°
(p.731)
hitotsu nuide . sena ni oikeri . koromogae
Bashô
en enlevant un
et le portant sur mon dos :
le changement d’habits
–
kojiki kana . tenchi wo kitaru . natsugoromo
Kikaku
le mendiant !
il a Ciel et Terre
pour habits d’été
°
(p.732 :)
koromogae ya . karasu wa kuroku . sagi shiroshi
Chora (1729-1781)
changement d’habits –
le corbeau est noir
le héron, blanc
–
hirune shite . te no ugokiyamu . uchiwa kana
Taigi
sieste dans la journée –
la main arrête d’agiter
l’éventail
(trad. de R. Munier, in Haïku, Fayard, 1978, p.76 :
Un léger somme –
la main s’arrête qui agitait
l’éventail)
–
nikai kara . yanebune maneku . uchiwa kana
Shiki
D’en haut, faisant signe
à une péniche,
l’éventail
°
(p.733 :)
me ni ureshi . koigimi no sen . mashiro naru
Buson
contentant tant l’oeil,
l’éventail blanc si pur
de toi que j’aime tant
–
yamamizu ni . kome wo tsukasete . hirune kana
Issa
Je fais la sieste,
laissant l’eau de la montagne
battre le riz
°
(p.734 :)
hototogisu . akatsuki kasa wo . kawasekeri
Kikaku (1660-1707)
un hototogisu chante –
à l’aube
on me fait acheter un parapluie
–
hiya-hiyato . kabe wo fumaete . hirune kana
Bashô
sieste à midi :
posant mes pieds contre le mur,
fraîcheur
°
(p.735 :)
« Sans Réalité (: sincérité, fidélité à la nature, vérité,) il n’y a pas de haïkaï. »
Onitsura. (1660-1738)
–
motaina ya . hirune shite kiku . taue-uta
Issa
durant ma sieste de mi-journée,
j’entends le chant des planteurs de riz,
et me sens plutôt honteux
–
shinanoji ya . ue no ue ni mo . taue-uta
Issa
route de Shinano :
plus haut, toujours plus haut,
le chant des planteurs de riz
°
(p.736 :)
sazanami ni . ushiro fukaruru . taue kana
Taigi (1709-1772)
plantant le riz –
vaguelettes,
le vent souffle par derrière
–
waga kasa ya . taue no kasa ni . majiriyuku
Shikô (1664-1731)
passant,
mon kasa et celui des planteurs de riz
se mélangent
°
(p.738 :)
fûryû no . hajime ya oku no . taue-uta
Bashô
l’aube de la poésie :
le chant des planteurs de riz
dans la province d’Ôshû
–
okurare-tsu .okuri-tsu hate wa . kiso no aki
Bashô
prenant congé des gens,
étant raccompagné ;
l’automne à Kiso
°
(p.739 :)
yuku haru ya . tori naki uo no . me wa namida
Bashô
le printemps s’en va :
les oiseaux pleurent,
larmes dans les yeux des poissons
–
yabu-kage ya .tatta hitori no . taue-uta
Issa
dans l’ombre du fourré,
une femme pour elle-même
chante le chant des planteurs
°
(p.740 :)
yabumura ya . bimbô narete . yûsuzumi
Issa
un hameau retiré ;
habitués à leur pauvreté,
assis dans le frais du soir
(trad de R. Munier, Haïku, p.78 :
Hameau perdu –
habitués à leur misère
ils prennent le frais dans le soir)
–
mi no ue no . kane to mo shirade . yûsuzumi
Issa
fraîcheur du soir ;
ne sachant pas que la cloche
sonne notre glas
–
mi no ue no . kane to shiritsutsu . yûsuzumi
Issa
fraîcheur du soir
sachant que la cloche
sonne notre glas
°
(p.741 :)
» Voir est voir directement. Hésitez, pensez-y, et vous vous êtes fourvoyé. »
Ryûtan Sôshin.
–
sara hachi mo . honokani yami no . yoisuzumi
Bashô
assiettes et bols
faiblement au crépuscule,
dans la fraîcheur du soir
°
(p.742 :)
yûsuzumi . abunaki ishi ni . noborikeri
Yaha (1662-1740)
fraîcheur du soir ;
grimpant sur un
dangereux rocher
–
tsuki to ware . bakari nokorinu . hashisuzumi
Kikusha-ni (f. 1752-1826)
fraîcheur sur le pont ;
la lune et moi
restons seules
(tr. R. Munier,Haïku, p.78 :
Prenant le frais sur le pont –
la lune et moi
demeurons seuls)
°
(à suivre, p.743)