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Haïku, etc. – Py – 7/2011 – 2/2

21 août 2011

°

au large de cette plage
atlantique française
des boules de fioul
du golfe du Mexique *

(* 21/4/2010 – Montalivet (34) 17/7/2011)

°

menu estival :
fruits de mer
au plutonium

le tour de l’homme
en combien de jours,
ces fuites radioactives ?

De l’eau
de moins
en moins ;
Privatisations

°

dans ce classeur nommé
SILENCES
aucun poème

°
(Ancien :)

dans ce bistrot
trois étudiants
ordinent

°

CHEMIN MONTANT

(d’après Renoir :
« Chemin montant dans les hautes herbes »)

CHEMIN MONTRANT (?)

°°°

soleil :

pins

lézard

: Moins il y a de mots dans le haïku, plus ils ont besoin d’espace (autour d’eux) *

Océans :

hydrocarbures

plastiques

Océans :

plutonium

césium

rien à dire,
un canard et un nuage
flottent

°
(Loches, 31/7-2/8/11)

* :
De plus en plus (haï)courts
Haï-très-courts
Haï-les-plus-courts
Haïcourtés
Haï-minimes
Minim-haï-

°°°

moins

24 septembre 2010

°

moins de mots, s’il vous plaît,
moins de bruit(s) ! :
haïku.

Plus près du silence
en peu de mots…

 » Parce que la musique est si simple, elle va droit au coeur.  »
R. Tagore

°

d.(24/9/10)

paradoxe ?

21 janvier 2010

°

la lune
les fleurs de cerisiers
les brumes
la rosée
les lucioles
ne disent-elles pas tout
en silence ?

°

d.(21/1/10)

Trop de tout !

15 janvier 2010

°

 » Trop de tout !
Entrer en décroissance, c’est sortir du gavage matérialiste, de ce bruit assourdissant et permanent propre à la société de consommation. Nous voulons du vide, du silence, du rien…  »

La Décroissance n° 65, p.2.

Lire aussi :

de Paul Ariès et Bernadette Costa-Prades
Apprendre à faire le vide
Milan, 2009.

Quelques jalons pour un haïku sec !

3 novembre 2009

Dans le haïku, discerner les mots « pleins » des mots « creux ».
Les mots pleins sont ceux qui donnent du sens, le sens, qui sont « lourds de sens », vivants.
Les mots creux sont ceux qui sont vides de sens, « morts ».
Éliminer les / Se passer des mots « creux », au possible.

(28/10/09)

°

(de chez anna :)

des tuiles des toits
jusqu’à la mer

(1/11/09)

Le(s) blanc(s)
que je laisse
dans le haïku,

le lecteur
franchira

(ou pas.)

tendre au lecteur
du silence
du vide

mon haïku :
un bol
présenté
au lecteur

S’enfoncer dans le blanc du haïku

Le haïku
est une montagne
enneigée

Mettre
le plus de vide possible
dans mon haïku

« Oublier »
le plus de mots
possible

Vider mon haïku
au possible

Laver mon haïku

décolorer mon haïku

, le délaver

,
l’habit
cent fois porté
cent fois lavé

cf : « Chant de l’habit cent fois fois rapiécé » de Hyegûn, p.98 de Ivresse de brumes, griserie de nuages, NRF/Gallimard, Connaissance de l’Orient, 113, 2006.

°

Le haïku est la possibilité d’un bol

Le haïku est la possibilité de boire

°

– Ne manque-t-il pas quelque chose dans votre haïku ?
– Oui, il y manque ce que vous y mettrez

Le haïku est une salle de cinéma vide

Il s’agit moins de dire,
que de laisser le lecteur se placer
pour qu’il voie

_

Si tu lui mets trop de mots,
tu lui bouches la vue

Les mots
bouchent la vue
du haïku

((a)perce)voir)
le haïku
à travers
les mots

Les mots
voilent /
cachent /
burqachent ? /
obscurcissent
le haïku

les mots-nuages
dissipés,
la montagne-haïku
apparaît

Le lecteur
lance sa passerelle
pour franchir ton haïku

au lecteur
sa clé
du haïku

le haïku comme kôan ?

le lecteur trouve
(ou ne trouve pas)
sa solution au haïku

(le haïku n’est pas une femme facile.)

°

Laisser des blancs
dans le haïku

Le haïku est un mi-chemin

Le haïku est un demi-pas

°

Ne mets pas tes lunettes
sur le nez de ton lecteur

°

Crée du vide
dans ton haïku

Offre à ton lecteur
un saut
par le vide des mots

°

L’essentiel est de laisser le lecteur
compléter le haïku.

Le lecteur franchit la faille
que le haïjin a creusée
dans son haïku

Creuse
ton haïku,

Laisse
ton lecteur
creuser

Encreuse

Toussaint –
Creuse
ton
haïku

ensevelis tes mots morts

°

écourte

condense

:

haïku sec

°

d.(1-2/11/09)

Migné-Auxances, 25/11/90

22 juillet 2009

°
9 heures sonnaient au carillon de la brume
Un fusil ajouta le dixième coup
– De quoi se plaignaient les corbeaux ?
Un coq ajouta sa touche à l’orchestration du matin
Quelques bruits humains : casserole
qu’on heurte dans le jardin,
porte qu’on ferme, rumeurs de voitures,
percussion de pas.
Seuls les arbres faisaient encore silence dans l’immobile du matin
Le coq réitérait son appel
une pie traînait le fardeau de sa queue
quelques gouttes bien rondes
sur une feuille à l’envers
Les voitures négociaient les virages
Vers les hauteurs les vents tournaient
– Il voulait s’éloigner des hommes
(difficile de leur échapper !) –

Odeurs d’humus –
Dans le jardin un ciré jaune
étranglé au cou
en guise d’épouvantail
Dedans la lumière
et l’homme assis attablé
de dos à la porte
regarde la télé couleur
Il est 9 heures passées de café
et les oiseaux joutent déjà de leurs instruments agiles
Le ciel aussi s’agrandit
s’approfondit d’un avion
Le jour / la lumière prend son relief
bientôt le rêve la brume et l’inconscient seront rejetés
glisseront de l’autre côté du globe

bientôt un ensemble de maisons
Chirico à portiques carrés
comme un décor d' »un-hol(l)y-wood » *
aux volets tous vert tendre
d’une horreur irréelle

* =  » forêt-profane  » ?

°
d.(Migné-Auxances, 25/11/90)

Silence de neige

18 juillet 2009

°

Si tu veux entendre

tomber la neige

fais silence

*

– le silence de la pensée –

– le silence du souffle –

*

SILENCE

CHUTE DE NEIGE

°

d.(25/1-1/2/83

remarquable 2)

3 juillet 2009

°

rejoint par cet oiseau

au chant remarquable

: le silence

°

La cloche de onze heures – (5 août 03)

30 juin 2009

°

mon portable

posé

sur ton silence

°

La cloche de 11 heures remue l’air du village

un courant de vent passe

remuant arbres, plantes, pages du livre

sur la terrasse

vers le soleil et la mer

L’on boit de grands verres d’eau

quelquefois teintée …

°

11 heures 30

la cloche sonne

dans nos portables

°

12 heures

L’église continue d’égrener son chapelet de coups sonores

je vois d’ici le battant qui oscille vers le silence

puis mes mots, comme des mouches aveugles, continuent d’avancer sur le papier

vers toi

°

(5 août 2003)