Ch. XIV, pp. 226-43 :
KIKAKU :
La pleine lune d’automne ;
sur le tatami
l’ombre du pin
°
RANSTESU :
Une fleur de prunier ;
la chaleur
d’une fleur de prunier
(adapt. d.p.)
°
BUNSON (mort en 1713), élève de Bashô, puis de Kyoroku :
La claire lune d’automne
Des endroits sombres,
la voix des insectes.
°
MOKUDÔ (? – ?), élève de Bashô :
La brise de printemps souffle
à travers les champs d’orge
le bruit des eaux
°
BAKUSUI (1720-83), élève de Kiin, puis de Shikô et d’Otsuyu :
Rentrant à la maison
par un autre chemin –
Ces violettes !
°
RITO (1680-1754), élève de Ransetsu :
Fleurs de pêcher épanouies ;
tout autour
nulle autre trace du printemps
°
MÔGAN (?-?), élève de Bashô, de Kyorai :
Fleurs de cerisiers
tombant dans le palanquin
d’un Daimyo
°
SUIÔ (?-?), élève de Bashô :
Une nuit d’automne :
rêves, ronflements,
sauterelles stridulantes
°
SHIDÔ ou FÛCHIKU (?-?), élève de Bashô :
Le vieux moine également,
le surplis sur l’épaule,
admire les fleurs de cerisier
°
YAYÛ (1701-83) :
Premier jour de l’année
les gens qui foulent la neige
ne sont pas haïssables
–
Je peux voir
deux ou trois étoiles ;
des grenouilles coassent
–
A l’époque de Yayû, le senryû se développa.
–
Un nid de guêpes :
il les défie
une serviette autour du visage
–
tirant de jeunes pousses de riz
il pisse dans la rizière
d’à côté
–
Se rafraîchissant au soir
l’aveugle s’oublie
dans l’obscurité
–
Une sieste de midi –
cette mouche
ne me laissera pas devenir papillon !
°
SENKAKU (1676-1750), élève de Sentoku :
Le vieil an s’en alla
frappant et trépignant
sans un regard en arrière
°
HAJIN (1677-1742) :
Un guerrier
s’en allant dans un bar à vin
sous la neige la nuit
°
SENTOKU ou TENTOKU, mort en 1726, à 63 ans. Elève de Rogen, puis s’associe avec Rosen. Avec Fukaku, ce fut lui le (plus) responsable de la dégénérescence du haïku après la mort de Bashô.
°
FUKAKU (mort en 1753, à 92 ans).
°
SOGAN (mort en 1791, à 83 ans) :
Rassemblant de jeunes pousses ;
laissant l’enfant
ramper sur le sol
–
Les rayons du soleil
obliquant sur la cloche du temple ;
la chaleur restante
°
RENSHI (mort en 1742, à 63 ans). Elève de Sampû :
Jeunes pousses !
Les laissant non-arrachées
à la fenêtre
–
Froide pluie d’hiver –
une rue de prostituées,
le mois sans dieux
°
SÔSUI (le Premier), mort en 1744, à 60 ans :
Un raccourci ;
les feuilles tombées
cachent l’eau de pluie
°
SHISEKI (ou RYÔWA), mort en 1759, à 83 ans. Elève de Bashô, de Ransetsu :
L’épouvantail
portant un chapeau
pour un pèlerinage au sanctuaire d’Isé
–
Ô la maigreur
des vieilles cuisses
près du feu !
°
RYÛKYO (mort en 1748, à 63 ans). Elève de Tentoku, puis de Bakurin :
Fleurs de colza
resplendissantes et brillantes –
et un seul temple !
°
KIIN (mort à 1748, à 51 ans). Elève de Hokushi, d’Otsuyu :
Les graines de paulownia
dispersées
sous la première pluie de l’hiver
°
CHÔSUI (le Premier), mort en 1769. Elève de Ryokyô :
Etres humains éparpillés
sur l’horizon
à la pêche aux coquillages à marée basse
°
(A suivre : ch. XVII : TAIGI.)
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