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Poèmes de mort japonais – éd. Tuttle – SE-

16 janvier 2010

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de SEIJU,
mort le15° jour du 8° mois de 1776, à 75 ans :

Shibaraku mo nokoru mono nashi kigi no iro

Pas un seul moment
où les choses restent immobiles – À preuve
la couleur dans les arbres

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de SEIJU,
mort le 28° jour du 8° mois de 1779, à 86 ans :

Mizusuji o ukete kotonaru aota kana

Le veines de l’eau
colorent les rizières en différentes
nuances de vert

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de SEIRA,
mort le 17° jour du 6° mois de 1791,
à l’âge de 52 ans :

Funabata ya kutsu nugisuteru mizu no tsuki

Embarquant,
je me déchausse :
la lune dans l’eau

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de SEISA,
mort le 19 du 9° mois de 1722, à 47 ans :

Kimamori to nariteekinaki kono mi kana

Mon corps, aussi
inutile que le dernier kaki
sur l’arbre

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de SEISHU,
mort le 17 du 5° mois de 1817, à 94 ans :

Ame harete hasu ni shinnyo no tsukiyo kana

Les nuages de pluie disparaissent :
au-dessus des lotus brille
la lune parfaite

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de SEMPO,
mort le 14 du 6° mois de 1730 :

Oitakete iru oku suzushi michi no kaze

Au fond du sous-bois
une brise fraîche
balaie le sentier.

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de SENCHOJO
, morte le 6° jour du 4° mois de1802 :

Unohana ni kikisokonawaji hototogisu

Je mets mes mains en cornet
parmi les deutzies, de peur de ne pas
entendre le coucou.

 » la floraison des deutzies, au début de l’été, correspond à l’époque où l’on entend le plus le coucou  »

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de SENRYÛ
, mort le 23 du 9° mois de 1790 à 73 ans

Kogarashi ya ato de me o fuke kawayanagi

Vents acérés de l’hiver — / mais plus tard, saule de la rivière, / ouvre tes
boutons !

« Le nom de Senryû se compose des caractères « sen » pour « rivière » et «
ryû » pour « saule ». Ces signes apparaissent dans son jisei avec leur prononciation
japonaise : « kawa » et « yanagi ».
Initiateur de ce style « léger » de haïkus à qui il donna sa nom : le senryû. Il fut LE critique de haïkus dans l’Edo de son époque. On dit qu’il « critiqua » environ deux millions-et-demi de versets dans sa vie.

de SENRYÛ,
son fils aîné, qui lui succéda à la tête de l’école « senryû », et mourut le 17
du 10° mois de 1818 – peu après l’époque à laquelle le saule perd ses feuilles – :

Hana hodo ni mi wa oshimarezu chiru yanagi

Un saule en automne : / on ne regrettera pas ses feuilles / autant que des fleurs de cerisier.

de SENRYÛ

plus jeune frère du dernier cité, qui lui succéda également à la tête de l’école
de Senryû. Il mourut le 2° jour du 6° mois de 1827 :

Hasu no ha no / tsuyu to kieyuku / wagami kana

Tel des gouttes de rosée / sur une feuille de lotus / je disparais

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de SENSEKI,
mort le 27 du 6° mois de 1742, à 30 ans :

Tsui ni yuku minazuki suzushi mune kiyoshi

Enfin je m’en vais :
dans des cieux sans pluie, une lune fraîche –
pur est mon coeur

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de SETSUDO,
mort le 28 du 3° mois de 1776, à 61 ans :

Ima zo kiru nori no tabiji no hanagoromo

Maintenant,
pour mon voyage vers l’autre monde
je vais porter un kimono de fleurs

Note de Y.H. :

« hanagoromo » est un kimono élégant porté pendant la floraison des cerisiers, au printemps (…)

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