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sur le terrain
la neige –
le but vide
°
d.
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sur le terrain
la neige –
le but vide
°
d.
p.50/51 :
» ce pays qui a la passion du « moins » et où toutes les maîtrises passent d’abord par un stade de vide. « Rien de trop » disait un des fondateurs du nô […] »
N.Bouvier
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» Trop de tout !
Entrer en décroissance, c’est sortir du gavage matérialiste, de ce bruit assourdissant et permanent propre à la société de consommation. Nous voulons du vide, du silence, du rien… »
La Décroissance n° 65, p.2.
Lire aussi :
de Paul Ariès et Bernadette Costa-Prades
Apprendre à faire le vide
Milan, 2009.
Dans le haïku, discerner les mots « pleins » des mots « creux ».
Les mots pleins sont ceux qui donnent du sens, le sens, qui sont « lourds de sens », vivants.
Les mots creux sont ceux qui sont vides de sens, « morts ».
Éliminer les / Se passer des mots « creux », au possible.
(28/10/09)
°
(de chez anna :)
des tuiles des toits
jusqu’à la mer
(1/11/09)
–
Le(s) blanc(s)
que je laisse
dans le haïku,
le lecteur
franchira
(ou pas.)
–
tendre au lecteur
du silence
du vide
…
–
mon haïku :
un bol
présenté
au lecteur
–
S’enfoncer dans le blanc du haïku
Le haïku
est une montagne
enneigée
–
Mettre
le plus de vide possible
dans mon haïku
–
« Oublier »
le plus de mots
possible
–
Vider mon haïku
au possible
–
Laver mon haïku
–
décolorer mon haïku
, le délaver
–
,
l’habit
cent fois porté
cent fois lavé
cf : « Chant de l’habit cent fois fois rapiécé » de Hyegûn, p.98 de Ivresse de brumes, griserie de nuages, NRF/Gallimard, Connaissance de l’Orient, 113, 2006.
°
Le haïku est la possibilité d’un bol
Le haïku est la possibilité de boire
°
– Ne manque-t-il pas quelque chose dans votre haïku ?
– Oui, il y manque ce que vous y mettrez
–
Le haïku est une salle de cinéma vide
–
Il s’agit moins de dire,
que de laisser le lecteur se placer
pour qu’il voie
_
Si tu lui mets trop de mots,
tu lui bouches la vue
–
Les mots
bouchent la vue
du haïku
–
((a)perce)voir)
le haïku
à travers
les mots
–
Les mots
voilent /
cachent /
burqachent ? /
obscurcissent
le haïku
–
les mots-nuages
dissipés,
la montagne-haïku
apparaît
–
Le lecteur
lance sa passerelle
pour franchir ton haïku
–
au lecteur
sa clé
du haïku
–
le haïku comme kôan ?
–
le lecteur trouve
(ou ne trouve pas)
sa solution au haïku
…
–
(le haïku n’est pas une femme facile.)
°
Laisser des blancs
dans le haïku
–
Le haïku est un mi-chemin
Le haïku est un demi-pas
°
Ne mets pas tes lunettes
sur le nez de ton lecteur
°
Crée du vide
dans ton haïku
–
Offre à ton lecteur
un saut
par le vide des mots
°
L’essentiel est de laisser le lecteur
compléter le haïku.
–
Le lecteur franchit la faille
que le haïjin a creusée
dans son haïku
–
Creuse
ton haïku,
Laisse
ton lecteur
creuser
–
Encreuse
–
Toussaint –
Creuse
ton
haïku
–
ensevelis tes mots morts
°
écourte
condense
:
haïku sec
°
d.(1-2/11/09)
extrait de son ouvrage posthume : Funiculaire, 1933 :
« Après qu’il a contemplé les choses, le Japonais contemple encore l’absence des choses. L’artiste ne peint pas l’oiseau, il peint l’aile, il ne peint pas l’aile, le vol, pas le vol, mais le vide laissé dans le ciel par l’oiseau qui s’est envolé »
(: sur le site de la peintre Caroline Tokar qui a exposé dernièrement au centre culturel japonais Hattori, à Paris.)