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46 HAIKU de la préface au T. IV de HAIKU – Blyth – p.978-993

31 mai 2011

°
(p.978 :)

faisant du calme
mon seul compagnon :
solitude hivernale

Teiga

°
(p.981:)

regardant attentivement –
une bourse-à-pasteur
fleurit sous la haie

Bashô

dans le radis amer
qui me pique, je sens
le vent d’automne

Bashô

°
(p.982 :)

au sixième mois
le mont Arashi
pose des nuages à son sommet

Bashô

éclairs estivaux !
hier à l’est
aujourd’hui à l’ouest

Kikaku

on peut voir maintenant
quelques étoiles –
et grenouilles de coasser

Yayu

°
(p.983 :)

jetant les cendres,
les blanches fleurs de prunier
se troublèrent

Bonchô

le printemps bientôt fini,
la rose jaune blanchit,
la laitue devient amère

Sôdô

°
(p.984 :)

des fleurs de prunier ici et là,
il fait bon aller vers le nord,
il fait bon aller vers le sud

Buson

fleurs de colza ;
n’allant pas voir le prêtre,
passant juste à côté de chez lui

Buson

prétendant faire exprès
et traversant un temple –
la lune brumeuse

Taigi


(p.985 :)

élevant la hache
pour la couper –
elle bourgeonnait

Shiki

affûtant la faucille,
l’ansérine
a l’air de s’affliger

Meisetsu

froid matinal ;
les voix des voyageurs
qui quittent l’auberge

Taigi

°
(p.986 :)

des voyageurs
s’enquièrent du froid de la nuit
de leurs voix endormies

Taigi

sur le point de saisir l’eau,
je la sentis entre mes dents :
l’eau de la source

Bashô

le cheval rabat ses oreilles en arrière ;
les fleurs du poirier
sont froides

Shikô

ces fleurs de prunier,
comme elles sont rouges, rouges,
oui, si rouges !

Izen

°
(p.987 :)

le long du rivage
tombent les vagues, tombent et sifflent,
tombent et sifflent

Izen

à travers les cèdres
ouf, ouf, ouf,
souffle la brise

Izen

jour le plus chaud de l’année ;
le seul chapeau que j’avais :
volé !

Issa

nuit chaude ;
dormant au milieu
de sacs et de bagages

Issa

claire de lune d’automne :
des poux de mer courent
sur les pierres

Tôrin

°
(p.988 :)

dans la brise printanière
le héron neigeux vole blanc
entre les pins

Raizan

des souriceaux dans leur nid
couinent en réponse
aux jeunes moineaux

Bashô

herbes d’été ;
sur le sentier qui mène au temple de montagne,
des statues en pierre du Bouddha

Gojô

°
(p.989 :)

un coucou chante
parmi les ombres du soir ;
aucun bruit de bûcheron

Kozan

algues vertes ;
dans le creux des rochers,
la marée oubliée

Kitô

un temple de montagne ;
de l’eau claire coule sous la véranda,
de la mousse sur les bords

Kitô

élevant ses cornes,
le troupeau regarde les gens
sur la lande estivale

Seira

°
(p.990 :)

labourant le champ,
pas un oiseau ne siffle
à l’ombre de la colline

Buson

la cascade
tombe en rugissant
dans la verdure luxuriante

Shirô

combien de papillons
ont-ils franchi
ce mur de toit ?

Bashô

à l’aube
les baleines mugissent ;
une mer gelée

Gyôdai

°
(p.991 :)

à côté,
on a cessé de piler le mortier :
froide pluie nocturne

Yaha

le goutte-à-goutte
du seau à savon cesse :
la voix du grillon

Bonchô

le bruit de la carpe,
l’eau légèrement sombre,
les fleurs de prunier blanches

Uryû

jour de printemps ;
on ouvre les portes coulissantes
du grand temple

Gusai

ici et là
des grenouilles coassent dans la nuit,
des étoiles brillent

Kikaku

°
(p.992 :)

la pluie d’hiver
tombe sur l’étable ;
la voix du coq

Bashô

le jour s’assombrit,
gens du printemps qui descendent
du temple Mii

Gyôdai

un printemps non vu par les hommes –
au dos du miroir,
un prunier en fleur

Bashô

le coucou !
la terre des rizières colle
aux supports des sabots

Bonchô

°
(p.993 :)

un coucou siffle ;
entre les arbres,
une tour d’angle

Shihô

champs pour semer des haricots,
appentis à bois –
rien que des endroits célèbres

Bonchô

dans la tempête hivernale
le chat ne cesse
de cligner des yeux

Yasô

°
(p.994 : à suivre)

10 HAIKU d’été – Blyth – p.646-653

24 février 2011

°
(p.646 :)

waga tame ni . toboshi osokare . haru no kure

Gyôdai

par égard pour moi,
allumez les lampes tard,
ce soir de printemps

°
(p.647 :)

ume ikete . tsuki to mo wabin . tomoshikage

Taigi

arrangeant les fleurs de prunier,
je les apprécierais à la lueur de la lampe,
comme si sous la lune !

°
(p.651 :)

LA SAISON :

rokugatsu no . umi miyuru nari . tera no zô

Shiki

les bouddhas du temple;
au loin,
la mer de juin



ôari no . tatami wo aruku . atsusa kana

Shirô

une énorme fourmi
marche sur le tatami;
quelle chaleur !

fûrin wa . narade tokei no . atsusa kana

Yayû

la clochette-à-vent silencieuse;
la chaleur
de la pendule

°
(p.652 :)

umabae no . kasa wo hanarenu . atsusa kana

Shiki

les mouches du cheval
ne quittent pas mon kasa;
quelle chaleur !

shinanoji no . yama ga ni ni naru . atsusa kana

Issa

sur la route de Shinano,
la montagne est un fardeau que je porte –
oh ! quelle chaleur, quelle chaleur !

°
(p.653 :)

atsukurushi . midaregokoro ya . rai wo kiku

Shiki

chaleur oppressante ;
mon esprit tourbillonnant,
j’écoute les coups de tonnerre

hagakure wo . kokedete uri no . atsusa kana

Kyorai

les melons ont si chaud
qu’ils ont roulé
hors de leur cachette feuillue

kaze ikka . ninau atsusa ya . uchiwauri

Kakô

le vendeur d’éventails
porte un chargement de vent –
ah, quelle chaleur !

°
(à suivre, p.654-)

27 Haiku de printemps – Blyth – Oiseaux et animaux – p.482-489

25 octobre 2010

°
(p.482) :

uguisu ya . ume ni tomaru wa . mukashi kara

Onitsura

L’uguisu *
s’est perché sur le prunier
depuis des temps immémoriaux

* « rossignol du Japon »

°

teizen ni . shiroku sakitaru . tsubaki kana

Onitsura :

dans le jardin
le camélia fleurit
blanchement

°

yamabuki wa . sakade kaeru wa . mizu no soko

Onitsura

la rose-jaune ne fleurissant pas,
les grenouilles sont au fond
de l’eau

°

ware mukashi . fumi-tsubichu-taru . kagyû kana

Onitsura

il y a longtemps
je marchais sur
ces escargots

°

nusubito no . tsuka mo musaruru . natsu no kusa

Onitsura

sur la tombe du voleur aussi
poussent en rangs
les herbes d’été

°
(p.483 :)

shirauo ya . me made shirauo . me wa kurouo

Onitsura

l’anchois du Japon !
Tout sauf ses yeux, le poisson blanc,
mais ceux-ci : le « poisson noir » !

°

sakari naru . hana nimo taenu . nembutsu kana

Onitsura

les fleurs de cerisier à leur apogée,
mais le nembutsu *
continue sans faiblir

* « la récitation du nom du Bouddha » (R.H. Blyth)

°

uguisu no . naku ya chiisaki . kuchi aite

Buson

l’uguisu chante
son petit bec
ouvert

°
(p.484 :)

Uguisu no . mi wo sakasama ni . hatsune kana

Kikaku

sa première note :
l’uguisu
est cul par-dessus tête

°

uguisu no . eda fumi hazusu . hatsune kana

Buson

la première note de l’uguisu
quand il glissa
de l’arbre

°

uguisu no . mekikishite naku . wagaya kana

Issa

l’uguisu chante
regardant, critique,
ma maison

°
(p.485 :)

hototogisu . zoku na iori to . sami suruna

Issa

Hototogisu,
ne méprise pas
cet endroit mesquin et humble !

°

uguisu no . naku ya kinô no . ima-jibun

Chora

l’uguisu chante ;
c’était hier,
à cette même heure

°

dokoyara de . uguisu nakinu . hiru no tsuki

Shirô

quelque part ou ailleurs
un uguisu chanta :
lune de midi

°
(p.486 :)

uguisu ni . ategatte oku . kakine kana

Issa

la clôture
sera attribuée
à l’uguisu

°

uguisu no . chisô ni hakishi . kakine kana

Issa

la clôture
nettoyée en faveur
de l’uguisu

°

uguisu ni . fumarete uku ya . take-bishaku

Hôrô

l’uguisu perché dessus,
la louche de bambou
flotte encore

°
(p.487 :)

akatsuki no . tsurube ni agaru . tsubaki kana

Kakei

à l’aube
montant dans le seau du puits,
une fleur de camélia

°

uguisu ya . mochi ni fun suru . en no saki

Bashô

Ah, l’uguisu
fit sur les gâteaux de riz
de la véranda

°

uguisu ga . ume no koeda ni . fun wo shite

Onitsura

l’uguisu
fait
sur la branche frêle du prunier

°
(p.488 :)

uguisu ya . doroashi nuguu . ume no hana

Issa

l’uguisu
nettoie ses pattes boueuses
parmi les fleurs de prunier

°

uguisu no . tône ni tsururu . hinode kana

Chora

séduit par la voix lointaine
de l’uguisu,
le soleil se lève

°
ki no mata no . bentô-bako yo . uguisu yo

Issa

ah, ma boîte-à-repas
à la fourche de l’arbre !
ah, l’uguisu !

°
(p.489 :)

saifu kara . yakimeshi dashite . sakura kana

Issa

prenant de mon sac
les boules de riz toastées –
ah, les fleurs de cerisier !

°

meshi keburi . sobiyuru sato ya . hototogisu

Issa

la fumée du riz qui cuit
s’élève au-dessus du hameau :
la voix de l’hototogisu !

°

uguisu ya . kanai soroute . meshi-jibun

Buson

l’uguisu chante;
toute la famille assemblée
pour le repas

°

uguisu no . nakuya achimuki . kochira muki

Buson

un uguisu chante,
se tournant d’un côté,
se tournant de l’autre

°

(à suivre, p.490-)