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haïkus de la Grande Guerre

13 novembre 2013

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sortie de la bibliothèque
et des haïkus de la Grande Guerre,
quelques pétards fusent au soleil

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d.(Bibliothèque Carnegie, Reims, avril 2006)

« Le Pampre » – Bibliothèque Carnegie – Reims – 1)

6 novembre 2011

Sous la référence PERCH V 20, vous pourrez y trouver les deux coffrets qui contiennent les numéros de la revue « Le Pampre », qui parut entre 1922 et 1926.

Elle se présente comme étant l' »organe du cercle Chevigné », fondé le 26 janvier 1921, « petit groupement d’amateurs d’art et de littérature, sans prétentions et sans préventions »

Dès le numéro 2 (1922), nous pouvons y lire, de René Maublanc, un article intitulé « D’une forme spéciale de la timidité », et l' »Almanach du Chasseur d’Images », proses de René Druart, qui se poursuivront sur plusieurs numéros.

Le numéro qui nous arrête, évidemment, est le n° 10/11 (de 1923) consacré au « Haïkaï français » – Bibliographie et Anthologie par René Maublanc.

Quelques extraits de la « Bibliographie », tout d’abord :

– Léon de Rosny : Si ka zen yo – Anthologie japonaise, poésies anciennes et modernes des insulaires de Nippon traduites en français et publiées avec le texte original par Léon de Rosny. 1 vol. in-8, Paris 1870. René Maublanc précise : « Ce sont, je crois, les premières traductions de poèmes japonais parues en français ».
 » Quelques années avant l' »Anthologie » de Léon de Rosny, des tanka (les Pièces de Vers des Cent Poètes) avaient été traduits en anglais dans l’ouvrage suivant : Hyaku-vin i-shin, or Stanzas by a century of poets-being Japanese Lyrical Odes – translated into english by F.V. Dickins, 1866, in-8.

– Cl. E. Martre. Compte rendu de l’article de Basil Hall Chamberlain Bashô and the Japanese poetical Epigram – Dans le bulletin de l’École Française d’Extrême-Orient t.III, 1903, p.723-729.
« L’article de B.H. Chamberlain avait paru en 1902, en anglais, dans les « Comptes rendus de la Société Asiatique du Japon ».

– P.L. Couchoud : Au fil de l’eau (juillet 1905).
« Une mince plaquette de 15 pages, sans nom d’auteur, tirée à 30 exemplaires hors commerce. Elle contient 72 haïkaï, tercets irréguliers et sans rimes, composés par Paul-Louis Couchoud et deux de ses amis, parmi lesquels Albert Poncin, au cours d’une navigation en chaland qu’ils firent, en 1905, sur les canaux de France. Ce sont, sans contexte, les premiers haïkaï français qui aient été écrits. »

– etc.

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Venons-en à certains des 283 haïkaï choisis :

I) Art Poétique :

Évoque, suggère. En trois lignes
Montre-moi ce masque impassible,
Mais toute la douleur par-dessous.

: Julien Vocance (28 haïkaï), 1921.

N.B. La proximité de la première guerre mondiale explique certaines « humeurs » et « orientations » des haïkaï de l’époque…

II) Animaux et fleurs :

La pie

Il lui reste toujours,
Du dernier hiver,
Un peu de neige.

: Jules Renard (5 phrases tirées des Histoires naturelles et de Ragotte et découpées en trois.)

Roides sur les pierres blanches
Les corbeaux célébraient
Leur victoire aux échecs

: René Druart (28 haïkaï), 1920.

Flaque d’eau sans un pli
Le coq qui boit et son image
Se prennent par le bec

: René Sabiron (4 haïkaï), 1918.

L’escargot

On trouve un rêve partout :
Sous le ventre des limaces
Et dans le sein vert des choux

: Gilbert de Voisins, 1920.

Nacrée comme un canif
Perdu dans l’herbe,
Une ablette morte

: René Druart, 1923.

Loin du bouc inconstant
La chèvre égrène l’alphabet morse de ses plaintes,
De ses crottes

: Albert Poncin (12 haïkaï), 1920.

Sous le joug bien attaché
Les boeufs béats
Bavent

: Albert Poncin, 1920.

Bien attachés au sol par un filet de bave,
Pas de danger qu’ils bougent,
Les boeufs

: Albert Poncin, 1920.

Précautionneusement,
Elle pose le pied
Au milieu de sa bouse

: Albert Poncin, 1920.

Sur le chemin de halage
En bonnets de fous
Deux bourricots

: P-L. Couchoud (Au fil de l’eau), 1905.

III) Sur des bibelots japonais
Du musée d’art de New-York
:

La bonne ménagère
Lave son enfant
Dans l’eau de lessive

: Henri Druart (7/10/1922)

Joie de vivre
Avec un ventre
Qui sert de coussin

: Henri Druart (7/10/1922)

IV) Intérieurs :

Crotte de papier par ci,
Crotte de papier par là :
Tiens ! mon mari est rentré !

: Jean Breton (25 haïkaï), 1921.

Penchant l’un vers l’autre leurs courbes,
Les rideaux esquissent des dames
Qui se saluent

: René Georgin (6 haïkaï), 2/1922.

Le ventre bombé de l’horloge
Digère – bourgeois des dimanches –
Le balancier

: René Georgin, 2/1922.

Mon pouls et la pendule
Ne marchent plus au pas :
Trente-sept neuf

: Albert Poncin, 1920.

Au pied du mur, l’armoire à glace,
C’est la guillotine :
On y voit nos deux têtes pécheresses

: Max Jacob (4 phrases extraites du Cornet à Dés et découpées en trois.), 1917.

Quand ils s’assemblent
Des absents sont là
Et des morts renaissent

: André Cuisenier (5 haïkaï), mai 1920.

Au piano :
Quatre mains
Un seul coeur

: René Maublanc (28 haïkaï)

V) Fêtes :

Oie grasse truffée,
Marrons, boudins, saucisses :
Coliques demain

: B. Hirami (7 haïkaï inédits), 1923.

Des cris et des râles…
Qui égorge-t-on ?
Le cochon d’Auguste.

: B. Hirami, 1923.

Gente villageoise à confesse.
Gros pieds s’agitent tout confus.
Péché d’amour passe

: Violette (1 haïkaï inédit), 1923.

Deux silhouettes sous la lune ;
À chaque coup qui sonne,
Un baiser sur les lèvres

: René Maublanc, mai 1920.

« Et homo factus est »
Chante en souriant
La fille-mère de l’année

: Albert Poncin, 1920.

Un ours qui dansait
Quitta la place du village
Et alla pisser contre un mur

: Max Jacob, 1917.

L’acrobate
Ne peut plus
Dégager sa vertèbre

: Julien Vocance, mai 1916.

Après le « tour »
Son visage se crispe :
Il sourit

: Julien Vocance, mai 1916.

VI) Enfants :

Ma fille, tu dors,
Mais moi j’écoute la vie
Qui frappe à ta tempe

: Roger Vailland (6 haïkaï inédits), mai 1921.

VII) Sommeil :

Je dors : de l’or
Je me réveille :
Du plomb.

: Georges Long (4 haïkaï inédits), mars 1923.

VIII) Quatrains à la façon des haïkaï japonais :

(À suivre…)

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Square René et Henri Druart – Reims

23 octobre 2011

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ce midi
déjeuné dans le square
René et Henri Druart
(1888-1961) (1902-1979)
Erudits Rémois Hommes de Lettres

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21 octobre

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entre les rues
Libergier, Hincmar et Chanzy
: le square René et Henri Druart

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avec mon téléphone
photographié
plantes et fleurs
du square
René et Henri Druart

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après 10 ans à Reims
par hasard trouvé
le square
René et Henri Druart
(frères haijins rémois
du début du XXè siècle)

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au bout de son épée
Jeanne d’Arc avait un pot de fleurs,
parvis de la cathédrale

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d.(Reims, 21/10/11)