°
sur l’enseigne rouge
le soleil
se couche
–
ciel du soir
strié de traînes d’avions –
martinets
–
éclairs
derrière les fenêtres :
plans télés
–
arpentant le pavé :
portraitistes du Tertre
–
devant l’étal aux citrons
ses plus que pomelos
–
chants sacrés
sur France-Musique,
dehors, des mélodies d’oiseaux
–
mardi gris –
Ternes Étoiles
–
3 a.m.
the smell of bread
fills the flat
3 heures du matin
l’odeur du pain
emplit l’apparte
–
chemise blanche
pantalon noir –
crotte de pigeon
concert costume :
a pigeon poops
–
Institut des Langues Orientales :
jeux vidéo
et mangas
(d’après Yumiko, 20/6)
–
Conciseler.
–
ce soir les oiseaux –
brancher France-Musique
–
des vols vifs de martinets –
une sublime musique russe
–
» Marlboro 3 euros !
3 euros Marlboro ! »
: Métro Barbès
–
son chapeau de paille
un air penché
– quai de train
–
yoyo d’une araignée
au bout d’un doigt :
restaurant « Les Vents d’ange »
–
fête de la musique :
odeurs de pétards
et de troënes
(Beauvais)
–
à chaque soir son soleil –
ailes au ciel
à chaque soir
son ciel
ses oiseaux
–
troisième jour de l’été :
des pigeons picorent
le bord du soir
–
martinets se pourchassent –
les couleurs du couchant
–
entre omoplate
et bretelle
un dauphin saute
–
déjà de bonne heure
la ceinture sonore
du périsphérique
–
au coin du trottoir
une merde bronze –
fin d’année scolaire
dernier vendredi d’école
papiers en boule
dans la rue
–
dans la poubelle
renversée
une femme
collecte
–
(Senryû sous Sarko :)
» Immigration choisie » :
quarante-quatre cartes
délivrées en deux ans !
–
à son oreille
dans la rue :
un concerto de violon
–
peau à peau
le soir tombe
–
le coup du B
au bout du quai –
–
dans ce
verre ballon,
ce vin
m’envole ?
–
(« art poétique » :)
Réduire à sa meilleure expression.
Le problème est :
jusqu’où ne pas dire ?
Si le silence est long,
le haïku est court
– et inversement
–
dernier dimanche de juin
en paréo
elle repasse –
fenêtre mi-ouverte
–
dans sa boîte en fer blanc
le cassoulet « to lose » 1
à la fourchette
–
j’en pince
pour elle –
son linge
sèche
–
sur le chemin
jaune et noire
salamandre
immobile
(<– 8/2001)
–
dans le ciel
un L
d'avions
–
entre deux cheminées
le feu
du soleil
–
du haut
de ce chez moi
provisoire
le ciel
et ses cris
–
première étoile
dans le soir
un avion monte
–
battements d'ailes d'un pigeon –
la ceinture sonore du périphérique
–
pas pu décoller d'un aria de Mozart :
taillé mes crayons
(: R. Berberova + C. Bartoli, in « Lucio Scylla » / Harnoncourt, 1983)
°
d.(6/08)