(: d’après Patrick Fetu.)

°

dans un triangle d’eau
des cercles *
qui s’accélèrent

* / des ronds ( ?)

°

ce lac
un soleil d’huile –
plonger

°

gravant
sur du papier
des haïkus
préhistoriques

°

cligne des yeux
l’immeuble –
soir * de septembre

* / crépuscule

(19h30)

°

taches,
éclats,
pièces de puzzle

°

bien dans son corps
bien dans son cœur *,
crépuscule de septembre

* kokoro = esprit-cœur

°

les pages du livre
respirent * d’un côté
: voyage (en) RER

* / bougent

une aile seule
du livre bat
: siège de RER

°

ah les nuages ( !)
ourlés de ce soir

le loup
hurle à la lune

ourlée ce soir

( = son meilleur poème ?
brûlé : 1967 ?)

°

un petit papillon blanc du soir
monte vers ma bouche
je souffle

°
(jog :)

brossant (quelques) branches basses
– jog aux lanternes

le parfum passé
des roses de septembre
– jog aux lanternes

un conciliabule corbuesque * –
la permanence du ruisseau

* / de corbeaux

un moucheron
dans la bouche
– jog aux lanternes

le moucheron
du jog du soir
ressorti
sur le bout de la langue

au bout de la langue
le moucheron
du jog aux lanternes

°

le café
c’est mauvais pour la voix
: parol’ de prof’ de chant !

°

dès que tu le traduis,
ton 5/7/5
vole en éclats…

°

rails rouillés –
l’automne

rusty rails –
Autumn

rouille sur les rails
l’automne

°

une statu(r)e Crumb-esque
ce matin et ce soir
dans le TGV

°

lentement
sereinement
terminant ce carnet
– la fin de l’été

°

a small « thing »
seen acutely
→ haiku

°

devant : le ciel gris
derrière : le soleil
– équinoxe

°
écrire creuse
galerie nocturne

galanterie
galère
galure

un thé au matin vert

°

les mots
doivent retrouver
les choses

°

samedi ensoleillé
de septembre
un suicide sur la voie

°
(ancien :)

chalet :
le cœur à moitié empli de neige
: vœux de nouvel an

°°°