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de SEIJU,
mort le15° jour du 8° mois de 1776, à 75 ans :
Shibaraku mo nokoru mono nashi kigi no iro
Pas un seul moment
où les choses restent immobiles – À preuve
la couleur dans les arbres
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de SEIJU,
mort le 28° jour du 8° mois de 1779, à 86 ans :
Mizusuji o ukete kotonaru aota kana
Le veines de l’eau
colorent les rizières en différentes
nuances de vert
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de SEIRA,
mort le 17° jour du 6° mois de 1791,
à l’âge de 52 ans :
Funabata ya kutsu nugisuteru mizu no tsuki
Embarquant,
je me déchausse :
la lune dans l’eau
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de SEISA,
mort le 19 du 9° mois de 1722, à 47 ans :
Kimamori to nariteekinaki kono mi kana
Mon corps, aussi
inutile que le dernier kaki
sur l’arbre
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de SEISHU,
mort le 17 du 5° mois de 1817, à 94 ans :
Ame harete hasu ni shinnyo no tsukiyo kana
Les nuages de pluie disparaissent :
au-dessus des lotus brille
la lune parfaite
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de SEMPO,
mort le 14 du 6° mois de 1730 :
Oitakete iru oku suzushi michi no kaze
Au fond du sous-bois
une brise fraîche
balaie le sentier.
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de SENCHOJO
, morte le 6° jour du 4° mois de1802 :
Unohana ni kikisokonawaji hototogisu
Je mets mes mains en cornet
parmi les deutzies, de peur de ne pas
entendre le coucou.
» la floraison des deutzies, au début de l’été, correspond à l’époque où l’on entend le plus le coucou »
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de SENRYÛ
, mort le 23 du 9° mois de 1790 à 73 ans
Kogarashi ya ato de me o fuke kawayanagi
Vents acérés de l’hiver — / mais plus tard, saule de la rivière, / ouvre tes
boutons !
« Le nom de Senryû se compose des caractères « sen » pour « rivière » et «
ryû » pour « saule ». Ces signes apparaissent dans son jisei avec leur prononciation
japonaise : « kawa » et « yanagi ».
Initiateur de ce style « léger » de haïkus à qui il donna sa nom : le senryû. Il fut LE critique de haïkus dans l’Edo de son époque. On dit qu’il « critiqua » environ deux millions-et-demi de versets dans sa vie.
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de SENRYÛ,
son fils aîné, qui lui succéda à la tête de l’école « senryû », et mourut le 17
du 10° mois de 1818 – peu après l’époque à laquelle le saule perd ses feuilles – :
Hana hodo ni mi wa oshimarezu chiru yanagi
Un saule en automne : / on ne regrettera pas ses feuilles / autant que des fleurs de cerisier.
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de SENRYÛ
plus jeune frère du dernier cité, qui lui succéda également à la tête de l’école
de Senryû. Il mourut le 2° jour du 6° mois de 1827 :
Hasu no ha no / tsuyu to kieyuku / wagami kana
Tel des gouttes de rosée / sur une feuille de lotus / je disparais
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de SENSEKI,
mort le 27 du 6° mois de 1742, à 30 ans :
Tsui ni yuku minazuki suzushi mune kiyoshi
Enfin je m’en vais :
dans des cieux sans pluie, une lune fraîche –
pur est mon coeur
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de SETSUDO,
mort le 28 du 3° mois de 1776, à 61 ans :
Ima zo kiru nori no tabiji no hanagoromo
Maintenant,
pour mon voyage vers l’autre monde
je vais porter un kimono de fleurs
Note de Y.H. :
« hanagoromo » est un kimono élégant porté pendant la floraison des cerisiers, au printemps (…)
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