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» aberration mentale » » l’amour du travail, la passion moribonde du travail poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture « .
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» À mesure que la machine se perfectionne et abat le travail de l’homme avec une rapidité et une précision sans cesse croissantes, l’ouvrier, au lieu de prolonger son repos d’autant, redouble d’ardeur, comme s’il voulait rivaliser avec la machine. Ô concurrence absurde et meurtrière ! »
: Paul Lafargue (1842-1911) dans Le Droit à la paresse.
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« du peintre russe Kazimir Malevitch, La Paresse comme vérité effective de l’homme (15/2/1921) :
» pourquoi les paresseux dans leur ensemble sont-ils couverts d’opprobre, marqués du sceau de l’infamie, du sceau de la mère-paresse, quand le moindre travailleur est voué à la gloire, aux honneurs, aux récompenses ? J’ai toujours pensé que ce devait être exactement le contraire : le travail doit être maudit, comme l’enseignent les légendes sur le Paradis, tandis que la paresse doit être le but essentiel de l’homme. Mais c’est l’inverse qui s’est produit. »
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La Bruyère : » Il faut en France beaucoup de fermeté et une grande étendue d’esprit pour se passer des charges et des emplois, et consentir ainsi à demeurer chez soi, et à ne rien faire. »
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Robert Louis Stevenson signa en 1877 Une Apologie des oisifs : » L’oisiveté, ainsi qu’on l’appelle, qui ne consiste pas à ne rien faire mas à faire beaucoup de ce qui n’est pas reconnu dans les formulaires dogmatiques de la classe dirigeante, a autant le droit de déclarer sa position que l’industrie elle-même. »
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Le philosophe anglais Bertrand Russell fustige lui aussi, dans son Éloge de l’oisiveté paru en 1932 le préjugé qui a trop longtemps fait d’elle un vice.
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» C’est sans aucun doute un art de vivre qui nous oblige à reconsidérer toutes les valeurs qui brament si fort leur supériorité actuelle comme la rentabilité, la vitesse ou les cadences, afin de pouvoir nous écrier peut-être un jour, à l’instar du poète dadaïste Clément Pansaers : » Ô ! le luxe imprévu de la fainéantise ! La grève générale sur une grève ensoleillée !… »
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: Cécile Guilbert, dans Sans entraves et sans temps morts, NRF Gallimard, 2009, p.30-36.
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Le choix de
travailler peu
gagner peu
dépenser peu
prendre le temps de vivre
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d.(8/9/9)