°
(p.1101 :)
leurs noms inconnus,
mais à chaque herbe sa fleur
et sa beauté
Sampû
–
une herbe fleurie ;
entendant son nom,
je la regarde autrement
Teiji
°
(p.1102 :)
des centaines de gourdes différentes
de l’esprit
d’un seul vin
Chiyo-ni
°
(p.1103 :)
une orchidée du soir
cachée dans son parfum,
fleur blanche
Buson
–
ayant planté un bananier,
j’éprouve maintenant du mépris
pour le lespédèze en germe
Bashô
°
(p.1104 :)
la lampe voisine
éclaire
le bananier
Shiki
–
à chaque coin
du corridor,
le bananier !
Shiki
–
le jardin
de ce temple est plein
du bananier
Bashô
–
l’ombre verte
du bananier
sur l’écran de papier
Shiki
°
(p.1105 :)
la lampe du jardin s’éteint ;
son du vent
dans le bananier !
Shiki
–
dans le si pauvre
temple en ruine,
un bananier
Shiki
–
le corbeau de la lande
se perche habilement
sur le bananier
Issa
°
(p.1106 :)
ce matin juste
une seule feuille de paulownia
est doucement tombée
Issa
–
la feuille du paulownia
sans un seul souffle de vent
tombe
Bonchô
–
une feuille de paulownia est tombée ;
ne viendras-tu pas visiter
ma solitude ?
Bashô
°
(p.1107 :)
chaque jour,
ne mangeant pas les raisins,
buvant mes médicaments
Shiki
–
les kakis que j’aime tant
ne peuvent être mangés :
je suis malade
Shiki
°
(p.1109 :)
malade
d’avoir abusé des
kakis
Shiki
–
vous écrirez
que j’adorais la poésie
et les kakis
Shiki
–
les kakis me font penser
au visage d’une serveuse
dans une auberge de Nara
Shiki
°
(p.1110 :)
jugeant
trois mille haïkus :
deux kakis
Shiki
–
mangeant des kakis ;
la cloche du temple d’Hôryuji
sonne
Shiki
°
(p.1111 :)
le vieux village :
pas de maisons
mais son plaqueminier
Bashô
–
kakis sauvages,
la mère mange
les bouts amers
Issa
–
le soleil couchant
se glissant à travers les tiges du sarrasin
les teint
Buson
°
(1112 :)
au bord de la route
des fleurs de sarrasin
qu’une main éparpilla
Buson
–
le pont suspendu :
des plantes grimpantes
enlacent notre vie
Bashô
°
(p.1113 :)
ma voix
devient le vent ;
cueillette de champignons
Shiki
–
le vent d’automne souffle,
mais les bogues de châtaigne
sont vertes
Bashô
°
(p.1114 :)
la rafale froide d’hiver ;
sur la côte
de vertes aiguilles de pin volent
Meisetsu
–
une châtaigne tombe :
les insectes dans l’herbe
se taisent
Boshô
°
(p.1116 :)
qu’elle était grosse,
qu’elle était splendide,
la châtaigne
que je ne pouvais atteindre !
Issa
–
châtaignes bouillies ;
un petit garçon
s’accroupit habilement
Issa
°
(p.1117 :)
dans la forêt sombre
tombe une baie :
le bruit de l’eau !
Shiki
–
un oiseau chanta
faisant chuter
une baie rouge
Shiki
–
pelant une poire
des gouttes suaves coulent le long
du couteau
Shiki
°
(p.1118 :)
une courge-serpent en fleur :
étouffé par le phlegme,
un mourant
Shiki
(Note de R.H.Blyth : « ceci est le premier de trois « poèmes de mort » écrit par Shiki sur son lit de mort, le 19 septembre 1902. »
–
les pommes volées
que je mangeai,
me firent mal au ventre
Shiki
°
(p.1119 :)
le riz récolté,
les camomilles sauvages (faiblissent et) s’étiolent
le long du sentier
Shiki
–
la cueillant,
la tige de la camomille
mesure un mètre
Gekkyo
–
devant les chrysanthèmes blancs
les ciseaux hésitent
un moment
Buson
–
ayant coupé la pivoine,
je me sentis déprimé,
ce soir-là
Buson
°
(p.1120 :)
ayant coupé la pivoine,
il ne resta plus rien
dans le jardin
Kyoshi
–
Ils ne dirent rien,
l’hôte, l’invité
et le chrysanthème blanc
Ryôta
–
mes yeux, ayant tout vu,
revinrent vers
les chrysanthèmes blancs
Isshô
°
(p.1121 :)
chrysanthèmes blancs !
où y a-t-il couleur
si heureuse, si gracieuse ?
Buson
–
chrysanthèmes blancs,
chrysanthèmes jaunes,
si seulement il n’y avait pas d’autres noms !
Ransetsu
°
(p.1122 :)
chrysanthèmes blancs ;
tout autour, maintenant,
est plein de grâce et de beauté
Chora
°
(p.1123 :)
une petite boutique
qui sculpte des poupées ;
fleurs de chrysanthèmes
Shiki
–
à Nara ;
l’odeur des chrysanthèmes,
les anciennes effigies du Bouddha
Bashô
–
la rose jaune s’épanouit
quand les fours à thé, à Uji
sont odorants
Bashô
°
(p.1124 :)
à Hôryûji,
le parfum des orchidées
est frais et moderne
Kyoshi
–
la mer de juin
vues de loin :
les statues de Bouddha du temple
Shiki
–
tous les chrysanthèmes que vous avez,
jetez-les
sur ce cercueil !
Sôseki
°
(p.1125 : à suivre…)